Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Zorro Wolfen

Pages: [1] 2 3 4
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Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: lundi 25 septembre 2023, 00:49:51 »
-Yukka ! On échange !

A peine la nunaat avait-elle hoché la tête pour marquer son assentiment que Zorro passait à l'action. Il se détendit d'un coup, passant sous le bras de son alliée comme une ombre et asséna un brutal coup de coude au bandit le plus proche, qui émit un gémissement des plus satisfaisant alors que sa tête partait en arrière, le nez et quelques dents brisées.
Le soudain changement d'adversaire perturba les autres esclavagistes, un bref instant, suffisant pour que le mercenaire se remette en garde, la lame devant le visage, son regard émeraude bien plus acéré que le fil de son épée, un sourire carnassier placardé sur son visage maculé de sang.

-Messieurs, après vous …

Le combat repris, violent, sauvage. Bien que leurs rangs aient été clairsemés, les malfrats restaient nombreux ; il en arrivait sans cesse, comme une armée de fourmis en colère, des vermines patibulaires déterminées à éradiquer les inconscients qui avaient osé s'attaquer à eux.
Zorro dansait au milieu du nombre, frappait comme un serpent, esquivait comme un courant d'air, parait des coups qui faisaient hurler son épée mal en point, mais la fatigue commençait à se faire sérieusement sentir. Les coupures, légères encore, s'accumulaient de plus en plus sur son corps, et son armure ne valait pas beaucoup mieux que son arme, percée de toutes parts, devenue moite de sueur et du sang qui s'échappait de dizaines et de dizaines de plaies en tout genre.
Alors qu'il tourbillonnait et virevoltait tel un derviche en transe mystique, le mercenaire avait vaguement conscience qu'à quelques pas de là Yukka menait son propre combat. Un combat qui devait s'avérer plus compliquer que prévu, la "jeune" femme ne l'ayant pas encore rejoint dans la mêlée.
D'un coup de pied, il envoya à terre un énième adversaire, la jambe brisée, et fit vrombir son épée à deux mains autour de lui, produisant le bruit de mille bourdons furieux et se ménageant un petit espace pour souffler, le temps de jeter un regard à l'Amazone à la hache.

Ce fut à ce moment précis qu'un enfer de glace se déchaîna.
Provenant de la jeune femme, des pieux de glace surgirent soudain de sol, à une vitesse démentielle, empalant tout ceux qui se trouvaient sur leur chemin. Par miracle, Zorro fut épargné, esquivant et parant de justesse un pic qui se dirigeait vers son ventre et transperça finalement le renégat qui se trouvait derrière.

Brusquement un silence assourdissant tomba sur la scène, presque aussi violent que les combats un instant plus tôt. Sur presque cinquante mètre, de toutes parts, les corps des esclavagistes reposent sur des stalagmites acérées, teintant lentement la glace de rouge, immobiles, comme si le temps lui-même s'était arrêté. Et au centre de ce carnage, Yukka, la hache plantée dans le sol, couverte de sang, semblable à une déesse vengeresse avec ses mèches sombres qui paraissaient flotter au gré d'un vent invisible. Une déesse redoutable. Magnifique. Et qui, comme au ralenti, presque avec grâce, commença à chanceler.
Zorro se précipita, manquant de glisser sur la glace qui recouvrait les lieux, et arriva juste à temps pour rattraper la tête de la nunaat avant qu'elle ne touche le sol, inconsciente.

Le temps reprit alors son court. Autour du mercenaire et de la jeune femme, en dépit de la glace, l'incendie continuait de faire rage, consumant tentes et maisonnette avec un grondement sourd. Il leur fallait fuir, fuir avant de se retrouver piégés par les flammes ou que d'éventuels renforts n'arrivent. Pas le temps de fouiller les corps. Et impossible pour l'heure de se diriger vers le village de charbonnier ou de suivre les ex-prisonniers, la voie étant barrée par les massives aiguilles de glace.

Sans plus attendre, espérant seulement que les villageois étaient saufs, le mercenaire chargea Yukka sur ses épaules et se releva, trébuchant soudainement. Diantre ! Bien que grande, il ne s'attendait pas à ce qu'elle pèse ce poids !
Rajustant sa prise, il se mit en route, slalomant entre le feu et la glace, aussi rapidement que possible. Dès qu'il eu dépassé les abords du camp, il accéléra, trottinant dans la forêt en évitant autant que possible de secouer son précieux fardeau, éclairé par la lueur de la lune à travers les feuillages.
Au bout d'une longue course, il tomba à genoux, épuisé. Le combat et ses blessures réclamaient leur dû, le privant de sa force et de son endurance. Posant délicatement sa compagne au sol, il reprit son souffle en observant les alentours, aux aguets. Ils ne pouvaient rester là, ils étaient encore bien trop proche du champ de bataille ; il en percevait encore le son, au travers des fourrés. Avisant des arbres proches, couchés au sol, il se releva en grimaçant et se mit au travail.
Quelques minutes plus tard, il marchait à nouveau d'un pas vif, trainant derrière lui Yukka qui reposait sur un brancard improvisé, fait de branches et de leurs capes nouées à la va-vite.

Il marcha ainsi longtemps, longtemps, la lune poursuivant sa course dans le ciel nocturne. Aux premières lueurs de l'aube, il parvint à un terrain plus accidenté. Et là, comme un heureux coup du sort, il découvrit un trou dans une paroi rocheuse. Une rapide inspection de l'endroit lui apprit ce qu'il voulait savoir : la grotte était sèche, inhabitée depuis longtemps, haute et assez profonde. Un refuge idéal.
Il y traina la guerrière inconsciente, toujours sur son brancard, et se laissa tomber à côté d'elle, adossé au fond de la grotte, en poussant un grognement de fatigue. Il se laissa aller quelques instants, le temps de reposer ses muscles endoloris, avant de se relever en se tenant les hanches.

Si la plupart des blessures qu'il avait reçu au cours du combat étaient maintenant refermées et ne laisseraient bientôt plus aucune marque visible, Yukka aussi avait été blessée, et elle n'allait probablement pas guérir aussi vite que le demi-lycan.
Il fouilla dans leurs affaires et parvint rapidement à rassembler de quoi faire des bandages rudimentaires. Dans la besace de la nunaat, il trouva aussi de nombreuses plantes. Hélas, malgré les leçons des enfants, il n'y a pas si longtemps, il ne connaissait pas encore assez la flore locale pour savoir si l'une d'elle était d'une quelconque utilité. Rassemblant ses trouvailles, il se rapprocha de sa patiente et entreprit de l'examiner. De nombreuses coupures zébraient le corps musclé de la guerrière, et plusieurs bleus marbraient sa peau de tâche plus sombre. Rien de cela ne m'était sa vie en danger dans l'immédiat, même s'il faudrait sans doute les nettoyer plus tard, et le mercenaire ne s'y attarda pas. Plus inquiétant, deux flèches étaient profondément enfoncées dans sa chair, l'une dans l'épaule et l'autre à la base de sa queue. La première en particulier le préoccupait : la hampe avait été brisée et à cause des mouvements du combat le bout restant s'était enfoncé plus loin encore, compliquant la prochaine extraction.

Se redressant, Zorro sortit de la grotte à la recherche de bois sec.
Quelques minutes plus tard, un petit feu brûlait dans la grotte dans lequel Zorro plongea la dague qu'il venait de réaffuter. Alors que la lame chauffait, il revint vers Yukka en se grattant la tête.

-Yukka, tu vas sans doute me tuer quand tu le découvriras, mais là, je n'ai pas trop le choix …

Et avec des gestes précautionneux, il entreprit doucement de la déshabiller. Il fit ça en essayant de préserver au maximum la pudeur de sa patiente, mais il ne pouvait s'empêcher de noter, bien malgré lui, la chaleur de sa peau, les muscles puissants qui roulaient dessous, élégamment dessinés et qui ne gâchaient en rien la féminité de la femme, ou les magnifiques courbes qui se dévoilaient à mesure qu'il retirait son armure.

-Franchement Miss, tu ne pouvais pas tomber dans les vapes à un autre moment ? Proche d'un hôpital par exemple ? Non, vraiment, il fallait que tu le fasses ici et maintenant …

Il parlait pour détourner son attention alors qu'il lavait le corps étendu sous yeux, usant d'un bout de tissu et de l'eau de leurs gourdes, essuyant le sang coagulé pour mieux voir ce qu'il faisait, en profitant pour vérifier qu'elle n'avait aucune plaie dissimulée.

-Bon au plus dur maintenant … Pour le coup, ce n'est pas plus mal que tu sois inconsciente …

Revenant à la dague maintenant désinfectée, il la saisit et la remua un instant dans les airs pour la refroidir avant de retourner s'agenouiller à côté de Yukka.

-D'abord la queue. On extraie, on nettoie à nouveau, on bande. Puis on passe à l'épaule. Et s'il reste des bandages, on couvre les plaies les plus sérieuses.

Et c'est ainsi qu'il procéda, retournant la belle sur le ventre le temps d'opérer, aveugle à tout ce qui n'était pas la queue et la flèche plantée dedans. Zorro était doué, bien que n'ayant pas la dextérité d'un chirurgien, et la flèche vint assez rapidement. Poser le bandage fut plus compliqué, le mercenaire devant jouer avec la queue qui le gênait. Finalement il y parvint, entourant les hanches, la queue et une des cuisses de la guerrière dans une bande de lin pour maintenir le tout. Après quoi il s'occupa du trait fiché dans l'épaule de sa patiente.

Comme il le craignait, l'extraction s'avéra bien plus délicate, et lui fallut plusieurs minutes pour y parvenir. Le bandage, en revanche, fut très rapidement mis en place.

Son travail achevé, Zorro se releva en épongeant la sueur sur son front et observa le résultat d'un œil critique. Il connaissait plusieurs personnes qui l'auraient sans doute traité de tous les noms en voyant ce qu'il avait fait, mais dans l'ensemble il s'estimait satisfait.
 Il couvrit Yukka de sa cape, la laissant dans le brancard – toujours mieux que la poussière de la grotte – et retourna s'asseoir auprès du feu en buvant à sa gourde, presque vide.

-Et maintenant, il n'y a plus qu'à attendre, et espérer.

La journée s'écoula lentement. Pour s'occuper et assurer leur sécurité, Zorro avait bricolé de quoi dissimuler l'entrée de leur abri, à l'aide de lierre et de buisson. Il avait aussi répandu tout autour de nombreuses brindilles sèches qui serviraient d'alarme rudimentaires, si jamais quelqu'un ou quelque chose s'aventurait par là. Régulièrement il vérifiait l'état de sa compagne, stable pour l'heure, et retournait à ses occupations, songeant aux pouvoirs qu'elle possédait, au combat qu'ils avaient mené ensemble, et espérant que les villageois étaient sains et saufs, et même à l'abri.
Vers la fin de la journée, alors que le soleil commençait lentement à disparaître et que l'obscurité gagnait les fourrés, Yukka s'agita soudain dans son sommeil. Zorro se rapprocha, constatant que son visage était couvert de gouttelettes de mauvais augure. Il lui toucha le front. Elle était brûlante.

-Par la sainte culotte de Maya ! C'est pas vrai !

Ramassant leurs gourdes, il poussa un nouveau juron, particulièrement vulgaire.

-Et évidemment, on n'a plus d'eau !

Il regarda la femme qui s'agitait, se mordant la lèvre.

-Bon, pas le choix …

Il s'agenouilla près d'elle, murmurant à son oreille qu'il revenait vite, qu'il allait chercher de l'eau, et se mit en route, prenant juste le temps de graver un morceau de bois à l'intention de Yukka si elle se réveillait pendant son absence.
Une fois encore, la chance lui sourit. En longeant la paroi rocheuse, son ouïe aiguisée perçu le glougloutement joyeux d'un cours d'eau. Suivant le bruit, il parvint rapidement à un petit ruisseau clair qui coulait entre les rochers. Il le goûta. L'eau était fraîche, presque froide comme un torrent de montagne. Il en remplit les deux outres et revint à leur grotte. Il ne s'était pas absenté plus de dix minutes.

A l'intérieur, Yukka était toujours allongée. Il s'installa auprès d'elle, saisissant un linge propre dans ses affaires qu'il imbiba de l'eau de source et tamponna doucement le front brûlant de la nunaat. Elle fini par se calmer, bien que toujours brûlante. Avec un soupir, Zorro remonta la cape qui était descendu et ferma les yeux, assis à côté de la jeune femme, tenant sa main dans la sienne.

-Ne t'avise surtout pas de me claquer entre les doigts, compris ?

Inquiet pour elle, inquiet à l'idée que d'éventuels bandits survivants ne les trouvent, il ne dormit pas beaucoup cette nuit-là.

Le lendemain, l'état de Yukka ne s'était pas amélioré, emplissant le mercenaire d'une sourde angoisse. Certes, ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, à peine plus de deux jours à vrai dire, mais malgré tout il s'était attaché à la jeune femme et à son fichu caractère. La voir ainsi, si vulnérable, lui était presque insupportable.
Puisant à nouveau dans leurs réserves d'eau, il épongea la sueur qui la couvrait, jusqu'au sommet de sa poitrine, avant de vérifier l'état des bandages improvisés et des blessures en-dessous. Modérément satisfait, il se redressa en jetant un œil critique aux outres. Si la fièvre continuait encore, il allait falloir qu'il trouve une autre solution. Et hors de question de déplacer Yukka dans son état. En somme, il n'avait pas d'autre choix : il allait devoir retourner au camp des esclavagistes, en espérant que quelque chose d'utile avait résisté … Et que personne ne serait présent !

Résolu, il recouvrit la nunaat de sa cape, lui caressa le visage en remettant une mèche de cheveux en place et se mit en route, prenant soin de bien remettre le camouflage de la grotte derrière lui.
Il revint une grosse heure plus tard, un sourire aux lèvres.

-Me revoilà la belle à la grotte dormante. Et j'ai de bonnes nouvelles !

Revenant près de Yukka, il vérifia comment elle se portait avant de raviver leur feu de camp.

-Je suis retourné au campement des bandits. C'était un sacré bordel, je ne vais pas te mentir. Mais première bonne nouvelle, l'incendie qui s'y était déclaré ne s'est pas répandu outre mesure. Seconde bonne nouvelle, j'ai croisé une meute de loup pendant que je fouillais.

Alors que le feu prenait de l'ampleur, Zorro dégageait l'entrée de la caverne, permettant à l'air de pénétrer les lieux.

-Je crois qu'il y en a un qui m'a repéré, mais je ne me suis pas approché plus. Et surtout ça signifie qu'il n'y a plus personne dans le coin. Donc nous ne risquons plus rien. Et enfin j'ai trouvé ça !

Bien que Yukka soit toujours inconsciente, il lui désigna deux seaux en fer blanc déjà remplis d'eau, l'un deux posé sur le feu ronflant.

-Donc je vais pouvoir laver tes bandages et éviter d'avoir à aller faire le plein tous les jours. Merveilleux non ?

A compter de ce moment, une routine s'installa pour le mercenaire.
Au réveil, il relançait le feu puis examinait sa patiente, épongeant la sueur qui recouvrait son corps, pressant un peu d'eau sur ses lèvres violettes pour l'hydrater, avant de vérifier l'état de ses blessures et de laver puis changer les bandages. Considérant que l'hygiène était importante pour guérir, il la lavait elle aussi lorsque le besoin s'en faisant sentir.
Dans ces moments-là il éprouvait toujours une pointe de gêne un peu coupable. Il n'était pourtant un homme prude à l'excès, et il faisait de son mieux pour préserver la pudeur de sa compagne de grotte, mais ses sens étaient bien trop affûtés pour que quoique ce soit lui échappe, que ce soit le contact de sa peau mauve, les cicatrices qui la marquait ou l'odeur que son corps enfiévré dégageait.
La toilette terminée et les bandages remis, il la rhabillait, utilisant sa chemise de rechange, plus simple à enfiler et plus confortable que l'armure de la guerrière, puis il s'occupait de lui, mangeant, faisant ces exercices et se décrassant lui-même.
Ensuite, il vaquait à ses occupations, aménageant la grotte - il avait commencé par faire un véritable lit pour la malade, plutôt que de la laisser sur le brancard – rassemblant du bois pour le feu, ramenant de l'eau au besoin et chassant ou cueillant leur futur repas.
Le soir venu, il préparait le repas, le plus souvent un bouillon épais qu'il pouvait administrer à la souffrante puis s'amusait à sculpter de petits bouts de bois avant de remettre en place la "porte" qu'il avait confectionné le premier soir et de se coucher. Et à chaque occasion il parlait à Yukka, même pour ne rien dire, ignorant si elle pouvait l'entendre ou non, racontant sa journée, des anecdotes insignifiantes, affirmant qu'elle allait guérir et que tout irait bien, persuadé qu'au moins comme ça elle saurait qu'elle n'était pas seule.

Cette routine dura plusieurs jours durant lesquels la fièvre de Yukka fini par diminuer pour finalement disparaître complètement. Ses plaies aussi avaient commencé à bien guérir, et le stade critique où une infection pouvait se déclarer était passé.
Le lendemain, Zorro était occupé à déplumer et vider des oiseaux devant la grotte, assis sur une souche qu'il avait ramené, quand un bruit venant du refuge lui parvint.
Abandonnant sa tâche à moitié achevé, il se précipita au chevet de la jeune femme et contempla le visage qu'il connaissait désormais par cœur et qui semblait vouloir s'éveiller.
Délicatement, il passa une main derrière sa tête pour la soutenir et lui parla d'une voix douce, sourire aux lèvres. Un sourire rassuré, presque tendre.

-Bonjour belle demoiselle. Tu as bien dormi ?

2
Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: dimanche 24 septembre 2023, 21:02:45 »
Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas floudé moi ...

10 ! Nan pardon. 2.

3
Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: vendredi 21 juillet 2023, 08:21:06 »
Immobilisé par la tête du grand lion, Zorro regardait son hôte s’agiter en tout sens, sans parvenir à dissimuler son amusement. Certes il ne pouvait pas savoir que c’était la première fois que Céleste recevait quelqu’un, mais il était indéniable que ça ne lui arrivait pas souvent. Elle avait l’air si paniquée ! A tel point que le mercenaire devait vraiment se faire violence pour ne pas la taquiner.

Répondant à sa question, il lui demanda un simple thé, avant d’observer avec curiosité la boîte qu’elle venait de poser à côté de lui puis de reporter son attention sur la gladiatrice, désolé de ne pouvoir l’aider à installer la table pour eux.

- C’est vrai que j’ai beaucoup voyagé. Mais tu sais Céleste, tu fais maintenant partie de ces gens extraordinaires que j’ai rencontré !

Il lui adressa un clin d’œil complice. L’instant d’après, la jeune femme lui demandait qui était Maya et l’hybride manqua de s’étouffer en avalant sa salive. La question avait été si inattendue, et la supposition si candide, si innocente. Le pire étant que la gladiatrice n’était pas tombée si loin, Maya étant effectivement une déesse du monde natal de Zorro. Mais de là à penser que le mercenaire avait rencontré une divinité et lui avait rendu sa culotte …
Alors que Zorro tentait discrètement de reprendre son souffle, Sverre redressa sa large tête avec comme un air de reproche à l’encontre de cet homme-coussin qui osait remuer sous lui et se retourna dans le lit, soulageant le voyageur d’un poids. Celui-ci en profita pour se tourner un peu mieux vers la table, à côté de Céleste, au moment où la "princesse" tournait vers lui la boîte mystérieuse.
Curieux et bon public, il la fixa avec attention, penché en avant sans même s'en rendre compte, alors qu'elle soulevait le couvercle comme elle l'eut fait avec un coffre au trésor, tout doucement. Peu à peu, le carton révéla son contenu, un trésor en effet, fait de joyaux brillant, colorés, sucrés … Le carton était rempli de gourmandises comme le mercenaire n'en avait encore jamais vu, pour la plupart.

-Ooooh ! C'est super joli ! Et appétissant ! Tu dis qu'il va les chercher à l'autre bout du monde ? Il faudra que j'aille voir à l'occasion !

A l'invitation de son hôte, Zorro tendit la main, hésitant un bref instant devant tant de choix, avant de finalement s'emparer d'une pâtisserie de forme allongée, couverte d'un glaçage blanc et brillant comme de la neige pure et qui dégageait une forte odeur de sucre et de crème, mêlée d'une épice qu'il n'avait jamais senti.
Presque impatiemment, il attendit que Céleste se servent à son tour, avant de lever son éclair à la vanille vers le plafond, à l'adresse de la jeune femme

-A notre rencontre !

Et il mordit dedans, le corps parcouru d'un frisson de plaisir alors que la saveur, lourde, se répandait dans palais.

-Ch'est un déliche ! Vraiment ! Tu devrais goûter aussi, si ce n'est déjà fait !

Il en prend une nouvelle bouchée, tâchant de faire durer le plaisir, et repose la gourmandise entamée sur son assiette, la repoussant un peu pour inviter Céleste à se servir, avant de prendre une gorgée de thé, le breuvage étrangement amer après la dose de sucre qu'il vient de manger lui arrachant une grimace satisfaite.

-Donc tu voulais des histoires vécues. Mais d'abord, comprendre qui est Maya et cette histoire de culotte.

Il but une nouvelle gorgée, le temps de réfléchir à comment présenter les choses.

-Du coup, comme tu l'as deviné, Maya est effectivement une déesse, celle de la féminité de manière générale. Elle est souvent représentée avec des … attributs généreux dirons-nous, bien que cela dépende de quel aspect de la féminité on veut mettre en avant. Et il en va de même pour sa tenue, souvent très suggestive, mais toujours avec sa culotte. A croire que les religions ont toujours eu peur de représenter la beauté d'une femme dans ses moindres détails … Enfin. Et du coup, non, je ne lui ai jamais rendu sa culotte ! Je ne l'ai seulement jamais rencontrée en personne !

Un sourire goguenard éclairant son visage, l'hybride adressa un clin d'œil à sa compagne avant de lui tirer la langue et de boire une nouvelle gorgée de thé avant de froncer les sourcils en regardant sa tasse quelques instants.

-Dis voir Céleste. J'ai une question qui pourra avoir son importance plus tard…

Un instant de silence, annonciateur d'une connerie et il reprend

-…où sont tes toilettes ? Avec tout ce thé, je vais finir par en avoir besoin !

Un nouveau sourire éclaire le visage de mercenaire alors qu'il regarde l'émeraude des yeux de Céleste.

La soirée poursuivit ensuite son cours, les deux combattants grignotant quelques mignardises alors que Zorro racontait ses histoires, commençant, comme il l'avait envisagé, par quelques-unes des aventures qu'il avait vécu en mer, parlant des milles nuances de l'eau, tâchant de décrire au mieux son odeur iodé, apaisante par beau temps, chargée de souffre quand une tempête grondait, évoquant les récits de fantômes et de monstres marins, tous n'étant pas que des légendes, narrant la vie des marins et surtout des pirates.
Il prenait parfois une pause. Céleste avait alors l'occasion de lui poser des questions, auxquelles il répondait de son mieux, et ils échangeaient parfois leurs idées, ou leurs rôles, l'hybride interrogeant la jeune femme sur sa vie, sur ses lectures, sur ses goûts et ses rêves, avant d'échanger à nouveau les places.

Au dehors, la lune continuait sa course, éclairant le ciel, si lumineuse qu'elle en masquait presque les étoiles, montant de plus en plus haut avant de commencer à descendre, amenant une pâle lueur loin à l'horizon.
A l'intérieur de la tour, Zorro réprima un bâillement involontaire en s'étirant, faisant craquer son dos.

-Waaa-aaah ! Désolé.

4
Les contrées du Chaos / Re : Une question de calibre (Sarah)
« le: vendredi 21 juillet 2023, 08:19:40 »
Jusque-là, Zorro avait su se contenir.

Le massage qu'il offrait à Sarah était pourtant une véritable torture pour le mercenaire, une torture presque insoutenable de douceur. Son cœur, son sang, déjà échauffé par la simple présence de la jeune femme, la féminité de sa silhouette, l'envoûtement de son parfum, subissaient maintenant les assauts du contact de sa peau veloutée, marquée de fines cicatrices, de son odeur dans son affolante plénitude, des gémissements qu'elles laissaient parfois échapper quand l'homme passait sur une zone plus sensible de son corps.
Et le fait que l'hybride ait fermé les yeux, tant pour se concentrer sur ses gestes que pour échapper à la brûlante vision de la quasi nudité de son hôte, n'arrangeait rien à l'affaire. C'était comme si, privé de sa vision, il avait accru l'acuité de ses autres sens, bien plus qu'accoutumé. Et bien plus que nécessaire.
Pourtant, il avait résisté à la tourmente du désir qui naissait en lui, par respect pour la jeune femme et incertain de son désir à elle. Il avait résisté, ne s'autorisant comme tout écart que cette proposition de lui masser les jambes, espérant presque que la belle allait refuser.
Il avait hurlé, intérieurement, lorsqu'aucun refus n'était venu, sans savoir lui-même s'il s'agissait d'un hurlement de frustration ou de satisfaction. Ou des deux à la fois.

Maintenant que le mercenaire massait les jambes musclées de la jeune femme, les assauts de son désir reprenaient de plus belle, sauvages, impérieux. Il sentait la douce chair rouler sous ses doigts, comme une invitation, la chaleur de la peau qui semblait s'enflammer lentement, sa légère moiteur, et le parfum subtil, musqué, qui émanait maintenant de l'armurière.
Zorro retint un grognement, serrant plus fort les yeux pour ne pas céder à la tentation de les ouvrir. Était-il possible que ? Après tout, il y avait des signes, qu'il avait choisi d'ignorer, afin de ne rien interpréter. Il était redevable à la rouquine, pour l'hébergement, pour les armes qu'elle allait lui apprendre à forger, et il ne voulait pas prendre le risque de la déranger. Mais si vraiment …
Son membre, déjà dur, sembla vibrer derrière le rempart de son pantalon, et son cœur accéléra, cognant si fort contre sa poitrine qu'on devait l'entendre dans toute la chambre.
Il avait toujours les paupières closes, et tout à son émoi, il n'avait pas remarqué qu'il atteignait déjà le sommet des jambes de Sarah, là où avant la serviette marquait une frontière. Qu'il les dépassait, effleurant le pli léger marquant la naissance des fesses. Qu'il poursuivait encore, plus haut, sur le galbe sensuel de son séant, chatouillant la peau de la pulpe de ses doigts, ses pouces, plus bas, en épousant la forme.

-Ici… Arrête-toi… Hmmm… C'est parfait…

La voix de Sarah le tira de sa quasi-transe en un sursaut, le faisant cligner des yeux.

-Oh. Je …

Les mains fines qui se posèrent sur les siennes le coupèrent net dans son élan. Il les sentait, moites, pressantes, les ongles lui griffant la peau. Le sang tambourinait dans ses oreilles, et il lui fallut un incroyable effort pour reprendre un semblant de maîtrise sur lui, son corps commençant à se marquer d'une légère sueur.

-Un peu plus bas…

Jouant le jeu, Zorro garda les paupières étroitement closes, laissant la belle rouquine le guider. S'il avait encore des doutes quant à son envie, ils fondaient à une vitesse ahurissante, comme de la neige dans un volcan. Un volcan dont le corps sous ses doigts était la lave.
Il avait perçu le geste de la belle, ses jambes qui s'ouvraient jusqu'à frôler les siennes, de part et d'autre de son corps ; il sentait maintenant l'odeur de son intimité, preuve de son désir, comme un reflet étincelant de sa propre envie et, étrangement, il sentait sa volonté, sa détermination se raffermir.

-Encore un peu… Hmmmm-m.

Un sourire léger se peignit de lui-même sur le visage du mercenaire, un sourire doux, tendre même.
Il avait perçu l'hésitation dans la voix de Sarah, dans ses gestes. De toute évidence l'homme n'était pas le seul à avoir des doutes sur les désirs de l'autre.
Pour la première fois depuis le début du massage, si l'on oubliait sa précédente tentative, il prit la parole, la voix quelque peu rauque à cause de la tension et d'une étrange sécheresse. Rauque, mais douce, comme un souffle de vent en été.

-Doucement…

Et c'est doucement qu'il prit le relais, sans brusquerie afin que la rouquine ne se méprennent pas sur ses intentions.
Lentement, il glissa sous les mains qui retenaient les siennes. Ses pouces poursuivirent leur course, décrivant de tout petits cercles, jusqu'à ce que l'homme sente le bord de la fente de sa partenaire.
Il s'y arrêta, le temps d'un souffle, et repartit en sens inverse, sans se presser, commençant un massage profond de la croupe entre ses mains.
Que Sarah ait laissé ses mains en place, il les caressait en passant puis continuait. Progressivement, le massage devenait plus intense. D'abord de légers cercles, comme un palpé-roulé, sur le sommet des fesses et de plus en plus vers l'intérieur, jusqu'à frôler à nouveau les bords de la chaude et tentatrice intimité, s'y attardant brièvement, comme pour l'ouvrir plus, avant de repartir dans l'autre sens.
Ensuite des cercles plus amples, plus profonds, Zorro prenant l'ensemble des fesses dans ses mains chaudes et moites, pétrissant délicatement et profondément le haut des cuisses, prenant son temps, et assez largement pour les écarter doucement, avant de remonter par étapes, en grandes arabesques ondoyantes qui taquinaient l'entrejambe de la belle armurière, jusqu'à masser sa taille, fermement, et reprendre en marche arrière.
Puis enfin il changea de position, s'installant plus en avant sur les jambes de Sarah, maudissant son pantalon qui l'empêchait de profiter de son contact et mettait son sexe à la torture _ une vraie torture cette fois _ et il se pencha en avant, une main pressée, serrée, sur une fesse, et posa un baiser léger au creux de dos de sa "patiente", respirant avec délice l'odeur de sa peau, avant de glisser sa main libre entre ses cuisses élancées, caressant cette fois réellement son jardin intime avec le tranchant de la main alors qu'il approchait son visage du sien, assez près pour l'embrasser, les yeux cette fois bien ouvert, et souffler sourdement à son oreille.

-Sarah … J'ai envie de toi. Terriblement. Mais c'est toi qui vois. Que veux-tu ? Qu'on s'arrête ici ?

Il cessa ses caresses sur son intimité, faisant mine même de retirer sa main.

-Que l'on continue comme ça ?

La main revint, pressante, caressa la fente de la belle un bref instant avant qu'un doigt recourbé ne se glisse entre ses lèvres humides, sur une phalange environ, et n'agace les parois internes.

-Que je poursuive ton massage … de l'autre côté ?

Cette fois, la main quitta réellement l'entrejambe de la rousse pour venir dessiner du bout des doigts sur la courbe de ses seins écrasé sur le matelas et de commencer à glisser lentement de cet endroit jusqu'à sa position précédente, sans plus cacher le désir de l'homme.

-Ou autre chose ?

Et il tendit les lèvres pour lui mordiller l'oreille puis l'embrasser dans la nuque, avant de chercher sa bouche pour un baiser lourd de désir. Un désir que le mercenaire avait désormais bien trop de mal à contenir pleinement, alors qu'il ne lui restait que tout juste assez de contrôle pour partir, si, par le plus grand des hasards, la jeune femme préférait arrêter maintenant.

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Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: dimanche 25 juin 2023, 03:51:25 »
La tour où vivait Céleste était grande. Vraiment très grande. Et haute, vraiment très. A tel point que le mercenaire, pourtant en bonne voire excellente forme physique, maintenant que ses récentes blessures étaient refermées et que son ventre était plein, appréhendait déjà un peu de devoir gravir la quantité sans doute hallucinante de marches avant d’arriver au sommet.

Avec un soupir intérieur, il emboîta le pas à la gladiatrice, admiratif devant le stoïcisme qu’elle affichait et sans se rendre compte tout de suite qu’elle se dirigeait non pas vers les escaliers mais vers une plate-forme de bois d’où émergeaient de lourdes chaînes et un étrange appareillage cuivré.
Haussant un sourcil étonné, il la suivit sur l’étrange plancher et la regarda parler dans le dispositif.
Un bref instant après, le sol vibra et la plate-forme commença à s’élever sans heurt ni poussière, preuve qu’elle devait servir régulièrement.

-C’est plus simple que d’utiliser les marches d’escalier…
- Je veux bien le croire. Pour être honnête, j’étais fatigué à la simple idée de monter tout ça à pied. Je n’imagine même pas combien de marches cela représente !


La plate-forme s’élevait lentement, passant à intervalles réguliers devant de petites percées dans le mur, comme des meurtrières, qui apportaient un peu de fraîcheur et d’air dans ce conduit étroit et évitant à Zorro, habitué aux grands espaces, de se sentir trop claustrophobique.
Etrangement, le silence s’était installé, même si le mercenaire fredonnait distraitement une petite musique sans parole, se rappelant qu’il avait déjà vu ce genre d’appareil auparavant, quoique bien plus gros puisque conçu pour le transport d’énormes véhicules et convois de marchandises, et non pas pour celui de personnes. Même si le principe devait rester le même.

Enfin, après plusieurs minutes, l’élévateur s’arrêta avec un léger choc qui chatouilla bizarrement le ventre de l’hybride. Céleste se pencha à nouveau sur le dispositif cuivré, arrachant un sourire bienveillant à Zorro qui appréciait la gentillesse, l’humanité même dont elle faisait preuve, et le couple de combattant s’avança dans un court couloir qui menait à une porte. Ils s’arrêtèrent devant et Zorro dû se mordre la lèvre pour éviter de rire en voyant la jeune femme prendre une profonde respiration.
Il se doutait bien qu’elle ne devait pas souvent avoir de la visite, mais pour être stressée à ce point … C’était encore pire qu’il le pensait !

Courtois, il s’effaça et prit son temps pour entrer alors que Céleste entrait comme un ouragan pour essayer de ranger son désordre, prenant même le temps de se retourner pour fermer calmement la porte avant de regarder en l’air autour de lui, admirant les lieux.
Partout sur les murs, au point même d’en dégueuler littéralement partout, des livres, des livres et encore des livres. Zorro aimait lire, vraiment, mais jamais encore il n’avait vu autant de bouquins amassés au même endroit, à l’exception de certaines bibliothèques. Et encore, toute proportions gardées, il n’était pas sûr que ces bibliothèques aient eu autant de densité de livres ! Ils étaient littéralement partout, au point presque d’en masquer le reste du mobilier, à l’exception de l’énorme lit qui trônait au fond de la pièce.

Un lit qui venait de … grogner ?

Surpris, Zorro cessa son observation des lieux, les sens en alerte et porta son regard dans la direction du bruit.
Là, énorme, majestueux, debout sur le lit, se tenait un lion gigantesque ouvrant une gueule immense pour un bâillement non moins grand. Un lion qui portait sur sa tête une robe noire et une petite culotte, à peine cachée par la crinière resplendissante.
Amusé par le ridicule de la scène, l’hybride ne put retenir un pouffement de rire alors que Céleste, visiblement gênée, se rapprochait de l’animal et le caressait avant de faire les présentations.
Tranquillement, Zorro se rapprocha avant de tendre la main vers l’animal, paume retournée, pour lui laisser le temps de le sentir avant de s’assoir et caresser à son tour la grosse tête.

-Bonjour Sverre. Moi c’est Zorro. Je crois qu’on s’est déjà vu plus tôt, mais c’est plus agréable de te voir ici !

Le lion regarda l’étranger, clignant paresseusement des ses yeux d’ambre, puis posa sa lourde tête sur les jambes de l’homme, l’immobilisant complètement sous son poids.
Aussi surpris que gêné, Zorro regarda Céleste avec de grands yeux, avant d’esquisser un demi-sourire.

-Tu sais quoi ? J’ai toujours eu un bon feeling avec les animaux, mais c’est bien la première fois qu’un lion géant me choisit comme oreiller ! Par la sainte culotte de Maya, qu’est-ce qu’il est lourd !

Sur quoi il mima une grimace douloureuse largement exagérée avant de caresser à nouveau l’épaisse crinière, histoire de bien montrer que la situation ne le dérangeait pas. Pour le moment du moins. La tête était vraiment lourde !
Un silence bref passa, qu’il rompit de nouveau.

-Tu n’avais pas parlé d’un verre et de gâteaux ? Et en échange si tu veux …

Il se gratta la tête avant de désigner la pièce.

- … J’ai la vague impression que tu aimes lire. Si ça t’intéresse, je peux te raconter quelques histoires que j’ai entendu ou lu, voire vécu ?

Tout en faisant sa proposition, le voyageur commençait déjà à passer en revu certaines de ses aventures, rappelant ses souvenirs pour mieux les décrire. Entre ça et les histoires qu’il connaissait, il avait de quoi tenir plusieurs heures _ la boisson serait sans doute très utile _ et sauf si la jeune combattante voulait autre chose, il comptait commencer par la mer. Les descriptions de la mer, cette immense étendue d’eau, avait toujours un certain succès. Ses odeurs et ses couleurs, si variées, si changeantes ou gré des humeurs de l’océan et du ciel, cet espace infini, qui te fais te sentir seul, mais d’une solitude apaisante, jusqu’à ce qu’éclate les tempêtes. Les légendes des marins, si superstitieux, les attaques des pirates, dont il avait parfois fait partie. La liberté. Les nouveaux horizons. Puis les retours sur la terre ferme, chaque fois si semblables et si différents.
Puis peut-être qu’il enchaînerait sur les montagnes, si hautes qu’elles dépassaient le ciel. Les paysages qu’il avait vu, les peuples qu’il avait croisé. Oui vraiment, le mercenaire avait beaucoup de choses à raconter, si la jeune femme le désirait.

Et puis, il était aussi curieux d’en apprendre plus sur elle, sa vie, ses compagnons félins, ses envies éventuellement. Ils ne se connaissaient que depuis quelques heures, mais parfois, se taper dessus rapproche les gens bien plus que des années de fréquentation, et ce petit bout de femme lui plaisait. S’il pouvait l’aider, il le ferait, il l’avait déjà décidé, même sans le formuler.

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Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: dimanche 19 mars 2023, 18:52:41 »
- Allez, allez, dépêchez-vous !

Dans le campement, c’était l’effervescence. De là où il se trouvait, Zorro entendait distinctement les cris et les appels aux armes qui résonnaient à travers les tentes, ponctués de hurlements à glacer le sang. Il avait demandé à Yukka d’attirer l’attention le plus possible. Elle l’avait manifestement pris au mot. Il espérait juste qu’elle n’en ferait pas trop ; même s’ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, il appréciait sincèrement la jeune femme et son foutu caractère, et il ne supporterait pas que les brigands lui fassent du mal. Et surtout ne la blessent gravement.

Inquiet, anxieux même, il essayait d’inciter les villageois prisonniers à accélérer le mouvement. Une chaîne s’était formée entre l’immense cage et l’orée de la forêt où les premiers évadés s’étaient réfugiés, accélérant l’organisation, mais la fuite demeurait bien trop lente.
Trop lente, et trop bruyante, risquant d’attirer une attention inutile de la part des esclavagistes. Et la situation empira encore lorsqu’un jeune enfant, apeuré par la tension ambiante, se mit à pleurer bruyamment, entraînant les autres avec lui, malgré l’intervention paniquée des adultes essayant de les calmer.

Les secondes s’égrainaient, interminables, épaisses comme la poix sortant d’un chaudron. Peu à peu la cage - combien de personnes peut donc contenir une foutue cage ! – se vidait. Il ne restait plus qu’une poignée de prisonniers. Plus que cinq. Plus que deux.

- C’est quoi ce bordel !?

Ce que Zorro craignait venait d'arrivait. Un esclavagiste était apparu. Il tourna la tête, la bouche grande ouverte pour donner l’alarme de ce côté-là, les poumons déjà remplis d’air. La lame tourbillonna en vrombissant comme un frelon furieux, accrochant dans sa course létal un éclat sombre venu du ciel, comme une promesse, avant de se teinter brusquement de pourpre. Un gargouillis bref, à peine audible, et le bandit s’effondra, la gorge à jamais emplie du dernier cri qu’il n’avait pas eu le temps de pousser.

- Courez ! Ne vous retournez pas !

Pas le temps de regarder si les derniers fuyards disparaissaient bien dans les fourrés protecteurs. Et tant pis pour l’idée des chevaux ! Le mercenaire filait comme le vent, la lame à la main. Malgré le chaos qui régnait au centre du campement, son ouïe sensible avait perçu un ordre, rapidement suivi d’un cri de douleur. D’une voix qu’il connaissait. Un murmure fila entre ses lèvres, emporté par le vent de sa cavalcade.

- Merde, Yukka … Plus vite !

Soudain, la chance sourit au mercenaire.
Alors qu’il avait abandonné toute idée les concernant, les chevaux apparurent soudain dans son champ de vision. Presque sur sa route. Et manifestement déjà affolés par le combat qui faisait rage à plusieurs mètres de là. Sans hésiter, il dévia sa course. Sa lame siffla dans le vent, tranchant violement les cordes qui constituaient la barricade.
Les bêtes n’eurent même pas besoin d’être encouragées. A peine la barrière était-elle tombée qu’ils partaient au grand galop, comme un torrent enragé, droit vers le cœur des affrontements.
Sautant de côté au dernier moment, le mercenaire esquiva de justesse la cavalcade furieuse, évitant de se faire renverser et piétiner à mort, avant de bondir à nouveau dans la masse. Sa main saisit la crinière volante d’un étalon et il parvint à se hisser sur son dos, profitant de l’inertie du destrier et retombant lourdement avec une grimace. Pas de selle, évidement, ni de rênes. Qu’importe, le troupeau affolé filait dans la bonne direction.
Agrippé à la crinière de sa monture, Zorro atteignit le cœur du campement bien plus rapidement qu’il ne l’aurait pu. Ou même qu’il ne l’aurait voulu.

Le chaos régnait tout autour de lui. Que ce soit à cause de l’arrivée des chevaux ou de la fureur des combats, un incendie s’était déclenché, dévorant rapidement les tentes les plus proches et se propageant au toit de la bâtisse en bois.
Dans la lueur sanglante des flammes, le guerrier aperçu Yukka, brandissant hache et magie, abattant ses ennemis et les gelant sur place, telle une déesse vengeresse de glace et de sang. Elle était terrible et magnifique, une vision propre à fouetter le sang de ses alliés et à pétrifier ses adversaires d’effroi.
Hélas, pour redoutable qu’elle fut, et malgré les corps qui gisaient déjà autour d’elle, malgré l’arrivée impromptue des chevaux hallucinés, les brigands demeuraient nombreux. Bien trop nombreux. Et c’était sans compter sur les archers qui, profitant de leur portée, tiraient volée sur volée, faisant pleuvoir une pluie de flèches sur la combattante nunaat.

Soudain, la monture de Zorro fit une embardée, sauta par-dessus un brasero renversé qui crachait son magma incandescent, et retomba lourdement, une flèche plantée dans la cuisse.
Alors que l’animal flanchait et s’écroulait, le mercenaire se redressa et bondit vers les archers, se réceptionnant en roulade, sans s’arrêter.
Deux moururent alors qu’ils s’apprêtaient à décocher. Un troisième tomba avant d’avoir pu réagir. Un autre se retourna et, apercevant le corps de ses camarades, poussa un cri d’alarme tout en tirant sur l’homme qui lui fonçait dessus. Le projectile mortel siffla furieusement aux oreilles de l’hybride sans le ralentir, et il percuta l’archer. Le choc fut rude. Soulevé de terre, l’homme lâcha son arme, l’air quittant violement ses poumons en un cri étouffé, avant de se retrouver embarqué dans la course du combattant. Un instant plus tard, un choc sourd résonnait dans l’épaule de Zorro, et le poids qu’il transportait s’affaissa soudain, deux flèches plantées dans le dos.

Sans ralentir, l’hybride chargea les deux derniers archers, propulsant de toute ses forces le corps qu’il transportait. Le premier brigand fut renversé sous le coup. Il n’eut jamais l’occasion de se relever. Le second, plus agile, évita le corps et lâcha son arc. Quand le mercenaire vint sur lui, il avait sorti sa lame et donné l’alarme, en dépit du chaos qui régnait. L’acier teinta contre l’acier. Parade. Feinte. Douleur. Le dernier archer tomba.
Zorro dégagea sa lame et se retourna, juste à temps pour bloquer une attaque. Il se dégagea, sa lame crissant affreusement contre celle de son nouvel adversaire. L’alarme avait porté ses fruits, les esclavagistes s’étaient séparés en deux groupes ; un pour Yukka, l’autre pour Zorro.

L’homme leva son épée, accrochant un reflet vif sur le sang qui y coulait, semblable à celui qui scintillait dans ses yeux assombris. Et le chaos s’accentua.

Parade. Coup. Esquive. Coup, encore et encore. Douleur vive, vite oubliée dans le courant du combat. L’odeur du sang, de la fureur, celle des flammes qui à présent embrassaient toute la clairière, transformant l’endroit en véritable enfer. Un goût métallique dans la bouche, une sensation poisseuse sur la peau. Le sel de la sueur, dans les yeux, sur les plaies. Les cris, de rage ou d’agonie. Et soudain un contact contre le dos. Puissant, grand.

- Salut Yukka. Comment va ?

La voix du mercenaire, légèrement moqueuse, presque enjouée, devait sembler surnaturelle dans la violence qui les entourait, un contraste marquant avec l’intense concentration qui se voyait dans son regard émeraude.
Comme un serpent, il se détendit et sa lame vola, trouvant une faille dans le cuir qui protégeait un coupe-jarret, juste au creux de l’aisselle, avant de filer à l’opposée et de dévier le coup de masse qui était destiné à lui défoncer le crâne.
A nouveau, l’épée, prise plusieurs semaines en arrière à un autre malfrat, usée et mal-entretenue par son précédent propriétaire, émit une plainte de mauvais augure, une première fissure apparaissant sur son tranchant. Zorro grimaça. Encore deux coups comme ça, et l’arme volerait en éclat.
Il repoussa son adversaire, une femme massive tout en muscles, d’un puissant coup de pied en plein ventre et jeta un œil sous le bras de Yukka, aux prises avec ses propres adversaires, moins imposants mais plus nombreux dans l’immédiat.

- Yukka ! On échange !

La jambe prête à le propulser, le mercenaire n’attendait plus que la réaction de la nunaat pour échanger leur place et leurs adversaires, la hache et le style de combat de la jeune femme étant probablement plus adaptés pour affronter des colosses comme la pillarde que l’épée ébréchée du mercenaire.

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One Shot / Re : Et pour quelques pièces d'or de plus [PV Zorro]
« le: dimanche 18 septembre 2022, 21:25:00 »
La lumière de la lune baignait la chambre dans un clair-obscur mystérieux, dissimulant sous son voile argenté les détails de la pièce dans lequel le lycan avançait après s'être annoncé, ne provoquant qu'un murmure chez la générale, murmure qui avait fait sourire l'hybride.

Concentré, veillant à ne pas faire de bruits afin de ne pas déranger plus la belle endormie qu'il distinguait, étendue sur son lit, Zorro marcha soudainement sur quelque chose que le voile nocturne lui avait caché. Quelque chose d'infiniment doux, comme de la soie, ou comme un nuage. Fronçant les sourcils, il se pencha, ramassant du bout des doigts l'objet incongru avant de l'identifier avec surprise. Un vêtement. Plus précisément la chemise qui, il y a à peine quelques heures, couvrait encore le dos et le buste de la Forestière, et qui portait encore, imprégné dans le tissu, un soupçon de la chaleur de l'elfe et la douceur de son parfum, comme un souvenir.

Avec une grimace, le mercenaire ouvrit ses pupilles en grand. Aussitôt la chambrette changea d'aspect à ses yeux, gagnant en clarté ce qu'elle perdait en couleur, lui révélant les secrets qui s'étaient cachés dans le jeu d'ombres et de lumières de la lune, dans les arabesques dessinées par les veines du parquet ; une piste d'habits éparpillés avec soin, de plus en plus légers, qui semblaient appeler le semi-elfe.

Immobile, il suivit cette piste des yeux, maîtrisant tant bien que mal les battements de son cœur, craignant autant qu'espérant ce qu'il devinait au bout, comme un oiseau remontant une piste de miette de pain sachant qu'à la fin se trouverait un véritable trésor mais aussi un terrible piège.
Lentement, son regard glissa sur les atours étendus au sol, quittant la chemise qu'il tenait encore entre ses mains pour passer sur les bottes un peu plus loin, puis le pantalon de cuir vert, les bas aussi légers qu'un souffle d'air, la brassière finement ouvragée, la délicate culotte de soie posée sur le coin du lit. Et sur le lit en lui-même …

La respiration de Zorro se bloqua et sa poitrine se comprima douloureusement alors que son sang s'échauffait brusquement. Sur le lit, comme il le redoutait et l'espérait, un trésor l'attendait, une vision insoutenable. Une vision enchanteresse. Sylvanas, telle une déesse des temps anciens, étendue, complètement nue, sa peau diaphane brillant doucement, son beau visage encadré par l'auréole de ses cheveux, la bouche entrouverte comme pour un baiser, la volupté de ses formes douloureusement dessinée dans la lueur de la lune, une main posée sur sa poitrine parfaite, l'autre main étendue vers des jambes non moins parfaites. Et entre ces jambes ouvertes, offertes avec une érotique indécence à la vue de l'explorateur, se profilait les lèvres intimes de Sylvanas, sculptées avec délicatesse par un maître artisan, luisant légèrement d'une énigmatique humidité.

Le sang du mercenaire ne fit qu'un tour, rugissant avec fureur dans ses veines enflammées, comme une bête fauve libérée de sa cage. Le désir s'empara de ses sens déjà malmenés par la fragrance qui embaumait la pièce, les affutant au-delà du raisonnable.
D'un pas souple, assuré, prédateur même, il se rapprocha du lit où reposait la sublime créature, le sang tapant avec rage dans ses veines, ses yeux émeraude brillant d'une lueur qui ne devait rien aux reflets de la lune.
Lentement il se pencha sur le matelas, y posa les mains dans un geste empli d'une puissance difficilement contenu sans détacher son regard de la générale, son torse nu scintillant d'une légère sueur se soulevant avec force.
Puis il leva une jambe, puis la seconde, grimpant sur le lit, son poids déformant le matelas et attirant l'elfe vers lui. A quatre pattes, il se rapprocha de sa proie, doucement, comme pour ne pas la faire fuir, comme un loup en chasse. Le buste au-dessus d'elle, il la dévora du regard, s'attardant sur ses lèvres attirantes, sur les longs cils de ses yeux de biches. Il leva la main, dominant complètement le corps alanguit, et s'immobilisa à quelques centimètres d'elle, le corps bouillant, une veine gonflée sur son cou.

Le temps sembla se figer, les secondes s'allongeant encore et encore.
Puis finalement Zorro poussa un profond soupir alors qu'un étrange sourire se dessinait sur ses lèvres.

-Tu as raison, je suis un imbécile …

Avec douceur, il posa sa main sur la joue de l'elfe et se pencha en avant pour déposer un baiser sur ses lèvres, aussi léger qu'un songe, avant de se laisser tomber à côté d'elle, sur le flanc, le visage proche du sien, un bras passé autour de la fine taille de la forestière.

-Enfin, je suis un imbécile, et toi une imprudente, ma belle générale…

Il remonta son bras, caressant celui de sa compagne, jusqu'à sa joue, passant sur son épaule. Sa voix n'était qu'un murmure, ses caresses un effleurement, mais son cœur battant encore lourdement dans sa poitrine, son corps restait bouillant. Et son pantalon peinant toujours à dissimuler son membre qu'un désir furieux faisait palpiter visiblement. Ce même désir qui continuait de saturer l'esprit du mercenaire, déjà torturé par l'odeur érotique et la volupté de son corps, d'images, de scénarios où il les voyait tout les deux étroitement enlacés, leurs corps pressés l'un contre l'autre, couverts de sueur, le souffle court, ses lèvres dans le cou de l'elfe qui le chevauchait, ses mains sur ses seins, sur ses hanches, sur ses fesses … et il devait se faire violence pour que ses mains ne suivent pas le chemin de ses fantaisies.
Sylvanas endormie, il s'y refusait. Eveillée en revanche. Si elle était éveillée …

8
Prélude / Re : Hate, le Voyageur [Anéa]
« le: samedi 27 août 2022, 17:57:58 »
*Fracasse Eight à coup de bienveillance dans la gueule*

WelCUMe to LGJ !

9
One Shot / Re : Et pour quelques pièces d'or de plus [PV Zorro]
« le: vendredi 29 juillet 2022, 02:15:26 »
L'ambiance dans l'auberge était … conviviale.

Malgré l'heure tardive à laquelle Zorro et Sylvanas étaient arrivés, la salle principale était encore pleine. Néanmoins, à la différence des tavernes des quartiers et des villes plus animés, le volume général restait raisonnable, entre les conversations animées des convives, le bruit des couverts qui s'entrechoquaient ou des timbales qu'on remplissait, les aller-venues des serveurs et le petit orchestre qui jouait un air léger, accompagné par la voix suave d'une jeune elfe aux cheveux noirs. Au moins n'y avait-il pas en ces lieux les cris de fêtards enivrés, le beuglement des disputes nées de l'alcool ou les cris blasés des serveuses harcelées par des mains baladeuses.

En d'autres termes, l'endroit était idéal pour une conversation discrète entre le mercenaire et la générale, aucun des deux ne détonant trop par rapport aux autres clients, que ce soit le demi-elfe, avec son armure de cuir, la cape rejetée sur son dos et la poignée de la lame dépassant de son épaule, ou la haute-elfe toute emmitouflée dans sa cape de forestière qui dissimulait habilement et ses traits et ses courbes enchanteresses.
Encore que de là où il se trouvait, le sang-mêlé en avait tout de même un léger aperçu fort plaisant. Mais l'heure n'était pas au plaisir.


Après que leur serveur ait apporté leurs consommations, Sylvanas avait aussitôt commencé la discussion, souhaitant une confirmation de la part du mercenaire. Une confirmation qui, de toute évidence, n'était pas à son goût.
Le nez plongé dans sa chope d'hydromel, le combattant avait vu le beau regard de la Forestière s'assombrir, laissant présager de la gravité de la situation. Et grave, la situation l'était réellement.

Alors que Sylvanas la lui expliquait, le mercenaire ne la quittait pas du regard, observant ses moindre faits et gestes, tâchant de voir à travers le beau visage ce qui la tourmentait le plus. A l'écoute, il la laissait parler sans l'interrompre, sans même toucher à son verre d'hydromel, notant intérieurement tout ce qui lui semblait important, se faisant son propre résumé des difficultés à venir. Des nombreuses difficultés.

Noblesse corrompue, royauté impliquée jusqu'au cou, voire jusqu'aux oreilles, ennemie intouchable car protégée par les puissants de la société … Et c'était sans compter les forces démoniaques en œuvre ou la présence de gardes du corps surpuissants. A vrai dire, ces deux derniers points allaient sans doute être les moins problématiques : contrairement au reste, cela pouvait se régler avec une bonne lame, de l'expérience et une bonne dose de chance. Hors l'hybride avait une excellente lame et de l'expérience à revendre. Quant à la chance … s'il en avait réellement, il ne se serait sans doute pas retrouvé dans un tel pétrin. Une fois de plus. Mais qu'importe.


Les explications de Sylvanas se terminèrent sur une déclaration que Zorro jugea quelque peu grandiloquente. Véridique, probablement, mais un peu trop théâtrale à son goût.
D'un geste lent, confiant, il saisit son verre d'alcool et prit le temps de boire quelques gorgées en fixant les superbes yeux de la Forestière de son regard émeraude, finissant par faire claquer sa langue sur son palais d'un air satisfait alors que le breuvage réchauffait ses entrailles et terminait de ramener de la vigueur dans ses membres et son esprit malmenés par sa dernière mésaventure. Son père l'avait pourtant prévenu, bien des siècles plus tôt : si tu ne connais, tu évites de toucher.


- Ha ! Un des meilleurs hydromels que j'ai eu l'occasion de boire. Donc nous disions … Si je résume bien, nous sommes actuellement dans un sacré merdier politique et si nous nous foirons, nous risquons de perdre la tête. Au minimum.

Il poussa un profond soupir et grimaça, dissimulant l'inquiétude sourde qui battait en lui derrière une mimique tordue.

- Je me fais trop vieux pour ces conneries. En plus, je ne suis clairement pas assez payer pour se foutoir. Il faudra que je songe à revoir mes tarifs une fois l'affaire réglée … Mais tu as de la chance ô magnifique combattante …

Il se pencha par-dessus la table pour prendre les mains de Sylvanas entre les siennes avant de les porter à ses lèvres pour un baiser léger, avant de la relâcher doucement et de lui sourire.

- Je t'aime beaucoup, tu le sais non ? Alors je vais rester avec toi jusqu'au bout, même si je râle à propos de mon salaire ! Et puis, de toute manière, je te l'ai déjà promis il me semble.

Le sourire qu'elle lui offrit en retour fit ciller l'aventurier, son cœur ratant un battement. Heureusement, le sérieux de la conversation l'aida à se reprendre rapidement … du moins jusqu'à ce que la Générale lui expose son plan.
Alors qu'il buvait les dernières gorgées trainant au fond de son verre, le demi-lycan avala de travers et se mit à tousser fortement, attirant momentanément l'attention de quelques clients, qui reprirent bientôt leurs conversations légères.


- Un costume de soirée ? Attend non, tu ne veux pas …

- C'est décidé. Demain, nous nous rendons au quartier des teinturiers pour acheter de quoi te vêtir à la dernière mode. Puis nous enfilons nos plus beaux atours et nous faisons mine de nous dévergonder pour enquêter à la Loge Ecarlate.


Si, elle voulait. A son grand désespoir. Le regard noir que lui lança le mercenaire ne sembla avoir aucun effet sur l'elfe qui se mordillait les lèvres, avec une expression si légère et si adorable, si désirable, que l'homme sentit malgré lui son mécontentement fondre comme neige au soleil.
Avec un grognement renfrogné, il se rejeta dans son fauteuil, affichant une mine de mauvais augure qui n'aurait convaincue absolument personne, faute à la commissure des lèvres qui se relevait en une ébauche de sourire.


- Bon, ce n'est pas comme si j'avais vraiment le choix. Mais je te préviens, je refuse de porter du jaune. Ca ne me va vraiment pas au teint ...


Ce ne serait pas la première fois que Zorro porterait un costume, et généralement ceux-ci lui allaient bien, mettant en avant ses épaules carrées et le dessin de son buste. Mais il ne les avait jamais vraiment supportés, ces vêtements ayant la fichue tendance à limiter ses mouvements.
Les bras toujours croisés, il observa sa compagne boire une dernière chope et se lever, lui permettant de noter, une fois encore, l'élégance et la sensualité extrême de sa silhouette, en dépit de la cape qui la dissimulait quelque peu, et haussa un sourcil étonné à l'annonce des deux chambres, sans toutefois commenter la chose, se contentant de la regarder partir.


A peine deux ou trois minutes plus tard, Zorro montait à son tour, laissant derrière lui la salle principale de l'auberge, où les conversations fleurissaient encore, pour gagner sa chambre.
Poussant la porte de bois qui s'ouvrit en grinçant légèrement, un bruit inaudible pour qui n'avait pas une ouïe suffisamment fine, et pénétra dans la pièce.

A sa grande surprise, la chambre était spacieuse. Tout du moins, sans être luxueuse non plus, elle offrait bien plus d'espace que celles dont le mercenaire avait l'habitude. Outre le lit, d'aspect confortable et assez grand pour deux personnes, elle était aussi meublée d'un bureau, situé juste sous une fenêtre à travers laquelle filtrait la lumière de la lune, d'une chaise assortie et de deux tables de chevets avec une lanterne sourde chacune. Chose curieuse pour le demi-elfe, les lanternes n'avaient aucune bougie en leur sein. A la place, elles disposaient d'un petit cristal jaune, relié à un dispositif pour régler la puissance de la lumière. Du moins à ce que supposait l'hybride car pour l'heure, aucune des deux lumières ne brillaient.
Dans un coin de la pièce, éloigné de la porte et en partie dissimulé par un paravent, se trouvait une petite bassine, parfaite pour prendre un bain, à condition de ne pas être trop grand.
Enfin, au pied du lit, à même le parquet de bois rouge, était posé un coffre ouvert, la clé reposant sur le bureau et, à l'opposé du bain, non loin de la tête de lit, une porte était entrebâillée.


A pas de loup, Zorro s'en approcha, s'arrêtant juste à côté du seuil pour s'adosser au mur, yeux fermés. A travers l'ouverture, il pouvait sentir l'odeur de Sylvanas et entendre les légers bruits que la belle elfe faisait dans sa chambre, confirmant que les deux pièces étaient reliées.
Il resta ainsi plusieurs minutes, attentif à ne pas se laisser trop distraire par les doux effluves qui s'échappaient de la pièce et venaient lui chatouiller les narines, tentateurs.

Ce n'est que lorsqu'il entendit la respiration de la Générale se faire plus profonde qu'il quitta son poste d'observation pour se diriger vers le paravent.

Dans la bassine clapotait une eau claire. Zorro y trempa le doigt. Le liquide était frais. Mais sur les bords du bassin, une gravure métallique comportait des dessins explicites. Il effleura la représentation d'une flamme et une légère lueur se mit à scintiller au fond de la cuvette.
Pendant que l'eau chauffait, le mercenaire se déshabilla, gardant un poignard à la lame effilée à porté de main et ne fermant pas le paravent, afin de réagir plus rapidement s'il entendait quoique ce soit de suspect dans la chambre de son employeuse.
Par chance, rien ne se produisit, et il pût se laver en toute sérénité, maugréant à l'idée de l'épreuve qui l'attendait le lendemain.


Finalement, il sortit de l'eau qui s'écoula à travers d'ingénieuses fentes pratiquées dans le parquet, se sécha et se dirigea vers son lit, nu, le corps propre et légèrement parfumé par l'eau du bain, tout comme ses cheveux noirs.
Après un instant d'hésitation, il enfila son pantalon et se coucha, posant le reste de ses affaires à côté de sa tête de lit et dissimulant sa dague sous son oreiller.


Les minutes passèrent, longues et silencieuses, s'égrainant par dizaines. La lune s'était levée, haute, filtrant à travers la fenêtre, baignant la chambre dans sa lumière argentée et se reflétant dans les prunelles émeraudes du mercenaire qui se tournait et se retournait dans sa couche. Il n'arrivait pas à s'endormir.
Plus tôt, dans la grande pièce à manger, il n'en avait rien laissé paraître pour ne pas déranger Sylvanas, mais il était inquiet. Mettre à jour une obscure affaire comme celle qui les préoccupait n'était jamais une partie de plaisir. En particulier quand la noblesse était impliquée. Sans même parler de la royauté !

Par le passé, ailleurs, il s'était déjà retrouvé impliqué dans un tel imbroglio, à la différence près qu'à cette époque, il faisait parti d'un petit groupe d'aventurier, et qu'ils avaient le soutien, discret mais efficace, des têtes couronnées. Ou du moins d'une d'entre elles. Cette fois-ci, en revanche, rien n'était moins sûr. A plus forte raison qu'à en croire la Forestière, cette Tealia Solstice jouissait d'une très forte influence.
Pourtant, ce n'était pas ce qui le tourmentait le plus. Plus il y réfléchissait, plus un élément en particulier le perturbait. Certes il n'avait pas tous les éléments en main, mais la bijoutière exceptée, les précédentes attaques avaient essentiellement visé des Forestiers. C'est-à-dire, indirectement, Sylvanas elle-même et peut-être, à travers elle, la maison Coursevent.
En d'autres termes, la magnifique elfe était peut-être plus en danger que ce qu'elle-même soupçonnait.


Poussant un juron assourdi, Zorro repoussa sa couverture et se releva, ramassant sa dague au passage. Sylvanas était en danger et lui il était, à essayer de dormir dans une chambre à part. Reliée à celle de la Générale certes, mais séparée tout de même.
Sans bruit, il se dirigea vers la porte qui séparait les deux pièces et en franchi le seuil.
De l'autre côté, la chambre était en tout point identique à la sienne. Seule différence mineure, la porte qui les séparait ne se trouvait pas contre le mur du lit mais vers celui de la baignoire, dont le paravent était placé différemment. La pièce toute entière baignait dans la délicate fragrance de l'elfe qui s'était lavée plus tôt dans la soirée, laissant flotter un parfum subtil qui berçait agréablement les narines du semi-lycan, accélérant son cœur le temps d'un battement de cils.
Toujours en silence mais ne cherchant pas à se dissimuler, afin de pas paraître trop suspect, il se rapprocha du lit où il voyait la silhouette étendue de Sylvanas, drapée dans la lumière de la lune, ses longs cheveux blonds formant comme une auréole autour de sa tête.


- Ne t'inquiète pas ma belle Générale, ce n'est que ton garde du corps préféré.


Sa voix n'avait été qu'un murmure, destiné à rassurer la belle si elle ne dormait pas tout à fait.

Toujours à pas de loup pour ne pas la déranger, l'hybride continua de contourner le lit jusqu'à se trouver du côté de la porte d'entrée, attentif à une éventuelle réponse de l'elfe, le parquet craquant très légèrement sous ses pieds nus. Une bonne chose d'après le mercenaire.
Il comptait, si aucune réponse ne venait, s'asseoir sur à même le sol, dans l'ombre du lit, et y rester toute la nuit en se plongeant en méditation, un état qui lui avait été enseignait des siècles plus tôt et qui lui permettait de reposer son esprit - moins son corps – tout en restant réceptif à son environnement. Au moindre bruit, il serait prêt à réagir et à défendre sa … à défendre Sylvanas.

Et si la haute-elfe lui répondait … Il aviserait à ce moment-là, et surtout lui expliquerait son intention. Après tout, il n'était pas du genre à s'inviter dans la chambre d'une dame sans bonne raison. Même si la dame en question avait une furieuse tendance à semer le trouble dans son esprit !

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: jeudi 30 juin 2022, 15:02:04 »
*Regarde Kaixiu*

Hmmm, j'suis sûr que tu pourrais bien te vendre. Allez, je prend ton corps !

Uno !

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One Shot / Re : Et pour quelques pièces d'or de plus [PV Zorro]
« le: mercredi 29 juin 2022, 23:34:31 »
-Par le Puit du Soleil … c'est … un fragment d'âme … Zorro ! Non ! Attend !

L'avertissement résonna trop tard. Les yeux rivés sur la magnifique forestière, interrogateur, le mercenaire ne s'était pas aperçu que sa main était descendue si près de l'étrange cristal miroitant. Bien trop près.

Alors que l'éclat, le fragment d'âme, explosait avec un tintement harmonieux, Zorro tourna vivement la tête et retira sa main. En vain. L'hybride avait beau être doté d'une vitesse surhumaine, l'étrange fumée surgie du fragment fut bien plus rapide que lui. Déjà, elle était sur sa main imprudente, traversant l'épais gant de cuir comme s'il n'existait pas, entrait en contact avec sa peau...
L'homme écarquilla les yeux. Ses pupilles se dilatèrent, emplissant tout l'espace de ses yeux émeraudes. Sa vision se troubla, se dédoubla, traversée d'éclairs rouges et noirs. Il se sentit partir en arrière ; tenta de se rattraper, mais déjà son corps ne lui répondait plus. La dernière chose dont il eut conscience fut la douceur de la poitrine de Sylvanas, qui s'était précipitée pour le retenir contre son buste. Puis son esprit sombra, de plus en plus loin, de plus en plus vite, droit vers cet immense éclat miroitant qui remplissait tout l'espace. Instinctivement, le combattant essaya de croiser les bras pour amortir le choc.

Puis ce fut le noir. Le Vide. Le Néant. Total. Profond. Silencieux. Non, pas silencieux. Pas complètement. Comme venue de très loin, d'un autre monde presque, il entendait, ou plutôt il percevait comme une voix, ou un chant qui semblait l'appeler ou cherchait à le tirer des ténèbres. Comme un double de son esprit, de son âme qui refusait de le laisser être possédé par cette étrange magie. Ou comme la berceuse d'une mère.
Dans les tréfonds de son esprit, Zorro se débâtit avec rage, cherchant à reprendre le contrôle. Et brusquement, il vit de nouveau. Il vit, mais il n'avait plus de corps. Devenu pur esprit, ses sens étaient comme décuplés, bien au-delà de tout ce qu'il avait connu. Il voyait tout, entendait tout, sentait tout. Ressentait tout. Avec une intensité presque douloureuse. Non, pas presque douloureuse. Réellement douloureuse. Mais une douleur qui n'était pas la sienne, il le sentait. Mut par un instinct étrange, il donna une impulsion avec son esprit, se redressa et regarda autour de lui.

Il était toujours dans la même pièce, mais celle-ci lui semblait différente. Plus nette et plus floue tout à la fois. Et surtout, là où aurait dû se trouver Sylvanas et son corps, il y avait maintenant deux elfes.

L'une, aux cheveux violets, vêtue d'une robe pourpre des plus suggestives, se tenait debout à côté de l'appareil de torture. L'autre, blonde, nue, y était attachée, sa poitrine anormalement gonflée à la merci de la première, qui prenait un plaisir manifeste à la torturer.
C'était de la blonde que provenait la douleur qui taraudait le semi-lycan. La douleur, mais aussi le plaisir. La terreur et l'excitation la plus extrême.
A nouveau, il tenta, en vain, de reprendre le contrôle de son corps, de sortir de ce … de ce souvenir ?

De ce souvenir … Si vraiment il s'agissait de cela, alors peut-être que … Comme de toute manière il ne parvenait pas à revenir à la réalité … Pas encore … Alors autant essayer d'en savoir plus. Avec résignation et un puissant soupir mental, Zorro se retourna et assista, impuissant, à la scène, essayant de tenir à distance les émotions de l'elfe blonde qui tentaient de pénétrer son âme. Des émotions qui gagnèrent soudain en intensité quand, après un bref dialogue entre la tortionnaire et sa victime, six orcs puissamment pénétrèrent dans la pièce, emplissant les lieux d'une odeur prégnante de sueur, de bestialité, de corruption … et de désir.

Impuissant, Zorro assista à la scène, grimaçant avec dégoût mais ne pouvant y échapper, prisonnier qu'il était du souvenir.
Plus les évènements avançaient, plus il lui était difficile d'y échapper. Lorsque le premier orc pénétra l'elfe blonde, lui arrachant un orgasme, le mercenaire eu la sensation d'être traversé par une flèche de feu, venue tout droit des sensations de la malheureuse victime. Une sensation qui devint vite permanente, alors que les orcs la violaient avec brutalité, deux par deux.

Le calvaire dura longtemps, toujours plus intense, au point que l'hybride cru devenir fou lui-même. Bien qu'incorporel, il avait la sensation qu'une sueur grasse lui coulait dans le dos et, bien malgré lui, il sentait le plaisir brutal de l'elfe le pénétrer, sans discontinuer, à mesure que les membres torturés des orcs la ravageaient jusqu'à ce qu'enfin, Taelia s'approche de la bijoutière.

-Voilà … C'est bien … c'est bien … Ton âme est prête ma chérie, tu vas faire ton premier pas vers le bonheur infini …

Les doigts de la sorcière s'enfoncèrent dans le crâne de l'elfe blonde. Zorro hurla, ayant la sensation qu'ils se glissaient dans son propre crâne. Mais à travers son propre cri silencieux, il entendit à nouveau une voix lointaine.
Dans un sursaut de volonté, il s'y raccrocha, de toute son âme. Lentement, le monde qui l'entourait perdait en netteté. La vision se brouilla, se déchira comme un drap de soie, de plus en plus alors, que dans l'esprit du mercenaire, la voix se faisait plus nette soutenue par une force animale.

- Zorro ! Réveillez-vous mon ami … réveillez-vous ! Zorro !

Le souvenir se déchira complètement alors que Taelia sortait le fragment d'âme du crâne de Julia, avant de s'évaporer dans un tourbillon de couleurs flous.

Brutalement, Zorro réintégra son corps, ressentant comme un choc violent. Haletant, il cligna des yeux, sa vision encore brouillée.
Peu à peu, il reprit le contrôle de ses sens, sentant le sol dur sous ses jambes, puis les doigts dans ses cheveux, et l'odeur de Sylvanas, douce, fraîche, apaisante, qui l'enveloppait.
Un grognement sourd, et il ouvrit ses yeux d'émeraude, contemplant le beau visage à l'air triste qui le regardait. Avec difficulté il leva un bras pour lui caresser la joue et grimaça un sourire douloureux alors que la main de la Forestière rejoignait la sienne.

-Ca y est, je suis mort et tu es un ange qui vient me chercher ?
- Je suis désolée beau gardien … mais vous êtes encore en vie, et ce n'est que moi…

Une violente quinte de toux secoua le mercenaire et il laissa retomber son bras sur son torse qui se soulevait avec force, à un rythme qui, lentement, s'apaisait.

- Être toujours en vie et avec toi, c'est encore mieux …

Il tenta de se redresser mais retomba aussitôt, lourdement, avec un léger râle.

-Si tu veux bien, j'aimerais rester encore un peu comme ça. Tes genoux sont vraiment confortables.

Il adressa un vague clin d'œil à la Générale, encore trop secoué pour faire mieux et remua faiblement pour s'installer un peu mieux, la nuque raide, et la regarda avec intensité alors qu'un magnifique sourire apparaissait sur le beau visage. Le premier véritable sourire que Zorro lui voyait.

- En principe, c'est la Générale qui dicte ses préférences … mais pour vous … je vais faire une exception …

Ce qui suivit prit l'aventurier complètement au dépourvu. Avec la légèreté d'un oiseau, il sentit les lèvres de Sylvanas se poser sur les siennes, douces, parfumées.
Une onde parcourue son corps, encore marqué par les réminiscences du souvenir, réveillant le désir qu'il avait planté en lui, et avant qu'il ne puisse se contenir, il se retrouva à répondre au baiser de l'elfe. Du reste, aurait-il eu la parfaite maîtrise de son corps qu'il aurait probablement agit de même.
Ce baiser au goût de paradis, d'éternité, se prolongea avant de cesser doucement, aux regrets inavoués de l'homme.

-J'aime tes exceptions Sylvanas …

Il lui offrit un nouveau sourire, doux et sincère, qui se transforma en grimace alors qu'il se résignait à briser l'enchantement.

-J'ai … J'ai été absent longtemps ? J'ai eu l'impression que cela durait des heures.
- Au moins vingt bonnes minutes…

Le demi-elfe écarquilla les yeux, le reflet des lampes illuminant ses yeux verts. Vingt minutes ! Aussi longtemps ? Bon sang !
Avec un effort visible, il parvint cette fois à se redresser mais fut aussitôt prit d'un vertige, et sans la présence de Sylvanas, il serait sans doute retombé.

-Par la Sainte Culotte de la Déesse ! J'ai l'impression d'avoir une gueule de bois monstrueuse, sans avoir bu une goutte ! C'est normal ça ?
- Vous avez consommé un fragment d'âme... c'est une sorte de morceau de l'esprit de quelqu'un, qui lui a été arraché et qui contient les souvenirs, les sentiments et les sensations de cette personne à ce moment-là. Pendant quelques instants, votre propre psyché a fusionné avec la sienne. En fonction de ce que vous avez vécu ou vu, c'est normal que vous vous sentiez mal. Ca peut même être mortel...
-Mortel hein … En fait, ce n'est pas si mal de n'avoir que la gueule de bois. Et des vertiges. En plus, par chance, une superbe femme m'accompagne pour me soutenir !

Nouveau rictus, presque souriant. Il avait beau se sentir terriblement faible, il ne voulait pas que sa compagne s'inquiète trop. Elle avait déjà l'air si … torturée. Au-delà même de son travail qui consistait à la protéger, il ne voulait surtout pas ajouter à son angoisse.

- Pas de bravade mon ami, j'ai étudié la nécromancie et la démonologie, je sais à quel point ajouter à son âme un morceau d'une autre peut être traumatisant. Restez calme, ne craignez rien, je suis là, vous allez vous sentir mieux très vite.

L'hybride pouffa de rire avant de se tenir le front d'une main, le crâne traversé par une vive douleur.

-Ne rien craindre ? N'est-ce pas moi qui suis censé te protéger ô envoûtante Générale des Forestiers ? Mais tu as raison, je vais vite m'en remettre. L'avantage d'être un lycan, même à moitié. On récupère vite.

Souriant à nouveau, il regarda la jeune elfe avec une espèce de tendresse dans le regard et, soudain, mû par une impulsion impérieuse, il la prit dans ses bras et la serra contre lui. Etroitement.

-Et arrête de prendre cet air inquiet. Bravade ou non, il en faut malgré tout plus que ça pour m'arrêter. Aucun risque que je t'abandonne. D'accord ?

Avec douceur, il se dégagea et lui adressa un sourire, un beau sourire, tout en lui caressant la joue, avant de se pencher pour y poser un baiser.

- Et puis, tu es encore plus belle quand tu souris !

Un doux instant de complicité passa, avant que Sylvanas ne revienne au sujet qui les préoccupait, demandant au mercenaire s'il avait quelque chose qui pouvait les aider.
Le regard lointain, il la garda contre lui, la berçant légèrement sans s'en rendre compte, la main perdue dans la soie de ses cheveux blonds.

-Hmmm … J'ai vu … beaucoup de choses. Trop, si tu veux mon avis. Quant à savoir si cela peut nous aider … Taelia, ce nom t'évoque quelque chose ? Ou bien la Loge Ro…

La main de Sylvanas se posa sur ses lèvres, lui coupant la parole. Il lui jeta un regard surprit, se retenant d'embrasser les doigts de la femme.

- Pas ici, pas maintenant... Ne dit plus rien sur ce nom et cette loge, allons ailleurs. Où tu veux mais pas dans Lune d'Argent...

~~~~~~¤ Plus tard, dans une auberge éloignée de la ville. ¤~~~~~~

La nuit était tombé comme un linceul sur le monde, le drapant d'un voile obscur et nuageux où seul perçait la lumière de la lune.

Une fois Zorro en meilleure forme, les deux enquêteurs avaient fouillé plus avant la boutique abandonnée de la bijoutière, par acquis de conscience, sans rien trouver de probant, avant de quitter la ville.

En cours de route, le mercenaire avait fait le récit de sa vision à la Générale des Forestiers, lui épargnant tout de fois les détails scabreux.
Maintenant, ils étaient attablés dans un coin discret. Zorro avait rejeté sa capuche en arrière, révélant sa crinière de cheveux sombres qui dissimulait ses oreilles rondes, appliquant le principe selon lequel pour être discret, il ne fallait pas chercher à l'être à tout prix.
Néanmoins, malgré la faiblesse qui lui taraudait encore les membres, il avait pris soin de s'installer de manière à ce que sa silhouette dissimule Sylvanas, depuis l'entrée de la taverne, et qu'un miroir sur un mur proche lui permette de surveiller les lieux.
Quelques instants après, un homme, ou plutôt un elfe aux cheveux blancs et au sourire aimable, vint prendre leur commande, le semi-elfe prenant un verre d'hydromel et une tasse de thé fort.

Il dodelinait encore un peu de la tête, ce qui ne l'empêcha pas, après que leur serveur ai apporté leur commande, de lever son verre en l'honneur de Sylvanas et de la regarder avec un sourire.

- Du coup, quelle est la suite du programme ?
-Tu es bien certain que c'était Taelia ? Tu es certain d'avoir bien entendu ? C'est très important …

Zorro prit le temps de réfléchir, avalant une gorgée de l'alcool de miel, avant d'opiner du chef.

-Affirmatif. Taélia, c'était ce nom. Une elfe, cheveux violets, fort maquillage rouge, comme sa robe. J'en déduit que c'est quelqu'un de connu ?

12
Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: mercredi 29 juin 2022, 19:33:43 »
Zorro souriait, jouant distraitement avec sa cuillère. Le couvert, fin et léger, tournait entre ses doigts, accrochant des reflets venant des lampadaires proches, avant de s'arrêter et de repartir en sens inverse alors qu'il le faisait rouler entre ses doigts.

Il souriait parce que Céleste l'amusait. Alors même qu'il essayait de la rassurer, le petit brin de femme amoureuse des fraises en faisait de même avec lui, cherchant à le réconforter sur ses capacités. Elle l'amusait et surtout, elle l'attendrissait, elle qui, de ce qu'elle venait de lui raconter, avait eu une vie des plus sinistres, du moins depuis leur enlèvement par les forces ashnardiennes et qui, pourtant, demeurait profondément gentille. Profondément humaine.
Tellement humaine en fait, qu'il avait envie de prolonger leur discussion, de la connaître un peu mieux. Il prenait un plaisir sincère à sa compagnie, maintenant qu'ils avaient arrêté de se taper dessus, et aurait pu parler avec elle toute la nuit.
Malheureusement l'heure filait, et comme le mercenaire le craignait, la gladiatrice risquait de se faire punir si elle restait trop longtemps dans les rues. Un état de fait qui fit grogner Zorro intérieurement. Si au moins il pouvait l'aider …

Ils se levèrent tout les deux, la jeune femme passant devant l'homme qui eu un bref aperçu de sa silhouette filigrane alors qu'elle passait la porte de la terrasse. En bas, dans la salle comble de l'auberge, emplie du bruit des discussions et des rires des clients, dont beaucoup parlaient encore du dernier combat dans l'Arène, celui qui avait vu Céleste et Zorro s'affronter, ils passèrent à côté du tenancier minotaure, la jeune femme lui demandant de tout mettre sur son ardoise.
Le demi-elfe fronça les sourcils. Un froncement qui se mua en grimace discrète en voyant l'air de profonde réprobation qu'affichait l'aubergiste. Discrètement, il laissa Céleste prendre de l'avance et se tourna vers le tenancier, sortant quelques pièces brillantes de sa bourse.

- C'est elle qui a décidé de tout prendre sur son ardoise alors je ne devrais pas mais … Je ne peux simplement pas les choses se passer comme ça. Voilà pour le repas. Délicieux d'ailleurs. Et … et merci d'être son ami, ajouta-t-il après une brève hésitation, avant de filer agilement entre les tables pour rejoindre la jeune femme, sentant dans son dos le regard du minotaure.


Il la rejoignit juste avant qu'elle ne sorte.
Dans la rue, elle lui pointa un bâtiment du doigt, à quelques rues de l'auberge. Le bâtiment était imposant. Moins grand qu'un château, certes, mais impressionnant tout de même, il dressait sa haute silhouette bien au-dessus des maisons l'entourant et projetait son ombre immense loin dans les rues nimbées des lumières du soir.

Une idée passa dans la tête de Zorro, lui arrachant un éclat de rire.

- Et tu vis au sommet de cette tour ? Excuse-moi mais … une belle jeune femme, ayant pour amis deux lions, pour gardien un rustre avec un caractère de dragon sous rage de dents, et qui vit dans une tour … je vais vraiment t'appeler Princesse maintenant !

Il lui fallut un bon moment pour se calmer complètement. Un bon moment et surtout voir le regard inquiet de Céleste qui fouillait les rues et dévisageait les passants.
Il savait ce qu'elle cherchait. Ou du moins, il était sûr de le savoir. Après tout lui-même, en dépit de son hilarité, surveillait les alentours, attentif à ne pas le croiser. Le croiser lui, le "gardien dragon".

Cette simple idée faillit le faire repartir dans son fou rire, mais la question de sa compagne le prit au dépourvu. Il s'arrêta soudain et la regarda. Nulle colère et nulle indignation dans son regard émeraude. Juste une surprise sincère. Un sourire bienveillant ce dessina sur les lèvres de l'hybride et il s'apprêta à répondre, mais déjà la jeune femme poursuivait, se grattant la nuque comme pour chasser sa gêne.

-Et aussi pendant que j'y pense … Pour te remercier de m'accompagner jusqu'à chez moi … Est-ce que tu voudrais … Qu'on … Les deux …

Zorro haussa à demi un sourcil, sans rien dire, la regardant rougir et fixer ses pieds, curieux de voir où elle venait en venir.

-Continue de boire un verre dans ma chambre ? J'ai aussi des gâteaux !

Un nouveau rire, frais, joyeux, lui échappa, avant qu'il n'ébouriffe les cheveux de jais de la Valkyrie en un geste affectueux et spontané.

-Alors s'il y a des gâteaux, c'est avec plaisir, Princesse Céleste ! Mais avant ça, je voudrais fixer une règle.

Soudain sérieux, il croisa les bras sur sa poitrine, laissant le silence s'étirer, peinant à dissimuler l'étincelle narquoise dans son regard.

-Une seule et unique règle. Une seule condition, très importante…

Cette fois, impossible de dissimuler le coin de ses lèvres qui se relevait en un rictus taquin.

-N'ai pas peur d'être franche avec moi. Si tu as des questions, pose-les sans crainte de gaffer. Au pire, je t'enverrais un coussin dans la figure !

Avec un clin d'œil, il lui tira la langue avant de reprendre la route, marchant au même rythme qu'elle.

-Donc tu voulais connaître le mystère de mes origines ? Hmmm, comment dire … Déjà, il faut savoir que j'ai beaucoup voyagé avant d'arriver ici, donc je ne sais pas si les choses fonctionnent de la même manière. Mais disons, pour faire simple …


Tout en marchant vers la tour, il parla un peu de lui, de sa naissance et de sa vie. Hybride d'un elfe mage et d'une lycan guerrière, en vie grâce à la magie de son père qui a réussi à lier les deux sangs, voyageur et mercenaire, explorateur. Il aborda deux ou trois des ses voyages, sans entrer dans les détails afin de laisser un peu de champs aux récits plus tard, mais répondant aux éventuelles questions.
C'était un des plus gros défauts de Zorro. Bien que prudent dans ce qu'il révélait, une fois qu'il commençait à parler, il avait tendance à le faire beaucoup. Et même en plusieurs siècles d'existence, il n'avait pas réussi à se débarrasser de cette manie. Au contraire même : plus il vivait, plus il avait d'histoire à raconter.


Ce n'est que parvenu au pied de la tour, plongés dans l'obscurité par l'ombre de l'édifice, qu'il stoppa enfin sa faconde.
Debout à côté de Céleste, il leva le visage vers le ciel, impressionné par la hauteur de l'édifice. S'il avait déjà vu plus haut et plus imposant, le bâtiment dégageait une sorte d'aura qui le faisait paraître plus massif encore.

-Et donc tu habites tout en haut ? Bon et bien quand il faut y aller … Après toi Princesse.

Il s'inclina en une semi-révérence, bras tendu, pour laisser passer la combattante, et lui emboîta le pas.

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One Shot / Re : Et pour quelques pièces d'or de plus [PV Zorro]
« le: lundi 06 juin 2022, 02:39:47 »
Si proche.
Entièrement focalisé sur la piste qu'il remontait et ayant d'ores et déjà rangé la Forestière dans le groupe de ses alliés, même provisoires, si Zorro avait vaguement senti le regard de Sylvanas sur son dos alors qu'il suivait l'odeur ténue menant à la bague, il n'avait en revanche absolument remarqué que la belle elfe se tenait si près de lui. Tellement près que lorsqu'il se retourna pour lui présenter le bijou, il manqua de lui rentrer dedans.

Par pur réflexe, afin d'éviter la collision, il eu un mouvement étrange du bras, passant ce dernier au-dessus de la chevelure d'or de sa partenaire et le redescendant en suivant les courbes sensuelles de sa silhouette, comme s'il les caressait sans toucher sa peau de velours, avant de s'immobiliser, la main flottant à quelques centimètres des reins de la Générale, le corps vaguement penché en arrière pour éviter le contact, leurs bassins et leurs poitrines tout proche l'un de l'autre, séparés d'un unique cheveu.
Probablement aussi surpris l'un que l'autre, ils restèrent ainsi un instant très bref, le temps d'un battement de paupière, un instant qui suffit au mercenaire pour remarquer le regard brûlant des yeux azuréens fixés sur lui, pour percevoir la chaleur enivrante de ce corps presque collé au sien et pour respirer, non sans un plaisir à peine dissimulé, le parfum envoûtant qui émanait de la Forestière, bien plus présent maintenant qu'ils s'étaient éloignés de la scène du carnage.

L'instant passa, laissant sur le visage de la Haute-Elfe une douce rougeur qui fit imperceptiblement sourire le mercenaire, alors que lui-même reprenait le contrôle de son cœur qui s'était soudainement emballé, et tout deux se penchèrent sur le bijou, toujours aussi près l'un de l'autre mais à nouveau pleinement professionnels.

-Tu dis donc que cette bague proviendrait du quartier des bordels et autres lupanars ? Si ce n'était pas aussi terrible, ce serait presque amusant. Dans tout les … les endroits que j'ai pu visiter, les cultes démoniaques, quand il y en a, aiment à se cacher dans ce genre d'endroit. Ça, où alors dans le sous-sol des quartiers nobles. C'est à croire que la luxure et la corruption du pouvoir sont des terreaux de choix pour ce genre d'abjections …

L'hybride se redressa, bras croisés, adressant à sa partenaire d'enquête une grimace tordue, mélange de cynisme et de résignation. Et d'une légère pointe de gentille moquerie à la fin de sa tirade.

- Direction le quartier rouge je présume. En toute franchise, je ne m'imaginais pas le découvrir en de telles circonstances. Ni en aussi plaisante compagnie !

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Le quartier Rouge de Lune d'Argent portait son nom à merveille.
Là où dans le reste de la ville se dressait d'élégants bâtiments d'albâtre et d'or aux tours élancées, le quartier des plaisirs et de la débauche faisait la part belle au rouge. Sans pour autant se départir de la subtil esthétique elfique, le quartier présentait une ambiance plus feutrée, plus intime presque. Plus sulfureuse aussi.
Feutrée, avec ses tentures rouges à toutes les fenêtres, ses massifs de fleurs cramoisies, ses arbres aux feuillages pourpres, ses arabesques ondoyantes parée de grenat et l'éclairage lui-même, qui avait était modifié, plus doux, teinté d'incarnat et d'or.
Sulfureux, avec les rires éthérés des consommateurs d'alcool et de drogues, les gémissements et les râles, de plaisir ou de protestation, qui s'échappaient des nombreuses halles des plaisirs et surtout les odeurs. Odeurs de chair moite, de parfums enivrants, lourds même, fumet de sexe et de stupre, de fumée d'opium ou d'encens.

C'est dans cette atmosphère de douce débauche, entre les brumes matinales et celles qui s'échappaient des fumoirs, que progressaient Sylvanas et Zorro, se faufilant de bâtiments de bâtiment en bâtiment, ombres furtives drapées du vert des forestiers.
En son for intérieur, le mercenaire n'approuvait pas cette façon d'avancer. Il s'avait, d'expérience, que progresser d'ombre en ombre dans ce genre d'endroit était le meilleur moyen de se faire repérer. Mais la cheffe des Forestiers avait l'air tellement inquiète qu'il n'avait rien dit, se contentant de garder un œil sur elle tout en surveillant les alentours. Du reste, lui-même n'était pas particulièrement serein. Sans même parler de leur mission et des dangers qu'elle représentait, il se sentait épié depuis qu'ils étaient revenus en ville. Et il avait beau être aux aguets, il n'avait jusqu'à présent rien pu discerner, si ce n'est une fois, une ombre qui aurait très bien pu n'être qu'une illusion dans cette ambiance fantasmagorique.
Néanmoins, si son inquiétude comme sa vigilance étaient réelles, elles ne l'empêchaient nullement d'apprécier la présence de sa compagne. Alors qu'il la suivait parmi les ténèbres, il ne pouvait s'empêcher de remarquer l'élégance féline de sa démarche, la fluidité quasi sensuelle de ses gestes, l'arôme de son odeur, si frais au milieu des lourdes senteurs environnantes, le tressautement légers des ses hanches ou de sa poitrine quand elle posait un pied au sol… Les circonstances auraient été différentes, l'hybride se serait certainement laissé séduire par l'elfe superbe. Ceci étant dit, dans sans ces circonstances, il ne l'aurait sans doute jamais rencontrée. Du moins pas en ces lieux.

A force d'avancées prudentes, ils parvinrent finalement dans une petite ruelle, une impasse isolée qui se termine par une porte, surmontée d'une enseigne facile à comprendre, une rose délicate, enroulée sur elle-même, au cœur de verroterie, dominant un J et un S finement ouvragés. Ils étaient arrivés.
Surveillant leur arrière, Zorro laissa sa partenaire frapper à la porte, qui s'ouvrit avec un bruit infime sous les coups pourtant légers. Aussitôt, une odeur dérangeante, poisseuse bien qu'encore faible, vint frapper l'odorat sensible du semi-elfe. Détournant les yeux de la ruelle obscure, il croisa le regard de Sylvanas, empli de peur et d'une farouche détermination, et la précéda dans la boutique silencieuse, furtivement, à demi accroupi, une main sur la poignée d'épée qui dépassait de son épaule.

La boutique, faiblement éclairée par des cristaux à l'éclat rosé, semblait déserte. Le seul bruit provenait d'une fontaine, proche de l'entrée, qui glougloutait faiblement.
Prudemment ils s'avancèrent dans le bâtiment, le demi-loup ouvrant la voie, la main toujours sur sa lame. Ils descendirent une volée de marches, l'odeur dérangeante se précisant de plus en plus, à peine dissimulé par le parfum prégnant de femmes, maintenant mêlée de sang, de sexe et de cet âpre relent de souffre et de brûlé. Et de peur. Et de souffrance.

En bas, un spectacle sinistre, glauque et révulsant à la fois, les attendait.
Au centre d'une pièce ressemblant à s'y méprendre à la salle centrale d'un lupanar de luxe, décoré de soieries lie-de-vin et cuisse de nymphe, trônait un assemblage torturé, manifestement conçu pour attacher une personne, le tout baignant au milieu d'une mare répugnante de sang, de bave et d'un fluide épais, blanchâtre, à l'odeur lourde qui, à moins d'une grave erreur, laissait peu de doute quant à son origine.

Se tournant à demi, Zorro adressa une grimace à la Générale derrière lui, avant de lui faire signe de ne pas bouger.
Tirant un peu plus sa lame, il contourna le macabre ouvrage, s'approchant d'une porte un peu plus loin qu'il ouvrit très légèrement. Là, il s'immobilisa, un genou à terre, les yeux fermés, concentré. Lentement, il effaça de son esprit tout ce qui l'environnait. La pression du sol tapissé sous son genou, la présence de Sylvanas un peu plus loin, son odeur et son aura. Puis il s'effaça lui-même, oubliant sa propre respiration, ses propres battements de cœur.
Devenu pure perception, il projeta son esprit autour de lui, inspectant les pièces autour de lui, se glissant sous les portes, s'insinuant à travers les murs. Quand il revint à lui quelques instants plus tard, papillonnant des yeux après sa transe profonde, il était sûr d'une chose : à moins d'un camouflage magique, chose toujours possible dans cette ville, ils étaient absolument seuls dans la boutique. Seuls, mais pas nécessairement en sécurité.

Avec une expression plus détendue, il revint vers la Forestière en laissant retomber sa lame dans son fourreau avec un chuintement feutré, et posa une main rassurante sur l'épaule de l'elfe.

-A moins qu'on ne se cache de nous par magie, nous sommes seuls ici.

Un sourire, puis il désigna l'étrange structure centrale, sans encore avoir lâché l'épaule de sa partenaire.

- Une idée de ce que c'est ? Pas l'objet, il me semble que son usage est assez clair, malheureusement, mais cet éclat miroitant au milieu de cette … flaque ?

Lâchant finalement l'épaule féminine, il s'agenouilla et tenta de prélever le fameux éclat avec prudence, de sa main gantée, esquivant soigneusement les fluides répandus autour, avant de se retourner vers la Général avec un air interrogateur.

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Prélude / Re : Hina pour vous servir [terminée] [Keira]
« le: lundi 14 février 2022, 19:19:07 »
Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas fait ça moi ...

*Mord Hina*
Gnalut !

15
Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: lundi 27 décembre 2021, 21:57:14 »
Les premiers mots de l’ashnardienne surprirent le mercenaire. En lui proposant de parler la première, il s’attendait à ce qu’elle l’interroge, ou du moins lui révèle les raisons de son attente un peu plus tôt, devant l’infirmerie de l’Arène. En aucun cas il n’avait prévu qu’elle lui présente des excuses. Encore moins alors qu’il s’estimait lui-même fautif pour son propre manque de délicatesse !

Il allait lever la main, lui dire qu’elle n’avait rien à se faire pardonner, mais déjà la jeune femme poursuivait. Il se renfonça discrètement dans son fauteuil, buvant une seconde gorgée de thé brûlant, appréciant la morsure enflammée du breuvage dans sa poitrine, un plaisir simple soudainement amoindri par les paroles de sa compagne.

Ainsi son geôlier battait Céleste, ne la traitant au final avec guère plus d’égard qu’un vulgaire chien de combat ? En apprenant cela le Loup dû réprimer un grognement pour ne pas couper la jeune femme dans son élan. Mais s’il n’avait pas craint d’empirer la situation il se serait déjà levé pour aller discuter avec cette enflure. Et lui présenter des arguments percutants, au besoin. Au lieu de cela, il s’avança vers la table, attentif, observant Céleste, son regard s’assombrissant au fil du récit. Un récit que le mercenaire sentait si chargé en émotion qu’il aurait pu durer des heures et des heures, des heures durant lesquelles la jeune gladiatrice sembla se vider de choses qu’elle gardait en elle depuis bien des années.

Pourtant, lorsqu’elle se tut finalement, achevant sa confession sur un timide pardon, et malgré les courtes pauses qu’elle fit, le thé était encore assez chaud pour que l’on se brûle sans y faire attention et la crêpe du voyageur laissait toujours s’échapper quelques fumerolles parfumées.

Méditatif, Zorro laissa Céleste manger enfin la fraise dominant sa tarte, avec un bonheur si évidant qu’il lui arracha un pouffement de rire.

-On dirait que quelqu’un raffole des fraises, je me trompe ?

Le regard pétillant, il roula sa serviette en cône et délicatement essuya la tâche de crème que la jeune femme avait laissé tomber sous sa lèvre au cours de son récit. Puis, toujours penché par-dessus la table, il donna une pichenette sur le nez de la Valkyrie.

-Et laisse moi te dire une chose : tu n’as rien à te faire pardonner. Compris ?

Finalement, il se laissa retomber dans sa chaise et attaqua la première bouchée de son dessert. Alors que la pâte, fine et légère, cédait sous ses dents, le chocolat fondu s’écoula lentement sur la langue du combattant, lui arrachant un frisson de plaisir.

-Ho quel délice ! Y a pas ça, d’où je viens, du moins aux dernières nouvelles. Si seulement je trouvais un moyen d’y remédier …

Il savoura encore sa première bouchée avant d’en prendre une seconde.
La moitié de sa crêpe disparue, il se lécha les doigts avec délectation, puis, sentant que le moment était venu, il s’installa plus confortablement et regarda Céleste dans les yeux, émeraude et tourmaline se reflétant l’une dans l’autre.

-Tu n’es pas un monstre Céleste. Et même si je ne suis pas en mesure de t’interdire quoi que ce soit, je t’interdis quand même de le croire. Et plus encore de croire les abrutis qui pourraient te le dire.

Un silence, et il reprit, le menton appuyé sur ses doigts croisés.

-A ce sujet, je tiens réellement à m’excuser d’avoir employé ce terme tout à l’heure. Du fond du cœur. C’était… maladroit de ma part, à tout du moins. Donc c’est moi qui te demande pardon.

Il lui adressa un sourire contrit, sincère, et s’humecta les lèvres avec une gorgée de thé. La saveur du breuvage, amère après tout le sucre du chocolat, lui tira une grimace comique.

-Ark ! Enfin bref. Si tu veux mon avis, tu dois être comme moi : une hybride, le mélange de deux espèces de ce monde. A la différence près que toi, t’es pas à moitié foirée !

Nouvelle grimace alors qu’il se passait la main dans la nuque, un peu gêné. Rares étaient les personnes à connaître ses origines, même parmi ses anciens compagnons.

-A titre d’exemple, je suis issu de deux races qui ne devraient même pas pouvoir avoir d’enfant ensemble. Résultat des courses, je n’ai même pas la moitié de leurs capacités : je ne me régénère pas aussi vite que ma mère, je ne maîtrise pas la magie comme mon père, bref … Tu vois le tableau !
Toi en revanche, j’ai l’impression que tu es complète, mais que tu ne maîtrises pas encore tout. C’est normal au final ! J’ai connu des gens qui mettaient une vie entière à y arriver. Et encore, ça ne les empêchait pas de renverser la moitié de leur broc d’eau en essayant de se servir par lévitation !


Un nouveau sourire amusé ourla ses lèvres alors que son regard brillait à ce souvenir.

-En tout cas je suis surpris. Quand je t’ai laissée commencer, je croyais que tu allais en profiter pour me poser des questions. Pas que tu allais répondre aux miennes avant même que je ne les pose ! Trop forte Princesse !

Le mot lui était venu spontanément, amical. Et il était bien parti pour lui rester, que cela plaise à Céleste ou non.

Un ange passa, baigné dans la douce lumière du crépuscule naissant et des lanternes de la terrasse où ils se trouvaient. Dans la rue en contre-bas, les bruits s’amenuisaient peu à peu, à mesure que la vie diurne s’estompait. Un peu plus loin on pouvait entendre les échos des premiers fêtards nocturnes, en avance sur les autres, mais pour l’heure la petite auberge du minotaure semblait être entourée d’une bulle de calme, à l’abri du monde et de sa rumeur.

A nouveau enfoncé dans sa chaise, ses longues jambes étirées sous la table, presque sous l’assise de Céleste, Zorro profitait de sa dernière bouchée de crêpe et d’une seconde tasse de thé tiède, tout disposé à répondre aux questions de sa compagne quand une interrogation subite lui vint.

-J’y pense. Ca ne devrait pas mais vu le caractère de merde de ton « gardien »… Tu n’as pas d’horaire à respecter rassure-moi ? Sinon je te raccompagne volontiers !

Il se leva à demi, prêt à partir si le besoin s'en faisait sentir.

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