Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Les Soeurs Yume

Pages: [1] 2
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Les alentours de la ville / Re : Choc social [Les Soeurs Yume]
« le: mercredi 09 juillet 2014, 19:38:06 »


Prendre soin de ses clients était une régle de base, chez Noriko. Elle veillait scrupuleusement à se faire une bonne publicité, puisque les affaires marchaient ainsi. Keiko donnait une image de la drogue très propre, très bien gérée, une image très plaisante qui séduisait une certaine cible. Noriko, c'était l'explosion, l'effusion, c'était la drogue bouillonnante qui brise les frontières et la bienséance. A elle deux, elles touchaient donc une majorité de cibles. Il restait ceux qui fabriquaient eux-même leur came, et ceux-ci, elles les gardaient comme bons potes mais se donnait comme règle de ne jamais rien leur acheter. Un dealer qui confectionne lui-même ses paradis chimique ne peut acheter les clés d'un autre paradis. Et puis, elles estimaient avoir la meilleure marchandise du marché, chose qui se vérifia au moment où Noriko sentit son palais s'anesthésier après un rail.

Haaa, putain, quel bonheur.

Dans les films, on voyait souvent les gens se frotter de la cocaïne sur les gencives afin de « goûter » de la coke. La cocaïne n'est pas réputée pour ses saveurs. En vérité, de cette façon, ils testaient la qualité de ce qu'ils allaient acheter : plus la blanche était bonne, plus les muqueuses étaient anesthésiées. Autant vous dire que celle de Noriko et Keiko valait le détour.

Noriko joua pendant un moment à passer sa langue sur son palais, enjouée. Cette sensation l'émerveillerait toujours, ainsi que ce goût amer et médicamenteux qui coulait dans sa gorge. Elle ne s'interrompit que pour répondre à Amélie.

Keiko ne te déteste pas, voyons.

La nippone fixa l'adolescente un moment. Les souris, réveillées, faisaient un tapage abominable. Elle se leva brusquement, leur distribuant de la nourriture. En dix secondes, elles se turent. On n'entendait plus que les claquements de leurs dents sur les bâtonnets de nourriture industrielle.

En plus, elle raffole des bonnes manières françaises, de Paris, du vin, tu sais … C'est très exotique. Elle aime les façons des françaises, ah, et leur élégance, putain. Non, non, elle n'a rien contre toi. Elle est très froide, c'est sa nature. La première fois qu'on s'est parlés, elle m'a engueulée parce que je l'avais tutoyé, tu sais.

La japonaise débitait des phrases les unes après les autres, très vite. Elle sentait que son cœur venait de se réveiller, et tout son corps avec. C'était comme si elle sortait d'une longue léthargie.

Après, c'est vrai que tu corresponds plus à mon milieu qu'au sien, si tu vois ce que je veux dire. Keiko aime les gens élégants, propres sur eux, qui savent se tenir. T'as pas vraiment donné cette impression, ma grande !

Tout en parlant, elle se dirigeait vers le frigo. Elle buvait essentiellement du jus de litchi, depuis quelques temps. Noriko fonctionnait comme ça : elle faisait une fixette sur quelque chose pendant un temps, avant de changer complètement. Ainsi, à tour de rôle, elle s'était limitée à la vodka, puis au café, puis au jus de litchi.

Elle extirpa vivement une canette de jus de litchi, l'ouvrit, avala une grosse gorgée, poussa un soupir de plaisir. Elle ne buvait pas pour effacer ce goût, au fond de sa gorge – ce serait en vain – mais pour tuer dans l’œuf une autre sensation qui montait : sa langue devenait un peu pâteuse, et réclamait à boire sous peine de devenir gênante.

Si tu veux qu'elle arrête d'être méprisante, rentre dans son jeu, suis ses régles, mets-lui en plein la vue. Elle aime jouer.

Un conseil très peu sage, mais que Noriko trouvait juste. Face à Keiko, il ne fallait ni être hautain, ni se montrer inférieur. Il fallait clairement jouer dans sa cour, avec ses régles, la surprendre.

Et toi, alors, raconte-moi ? Toujours libre ? Sans attaches ? Des projets, mis à part te défoncer la gueule à coup de Yume ?

Noriko disait cela en souriant, et non pas avec cet habituel ton réprobateur que l'on prête aux adultes.


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Les alentours de la ville / Re : Choc social [Les Soeurs Yume]
« le: mardi 01 juillet 2014, 14:09:38 »



Noriko lui répondit d'un p'tit sourire, avant de lui faire signe de la suivre. Elle agita l'index, prenant son manteau – une veste en fourrure blanche tachée de cendres grisâtres et noires – et son sac à main. Elle était chic, dans son genre, mais, à côté de Keiko, la petite nippone faisait presque mauvais genre. Elle était moins élégante que son amie, surtout dans sa façon de vivre. En quittant la pièce, sa cheville se plia dans un angle impromptu, manquant de la faire chavirer. Ce genre de choses ne serait jamais arrivé à Keiko. Et ce n'était qu'un exemple parmi tant d'autres.

La japonaise fouilla dans sa poche, en sortit un trousseau de clé minuscule. Silencieuse, elle se retournait de temps en temps pour s'assurer qu'Amélie la suivait. Pas question de la paumer dans ces immenses couloirs. Les bâtiments de l'université étaient pires que des labyrinthes, à ses yeux. Seule Keiko les connaissait par cœur. Le jour où elle avait voulu apprendre à Noriko comment se repérer ici … Et bien, ça avait pris un mois. Mais maintenant, elle connaissait sur le bout des doigts l'accès aux laboratoires, les codes, les clés et leurs serrures. Elles passèrent devant une cafétéria. Noriko ne s'arrêta pas. Non, elle cessa de marcher arrivée devant une porte rouge. Une main sur la poignée, l'autre sur le trousseau. Clic clic. La porte ne grinça pas en s'ouvrant.

C'est un laboratoire titanesque qui s'étendait devant leurs yeux. Six souris blanches, dans une cage, s’agitèrent en les voyant entrer. Les néons clignotèrent quand Noriko appuya sur l'interrupteur, leur lumière blafarde giflant les murs. Ting ting ting. La japonaise fit signe à Amélie d'entrer, avant de fermer prudemment derrière elles. Un coup d'oeil derrière les stores, fermés soigneusement, et elle s'approcha de la cage.

- Bonjour, mes petits !

D'un geste, elle l'ouvrit, plongeant la main à l'intérieur, attrapant une boite en métal dissimulée sous les copeaux. Les souris s'offusquérent un instant, avant de choisir de s'en foutre. L'une essaye de grignoter le bracelet de la nippone. Elle envoya valser le rongeur quelques centimètres plus loin.

- C'est un bracelet Hermès, petite créature, ne mange pas ça !

La boîte en métal fut vite jetée sur une table, dans un claquement sourd.

Noriko se tourna vers Amélie, qui devait ne rien comprendre.

- C'est le laboratoire attitré de Keiko, c'est ici qu'elle bosse, enfin en partie, le plus gros est chez nous. Elle a du coucher avec je-ne-sais-pas-qui pour l'avoir. Le directeur, ou la directrice … Oh, elle s'en fout, d'façon. Et moi aussi, tiens.

Elle secoua la tête. Ces deux-là avaient des mœurs légères.

- Voyons voir.

Ses mains parfaitement manucurées s’emparèrent de la boîte. Elle fouilla dedans, choisissant un pacson rempli d'une poudre blanche. Noriko donna quelques pichenettes dans le plastique, histoire de décoller ce qu'il y avait dedans.

- Cocaïne ? Speed liquide ? A moins que tu n'aie très faim et que tu préfères un para de MD ou un buvard de LSD, mais faut s'accrocher, ça dure quatre heures en moyenne.

Noriko battit des cils de façon très innocente, comme si elle parlait là d'un simple goûter, quelque chose de … légal.

- Tu ne t'attendais pas à vraiment manger, mh ? Sinon, y'a à boire dans le frigo, là, derrière toi, le truc avec tous ces autocollants vieux de mille ans.


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Les alentours de la ville / Re : Choc social [Les Soeurs Yume]
« le: lundi 30 juin 2014, 15:25:24 »


- Mais angoisse pas !

La main de Noriko frappa vivement la cuisse d'Amélie. La nippone tapait énormément de cocaïne, drogue réputée pour faciliter les relations sociales, ce qui l'avait transformé en créature très sociable. Un peu trop, même. Elle n'avait pas sa langue dans sa poche, et ne savait jamais ranger ses mains. Alors, oui, de ce point de vue, Noriko et Keiko étaient comme chien et chat : si l'une était trop froide, l'autre ne savait pas se tenir. Mais elles avaient le mérite de s'en foutre.

- On fait une soirée, et y'aura pas mal de clients qui passeront. Après, si ça te rassure de venir avec un pote ou deux, viens, mais quelqu'un de confiance. On a eu pas mal de soucis avec des petites frappes qui nous volaient des trucs.

Le souci, avec les consommateurs de drogues, c'est qu'une partie d'entre eux était un ramassis de têtes brûlées sur lesquelles il fallait veiller. Keiko embauchait souvent des vigiles pour surveiller ceux qui avaient un profil à risques. Ce n'était pas du délit de sale gueule, non. Elle se fiait plus à la façon de se tenir d'une personne, aux mots qu'elle choisissait au moment d'ouvrir la bouche, à la façon qu'elle avait de gérer ses soucis. Les petits adolescents de Seikusu s'étaient avérés être, pour la plupart, des gens sur lesquels il fallait garder un œil.

Noriko adressa un sourire à Amélie, un sourire qui se voulait rassurant. Parce qu'elle était sûre d'elle chacun de ses gestes était nimbé de ce sentiment, comme si elle ne pouvait jamais se tromper.

- Quant à Keiko … C'est pas ma mère. Elle n'aime peut-être pas que je ramène des adolescents chez nous, mais moi, j'aime pas sa façon de sélectionner que le haut du panier. Et pourtant, on ne se met pas sur la gueule. Tu peux venir. Tu ne nous déranges pas. Et Keiko ne te mordra pas. 'fin, si tu ne lui donnes aucune raison de le faire.

Tout le monde a peur d'elle, c'est hallucinant. Noriko n'avait jamais vu personne tenir tête à son acolyte.

- Avec un peu de Yume dans le sang, tu n'auras plus peur de personne !

Lança t'elle, avant de se lever, cherchant ses cigarettes dans sa poche. Elle en sortit une, l'alluma. On entendait, en sourdine, le bruit des talons de Keiko, ce qui lui donnait l'allure d'un requin, le genre de créature qui dessine des cercles autour de ses victimes. Elle avait cette aura, ce truc impressionnant et écrasant. Noriko renvoyait une image tout à fait contraire, mais au moins aussi forte.

La fumée blanche voleta jusque devant le visage d'Amélie. Noriko la regardait sans rien dire.

- Calme tes nerfs, lâcha t'elle finalement en lui jetant le paquet de clopes. Et arrête d'avoir peur, ça ne mène nulle part. Si t'aime autant les paradis chimiques, ce serait une erreur d'avoir peur de nous.
- Tout juste.

Keiko venait de sortir. Elle avait un long manteau sur le dos, un manteau noir très élégant.

- Tu pars ?
- Oui.
- Mais le cours n'est pas …
- Ils m'agacent, ils sont aussi réactifs que des moules sur un rocher.
- T'as utilisé quoi, comme excuse ?
- Ma grossesse me donne des nausées.
- Ahah, putain, t'es vraiment pas possible.
- On se revoit à la maison ?
- On se revoit à la maison.

Le regard de Keiko s'arrêta un petit instant sur Amélie. Elle la jaugea, silencieuse, son visage n'exprimant aucune expression.

Puis elle sortit de la pièce.

Noriko se tourna vers l'adolescente, à nouveau.

- Ça te dit de prendre le goûter avec moi ?

Connaissant Noriko, on se doutait que ça n'avait rien de très enfantin. Elle finit tomber ses cendres sur le dos d'une table, récupérant son sac à main au passage.


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Les alentours de la ville / Re : Choc social [Les Soeurs Yume]
« le: jeudi 26 juin 2014, 14:40:06 »


Keiko ralluma la lumière au moment même où la phrase d'Amélie touchait à sa fin. Une pichenette sur l'interrupteur, tik, et la lumière fut. Noriko fronça les sourcils, éblouie. Elle était très sensible, au niveau des yeux. Quand le soleil était trop violent, elle devait porter des lunettes de soleil immenses qui lui mangeaient le visage. Keiko lui lançait ce genre de petits piques - allumer la lumière d'un coup sec, sans prévenir - quand elle voulait l'emmerder, pour une raison ou pour une autre.

- Pause cigarette. Noriko, tu restes. Ta nouvelle amie aussi.

Keiko avait plutôt bien anticipé les mouvements de son amie. Stoppée dans son élan, prête à se lever pour aller s'en griller une, Noriko fit la moue. La salle se vida, les sièges raclant bruyamment le sol. Keiko les regardait sans rien dire. C'était assez troublant. Il se dégageait d'elle quelque chose de glacial et d'inquiétant. Ses doigts tapotaient le rétroprojecteur lentement. Tap tap tap tap tap. Pouce, index, majeur, annulaire, auriculaire. Elle prit une lente inspiration, avant que ses talons ne claquent sur le sol, suivant un rythme régulier. Elle s'approcha des deux jeunes femmes, s'asseyant sur une table, près d'elles.

Noriko ne pouvait s'empêcher de sourire. Keiko ne l'impressionnait plus vraiment quand elle jouait la grande méchante louve. Elle pouffa. Keiko s'alluma une cigarette, avant de faire sauter un par un les boutons de sa blouse.

- C'est déjà pénible de faire cours devant ces mollusques, alors si tu me mets des bâtons dans les roues, Noriko, ça devient une torture.
- Je suis désolée, sincèrement. J'ai retrouvé une vieille amie.

Noriko donna un coup de coude à Amélie.

- Dis-lui ton nom, Keiko n'oublie jamais rien.
- Je ne vois pas qui est cette jeune fille.
- Raaaah, putain, c'est bon, c'est une cliente.
- Merde, Noriko, essaye de comprendre que vendre de la drogue pendant mes cours, c'est indécent !

L'intéressée s'enfonça dans son siège, grimaçant comme une enfant qui viendrait de se faire engueuler. Les cendres de la cigarette de Keiko s'écrasaient sur sa blouse, et elle n'en avait rien à foutre. La nippone retira sa blouse, dévoilant une robe noire impeccable, qui puait le chic et la haute-couture. Ses yeux noirs détaillaient l'adolescente de haut en bas. Elle incarnait la cliente de base, une gamine qui claque sa thune dans la drogue dès qu'elle en a l'occasion. Le regard qu'elle posait sur elle était lourd, oui, et gênant. On avait toujours la sensation que Keiko déshabillait les gens du regard, avant de les juger cruellement, quand elle posait ses yeux sur quelqu'un.

Keiko ne la méprisait pas, elle ne trouvait juste aucun intérêt à cette enfant. Elle aimait les gens surprenants et, pour le moment, cette adolescente n'avait rien de hors du commun, à ses yeux. Dommage.

- Vous avez 5 minutes pour finir vos petites affaires. Quand le cours reprendra, je vous veux sages comme des images.
- Jawohl, mein Führer ! ricana Noriko.
- Ne me pousse pas à bout, ou ta poudre blanche chérie pourrait bien disparaître de son tiroir, ce soir.
- Keiko !

Cette dernière quitta la pièce, se réfugiant dans un petit laboratoire, dans une salle voisine. Elle prit soin de faire claquer la porte.

Noriko secoua la tête, avant de regarder Amélie à nouveau.

- Viens seule, ce soir. 'fin, le mec peut te conduire dans la rue, tu vois, mais pas devant chez nous. J't'ouvrirais. J'te ferais entrer. Keiko sera sûrement en train de planer, avec deux ou trois japonaises nues, dans son lit, alors ne te fais pas d'inquiétude. Dis-moi juste, tu passes vers quelle heure ? Faudrait que j'ai les idées claires, à ton arrivée.

Noriko essayait toujours de bien gérer ses trips, calculant l'heure de la prise, le temps de la montée, celui de la redescende ... En vain. Elle était trop gourmande. Elle prenait autant de cocaïne qu'elle buvait de verres. Autant vous dire que le nombre était impressionnant. Elle essayait de faire comme Keiko, qui gérait tout avec un professionnalisme bluffant, mais elle se plantait souvent.




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Les alentours de la ville / Re : Choc social [Les Soeurs Yume]
« le: dimanche 01 juin 2014, 21:32:30 »


Du coin de l'oeil, Noriko surveillait Keiko. La mettre hors d'elle était un acte purement suicidaire. La petite brune était enthousiaste de revoir une de ses clientes, mais elle ne souhaitait pas s'attirer les foudres de sa partenaire-amie-colocataire. Grands dieux non. Elle attendit un petit moment avant de répondre à celle qu'elle appellerait « la môme » sans scrupules. Keiko avait les yeux rivés sur elles. Noriko pouvait lire dans son regard qu'elle avait envie d'une cigarette, et d'un rail en passant. Cela avait le mérite de calmer ses nerfs, quand ils se mettaient à bouillir. Allumant un projecteur, Keiko éteignit la lumière, continuant ses explications. Dans la pénombre, Noriko pourrait être plus discrète ; elle patienta jusqu'à cet instant pour s'adresser à nouveau à son ancienne cliente.

- C'est cool, qu'elle t'ait plu … J'en ai encore, tu sais. Plein.

Noriko cherchait toujours à refourguer sa came. C'était un réflexe amusant. Elle se voyait parfois comme la jolie blonde de « Smiley Face », qui se balade avec son pacson d'herbe et son sourire charmant en espérant en vendre pour se faire un peu de thunes.

- Quant à Keiko …

Elle lui montra du doigt son amie, en blouse blanche, droite et sérieuse, qui commentait de nombreux schémas d'un ton monocorde. Keiko détestait donner des cours. Elle aurait aimé rester dans son laboratoire, à expérimenter mille et une choses, seule, en silence, concentrée, passionnée par les atomes qui se rencontrent et les cellules qui s'agitent.

- C'est à elle que tu dois la poudre et les petites pilules qui t'ont fait planer. Tout ça, c'est fait main, par elle. Elle crée, je vends.

Noriko devait sans cesse contrôler ses chuchotements, qui n'en seraient bientôt plus. Dans le noir, elle avait tendance à penser qu'on ne la verrait ni ne l'entendrait. En vérité, pour la louper, il fallait le vouloir. La nippone n'était pas très discrète, ni réservée, ni … Mh, v'voyez ? Une caricature de mauvaise élève.

Elle se pinça les lèvres au moment où la lumière se ralluma. Keiko la regardait en secouant la tête. Un petit sourire, sur ses lèvres, sous-entendait que cette situation l'amusait quand même un peu. 'in, si ça avait été quelqu'un d'autre que Noriko, il s'en serait pris une, voire deux, mais dans l'état actuel des choses, la jolie petite brune ne craignait rien.

- Si tu en veux encore …

Noriko griffonna une adresse, sur un papier, avant de déchirer bruyamment sa feuille.

- Tu viens ce soir. Là. On a un arrivage. J'ajoute mon numéro, mh, et … Ouais, voilà, appelle-moi. Faudrait pas que tu tombes sur Keiko, tu vois. 'fin, je veux dire … Discrétion. Tu m'appelles.
- Noriko …

La voix de Keiko venait de chantonner son nom de façon plutôt effrayante.

- Pardon. J'me tais.




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Les alentours de la ville / Re : Si Keiko savait où je suis ... [PV]
« le: mardi 27 mai 2014, 00:36:48 »




Ainsi, il s'imaginait qu'elle ne faisait que jouer ? Elle sentait bien qu'il doutait, mais ignorait si c'est pour la déstabiliser – certains avaient ce simple désir pervers de la mettre dans l'embarras – ou pour la pousser à être plus démonstrative. Noriko le laissa toucher son visage, un sourire planant sur sa jolie petite face. Il décroisa les jambes, mais elle n'eut pas à baisser les yeux pour voir. Elle le savait déjà. Noriko savait qu'elle faisait bander les mecs, elle avait presque fait une raison de vivre. Voir les hommes perdre leur moyen, se trahir à cause de leur attrait pour la chair, était un de ses péchés mignons.

- Et toi, mon cœur, tu n'en as pas assez de jouer avec moi ?

Elle frotta sa joue contre sa main, remuant sa tête comme une adolescente câline. Ses lèvres effleurèrent, le temps d'un mouvement, les doigts de Stephen, puisqu'il semblait se nommer ainsi. Les vapeurs de l'alcool faisaient qu'elle se moquait pas mal, présentement, du nom qu'il avait. Elle demandait toujours ça le lendemain. Un petit « Et tu t'appelles comment, dis ? » qui lui faisait du bien. Noriko aimait bien avoir l'ascendant sur les autres, ce petit pouvoir de séduction et de manipulation. C'était bien moins violent que Keiko, qui avait tout de la maîtresse, celle qui ordonne et qui enseigne, bien heureusement. Noriko était plus douce, plus féline.

- Qui me dit que tu ne vas pas te dégonfler, mh ?

D'un pas léger, elle se rapprocha, sa main remontant sa cuisse à une vitesse impressionnante. Elle était décidément bien un petit serpent, sournois, rapide, mordant.

Ses doigts atteignirent son membre, qu'elle griffa tout doucement à travers le tissu.

- Alors, dis-moi, Stephen … Va t'il falloir que je me déshabille ici, sur ce bar, pour que tu comprennes que je ne joue pas simplement à t'allumer ?

Elle rangea sa main, pour la glisser dans une poche de sa robe. La nippone sortit un trousseau, très simple, où se heurtaient quatre clés et un bijou de portable en diamants - des vrais, j'vous jure, elle est un peu bling-bling cette petite - trousseau qu'elle agita sous les yeux de son invité. Son regard ne lâchait pas le sien.



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Les alentours de la ville / Re : Choc social [Les Soeurs Yume]
« le: lundi 26 mai 2014, 13:59:42 »



- … SALOPE ! … MAL BAISEE !

Keiko s'émerveillerait toujours de la façon qu'avaient les gens de se désintéresser d'une chose enrichissante et constructive pour porter leur attention sur des futilités. Dès que ces jolis mots s'étaient fait entendre, toutes les têtes s'étaient tournées vers le mur blanc qui les séparaient du couloir. Même Noriko, assise au fond, avait cédé, mais pas bien longtemps. Keiko avait fait tomber son crayon sèchement sur le bureau. Un geste qui était un juste rappel à l'ordre. Noriko s'était tournée vers son amie comme si de rien n'était, non non, je te jure que je n'ai pas décroché un seul instant. Quelques étudiants – les plus craintifs et les plus studieux, elle peinait encore à les distinguer les uns des autres – s'étaient à nouveau tournés dans sa direction. C'est quand Keiko ouvrit la bouche à nouveau, afin de continuer sa passionnante explication d'un génome dont la moitié de cette classe ne saurait épeler le nom que le calme fut à nouveau troublé.

- Bonsoir !  Désolée d’être en retard, je me suis perdue dans les couloirs de l’u... De l’université.

La nippone, derrière son bureau, la dévisagea sans rien dire. Beaucoup de Japonais avaient une aversion pour les étrangers, surtout ceux qui maîtrisaient très mal leur langue. Les gens étaient étrangement puristes, ici bas. Qu'un étranger écorche leur langue maternelle, et ils hurleront au scandale, mais qu'ils fassent eux-mêmes des fautes aberrantes, et personne ne relèvera jamais. Keiko poussa un petit soupir, ignorant sa seconde plâtrée d'excuses.

- Assieds-toi.

Elle lui montra un place, juste à côté de Noriko, qui était plus là pour tuer le temps que pour vraiment étudier. Elle avait essayé de faire partie du monde de Keiko et de s'intéresser à la chimie, sans grands résultats, sinon celui de tuer un rat de laboratoire. Elle n'en avait pas dormi pendant trois nuits, revoyant la petite bête agoniser après avoir léché une goutte d'une substance qu'elle avait préparée avec amour. Enfin, avec tout l'amour qu'elle avait. Le problème venait sans doute de là. Noriko n'avait pas beaucoup d'amour à donner, sinon pour elle-même, elle en prenait conscience au fur et à mesure des jours. Elle retira son sac sans un bruit, faisant signe à la nouvelle arrivante de s'installer sur le siège désormais vide.

- Ne te fais pas remarquer encore, c'est un conseil. Dans le couloir, déjà, on t'a bien entendu, alors fais-toi toute petite.

Noriko se pencha vers elle, curieuse de voir à quoi elle ressemblait. C'est à cet instant qu'elle s'exclama, tout en faisant tomber son classeur sur le sol :

- La môme ?
- Noriko !

L'intéressée releva la tête immédiatement. Tout le monde la regardait. Tout le monde, et surtout Keiko. On voyait bien que cette dernière se retenait d'hurler. Keiko détestait se donner en spectacle inutilement, c'est pourquoi elle se contenta de l'incendier du regard. Noriko aurait mis sa main à couper qu'elle rêvait de lui envoyer une chaise dans la gueule. Elle inclina la tête en guise d'excuse, avant de récupérer son classeur. Il avait claqué violemment en touchant le sol, et quelques feuilles s'étaient éparpillées. C'est avec son pied, refusant de se baisser, qu'elle les récupéra, jetant des petits regards vers celle qu'elle venait d'appeler « la môme ».

- J'te connais. J'en mettrais ma main au feu, chuchota t'elle tout en surveillant Keiko, qui continuait son cours avec aplomb. On s'est déjà vues, toi et moi, je le sais, mais j'sais plus quand, attends …

Elle se tourna plus franchement vers elle, ignorant le fait que Keiko pourrait nettement la voir.

- La môme, la môme …

Elle murmurait, sourcils froncés, appuyant son stylo sur ses lèvres. Noriko était très intrusive, dans sa façon d'être, et ne s'embarrassait pas vraiment des bonnes manières. L'exact opposé de Keiko qui, droite, récitait sans la moindre erreur un cours qu'elle connaissait par cœur.

- Mais oui, la MD !

Silence dans la salle. Peut-être  Noriko venait-elle de parler trop fort. Plusieurs paires d'yeux s’écarquillèrent dans leur direction. Ceux de Keiko étaient les plus tranchants. Droite, le stylo dans une main, l'autre appuyée sur le bureau, impeccable et fière dans sa blouse immaculée, elle fixait sans ciller son amie. Personne sur Terre n'aurait supporté être regardé comme ça. Noriko s'était juste habituée à ne plus trembler de peur quand une Keiko agacée la regardait ainsi.

- Pardon, je …
- Refais-moi ça encore une fois, et tu sors. Ta nouvelle amie te suivra. Vous pourrez parler de MDMA à votre guise, dans les couloirs, mais pas dans mon cours.

Les derniers mots étaient martelés avec autorité, ce qui fit taire Noriko. Enfin, pendant dix secondes. Elle n'était pas un exemple de sérieux et d'obéissance. Elle attendit que Keiko soit plus calme, concentrée sur le cours qu'elle donnait, avant de glisser à la môme.

- Elle était bonne, dis ?





8
Les alentours de la ville / Re : Si Keiko savait où je suis ... [PV]
« le: mercredi 21 mai 2014, 23:29:14 »







Noriko poussa un petit soupir, après sa remarque. Elle ne savait pas s'il s'amusait de son état ou s'il entrait vraiment dans son jeu. La petite nippone en était toute troublée. Les différentes substances qui s'entrechoquaient dans son cerveau provoquaient de petites étincelles. Mais des étincelles de lucidité, non. Des petits grains de folie. Elle se redressa, le fixa un moment. Aucun mot ne sortit de sa bouche. Puis un sourire flotta sur ses lèvres rouges, un léger.

- Tu veux jouer à ça ?

Mmph, forcément, elle vivait ça comme un défi. Quelqu'un qui lui résistait, c'était quelqu'un à faire plier. Elle se mordit la lèvre inférieure, roulant des hanches pour se rapprocher de lui. Sa main échoua sur la joue de l'inconnu, son ongle appuyant doucement sur la peau de sa joue. Noriko récupéra rapidement sa main, la passant dans ses cheveux.

- Je m'appelle Noriko. Je suis … esthéticienne, mais je ne fais pas que masser des visages et poser du vernis.

Sourire. Elle se pencha à nouveau vers lui. Sa main, plus audacieuse, se plaqua sur son ventre, ses doigts venant agripper la ceinture de son pantalon. Elle tira dessus, un tout petit coup, léger mais vif. Et, ainsi, Noriko se pencha à nouveau sur lui, pour lui murmurer à l'oreille :

- C'est avec moi qu'on passe les meilleures nuits, au Japon. J'ai suffisamment de surprises et de talents que je suis inoubliable. N'en doute pas une seconde.

Ses doigts lâchèrent la ceinture, d'un coup, tandis qu'elle se reculait.

Elle vivait clairement une pleine crise d'ego – sans doute la cocaïne, ah, pauvre enfant – et avait envie de jouer. C'était dans sa nature. Cette phrase n'était cependant pas fausse, loin de là. Si l'on tenait compte du fait qu'elle avait sous la main suffisamment de substances pour s'assurer des trips monumentaux, elle ne mentait pas. Beaucoup vantaient les mérites des drogues qu'elle refourguait. Noriko était l'archétype de la fille de la nuit, celle qui sort, qui allume, qui danse, qui oublie son prénom tout en perdant la tête. Un petit papillon de nuit.

- Et toi, dis-moi ? Quel est ton nom ?

Elle s'était reculée tout en restant très proche. A la limite de l'indécence. Et elle le regardait, attendant sa réponse, avec toujours ce petit sourire sur les lèvres.




9
Le coin du chalant / Re : Yume Sisters
« le: dimanche 18 mai 2014, 16:24:33 »



UP !

Alors, aucun de vous ne se sent prêt à affronter Keiko ?
(J'ai très envie de la joueeeeeer.)


10
Les alentours de la ville / Re : Si Keiko savait où je suis ... [PV]
« le: samedi 17 mai 2014, 15:08:54 »
Prudence, non. Désir, oui. Putain oui. Les petits yeux démoniaques de Noriko le dévisageaient. Il était sûr de lui. Il n'avait pas peur. Elle ignorait si elle devait s'en sentir vexée ou amusée, si c'est un défi. Elle en fera, de toute façon, un défi. Noriko vivait dans le regard des autres, elle ne vivait que pour sentir ce pouvoir, parfois mince, parfois impressionnant, qu'elle pouvait avoir sur les gens. Beaucoup baissaient les yeux, en la voyant. Lui n'osait tout simplement pas décroiser les jambes. C'est encore mieux, songea t'elle, malicieuse.

- Une vodka, s'il te plaît.

Elle répondit à sa proposition, dans un premier temps. Oui, une vodka, et fraîche. Elle montait petit à petit, atteignait presque les sommets de l'ivresse, mais s'évertuait à repousser ses limites. Elle voulait faire comme Keiko, et ne jamais être ivre à mourir, maîtrisant mal sa gestuelle et ses intonations de voix. Keiko était toujours digne. Et elle, elle voulait l'être aussi.

Mais pas ce soir.

- Finies les paroles ...

Noriko s'approcha encore de lui, posant sa main sur la cuisse de celui qu'elle considérait encore comme un inconnu. Quand le serveur posa sa vodka devant elle, le verre claqua sur le bar. Clac. La nippone le prit, sans cesser de fixer cet étranger, et le but cul-sec. Un larme de vodka coula sur son menton, dans son cou. Elle se sentait incroyablement fraîche, mais aussi brûlante. Quelque chose brûlait, en elle. Sa dignité, sans doute.

- ... Place aux actes.

Se hissant sur la pointe de ses pieds, elle se pencha vers lui, sa main toujours appuyée sur sa cuisse. Main qui remonta, d'ailleurs, très subtilement, comme un petit reptile rampant. Sa bouche, quant à elle, se réfugia dans le cou du vagabond, un court instant, le caressant de son souffle. Il ne put sentir le contact de ses lèvres que quelques secondes. Suffisamment pour l'attiser et pour le frustrer. Elle savait être entreprenante, mais n'était pas une petite traînée qui embrassait à tout va, salement, se donnant en spectacle comme la dernière des ivrognes. Non, juste un léger baiser. Elle retira sa main avant qu'elle ne monte trop haut, et lui glissa à l'oreille :

- Je n'habite pas si loin que ça, tu sais.

Une invitation évidente à la suivre dans son joli petit appartement, au 5 étage d'un immeuble tellement clean qu'elle le pensait irréel.

Sourire. L'offensive était lancée.



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Les alentours de la ville / Re : Si Keiko savait où je suis ... [PV]
« le: mercredi 07 mai 2014, 02:13:01 »
Mmph. C'était bien la première fois qu'on l'envoyait bouler. Noriko fronça les sourcils, encore, tapota son verre des doigts, encore. Parce qu'elle était un peu imbibée, elle se lançait des défis idiots. Au moindre signe de désintérêt, elle se sentait l'envie d'être encore plus exubérante. Une réaction normale. Keiko l'aurait tarté, Noriko se contenta de sourire.

- Tout ceux-là, je les ai vu au moins une fois. Ils ont tous une anecdote qui leur est attribuée. La lycéenne, dans sa robe rose, là-bas, a toujours les pupilles grandes ouvertes, elle a essayé de m'embrasser à trois reprises. Le gamin dans son costume noir, assis derrière moi, veut me payer un verre à chaque fois qu'il me voit. Le trentenaire qui vient de s'appuyer sur le bar boit toujours trois whisky avant d'oser aller danser.

Certes, ce genre de remarques la faisait passer pour une psychopathe, mais ça lui allait assez bien. Disons qu'elle avait le souci du détail, et une excellente mémoire.

- Je me souviens de tous les visages, et le tien m'est inconnu. C'est rare.

Son regard balaya la salle, avant de retomber sur lui. Un regard glacé, oui, assez dangereux, plutôt piquant. Elle excellait dans l'art de se maquiller, de se rendre désirable. Le noir, autour de ses yeux, était parfaitement appliqué, au moins autant que le rouge à lèvres qu'elle portait. Sa robe était faite pour elle, ses chaussures n'entravaient pas ses mouvements. Elle mettait le prix, pour devenir un fantasme sur pattes. Les soirs où elle s'emmerdait à mourir et où ses hormones lui jouaient de sales tours, Noriko faisait tout, tout pour être parfaite. Alors, ce gars-là, elle n'allait pas le laisser attraper une minette. Non, non. Ce serait elle. Elle s'était lancée ce défi.

- Et quelqu'un que je ne connais pas, c'est ... de la chair fraîche. Et ça m'intéresse.

Un sourire amusé se dessina sur son visage de poupée.

Attrapant son verre à nouveau, elle soupira doucement. Les vapeurs de l'alcool remontaient inonder sa cervelle. Aucun doute, ce verre-là serait son dernier. Son avant-dernier. Mh, bon, elle verrait, elle avait encore une bonne partie de la nuit pour remettre en question ces résolutions qu'elle ne tenait jamais. Ne pas trop boire, faire attention, ne pas décevoir Keiko, ne pas se ramener au travail avec la gueule de bois. Jusque là, ces idées charmantes, elle les avait effacée.

- Tu fais partie de ceux qui se contentent d'admirer les belles femmes avant de se rabattre sur une petite conne, ou de ceux qui vont plus loin, dis-moi ?

Chacun de ses sourires était aussi venimeux qu'attractif. Le charme de Noriko était d'une douceur tranchante. Comparée à son amie, froide et blessante, elle était un petit angelot. Mais pour ceux qui n'avaient pas encore eu l'occasion de les comparer, la jolie brune pouvait bel et bien passer pour une petite peste égocentrique.

Ce qu'elle était, quand même un peu, il fallait l'avouer. Mais elle aimait ça. Chaque personne avait sa personnalité, disons qu'elle ne faisait pas partie de celles qui vivent cachées. Non, plus maintenant. Noriko vivait pleinement, follement. Chercher une quelconque peur dans son regard était peine perdue. On ne pouvait y lire qu'un profond amusement. La jeune femme reposa son verre, dans une pantomime assez peu prévisible. Elle dégagea de la main un tabouret, histoire de s'approcher encore. Briser la distance de sécurité, elle adorait. Oh, elle n'était pas collée à lui, mais assez près pour que ce soit gênant. Enfin, gênant ... Pas pour elle, qui souriait toujours.


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Les alentours de la ville / Re : Si Keiko savait où je suis ... [PV]
« le: dimanche 04 mai 2014, 22:59:14 »


Pourquoi la vodka est-elle si bonne ? Alors qu'elle effectuait son ballet favori - danser, boire, danser, boire, fumer - Noriko se posait la question. Qu'y avait-il de si bon dans cet alcool ? Après tout, l'odeur s'apparentait à celle d'un gros feutre, la couleur, proche de celle de l'eau, était trompeuse et sous-entendait une certaine pureté dans ce liquide. Pureté mon cul. Il n'y avait rien de pur, dans la vodka. Elle, en tout cas, ne devenait pas pure après avoir vidé plusieurs verres. Elle regarda le verre, vide. Est-ce que ça sonnait l'heure, pour elle, d'aller se reproudrer le nez ? Mh, non. Elle en avait un peu marre de se réveiller avec la tête lourde et des palpitations. Ce soir, elle avait choisit la lourdeur. Demain soir, promis, elle ferait danser son cœur, mais pas tout de suite, pas maintenant.

Un sourire au serveur, histoire qu'il comprenne qu'il était temps de servir un cocktail. Vodka-pomme. Elle buvait ça depuis sa plus tendre enfance. Enfance, p'têt pas, faut pas exagérer. Depuis son adolescence, alors. C'était sucré, frais, enivrant. Trois glaçons flottaient dans le verre. Elle s'amusa pendant quelques secondes à appuyer dessus, avant que son regard ne parcourt à nouveau la pièce. Pas lui, ni lui, pas elle, lui j'l'ai déjà vu, lui, lui aussi ... Mais pas lui. Son regard bloqua sur un mec. Noriko cessa d'appuyer sur ses glaçons. Beaucoup s'accordaient pour dire que le regard de Noriko déshabillait honteusement les gens, alors que celui du Keiko vous jugeait assez violemment. Dans tous les cas, personne n'était à l'aise, face à elles.

- Tu es en train de me regarder ?

Elle s'était approchée de lui, pour lui dire ça.

Noriko ne titubait pas, mais ses mouvements étaient rendus étrangement souples grâce à l'ivresse. Elle se voyait comme un petit serpent, une fois bourrée. Un petit serpent qui glisse partout, très facilement.

- Je ne t'ai jamais vu ici.

Des mots prononcés avec un petit froncement de sourcils, qui disparut bien vite. Les mimiques de son visage étaient accentués, quand elle buvait. 'fin, tout était accentué, en vérité. Sauf qu'elle avait appris à ne plus se ramasser lamentablement sur le sol, ignorant gravité et équilibre.

Un homme passa à côté d'elle, la dévisagea, elle l'ignora royalement. Noriko ne prenait jamais de pincettes, elle jugeait cela ridicule. Keiko lui avait appris que c'était ridicule, en fait. Elle faisait partie de ceux qui en ont assez de materner tout le monde. Alors, dans son salon, elle était adorable, mais dehors, quand elle n'avait plus à jouer l'employée modèle, Noriko cessait d'être faussement et ridiculement gentille.

Elle but une gorgée d'alcool, avant de reposer délicatement son verre. Elle se sentait vaporeuse, un peu ivre, un peu beaucoup, mais elle maîtrisait encore suffisamment son corps. Mmh, j'espère.


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Les alentours de la ville / Si Keiko savait où je suis ... [PV]
« le: mardi 29 avril 2014, 12:25:16 »


Quatre heures du matin. La boîte de nuit - Le Records, un club qui essayait de se faire une bonne place dans la ville de Seikusu - vivait son heure de gloire. Un petit DJ japonais, revenu d'un voyage en Europe, jouait les quelques sons qu'il avait entendu là-bas. On disait qu'il était allé en Allemagne, eldorado des amoureux de la musique électronique. Noriko le regardait, envieuse. Il avait un t-shirt "Berlin" qu'elle rêvait de lui arracher. Elle n'avait jamais quitté le Japon, contrairement à Keiko, et ça la faisait vraiment chier. Avec toute la thune qu'elle se faisait grâce au Yume, elle pouvait se permettre une escapade. Berlin, Paris, Moscou, toutes ces capitales la faisait rêver. Et puis, exporter sa marchandise, ça pouvait faire gonfler son compte en banque. Elle nota l'idée dans un des nombreux creux de sa tête, commanda un verre. C'était son sixième. Elle couplait la vodka à la coke. Ces deux substances avait cette froideur qu'elle aimait beaucoup, elle les associait souvent. Tant pis si son palpitant s'agitait dans sa cage thoracique. Par réflexe, elle se frotta discrètement le nez, avant de boire son verre cul-sec. Le liquide glacé inonda son palais, la faisant sursauter. D'une pichenette, la nippone renversa le verre sur le bar.

" you you you you you you we we we us us us" récitait la petite voix, alors elle le récita aussi, s'avançant sur la piste. Toute vêtue de noir, perchée sur ses talons habituels qui, contrairement à ceux de Keiko, ne coûtaient pas un mois de salaire à un japonais lambda, les cheveux bouclés avec soin,  Noriko leva les mains. Elle n'avait jamais touché aucun plafond, elle était bien trop petite pour ça, mais l'ivresse lui permit de s'en foutre. Ses mains blanches poussèrent les corps, autour d'elle. Elle ne voulait pas qu'on l'approche, pas encore. Noriko avait toujours des phases, des étapes, dans ses défonces. Quand elle était au summum - comme maintenant - il fallait la laisser tranquille. Les premières vagues étaient bien trop bonnes pour qu'elle les gâche en se concentrant sur autre chose. C'est seulement une fois l'accalmie revenue, une fois habituée à ce nouvel état, qu'elle laissait les gens entrer en contact avec elle. A chaque mouvement, la jeune femme poussait quelqu'un. Ce mec, accompagné de ses amis, qui la mangeait des yeux. Cette gamine qui ne tenait pas sur ses talons. Ce vieux mec bourré dont l'équilibre semblait plutôt instable. Elle voulait sa place.

Et elle dansa. Le temps s'était évaporé. Noriko mit un long moment à reprendre ses esprits. Depuis combien de temps dansait-elle ? Ses yeux dévisagèrent les quelques êtres vivants qui papillonnaient autour d'elle avec plus ou moins de grâce.

Si Keiko savait où je suis ... Je l'entends déjà râler, songea t'elle. Keiko râle beaucoup. D'un pas léger, elle alla jusqu'au bar. Vodka. Oui, encore une. Non, je tiens bien l'alcool, je vous assure. Bon, ne me faites pas chier, servez-moi ma vodka. Noriko était une habituée des alcools forts. C'était presque son eau à elle. Quand elle était plus jeune, c'était elle qui inventait des jeux d'alcool et faisait boire tout le monde. La jeune femme avait toujours eu une descente légendaire. Appuyée sur le bar, elle commença à en dévisager plusieurs. Hommes, femmes. Elle entrait dans la seconde phase de son ivresse, celle où elle était en chasse, où son regard détaillait tous les corps. Et elle ne trouvait personne à son goût. Certes, ce club n'était pas un de ces grands clubs très classieux, mais elle aurait aimé ... s'amuser un peu. Il n'y avait que des minettes et des adolescents sous acides.

- Mh, non, personne, prononça t'elle à voix haute.

Alors elle ferma les yeux, et retourna danser, légère comme la plus petite des plumes.

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Le coin du chalant / Re : Yume Sisters
« le: mardi 29 avril 2014, 11:44:30 »


N. : Je suis partante ! J'aime jouer.

K. : Noriko.

N. : Raaaah, Keiko. Depuis quand on demande le RIB des gens avant de les emmener chez soi ?Je ne suis pas comme toi. Moi, je dis oui. Un si beau garçon.

(Et, dans mon infinie bonté, je lance !)


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Le coin du chalant / Yume Sisters
« le: mardi 29 avril 2014, 00:01:03 »
Jouons un peu, voulez vous ? Je vais répartir ça bien, y'en aura pour tout le monde. Pour ceux qui veulent Keiko, pour ceux qui préfèrent Noriko, pour les gourmands (et fous) qui souhaiteraient les deux ... Enjoy !




Keiko

o Vous êtes scientifique, chimiste, étudiant ... peu importe, mais vous traînez dans le laboratoire. Et vous tombez sur Keiko. Alors, soit elle prépare gentiment sa thèse, et la conversation sera banale, soit elle prépare du speed liquide ou du LSD, ce qui corse les choses.

o Etudiant, vous assistez à un cours de Keiko (un cours qu'elle donne pour dépanner un collègue). Cette femme très belle et digne vous plaît. Le soir même, vous la croisez dans une réception. Si vous avez décidé de la mettre dans votre lit, laissez-moi vous dire que ce sera un défi très difficile à relever ... mais qui en vaut la peine.

o Vernissage. Keiko est là, fière, belle, noble, un peu éméchée. Ce qui promet d'être amusant.



Noriko

o Vous vous rendez dans le salon où Noriko travaille, dans le but de vous faire une petite beauté / Vous la faites venir chez vous, toujours dans le même but. Cependant, attention, Noriko, elle aime beaucoup jouer.

o Vous avez besoin eu vent du Yume, et vous savez que cette jolie nippone en vend. Pour vous fournir, vous venez dans son appartement, en ville. La consommation de drogues ayant des conséquences assez spectaculaires, attendez-vous à ne pas rentrer tout de suite chez vous.

o Boîte de nuit, vers quatre heures du matin. Une brune un peu ivre et folle danse n'importe comment, et elle n'a aucune envie de rentrer seule. Serez-vous celui (ou celle) qui osera lui proposer un after ?



Noriko & Keiko

o Noriko organise une fête, sans raison, dans la vaste demeure qu'elles occupent. Une fête très animée, où il n'y a absolument aucune limite, où tout est permis, où tout coule à flot. A vous de vous amusez avec l'une, avec l'autre, avec les deux en même temps, selon votre choix.

o Vous êtes riche, vous avez besoin de Yume, alors vous vous adressez aux soeurs Yume. Logique. Mais attention, passer de l'une à l'autre sera impressionnant.

o Vous retrouvez les soeurs Yume dans leur élément naturel : soit à une soirée très huppée, ou en train de traîner avec des Yakuzas. Dans tous les cas, elles sont là pour vendre leur came. Et vous les recroisez, peu après, dans la rue, se baladant comme si de rien n'était. Voilà qui nécessite une enquête, non ?

o Vous êtes un concurrent qui a très envie de savoir ce qu'il y a dans cette nouvelle drogue à la mode, et vous essayez de les soudoyer/séduire/menacer. Ce qui déclenchera une jolie petite guerre où tous les coups seront permis.






Il y a des milliards d'autres possibilités, n'hésitez pas. Ces trames-là sont vraiment bateau, je peux aussi en faire des sur-mesure. See u soon !

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