Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Ciara Torelli

Pages: [1]
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Le quartier de la Toussaint / Re : Let's have some fun (Overlord)
« le: dimanche 18 novembre 2018, 21:38:55 »
Elle n'avait guère eu le loisir de s'entraîner, mais son instinct la guidait. Ses prunelles mordorées ne quittait pas le regard du démon, tandis que sa gorge se faisait accueillante. Que ses lèvres se serraient avec entrain autour de son sexe rigide, que sa langue entreprenait de découvrir la moindre parcelle de sa peau lisse, guettant chaque réaction pour savoir ce qui lui plaisait le plus. Oh, elle se sentait enfin complète, enfin elle-même, à présent. A sa place. Aux pieds de son amant, à l'aspirer au fond de sa gorge, à le sentir réagir sous ses doigts.

Elle ne résista pas alors qu'il attrapait ses cheveux d'une main, qu'il s'extrayait du fourreau de ses lèvres. Oh, elle en voulait plus, mais... Mais ce n'était pas à elle de décider. Il était le maître, elle n'était qu'une démone. Issue d'une maison majeure, influente, mais pas royale. Elle devait le servir, et pas l'inverse. C'est à regret qu'elle le laissa s'échapper, mais un petit gémissement lui échappa, heureuse qu'il ne s'écarte pas. La hampe lubrifiée contre sa joue, la brunette se laissa dévêtir joyeusement, sa langue allant découvrir les bourses qui étaient à sa portée. Ses lèvres les aspiraient délicatement, gourmandes. Le craquement du tissu qui cédait lui était égale. Sa part humaine aurait protesté, c'était son uniforme de travail. Mais pas Ciara-la-démone.

Elle gémit de plus belle quand la voix de l'Overlord résonna à nouveau dans son esprit. Il était si bon, avec elle. Il la pardonnait. Elle était prête à tout pour lui plaire. Son corps frissonnait. Sa poitrine, à présent à l'air libre, se dressait avec arrogance dans la nuit. Ses mains agrippaient ses hanches avec ferveur. Ouvrant la bouche pour le remercier, délaissant ainsi les bourses humides de salive, elle ne put que l'accueillir à nouveau, ravie.

Même s'il lui avait demandé son avis, elle aurait acquiescé vivement. Elle aurait été jusqu'à le supplier. Car c'est là qu'était son devoir. Plaire à son maître.

Ses mains caressent son corps. Elle ne semble pas sentir le bitume contre ses genoux nus. Ciara est comme ailleurs, accompagnant les coups de reins de plus en plus amples grâce à de petits mouvements de tête. Ses lèvres glissent, coulissent sur le sexe luisant, le lustrant, l'aspirant, le cajolant. Une mains descend, caressante, et vient presser délicatement les testicules.

Elle ne réfléchit pas, Ciara. Elle vit. Elle subit avec joie. Incapable de déglutir -du moins pas sans déclencher son réflexe laryngé-, elle sent la salive qui, par moment, coule au coin de ses lèvres. Elle lève les yeux, un regard empli d'adoration, vers l'Overlord. Elle veut lui plaire, par tous les moyens. Mériter son pardon. Prouver sa dévotion. Et elle y met tout son cœur, ses gémissements s'écrasant contre la chair mâle qui emplit sa bouche, sa gorge.

Son corps tremble à nouveau. Mais de pur ravissement. Il daigne l'honorer de son membre royal. Sa peau s'hérisse d'une légère chair de poule, et elle creuse un peu les reins, redressant la poitrine, écartant les cuisses. La petite jupe noire, très courte, trop courte, dévoile ses cuisses d'albâtre. Elle écarte un peu plus, et il peut voir son tanga noir, plus foncé contre ses lèvres intimes, preuve de son plaisir à se faire pardonner. Ses prunelles l'implore de se laisser aller. De la baiser, comme il a dit. Elle ne rêve que de le sentir vigoureusement en elle, au fond de sa gorge. De le goûter, lorsqu'il la remplirait de sa royale semence.

Mon Roi, songe-t-elle. Et Irma approuve.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Let's have some fun (Overlord)
« le: dimanche 18 novembre 2018, 17:09:53 »
La brunette ferma les yeux en sentant la main caresser ses cheveux. La démone adorait cette sensation. L'humaine ne voulait pas ressembler à un petit chien docile. Cette lutte de tout instant paralysait presque le corps de Ciara. Les mots du démon emplissaient son esprit, faisant se hérisser la part humaine qui combattait farouchement. Elle aurait tant voulu que ses parents soient là, qu'ils lui disent que ce n'était rien que quelques prières ne pouvaient éloigner... Mais ils n'étaient pas là. Ils l'avaient trahie, ils lui avaient menti, elle était partie. Elle était seule, face à son promis, seule, face à son destin.

La part humaine réussi à raidir les épaules, alors qu'elle sentait un changement dans l'air, alors qu'en rouvrant les yeux, elle ne voyait plus qu'un membre viril devant elle. Une exclamation -non pas choquée, mais surprise- lui échappa. L'envie de plaire au démon était omniprésente en elle, et l'humaine luttait d'arrache-pied pour ne pas bouger, pour ne pas s'avancer en ouvrant la bouche. Pour ne pas venir cueillir cette gourmandise entre ses lèvres purpurines, comme le désirait la démone. Celle-ci au contraire, luttait pour ne pas reculer, pour ne pas s'enfuir à toute jambe, comme le voulait l'humaine.

Irma restait silencieuse, cette fois. Le Maître avait parlé. Il souhaitait que l'humaine résiste, qu'elle comprenne que toute fuite était inutile, qu'elle sache qu'elle ne pourrait rien changer. Que c'était écrit. Que c'était inscrit dans ses gènes. Pour la première fois depuis longtemps, Irma se faisait oublier.

Qui, de la foi ou de la luxure, serait plus forte ? Les prières récitées avec ferveur dans l'esprit humain ne semblaient pas repousser la tentation de la démone. Ciara crispa les doigts contre le sol, griffant le bitume de ses ongles manucurés. Elle tremblait. La lutte était intense. Et quand la voix de l'Overlord retentit à nouveau dans la nuit, quand elle résonna dans la ruelle, le corps féminin sembla s'arquer, tiraillé entre l'envie de fuir, et celle de s'approcher, de demander pardon. L'influence démoniaque lui fit sortir la langue, tenter de laper cette sucrerie virile face à elle.

Et finalement, la nature profonde de Ciara fut la plus forte. La voix humaine se raréfia, comme muselée. Vaincue. Presque disparue. Mais vingt-cinq ans d'éducation humaine, de foi religieuse, ne s'effaçait pas comme ça. Si elle paraissait avoir abandonné, elle n'avait pas dit son dernier mot. Mais elle reprenait des forces. Lutter ainsi, sans y être préparée, ça l'avait épuisée. La démone contrôla donc son corps, totalement, et un soupir soulagé quitta ses lippes.

« Ainsi que vous l'ordonnerez, maître, souffla-t-elle d'un ton rauque, comme si elle avait crié sans interruption jusqu'à s'en casser la voix. Je vous suis dévouée. Je suis terriblement contrite de... De cet échec. »

Et comme elle en rêvait, comme son corps la poussait à faire, elle ouvrit la bouche, happant l'extrémité du membre à sa portée, suçotant, lubrifiant de sa langue agile. Comme si, finalement, ce n'était que l'issue naturelle de cette confrontation. Une sensation de chaleur se diffusa dans tout son être, à mesure qu'elle avançait la tête, soumise, et qu'elle offrait l'écrin brûlant de sa gorge à son maître démoniaque, à son promis, son époux. Sa langue flirta délicatement avec, jouant contre la peau douce qui plongeait entre ses lèvres. Elle aspirait, elle serrait les lèvres, et ses mains s'agrippèrent aux hanches de l'Overlord pour se maintenir, pour ne pas défaillir. Il lui semblait avoir attendu ça toute sa vie. Et, enfin, elle le faisait, elle se soumettait, elle s'offrait.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Let's have some fun (Overlord)
« le: dimanche 18 novembre 2018, 15:24:36 »
L'Overlord, c'est l'Overlord, marmonnait en boucle Irma, dans sa tête. Ciara ne bougeait pas. Elle voulait fuir, elle voulait se retourner et courir au bar. Elle voulait se prosterner et baiser les pieds de l'être face à elle. Elle ne savait pas ce qu'elle voulait. Elle était tiraillée entre deux côtés distincts de sa personnalité, de son essence. Celle qui avait grandi en tant qu'humaine, et celle qui était instinctivement démoniaque. En résultait ce blocage de ses muscles, de son corps. Cette crispation de ses doigts sur l'arme, cette raideur dans la nuque, dans les épaules. On dit toujours que les humains ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas. La part humaine de Ciara, même si elle n'était que psychologique, avait effectivement peur de cette situation. Peur de découvrir cette autre partie d'elle, physiologique, qui s'échauffait, qui s'éveillait face à l'Overlord.

Et il reprit la parole, mais dans sa tête à présent. Irma se répandait en Ô Maître, sans fin, telle une litanie. Mais Ciara, elle, restait muette. Autant dans sa tête que dans la réalité. Non. Il ne pouvait pas. Elle avait prit un coup sur la tête ce soir, ça devait être ça. Elle avait glissé sur une flaque de bière derrière le comptoir, et elle s'était cognée, assommée. Et elle rêvait. Oui, c'était une bonne explication. Ce ne POUVAIT PAS être réel. Son sang qui s'échauffait, ces fourmillements dans son ventre, ce n'était que des hallucinations.

Ses mots résonnaient dans son esprit, couvrant la voix d'Irma, couvrant ses propres pensées. Lorsqu'il déclina son nom, ce nom qu'elle avait lu dans les dossiers de son père, ce nom qui revenait parfois dans ses rêves... Ce fut comme... Comme s'il déchirait effectivement quelque chose. Un voile de secret qui entourait sa vraie nature. Comme s'il libérait la part démoniaque de son être. Cette part qui enfla, encore et encore, cherchant à étouffer le côté humain que les Torelli avaient réussi à lui inculquer au cours de toutes ces années.

Quelque part, une cloche sonna. Quatre fois. Quatre heures du matin, exactement. Mais ces cloches ne provenaient sans doute pas que du plan terrestre. Elle les entendait dans sa tête, comme si... Mais oui, comme si c'était un jour de fête. Elle était née exactement vingt-cinq ans plus tôt. Et elle lui était promise. A lui. A l'Overlord.

Elle s'arracha de cette torpeur en secouant la tête, son côté humain luttant pour ne pas se faire submerger par sa nature démoniaque. Elle voulait résister, lui cracher que les mariages arrangés n'étaient plus courus, de nos jours. Mais elle protestait dans sa tête. Comme si elle était détachée de son corps qui, lui, s'agenouillait lentement face à l'ombre géante. Face à... Son maître ? Son promis ? Nooon, voulut-elle hurler. Mais les phrases qui quittèrent ses lèvres furent tout autres. Des phrases qui semblaient rituelles, ancrées en elle, et qu'elle récitait avec ferveur.

« Moi, Ciara, de la maison Troy, promise par le sang et par le serment, jure allégeance à l'Overlord, maître de la Tour Infernale, commandant d'armées impies, conquérant de mondes, dictateur infernal, mon fiancé, prononça-t-elle d'une voix basse, chaude et veloutée. Je jure de vous servir, de régner à vos côtés, de vous donner une descendance digne de vous. Je jure de- Sa voix s'interrompit un instant, et prit un ton plus aigu, plus paniqué, moins posé. Non, non, non ! Je suis Ciara, Ciara Torelli... »

Elle secoua la tête. La voix désincarnée d'Irma s'était tue alors qu'elle prononçait son serment. Mais toutes ces années à se prétendre humaine laissait des traces, et sa psyché se rebellait, cherchant à contrer cette nature maléfique qui reprenait ses droits. La courbure de sa nuque se modifiait, alors qu'elle relevait la tête en semblant lutter contre un poids écrasant. Ses prunelles défiaient à nouveau le tyran, même si le reste de son corps ne réclamait que l'abandon.

« Je ne veux pas-, commença-t-elle, terrifiée, furieuse. Je suis-, reprit-elle soumise. Laissez-moi, arrêtez... Prenez-moi... Partez... »

Son être désirait plus que tout enfin sentir le contact de son promis contre sa peau, mais son esprit rechignait. Elle frissonnait, impatiente, terrifiée. Des images incompréhensibles flottaient dans sa tête, sans doute envoyées par Irma, alors qu'elle essayait de se concentrer sur sa vie humaine, simple, réelle.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Let's have some fun (Overlord)
« le: dimanche 18 novembre 2018, 00:56:36 »
Un bruit de pas lourd la fit sursauter, s'arrêter. Son cœur s'emballa. Il est là, affirma la voix dans sa tête. Ta gueule, Irma, songea-t-elle machinalement. Irma. Oui, elle avait donné un nom à cette voix qui empoisonnait parfois son esprit. Elle ne savait pas de qui il s'agissait, elle ne savait même pas si c'était un homme ou une femme. Mais puisqu'elle ne parvenait pas à s'en débarrasser, il fallait bien qu'elle lui donne un nom. Irma, donc. La faute à la télévision. Un ricanement, tout aussi désincarné que la voix, lui répondit. Elle secoua la tête, et reprit sa marche. Le pas un peu plus vif, peut-être, elle dardait un regard méfiant autour d'elle, les épaules tendues, la main crispée sur son sac. Puis, dans son sac, à mesure que les pas semblaient se rapprocher. Les doigts serrés sur la crosse de son arme, la barmaid restait aux aguets.

S'efforçant de discipliner son souffle, quand les bruits s'interrompirent, la brunette accéléra un peu le rythme encore. Elle n'était plus très loin de chez elle. Elle y serait en sécurité, non ? Toute relative qu'elle soit, dans ce quartier.

La voix qui rompit brusquement le silence la fit sursauter à nouveau. Ses doigts étaient crispés sur la crosse du pistolet, mais elle se retrouva comme tétanisée face à la masse qui surgit de l'ombre, les prunelles écarquillées en fixant les deux lueurs qui correspondaient sans doute au regard de la créature. De l'Overlord !, tonna Irma, dans sa tête.

Reculant d'un pas, Ciara réprima le long frisson qui remontait dans sa colonne vertébrale alors que l'être parlait de nouveau. Elle secoua la tête, ses courtes mèches brune effleurant ses pommettes.

« Prête pour quoi ? grinça-t-elle, les dents serrées. Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? »

Elle fit taire Irma, qui lui rabâchait que c'était son seigneur et maître, que c'était le grand Overlord, et pinça les lèvres. Le métal de l'arme contre ses doigts la rassurait un peu. Elle carra les épaules, sans cesser de fixer ce qui semblait être le regard de la chose -De l'Over- commença Irma, avant qu'elle ne rugisse intérieurement pour faire taire cette voix-, même si elle était obligée de lever la tête face à cette massive et immense silhouette. Etait-ce une armure qu'il portait ? Un rayon de lune avait fait étinceler quelque chose, brièvement, avant que les nuages ne vienne la cacher.

« Je suis armée, alors ne faites pas un pas de plus, reprit-elle avec morgue. Vous ne me faites pas peur, ajouta-t-elle dans un mensonge éhonté. »

Elle était terrifiée, en fait. Malgré tout ce qu'elle leur avait dit, malgré tout ce qu'elle avait pensé, qu'elle avait lu sur le sujet, elle espérait encore que ses parents avaient tort. Qu'ils étaient victime d'une espèce de maladie mentale qui les faisaient halluciner. Qu'elle-même en avait hérité, vu qu'elle entendait Irma, et qu'elle se croyait capable de faire des trucs bizarres.

Mais non. Même si elle se voilait la face, même si elle feignait d'ignorer Irma, d'ignorer cette.... Cette chaleur en elle qui semblait s'épanouir face à l'inconnu. Elle n'était pas malade. Elle n'hallucinait pas. Oh mon Dieu, songeait-elle en boucle, couvrant les protestations de la voix désincarnée. Oh putain !

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Le quartier de la Toussaint / Let's have some fun (Overlord)
« le: lundi 16 novembre 2015, 21:08:06 »
La musique était forte, ce soir. C’était une soirée spéciale, en l’honneur d’elle-ne-savait-plus quelle starlette japonaise. Pour elle, c’était une soirée comme une autre. Elle était au bar, elle faisait les cocktails. Elle se faisait draguer lourdement, elle rembarrait férocement les plus entreprenants et la musique lui cassait les oreilles à force. Elle avait commencé à dix-neuf heures. A vingt-trois heures, elle prit sa pause. Elle sortit du bar, et s’éloigna, appréciant le volume moindre pour ses pauvres oreilles. Depuis quelques temps, elle était de plus en plus sensible aux bruits. Peu avant, c’était aux goûts. Elle ignorait ce qu’il se passait. Et cette voix, qu’elle s’efforçait de mettre en sourdine, la harcelait pendant son sommeil.

Adossée au bâtiment de la rue en face du bar, Ciara se frotta les tempes, chassant un début de migraine. Elle avait encore quatre heures à tenir avant de pouvoir profiter d’une accalmie le temps de ranger et de fermer le bar. Et ensuite, elle pourrait retrouver le confort relatif de son appartement. Au moins n’était-elle pas à la rue. C’était peut-être un studio miteux, mais c’était le moins cher qu’elle avait trouvé, et elle était ainsi en sécurité. Plus ou moins. Son immeuble n’était pas réputé pour être sain, et elle vivait dans le quartier de la Toussaint après tout. On ne pouvait jamais se considérer totalement en sécurité ici.

Un coup d’œil à son téléphone lui annonça que son quart d’heure de pause se terminait. Avec une grimace d’évidente lassitude, la brunette se décolla du mur. Elle ajusta son chemisier blanc, refit le nœud avec les pans du tissu au-dessus de son nombril et tira sur sa cravate noire pour que le nœud reste bien lâche. Elle serra un peu plus la ceinture de cuir de sa petite jupe noire plissée pour éviter qu’elle ne glisse sur ses hanches sensuelles, et secoua ses pieds engoncés dans des bottines à talon noirs. C’était son uniforme de travail. Elle ne pouvait pas dire qu’elle appréciait d’être ainsi exhibée aux clients masculins du bar, surtout dans un quartier tel que celui de la Toussaint. Mais elle devait admettre que cette tenue mettait en valeur ses formes, de ses hanches pleines à sa poitrine généreuse, en passant par sa taille fine et ses longues jambes graciles. Jetant un œil à son décolleté, elle referma d’ailleurs un bouton, permettant juste d’observer la naissance de son soutien-gorge avec son décolleté. Un coup d’œil en arrière lui apprit que son tanga noir n’était pas visible sous la ceinture de la jupe, et elle soupira de soulagement.

Passant les mains dans son carré plongeant, secouant sa crinière brune pour lui redonner un peu de volume, et réajusta sa frange droite sur son front. En s’approchant de l’entrée du personnel du bar, elle jeta un coup d’œil au miroir. Son teint était un peu pâle, ce soir, attirant d’autant plus l’attention sur ses yeux maquillés de noirs et sur ses lèvres peintes avec un rouge semblable à la couleur du sang. Ses prunelles mordorées se détachaient nettement entre ses longs cils sombres. S’adressant un sourire encourageant, la belle retourna à son travail.

Le reste de la soirée fut aussi bruyant que le début. Les séducteurs invétérés étaient toujours aussi entreprenants et lourds, et Ciara les remballait toujours avec autant de morgue et d’assurance. Pas une fois elle n’avait vacillé quand ses talons avaient glissés sur le parquet mouillé derrière le bar, conséquence de la maladresse de l’une des nouvelles serveuses. Pas une fois la brune n’avait montré le moindre signe de faiblesse ou de lassitude dans sa relation avec les clients et ses collègues. Pourtant, quand enfin le bar fut déserté par la foule, elle s’autorisa à lâcher un soupir exaspéré, mais satisfait d’en avoir enfin fini avec la soirée. Maintenant, il restait à tout ranger, faire le ménage et la vaisselle et tout préparer pour l’ouverture le lendemain soir. Ciara, ayant rapidement grimpé les échelons, se retrouvait responsable de la fermeture. Et elle ne plaisantait pas avec cela.

Aussi autoritaire d’un Général Militaire, la brune donna ses ordres d’un ton sec. Si ses collègues rechignaient à bosser encore avec zèle, ils le faisaient néanmoins sous ses ordres. Elle avait réussi à acquérir un certain respect de leur part. Ses prédécesseurs étaient tous des petits tyrans qui donnaient des ordres et se prélassaient en attendant qu’ils soient exécutés. Elle, au moins, elle participait. Elle en faisait autant, voire plus, que ce qu’elle exigeait de ses collègues. En moins d’une heure, tout fut étincelant de propreté et de fraîcheur, comme si la soirée n’avait jamais eu lieu. Soucieuse, Ciara examina les moindres détails. De l’encadrement des portes aux verres soigneusement lavés. Pas une poussière ne subsistait. Pas une trace n’était visible. Ils avaient fait du bon boulot.

« Bon, vous pouvez y aller. N’oubliez pas de pointer avant. Bonne nuit, à demain. »

Elle-même alla récupérer ses affaires. Un perfecto en cuir et son sac à main. Elle fut la dernière à sortir, et verrouilla derrière elle après avoir mis l’alarme. Elle n’avait pas loin à marcher avant d’arriver chez elle. A peine trois ou quatre rues. Mais elle prit son temps, savourant la fraîcheur de la nuit et le calme relatif tant mérité. Elle n’avait pas peur de se promener seule. Son dernier agresseur se trouvait encore à l’hôpital à l’heure actuelle, à se demander s’il pourrait un jour se resservir de son appareil reproducteur et s’il pourrait avoir des enfants. Elle avait, par ailleurs, acquit une arme à feu qu’elle gardait dans son sac à main, chargée, prête à l’emploi. Aussi, se sachant aussi en sécurité que possible, elle prit le temps de flâner pour rentrer chez elle. Peut-être n’aurait-elle pas dû.

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Prélude / Re : Ciara Torelli, née de Troy
« le: dimanche 26 juillet 2015, 17:53:07 »
Les démons, c'est cool et c'est hyper swagg :3

Merci beaucoup <3

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Prélude / Re : Ciara Torelli, née de Troy
« le: dimanche 26 juillet 2015, 17:40:11 »
Merci mesdemoiselles <3

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Prélude / Ciara Torelli, née de Troy [Validatedée]
« le: dimanche 26 juillet 2015, 17:11:18 »
Identité : Ciara Torelli (de la maison de Troy).
Âge : Bientôt vingt-cinq ans.
Sexe : Absolument féminin, il n’y a aucun doute.
Race : Démone, même si elle l’ignore.
Sexualité : Hétérosexuelle confirmée.



Il était tard. La nuit était aussi obscure que de l’encre de chine. Les lampadaires étaient éteints depuis longtemps. Seule la lueur de la lune éclairait un peu les rues. Le silence était dense, seulement rompu par le bruit des talons aiguilles qui frappaient contre le bitume. Des petits pas pressés, à la limite d’une course inquiète. La jeune femme marchait en regardant régulièrement derrière elle. Elle avait l’impression d’être suivie depuis qu’elle était sortie de la boîte de nuit.

Ses grands yeux mordorés étaient assombris par l’inquiétude, tandis que ses traits se tendaient par l’appréhension. Mais elle ne voyait rien, derrière elle. Rien d’autre que ses boucles brunes qui voletaient dans l’air quand elle tournait la tête. Rien d’autre que la rue apparemment déserte. Elle reprenait alors son chemin, le stress raidissant les muscles de ses fines épaules. Elle resserra sa veste en cuir autour d’elle, et serra les pans rabattus sur sa -généreuse- poitrine de ses longs doigts agiles. Son décolleté était toujours mis en valeur par le bustier en-dessous, mais ça lui donnait l’impression de se protéger. De ne plus avoir la chair de poule, malgré ses cheveux qui se dressaient sur sa nuque.

Ses longues jambes galbées pressaient le pas, remuant son fessier ferme et rebondi, engoncée qu’elle était dans ce jean hyper moulant. Ses escarpins, de magnifiques œuvres issues des usines Louboutin, n’étaient pas vraiment l’idéal pour fuir, mais elle gardait une grâce innée malgré cette difficulté. Les plateformes faisaient un bruit sourd en tapant sur les pavés, alors que les talons aiguilles résonnaient plutôt de façon claire. Pinçant ses lèvres purpurines, la jeune femme jeta à nouveau un regard derrière elle. Elle était pratiquement sûre d’avoir ressenti un souffle chaud dans sa nuque, malgré sa crinière brune qui la protégeait.


Elle s’arrêta brusquement, se tournant à demi, regardant toujours en direction de là où elle venait. « Qui êtes-vous ? Lança-t-elle avec un agacement palpable, et une peur sous-jacente. Montrez-vous ! » Ses mains se serraient avec force sur son petit sac à main. Elle avait un spray au poivre à l’intérieur, et un taser dernier cri. Si quelqu’un tentait de l’attaquer, de la violer, elle se défendrait. Elle ne se laisserait jamais faire ainsi. Pas comme ces femmes, ces deux derniers mois, qui ont été retrouvées errantes, traumatisées, et clairement victimes d’agression sexuelle. « Je n’ai pas peur de vous. Je suis armée, je vous préviens ! » C’était, bien entendu, un mensonge plus gros qu’elle. Sa terreur suintait par les pores de sa peau laiteuse. Elle glissa une main dans son sac, la resserrant sur le taser. Un frisson la parcourut comme un coup de vent venait s’immiscer dans le col de sa veste de cuir.

« Il est au courant… Il arrive te récupérer… »

La voix était désincarnée. Elle flottait dans l’air, et s’éteignit aussi brusquement qu’elle avait commencé à se faire entendre. « Qui êtes-vous ? Sa voix n’était plus qu’un murmure, l’angoisse lui serrant le cœur, l’empêchant de déglutir facilement. Que me voulez-vous ? » Mais sa question resta sans réponse, et l’impression d’être observée cessa en même temps. Le cœur battant, et le souffle court, la jeune femme tourna sur elle-même pendant un moment. Tu commences à débloquer, ma pauvre Ciara. Voilà que tu parles dans le vide, songea-t-elle.

La brune n’était en effet pas une femme à s’effrayer facilement. Elle était d’une nature volontaire et indépendante. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, comme n’importe quelle femme au tempérament soumis. Certes, elle respectait l’ordre établi, les lois et surtout, sa famille. Mais jamais elle ne se laisserait faire comme ces quelques femmes retrouvées ces derniers mois. Elle mourrait, plutôt que de se laisser maltraiter et humilier ainsi. Très croyante, également, Ciara allait à l’église au moins deux fois par semaine. Elle avait été éduquée dans la tradition chrétienne. Humilité (même si elle n’était pas très forte dans ce domaine), charité et pacifiste (tant qu’on ne l’emmerdait pas, en tout cas). Pas de sexe avant le mariage. Ses parents étaient très vieux jeu, et très à cheval sur les règles de vie, de bienséance et de religion. Elle respectait cela.

Outre ces détails, la belle était également intelligente, et vive. Ambitieuse, de façon modérée, et très, très têtue quand elle le voulait. Mais honnête, malgré tout. Et loyale. Elle n’aime pas la trahison, et déteste plus que tout le mensonge et l’hypocrisie. Elle ne pardonne pas facilement, si ce n’est pas du tout, et sa rancune la pousse parfois à des extrémités peu avouables lorsqu’elle se venge. Œil pour œil. C’est l’une des rares choses dont elle en a fait ses principes et qui ne suit pas la religion chrétienne. Elle ne tendra jamais l’autre joue pour se faire frapper une nouvelle fois.


Reprenant sa route, toujours sur ses gardes, Ciara se pressa pour rentrer à la maison. Elle vivait toujours chez ses parents. Ce n’est pas qu’ils n’avaient pas beaucoup de moyens, et qu’ils préféraient qu’elle reste pour participer aux fonds du foyer, c’est plutôt qu’ils étaient assez protecteurs et qu’ils ne voulaient pas la voir s’éloigner avant qu’elle ne soit mariée à un homme fort, solide et protecteur. Même si, de son côté, la belle doutait de trouver son bonheur au Japon. Elle n’avait pas vu énormément d’occidentaux. Ces derniers étaient plus son genre que les Japonais, en général.

Elle passa le portail du petit cottage, et referma soigneusement derrière elle. Elle s’arrêta un instant, sur le pas de la porte, pour humer le parfum des roses qui embaumaient l’air autour d’elle. Fermant les yeux, elle sourit, légèrement apaisée. Les battements de son cœur s’étaient calmés lorsqu’elle pénétra, à pas feutrés, dans la maison. Elle avait toujours su faire montre d’une discrétion exemplaire. Malgré ses escarpins Louboutin, elle ne fit pas un bruit en traversant le hall d’entrée, la salle de séjour et le salon. Elle n’en fit pas plus en grimpant le vieil escalier de chêne qui, pourtant, grinçait à chaque marche. Quand elle rejoignit sa chambre, il n’y avait toujours aucun bruit dans la maison, hormis la respiration lente et régulière de ses parents. Elle ne voulait pas les réveiller. Pas parce qu’ils lui interdisaient de vivre sa vie à sa guise, mais parce qu’ils se levaient très tôt tous les jours, et qu’ils prenaient aussi soin de ne pas faire trop de bruit.

Elle se déshabilla, rapidement, et plia soigneusement ses vêtements. Elle était un peu maniaque, et tenait à ce que tout soit toujours nickel. Elle aimait contrôler sa vie, et n’adorait rien tant que l’ordre. Nue, elle se glissa sous la douche, et laissa l’eau chaude ôter toute trace de sueur, de parfum et de fumée de cigarette. Elle fumait, en soirée, avec ses amis. Ses parents n’en savaient rien, et c’était mieux ainsi. C’était une entorse à leurs règles de vie. Ils lui feraient la morale chaque jour que Dieu fait. Elle laissa aussi la chaleur soulager la tension de ses épaules, et de son âme, rincer sa peur et la remplacer par un bien-être diffus, chaleureux, agréable.

Enfin complètement détendue, et propre comme un sou neuf, la jeune femme enroula sa chevelure dans une serviette éponge, et se sécha complètement avant de se glisser, nue, sous ses draps. La bouillotte au fond du lit donnait au matelas l’allure d’un cocon douillet, aussi se cala-t-elle au creux de ses couettes et ferma les yeux, sereine.

« Il va venir, et te révèlera enfin à ce que tu es vraiment, susurra la même voix que plus tôt, dans la ruelle. »

Alors qu’elle allait céder aux sirènes du sommeil, Ciara releva brusquement la tête. Elle devenait folle. Depuis quelque temps, cette voix la hantait. Personne d’autre ne semblait l’entendre. Elle ne comprenait pas. À coup sûr, c’était le Malin qui cherchait à la détourner de sa morale. Les quelques fois où elle en avait parlé, ses parents s’étaient montrés très inquiets, et lui avait conseillé d’apprendre à fermer son esprit. Mais elle n’était jamais arrivée à bloquer la voix, peu importe tous ses efforts. Elle n’en avait pas reparlé, cependant, et était toute seule face à ce problème. Entendre une voix dans sa tête, ce n’est jamais bon signe.

S’adossant à ses oreillers, gardant la couette serrée contre elle pour masquer son corps vulnérable, la brunette tendit l’oreille. Mais la voix ne se manifesta plus après cette phrase sibylline. Peu rassurée, pourtant, Ciara resta éveillée jusqu’à l’aube, avant de tomber de fatigue.

* * * * *

« Ne parle pas si fort, Ryan, elle va nous entendre ! »

La voix de sa mère tira Ciara de son sommeil de plomb. Depuis quelques semaines, elle avait remarqué une singularité dans le comportement de ses parents. Ils étaient sur leurs gardes, presque constamment, et couvaient leur fille avec une chaleur un peu trop étouffante. Mais c’était malgré tout la première fois que la Torelli surprenait ce ton inquiet dans la voix de sa mère.

« Ne t’en fais pas pour ça, Marie, j’ai versé un somnifère dans son chocolat tout à l’heure. Elle dort comme un loir, et ne se réveillera pas avant demain midi. »

Son père avait un ton sec, mais neutre. Encore embrumée de sommeil, l’esprit incohérent, la jeune femme ne comprenait pas ce qui se passait. De qui parlaient-ils ? D’elle ?

« Je ne suis pas tranquillisée pour autant. Je suis inquiète depuis le jour où elle nous a avoué entendre une voix, de temps à autre. Je suis sûre qu’elle l’entend encore, même si elle n’en a pas reparlé.
Peut-être. Nous savions que la paix ne pourrait pas durer éternellement, Marie. Il nous faut être prudent, à présent. Nous l’avons bien préparée, durant ce quart de siècle. Elle accomplira notre destin, j’en suis certain.
J’aimerais l’être autant que toi, mais on ne doit pas oublier d’où elle vient, ni qui elle est véritablement. C’est inscrit dans ses gênes, nous n’y pouvons rien. La meilleure éducation du monde ne supprimera pas son ADN démoniaque.
Marie, il faut que tu gardes la Foi. Dieu nous guide, et il nous conduira à la victoire. Les Ténèbres ne gagneront pas.
Si Dieu est avec nous, alors pourquoi ne pouvons-nous pas avoir d’enfants à nous ? Je me suis attachée à elle, Ryan. Je la considère comme notre fille. Celle que nous n’avons jamais pu avoir. Je ne veux pas la voir sacrifiée, ni détournée du droit chemin. »

La conversation entre ses parents prenait un tour des plus étranges. Tant et si bien que Ciara en était à se demander si elle n’était pas en train de rêver.

« Et si elle a entendu la voix, alors c’est que notre action touche à sa fin. Il a sans doute récupérer de l’affaiblissement de son pouvoir. Ou bien, c’en est un autre qui vient récupérer son dû. Elle était fiancée à l’Overlord par un traité de sang, Ryan ! On n’efface pas cette sombre magie avec des prières et du catéchisme…
Ne prononce pas Son nom, Marie. Il pourrait entendre. L’air porte nos paroles, nous ne savons pas où elles vont. »

Se frottant les yeux, Ciara entendit un bruit étouffé. Comme… Des pleurs.

« Il faut faire notre devoir. S’Il a effectivement récupéré des forces, ou si un autre a pris sa place, alors nous n’aurons pas d’autres choix. Elle devra mourir. Toutes ces années, la foi l’a protégée. Mais elle a grandi, maintenant, et sa nature se réveille. Elle n’ignorera pas encore longtemps ce qu’elle est, ou qui elle est. La génétique démoniaque est toujours la plus forte. Tu as remarqué qu’elle a des absences, parfois. C’est des signes précurseurs.
Je le sais, Ryan. Je le sais, la voix de Marie se brisa sur ces derniers mots. Mais elle paraît tellement… Humaine. Tellement innocente… »

Un long soupir salua sa déclaration. Vraisemblablement, Ryan tentait de consoler son épouse. Mais il ne savait pas choisir les bons mots, comme à son habitude. L’intention était toujours louable, avec lui, mais il n’était pas assez diplomate. Et, comme on dit, l’enfer est pavé de bonnes intentions.

« Je sais bien, ma chérie. Mais c’est le propre des démons. Se faire voir plus innocents qu’ils ne le sont pour tromper les mortels et emporter leurs âmes au Diable. Elle doit avoir des ascendants succubes. Ces démons de la luxure qui prennent une apparence angélique pour séduire.
Oh, Ryan ! »

Les pleurs redoublèrent. Attentive à cette discussion, et pleinement réveillée à présent, Ciara s’interrogeait. De quoi parlaient-ils ? De qui, surtout ? Ce n’était quand même pas à son sujet qu’ils discutaient. Si ? Elle ne comprenait plus. Troublée, perdue, elle quitta son lit avec souplesse et discrétion. Un coup d’œil par l’entrebâillement de sa porte de chambre lui permit de voir que ses parents ne discutaient pas dans le couloir. À pas feutrés, elle s’avança donc dans le corridor, la moquette étouffant tout bruit qu’elle aurait pu faire avec ses pieds nus. Elle descendit quelques marches de l’escalier, et avisa le couple qui discutait, enlacés sur le canapé. Ils étaient quand même assez loin de sa chambre, pourtant, elle les avait entendus sans problèmes. Encore un truc qu’elle ne pouvait pas expliquer.

« Calme-toi, Marie. On trouvera un moyen. Je ne veux pas non plus sacrifier Ciara, mais s’il n’y a pas d’autres solutions… »

Il enfonçait le clou, sans même en avoir conscience. Inconsolable, Marie ne pouvait tarir le flot de ses larmes et de ses sanglots. Derrière eux, assise sur une des marches de l’escalier, la jeune Torelli s’était raidie d’un coup. Était-ce d’elle dont ils parlaient depuis tout à l’heure ? Mais qu’est-ce que ça signifiait ? Ses parents, d’habitudes si raisonnables, causaient de démons et de sacrifices. Était-ce bien ses parents, par ailleurs ? À la lumière de ce qu’elle venait d’entendre, elle commençait à en douter. Elle n’aimait pas douter.

Se levant souplement, la jeune femme remonta dans sa chambre sans faire plus de bruits qu’à l’aller. Elle se recoucha, se blottissant sous ses couettes pour calmer l’angoisse qui l’avait saisie. Son esprit fonctionnait furieusement, repassant en boucle la conversation qu’elle venait de surprendre. Des démons, vraiment ? Elle était chrétienne, et croyait bien entendu à l’Enfer et au Paradis. Mais de là à croire que les démons et les anges pouvaient se mêler aux humains… Et elle, une démone ? Mais bien sûr ! Troublée, Ciara se rendormit sur ses pensées agitées.

* * * * *

Plusieurs semaines après avoir surpris la conversation de ses parents, Ciara se questionnait toujours. Mais pour une fois, elle avait le champ libre pour fouiller la maison. Ryan et Marie Torelli étaient partis une semaine en Italie, pour voir la famille de Ryan. Ils l’avaient laissée seule. Elle avait prétexté des entretiens pour des stages. Elle n’avait encore jamais menti à ses parents. Mais en même temps, étaient-ils seulement ses parents ? Elle ne savait plus. Elle avait besoin de se rassurer, d’infirmer ses doutes. Et pour cela, une seule solution. Elle savait que sa mère tenait un journal intime depuis son enfance. Elle devait avoir plusieurs carnets déjà remplis. Et son père gardait pas mal de documents secrets. À chaque fois qu’elle avait voulu aller le voir, alors qu’il était dans son bureau, il s’était empressé de ranger ces documents.

Le pas léger, elle pénétra dans la chambre de ses parents. Elle ignora la bouffée de sentiments chaleureux qui s’insinua en elle, vestige des souvenirs merveilleux qu’elle avait de cette pièce, et se dirigea sans hésiter vers la commode de sa mère. D’un doigté léger, elle déverrouilla le dernier tiroir, en bas. Elle ne savait pas d’où lui venait cette faculté, mais les serrures lui répondaient. C’est comme si elle pouvait visualiser l’intérieur du mécanisme, et que l’air réagissait à ses envies, appuyant sur les mécanismes de la serrure. Laissant de côté son don étrange -elle n’était plus à ça près- la brunette ouvrit le tiroir et fouilla parmi la quarantaine de carnets qui s’y trouvaient. S’installant en tailleurs, elle en sortit un, et vérifia les dates sur la reliure. Elle en trouva un qui datait de l’année de sa naissance. Prétendue naissance, plutôt. Elle l’ouvrit, et le parcourut.

Elle y passa la journée, arrivant finalement au récit de l’année de ses sept ans. Mais elle en avait appris suffisamment pour ne pas lire le reste. Elle était désabusée. Ses parents, enfin, ces personnes qu’elle prenait pour ses parents, lui avaient menti. Toute sa vie. Ils n’étaient pas du même sang. Elle ignorait si elle devait prendre ces lignes au sérieux, mais l’histoire de démons se confirmait. Se levant brusquement, Ciara abandonna les carnets noircis de l’écriture de Marie, et s’enfuit de la chambre. Elle ne prit pas la peine de les ranger. Elle allait confronter ses parents quand ils reviendraient. Enfin, Ryan et Marie. Elle se dirigea comme une furie dans le bureau de Ryan, d’ailleurs. Elle ne prit pas la même précaution qu’avec le tiroir de la commode, et tira sur la poignée du coffre-fort avec une force insoupçonnée. Pleine de rage et de chagrin, elle en sortit une épaisse pochette marquée de son nom. Enfin, de son prénom. Le reste, elle ne reconnaissait pas. Il était écrit « Ciara, de la maison du démon Troy ».

Perturbée, elle ouvrit le dossier, et trouva un tas d’analyse de sang. Les siennes. Elles n’étaient pas « normales ». Il y avait une liste d’anormalités également. Système immunitaire surpuissant, cellules inconnues. Elle ne comprenait pas la moitié du jargon médical, mais elle en savait assez pour comprendre qu’elle n’était définitivement pas humaine. En y repensant, elle n’avait jamais été malade. Jamais de rhume, jamais de grippe… Quelques migraines, parfois, mais les médecins n’en avaient jamais trouvé la raison. Et les médicaments ne faisaient pas d’effet sur elle.

Elle trouva aussi une explication au nom « Troy » sur la couverture. Selon les fichiers, c’était une grande famille démoniaque. Une famille influente. Pas royale, mais presque. Ils étaient parmi les plus proches d’un certain Overlord. Le grand Manitou, apparemment. Elle appartenait à cette famille. Elle était la fille unique du duc Moriarty de la maison de Troy et de Selena de la maison d’Ys. D’après les recherches faites sur la famille, et sur le cercle très fermé qui évoluait autour de l’Overlord, toutes les familles avaient un lien entre elles, tôt ou tard. Mais celle dont elle portait le nom de famille, la maison de Troy, devait ce nom au premier de la lignée. Un certain Troy.

Sa migraine revint. Dire que cela faisait plusieurs mois qu’elle n’en avait pas eus. Mais la confusion de son esprit, l’assimilation de toutes ces informations, ça la fit revenir. Ciara lâcha les documents, et partit s’allonger dans son lit. Elle ne pouvait rien faire d’autre, quand la migraine était là. Elle n’avait pas remarqué que chaque fois, elle en ressortait avec un nouveau don, une nouvelle aptitude. Elle n’avait pas remarqué que c’était le réveil de ses capacités démoniaques, et elle ignorait que ça faisait si mal parce qu’elle n’était pas parmi les siens.

* * * * *

Plusieurs mois plus tard, Ciara était seule chez elle. Chez Elle. Elle avait confronté ses parents. Quand ils étaient rentrés, elle avait pleuré, hurlé et finalement, elle était partie. Ils n’avaient pas essayé de la retenir. Sûrement trop surpris pour s’interposer. Elle n’avait pas laissé de traces. Elle avait préparé son départ, avant qu’ils ne rentrent. Une fois la migraine calmée, elle avait retiré tout l’argent de son compte, en liquide. Elle avait fait ses valises. Elle avait acheté une voiture, et loupé un appartement sous un nom d’emprunt. Avec un peu de persuasion (surnaturelle, même si Ciara pensait que ça tenait plus à ses charmes), elle avait pu lui donner de faux papiers sans qu’il ne s’en rende compte. Et depuis, elle s’était dégoté un job de barmaid pour ne pas dilapider son argent. Elle avait coupé sa crinière d'ébène aussi, qui ne descendait maintenant plus que jusqu'à ses épaules. Elle avait d’autres migraines, de temps à autre, et cette voix désincarnée lui parlait toujours. Celui qui la cherchait, apparemment, était tout proche. Soit. Elle était prête. Qu’importe ce qu’il était, qui il était. Elle l’attendait de pied ferme. Elle ne pourrait pas apprendre quelque chose de pire que le fait que sa vie entière avait été un vaste mensonge.



Spoiler: Physique et Caractère : (cliquer pour montrer/cacher)

Autre :

→ Ciara est une démone qui s’ignorait il y a encore quelques mois. Enlevée quand elle était nourrisson des bras de ses parents par un groupuscule chrétien luttant contre l’Overlord et ses troupes, elle a été élevée comme une humaine, avec une éducation très chrétienne. Mais malgré tous les efforts de ses parents adoptifs, elle est toujours liée par un contrat de sang avec l’Overlord. Fiancée, pour être exacte.

- Discrétion absolue, si elle ne veut pas être vue, elle ne le sera pas.
- Ouïe développée.
- Immortalité.
- Déverrouillage de toutes les serrures.
- Etc.

En gros, il s’agit de pouvoirs démoniaques (magie and co).

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