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Messages - Elemiah

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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: vendredi 29 janvier 2016, 15:26:55 »




Le mensonge. Les apparences. Trompeuses souvent. Le poids des mots et leur impact. Voilà le jeu auquel ils jouaient. Placer un pion sur une tour, regarder quand elle tomber. La laissée tomber, si tel est le perdant. Elemiah était de celle qui croyait ce qu’on lui disait. Une pointe d’ignorance en somme. L’ignorance était l’arme des justes, de ceux qui font confiance. Pouvait-elle lui faire confiance ? Une seconde. Une minute. Une vie. L’ignorance que l’on prône pour ne plus voir la réalité. C’était cette carte qu’elle venait de tirer. Paraitre naïve. Etre naïve. Croire en ces illusions. Croire en un Dieu qui pourrait lui souffler dessus par simple colère. C’était la peur de l’inconnu. Tomber dans les griffes du mal, s’embourber jusqu’à la nuque. Ne plus respirer alors qu’il vous regarde. C’était touchant. Touché. Coulé. Son palpitant semblait faire encore des siennes. Elle était sur un morceau de glace au beau milieu des flammes. Son piège se refermait sur elle. Il pouvait faire la pluie et le beau temps. Ne pas oublier qu’il l’avait sauvé. Ne pas oublier qu’il était encore là. Etre la source de questions, pour remettre encore une fois les dés sur la table.

L’As de cœur derrière le Joker. Il souriait. Elle ne souriait pas. Toujours le corps à moitié amorphe. Sa voix plus calme n’était pas une bonne chose, pour elle. Pour ce qu’elle pourrait devenir. Comment détruire une âme sans la briser totalement ? Sauter de sentiments en sentiments. Elle était passée par la méfiance, la colère, la haine, le désir, la peur, la solitude, l’agonie, la douleur, l’envie… L’envie de se soumettre une nouvelle fois. C’est ce qu’elle faisait de mieux. Ecarter les cuisses et offrir son intimité. Mais était-ce le but de la partie ? Non, elle n’avait pas cherché à comprendre le sens du terme ‘Insignifiant’. Elle avait été aveuglé par les annonces de ce Dieu. La métamorphose. Le pouvoir. Elle ne s’était pas poser la question au bon moment. C’était comme si l’univers tout entier venait pour lui raconter la création du monde et qu’elle n’avait pas pu réagir. Les gens avaient bel et bien peur des mensonges. Elle la première. Peur des personnes portants différents masques. Pourtant, Rahemar l’envoutait. Il ne lui laissait pas le temps de réagir. Pas le temps de souffler et de prendre du recul. Comme le commun des mortels, elle ne voyait que ce qu’il lui avait exposé. Elle ne s’était pas méfiée, elle n’avait pas pris les bonnes armes. Elle comprennait maintenant, combien chacun de ses actes allaient être important pour la suite. Il n’avait pas besoin de souligné qu’il allait la briser. Il le faisait déjà. Il n’avait pas besoin de prendre le temps de lui expliquer qu’elle serait son Insignifiante, elle l’était certainement déjà. Pas la meilleure des disciple, têtue, insolente, dérangée… Elemiah se redressa un peu pour se dégager de la massue qui lui écrasait les cotes.

Il souriait encore. Pourtant la situation était loin d’être comique, du moins pour la louve. Cette nuit avait été emplit de souffrance. Elle s’était alors battue contre ses démons. Contre le néant. Elle avait perdu. A cette simple pensée sa gorge se noua. Rendre les armes ? Obéir ? Maintenant ? Tel était la question pour les années à venir. Le pantin est-il aussi appétissant que lorsqu’il se rend, ou l’est-il lorsqu’il résiste ? Le Dieu ne la touchait pas. Il se contentait de planter son regard froid dans le siens. Voulait-il qu’elle le supplie d’être sien ? Qu’il la prenne sauvagement ici, maintenant. Il tenait la distance, nouant avec virtuosité l’envie et le dégout de la louve. Un équilibre parfait de tout ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle. Le bien, le mal. L’harmonie, le chao. C’était donc la dernière fois qu’il l’aidait. Elemiah ne savait pas s’il disait vrai, mais à l’avenir elle ne garantissait pas de prendre la fuite. Elle pouvait en profiter en effet, elle prit une longue inspiration pour laisser l’air pénétrer dans ses poumons.

La poussière dans la caverne volait autour d’eux. Les os autour d’eux créés une ambiance des plus morbide. Le visage de la Belle semblait plus calme. Ses yeux ambres scrutés les lieux une nouvelle fois alors que les faibles rayons du soleil éclairés son visage. Ses joues creusent et sa peau blanche contrastées avec ses cheveux noirs ébènes. C’était une belle créature. Frêle certes, mais les expressions de son visage lui donnaient un air animal assez troublants. Cet air toujours sérieux qu’elle prenait, comme si elle ne riait jamais. Comme si elle n’avait pas de sentiments. Alors qu’en intérieur c’était une explosion de contradictions. Elle était belle. Juste belle. Minuscule en taille, mais souples et cruelle. Ses regards reflétaient son âme. Fusillant et expressifs. Ses lèvres pulpeuse et rouges. Ses seins, trop petits pour une femme. Sa musculature fine et harmonieuse, et ses fesses pourtant rebondies et fermes. Les hommes ne se retournaient pas à son passage. Elle se fondait dans la masse. Une petite chose sans importance. Une.. Insignifiante. Le mot prenait alors tout son sens.

Le Dieu l’attrapa de nouveau par les cheveux. Elemiah poussa un râle pour exprimer son mécontentement. Il n’allait pas arrêter de la malmener ? Il tenait vraiment à ce qu’elle se nourrisse. La louve sentit alors la main de ce dernier lui agripper fermement son fessier. La massue s’écrasa sur le sol. La voix de Rahemar était de nouveau redevenue sec et cassant. Un endroit pout dormir ? La louve fut projetée sur la carcasse de la femelle. Le feu était éteint mais la chaleur des braises se faisait sentir. Il allait donc la laisser là ? L’odeur de la chair carbonisée lui fit plisser les narines. Manger du Troll. Jamais. Elle observa la plaie béante de la créature. Ses boyaux encore sanglants. Elle observa alors la bête. Elle avait faim, pour sûr. Mais lui obéir pour la première fois était une étape difficile. Sa voix encore tremblante, un murmure pour elle-même.

-Je ne me rabaisserai pas…

*Tu as faim. Mange !*

La voix du loup claqua dans sa tête. Son ventre produisit un étrange bruit. Elle souleva alors sa main avec fébrilité et planta ses doigts dans la chair de la femelle. La chair visqueuse lui donna alors la nausée. Elle prit un bout de chair et le porta jusqu’à ses lèvres. Lorsqu’elle l’introduit dans sa bouche, elle croqua. Le sang gicla entre ses dents. Le gout était des plus infâme, mais elle avala. Elemiah eut envie de vomir dès la première seconde. Elle tourna son visage vers le Dieu. Il devait être satisfait qu’elle l’écoute.

-Satisfait ?

Ses mains étaient à présent couvertes de sang. Elle voulait vomir. Pourtant elle ne fit rien. Son regard toujours planté dans ceux du Dieu. Elle était à quatre patte, comme un animal. Insignifiante.

-Je ne mangerai pas plus. Je ne resterai pas ici. A moins que vous me clouiez contre une paroi…

Sa voix claqua encore une fois, comme si elle ne pouvait pas se retenir de le provoquer. La chaleur des braises la réchauffait. Elle aurait voulu qu’il brule avec elle. Qu’il se soumette lui aussi à cette situation. Elemiah lui montrait alors de nouveau les crocs, plissant ses narines dans un dernier effort. Encore une menace qu’elle ne pouvait pas tenir. Qu’il ne l’oblige pas à manger encore un bout de cette chair putride. Un grognement en direction du Dieu. Elle ne se soumettait pas. Son visage couvert de sang. Elle le menaçait pitoyablement. Fallait-il qu’elle fuit encore ? Son corps trop faible pour qu’elle puisse envisager quoique ce soit. Elemiah enfonça sa main dans le corps de la femelle. Elle arriva au niveau du cœur et arracha ce dernier. Elle tenait à présent dans la paume de sa main un organe vitale, pour le moins dégoutant. Elle le jeta au pied du Dieu, le cœur de la Troll roula jusqu’à lui.

-Vous ne mangez pas ?

Le fait qu’elle lui jette cet organe était assez parlant. Voulait-elle sa pitié ? Voulait-elle qu’il lui mange le cœur ? Voulait-elle lui offrir son cœur ? Elemiah continuait à le regarder. Sa voix toujours aussi claire et sèche.


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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: vendredi 29 janvier 2016, 01:11:23 »


Elle allait mourir c’était presque sûr. Elle avait toujours les yeux fermement fermés. La mort. Le tunnel. Pourtant son appel raisonnait dans sa tête. Pourquoi voulait-elle qui l’aide ? Pourquoi devait-elle se soumettre ? Elle la solitaire. La téméraire. La chétive. Elle était de celle qui aimé se frotter à de plus gros poissons, de se bruler les ailes et de se les bruler encore. Sa peau se déchiquetait de toute part. Ou était le Dieu ? Son souffle se coupa alors qu’elle sentait l’air se fendre sous les pas du Troll. Elle avait foncé tête baissé. Elle avait fait des erreurs. Mais c’était ce qu’elle était. Une conscience insouciante se jetant contre le monde. C’était la première fois qu’elle appelait à l’aide. La fuite aurait pu être une issue, mais ça ne lui ressemblait terriblement pas. Ce n’était pas ce qu’elle était. Elle haletait de plus belle. Le souffle. Son souffle. Il était là. Elle pouvait le sentir. Ses yeux s’ouvrirent alors. Rahemar. Elle voulut sourire mais son visage était figé par une multitudes de sentiments. C’était une avalanche de sentiments qui explosée en elle. Que répondre à ce qu’il lui demandait. Sa voix se logea au creux de son oreille. Un murmure. Un ordre. Un choix.

« Alors… es-tu une Insignifiante ? Dis-le-moi… qu’est-ce que tu es ? Est-ce si dur à admettre ? »

Elle ouvrit lentement la bouche, alors que la massue se soulevait pour lui déchirer le crâne. Elemiah ne souhaitait toujours pas être son insignifiante. Elle voulait être bien plus encore. Qu’il ne la range pas dans une case. Malgré son caractère juvénile. C’était une enfant d’une vingtaine d’année. Sans réelle histoire. Elle avait grandi seule. Elle s’était nourrit seule. Toujours livrée à elle-même, elle n’avait jamais fait confiance à qui que ce soit. Alors de là à devenir la propriété de quelqu’un, même face à la mort elle ne pouvait pas lui donner son accord. Elle lui aurait menti. Elle, ne mentait pas. Elle, était franche. Elle, était uniquement elle.

Le montre allait baisser son arme. C’est à ce moment que le Dieu intervint. La louve du plisser les yeux. Une lumière déchirante se répandit dans la caverne. Le Troll se figea. Une statue de pierre. Le sol trembla et un des murs de la salle s’effondra. Les premiers rayons du soleil pointèrent le bout de leur nez. Eclairant de toute par la caverne emplit d’ossements de différentes tailles. Elemiah sentait que son corps se disloqua de nouveau. Elle se sentait, une nouvelle fois insignifiante. Le démon était maintenant immobile. Elle reprit son souffle. Elle avait eu peur… Encore. Cette sensation qui l’avait suivi toute la nuit. Elle regarda rapidement son corps avant de constater qu’elle avait malgré tout, bien supporté les flammes.

Rahemar apparu. Son visage toujours sombre. La Belle eut un léger mouvement de recul lorsqu’il se pencha sur elle. Il pouvait finir le travail, elle n’avait plus la force de lutter. Son corps tout entier semblait s’embraser de toute part. C’était comme fondre de l’intérieur. Elle le regarda. Son souffle aussi court que la distance qui les séparait à présent. Lorsqu’il se mit à parler, elle eut un léger frisson. Sa voix était plus douce. Plus calme. Comme s’il avait eu peur qu’elle y reste. Il lui rabâcha que la fuite aurait été le meilleur moyen de se sortir de cette situation. Elemiah lui lança un sourire. Elle fuir ? Elle ne l’avait jamais fait, elle ne commencerait pas maintenant. La régénération ne suffirait pas d’après lui. Et il allait devoir l’aider… L’aider ? Vraiment ? Le fait qu’il se soucis de son bienêtre était un peu à double tranchant. Pour mieux la fracasser. Pour mieux l’éduquer. Pour mieux qu’elle se soumette.

Elemiah ne détourna pas son regard pour autant. Elle voulait comprendre. Pourquoi il s’était arrêté dans cette ruelle. Pourquoi il continuait à s’acharner sur une enfant qui n’hésite pas à se bruler, à s’empaler, à se dévorer. C’était un Dieu sadique, elle le savait. Mais les Dieux avaient-il un cœur. Alors qu’il posa ses mains sur son corps pour la soigner. Elle sentit une sorte de courant. De connexion étrange qu’elle n’avait jamais connue. La louve ne cessa de le fixer avec insistance. Elle aurait dû le remercier. Elle aurait dû lui poser enfin ces questions qui frappaient dans sa tête.

Les mains de Rahemar parcouraient son corps frêle et trop maigre. La douleur devint de plus en plus forte. Ses tissus se régénéraient dans une souffrance inouïe. Il lui arrachait la peau. Elemiah serra les dents autant qu’elle put mais c’était presque insoutenable. Sans le vouloir vraiment et plus par reflexes. Elle attrapa le bras du Dieu, le contact ne dura qu’une seconde. Elle serra autant qu’elle le pu avant de se rendre compte de son erreur. Elle souffrait alors en silence lorsqu’elle retira sa main de la peau sombre de Rahemar. La chaleur de ses muscles… Sa froideur. Elle se ressaisit sentant que la douleur se dissipait. Elle avait encore les yeux embués par la reconstitution de ses chairs.

Lorsqu’il se recula un peu pour lui indiquer qu’il fallait qu’elle mange, elle regarda son corps. Elle avait l’impression de ne jamais être passé dans le feu. Les cloques avaient toutes disparues et ses os reprenaient leur place. Elle se recroquevilla un peu sur elle-même avant de faire non de la tête pour manger du Troll. Elle le regarda alors plus calmement. Sa colère s’était apaisée.

-Me..Merci…

Elle ne lui souriait pas. Pourtant au creux de son cœur quelque chose se brisa.

-Pourquoi tenez-vous tant à ce que je sois une Insignifiante ?

Elemiah baissa alors la tête pour se rependre de ce qu’elle venait de faire.

-Je ne fuirais jamais. Sachez-le, je ne suis pas de celles qui fuis devant l’adversité. Je préfère mourir écrasé plutôt que de mourir enchainé. Je…

Elle leva alors de nouveau son regard. Mélange de promesse toujours teinté d’une certaine hargne.

-Si votre seul souhait est que je rentre dans votre harem… Vous venez de me sauver la vie, même si je n’y apporte que très peu d’importance. Je suis de la partie.

Elle ne ressentait pas la douleur. Elle voulait qu’il parle. Elle voulait en savoir plus.

-Je suis votre Insigni…

Elle se coupa. Ses lèvres encore tremblantes. Elle ne pouvait pas le dire. Elle ne pouvait pas…


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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: jeudi 28 janvier 2016, 22:59:34 »




Le temps sembla cesser. Sa respiration paraissait plus faible. Les deux Trolls s’immobilisèrent sous ses yeux ébahis. La louve était toujours nue. Désarmée face à deux nouveaux problèmes. De gros problèmes. Ses yeux étaient captivés par les immenses créatures. Alors Rahemar se matérialisa devant elle. Elle eut un petit soubresaut, lorsqu’il se positionna devant elle. Son visage encore sombre qui la fixait. Elle avait été si naïve de s’enfoncer dans la caverne. C’était son plan depuis le début. Il avait toujours une longueur d’avance sur ce qu’elle allait faire. Elemiah serra la mâchoire. Si ses yeux avaient été des armes, ils auraient pu le tuer. Elle voulait le tuer. Elle voulait qu’il la sauve. Elle le voulait vraiment ? Le Dieu lui indiqua alors que les Trolls voulaient se nourrir. Sans blague ? Les Trolls n’étaient pas de belles créatures. Ils étaient puants, hideux et surtout très lents. Il voulait qu’elle s’en sorte seule. Aurait-il pu la sauver sans la laisser mourir ? C’était une Insignifiante ? Avait-elle vraiment le choix ? Mourir dans la gloire ? Partir en fumé ?

Le fait qu’il lui dise qu’il ne la laisserait pas mourir ne la rassurait pas plus que cela. Mentait-il encore une fois ? Elemiah déglutit difficilement, les ombres des deux Trolls se reflétaient dans l’ombre du grand feu. Elle eut de nouveau un mouvement de recul. Ce lien qui venait de se créer entre les deux êtres. Il pouvait peut-être réellement la protéger. C’était du moins ce qu’elle en pensait. Il voulait qu’elle vive. Pour son simple plaisir certainement. Mais c’était la première fois depuis qu’ils s’étaient trouvés qu’il exprimait un peu d’intérêt et d’importance pour la louve. Bonne ou mauvaise chose. Là n’était pas la question. Elle ne devait pas obliger Rahemar à intervenir, sinon l’issue n’en serait que pire. Elle ne se rabaisserait pas à l’appeler pour qu’il puisse la sauver. Pourtant elle ouvrit la bouche pour lui répondre. Une voix aussi sure que tremblante. Peut-être les dernières paroles de sa vie.

-Le projet est assez funèbre…

Le Dieu disparu dans un nuage de fumée. Elemiah eut à peine le temps de se mettre sur le côté pour que le premier coup fuse. La massue s’abattit lourdement sur le sol. La caverne trembla, les os autour d’eux se soulevèrent. La louve se colla alors contre la paroi pour éviter la seconde massue qui s’écrasa à quelque centimètre de ses pieds. Elle les regarda un moment. L’un était plus grand que le second. Plus gras et plus lent. L’autre plus petit et… Des mamelles ? Une femelle. Un male et une femelle. Peut-être un couple de Troll. La louve observa leur graisse se mouvoir en sa direction. Le mâle souleva de nouveau sa massue, pendant que la femelle avança de nouveau vers leur ‘diner’. Elemiah effectua une petite roulade pour passer entre les jambes de cette dernière. Elle n’était pas armée et il était inutile de taper sur leur peau. Si épaisse soit-elle. Les deux Trolls poussèrent un grognement rauque avant de se retourner de nouveau vers elle. Le repas ne devait pas bouger.

*Maintenant tu vas m’écouter, si tu ne fais pas quelque chose on risque de mourir !*

Elemiah se recula alors que les deux monstres avançaient vers elle. Ils étaient lents mais leur force était assez puissante pour la briser en mille morceau. Il fallait que le loup se réveille qu’il lui obéisse maintenant avant qu’elle ne se fasse aplatir. Le mâle arriva en premier. Il ouvrit la bouche pour pousser un long rugissement. La bave qui sortait de sa boucher était d’un jaune écœurant. Il souleva sa lourde arme. Derrière lui le brasier illuminait la salle. Sous ses pieds les os craquèrent de nouveau. Il allait l’aplatir. Elemiah ferma alors les yeux sentant déjà le bois de l’arme s’abattre sur elle.

*Maintenant !*

Son corps se déforma en une seconde. La louve blanche se matérialisa. Alors que le Troll écrasa la masse contre un tas d’os, l’animal se faufila entre ses cuisses. Le mâle fut alors désorienté et tomba face contre terre. Le loup se dirigea alors vers le feu. Se positionnant devant la femelle. Il la grognait. L’air menaçant. Prêt à bondir sur sa première proie. Alors que la femelle ragea en un râle animal et caverneux, elle se jeta sur lui. Sa vitesse n’était pas aussi rapide, mais elle suffisait pour qu’elle se retrouve sur la louve en quelques secondes. Lorsqu’elle leva à nouveau sa massue, plus petite que celle du mâle, Elemiah se décala sur le côté.

La femelle déjà lancé envoya un coup dans le vide. La louve passa alors derrière elle. Sauta sur son dos pour la pousser, dans le feu. Le loup et le troll se retrouvèrent ainsi dans le grand brassier. Face contre le foyer du feu la femelle hurlait… Plutôt grogné de manière infernale. Les flammes les entourèrent de toutes part. Les poils du loup se mirent à bruler eux aussi, pourtant il continua à l’écraser de tout son poids pour qu’elle brule. Il fallait qu’elle brule. Les yeux du loup étaient animé d’une rage. L’adrénaline de tuer. Une folie meurtrière. Le feu l’embrassait de toute part. Le Troll tentait de se débattre. La louve avait de plus en plus de mal à tenir. Les brulures semblaient devenir de plus en plus insoutenables. Il fallait tenir encore… Maintenir la tête de ce démon dans les flammes. Qu’elle brule avec elle si tel en était le destin elle ne se retirerait pas.

Après de longues minutes, se fut un énorme coup qui la ramena à la réalité. Alors que sa fourrure avec totalement brulée et sa chair visible. Un mélange de cloques et de chair brulée. Le mâle. Elle avait oublié le mâle. Il l’envoya valser d’un coup de massue. Le corps de la louve s’écrasa contre un rocher plus loin. Ses os craquèrent. Elle poussa un long gémissement et se transforma de nouveau en humaine. Elemiah avait aussi subit les brulures du sacrifice, elle avait la peau parsemée de cloques et de plaques rouges. Elle grimaça son corps disloqué par le coup et brulé par le feu. La régénération du Dieu semblait plus longue au vu du temps qu’elle venait de passer dans le feu. Le mâle tenta alors de retirer la femelle du feu. Elemiah ne put voir si elle était encore en vie. Elle espérait que non. Ses yeux encore embrumés par les flammes. Elle se releva sur ses coudes en grimaçant.

Ce n’est que trop tard qu’elle vit alors le Troll se dirigeait vers elle. Il était en colère. Il poussa un cri de rage. Rescentait-il de la peine. Elemiah positionna ses mains devant elle. Comme si elle avait pu le repousser. Son corps brulait encore.

*Appelle-le !*

Elemiah serra les dents, il fallait agir. Elle ne pouvait pas mourir. Les larmes aux yeux, elle murmura doucement en fermant les yeux.

-Venez m’aider…

Elle savait ce que cela signifiait, mais elle ne savait pas quoi faire d’autre.


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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: jeudi 28 janvier 2016, 20:31:58 »


Il se recula. Du moins elle voulut croire qu’il se reculer. Rahemar lui donnait des conseils. Ou taper. Ou le surprendre. La faille. Il n’en avait pas du moins, elle le vit de nouveau comme une montagne. Il retira le pieu sans broncher. Ce n’était qu’un bout de bois. Ce n’était qu’un corps. Faible et silencieux. La régénération fut assez rapide. Elemiah soufflait. Plus compliqué que ce qu’elle avait cru. Il l’insulta alors de gamine. Une princesse. Tout lui était du. Elle lui prouverait que tout lui était du. Encore des preuves, comme on les trouve sur une scène de crime. Elle sentit son ventre se nouer. Le loup. Il était là. Il parla alors. Elle se parla à elle-même. Le discours d’un sourd.

*Tu n’es qu’une Insignifiante. Accepte-le.*

*Je ne suis pas cette chose. Je ne suis pas ce débris. Je serai bien plus encore.*

Le loup venait enfin de se manifester. Il se résignait ? Lui ? L’animal incontrôlable qui lui broyait les entrailles. Elle fit un petit mouvement lorsque le son retentit. Un fouet. Il venait de la fouetter. Avec une rapidité peu commune. Le coup, elle devait l’avouer la surprit quelque peu.  Le Dieu restait toujours face à elle. Elemiah regarda alors ce qu’il jeta à terre. Un long fouet. La douleur était presque une caresse sur sa peau et elle ne releva pas l’objet qu’il venait de lui lancer. Cadeau. Elle eut un petit sourire en le regardant.

-Je vais tenter ma chance…

Le mot princesse sonna de nouveau dans sa tête. Elle ne le quitta pas des yeux. Recula encore de quelques pas. La musculature de Rahemar était imposante. Presque deux mètres de haut. Elle n’était qu’une brindille qui craquerait sous son poids. Elemiah était maintenant à dix mètres du Dieu. Elle baissa le front pour lui jeter un regard sombre. Ses yeux ambres. Ses pupilles dilatées. Son petit corps frêle qui se soulevait à chaque inspiration. Une concentration. Détruire le titan.

-Je vous regarde comme j’appréhenderait un obstacle. Vous me regardez comme si je n’étais que poussière. Donnez-moi le nom que vous souhaitez. Donnez-moi la forme que vous souhaitez. Mais en lisant dans mes pensées le jeu en vaut-il la chandelle ? Le plus capricieux de nous deux, ne serait-ce pas l’enfant qui souhaite à tout prix son jouet ?

Elemiah ricana sur ce qu’elle venait de lui lancer.

-Je n’ai nul besoin de lire dans vos pensées, pour savoir ce qui se cache derrière votre masque. De la frustration. Un Dieu insignifiant que ne sert qu’à cacher son vrai visage. Vous surnommer vos choses ‘Insignifiantes’. Parce qu’elle vous ressemble n’est-il pas vrai ?

Elle prit une longue inspiration.

-Ce n’est que lorsque les masques tombent, que ce que vous pensiez être poney, n’est autre qu’un mustang.

Maintenant. Elemiah se pencha alors pour attraper une poignée de sables. Elle s’était reculée jusqu’à la, parce qu’elle avait vu ce banc de sable fin. Elle se mit à courir aussi vite que possible vers lui. Elle lança alors le sable en plein sur le visage de Rahemar. Il pouvait certes changer d’apparence, mais sa vision en serait altérée. Elle lui envoya un coup d’épaule pour le faire basculer. Elle faillit tomber elle aussi. Elle continua sa course en le frôlant. Fuir même s’il pouvait la trouver. Gagner du temps et surtout trouver une solution. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle. La caverne. C’était là qu’elle pouvait se cacher. Loin de lui.

Lorsqu’elle s’enfonça dans la caverne la nuit était des plus présente. On n’y voyait pas à un mètre. Elle plissa les yeux pour tenter d’y voir quelque chose. Faire vite. Plus vite. Elle s’adressa alors au loup qui se trouvait en elle.

*Donne-moi tes yeux.*

*Je ne peux lui désobéir.*

*Tu fais partie de moi ! Donne-moi tes yeux.*

*Je suis toi. Nous sommes un. Mais je ne peux te donner ceci. Notre Dieu ne le souhaite pas.*

*Ce n’est pas notre Dieu !*

La voix claqua dans son esprit, alors qu’elle se taise de nouveau. Elle ragea un instant avant de s’engager dans la caverne sombre. Elle ne prit pas le temps de repérer les lieux et se lança aveuglément dans la grotte humide. Ses pas foulaient le sol. Elle courrait aussi vite qu’elle le pu. Plus vite. Il faisait de plus en plus froid. Le noir. Le noir. La sortie derrière elle se faisait de plus en plus petite. C’est au bout qu’elle aperçue une lumière. Une autre sortie ? Elle courue de plus belle pour atteindre la lumière. Grave erreur.

Elemiah s’aperçut qu’il s’agissait d’un feu. Un très grand feu. Elle plissa les yeux. C’était impossible… Pas ici. Deux gigantesques formes se levèrent. Trois mètres… Même plus. Elle écarquilla les yeux. Ils tournèrent leurs yeux rouges vers elle. Son sang se glaça. Elle n’était qu’à quelque mètres des créatures. Le parterre était recouvert d’os. Des cranes et autres carcasses. Ca puait la charogne. C’était une odeur insoutenable. Son cœur se mit à battre aussi fort qu’il le pu. Deux Trolls. Armés de massues gigantesques. Le corps couvert de pustules. Ils humèrent l’air en sentant la présence d’Elemiah. L’un deux donna un coup de massue à terre. Elle sursauta en tentant de reculer. Ils allaient se mettre à courir. Elle était comme pétrifier. Ils allaient certainement frapper en premier.

-Manger !

L’un des deux Trolls poussa un cri semblant sortie tout droit des cavernes. Et ils se mirent à courir en sa direction.


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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: jeudi 28 janvier 2016, 00:38:35 »



Lorsqu’il reprit sa forme de Dieu. Elemiah ne put retenir un petit soupir de soulagement. Sa propre vue la mettait presque mal à l’aise. Cette musculature toujours. C’était la première fois de sa petite vie qu’elle rencontrait un Dieu. Combien de millénaires avait-il derrière lui ? Combien de siècles avait-il pu voir ? Elle lui jeta un dernier sourire avant d’entendre le mot princesse. Elle une princesse ? Il voulait rire. C’était une Reine. Une impératrice. La lumière de sa race. L’une des dernières survivantes. La fusion parfaite entre l’homme et l’animal. C’était leur destin. Elle lui prouverait. Elle lui prouverait qu’il pouvait lui donner les pleins pouvoirs. Il lui attrapa alors la main.

Sa main ferme encercla la sienne. Elle se sentit minuscule et petite. Elle posa une dernière fois son regard sur lui. Son visage. Etait-ce vraiment le siens ? Des yeux aussi noirs que la nuit. Les symboles sur son corps brillaient pourtant de mille feu. Elles étaient les lumières de la nuit. La curiosité de la jeune femme l’aurait poussé à les toucher. Est-ce du feu ? On aurait dit de la lave emprisonnée dans le corps du Dieu. Sa main était chaude… Non elle était froide. Enfin, elle ne savait pas ce qui la traversa lorsqu’elle prit sa main. De la puissance peut-être ? Du pouvoir ? Il l’entraina dans la forêt. Les lycans un caprice de ce Dieu. Elle n’était qu’un caprice pour le divertir. Pourtant il s’intéressait à ses créations ce qui démontrait qu’il n’était pas insensible aux sort de ses progénitures. Quand il prononça encore le terme Insignifiante, elle plissa les sourcils. Elle n’était qu’une expérience. Le jouet d’un Dieu pour la divertir. La vision du monde qu’elle avait avant s’effondra en une seconde sous les paroles de ce dernier. Puis il se tourna de nouveau vers elle, alors qu’elle était en train d’occulter son corps couvert de runes.

Elemiah tenta de soutenir le regard du Dieu, alors qu’elle venait de dire qu’elle n’avait pas peur de la douleur. Le « Bravade insolente » lui donna un énorme coup de fouet. Elle avait la sensation qu’il venait de la gifler. Par la seule parole de ses mots. Tranchants. Secs. Insensibles. A cet instant précis elle n’aurait pas voulu être là. Elle aurait voulu revenir en arrière et prononcer une autre phrase. Rahemar lui sourit enfin, en effaçant l’espace d’un instant se regard qui l’empêcher de respirer. Il lui tenait toujours fermement la main.

Tout bascula en une fraction de seconde. Elemiah eut l’impression qu’elle tomber. Un grand vide. Une apothéose de sensations nouvelles. Sans rien dire. Sans ouvrir la bouche. Comme si elle n’avait pas existé. Elle devint brouillard. Son corps se dissipa. Ce qui est étrange, c’est qu’elle se sentait toujours tenue par la main du Dieu. Il était là. Elle se sentait mouvoir. Pourtant son corps n’était plus. Elle était nuage. Poussière d’étoile. Pourtant elle se sentait bien. N’être plus rien. Ne plus respirer en quelque sorte. Devenir quelque chose d’immatériel. S’envoler. Sans voir. Sans sentir. Un fléau qui se déplace. La sensation était nouvelle, mais elle n’était pas des plus désagréable. Elle n’avait plus la notion du temps. Elle s’évaporait dans l’air. Elle ne sentait rien. Quand elle sentit de nouveau l’air lui caresser le visage, elle se sentit presque comme une extension de la terre. Etrange sentiment. Pourtant le sentiment le plus incroyable qu’elle eut vécue dans sa vie. Elle toucha son corps. Toujours nu. Elle venait de lâcher la main du Dieu. Elle leva un regard vers lui. Un sourire nouveau. Que de nouvelles choses dans ce qu’elle venait de vivre. Comme l’émerveillement d’une enfant. Elle murmura alors pour elle-même.

-C’était incroyable…

Le murmure et l’extase fut de courte durée. Alors le Dieu lui apprit qu’il était chez elle. Elemiah leva alors la tête pour voir une sorte de taverne grossière. Quoi ? Il rigolait ? Une caverne ? Oui c’était une louve, mais elle s’attendait à mieux pour… Pour rien. Elle poussa un petit râle. L’entrée de la grotte était cachée par de multiples lianes. La question se pose… Sans plus attendre et de façon assez inattendue. Il l’attrapa par la gorge. Elemiah fut surprise. Il serra comme il ne l’avait pas fait jusque-là. Son souffle se coupa. Elle tenta de lui griffer l’avant-bras pour qu’il lâche. L’action dura une éternité pour la louve. Elle ne devait pas crier. Se taire. Subir. Pourquoi elle se remettait à aimer ça ? Son entre jambe se remit à donner la preuve de son désir. Etait-ce parce qu’il était son Dieu ? Elle reprit sa respiration quand il lâcha enfin prise. Elle porta ses mains à sa nuque. Il avait trop de force. Trop de puissance dans ses mouvements.

Alors qu’elle pensait être sorti d’affaire. Le Dieu la souleva de nouveau par les cheveux. Ça allait devenir une coutume à la longue. Elemiah poussa un long râle de mécontentement. Il plaça alors son autre main entre ses jambes. Pas ici. Il ne devait pas toucher ici. Il avait compris. Elle le sentait. Il avait compris ce qu’il lui faisait. Elle fronça les sourcils alors qu’il la maintenait toujours en l’air. Il voulait des preuves. Il voulait qu’elle lui prouve qu’elle méritait sa place. Se battre. Encore. Souillée. Humiliée. Uniquement si elle le souhaitait. C’était ça être l’Unique. Il répéta encore une fois qu’elle n’était qu’une insignifiante. La louve grogna alors qu’il l’attrapa de plus belle par la nuque. Il la menaça de l’empaler sur une branche. Elle n’en avait pas peur.

Elemiah sentit dans son dos le bout de bois qui commençait à s’enfoncer dans sa chair. Elle ne se laisserait pas faire. Alors que le Dieu la poussait de plus en plus. Elle souleva légèrement son bassin pour envoyer un coup de pied à Rahemar, se dernier recula. Mais dans le même mouvement la branche de l’arbre s’enfonça dans sa chair. Elle la transperça de long en large, sortant grossièrement de son ventre. Elle serra les dents pour ne pas crier. Puis elle s’avança pour faire sortir la branche de son corps. Le sang roula de nouveau sur sa peau, mais la plaie semblait déjà se refermer. Le sang du Dieu. C’était le moment.

-Mon ambition espère que vous ressentez la douleur, parce que ma haine souhaite vous démolir.

Le Dieu lui avait donné son sang. Elle pouvait encore mourir, mais les blessures qu’elle subirait serait moins grave. Elemiah n’avait pas une seconde pour réfléchir. Elle attrapa une branche qui était sur le sol et se jeta sur le Dieu. Elle le poussa aussi fort qu’elle le pu, mais il ne recula que de quelques centimètres. Elle leva son pieu de fortune et le planta de toutes ses forces dans l’abdomen de ce dernier. Elle lui envoya un coup de pied dans le genou. Alors que le loup ne souhaitait pas sortir. L’humaine était seule, mais la flamme qui brulait dans ses yeux était bien vivante.

-Je… Ne suis pas… Une INSIGNIFIANTE !

Comme une enfant, le souffle court elle venait de crier sur un Dieu. Sa voix raisonna dans la forêt, elle était en colère. Du moins elle se sentait en colère. Elle n'aimait pas être comme les autres. Elle était Unique. Elle le défiait de nouveau. Il pouvait la frapper après ce qu’elle venait de faire. Même si son cœur battait fort, elle recula encore pour ne plus être trop proche de Rahemar. Du recul. Elle devait prendre de l’élan.


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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: mercredi 27 janvier 2016, 21:26:12 »




La réaction du Dieu à sa proclamation, n’était pas vraiment ce à quoi elle s’attendait. Elemiah le regarda rire. Rire ? Vraiment ? Un rire profond et puissant qui trahissait son étonnement. Elle le faisait donc rire. La Belle ne décrocha pas son sourire pour autant. C’était assez étrange de le voir dans cet état-là. Ça ne lui donnait pas plus l’air d’un humain qu’un autre. Mais il était là. Devant elle. Le sourire aux lèvres, elle ne le pensait pas capable d’une telle chose. Il venait de retirer son masque et il arborait une allure toujours aussi sure. Même s’il riait, ses traits semblaient tout aussi durs qu’avec son masque. Etait-ce son vrai visage ? Un mensonge ? Ils jouaient au chat et à la souris. Elemiah savait qu’il était la souris. Mais avec ce chantage, elle pourrait certainement détourner la situation à son avantage. Qu’il est pitié d’elle ou pas. C’était un Dieu. Son Dieu. Il avait la main sur ses propres actes. Il était le roi de son pouvoir.

Lorsqu’il arrêta de rire, il reprit une figure plus sérieuse. Le trouvait-elle beau ? Différent ? Elle ne savait pas quoi en penser. Mais ce dont elle était sûre c’est qu’il fallait qu’elle joue ses cartes avec minutie. Qu’elle ne saute pas d’étapes, qu’elle calcule. Le loup ne disait rien, il n’était plus maitre de la situation. Il la laissait faire. Il était spectateur. La colombe deviendrait épervier ? La colombe deviendrait un aigle. Avec des serres plus tranchantes que des épées. Elle transpercerait ses entrailles… Le jeu de la chair. Le sang. La douleur. C’était ce qu’elle était. C’était le vice qui la hanté. Elle ne méritait peut-être aucun pouvoir, mais elle méritait tout ce qu’elle souhaitait. Elemiah regardait ce Dieu. C’était sa créature, il devait savoir qu’elle était capable de bien des choses. Elle est une partie de lui, sa création, une extension de sa force. Son sourire s’immobilisa lorsqu’il évoqua les différents titres qu’il aurait pu lui affubler. La Belle parla d’une voix plus cinglante et assez tranchante.

-Ma Reine, me convient tout à fait.

Il ne releva pas ce qu’elle venait de dire. Mais le fait qu’il la compare à toutes ses femelles… Elle sentit un frisson. Jalousie ? Exclusivité ? C’était une louve. Chef de Meute. Gardienne de ses territoires. Il ne devait pas la comparer. Il n’allait plus jamais la comparer, elle lui prouverait. C’était l’Alpha, elle serait l’Omega. Il se moqua doucement d’elle avant de lui tendre la main. C’était une invitation. Une réelle invitation. Elle hésita à prendre cette main tendue. Elle ne voulait pas qu’il la leurre. Qu’il la trompe. Qu’il l’illusionne. Elemiah n’avait pas de scrupules, du moins le loup n’en avait pas. L’humaine avait de l’ambition. L’un dans l’autre ils étaient totalement complémentaires.

Il lui indiqua bien qu’elle allait souffrir. Plus que les autres. Qu’elle allait devoir mériter sa place. Qu’il lui ferait subir bien pire qu’à ses Insignifiantes. On gagne souvent les plus belles choses dans la douleur. Elle n’en avait pas peur. Elle ne cherchait plus à s’enfuir. Elle ne mentait pas quand elle disait qu’elle souhaitait le suivre. Elle ne mentait pas quand elle disait qu’elle souhaite être l’unique. Cette violence dans son cœur, inconnu. La peur de suivre. La peur de rester. La notion semblait vague. Mais il fallait se jeter. Plonger avec lui dans les flammes du néant. Elle serait l’harmonie du Chaos. Elle prit une longue inspiration alors qu’il lui tendait toujours la main. Une invitation à danser ? Danser sur les rythmes d’une vie nouvelle. Alors elle l’attrapa. C’était son choix. C’était son destin. Leur destin.

« …Je sais qui tu es, ce que tu es, et ce que tu peux bien penser… »

Alors qu’elle se relever avec peine. Elle se retrouva face à elle-même. C’était assez troublant. Elle se regarda dans les yeux. Le miroir d’elle-même. Alors que Rahemar avait pris la même voix. Elle lui lâcha la main. La vision d’elle-même était dérangeante. Elle préféra fermer les yeux. Son corps était maigre et trop fin. Pas qu’elle ait un complexe sur elle-même, mais elle ne souhaitait pas se voir. Puis elle prit son courage à deux mains. Le Dieu porta alors sa main entre ses cuisses pour y retirer un filet de cyprine. Pas le moins honteuse. Elemiah lui lança le même sourire. Elle aurait peut-être pu toucher, mais ce n’était pas ce qu’elle souhaitait. En tout cas, pas aujourd’hui.

-Je ne serai jamais une simple Insignifiante et si vous arrivez à lire en moi, vous pourriez déjà le voir.

Elle lui souriait toujours, sa voix était pourtant devenue plus calme.


-Vous savez déjà que j’ai peur de vous. Comme on craint notre créateur. Mais ne suis-je pas le fruit de vos désirs ? Puisque si vous avez créé des êtres à votre image, c’est certainement parce qu’il n’y a que vos choses qui vous la font dresser.

Elemiah pencha sa tête sur le côté et murmura. Elle parlait cru. Mais c’était elle.

-Je n’ai pas peur de la douleur, ce vice me vient de vous. Je ne crains pas la mort, puisqu’elle sera bien trop facile comparée à la vie. Je serai souillée et honorée par vos envies et non par le néant.

Elle le défiait peut-être pour la dernière fois. Mais il devait bien comprendre qu’elle ne se soumettrait pas facilement, même si elle le suivait aujourd’hui. Demain est un autre jour, qu’il se comporte en Dieu et elle l’écouterait, certainement… Qu’il fasse d’elle un Dieu et il pourrait la découper en morceaux si ça lui chante.

-Ou allons-nous ?

Elemiah la fixa dans le blanc des yeux. Il pouvait la trainer ou il le souhaitait. S’il pensait savoir qui elle était, alors il pouvait sentir l’étendue de sa propre folie.


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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: mercredi 27 janvier 2016, 19:12:26 »




La réponse du Dieu, ne retira pas le sourire de la Belle pour autant. Elle continua à sourire. Jusqu’à ce qu’il lui montre de quoi il était une nouvelle fois capable.  Il n’imposait pas la force, mais la terreur. Il changea de forme. Il devint ses pires cauchemars. Ses hommes qui avaient abusé d’elle. Ce grand loup qu’elle voyait en rêve. Qui était ce loup. Son père ? Comment avait-il pu voir autant en elle. Elemiah ouvrit lentement la bouche, son cœur reprit une cadence plus soutenu. Elle ne voulait pas voir. Elle ne voulait pas sentir ces peurs. Elle ferma les yeux. Aussi fort qu’elle le pu, elle tenta de faire le vide en elle. Ne penser à rien. Faire le vide total. Etre seule avec elle-même. Lorsqu’elle ouvrit de nouveau les yeux, les illusions n’étaient qu’un souvenir. C’était douloureux. Plus douloureux que se prendre une claque en pleine gueule. Elemiah voulait être ailleurs se lever. Partir. Voler. Ne plus être en face de ce Dieu. Il avait repris sa forme. Sa musculature sombre luisante. Il était fort. Son masque toujours aussi mystérieux. Elle serra la mâchoire, il était son cauchemar. Pas son Dieu, mais son unique tyran. Il restait droit, comme une montagne, indestructible.

Lorsqu’il reprit la parole, elle aurait voulu l’égorger. Tenter du moins. Qu’il s’arrache la langue et qu’il la mange. Elle ne voulait plus de réponse à ses questions. Qu’il se taise. Qu’il arrête. Qu’il parte. Cette marque c’était son symbole ? Il l’avait marqué, tel un animal. C’était un animal. Elemiah en eut le souffle coupait. Comment… Un Dieu. La marque la brulait légèrement. Elle n’osa pas ouvrir la bouche pour l’envoyer balader. Elle était témoin de sa propre descente aux enfers. C’était sa reddition pour pouvoir vivre. Lorsqu’il évoqua la marque au fer rouge, elle eut une légère suffocation. Il voulait qu’elle soit sa chose. Qu’elle ne soit qu’a lui. Son ventre se noua. Il lui proposa alors de lui montrer à quel point il était maitre pour faire souffrir les êtres. Il se baissa alors à son niveau. Elemiah écarquilla les yeux lorsqu’il approcha sa main de son ventre. Elle voulut le repousser, mais ses bras restèrent cloués au sol. L’odeur du Dieu l’enivra. C’était une odeur… Presque agréable. Elle se maudit d’ailleurs de penser cela. Etait-ce à cause de la marque ?

Rahemar toucha alors la peau de son ventre. C’est à ce moment qu’elle sentit. Elle sortit de nouveau les crocs, et poussa un long cri. Un cri strident mais presque infime comparait à la douleur qu’elle ressentait. Il était en train de l’écorché. Elle en avait les larmes aux yeux. Il allait la tuer. Elemiah tenta de le repousser comme elle le pouvait. Le Dieu cessa alors cette torture et l’attrapa par les cheveux. La louve reprit une longue inspiration. Il n’y avait plus de doute, elle avait terriblement peur de lui. Peur de ses moindres gestes. Il la souleva alors du sol comme si elle n’avait été qu’une vulgaire poupée de chiffon. Il la tirait par ses cheveux bruns. Elle avait mal, mais elle ne lui donnerait pas le plaisir de crier une nouvelle fois. Elle serra encore les dents alors qu’il l’enfonçait dans les bois. Il lui indiqua qu’il souhaitait qu’elle se lave. Quelle importance ? Son corps n’était qu’un bout de papier que le Dieu chiffonnait à sa guise. Elle était le pantin et lui le marionnettiste.

Pendant le trajet, elle se prit plusieurs branches de plein fouet. Son visage cinglant. Elle avait le sentiment que sa dignité se brisée à chaque pas que faisait le Dieu. La nuit semblait pourtant si calme. Les pas de Rahemar faisaient presque trembler les arbres. Il était d’une puissance sans nom. Il était le mal à l’état pur. Elemiah l’écoutait avec beaucoup de mal. Ses cheveux semblaient vouloir se détacher de son crâne. Il était le Dieu du changement, et l’un dans l’autre c’était lui son unique créateur. Il avait tous les droits sur elle. C’était à elle de se soumettre. D’obéir. De se taire. C’était son unique Dieu et ce soir elle venait de le rencontrer. Même si elle aurait voulu ne jamais que cela se produise. Il lui offrait l’enfer de servitude. Qu’elle le veuille ou non, elle était sienne. Sa propriété, la chair de sa chair. C’était sa chose. Libre de servir ? Libre de souffrir ? Elemiah ne voyait que le noir. Le tunnel du reste de sa vie. C’était son propre néant. Lui. Rahemar. Aucunes issues. Elle était façonnée à son image. Elle était sienne. Il l’avait sauvé. Il l’avait créé. C’était une femme chienne. Son esclave depuis le premier jour. Elle aurait du lui vouer un culte… Il fallait qu’elle produise un sacrifice. Son propre sacrifice.

En une seconde il la lâcha dans une rivière glacée. Elemiah s’écroula dans le courant de l’eau. Son corps frappa les rochers de tout son poids. Le liquide froid se mêla à son sang. Elle avait de nouveau très froid. Elle qui aimait le feu. C’était une torture. Elle tenta de se laver rapidement avec ses bras endoloris. Elle était encore engourdie de tout ce qu’elle venait de subir. Mais il fallait qu’elle se laver. C’était ce qu’il souhaitait. C’était ce qu’elle voulait. La rivière se tinta en rouge. Le sang disparu petit à petit dans le froid de l’eau. Elle frissonna. Ses lèvres tremblantes, sa peau perlée de plusieurs billes translucides. Sans qu’elle ne puisse réagir. Rahemar venait de lui annoncer la suite des hostilités. Elle tourna alors légèrement la tête vers lui, elle s’accroupie sur ses genoux.

Le Dieu venait de créer une branche bien épaisse. Le premier coup fusa sur ses fesses. La douleur était supportable… Même agréable. La chaleur du coup la réchauffa presque instantanément. Cuisante. Accueillante.  Rahemar n’avait pas frappé si fort, mais assez pour qu’Elemiah sente son ventre se nouer. Pas maintenant, elle ne devait pas y penser. Ses cheveux humides se collèrent à sa peau pale. Il lui assena plusieurs coups. Son corps tout entier rougit sous la brulure des branches de chênes. Elle poussa un petit gémissement. Un filet de cyprine se mêla alors à l’eau de la rivière. Pas maintenant. Son instinct sauvage ne devait pas se réveiller. Elemiah se contenta de serrer les cuisses pour qu’il ne voit pas.

Puis il s’arrêta et continua à parler de cette voix rauque. Etrangement la louve était de plus en plus excitée par la peur que lui procurer le Dieu. C’était ça qu’il faisait à toutes ses proies, il les martyrisait pour les rendre accrocs ? Rahemar évoqua alors ses servantes. Il les appelait les ‘insignifiantes’. Elle était certes mortelle, mais certainement pas insignifiante. Elemiah tenta de dissimuler le désir que la torture lui infligée. Elle parla pourtant encore. Le défier. Toujours le défier.

-Je ne suis pas votre. Je ne suis pas ‘insignifiante’. Gardez ce discours pour vos poules qui se trémoussent devant votre puissance…

Elle prit une nouvelle inspiration. C’était lui contre elle.

-Si vous souhaitez autant me posséder, je veux être l’Unique et non faire partie de vos insignifiantes.

Elemiah le regarda droit dans les yeux, elle était toujours à genoux. Elle ne bougeait pas, toujours le sourire aux lèvres. Elle était capricieuse. Elle souhaitait la place d’honneur. Elle LA plus importante. Ne pas faire partie de la masse de soumise qui grouillées au pieds du Dieu.

-Je veux la place d’honneur, et je serai votre.

Sa voix claqua dans l’air. Etre la plus importantes de ses disciples. Etre la plus puissante. Voilà un deal digne de ce nom. Elle savait ce qu’elle voulait à présent. Elle était digne d’appartenir à son Dieu, mais serait-il digne de la garder.


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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: mercredi 27 janvier 2016, 17:02:16 »





Le loup suffoqua une dernière fois. C’était son sang qui s’évaporait. Son propre sang qu’elle perdait. Le Dieu aurait-il pitié d’elle ? Elle inspira une nouvelle fois. Il se décida alors pour la sauver. Le loup palpitait en elle. Avant de forcer Elemiah à ouvrir la bouche. Il voulait vivre. Il voulait rester vivant. Rahemar se baissa alors à son niveau. Il n’avait pas fini sa phrase. Contre l’obéissance du loup il la sauverait. Mais… Mais quoi ? Elle ne put poser la question. Encore trop fébrile pour dire quoi que ce soit. Il fit apparaitre une lame dans sa main et se trancha les veines de son bras.

Un Dieu ne pouvait pas mourir. Ce Dieu ne pouvait pas mourir. Il positionna sa main sous la nuque de la femme et versa son sang entre ses lèvres. Elemiah ne voulait pas. Les liens du sang. C’était ce qu’il pouvait faire sur elle. Le loup ouvrit la bouche malgré elle. Le liquide chaud coula dans sa gorge. Le Dieu lui ferma la bouche pour qu’elle ne puisse pas cracher de nouveau. Elle avala avec peine. Le liquide lui brula l’œsophage. Elle ne pouvait presque plus respirer. Lorsqu’il lâcha sa prise. Elemiah reprit une longue inspiration. Elle était comme paralysée par ce sang qui la parcourait.

Elle porta alors ses mains à sa nuque. Une brulure. Elle avait l’impression de prendre feu. Le sang du Dieu lui régénéra la peau. Elle sentait un nouveau souffle. L’air passait de plus en plus facilement dans sa bouche pour arriver dans ses poumons. Le Sang. C’était le sang d’un Dieu. Comme un miracle. Ramener un être à la vie. Pourquoi la ramener à la vie ? Pourquoi voulait-il qu’elle le serve ? N’y avait-il pas d’autres femelles plus apte à répondre à ses attentes ? Elle ne serait pas commode. Elle était d’une solitude sans faille. Elle n’écoutait qu’elle. Elemiah porta alors les mains sur sa nuque. Elle sentait des petites boursouflures lui déformer la peau. De la magie ? Il lui avait injecté quelle sorte de liquide ? Etait-ce son sang ? La louve se tourna alors sur le côté et cracha un long filet de sang. Elle vomit aussi un peu de bile. Qu’est-ce qu’il lui faisait ? Elle sentit une dernière fois sa gorge se nouer. Le Dieu ouvrit une nouvelle fois la bouche. Il s’était remis debout pourtant sa voix la traversa de plus belle. Comme une épée.

« Louve, tu répondras de son obéissance. »

La voix claqua dans l’air comme un avertissement. Elemiah porta alors ses mains à sa nuque. Cette sensation de brulure s’évapora peu à peu. Pourtant les marques sur sa nuque étaient toujours présentes. C’était la signature du Dieu ? La marque sur son objet. Elle ne serait pas son objet. Elle ne serait pas, ce qu’elle n’est pas. Ses forces revenaient. Elle pouvait sentir la chaleur à transpercer. Le loup en elle s’était tu. Comme s’il voulait la laisser seule face à ses responsabilités. Impuissante et faible. Rahemar se souleva alors. Il fit le tour de sa proie, comme le ferait un charognard qui cherche un cadavre. Elemiah ferma les yeux. Elle reprenait lentement son souffle. Elle ne voulait surtout pas voir ce Dieu. Encore cette sensation de terreur. Elle sentait son regard sur elle. Ses yeux perfides découvrant son corps dans ses moindres recoins. Un Dieu peut-il désirer ? Elemiah serra les jambes pour qu’il ne puisse pas regarder ses orifices. Même si au fond d’elle, elle savait très bien qu’il l’avait déjà fait. Le sol autour d’elle imbiba son sang. Son corps termina alors de se régénérer. Elle glissa ses doigts sur sa nuque. Les marques étaient toujours présentes. De petites marques invisibles à l’œil mais clairement perceptible au touché. Ses lèvres violettes tremblaient encore pourtant elle avait un millier de questions à lui poser.

-Que voulez-vous dire après le ‘mais’ dans votre phrase ?

C’était la première question qui lui vint à la bouche. Sa voix était beaucoup plus faible. Elle semblait comme un murmure lointain qu’on aurait attrapé grâce au vent. Elle toussa de plus belle, crachant alors le sang qui lui restait dans la bouche. Ses yeux fixèrent la cime des arbres. Elle était sur le dos. Ses seins bien en vus. Qu’allait-il faire d’elle ? Allait-il la laisser partir ? Elemiah continua à caresser les fines marques sur sa peau.

-Ces marques… Pourquoi ces marques ? Que sont-elles ?

Elemiah tourna alors la tête vers Rahemar. Elle ne pouvait pas se lever. Elle osa le fixer. Lui. Cet être plus sombre que la nuit. De petites traces luisantes sur son corps. Rouges. Rouge comme la mort. Comme son sang. Comme le désir. Elle le fixait avec des yeux livides. Sa poitrine se soulevait plus calmement que quelques minutes au paravent. Il devait sentir sa peur. Il devait voir dans son regard qu’elle craignait la suite des évènements. Pourtant elle resterait digne. Digne de le défier. Digne de ne pas se soumettre. Dieu ou pas Dieu. Elle lui lança alors un petit sourire, provocante encore une fois elle le défiait.

-Le plus drôle dans tout ça… C’est le fait que même en étant un Dieu…. Vous ayez encore besoin de vous imposer par la force… Complexe d’infériorité ? Je trouve ça faible.

Elemiah ricana doucement. C’était assez drôle en effet de voir un Dieu soumettre son autorité sur une personne mortelle. C’était la preuve que ce Dieu voulait montrer qu’il était le plus fort. Elle reprenait du poil de la bête. Elle ne devait plus avoir peur de lui. Qu’importe ce qui allait suivre. Qu’importe ce qu’il allait faire d’elle. Elle se défendrait jusqu’au bout. La mort ne lui faisait pas le moins du monde peur.


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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: mercredi 27 janvier 2016, 14:48:27 »


« Je ne sens plus rien… J’ai mal ! »

*Arrête de gémir, laisse-moi faire !*

Le loup parla d’une voix rauque. Une voix sombre et pleine de haine. Il se croyait maitre. La louve n’était à personne. Elle n’appartenait à aucun dieu. Qu’il se proclame puissant ou mendiant. Elle ne lui donnerait rien. Qu’une charpie, une bouillie sans forme et difforme. La brume se dissipa. La fumée s’envola autour d’un corps sombre. Celui du loup. Celui du Dieu. L’immense loup noir. S’avança alors vers elle. Ses muscles se mouvaient avec autant de grâce et de puissance qu’un loup Alpha. Il lui sauta alors à la gorge. Le corps d’Elemiah craqua. Un corps aussi faible. Sa nuque se déchira à plusieurs endroits. C’était comme sentir la main de dieu venir lui ouvrir les entrailles. Les crocs de Rahemar se plantèrent profonds. Elle avait terriblement mal. Pourtant elle ne cria pas. Elle ne pouvait pas le repousser, ses avants bras en trop mauvais état pour qu’elle puisse réagir. Il la bloqua de tout son poids, il l’écrasait de toute sa puissance. La louve tenta de respirer avec peine. L’air s’infiltra avec mal dans ses poumons.

Il mordit de plus belle pour s’adresser à la louve au fond d’elle. Il voulait la dominer. Un acte de soumission. Qu’elle devienne sienne. Il lui ordonna alors de se transformer de nouveau en loup. Elemiah lutta. Les transformations l’affaiblissaient de plus en plus. Rahemar cria dans son esprit. Le ton de sa voix la frigorifia. Elle allait mourir. Son pou battait de plus en plus fort. Son sang circulait avec peine. Alors elle reprit sa forme animale. La louve claqua des dents en mordant la fourrure sombre du Dieu. Mais elle n’avait aucune chance. Il cria de nouveau dans sa tête. Il l’écrasait de plus belle de tout son poids. La louve poussa un hurlement strident. Le loup noir venait de lui attraper l’oreille. Il planta ses crocs, alors la louve eut un long frisson. Un long sanglot électrique la transperça. Il avait gagné cette bataille.

*Je ne peux plus lutter… Elemiah…*

La louve reprit alors forme humaine. Elle suffoquait de tout son corps. Ses petits seins dressés et durs à cause du froid de la nuit. Elle était couverte de sang. Elle sentait la douleur lui monter doucement à la tête. Il était Dieu. Elle était faible. Rahemar l’attrapa alors par les cheveux. Sa chevelure collante de sueur. Ses yeux ambres et vitreux tentèrent de fixer ce masque sombre. Il était le mal. Un démon sortant des entrailles de l’enfer. Il s’approcha de sa nuque béante, et lui murmura alors des mots. Des mots cruels. Une nouvelle cage pour sa proie. Le cœur d’Elemiah battait de plus belle. C’était un tambour de guerre aussi puissant que sa peur.

« Petite chose insignifiante est à moi, a toujours été à moi, et je viens chercher mon du… petite chose insignifiante et inutile vient d’avoir le droit à un grand honneur, servir son Dieu… »

Elemiah sentit alors une petite larme rouler sur sa joue. Elle n’allait pas le supplier. Elle n’allait pas lui demander de la pardonner. Le loup en elle était à présent endormi. Elle était seule. La pluie se mêla alors à cette scène dramatique. Son sang roula sur tout son corps meurtrit. Ses yeux fixèrent plus profondément le masque du Dieu sans visage. Sa voix avait raisonné dans l’ensemble de la foret, tant elle avait été forte. Elemiah se demanda même si le monde entier n’avait pas entendu Rahemar. C’était une petite chose. Il avait la main sur son être entier. La louve devait le servir ? Il se riait d’elle. Elle ne se soumettrait pas à lui. Pas de son plein grès. S’il voulait qu’elle soit à lui, il devrait l’attacher jusqu’à la fin de sa vie. Elle ne serait à personne. Elle ne donnerait son âme à personne. La louve reprit doucement sa respiration. Il la tenait toujours fermement par les cheveux. Elle ouvrit lentement sa bouche encore emplit de sang.

-Comment… Vous servir ?

Elle lui lança un petit sourire. Cette question était pleine d’ironie. Elemiah serra les dents de plus belle. Ses plaies lui faisaient terriblement mal. Le sang qui s’écoulait de son corps la vidait de ses forces. C’était une petite chose. Inconsciente et surtout impuissante. Pourtant elle ne se démonta pas pour autant. Elle prit une dernière inspiration et lui cracha un filet de sang sur son masque. Elle lui lança un petit sourire. Satisfaite de ce qu’elle venait de faire.

-Je n’ai aucun Dieu. Je n’obéis qu’à mes propres lois…

Elle tenta de se libérer de l’emprise de ce dernier mais sa main la tenait trop fermement. Elemiah poussa un petit gémissement. Les plaies sur ses avant-bras se refermaient difficilement. En revanche l’ouverture dans sa gorge continuait à saigner. C’était de pire en pire. Sa respiration était encore une fois saccadée. Elle aurait pu lui demander de l’aide. Mais elle préférait mourir plutôt que de se soumettre. Le loup revint alors dans son esprit et parla d’une voix plus faible, mais tout aussi forte.

*Tu vas pas me laisser crever ! Tu aimes donner ton corps ! Donne lui ce qu’il veut ! Je veux pas crever !*

Elemiah sentit le sang lui monter à la bouche. Ce gout de fer. Sa vision se flouta. Sa tête bascula légèrement en arrière. Sa poitrine se lever et se baisser frénétiquement. Elle n’écouterait pas le loup. Cette douleur… Elle planta alors ses doigts dans le sol humide. Rahemar la tenait toujours fermement par les cheveux. Elle se mit alors à baver de longs filets de sang. Ses bras se contractèrent. Elle soufflait comme un animal en cage. Ses pupilles se dilatèrent pour laisser place au loup. Pourquoi la plaie ne se refermait-elle pas ? L’esprit du loup s’adressa alors au Dieu, une voix plus calme mais surtout paniquée.

*Sauve-la !*

Le corps de la belle grelotta. Ses lèvres devinrent de plus en plus violettes. Elle ferma doucement les yeux. Il fallait respirer. Son corps nuit tremblait. Elle avait froid. Elle avait mal. Elle avait perdu beaucoup trop de sang. Le loup semblait de plus en plus faible. Elemiah sentait son corps battre de moins en moins fort. Le loup s’était soumis à Rahemar, mais l’humaine n’avait rien fait de tout ça. Elle inspira profondément. Mourir de la main d’un dieu, c’était une mort pas si horrible que ça…


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Dictature d'Ashnard / Re : Ephémère et Insignifiante [Acte I]
« le: mercredi 27 janvier 2016, 13:40:42 »


L’esclavagiste la traina alors sur une petite estrade. Le collier de cuir qui la maintenait lui brulé la nuque. La neige continua sa course. Les passants portaient de beaux manteaux, de belles fourrures sombre qui les protégeaient contre le froid. Igor leva alors le visage de sa captive. Il fallait voir son état. Aussi fébrile qu’une brindille. Pourtant son regard inspirait la haine. Une haine si profonde qu’elle aurait pu tous les décimer… Elle aurait pu. Les flocons lui glaçaient les os. Ses lèvres voilettes et gercées peinaient à déglutir. Hideusement belle. Igor souleva de plus belle la chaine en fer pour que les enchères commencent. Qui voudrait d’un loup ?

Elemiah montrait toujours ses crocs. La toge qui lui servait d’habit était tout aussi pitoyable que son état. Jaunâtre et puant. Troué de toute part. Alors les voix commencèrent à s’élever. Le prix pour la bête montait raisonnablement. Igor s’en frotta les mains. C’était sa richesse. Les clients beuglaient tel des animaux. Ils voulaient la posséder. Même si Igor la vendait avec ce fameux élixir, elle ne se laisserait pas faire. Elle se laisserait mourir de faim. Elle tuerait son acheteur. Elle se nourrirait de son vis. Elle se sentait seule contre eux. Le loup en elle, toujours trop faible pour pouvoir s’exprimer, regardant la scène, impuissant. C’était leur chute. La descente aux enfers.

Elemiah regardait les acheteurs qui enchérissaient à tour de rôle. Certains étaient des plus douteux, que pouvaient-il bien faire d’elle ? Elle tremblait. De peur. De froid. La peur de connaître celui qui achèterait sa liberté. Les voix se firent de plus en plus faibles. Igor qui animait la vente était déjà à n prix raisonnable, mais il en voulait plus. Les mains se levèrent de moins en moins. Le silence devint attente. Les cheveux blancs de la Louve volèrent une dernière fois autour de son visage creusé. Elle ne voulait pas pleurer. Elle ne leur ferait pas ce plaisir. Igor était prêt à seller la vente pour un gros monsieur avec la figure bourrue, il se frottait les mains se disant intérieurement que ce soir allait être sa nuit…

« Trois souverains. »

Elemiah en eut le souffle coupé. La foule se tourna alors vers l’homme qui venait de prononcer l’offre. Plusieurs chuchotements dans l’assistance. Les clients se regardèrent entre eux. Qui était cet acquéreur ? C’était une pure folie que de mettre autant d’argent sur une telle créature. Igor en eut le souffle coupé. Il attendit quelque seconde avant de réagir. Il ouvrit la bouche, un petit sourire se dessina sur ses lèvres et proclama haut et fort.

-Adjugé pour trois souverains, merci Messire !

La foule râla un petit instant avant de se dissipée. Les acheteurs n’avaient aucune chance contre une telle sommes. Elemiah avait reconnu cette voix. Calme et rauque. Elle ne l’avait pas vu enchérir mais elle savait qui il était. C’était cet inconnu qui lui avait parlé. Lui qui désirait en savoir plus sur elle. S’il pensait qu’en l’achetant il en saurait plus… Il se trompait lourdement. Igor tira alors sur la chaines en trainant sa vente aux pieds de son acheteur. La louve ne leva pas les yeux fixant le sol pour ne pas croiser le regard vert de l’homme. La suite ne présageait rien de bon. Ses crocs n’étaient plus visibles. Igor s’avança alors vers le Seigneur et lui tendit la main pour la serrer. Igor était un homme qui cherchait la gloire et la reconnaissance des personnes fortunées. Cet homme était pour lui une vraie poule aux œufs d’or. Il souriait à l’acheteur en le comblant de compliments.

-Très bon choix Messire, je suis Igor, cet achat ne vous décevra pas.

L’esclavagiste avait le sourire aux lèvres. Cet homme venait de faire son plus grand bonheur. Il donna alors la chaine à un soldat prêt d’eux pour inviter l’acheteur à le suivre dans sa caravane.

-Je vous invite à finaliser la vente autour d’un bon verre. Suivez-moi.

Elemiah se laissa trainer par le garde qui emboitait le pas aux deux hommes. La petite troupe arriva alors au niveau d’une belle caravane en bois, aux dorures tapantes. Le tout pour impressionner la galerie. Igor ouvrit alors la porte pour laisser passer l’acheteur. Il se courbait comme un crapaud devant un roi. A l’intérieur de la caravelle, tout était tapissé d’un velours rouge et soyeux. Des bougies disséminaient un peu partout dans la salle, donnaient un air feutré et presque sexuel à la scène. Au centre de la pièce deux fauteuils bien confortables rouge avec une table en or massif. Tout puait la luxure et le vis. La louve leva les yeux, pour admirer la richesse de l’endroit. Il ne fallait pas le nier, c’était beau, il faisait chaud. Cette chaleur lui fit le plus grand bien. Igor invita son acheteur à s’assoir dans le fauteuil. Il le recevait tel un prince. L’esclavagiste sortit deux beaux verres en Crystal avec une belle carafe emplit d’un liquide rougeâtre. Elemiah avait soif, sa bouche pâteuse claqua en un petit bruit sec. Elle était debout, le garde la tenait toujours fermement. Pourtant elle ne voulait rien tenter. Du moins pas maintenant. Igor continua alors sa belle tirade.

-Je suis très heureux de laisser cette belle créature en de si bonnes mains.

Il servit alors le verre à l’homme.

-Avant de commencer les formalités. Je voudrais simplement évoquer les thermes de la vente, pour que vous ne vous sentiez pas tromper. L’élixir d’obéissance doit être bu par l’esclave et… Pour que le lien soit celé il vous faudra la prendre dans les deux heures qui suivent l’ingurgitation.

Igor marqua une petite pause et posa la fiole sur la table. Par prendre il entendait bien sur la baiser, la violer… Tout ce que voudrait l’acheteur du moment qu’elle soit prise. L’esclavagiste lança un sourire à l’acheteur, ce sourire qui voulait bien évidemment dire que ce ne serait pas le problème.

-Cet élixir rendra alors l’esclave totalement accroc à votre semence, comme une sorte de drogue.

Elemiah serra les dents pour observer l’air impassible de son acheteur. Il ne la regardait pas. La magie. Elle détestait la magie… Il était droit. Son visage ne transpirait aucunes émotions. La louve tenta de tirer sur sa laisse. Mais le soldat l’empêcha d’avancer plus loin. Igor reprit de plus belle.

-Je vous laisse bien sur l’inspecter à votre guise, il y a une chambre au fond de la caravane, si vous souhaitez plus d’intimité. Pour son aspect physique et sa maigreur, elle refuse de son nourrir depuis qu’on l’a attrapé.

Elemiah fronça alors les sourcils en montrant les dents. Igor parlait trop. Il sortit alors une sorte de muselière qui était près de son canapé.

-Pour ne pas qu’elle vous morde.

Il posa l’objet sur la table. C’était un animal. Elle ne savait pas ce que l’homme allait faire. S’il allait la prendre. S’il allait simplement payer et partir. Le regard ambre de la louve tentèrent de croiser le regard froid de son acheteur. Il n’y avait pas de pitié pour les esclaves. Igor bu une gorgée et attendit la réponse de l’homme assis en face de lui.


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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: mercredi 27 janvier 2016, 00:27:05 »


Je suis cette solitude. Qui me lira ? Qui sera moi ? Je me plonge. Je vous regarde. Je suis encore cette image qui vous semble… Si flou. Suis-je flou… Je vous regarde. Je vous admire. Vous êtes si grand. Vous êtes si fort. Je ne suis rien ? Regardez-moi. Je ne suis que poussière, vous me soufflez dessus ? Je pourrai vous détruire. La lune ne pouvait pas percer le branchage des arbres.

Il faisait nuit noire. Trop noire pour percevoir des ombres. La pluie ne tomber plus sur le sol. Le silence. Il fallait entendre le silence et rien d’autre. La bête huma l’air. Il fallait qu’elle reprenne sa respiration. Le loup blanc planta ses pattes dans le sol. Sa langue à moitié sortit laisser bien entrevoir la fatigue de la bête. Il fallait que son cœur cesse de battre aussi fort. Il fallait qu’il court de nouveau. Loin aussi loin que possible. Ne plus se retourner. Oublier. Devenir le néant qui échappe au méchant. Elle était la proie idéale pour un prédateur tel que celui-ci. La brebis égarée qui cherche la lumière. Le loup leva alors le museau. Cette odeur. C’était cette odeur… L’animal n’eut pas le temps de reprendre sa course. Il était piégé. C’était la cage qui se refermée lentement sur lui. Comme une main qui se refermerait sur un minuscule insecte.

Un craquement.

Un deuxième.

Le loup tourna alors la tête. C’était lui. Le magicien. Il le sentait. Même sous cette allure. Il savait que c’était lui. Le combat. Fallait-il combattre ? Le loup découvrir alors ses babines pour apercevoir la bête. Un gigantesque loup noir s’avançait alors vers lui. Son cœur se mit à battre. Il se posta alors devant lui. De nouveau cette peur presque irrationnelle lui transperça le corps. Il était fini. C’était sa dernière chance de prouver ce qu’il valait. L’immense loup lui faisait face. C’était cette bête aux yeux jaunes qui le terrifiait. Qui était-il ? Le fuite n’était plus une solution en effet. Elle devait trouver un moyen de détourner cette bête. Il la dépassait de plusieurs centimètres. Ses canines lui auraient arrachées son beau pelage blanc. Il avait l’avantage de la force, elle n’était qu’une petite chose. Insignifiante. Une fourmi contre un gigantesque titan.

Alors le premier saut fusa. La bête se jeta sur la louve sans qu’elle ne puisse riposter. Le loup noir l’attrapa alors à la nuque. Ses crocs s’enfoncèrent dans sa chair. Elle poussa un petit gémissement alors que la bête mordait de plus belle. Il lui envoya de multiples coups de mâchoires. La peau de la bête se mit alors à saigner sur la blancheur de son poil. La louve lui envoya alors un coup de pâte pour le repousser. Ses crocs toujours bien visibles. Elle ne put atteindre sa cible. Le loup sombre continua alors son attaque. Plus puissante que la première. Il visa alors le flanc. La mâchoire de ce dernier s’enfonça puissamment dans ses cotes. La louve gémit de plus belle en reculant d’un coup sec, ce qui eut pour effet de lui arracher plusieurs poils. L’animal se retira alors en la regarda. Il la provoqua en l’insultant de cabot. Le loup montra de nouveau ses canines bien blanches.

Le loup s’approcha une dernière fois d’elle et l’attrapa une dernière fois à la gorge avant de… Se volatiliser. Une brume épaisse se créa alors autour de la louve. Une brume opaque et peu rassurante. Des échos de rires se firent alors entendre autour de l’animal. Comme si la présence du magicien l’encerclé. La louve recula d’un pas. Son souffle toujours haletant. Ce ne sentait vraiment pas bon. Il fallait qu’elle parte. Mais pour aller où ? La louve huma l’air. C’était lui et sa voix raisonna dans sa tête.

Il voulait jouer ? Mais à quel jeu ? Le louve recula alors jusqu’à se cogner contre un arbre. Son regard reflétait bien la peur qui était en elle. Ce jeu ne l’amuser pas le moins du monde. Il fallait trouver une issue. Le rire du magicien continuait à l’encercler, tel un fléau dont on ne peut pas se débarrasser.

« Je suis Rahemar, et tu es mienne sans le savoir ! »

La voix rauque claqua alors dans l’air. Une sentence. Elle connaissait maintenant son nom. Rahemar. Une invocation. Une connotation qui semblait venir d’outre-tombe. La louve semblait avoir du mal à respirer. Elle se sentait de plus en plus faible. Elle ne pouvait pas être à lui. Elle n’était à personne. Son âme tout entière se brisa en une seconde. C’était comme ressentir le point de toutes ses années passées à errer. Sa voix dans sa tête se fit alors fébrile mais toujours autant menaçante.

*Je ne suis pas… Je ne suis à personne !*

La fin de la phrase sonna comme un avertissement. La louve reprit alors forme humaine. Son corps fébrile trembla sur le sol humide. Comme un fœtus qui sort du ventre de sa mère. Elemiah était allongée. Le regard dans le vide. La transformation l’avait vidé de son énergie. Pourtant l’animal en elle, ne cessa pas de la contrôler. Comme un pantin. Il voulait ce corps ? Il ne l’aurait qu’en charpie. Les pupilles de cette dernière se dilatèrent. Son corps était totalement nu. Elle leva la tête et le loup parla de nouveau.

*Tu la veux magicien ?*

Les canines de l’animal déformèrent alors la mâchoire de la belle. Ses crocs se plantèrent alors dans le bras d’Elemiah. L’animal préférait la dévorer plutôt que de la laisser. Le sang gicla sur son visage. Il mordit alors la chair. Arrachant les tissus. Dévorant son propre corps, comme un cannibale. Le loup leva alors les yeux. Une larme roula alors sur sa joue mais il ne broncha pas. Elemiah criait de douleur à l’intérieur mais le loup ne la laissa pas parler.

*Tu l’auras… Mais en morceaux. *

Le loup planta de nouveau ses crocs dans l’autre bras, dévorant alors la chair d’Elemiah avec férocité.


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Dictature d'Ashnard / Re : Ephémère et Insignifiante [Acte I]
« le: dimanche 25 octobre 2015, 20:54:00 »



Le bruit de la foule. Les fous s’intéressants aux animaux en cage. Tel un zoo. Les cris s’élevèrent brisant le calme de la neige. Elemiah tenta de penser à autre chose. Les plaines sauvages. Les déserts qu’elle avait traversés. Ces paysages qui la rendaient vivante et unique. Elle ne prêta pas attention à ces gens, ils tentaient de toucher sa peau. Qui était l’animal ? Qui était le sauvage ? Alors que la masse perdait pied ; plusieurs soldats en armure dispersèrent la foule. Il ne fallait pas que cette vente vire au drame. Elle ferma les yeux, les voix qui continuaient à agresser son espace vital. Son âme semblait errer dans les méandres de ses souvenirs alors qu’une voix perça le brouhaha. Une voix calme, qui attira son attention.

« Dis-moi, louve. Quel malheur t’amène en ces lieux ? Parle-moi de toi, et peut-être te libèrerai-je de ta cage. »

Elemiah ouvrit enfin les yeux. Ses pupilles sombres croisèrent alors celles de l’étranger. Un homme, au trait féminin. Son visage inspirait une certaine forme de confiance. Ses yeux clairs la troublèrent. Il avait des cheveux sombre comme la nuit et il était vêtu d’habits semblants venir de contrées lointaines. Qui était-il ? Qu’est-ce que son histoire pouvait lui importer ? La Lycanne poussa un petit soupir. L’animal en elle n’avait pas la force de se manifester. Elle ne voulait pas répondre. Pourtant l’homme persistait à la regarder. Son regard insistant la dérangeait.

Elle reposa sa tête contre les grilles, elle se trouvait à l’opposé de son interlocuteur. Elle n’aimait pas parler d’elle. Elle détestait la proximité avec les gens. Mais dans une telle situation, elle n’avait pas d’autres choix que de lui répondre ou de l’ignorer. Après de longues minutes, elle plongea de nouveau son regard ambre dans ceux de l’individu.

-La notion de malheur et de bonheur dépend de l’importance que l’on peut mettre en notre existence… Peut-on dire que le malheur mène dans une cage telle que celle-ci ? Je suis là. C’est tout ce qu’il faut retenir. Le reste n’est que détails…

Sa voix faible transpirait la fatigue accumulée de son corps et de son esprit. Elle parlait cependant avec un certain aplomb qui lui redonnait un peu de son éclat. Elle esquissa alors un petit sourire en ajoutant simplement.

-Me libérer en échange de mon histoire ? Voilà un chantage qui enlèverait ma liberté d’esprit. Je préfère de loin qu’on emprisonne mon corps, plutôt qu’on prenne en otage mes secrets…

Elemiah revint alors au silence, remettant son visage dans ses genoux pour ne plus avoir à affronter le regard de l’homme. Un bruit familier attira alors son attention. La clef qu’on tourne dans une serrure. Elle releva alors la tête pour voir la grille de sa cage s’ouvrir. La louve montra de nouveau les crocs en voyant un homme en armure s’avancer vers elle. La louve n’eut pas la force de se lever pour lui faire face. Ni de l’attaquer.

Le soldat l’attrapa par la nuque. La privant d’air, autant qu’il le pu. Elemiah tenta de le repousser avec ses mains mais ce dernier lui enfila rapidement une sorte de collier en cuir sombre. Il la souleva ensuite sans aucune gêne et la tira dehors. La foule s’écarta en poussant des petits cris surprit face à l’action du soldat. Il la jeta à terre en tenant fermement une laisse accroché au collier. Elemiah ne poussa aucun cri alors qu’on put entendre quelque os craquer. La neige continua à tomber sur son corps. Alors qu’un cercle se forma autour d’eux, l’esclavagiste se posta devant la foule.

-N’ayez pas peur, cette ‘chose’ ne vous fera aucun mal. C’est une belle femelle.

L’homme s’avança alors vers elle pour lui attraper les cheveux pour qu’elle relève la tête. Il lui ouvrit la bouche pour faire voir la mâchoire intacte de la belle sauvage.

-Elle possède une dentition parfaite, en pleine fleur de l’âge pour la reproduction. Elle peut vous servir pour de multiples tâches. Vous défendre sous sa forme de Louve.

Il attrapa alors une petite fiole verte qu’il avait dans sa poche, et la souleva aux yeux de tous.

-Elle vous sera vendue avec un élixir d’obéissance. Avec ce poison impossible qu’elle vous désobéisse, elle sera liée à vous par un lien magique puissant et fort.

Elemiah poussa un grognement inhumain, sortant du plus profond de ses entrailles. Elle n’était pas la bête de foire que les gens applaudissaient. Le grognement en fit reculer quelques-uns, alors que sa respiration s’accéléra. Son cœur battait de plus en plus fort dans sa poitrine. Ses yeux sombres scrutèrent les Ashnardiens. Le soldat tira de nouveau sur la chaine pour qu’elle se calme. Elle était accroupit son corps allaitant avec peine. Il posa une main sur son épaule pour qu’elle ne puisse pas se relever. La Lycanne montra les crocs. Son visage emplit de colère pour décourager tout acheteur.

L’acheteur reprit de plus bel son beau discours.

-Allons Messieurs Dames, n’ayez pas peur. J’écoute vos propositions. Qui sera l’heureux acheteur de cette belle créature ?


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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: vendredi 23 octobre 2015, 19:32:38 »


"Non, je ne répondrai pas. Je ne veux plus répondre. Qui que je croise. Je resterai silencieuse. Je ne veux plus avoir peur. Je veux..."

*Tu vas te taire? Laisse moi faire. Tu es faible sans moi, ne l'oublis pas. Tu es une petite poussière que je souffle sans mal. Eclipse toi. Rentre dans ce confort qui te sert de solitude.*

Alors que son corps continuait de se soulever frénétiquement; le loup observait. Attentif au moindre mouvements de l'inconnu. Il était prêt à lui sauter à la gorge si ce dernier tendait la main vers eux. Ils étaient seuls. Seuls envers leur monde. Unique. Il riait. C'est quoi qui le faisait rire? L'animal serra les dents sous l'apparence d'Elemiah. C'était sur il ne l'aimait pas, ce personnage venant tout droit de nulle part ne lui inspirait pas confiance. Le rire se mêla alors au tonnerre. Lorsque sur de lui il posa la question. Voulait-on savoir qui il était? Leur montrer? Le loup recula d'un pas pour poser son pied en appuis. Il pouvait l'atteindre en une fraction de seconde, se transformer en bête pour lui arracher son sourire. Ce qui suivit le fit grogner de plus belle. Un magicien?

 En une fraction de seconde l'homme qui se tenait en face de lui changea de forme. Il prit alors l'apparence de plusieurs espèces le temps d'un souffle. La bête fronça les sourcils en poussant un grognement entre la crainte et l'avertissement. La pluie elle, continuait à suivre son court et coulait le long de son corps en une danse langoureuse et sensuelle. Lorsqu'il eut finit son tour de passe-passe, le loup ne semblait pas des plus intimité. Il pouvait se changer en toute sorte de chose? Soit. Il avait la maitrise, lui avait la rage. La rage et la fureur ont souvent prouvé que mises ensemble, elles pouvait être comparé à des bombes. Eradiquant leurs ennemis. Les massacrants de toutes part.

Le loup respirait toujours très fort. La semi-transformation était un acte qui lui demandé beaucoup d'énergie. Mais ils n'avaient pas d'autre choix, sans la bête elle risquait bien pire qu'un viol. Même si l'individus affirma le contraire. Un masque aux couleurs étrange apparu alors que l'homme le menaça en disant qu'il devait le craindre, le Loup ne pu retenir un rictus bien cinglant. Il allait le tuer. Lui aussi, et même si la lune masquait son regard sombre, c'était dans son âme qu'on pouvait lire toute sa folie. Il devait le craindre? La voix de l'homme semblait calme, mais il ne voyait que mépris.

Il claqua une nouvelle fois des dents alors que 'le magicien' déboita son bras comme on le ferait sur un pantin. Il lui tendit. Il voulait montrer quoi? Qu'il était vendu en pièce détachées? Le loup montra alors ses canines encore pleines de sang. Le corps d'Elemiah semblait pourtant si inoffensif. L'animal la dépossédé de ses moyens, il ne s'était pas encore transformé mais se n'était qu'une question de temps maintenant. L'homme continua à lui tendre son membre, comme s'il aurait souhaité qu'il morde. Il renchérit, toujours avec la même voix qui commençait à exaspérer l'animal.

« Rentre chez-toi et laisse la… tu vas définitivement abimer sn corps à la posséder de la sorte. Recule et laisse-lui la place ou je crains que cela ne finisse mal…car si elle souffre tu souffriras, n’est-ce pas ? Si je me retrouve à te blesser tu te blesseras autant qu’elle !  Alors laisse la place et va-t’en au moins pour ces quelques instants. Laisse-la parler si tu tiens à ce corps un tant soit peu. Et ne me force pas à te montrer que j’ai raison… ne me force pas à te montrer qui de nous deux domine vraiment la situation… car tu n’as pas un corps assez fort pour me défier… maigrelette, trop fine, pas de muscles un tant soit peu développés… c’est à peine si elle doit pouvoir porter une buche pour le feu sans se trainer pathétiquement…. Tu vas la briser et tu seras bien avancé… mais si tu y tiens, essaye donc de me faire subir le même sort qu’à cette chose… et je vais rire.»

Un rictus plus noir que les précédent explosa. Le loup serra la mâchoire avant de répondre, toujours avec cette voix sombre et caverneuse.

-Crois-tu avoir la science infuse Monsieur le Magicien? Tu crois que je vais me soumettre à tes ordres simplement parce que tu menaces de nous faire mal? Alors dis-toi bien une chose... Je suis chez moi! Je suis chez moi tu entends?! Je ne souffre d'aucun mal, si ce n'est celui de devoir supporter tes suppliques. Je ne suis pas un Dieu, ni un Démon. Je ne possède pas des pouvoirs incommensurables qui me feraient dire que j'écraserai le monde entier. Je te l'accorde, je ne suis pas la créature la plus puissante qui existe. Mais j'ai quelque chose que vous autres 'Héros sauveurs' n'avaient pas... Je possède la volonté. La volonté de me battre contre des tyrans de ton espèce! Contre ceux qui se croient plus haut que le ciel! Epargne moi tes sérénades et retourne chercher des corps qui t'admirent!"

Il avait finit par crier. Aussi fort qu'il le pu. Cassant le silence de la nuit. Son visage se déforma pour tirer vers la colère. Il parlait trop et ce bavardage commençait à lui taper sur le système. Alors qu'il recula encore d'un pas, ne supportant plus la présence de l'homme. La transformation s'opéra.  Le corps d'Elemiah se déforma petit à petit pour laisser place à un immense loup blanc, il n'était pas le plus grand de son espèce, mais il était rapide. Ses babines se retroussèrent en direction de l'homme. Un filet de bave coula alors de sa bouche. Il aurait pu faire peur à n'importe quelle créature. Lui faisait-il peur? Ses yeux ambres étaient presque entièrement recouverts par ses pupilles noires. L'animal baissa la tête, prêt à bondir. Il communiqua alors par le pouvoir de la pensée.

*Viens jouer avec moi, Magicien.*

Sans rien ajouter le loup se tourna. Il se mit à courir aussi vite que possible en direction de la foret qui les entouraient. Ses pates s'enfoncèrent dans le sol humide. Le village semblait désert et aucune ombre ne viendrait les déranger. Le loup accéléra pour atteindre la lisière. Son cœur battait de plus en plus fort, il fallait le fatiguer. La vitesse serait son allié. L'animal ne se retourna pas. Il traça droit dans la pénombre de la nuit.

Sa course était des plus folle, il ne pensait plus à rien. Il se sentait plus libre qu'un feuille volant au mois de novembre. Il huma la fraiche odeur de la nuit. L'eau qui roulait sur son pelage était des plus plaisant.

*On l'a semé, calme-toi.*

Le loup se parlait à lui même, tentant tant bien que mal de calmer son cœur qui battait la chamade dans sa poitrine. Le loup regarda rapidement autour de lui en dressant ses oreilles pour entendre des bruits. Des pas. Quoi que se soit qui aurait pu le mettre en danger. Sa truffe renifla l'air. La pluie avait cessé. Il reprit alors une marche plus lente en direction du centre de la foret. La nuit était totale et s'il n'avait pas été un loup, il n'aurait pas pu voir à plus de cinq mètre. Il continuait à être sur ses garde. Sentant que le plus dur était à venir...



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Les terres sauvages / Re : L'Apogée des Sens-Chapitre I
« le: vendredi 16 octobre 2015, 15:43:20 »


*Du sang ! Laisse-moi sortir ! J’vais me le faire !*

Elemiah ferma les yeux. La pluie lui fouettait le visage avec une force plus soutenue. Dans le tonnerre de la nuit, elle n’entendit pas ce qui se passait autour d’elle. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, une ombre était apparue. Aussi grande qu’un titan, allant frôler les deux mètres de haut. Mais la pénombre était totale et sous cette capuche sombre elle arrivait à peine à distinguer les formes de l’étranger qui s’était joint à la fête. La louve sentit alors que les assaillants lâchèrent prises les un après les autres. Il venait donc l’aider ? Combien de personnes serait venues l’aider alors qu’il aurait simplement pu profiter de la situation. L’homme à la cape les fit tomber un à un, alors qu’elle se redressa difficilement ses coudes pour les apercevoir. Il était rapide. Silencieux.

Elle tenta de plisser les yeux pour mieux distinguer la scène, mais en une minute le violeur était prit au piège. La pluie continuait à faire sa route, mouillant entièrement le corps d’Elemiah, ses cheveux tiraient vers un noir sombre. L’homme à capuche la ramena au sol. Elle ne comprit pas vraiment comme il avait fait pour aller si vite, elle n’arrivait pas à le suivre. Il l’attrapa alors par la nuque. Son souffle se coupa. Le contact… Elle eut un long frisson. Comme si un filet d’électricité lui traversait le corps.  L’espace d’un instant elle se sentit pétrifier, comme déposséder d’elle-même. Entre la peur et l’agonie. Son cœur battait moins fort dans sa poitrine. Elle ne sentait plus la pluie. Elle avait les yeux rivés sur cet homme sans visage. Alors il continua d’une voix calme à la limite de la tendresse.

« Si faible… incapable de se défendre…. Pauvre petite chose… »

Elemiah déglutit difficilement, elle tenta d’ouvrir la bouche pour répondre. Elle une petite chose ? Le Loup gronda de plus belle pour se manifester dans son esprit.

*Tu vas voir où j’vais te l’mettre le sans défense, robin des bois de mes deux. Lâche-nous et je t’égorge. Laisse-moi sortir bordel ! J’vais lui montrer comment font les incapables.*

Elemiah laissa le loup parler en elle, mais sans un minimum d’espace elle ne pouvait pas le laisser sortir. Elle sentit alors que l’homme poser un objet en métal dans sa main. Son cœur battait la chamade alors qu’il lui tenait toujours la nuque. Elle serra la lame fortement dans sa main. Sentant alors son sang couler dans ses veines plus rapidement.

« Et maintenant que la faible petite chose dispose d’une arme, aura-t-elle le courage d’émasculer son violeur ? Ou allait-elle encore faire aveu de faiblesse ? »

Elle serra les dents. Sentant que l’animal en elle bouillonnait d’impatience. Il voulait sortir à tout prix. La main de l’homme toujours sur sa nuque. Ses pupilles se dilatèrent, c’était le moment. Elemiah leva la dague et d’une coupe franche entailla la main de l’homme le plus profondément qu’elle le pu. Des filets de sang giclèrent jusqu’à son visage et son sein découvert. Elle n’était plus, elle-même. C’était le loup. La bête. L’animal. L’étranger lâcha prise. Ses tendons à moitié découpés. Elle se releva instantanément. Comme si son corps avait était possédé par une force qui la dépassée. Elle s’avança vers l’homme qui avait certainement les deux jambes cassées et l’attrapa par la nuque. Ses yeux ambre étaient à présent totalement noirs. Les yeux du loup. Elle l’agrippa par la gorge et serra aussi fort qu’elle le put. Sous les gémissements de l’homme, elle parla d’une voix rauque, semblant sortir de ses entrailles.

-Tu voulais me fourrer quoi ?

Avec son autre main elle attrapa férocement le morceau qui lui servait d’organe reproducteur. Elle serra le plus qu’elle put. Cette cruauté qui était propre à l’animal n’avait aucune limite. Il voulait du sang. Il voulait du massacre. Le couteau que lui avait donné l’homme à capuche était alors à ses pieds. Elle ne l’utiliserait pas.

-Alors mon joli, on sort seul ?

Un sourire sadique et froid se dessina sur ses lèvres violacées par la froid. Un sourire qui laissa découvrir des canines acérées. Il ne fut pas plus d’une seconde pour qu’elle presse sur le sexe de ce dernier. Ses couilles explosèrent en un cri de terreur l’homme hurlait. Alors qu’Elemiah ramena le bout de charpie dans le fond de sa gorge. Il saignait abondamment. Son entre jambe n’était plus qu’une absence de masculinité. Elle enfonça autant qu’elle pu les morceaux de sexe qu’elle avait dans sa main. Toujours l’autre main sur sa nuque pour l’empêcher de faire tout mouvement. L’homme était à présent dans un semi-coma, traumatisé par la scène et surtout sous le coup de la douleur. Elemiah amena alors ses doigts à sa bouche pour lécher le sang qui en dégoulinait.

-Tu vois, je me demandais vraiment quel goût tu avais…

Elle serra de plus belle sa main contre sa nuque.

-…Et t’as vraiment le gout de la merde.

Sans demander son reste, elle ouvrir la gueule et attrapa la nuque de se dernier. Se délectant du sang qui giclait dans sa bouche. La sauvagerie qu’elle mettait n’était pas humaine. Elle n’était plus humaine à ce moment là. Elemiah lui arracha la chair autant qu’elle le put. Puis laissa tomber le corps à terre. Son buste se soulevait de façon frénétique. Elle était comme possédée, sa respiration lui brulait les narines. Son visage était recouvert de sang, sa bouche bavait de ce liquide poisseux et la pluie n’arrangeait pas les choses. Laissant le sang couler le long de son corps. Elle se retourna alors pour chercher l’homme à capuche. Ses yeux étaient toujours emplit de cette haine. Ils étaient toujours aussi noirs que les enfers. Ses crocs toujours en évidence, et sa voix plus rauque que celle d’un démon s’échappa de ses lèvres.

-T’es qui toi ?

C’était le loup qui parlait et le corps d’Elemiah subissait des petits assauts sous le coup de la violence de la scène.


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Dictature d'Ashnard / Ephémère et Insignifiante [Acte I]
« le: vendredi 16 octobre 2015, 04:16:11 »


L’hiver faisait des ravages à Ashnard. Plusieurs morts étaient à déplorer. La ville était recouverte d’une épaisse couche de neige qui cachait entièrement les pavés sombres de la cité. Les habitants avaient troqué leurs habits légers contre de grosses fourrures. Le temps semblait s’être arrêté en son propre cœur. Rares étaient ceux qui osaient affronter le froid. Sous ses airs de ville fantôme, la cité ne perdait rien de sa prestance. Imposante et gigantesque, semblant surgir du sol tel un volcan en irruption. Cette cité aussi riche que son passé avait aussi beaucoup de secrets et de légendes à son actif. Les nuages cachaient de nouveau le soleil. Ashnard cité de la terreur, toi qui mange les rêves de tes pauvres mendiants. Tu es Lucifer dans son plus bel apparat. Tu mens. Tu te caches. Tu embrasses des éternités que tu n’atteindras jamais. Chaque voyageur qui visitera ton cœur tentera d’enlever le venin qui t’empoisonne, mais le poison est présent depuis trop longtemps. Il commença alors à neiger sur ton corps qu’on croyait vierge. Les flocons se couchèrent dans tes rues pour trouver le repos d’un voyage si long. Tu ressembles à une marier qu’aucun homme ne voudraient épouser. Une veuve blanche cachant un démon terrifiant. Ashnard… Souffres-tu ? Crois-tu en une forme de rédemption ? Tu as signé ton arrêt de mort en pactisant avec le Diable et aujourd’hui tu n’oses plus te regarder dans le miroir. Pourtant dans ton œil de Crystal chacun peu lire l’espoir.

Un espoir que tu ne donneras pas aujourd’hui. La journée battait son plein, les Ashnardiens allaient faire leur devoir. Alors qu’une pancarte en attirait plus d’un :





Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)


Le papier avait était déchiré à plusieurs endroits. Certains passaient devant comme si elle n’avait jamais exister. D’autres, avec plus d’attention prenaient le temps de lire en comptant dans leur tête combien d’argent pouvaient-ils miser. Loin des ruelles dans une boutique beaucoup plus miteuse que la moyenne, dans une ruelle peu fréquentable on se préparait déjà. La vente était prévue en fin d’après-midi et le gérant se frottait déjà les mains, en imaginant combien il allait bien pouvoir récolter cette fois-ci. Il s’appelait Igor Venhir, c’était un vendeur d’esclave compétent et reconnu. Pourtant malgré son succès grandissant, il avait tenu à rester dans la première boutique qu’il avait achetée. Alors qu’il pourrait s’acheter un palais, voire deux, c’était un homme superstitieux et il était convaincu que c’était cet endroit qui avait fait sa fortune. Il s’avança alors vers les cages de ses ‘bêtes’ en leur adressant un beau sourire.

-Mes chers petits, cet après midi vous allez me rendre plus riche que je ne le suis déjà.

L’homme portait une longue barbe blanche, avec des yeux globuleux. Il s’approcha alors d’une cage un peu plus grande que les autres. Il posa ses mains sur les barreaux en observant le spécimen qui grelottait à l’intérieur. Il lui adressa le plus beau sourire qu’un avare peu faire devant un tas de pièce.

-Surtout toi ma jolie…

Il marqua une courte pause, alors que le corps se recroquevilla un peu plus sur lui.

-N’ai pas peur ma belle tu seras bientôt sortit de cette cage… Pour en retrouver une autre !

Le vieillard éclata de rire devant cette blague, que seul un marchand d’esclave pouvait comprendre. Il tapa une dernière fois sur les barreaux en criant avant de fermer la porte.

-Je vais devenir plus riche que l’empereur !

La porte claqua laissant un grand silence derrière lui. Plus aucune des créatures n’osèrent parler. Il y avait environ une dizaine de caisses, regroupant toutes races confondues. Tous dans un état assez pitoyable. Le spécimen dont parlait le vieillard donna un grand coup de pied dans l’écuelle en porcelaine qui contenait de l’eau. Elle explosa en mille morceaux. Alors des yeux ambre se découpèrent entre des cheveux blancs et gris. Le spécimen… Elemiah. Elle serra les dents. Etre vendue comme un vulgaire morceau de pain. Son visage retomba entre ses genoux, elle avait tenté de s’échapper. Mais depuis combien de temps était-elle ici ? Enfermée comme un animal ? C’était un animal. Son ventre se noua malgré elle, voilà plusieurs jours qu’elle refusait de se nourrir et que le vendeur avait fait appel à des renforts pour la forcer à s’alimenter. Son corps était couvert d’un mélange d’ecchymoses et de cicatrices. Qu’on lui avait infligé et qu’elle s’était faite.

Depuis la grande purge de l’Empereur, les Lycan avaient été ravagé. Dans l’Histoire ils avaient servit de soldats pour l’armée Ashnardienne. Aujourd’hui ils n’étaient que les reliques d’une race appartenant au passé. Ils étaient très peu nombreux et une femelle Lycanthrope était une aubaine pour reproduire cette espèce où simplement parce qu’elle était plutôt jolie. Malheureusement son corps était encore plus maigre qu’à son habitude. Ses côtes dépassaient nettement de son buste, ses seins déjà petits l’étaient encore plus. Ses joues étaient creuses, son teint livide, ses yeux absent et ses cheveux luisant de sueur. Ses lèvres sèches craquelaient de toutes parts. Alors qu’en habits on l’avait seulement vêtu d’une tunique beige attachée avec un simple cordon. L’habit standard des esclaves.


-Allez ! Debout !

Un cri tira alors la Louve de son assoupissement. Un homme en armure ouvrit la cage. Il l’attrapa fermement par le bras pour la faire sortir. Elemiah du se rattrapa au bras du garde, tant ses jambes étaient engourdit. Elle ne pu faire plus de deux pas, alors l’homme la souleva sans ménagement pour la mettre à l’arrière d’une chariote avec des barreaux comme on voit dans les cirques. Chaque créature avait sa propre cage sur roulette et le cortège s’en alla dans les rues.

Elemiah posa sa tête contre les barreaux, profitant de l’air frais sur son visage. Elle regardait les flocons de neiges tomber dans la rue. C’était un prodigue de la nature. Elle ne sentait pas le froid, tant l’air lui faisait de bien. Elle était assise dans un coin de la cage alors qu’ils arrivèrent sur la place. Les caravelles ouvertes se placèrent en rond pour que les clients puissent bien circuler entre les créatures. Il y avait déjà du monde et Elemiah se décida à fermer les yeux. Ses yeux ambre. Son air imperturbable alors que les autres « Monstres » se dandiner pour qu’on les achète ou menaçaient les passants en les insultants de toutes sortes de nom. Igor prit enfin la parole.

-Approchez Ashnardiens ! Venez découvrir les merveilles du monde de Terra, Sirène, Centaure, Elfes… Ne soyez pas timides, il y en aura pour tous les gouts !

Elemiah sentit alors une présence s’avancer vers la cage, Igor posa sa main sur un des barreaux. Si elle avait eut la force de lui arracher la main… Elle était convaincue qu’il bourrait leur viande de sédatifs pour que les créatures restent un minimum calme. Il cria alors plus fort.

-Et en exclusivité ! Spécimen des plus rares ! Races aujourd’hui presque éteinte ! Une LYCAN ! Pour vous et uniquement pour vous !

La foule se rua alors vers la cage, Elemiah se redressa, en sentant le loup bouger dans son esprit. Les ‘Clients’ bougeaient alors la cage en criant ‘Transforme-toi’. La louve montra alors simplement les crocs, des canines bien assérées, en signe d’avertissement et en émettant un petit grognement inaudible. Elle avait peur. Ses pupilles se dilatèrent, mais elle n’eut pas la force de se soulever pour les menacer. Elle se contenta d’observer les passant qui passaient leurs mains à travers les barreaux pour la toucher.


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