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Messages - Errance et glorieuses aventures, sous le signe du Pissenlit

Pages: [1] 2
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L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: jeudi 02 octobre 2014, 21:23:49 »
"Non !"

Un soupir à peine audible quitte la gorge de l'écuyer interloqué qui assiste à la boucherie, quelque part entre la peur et le déni. Daundelyon a perdu ? Impossible, Daundelyon n'a jamais perdu. A sa décharge, on pourrait arguer qu'il s'agit là d'une égalité, car la mercenaire semble elle aussi condamnée par la blessure à son abdomen. Ignorant les cris stridents de Prospérine qui lui agressent les oreilles, Pélaguet s'approche d'un pas mal assuré des deux combattants qui restent debout, l'un contre l'autre, dans une immobilité parfaite, comme s'ils avaient décidé de mourir ainsi et de s'ériger en monument au milieu de ce désert morne.

"Maître ?..."


Sa question semble réveiller le colosse, qui pivote pour caler son épaule contre la poitrine de son adversaire et retire sa lame dans un mouvement sauvage, taillant au passage les chairs de la mercenaire et élargissant encore sa plaie ; il se recule d'un pas et lance un regard ahuris autour de lui. L'abdomen de Mjoll est maintenant gratifié d'une profonde entaille diagonale commençant sous les côtes et s'arrêtant sur le nombril. Une bouche de traviole qui vomit du sang entre ses lèvres inégales.

Daundelyon tente de parler, mais ne parvient qu'à produire un étrange gargouillis. Sa main se porte à sa gorge, et commence à tâtonner la hampe qui lui traverse le gosier. Plus que l'objet lui-même, c'est le liquide qui emplit sa gorge qui l'étouffe. Des ruisseaux chauds et poisseux s'invitent sur son torse et dégoulinent lentement sur son corps nu, empruntant la voie facile de son entre-cuisses et de ses jambes pour finir sous ses pieds, ou s'accumulant dans la pilosité de son pubis et gouttant ensuite de dessous son matériel.

Fichtre. Les deux combattants perdent une quantité de sang impressionnante, jusqu'à en être à demi couverts. Aucun des deux, pourtant, ne semble résigné à s'effondrer - comme l'exige la coutume lorsqu'on est blessé si gravement. Cette attitude aurait au moins le mérite de la pudeur : n'est-il pas pénible de voir des être humains agoniser et lutter ainsi contre une mort certaine ? Comment croiser le regard de ces gens là ? Pélaguet s'en trouve terriblement gêné. Prospérine, elle, a cessé de hurlé pour s'évanouir lourdement sur son flanc. En voilà une qui a le sens des bonnes manières. Pélaguet voudrait bien s'évanouir, lui aussi, ça lui donnerait une contenance. Oh Seigneur, pourvu qu'on attende pas de lui qu'il sache quoi faire !... Un pas en avant, un pas en arrière ;

"Euh... vous... hm. Ça va ?"

Question bête, ou peut être pas tant que ça. Parce qu'étrangement, il a l'air de se porter pas mal, le chevalier. Il va jusqu'à saisir la pointe de la flèche qui ressort par sa nuque et la briser entre ses mains, puis à tirer sur la hampe pour l'extraire - le tout avec force grimaces. Le projectile retiré de la plaie, le sang jaillit à nouveau avec abondance, au point que ne torse et les jambes du guerrier se trouvent très vite repeints en rouge sombre. Le guerrier se plie en deux, tousse et crache le fluide qui encombre sa trachée. Une dizaine de secondes plus tard, il patauge littéralement dans la marre de son propre sang.

L'enfer, c'est vraiment dégoutant.

2
L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: samedi 13 septembre 2014, 21:18:08 »
On ne la fait pas à William Daundelyon ; dès qu'il aperçois l'elfe bouger sa lame siffle pour couper net son arc... et rate sa cible. Et merde. Plus rapide qu'il ne l'avait estimé, la mercenaire se fait un pas en arrière pour le mettre en joue et sauve son matériel. Pélaguet bafouille un truc, le chevalier grogne de déplaisir. Le diplomate est confus, la surprise lui a fait perdre tous ses moyens. Il ouvre la bouche pour faire une proposition intelligente et calmer la situation ; l'inspiration, malheureusement, se laisse désirer.

Son maître, lui, semble un peu plus dans son élément et ne pas envisager la négociation : il fulmine, grogne décrit des fragments d'arc de cercle autour de son adversaire par des pas chassé au rythme irrégulier. Sa tension est lisible dans son regard, et sa hargne dans sa mâchoire. Il la fixe dans les yeux, à la recherche du petit plissement de paupière, l'infime changement d'expression qui précèdera immanquablement la décision de lâcher la corde de l'arc. S'i est assez rapide, s'il la rend assez nerveuse s'il anticipe bien, s'il esquive du bon côté ; il peut éviter le tir. C'est un pari audacieux, mais les petits joueurs ne font des héros.

"J'espère que vous êtes sûre de votre coup, Miaule. Parce que si vous manquez votre cible, vous n'aurez pas le temps pour un second tir..." gronde-t-il, sa main raffermissant sa prise sur la garde de l'épée, "... et je jure devant quiconque est le créateur de ce royaume des morts que votre second trépas sera bien plus pénible que le premier, quoi que celui-ci ait pu être."

Un discourt qui aurait pu être terriblement percutant, sans ce maudit zezayement, et si ses organes génitaux ne sautillaient pas à chacun de ses mouvements.

...

"Par pitié arrêtez ça !!"

La voix de Prospérine se fait enfin entendre, mal assurée mais stridente. Voilà la demoiselle qui arbore un visage horrifié et se tord les mains d'angoisse. Et Pélaguet de hausser les épaules, agacé par devant le manque de tact et de contenu du propos. Ces jérémiades n'apportent vraiment pas grand chose... plutôt que d'exprimer de telles banalités, la jeune fille aurait aussi bien fait de garder le silence.

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L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: mercredi 23 juillet 2014, 21:47:56 »
Se sentir obligée de préciser à Daundelyon comment utiliser une arme blanche correctement, voilà qui était une idée bien saugrenue. Un barman vous regarderait certainement de travers si, le voyant s'apprêter à vous servir votre binouze, vous vous sentiez obliger de lui préciser "attention, 'faut incliner le verre, sinon la bière mousse !". Daundelyon manquait de temps pour se formaliser des enfonçages de portes ouvertes de Mjoll : aussi Pélaguet se chargea pour lui de hausser un sourcil circonspect à l'intention de la mercenaire.

Trois traînées de flammes traversèrent encore la petite plaine où le chevalier cavalait pieds nus, le manquant chaque fois d'un rien, éclatant derrière lui en bouquets ardents et éblouissants. Le guerrier chargeait en ligne droite, inébranlable, déviant à peine de sa trajectoire pour esquiver ces projectiles enflammés. Le malfrat devait sentir que le vent tournait, et dans la mauvaise direction. A vrai dire, Pélaguet aurait certainement été pétrifié, à sa place. Peut était-ce simplement parce qu'il avait trop souvent vu son maître à l'action pour croire que la confrontation puisse tourner autrement que -

Ouh.

Le travaille fut bien fait : fendu de la clavicule à la hanche, la bandit venait de s'écrouler comme un sac. Deux sacs ? Difficile de voir, à cette distance, si les deux parties s'étaient séparées en heurtant le sol. L'exécution, en tout cas, avait été plus efficace que soignée.

Un silence relatif était retombé sur ce décors infernal et le chevalier, immobile, contemplait sa boucherie, l'épée pendouillant à sa main droite. Sa longue crinière noire, que Pélaguet n'avait pas le souvenir d'avoir vue autrement que nouée en catogan, se déployait maintenant sous l'effet des tourbillons d'air chaud, symptômes d'une atmosphère torturée au climat chaotique, et masquait son visage, fouettaient ses épaules, et au dessus de sa tête ondulaient par fines mèches, comme autant de serpents excités par le sang. Quelques secondes s'écoulèrent, avant que le guerrier ne se retourne lentement, et ne traîne les pieds en direction de ses camarades. Alors qu'il était sur le chemin du retour, Prospérine, jusque là invisible et dissimulée derrière son abris rocheux, pointa le nez hors de sa cachette pour évaluer la dangerosité du monde alentour. Comme un coup d'œil rapide la rassurait, elle reparut d'un pas hésitant et s'approcha timidement du reste de la troupe.

Tout ce beau monde enfin réuni, chacun lança des regards fuyants aux autres... Daundelyon, qui avait la tête baissée et les épaules voûtes semblait quelque peu incommodé ; son écuyer le scruta quelques secondes ; ah oui, bien sûr.

"Dame Miaule, auriez vous... euh, pourriez vous prêter un quelconque tissu à Sir Daundelyon ? Il semble que le sang de ce malfrat l'ait salement souillé." releva poliment le jeune homme, faisant allusion au liquide rouge sombre qui recouvrait la lame et la main du bretteur, ainsi qu'aux éclaboussures qui parsemaient son torse martial.

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L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: dimanche 01 juin 2014, 21:11:07 »
Bon sang. Ça ne cesse pas. L'organe du damoiseau, contre vents et marrées, gonfle un peu plus à chaque pulsation, et se dresse péniblement en position horizontale, sous le regard horrifié de son propriétaire. Diantre. Panique ; que faire ? Sauver les meubles. Le blondinet se plie en deux et cache le membre impertinent sous son abdomen, finissant dans une position qui, pour l'observateur non averti, reviendrait à une exposition fière et hautaine de son postérieur.

A peine s'est-il mis dans cette position saugrenue qu'un grondement se fait entendre et qu'une vague de chaleur se fait sentir, l'espace d'une seconde, au dessus de lui, si proche qu'elle mord douloureusement son fessier : le jeune mâle sursaute et se jette à quatre pattes, pour assister, incrédule, au spectacle d'une gerbe de flammes filant à hauteur d'homme, et qui de toute évidence... était destinée à s'échouer en plein milieu de son dos. Une idée assez désagréable pour un homme venant tout juste de périr par les flammes d'un dragon, et dont toute la chair aurait frémi d'horreur à la simple vue d'une bougie. Rampant à quatre pattes dans la poussière, la trique entre les jambes, Pélaguet jette des regards ahuris autour de lui. Les deux types. Une deuxième gerbe de flammes.

« Sir ! »


Le colosse, qui venait à peine de se retourner, est sur le point prendre de plein fouet l'onde incandescente lorsque leur captive le heurte soudain, l'arrachant à ses appuis. Les flammes passent si près qu'il ferme les yeux dans une grimace sauvage, avant se terminer sa chute sur le derrière, sa lame s'écrasant mollement entre ses jambes. L'air abasourdi, il tâte avec frénésie tout le haut de son corps, des fois que des morceaux aient cuit à son insu...

« Breuh ! Que quoi ?! »

Son regard son porte enfin sur les auteurs du méfait, désormais visibles et s'apprêtant à user de nouveau de sorcellerie. Une expression que Pélaguet connait pour être celle de la contrariété déforme les traits du chevalier. Ce dernier n'a pas un caractère facile, et toute contrariété se termine généralement par -

« RAAAAH ! »

Ayant empoigné la garde de son épée, il s'élance déjà en direction des ennemis, avec la rage et la puissance d'un bovin non castré. L'écuyer aurait pu tenter de le suivre et de l'épauler. Mais si son sens du devoir le pousse au combat, son corps, lui, veut vivre. Et le voilà, cloué au sol, tremblant comme une feuille. Dans un geste désespéré, ses mains se saisissent de l'arc et du carquois et les lancent en direction de l'elfe.

« Dame Miaule ! »

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L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: jeudi 29 mai 2014, 18:02:01 »
"Mince..." relève soudain Pélaguet, "les deux énergumènes ont disparu... où sont-ils donc passé ?" Il ne se souvient même plus à quel moment il les a perdus de vu... enfin, ils ont du repartir d'où ils venaient au moment où l'écuyer leur tournait le dos. C'est l'explication la plus probable. "A moins qu'ils ne se soient faufilés derrière ces rochers, là bas..." Mais dans ce cas ils resteraient tout de même distants d'une bonne vingtaine de mètres, et ils ne pourraient approcher sans se mettre à découvert, alors quelle importance. "Et puis, étant désarmés, je vois mal de quelle manière ils pourraient nous être nuisibles." Non, vraiment, pas de raison de s'en faire. Ils s'en étaient allé, tout simplement.

Après que l'elfe ait protesté, le jeune homme jette un nouveau coup d’œil à son maître ; que répondre à ça ? Négocier, faire preuve de fermeté ? Mais cette fois le chevalier prend la parole, déployant toute la puissance de son zezayement dans une réponse aux accents autoritaires :

« Vous êtes déjà sans défense, et si nous avions voulu vous faire du mal nous n'aurions pas hésité plus longtemps. Dans tous les cas je ne ressens nulle culpabilité pour avoir trahis une coupe-jarret. »

Le blond hoche machinalement la tête, son regard se perdant à nouveau sur les courbes de Prospérine. Elles sont bien plus gracieuses ainsi, dénudées, offertes au vent, que lorsque le tissu d'un jupon les dissimule sous ses plis. Un artiste aurait pu dessiner le contour de ce corps d'un seul trait, d'une seule ondulation du pinceau. Ces étendues de chairs invitent tellement à être embrassées... blanches, pures, certainement douces. Chaudes ? Quel goût ? La belle frémirait-t-elle de sentir son bras caressé ? Aimerait-elle être embrassée ici, derrière l'épaule, ou là, dans la cambrure de la taille ? Elle a détourné son visage pour s'épargner la vue des deux mâles... charmant reflex de pudeur qui permet au garçon de la détailler en toute impunité, et de laisser errer son imagination.

Leurs regards se croisent. Merde ! Il a suffit qu'elle jette un coup d’œil de côté au mauvais moment et... c'est comme un coup de masse dans la poitrine de l'adolescent, un retournement brutal de toutes ses entrailles. Un fourmillement dans son bas ventre, qui lui fait perdre pendant une seconde conscience de la réalité.

La jeune femme, elle, est écarlate. Elle a de nouveau détourné son regard; elle part se dissimuler derrière la guerrière, dont la carrure plus importante accentuée par l'armure qu'elle porte fait office de paravent de fortune alors que Prospérine se tient debout derrière elle, les bras croisés et le gros orteil fouillant nerveusement la poussière.

Pélaguet s'efforce de penser à autre chose ; la première chose pouvant lui passer par l’esprit fera l'affaire, de toute façon... les deux hommes. Il a déjà conclu à leur sujet, mais y réfléchir encore un peu ne pourra que l'aider dans sa lutte pour endiguer son érection naissante. Un peu plus, et son organe se dressait fièrement, ce qui aurait été, c'est le moins qu'on puisse dire, inopportun.

6
L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: vendredi 23 mai 2014, 20:34:34 »
Bon, tout ce que Pélaguet peut dire, c'est que le comportement des deux énergumènes n'est pas pour inspirer la confiance. Peut être les juge-il un peu vite en les considérant comme une menace. Après tout, ceux-ci n'ont rien fait d'autre que gesticuler comme des excités. C'est peut être l'ambiance du lieu, qui déséquilibre à la longue les esprit les plus stables. Nous sommes en enfer, tout de même. Un coup d’œil à Daundeyon informe l'écuyer sur sa décision, qui ne l'étonne guère ; ça n'est pas comme s'ils avaient autre chose à faire, de toute manière.

« Merci bien, nous vous sommes forts reconnaissants de ces informations. Bonne chance à vous ! »

Sur ce, le duo tourne les talons, Pélaguet jetant toujours des regards semi inquiets derrière lui pour s'assurer que les deux idiots restent bien pacifiques.

[...]

Prospérine a cessé d'observer la scène pour poser son regard interrogateur sur Mjöll. « M-merci... je ne comprend pas bien votre question... ; comme ça, vous voulez dire... nus ? » Humour absurde pour une situation absurde. Un rapide sourire fend son visage, puis elle détourne timidement le regard en pinçant les lèvres. « Je ne crois pas que tous les hommes soient ainsi... ils sont des aventuriers, je crois, en quête de gloire ou quelque chose comme ça... ». La belle se tourne à nouveau du côté des négociations ; à genoux, les cuisses serrées, elle s'appuie sur le rocher qu'il leur sert d'abris et par dessus lequel elle observe avec attention, plissant légèrement les yeux.

« Ils discutent... les inconnus ont l'air drôlement excités... oh, ils reviennent ! »

D'après le ton qu'elle emploie, il faut croire que la nouvelle la met en joie. Elle se retourne de cependant vivement, et se laisse retomber, le dos appuyé contre le rocher, le teint rosé. Les deux guerriers, avançant de face, ont visiblement abandonné l'idée de cacher plus longtemps leurs virilités – chose qui devient vraiment malaisée lorsque l'on porte une arme blanche dans sa main... voir franchement dangereuse si on y met trop d'insistance.

Les deux goujats se voient donc obligés de refaire le chemin en sens inverse, leurs sexes ballottant à chaque pas avec une désinvolture impudique, la truffe au vent. Alors qu'ils se présentaient à nouveau devant les deux femmes, armes à la main, la brune s'obstine à regarder ailleurs, visiblement mal à l'aise devant cette paire de phallus.

« Mon maître vous propose de nous accompagner... bien sûr, c'est nous qui garderont les armes. »

Bien qu'il essaie de se donner une contenance, enfonçant légèrement la pointe de sa lame dan le sol à ses pieds, le garçon n'en a pas moins une voix un peu plus haut-perché qu'il ne l'aurait voulu. Nu comme un vers devant ces deux femmes, chacune d'un beauté troublante -bien que la mercenaire soit vêtue d'une manière qui contribue fort peu à la rendre séduisante – le blondinet ne se sentait pas en état de bomber fièrement le torse. Le chevalier, lui, est toujours dans la même posture raide, la mâchoire crispée.

7
L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: samedi 26 avril 2014, 00:28:20 »
Les deux compagnons d'arme échangent un rapide regard pour s'évaluer l'un l'autre ; un manière de s'assurer mutuellement que oui, leurs interlocuteurs sont réellement bizarres. Le chevalier se racle la gorge, et l'écuyer reprend la parole, comme s'il avait deviné tacitement les intentions de son maître ;

« En réalité euh, nous n'avons pas vraiment faim... peut être pourriez vous nous renseigner sur cette tour qui chatoie à l'horizon ? »


Le guerrier hoche la tête pour appuyer les propos du blondinet. Bizarrement, il ne semble pas avoir plus l'envie de suivre ces deux bonhommes que Pélaguet, fut-ce pour une délicieuse salade.

Toujours planquée avec la blonde derrière le rocher, Prospérine, qui était jusque là restée muette et passive, se décide enfin à prendre quelques initiatives ; accroupie, elle se rapproche de la mercenaire et pose sa main sur son bras en la secouant doucement pour attirer son attention... puis, après avoir hésité pendant deux secondes, elle prend la parole d'une petite voix :

« Que... qu'est-ce qu'on va faire ? Vous pensez qu'ils vont revenir ? »

La couturière, à peine entrée dans l'age adulte et qui n'avait jamais connu que la sécurité d'une ville relativement prospère, se retrouve seule et perdue au milieu d'un desert sans vie, avec rien d'autre à quoi se raccrocher qu'une vague alliée, une éventuelle guide de race non-humaine. Elle a toujours l'air anxieuse, la petite, mais dans ses yeux bleu pâle brille la lueur d'un espoir qui semble reposer entièrement sur cette elfe pourtant pratiquement inconnue.

8
L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: dimanche 20 avril 2014, 11:26:45 »
Daundelyon suit du regard le moindre mouvement de sa captive, s'attendant à une tentative de rébellion, qui ne vient finallement pas. D'un nouveau signe de tête, il ordonne à Pélaguet de récupérer la lame plantée au sol. Ceci fait, le chevalier recule d'un pas, abaissant légèrement sa lame ;

« Je ne suis pas un égorgeur, moi. »


Pélaguet, de son côté, évite soigneusement de croiser le regard des deux femmes présentes. Il laisse l'arc à terre, et prend le carquois avec toutes ses munitions sur son épaule. Le sabre qu'il a en main ne lui paraît pas excessivement lourd, et c'est une bonne chose, considérant le manque de carrure du garçon. Son seigneur amorce une marche vers les deux hommes errants, laissant derrière lui la mercenaire. Ce qui pourrait passer pour de l'imprudence, mais son écuyer fait office de vigie. Il jette un regard par dessus son épaule, vers la demoiselle qui n'a dit mot depuis le début ;

« Prospérine, » prononce-t-il approximativement, « attend nous ici. »

La tête baissée et le visage à demi caché derrière ses boucles noires, celle-ci jette un regard nerveux aux personnes présentes, avant de retomber dans la contemplation mutique du plancher. Pélaguet reste figé quelques secondes à la contempler, une sorte de poids logé dans la poitrine. Puis il se détourne et rejoint son maître d'un pas précipité.

Les deux mâles, les lames au clair – à défaut de pouvoir rengainer – s'approchent donc de la paire d'inconnus qui, étrangement, ne semblent pas avoir de but précis. Pélaguet en ressent une sorte de vertige angoissé, comme si l'itinéraire hasardeux des deux ivrognes symbolisait toute l'absurdité de ce lieu vide de tout, sans nature, sans plantes, sans cycle de saisons, sans même un ciel où voir se succéder jouer et nuit. Est-ce qu'on vieillissait ici ? Est-ce que les cheveux poussaient seulement ? Une fois embroché par un monstre sorti de l'ombre, mourrait-on, était-on libre d'ailler ailleurs ?...

Le maître et l'élève avancent d'une démarche calme, leurs armes tenues nonchalamment, pour s'assurer de dégager une attitude pacifiste. Ils s'arrêtent tout deux à une dizaine de mètres des étranges rôdeurs, et c'est à nouveau l’écuyer qui prend la parole, sur un ton hésitant :

« Salutation, voyageurs... veuillez pardonner notre nudité, nous sommes perdus. Peut être pourriez vous nous renseigner ? »

9
L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: samedi 19 avril 2014, 22:16:48 »
Le chevalier se penche sur le sabre dont il saisit la poignée, et qu'il amène devant son visage en se redressant, comme pour l'examiner. Le visage fermé, il découpe l'air par quelques mouvements de rapidité croissantes. Il n'a jamais vraiment appris à manier le sabre, mais son expertise de l'épée devrait lui permettre une certaine aisance. D'un signe rapide de la tête, il indique à son écuyer de se saisir de la deuxième arme. Celui-ci, s'exécute, non sans un regard interrogateur,.

L'elfe, concentrée sur les malheureux auxquels elle veut tendre embuscade, ne prête plus attention à ses récents compagnons de route ; c'est sans doute une erreur. La lame de son propre sabre vient caresser sa gorge, tenue par le seigneur Daundelyon. Celui-ci, campé sur ses appuis, tiens son instrument avec fermeté, prêt à asséner un coup sec et rapide.

« Posez votre épée. »

Le zézaiement de la brute est légèrement perceptible dès la première syllabe de son injonction ; cependant, son expression ne laisse pas de place à la plaisanterie.

Le blond à posé une flèche sur son arc, le carquois pendant à son épaule, et semble prêt à s'en servir si besoin est – bien que son maître n'ait visiblement pas besoin d'aide. Quant à la brune, qui s'était accroupie avec l'elfe derrière le rocher, elle fait sauter son regard d'un protagoniste à l'autre, visiblement pétrifiée

10
L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: mercredi 16 avril 2014, 18:01:42 »
Inutile de préciser, je crois, que la colère de Sir Daundelyon n'est pas désamorcée par les paroles de la guerrière. Il faut dire que le chevalier ne brille ni par son sens de l'humour, ni par la robustesse de son égo. Son écuyer se remet à marcher à son côté, sans oser dire mot, observant du coin de l’œil, attendant que la tension de son maître s'apaise. Il est tellement renfrogné, qu'on pourrait s'attendre à le voir tomber d'asphyxie sous l'effet de sa propre crispation -chose qui n'arrive pas, heureusement.

La demoiselle à demi dénudée, elle, s'est également saisie du bras de sa protectrice et le tient fébrilement, sûrement car elle se sent plus en sécurité ainsi. Elle marche avec nerveuse rapidité, si bien que c'est presque elle qui entraîne la guerrière vers l'avant - ou du moins, elle semble vouloir l'inciter à forcer l'allure.

L'elfe, visiblement plus alerte que ses compagnons, est la première à apercevoir les deux hommes qui titubaient au loin. Le maître et l'élève croisent des regards respectivement outrés et dubitatifs à sa proposition.

« Il ne serait pas très honnête de dépouiller de pauvres ivrognes... » relève Pélaguet d'un ton morne.

Comment ces hommes ont-ils trouvé de quoi boire en enfer, d'ailleurs, était un mystère pour le serviteur. Mais là n'est pas la question qui le préoccupe le plus. Il voit mal le seigneur Daundelyon se comporter en vulgaire bandit. Celui-ci, d'ailleurs, semble échauffer silencieusement son poignet par de lentes torsions, ses doigts se pliant et se dépliant en rythme. Nul doute qu'en frappant la blonde par surprise, il a toutes les chances de lui faire perdre connaissance sur le coup.

L'adolescent espère qu'il n'aura pas à en arriver là.

11
L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: mardi 15 avril 2014, 17:03:44 »
« Nous n'avions PAS trente guerriers ! »

Le colosse se décide enfin à prendre la parole, et avec fracas ; de quoi retrousser les oreilles pointues de l'elfette. Rugissement est ici un terme qui pourrait s'appliquer. Prospérine jette un regard effrayé en arrière, la tête rentrée dans les épaules, tandis que Pélaguet, qui connaît pourtant la puissance vocale de son maître, sursaute et s'écarte d'un pas - un réflexe de survie assez justifié puisque, habituellement, ce genre de hurlement n'es poussé par le bretteur que pendant ses combats, et annonce qu'un échelon est sur le point d'être gravi sur l'échelle de la brutalité. Heureusement, pour toute action agressive, le chevalier se contente de lever les bras dans une pose outrée et théâtrale, durant laquelle son cinquième membre s'agite dans un balancier colérique, à la vue de tous et toutes. Deux secondes et un coup d’œil en contrebas plus tard, et le chevalier cache à nouveau ses parties génitales en poussant un grognement.

« Ce que mon maître veut dire, c'est que nous ne pouvions nous résoudre à abandonner cette demoiselle à son sort ! »
se hâte de reformuler l’écuyer en désignant Prospérine de la main gauche, levant la cuisse pour masquer son entrejambe.

« Hmpf. » ponctuera simplement le chevalier, qui fait face à la mercenaire dans une position proche du garde à vous, tous les muscles crispés des sourcils aux orteils, et les mains en paravent face à sa virilité.

12
L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: lundi 14 avril 2014, 11:05:17 »
La jeune femme hoche la tête en signe d'approbation : si elle se demande à quelle race appartient cette Mjöll, elle ne semble pas décidée à poser la question, peut être encore trop mal à l'aise pour prendre la moindre initiative.

La petite troupe se met en marche, deux devant, deux derrière, et un coup d’œil suffit aux nouveaux arrivants pour remarquer le scintillement d'une griffe de cristal à l'horizon ; elle n'a pas l'air si grande... mais après tout, tout dépend de la distance. L'écuyer, lui, a du mal à l'évaluer, mais il estime que le temps de trajet nécessaire se comptera en heures. Peut être en demi-journées. C'est évidemment lui qui prend la parole pour répondre à la demande de la mercenaire ;

« Je crains que nous ne connaissions pas le prêtre dont vous parlez... nous sommes ici suite à une rencontre malheureuse avec un dragon. Mon maître et moi tentions de porter secours à la demoiselle ici présente, mais les choses ont... mal tourné. »


Le silence retombe sur les trois malchanceux. Pendant quelques secondes, chacun tente simplement de réprimer un frisson, mais voit finalement ses épaules agitées d'un spasme nerveux. Le blondinet passe le doigt dans son nombril, l'endroit exacte où il vit s'enfoncer la canine du gigantesque lézard, écartant les viscères sous sous passage. Tout est en place. Ça devrait être évident, mais Pélaguet a sans cesse besoin de s'en rassurer, depuis qu'il est ici.

Devant lui, les hanches de la demoiselle balancent de gauche à droit, dans un mouvement de roulis inconscient qu'ont certaines jeunes femmes, et que leurs jupons masquent partiellement. Il lui est difficile d'en détacher son regard; la volupté de ce corps le distrait merveilleusement de ses récentes angoisses. Prospérine n'a pas la charpente solide d'un paysanne, ni les rondeurs accueillantes d'une bourgeoise ; c'est la réflexion qu'il se fait, sans doute parce qu'il la sait couturière. Non, Prospérine est une fille fine et fragile. Le vent fait voleter ses boucles noires sur la peau pâle de son dos. Prospérine est aussi blanche que sa crinière est noire. Comme elle lui tourne sans cesse le dos, le garçon doit rappeler à sa mémoire son visage si doux, ses lèvres pulpeuses et ses quelques tâches de rousseur... si seulement elle pouvait se retourner et lui sourire ! Il ne l'a encore jamais vue que le visage affligé par la peur et le désespoir. Les yeux de l'écuyer glissent sur le dos de la brune, suivant le relief de sa colonne jusque dans le creux de son échine. Chaque pas fait osciller son bassin, déforme les lignes de sa taille, fait trembloter le muscle d'une fesse. L'adolescent sent son cœur s'emballer, et ses poumons s'essouffler.

Ce doit être à cause de l'atmosphère des enfers, qui est peu propice à la randonnée.

Après quelques minutes de silence, Prospérine ose enfin poser à nouveau ses yeux bleus délavés sur le visage de leur guide :

« Vous nous disiez humain... Est-ce qu'il serait offensant de vous demander de quelle... espèce... vous êtes ? »

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L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: lundi 14 avril 2014, 00:05:17 »
La jeune femme lève un regard apeuré sur la guerrière. Elle regarde la main de celle-ci pendant deux secondes, sans faire le moindre mouvement, pour finalement la saisir en tremblant. Elle se remet maladroitement sur pieds, et masque à nouveau ses parties intimes avec ses bras. Son regard timide fuit d'un point à un autre, se pose un instant dans les yeux de la guerrière, puis s'abaisse à nouveau. Silencieusement, elle accepte les quelques vêtements qu'on lui offre et les passe rapidement sur elle. Une fois la culotte enfilée, elle époussette nerveusement ses membres où de la poussière s'est collée, et essuie ses joues humide du revers de la main.

« Merci... je... mon nom est Prospérine. »


Les deux mâles, eux, n'en mènent pas large. Le blond jette un regard à son maître, qui n'apprécie visiblement pas tellement les manières de l'inconnue. S'il n'était pas nu et maladivement timide, aucun doute qu'il irait lui dire sa façon de penser à brûle pourpoint. Au lieu de cela, il se contente de crisper la mâchoire et de frapper du talon la paroi derrière lui. Son écuyer dévisage la vagabonde d'un air circonspect.

« En route vers où ? » relève le jeune homme.

Ce dernier reste quelque peu dubitatif. Cette femme sait-elle où elle va ? On veut-elle les entraîner tous dans une marche sans but ? La dénommée Prospérine, elle, s'est déjà mise en marche au côté de Mjoll, plus ou moins forcée. Bien que pas tout à fait à son aise et légèrement voûtée, elle semble en meilleure posture que les deux autres, qui attendent comme des idiots que les deux femmes soient passées devant eux pour marcher derrière. Daundelyon, qui pensait avoir connu la pire des humiliations lors de son dernier tournois, commence à revoir son jugement. Heureusement, il n'y a pas grand monde pour y assister. A l'horizon, pas un seul spectateur pour ses déboires, hormis des roches et du sable.

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L'Enfer / Re : C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: dimanche 13 avril 2014, 20:01:44 »
Encore une femme. Décidément, les tourments de l'enfer ne connaissent aucune limite. Le sort s'acharne sur le chevalier au Pissenlit.

Dans l'impossibilité de trouver quoi que ce soit aux alentour pour cacher leurs membres virils, les deux guerriers ne peuvent qu'y poser leurs mains en coupe, afin de préserver leur pudeur face à cette inconnue. Celle-ci est, étrangement, vêtue comme une combattante. L'écuyer se remet sur pieds et s'avance de quelque pas, bien qu'il ne se sente pas vraiment à son aise. Mais servir d'émissaire est en quelque sorte sa mission, la manière dont il se rend indispensable à son maître. Il ne se laissera pas détourner par la peur du ridicule, et se présente donc face à la... créature, nu comme un ver, les mains masquant ses parties génitales. Il s'arrête à une dizaine de mètres d'elle et la détaille rapidement du regard.

La femme qu'il a en face de lui - qui n'en est pas vraiment une, si on en croit la forme de ses oreilles - serait sans doute d'une beauté troublante si elle n'était pas ainsi travestie, vêtue comme un guerrier. Pour l'heure, c'est bien la crainte qui trouble le blondinet. La vagabonde, elle, est armée, et il n'est pas déraisonnable de supposer qu'elle sait se servir de sa lame. Et puis Pélaguet reste méfiant : les enfers, après tout, doivent regorger de créatures trompeuses et perverses. Celle-ci, avec son anatomie digne d'une créature des forêts, son accoutrement et son étrange charme félin, a tout pour être louche. Il s'incline cependant devant elle, pliant le buste vers l'avant : il se contente de ce geste, par défaut, ne sachant exactement quel protocole suivre. Il n'a jamais appris à saluer une femme de guerre lors d'une rencontre en territoire infernal, après tout.

« Ma dame...veuillez excuser notre tenue, mon maître et moi venons d'être... transportés ici... suite à un événement indépendant de notre volonté. Vous êtes en présence de Sir William Daundelyon, chevalier errant, et de son écuyer. Quand à la demoiselle ici présente, j'avoue ignorer son nom... elle fut victime du même coup du sort que nous »

La dite jeune fille au visage larmoyant n'a pas changé de posture, se contentant de pivoter vers la nouvelle arrivante. De là où elle est, elle semble tendre l'oreille vers la conversation, qu'elle peut sans doute entendre avec une relative aisance, considérant la clarté avec laquelle l'écuyer s'exprime. A moitié planqué dans son renfoncement de falaise, le chevalier dépouillé hoche vivement la tête à chaque fois que son serviteur lance un regard en arrière en quête d'approbation.

« Si vous pouviez nous venir en aide... euh, du point de vue de la décence... nous vous en serions fortement reconnaissants. Nous aussi sommes perdu ; peut-être serait-il judicieux d'unir nos forces ? »

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L'Enfer / C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: samedi 12 avril 2014, 22:55:19 »
Un hurlement de terreur absolu, quelque part part entre le gémissement d'un torturé et le beuglement d'un guerrier qui joue sa vie sur une passe d'arme sauvage, retentit dans ce décors terre de Sienne. Il est apparu tellement soudainement, il fut tellement bref, que vous pourriez penser que vos oreilles vous ont joué un tour ; peut être qu'il ne s'agit que du vent, qui rugit  en serpentant dans les reliefs surnaturels et sans vie de cette planète.

Une chaîne de rochers effilés, que ni les hommes ni la nature ne serait en mesure de façonner, traverse l'interminable plaine désertique, comme une rangée de dents titanesques,  un rempart bâtis par l'entassement de donjons instables et torturés.

Au pieds de ces colosses de pierre noire, dans la chaleur étouffante des enfers, Sir Daundelyon, nu comme au jour de sa naissance, se redresse péniblement. Il cache son sexe avec ses mains, dans un réflexe de pudeur, et pivote sur lui-même. Nulle trace d'une quelconque âme aux alentours ; un vide minéral. De la roche, du sable, un sol dur et sec, tout éclairé par une lumière rougeâtre et terne. Il lève les yeux et ne voit nul ciel, ni même aucun plafond. Un brouillard lourd et ocre semble couver l'endroit D'une main, il frotte la poussière brune qui colle à son bras et son flan. Le mâle envisage son environnement d'un air hébété : De toute évidence, si le désert était une mer, Daundelyon se trouverait à cet instant dans une crique.

Soudain, deux nouveaux cris percent le bruit constant des bourrasques : le chevalier se retourne dans une sursaut, pour apercevoir : Pélaguet, et la jeune femme aux cheveux noirs de jais. Comme si sa vie en dépendant, le noble s'élance jusqu'au pan de falaise le plus proche, et se cache derrière une proéminence de la roche. C'est au tour des deux jeunes gens de jeter des regards surpris autour d'eux, de pousser quelques cris effarouchés, de masquer de leur mieux leurs intimités respectives.

« Oh mon dieu... mais qu'est-ce... j'ai cru...le... le dragon... »

A genoux, recroquevillée sur elle même et les bras masquant partiellement ses seins, la demoiselle semble ne pas pouvoir en raconter plus. L'expression de son visage est proche de la panique.

« Où sommes-nous ?... »
demande le garçon à voix basse, se parlant à lui-même. Malheureusement la réponse, si elle donne le vertige, n'en est pas moins évidente. Il se souvient clairement avoir vu le corps de son maître séparé en deux, il y a un instant. Il se souvient avoir éprouvé la pire douleur de sa vie et senti des parties de son corps qu'il pensait indissociables se séparer sous la pression irrésistible de la mâchoire de la bête. Donc...

L'enfer.

Aucun d'entre eux ne l'exprime, mais ils l'ont tous compris. Le silence s'installe entre eux plusieurs secondes, agrémenté par les sanglots discrets de la brune. L'écuyer commence à se sentir réellement mal à l'aise et, malgré toute l'ampleur dramatique de la situation, finit par n'être plus obnubilé que par une seule chose : la réaction de son corps. Il ne peut s'empêcher de lancer des regards furtifs à la pleureuse au corps si doux, et, malgré lui...

Il se relève brusquement, les mains en coupe sur son sexe à demi turgescent et s'éloigne d'un pas vif pour rejoindre son maître ; ça ne serait pas la première fois qu'il le voit nu. Les choses sont bien plus simple, entre homme. Et puis, il est de son devoir d'ecuyer de se tenir auprès de son chevalier. Il s'approche jusque devant le relief qui abrite le guerrier, laissant ce dernier faire paravent entre eux :

« Sir ! Tout va bien ? »

Aucune réponse.

« Sir ?...
- ...
- Sir répondez moi !
- J'ai glissé,
répond simplement le bretteur avec son zézaiement habituel.
- Je... j'ai vu...
- … désolé... »


Le jeune homme ne répond rien, se contentant de déglutir. Cette défaite lui reste en travers de la gorge. La gloire était à un cheveux. Et au lieu de ça... le blond se laisse tomber, assis, le dos contre la paroi et les jambes repliées sur le torse.

« Qu...qu'est-ce qu'on fait maintenant ?... »


Encore une fois, pas de réponse de la part de Sir Daundelyon. Il faut dire que la question n'était pas très pertinente. C'est l'enfer. On ne fait rien, donc. On attend. Et tout nu, en plus.

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