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« le: mardi 19 septembre 2017, 09:47:00 »
Des elfes, des terranides, des nains. Des peuples oppressés et violentés pendant trop longtemps et qui, aujourd'hui, décidaient de s'allier contre les humains afin de reprendre leur terre à l'une des plus puissantes Cité de Terra. Louane avait bien comprit la manière dont étaient traitées toutes ces races étrangères à l'humanité sous prétexte qu'ils étaient différents. De par leur physique, leur religion ou encore leurs traditions. C'était injuste. La kitsune avait vu tout cela de ses propres yeux, elle avait vécu toutes ces humiliations et elle s'était jurée de libérer les siens de l'esclavage. Oui, elle se souvenait très bien. Elle se répétait qu'elle ferait payer les humains pour ça, à chaque fois que l'un d'eux la frappait, la tripotait, tuait un de ses amis. Ou encore la fois où un esclavagiste avait réussi à l'attraper et l'avait violée dans une cellule glaciale avant qu'elle ne parvienne à s'échapper. Alors... pourquoi ne parvenait-elle toujours pas à tenir ces paroles ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à haïr profondément les humains comme tous les Scoia’taels ?
La réponse se tenait sous son nez. Sa réponse venait d'emboiter le pas à Iorveth afin de quitter le campement suspect transformé en cimetière. Cahir. Cahir était humain. Et il portait en lui les nombreuses qualités dont étaient faits la plupart des humains. A ses yeux, même si ce n'était peut-être pas le cas en vérité, il était la représentation la plus rassurante de l'être humain, de ce qu'il pouvait offrir de mieux. Cahir était humain... et elle l'aimait d'un amour aveugle et démesuré depuis le premier jour.
Voilà pourquoi la kitsune ne pouvait se résoudre à devenir une rebelle extrémiste comme les Scoia’taels. Ceux-là détestaient trop les humains pour qu'elle ne leur fasse confiance. Et leur façon de faire et bien... elle n'était pas certaine d'être d'accord avec tous ça.
Louane avait suivit les deux hommes de près, fermant la marche, ses sens toujours aux aguets. Malgré la patience et politesse dont faisait preuve l'apatride envers leur guide, celui-ci ne pouvait s'empêcher de se montrer irrévérencieux et irrespectueux. Ce qui avait le don d'irrité la kistune au plus haut point. Finalement, il fut décidé qu'ils disposeraient leur campement dans des grottes et ne prendraient pas le risque de s'offrir une auberge. Logique bien sûr, même si Louane aurait apprécié le confort d'un bon lit chaud.
Alors qu'ils évoluaient d'un bon pas dans la forêt, l'elfe se tourna subitement vers elle, en se demandant pourquoi ils désiraient retourner à Nexus. C'est vrai qu'il était difficile de croire qu'ils veuillent vraiment attaquer la banque Vivaldi et les détrousser. Louane ne chercha pas à le nier, bien au contraire.
- Oh, ça alors, vous avez deviné ça tout seul ?
Son ton était volontairement hautain et sarcastique. Elle ne détestait pas personnellement Iorveth, même si son comportement envers Cahir l'agaçait. Mais bon, après tout, il obéissait à Aldaron et cela suffisait pour qu'elle ne lui fasse pas confiance. Finalement, elle ajouta :
- Au cas où vous ne l'auriez pas bien compris, nous n'avons pas vraiment le choix. Si je refuse, Aldaron et les vôtres se feront une joie de tuer Cahir. Je n'ai pas envie d'aller voler cette clé, je n'ai pas envie d'attaquer une banque, je n'ai pas non plus envie de revenir dans cette ville où, effectivement, les terranides sont maltraités. Mais c'est là-bas que je suis née et que j'ai grandit après tout.
Elle accéléra le pas pour couper la route à l'elfe et le forcer à s'arrêter une seconde, lui faisant face et plongeant son regard furibond dans le sien.
- Vous voulez connaître la véritable raison pour laquelle, moi, je vais à Nexus ?
Elle approcha son visage de celui de l'elfe encore d'avantage, son nez touchant presque le sien, puis elle lâcha d'un ton sec :
- Alors vous n'avez qu'à le deviner. Vous avez l'air doué pour ça.
Sur ce, elle tourna les talons et s'éloigna, continuant la route d'un pas assuré. Vraiment, elle détestait devoir agir contre son gré et être manipulée comme le faisait Aldaron et toute sa clique. Ça la rendait malade ! Evidemment qu'elle n'allait pas à Nexus pour la banque Vivaldi. Elle y allait parce que sa mère était retenue prisonnière là-bas, quelque part. Et si ce n'était pas le cas, il devait bien y avoir une personne capable de lui donner des informations précieuses à son sujet. C'était tout ce qui l'importait. La seule chose qui lui la faisait hésiter, c'était de devoir entraîner Cahir dans cette histoire...