Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Cendréa

Pages: [1] 2
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Place publique / Re : We are the others [PV]
« le: mercredi 17 octobre 2012, 23:30:17 »

Il l'arrêta, d'une simple phrase. Isabel, de part son éducation campagnarde, rechignait à gaspiller de la nourriture ; de part l'éducation noble qu'elle avait reçue tardivement, elle savait qu'on ne partait pas comme une voleuse après avoir été sauvée de la sorte... En tout cas, son élan se retrouva brusquement coupé par quelques simples mots... Elle tourna vers lui un regard inquisiteur, pas vraiment chaleureux... Elle en avait assez de cet homme, et elle voulait juste s'en éloigner. Elle n'aimait pas vraiment les gens qui croyait tout savoir sur tout. Luis avait au moins cette humilité et cette réserve qu'elle avait fini par tant aimer chez lui. Deux qualités dont Aetius était totalement dépourvu, visiblement... Elle ignorait toujours ce qu'il voulait d'elle, mais il était visiblement prêt à tout pour l'obtenir...

C'est un peu à contre coeur qu'elle revint s'asseoir sur le tabouret où elle avait été contrainte d'aller plus tôt. L'odeur était alléchante, il fallait l'avouer, et son estomac criait famine. Elle posa donc son sac au sol, derrière elle, la lanière enroulée autour d'un de ses genoux. Juste au cas où elle ait à partir rapidement... Et c'était une envie qui se faisait de plus en plus pressante. Là où elle ne le jugeait pas sur ce qu'il disait de lui, le magicien se permettait d'émettre des hypothèses sans fondement, et pire ! De remuer le couteau dans la plaie. Cendréa sentait le feu la démanger, et son chant se faire haineux. Elle voudrait fouler du pied toute son éducation, et s'en aller. Mais elle ne le laisserait pas ainsi profaner la mémoire d'un mort sans rétorquer.

Aetius s'était approché d'elle, et avait osé la toucher. Le geste de trop. Sa propre main s'était levée en même temps qu'elle pour lui administrer une gifle magistrale, et resta debout, raide. Et derrière les larmes qui envahissaient son regard sombre, brillaient colère et tristesse. De sa voix nouée par l'émotion, Cendréa lança :

- Mon époux é... était un puissant magicien, qui maîtrisait son art. Il m'a appris à maîtriser le feu, mais ce n'est pas un exercice sur lequel je m'entraine. Tout ce que je fais en tant que saltimbanque, je le fais en leur mémoire !

Elle avait brandi son médaillon ouvert sur les deux photos d'un homme proche de la cinquantaine, et d'une gamine d'à peine un an souriante. A voir le bord des photos, on ne pouvait que se douter qu'elles avaient échappé aux flammes...

- Et vous qui ignorez tout de moi, de ma vie, et de mon don, je vous interdis de juger la vie que je mène, tout comme je respecte votre façon de vivre. Vous dépassez les limites, magicien.

Une larme, entre rage et désespoir, avait roulé sur sa joue, y laissant un sillon brillant.

Et puis, il y eut ce début de migraine qui pointa le bout de son nez. Isabel serra le médaillon dans sa main, qu'elle porta sur son front, dans une grimace qu'on aurait pu croire mélodramatique pour souligner ses dernières paroles, mais... La douleur était bien réelle. Au point qu'elle grinça des dents, et demanda :

- Mais que m'avez vous encore fait ?!

2
Ville-Etat de Nexus / What Lies Beneath.
« le: vendredi 12 octobre 2012, 23:43:46 »
Une taverne, en périphérie de Nexus.

Une certaine cracheuse de feu, qui s'était produite toute la nuit à travers la ville, prenait un petit déjeuner composé d'oeufs, de pain, de fromage, et d'un immense bol de thé. La chambre, elle la louait en journée, et avait déjà usé du système de douche local, et changé ses vêtements. Il ne lui restait plus qu'à dépenser ce qu'elle avait gardé d'or pour se remplir le ventre, et prendre un repos bien mérité toute la matinée.

La nourriture ici, était bonne, mais Cendréa nota amèrement que leur thé, par contre, avait un goût piquant - et bon sang, ce qu'elle était fatiguée. Trop pour prêter attention à la table voisine, où cinq soldats l'observaient. Trop pour se rendre compte que ce n'était pas normal, et surtout, que cette langueur avait un goût de déjà vu.

En réalité, ses idées se firent plus claires quand une question lui parvint aux oreilles. Venant d'un des soldats qui s'était approché, et assis devant elle, sans même qu'elle ne l’aperçoive :

 - Isabel Griffont ?

Là, elle se rend compte combien sa nuque est lourde, et combien elle se sent faible. Et merde... Devant elle, le soldat fait un mouvement, et ses compagnons le rejoignent. Ils s'approchent, et Isabel se sent sombrer de plus en plus. Là, elle la sent, cette morbide sensation de "déjà vu". Elle entend les autres hommes dire quelque chose, au delà du brouillard qui commence déjà à l'entourer.

Mais, dans son champ de vision, un objet atire son attention. Avec toute la rapidité que ses maigres forces lui permettent, Cendréa saisit le couteau, et commence à serrer le plus possible la lame. La douleur la réveille, petit à petit. Une brusque inspiration, et je compte sur toi, corps traitre... et elle envoie valser son petit déjeuner vers les hommes. D'un mouvement hélas trop lent, elle saisit la lannière de son sac et s'enfuit dans une course peu rapide vers la sortie. Elle titube, garde son équilibre en s'appuyant contre le mur adjacent. Elle est voûtée, mais elle sait qu'elle doit fuir. Fuir ces gens qui veulent faire resurgir son passé, qui veulent achever ce que le feu n'a pas détruit. Le soleil matinal pointe droit devant elle, l'éblouit... Mais elle ne s'arrête pour autant, et même si c'est difficile, Isabel met un bras devant son visage pour se protéger de la lumière qui l'agresse.

Et bien entendu Isabel se fit rapidement rattraper. En fait, les soldats n'ont pas grand chose à faire, parce qu'à peine les quinze premiers mètres durement parcourus, elle a fini par s'écrouler au sol. De nouveau, la chape de plomb lui pèse sur les épaules, et la douleur de sa main s'est assez calmée pour qu'elle ne sombre petit à petit, bien malgré elle.

Et merde.

3
Place publique / Re : We are the others [PV]
« le: mardi 09 octobre 2012, 22:37:42 »
Avant même de comprendre ce qui se passait, Cendréa se retrouva quelques millimètres au dessus du sol, à flotter avant d'être transportée, et assise, sur un tabouret. Non mais pour... QUI se prenait-il ? Personne ne devait jamais plus la contraindre ainsi ! La saltimbanque était verte de rage, d'autant plus quand Aetius se déshabilla devant elle... La colère lui nouait la gorge, et elle se sentit désespérément mal à l'aise. Elle détourna la tête. A quoi jouait-il donc ?! Isabel serra les poings, et se rendit compte qu'elle n'était plus entravée par le moindre sort, rien que par ces deux derniers gestes.

Elle l'entendit s'asseoir à son tour, et osa alors se retourner vers lui. Son regard était lourd d'une multitude de sentiments très différents. La colère qu'elle éprouvait pour Aetius. La douleur des souvenirs. La peur de perdre le contrôle. La tristesse...

- Je ne prétends rien du tout ! Ecoutez vous quand on vous parle ? Ce n'est pas parce que ma magie m'est inutile que je n'en veux plus. J'ignore tout de vous, et l'inverse est tout aussi vrai. Mon...

Sa gorge se noua brusquement, et le souffle lui manqua. Isabel tenta de reprendre une respiration calme, et profonde. Sa main se porta au médaillon qu'elle portait au cou, et qui contenait les photos de Léane et Luis. Elle le serra un instant, tout en reprenant la parole... C'était si difficile, même si elle tentait de le cacher le plus possible. Sa voix tremblait.

- ... Mon... époux a fait ce qu'il fallait pour que je ne perde pas le contrôle. Ne vous mêlez pas de ce... qui ne vous regarde pas.

Là, ça y est. Sans le savoir, Aetius avait touché le point le plus sensible de Cendréa. La colère reflua tout doucement, pour laisser place à la tristesse. Non, elle ne regarderait pas les photos raccornies par le feu, de ces deux visages aimés qui lui manquaient tant.

Cendréa avait une maîtrise de son don certes toute relative, mais qui lui évitait de faire n'importe quoi contre elle ou contre les autres... C'était bien pour cela qu'une fois qu'elle avait eu les idées claires, elle avait trouvé étrange de ne rien pouvoir faire contre le feu qui ravageait la demeure, ce soir funeste...

Et voilà. Elle avait un noeud dans l'estomac. Isabel se sentait terriblement mal, et elle croisa les mains sur son ventre... Et elle se leva brusquement.

- Je vais partir.



Navrée, c'est court...

4
Place publique / Re : We are the others [PV]
« le: jeudi 27 septembre 2012, 10:00:14 »

Elle était restée impassible. En réalité, son sang était en feu. Il se cherchait des excuses pour qu'elle s'épanche en remerciements qu'elle ne pensait pas. Cet homme cherchait juste à ce qu'on flatte son égo, elle le percevait ainsi en tout cas. Cendréa aurait du faire taire son propre égo, et ne pas entrer dans son jeu, plus tôt, et ne pas présumer de ses forces et se ridiculiser comme elle l'avait fait. Non que l'avis du magicien lui importe vraiment, en réalité. Juste qu'elle se trouvait dans une situation qui ne lui plaisait pas, du coup. Il lui avait peut-être évité les désagréments d'un enlèvement par un esclavagiste, oui. Quoiqu'elle s'en serait très bien sortie toute seule, sans aucun doute. Mais ce n'était surement pas ça qui allait pousser Isabel à exprimer sa gratitude.


Pire : le blondinet prétendait qu'en plus, elle gâchait son potentiel. Une main sur la hanche, la tête légèrement penchée sur le côté, elle lui lança :

- Je ne vois pas en quoi c'est si mal d'être simple cracheuse de feu. Ma vie de saltimbanque vous déplaît ? Quel dommage : votre avis ne m'importe absolument pas, et je ne cherche certainement pas à vous plaire...

Mais comment aurait il pu comprendre que c'était la vie qu'elle désirait ? Pourquoi était il si borné à vouloir lui apprendre à maîtriser son don avec le feu ? Luis lui avait enseigné les bases, pour qu'elle ne se retrouve pas totalement désemparée... Mais son mari avait vite compris qu'il était inutile de tenter de lui en apprendre davantage, puisque ce n'était pas le but qu'elle se fixait. Mais, peut-être que si elle en avait appris plus, même droguée, elle aurait pu arrêter cet incendie... Les yeux de la jeune femme se plissèrent à cette pensée : ne pas ressasser les regrets du passé. Elle devait vivre avec ce poids sur les épaules toute sa vie, et ça aussi, c'était son choix.

- Je vois que vous avez choisi une vie d'ermite et d'érudit. Je suppose que vous connaissez des tas de choses, et que vous cherchez à toutes les maîtriser. Soyez fort aise de ceci, mais ne faites point de votre cas généralité.

Mince. Voici qu'elle recommençait à parler comme à l'époque où elle vivait avec Luis. Elle serra un bref instant la mâchoire, avant de reprendre dans un langage moins soutenu que sa dernière phrase :

- J'ai choisi de vivre simplement. Je ne me destine pas à être mage de feu. Je souhaite simplement vivre d'un art que j'ai appris à maîtriser à la base. Le pouvoir que j'ai sur le feu est absolument secondaire dans ce que je fais. Est-ce mal de préférer provoquer la peur et la facination dans un spectacle de rue ? De préférer cela à une maîtrise entière et totale pour le simple plaisir d'être admiré et adulé ? Je suis presque navrée de devoir vous laisser vivre alors que je vous empêche de m'apprendre à utiliser mon "potentiel".

Cette dernière phras avait été lancée sur le ton de la boutade.

5
Place publique / Re : We are the others [PV]
« le: samedi 15 septembre 2012, 22:46:41 »

La cuisine était bien l'un des derniers domaines dans lesquels Isabel avait pu s'illustrer. En réalité, même à la ferme, elle n'avait fait que surveiller des marmites pour qu'elles ne débordent pas, et servir des assiettes - et c'était à une époque si lointaine que maintenant, elle serait bien incapable de tenir trois assiettes à la fois. Quand elle était mariée à Luis, ils possédaient une tripotée de domestiques qui se chargeaient de toutes ces tâches, et Isabel n'avait fait que superviser. Bref, tout ce qu'elle savait, c'est que le ragoût sentait bon. Les techniques de cuisson, ça lui passait bien au-dessus de la tête, en réalité.

Non, ce qui l'intéressait davantage, c'étaient bien ses affaires personnelles. Ce grâce à quoi elle vivait de son art. Cendréa jeta un rapide coup d'oeil circulaire et repéra le sac abîmé au sol, s'accroupit pour en examiner, méticuleusement, et presque amoureusement, tout ce que son sac tant aimé contenait. Chaque torche, boite d'allumette, bouteille ou fiole fut l'objet d'un examen des plus consciencieux, et le front d'Isabel était barré d'une ride de profonde concentration. Ce qui lui semblait moins important - des vivres séchés, les vêtements, et les rares piécettes qu'elle pouvait avoir conservées - furent vérifiées rapidement et reléguées au fond du sac. Le sens des priorités... Et une fois que la jeune femme fut sure que tout ce à quoi elle tenait était en parfait état, Cendréa referma son sac et s'apprêta à le remettre sur son épaule, puis à sortir.

C'eut été impoli... Et c'est ce qui stoppa son geste. La lanière, qu'elle avait tenue alors qu'elle se relevait, fut finalement lâchée, pour ne pas soulever le sac de terre. C'était bien le moment d'avoir un état d'âme et un élan de politesse envers lui... Puis, c'est seulement à ce moment là qu'elle capta le sens de ce qu'il avait dit.

- ... Douze heures, vous dites ?

Elle n'avait pas l'impression d'être restée endormie aussi longtemps, vraiment. Ses nuits - ou plutôt ses journées - étaient rarement reposantes, mais elle n'avait pas forcément eu l'impression d'avoir dormi plus que d'habitude. Drôle de sensation, à vrai dire... Isabel se tourna à nouveau vers le dos de Aetius, et vint finalement s'asseoir sur le tabouret qui se trouvait près de lui. Son regard, pour le magicien, restait méfiant.

- ... Vous voulez quoi, à la fin ? Ne me faites pas croire que vous puissiez soudain être altruiste. Vous ne me faites surement pas l'impression d'être ainsi.

6
Place publique / Re : We are the others [PV]
« le: lundi 10 septembre 2012, 21:35:59 »
Son épuisement envoya Cendréa au pays des songes. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas endormie au point d'en dormir aussi profondément. Elle rêva, de son ancienne vie, de sa vie actuelle... Des rencontres qu'elle avait pu faire, de ce qu'elle devenait... Même ses rêves étaient ennuyants... Pourtant, Isabel reprit assez vite conscience de la réalité qui l'entourait, et elle retrouva rapidement le demi sommeil dans lequel elle était toujours plongée. Prisonnière d'un rêve, éveillée à ce qui l'entourait... Il y avait des flammes, de la chaleur, une odeur de viande qui mitonnait, mais que la jeune femme associa à la chair grillée... Elle sursauta et s'était redressée sur le lit de fortune avant même de s'être réveillée, craignant de revivre un cauchemar de son passé.

Il lui fallut de longues secondes avant que ses yeux n'acceptent de découvrir son environnement réel. Une simple paillasse, et une chambre qui tenait davantage de la cellule plus qu'autre chose. Oh non, elle ne se plaignait pas d'avoir un toit sur la tête. Elle espérait juste que celui qui l'avait amenée ici ne pensait pas en faire une prisonnière.

Ses sens à nouveau opérationnels, elle sentit l'odeur de l'eau chaude dans l'espèce de baquet d'eau chaude, et celle d'une marmite qui lui rappela qu'elle avait du sauter un repas ou deux, ignorant l'heure qu'il pouvait être. Isabel prit encore quelques secondes pour être sure d'elle, et se relever. Elle ne se baigna pas, mais se servit de l'eau pour faire une toilette de chat malgré tout... Car une chose manquait : son sac ! Elle n'allait pas remettre les mêmes vêtements sales après s'être lavée... Et quand bien même, elle n'avait absolument aucune confiance en l'homme qu'elle soupçonnait être dans la pièce à côté pour se déshabiller et se baigner.

Alors, sans chercher à se cacher, ou à se montrer curieuse, Cendréa se dirigea vers la pièce d'où venaient les odeurs de ragoût. Il était bien là, ce mage qui se croyait au dessus de tout et de tout le monde. Un être qui lui avait donné une détestable première impression, mais qui ne l'avait pas laissée en arrière. Un noble geste, si on voulait... Mais Cendréa se méfiait : cette gentillesse devait cacher quelque chose, c'était évident. Cet homme était un calculateur né, cela se sentait dans la moindre de ses manières. Isabel avait fréquenté assez longtemps le grand monde pour savoir quand une personne cherchait à servir ses propres intérêts au lieu de se montrer altruiste, pour de vrai. Un sentiment qui tombait hélas en désuétude...

Isabel s'approcha, donc, toujours dans une attitude méfiante. Sa tête lui tournait toujours un peu, du fait d'avoir fait un usage si intensif de son don - ou de sa malédiction ? - mais elle n'allait pas, de nouveau, tomber dans les vapes. Elle se montrerait prudente dorénavant. Bras croisés, elle jeta un bref coup d'oeil au livre que lisait Aetius, avant de se racler la gorge pour se manifester. Bien entendu, il devait déjà avoir remarqué sa présence, mais quand même. Par où commencer ? "Merci" ? Pas question. Il ne fallait pas exagérer... C'était dans ses principes, mais cet homme ne devait pas croire qu'elle estimait avoir une dette envers lui. Aussi demanda-t-elle d'abord :

- Avez vous besoin d'un coup de main pour le repas ?", puis, après une légère hésitation, parce que ça lui tenait à coeur : "Avez vous pensé à prendre mon sac ? Je ne l'ai pas vu dans la chambre où vous m'avez mise..."

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Place publique / Re : We are the others [PV]
« le: dimanche 19 août 2012, 23:32:08 »

Un cercle de flammes lui barra soudain la route, et Cendréa dut s'arrêter net. Le geste était peut-être stupide, étant donné qu'elle ne craignait pas la morsure du feu... Mais elle sentit malgré tout quelque chose de différent dans ces flammes là, qui lui chauffaient le visage. Inutile de se retourner : il était évident que ce fichu magicien n'était pas innocent dans ce qui se passait. D'ailleurs, sa voix se fit entendre, et arracha même à Cendréa un soupir d'agacement... Cet homme commençait à sérieusement lui chauffer les oreilles, et le brasier qu'il avait allumé n'était pour rien à cette chaleur...

La jeune femme se retourna, et vit Aetius s'asseoir au centre du cercle de feu. Cela ne fit que confirmer ce qu'elle avait pressenti. Il voulait jouer ? Ils allaient donc jouer. Le paquetage de Cendréa se retrouva posé sur le sol avec douceur, et la cracheuse de feu se frotta les mains, les yeux clos.


- Ce n'est pas de la magie, Luis.
 - C'est quoi, alors ?", lui avait demandé son mari.
Il transpirait la confiance en lui, et elle, elle avait simplement haussé les épaules. Qu'il était énervant, quand il cherchait absolument à lui prouver qu'elle faisait de la magie ! Faisant les cent pas, Isabel gesticulait presque dans tous les sens, ses mains manquant de renverser quelque décoration du salon.
 - Et bien, je n'en sais rien !" avait-elle lancé. "C'est comme si je comprenais ce que le feu disait. Et c'est comme si je pouvais lui répondre."



Et Isabel écoutait, en cet instant. Le feu, autour d'eux, n'était pas celui pour qui elle dansait, ni celui qu'elle domptait. Entre ses mains, qu'elle ne cessait de frotter comme pour les chauffer, la jeune femme restait attentive à ce qui l'entourait. Le crépitement des flammes était différent, sans doute à cause de son origine magique. Mais Cendréa ne se laissait pas distraire, et attendait de capter le chant. Elle écarta les bras, et les doigts, et effleura les flammes.

Et elle eut un hoquet de surprise, mêlée de douleur. Rouvrant les yeux, elle observa le bout de ses doigts, si rouges... Pour la première fois de sa vie, elle venait de se... Bruler ?! Cendréa ne pensa même pas à crier, ou à pleurer de douleur, tellement elle était surprise. La mâchoire inférieure lui en tomberait presque, même.

Puis, elle eut un moment de doute, alors qu'elle continuait à regarder tour à tour sa blessure, puis le Magister Aetius. La cracheuse de feu n'avait pas vraiment besoin de contact avec les flammes pour se faire entendre et obéir du feu, mais c'est ce qu'elle préférait. Et lui l'en privait - l'espérait-elle, du moins... Manquerait plus qu'elle ait perdu, temporairement, ses pouvoirs... Laissant un peu sa colère prendre le pas sur le reste, elle effectua un large mouvement des mains, parallèle au mur de flammes, comme pour les diriger dans le même sens que le vent qui venait de naître. Non, ce vent n'était pas de son fait, mais par contre, le mur de flammes qui s'éleva, comme ses mains, puis qui s'abaissa, ça, c'était elle qui le faisait. La jeune femme poussa un soupir de soulagement, heureuse de constater que sa "magie" ne lui faisait pas défaut. Mais, plutôt que d'éteindre bêtement et simplement le feu, elle resserra le cercle autour d'elle et Aetius. La sueur perlait sur son front, mais cela ne l'empêcha pas de fusiller le magicien du regard.

- Satisfait de ce début de performance ? Dites moi, j'ai bien une question pour vous. Vous me traitez d'inconsciente, et vous, vous allumez un feu en plein centre ville. Dite moi, donc, qui est réellement inconscient, de nous deux.

Elle fut prise d'un frisson, alors qu'elle bougea à nouveau les bras, faisant tournoyer les flammes autour d'eux, puis, Cendréa frappa le sol du plat de la main ; les flammes moururent en même temps que son geste, mais ce n'était pas vraiment un effet qu'elle avait voulu donner. C'est juste... Que faire ce qu'elle venait d'accomplir l'avait vidée de ses forces. Jamais elle n'avait pu faire quelque chose comme ça, auparavant. Sinon, elle aurait pu sauver son mari et sa fille... Isabel poussa un gémissement teinté de regret, avant de simplement s'effondrer au sol, inconsciente.

8
Le quartier de la Toussaint / Re : Last Ride of the Day
« le: mercredi 18 juillet 2012, 23:32:42 »

Isabel sut que ça avait, sans doute, été une mauvaise idée que de lui donner son prénom. Elle aurait du se contenter de "Cendréa", juste ce pseudonyme auquel elle répondait plus facilement. Quand on l'appelait par son patronyme, elle le prenait comme une menace - surtout quand elle était sur Terra ; sur Terre, normalement, cela ne devait pas lui poser trop de soucis. Personne n'était censé connaître Isabel Griffont et sa triste histoire...

Elle se contenta de le suivre, toujours en silence, toujours un peu récalcitrante à cette idée malgré tout. Les possibilités de fuites se faisaient de moins en moins importantes, alors qu'elle perdait de mémoire le chemin qu'ils venaient d'emprunter. Quoique la discothèque n'était pas "si" grande, Isabel avait l'impression qu'elle avait traversé un labyrinthe qui devait couvrir une bonne partie du quartier. Mais il y avait toujours la musique, et finalement, ils se retrouvèrent à surplomber la piste où dansait une foule enrage. Cela lui rappelait l'opéra, à la grande époque où elle et Luis sortaient... Et voilà, la mélancolie... Isabel se râcla la gorge pour chasser le noeud qui commençait à s'y former.

Nicolas, contrairement à ce qu'il dit dans un premier temps, chercha à briser la glace - l'iceberg, même ! - que représentait Isabel. Sauf que la saltimbanque ne voulait pas parler d'elle. Accoudée au rebord de la loge, elle finit par tourner le dos aux danseurs en contrebas, pour le regarder droit dans les yeux, toujours un peu "froide" dans son attitude et même dans ses mots.


- Je ne vis pourtant que de cela. De ce que je récolte lors de mes spectacles. L'argent que l'on m'offre pour mon numéro me sert à manger un minimum, et je donne le reste à d'autres qui en ont besoin. Hormis mon matériel, je ne garde rien : je suis libre de toute contrainte... Mais ce n'est pas facile, contrairement à ce que tu dis.


Il y avait des jours où elle ne mangeait pas ; où la pluie rendait son matériel inutilisable, et son spectacle limite ridicule. Vivre au jour le jour, sans attache, n'avait pas que de bons côtés, non... Mais Isabel n'avait pas forcément envie de débattre à ce propos. Elle but une gorgée de son soda avant de répondre à l'autre question :


- Je viens d'ailleurs, oui..." (Elle n'allait pas lui parler de Terra...) "Nicolas... Ca ne sonne pas très japonais non plus... Français ? Allemand ?"


Cendréa se permit un léger sourire, loin d'être moqueur :


- Je ne suis pas douée pour laisser les autres briser la glace autour de moi. Marrant, non, pour une cracheuse de feu...


A avoir tout perdu, Isabel refusait de faire confiance à qui que ce soit. Elle ne faisait même pas l'effort de faciliter la tâche à Nicolas. Peut-être dans l'espoir qu'il jette l'éponge et qu'elle puisse repartir ? Ou au contraire, dans l'espoir de le voir y parvenir ? Elle finit son verre, qu'elle posa au sol à ses pieds, et croisa les bras.

- Pourquoi tu m'as amenée à l'écart ?

Que de tact..... Pourtant, elle faisait, vraiment, un effort pour tenter de paraître amicale, et pas trop méfiante...

9
Place publique / Re : We are the others [PV]
« le: lundi 09 juillet 2012, 01:14:20 »

Si elle avait réfléchi aux conséquences ? Pas du tout. Quelles conséquences négatives pouvait-il il y avoir à simplement montrer une illusion dans un spectacle pyrotechnique, hein ? Cendréa en aurait presque rit avant de laisser cet importun là où il était, et s'en aller, juste. Elle ne faisait qu'offrir du divertissement, et un peu d'adrénaline à son auditoire. L'histoire que lui conta Aetius ne l'émut pas plus que cela, en réalité. Etant quelqu'un qui avait tout perdu, elle s'inquiétait assez peu du sort des autres à présent, surtout des morts, préférant s'occuper des vivants, et de ceux qui portaient l'avenir ; les femmes enceintes, les enfants, en priorité. Un homme qui perdrait sa femme ? C'était triste, évidemment, et une tragédie. La vie ne s'arrêtait pas pour autant, et c'était le principal, non ? Cependant, la dernière remarque de l'inconnu fit faire à Cendréa quelque chose d'inédit.

Elle le gifla.

- Comment osez vous...

Isabel inspira pour reprendre un minimum de contrôle sur elle même. Une main sur la hanche, l'autre exprimait parfois son agacement en soulignant de gestes ses paroles.

- Immoler une ville par le feu ? Etes-vous donc fou ? Cet homme est un imbécile de ne pas remarquer que sa femme va mal. Je me contente d'offrir un moment de divertissement aux gens qui passent. N'avez vous donc jamais été, enfant, attiré par un saltimbanque, par ce qu'il faisait et avait à offrir le temps d'un spectacle ? Alors, au lieu de me reprocher d'avoir changé la vie de cet homme, de l'avoir gâchée, même, pourquoi n'iriez vous pas lui parler pour lui dire que c'est une mauvaise idée, hein ?

Le fait que cet homme ait pu imaginer qu'elle brule une ville la rendait folle. Si la vie des autres lui importait, au final, assez peu, Cendréa ne voulait pas être responsable d'une tragédie comme elle avait vécu, de son côté. Elle ne maîtrisait peut-être pas son don aux yeux de Aetius, mais elle le faisait assez pour ne pas faire n'importe quoi pendant ses spectacles, et limiter au maximum les dégâts - dégâts qui avaient été inexistants jusqu'à présent, ce qui ne l’empêchait pas d'être prudente à l'extrême.

- On ne se connaît pas, monsieur. Vous ignorez qui j'ai pu être, pourquoi je fais ce que je fais. Et je n'ai pas l'intention de me justifier de quoi que ce soit auprès de vous. Cependant, cessez de douter que je ne suis qu'une cracheuse de feu, car c'est bien le cas. On a tenté de me faire croire que j'étais magicienne parce que le feu ne me brule pas. Ca se limite à cela, juste, et à plus ou moins contrôler quelques flammes - ce que je ne fais pas durant mes spectacles...

Et mince. Voilà qu'elle se justifiait, alors qu'elle avait bien dit qu'elle ne le ferait pas... Cendréa rajusta la lanière de son sac sur son épaule.

- Adieu, monsieur.

Et elle le dépassa, bien décidée à aller faire un spectacle ailleurs. Isabel avait besoin de se détendre, et ce n'est que dans la caresse brulante du feu qu'elle parvenait à extérioriser tout son stresse.

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Place publique / Re : We are the others [PV]
« le: jeudi 28 juin 2012, 23:57:39 »

Qu'il était pénible ! Cendréa ne montrait pourtant rien de l'agacement qu'elle ressentait pour cet homme ; pas un soupir, pas de nouveau regard noir. Elle avait repris sa concentration pour ne pas abimer son matériel, jusqu'au moment où elle ferma son sac, dont elle posa la bandoulière sur son épaule. Quand elle se releva, elle lui fit face, pour affronter son discours pédant. Non mais vraiment, pour qui se prenait-il, à lui faire ainsi la morale ? Une main sur la hanche, Cendréa ne cache plus son agacement.

- Mais pour qui vous prenez vous ? Vous êtes qui, pour me faire de la psychologie de comptoir ? Pour me juger ? Ce que je fais, ne regarde que moi.

La distance qui les séparait tous les deux se retrouva rapidement réduite, quand la jeune femme avança pour se planter à nouveau devant Aetius.

- Je suis une simple cracheuse de feu, passionnée par ce qu'elle fait. C'est avant tout... Un art, et un passe temps, voyez vous ? Je le fais pour déchaîner des passions. Pour émerveiller, et terrifier. Ce que j'ai fait...

Isabel inspira profondément.

- ... Ce n'était que pour épater la galerie. Les spectateurs les plus attentifs. Pour faire rêver, offrir un 'signe' à ceux qui en ont besoin pour avancer. J'ai juste offert une illusion. Est-ce un crime, Monsieur ?

Elle remonta le sac, plus confortablement sur son épaule, et maintint la lanière d'une main serrée, au point que la jointure de ses doigts blanchissait.

- Je ne cherche pas de personnes "semblables" à moi, voyez vous. Cela m'importe peu. Je fais cavalier seul, de toute manière, alors expliquez moi, Monsieur Je-Sais-Tout, pourquoi je voudrais tant attirer un casse pied comme vous ?

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Place publique / Re : We are the others [PV]
« le: samedi 23 juin 2012, 22:02:37 »

Cendréa n'accordait que peu d'attention à ceux qui l'abordaient après son spectacle. Elle ne se retournait que pour adresser de vagues remerciements avant de s'en aller. Sauf que là, le bonhomme avait quelque chose d'intrigant, et surtout, ses félicitations sonnaient terriblement faux. Isabel se retourna à peine, pour le fixer d'un oeil sombre. Cependant, il fallait avouer que l'homme capta très vite son attention. Les sourcils se froncèrent, et elle se releva lentement, les yeux rivés vers ce drôle d'énergumène aux mains en feu. Elle effectua un large geste de la main, balayant l'air pour éteindre le feu sur l'homme. Bien entendu, il était, surement, magicien, ou une étrangeté de la nature comme elle. Pourtant, Cendréa pensait qu'il ne fallait pas se montrer ainsi, au grand jour, et cacher ces pouvoirs. Elle enjamba rapidement la distance qui les séparait, pour se planter à un pas de Aetius, son regard sombre plongé dans le sien.

- Etes vous donc un sombre idiot, de faire ce que vous faites ? Il y a des gens qui vous regardent !

Elle avait presque envie de lui coller une gifle, sur le coup. Il y avait tellement de personnes à penser qu'on pouvait jouer avec le feu sans y laisser quelques plumes. Et cet homme là était un fichu inconscient de ne pas penser à ce qui l'entourait ! cendréa croisa les bras, sans se départir de son regard assassin.

- En quoi est-ce mal, pour une simple femme du commun des mortels, de faire des spectacles de rue ? Je n'y vois aucune humiliation, je vis de mon art et de mon talent. Le... Don dont vous parlez, je le garde secret. Là où je n'ai pas besoin d'être prudente, je dois l'être pour d'autre. Ce phoenix...

Cendréa fit demi tour pour reprendre le rangement de son matériel, ignorant tacitement son interlocuteur quelques secondes avant de finir sa phrase :

- ... n'était pas fait pour être vu.

Fin de la conversation. Son attitude signifiait clairement, la paix, maintenant ! Très vite, son sac fut à nouveau rempli de son matériel, et elle cherchait déjà où elle allait partir pour un nouveau spectacle. Un soupir, alors qu'elle se rend compte que l'homme n'est toujours pas parti. Passant la lanière de son sac son épaule, elle lança :

- Quoi... encore ?

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Place publique / We are the others [PV]
« le: mardi 19 juin 2012, 21:04:39 »
Un soir comme les autres...

Isabel avait posé ses affaires sur la place du marché de Nexus, à l'écart des esclaves, et des étals de nourriture, de tout ce qui aurait pu être inflammable trop facilement. Il y avait, au sol, une boite de fer, qui marquait une sorte de limite à ne pas franchir. Cendréa était à deux mètres de cette boite, à préparer amoureusement ses torches, en attendant que le soleil ait totalement disparu, faisant patienter quelques badauds de tours de fonglerie, surtout destinés à échauffer ses muscles. Elle ne s'attend pas à ce qu'autre chose que des gamins la regardent, ni même à ce que les piécettes commencent à tomber... QUoiqu'il y en a bien quelques unes qui tombent, lancées par des passants qui ne lui ont qu'à peine jeté un coup d'oeil. Sans doute cherchaient-ils à se débarrasser de quelque menue monnaie qui ne faisait que les encombrer, les chanceux. Cendréa garde un oeil sur ce butin dont elle profitera à peine, tout en continuant son spectacle. Et quand enfin, il fait assez sombre, les balles et autres accessoires se retrouvent rangés dans le grand sac sombre qu'elle traine partout avec elle, et Cendréa passa aux choses sérieuses.

D'abord, une torche, dont la flambée est quasi immédiate. La jeune femme se laissa hypnotiser par la flamme un instant, observant la façon dont elle crépitait, tout en se "rinçant" la bouche du contenu d'une fiole qui pendait à sa ceinture. Le spectacle peut commencer. Isabel aimait danser, se mouvoir gracieusement entre les flammes qu'elle faisait virevolter avec son simple talent, sans vraiment faire appel à son pouvoir dont elle ne comprenait pas tout - avait-elle simplement effleuré la gradneur de son potentiel ? Evidemment que non, puisque seul lui importait le fait de ne pouvoir se bruler, et de donner une envergure spectaculaire à son spectacle qui était déjà à couper le souffle.

La cracheuse de feu rayonnait, de ce bonheur qu'elle ressentait chaque fois qu'elle se donnait en spectacle. De l'atmosphère lourde, de ces yeux brillants qui se demandaient si elle n'allait pas y laisser des plumes, si elle allait y arriver, poussant des exclamations de peur, de facination... Une inspiration, et voilà qu'elle cracha à nouveau sur ce feu, appelant ce fourmillement au fond de son être pour laisser apparaître la forme vague d'un phénix dans ses flammes, que seul un spectateur attentif aura pu voir. Les étincelles volent de toute part, créant un véritable feu d'artifice, le bouquet final.

Les torches et autres accessoires de la jeune femme gagnent le baquet d'eau qu'elle prévoit toujours, et avec un petit sourire satisfait, Isabel essuya son visage couvert de sueur et de suie, ses mains dans son pantalon en jean - ce qui était assez inédit sur Terra, mais pas totalement incoonu au point que cela paraisse étrange.

Ce fut donc une bonne soirée, selon ses critères. Les pièces récoltées ce soir lui permettraient de faire un bon repas et de nourrir quelques orphelins. Avec un soin méticuleux, presque maniaque, Isabel commença son rituel de rangement de matériel, le traitant avec amour. Cependant, elle n'était pas dupe. Il y avait bien quelques badauds qui espéraient que le spectacle ne continue. Et ils espéraient en vain, comme de bien entendu.

Sauf qu'elle ignorait que l'un d'eux ne voulait pas forcément qu'elle continue le spectacle. Sans doute même s'en moquait-il, de ses petits tours.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Last Ride of the Day
« le: mardi 19 juin 2012, 21:03:17 »

Isabel avait suivi Nicolas dans un endroit à peine moins bruyant, son regard se perdait sur les gens en contre bas qui ne cessaient de bouger à un rythme presque dément. La Noble Dame d'autrefois avait aimé la précision des danses rangées, de musiques plus douces. Pourtant, la musique de la Terre avait ce don incroyable de résonner tant dans son esprit qu'il n'y avait plus de place pour autre chose. Juste l'ivresse du moment. La hauteur de l'endroit où il la menée lui permet de suivre en même temps ce que Nicolas lui dit. Elle est accoudée à une balustrade, le visage tourné vers son admirateur du soir. Elle hoche la tête, suivant ce qu'il lui dit, un sourire jouant parfois sur ses lèvres. Elle hésite avant de lui répondre, de lui donner son nom.

- On m'appelle Cendréa, dans les rues. Je travaille en solo, pour mon seul plaisir. Je ne veux pas m'attacher à quoi que ce soit, et je préfère la solitude.

En dire peu, mais assez pour ne pas s'attirer de questions supplémentaires, auxquelles elle ne répondrait pas, de toute manière. Isabel n'était pas du genre à se confier à n'importe qui, surtout au premier inconnu venu qui lui offrait un verre. Cependant, après un court instant d'hésitation, elle ajouta :

- Isabel.

Même si être appelée par son véritable prénom la mettait désormais mal à l'aise. Pourtant, Cendréa le lui avait dit, assez bas pour ne pas forcément être entendu. Et d'ailleurs, la cracheuse de feu se dit que ce fut le cas quand il l'invita à le suivre. Elle se montra un peu méfiante, et récalcitrante à le suivre... Pourtant, elle n'avait pas vraiment de raison de se méfier de lui. Au pire...

Elle se redressa, et suivit Nicolas à travers un labyrinthe de couloirs. Sa main libre était plongée dans sa poche, tenant son fidèle briquet. Ce n'était qu'une précaution, juste au cas où. Après tout, Nicolas n'était qu'un illustre inconnu, et depuis l'incendie de Manoir Griffont, elle préférait voir en caque personne un serpent potentiel envoyé par Alanaa pour finir le boulot. Cendréa ne sortait jamais sans une source de feu à alimenter.

Elle restait cependant curieuse de ce qu'il voulait lui montrer...

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Le quartier de la Toussaint / Re : Last Ride of the Day
« le: mardi 10 avril 2012, 23:56:01 »

Isabel n'avait même pas fait attention au fait que Nicolas se soit autant rapproché. Elle faisait attention, normalement, et s'éloignait même, mais il fallait croire qu'elle s'était elle même laissée envouter par ses flammes. Les mots du spectateur, conquis, ravivèrent l'égo de la jeune femme quant à ses capacités. C'est donc avec l'ombre d'un sourire qu'elle hocha la tête pour lui signifier qu'elle acceptait son invitation.


Bon sang, elle n'avait même pas 25 ans, et ne pensait que trop rarement à s'amuser. Isabel déposa son sac imposant à la consigne, avec la veste qui lui couvrait les épaules, gardant un simple débardeur au dessus de son jean noirci par endroits. Elle n'était pas très soigneuse, mais elle était encore moins matérialiste, tant que ça ne concernait pas ses instruments de jonglage... Son regard noir accompagna quelques recommandations à celle qui tenait le vestiaire, lui indiquant de prendre plus soin de ce sac que de sa manucure. Cendréa hurlerait si quoi que ce soit se retrouvait abimé.


La boîte était déjà pleine à craquer, de gens qui riaient, qui parlaient, qui dansaient. La musique, ennivrante et puissante, décidait de la vitesse à laquelle battait le sang de la jeune femme dans ses veines. Elle entraina Nicolas jusqu'au bar, où elle commanda un simple coca. Bien malgré elle, Isabel commençait à remuer avec le rythme, de mouvements à peine perceptibles. La foule lui était oppressante, le bruit l'angoissait, et l'air était saturé d'odeurs qui lui donneraient presque la nausée. Pourtant, elle ne comptait pas partir. Isabel voulait fermer les yeux, et juste se laisser aller, se détendre. Elle voulait étirer ses doigts, et jouer avec ce feu qui ne la brulait pas, mais si c'était quelque qui la détendait, c'était aussi quelque chose qu'elle s'interdisait de faire n'importe où, n'importe quand, et surtout, en présence d'autant de personnes aux réactions trop imprévisibles.


Le verre dans une main, elle regarda vers le jeune homme et lui demanda, en se penchant à son oreille pour se faire entendre :


- Alors ? Tu fais quoi dans la vie ? Tu as l'air d'être étudiant...


Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle était passée au tutoiement, elle qui était si à cheval sur le protocole et les bonnes manières.

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Place publique / Re : For The Heart I Once Had
« le: dimanche 26 février 2012, 22:10:38 »
Task admettait ne pas être humaine. Qu'était-elle, alors ? Cendréa n'aurait pas été jusqu'à mettre en doute l'humanité de la jeune femme, même s'il fallait lui reconnaître que son talent avec le feu était extraordinaire. Arriverait-elle un jour à un tel niveau de maîtrise, elle aussi ? Cendréa avait tout de suite eu envie d'essayer. Jamais elle n'avait pensé à "modeler" le feu, jusqu'à présent, juste à lui faire suivre le chemin qu'elle désirait.


Cela ouvrait des perspectives intéressantes pour de futurs spectacles...


La question de la jeune femme la surprit. Car évidemment, hormis dans sa campagne natale, personne n'avait tutoyé Cendréa, dans son ancienne vie. C'était un manque flagrant de respect, et même les enfants devaient vouvoyer leurs parents. Cela fit presque bizarre que quelqu'un agisse de manière aussi cavalière avec elle. Mais loin de s'en offusquer, Cendréa se contenta de hausser les épaules.


- Comme bon vous semble. Cependant, je risque de ne pas réussir à en faire de même à votre encontre. Les mauvaises habitudes sont les plus tenaces, les plus fermement ancrées en nous... J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur.


Et quand bien même ce serait le cas, c'était le cadet des soucis d'Isabel. Elle n'allait pas changer pour le bon plaisir de cette inconnue, qu'importe la maîtrise du feu qu'elle possédait. La taverne était toute proche, et pleine de bruits, pleine de... "choses" que Cendréa cherchait à éviter depuis son accident. Des gens, trop de gens, qui la rendaient dingue, qui lui faisaient peur, en fait. Que se passerait-il si elle perdait encore la maîtrise de son pouvoir, et qu'elle tuait ces gens comme elle avait sans doute tué sa famille ? D'ailleurs, une fois dans la cour centrale, Cendréa s'arrêta tout net, et fixa Task.


- Ecoutez... Je ne suis pas très à l'aise dans ce genre d'endroit. Nous pourrions juste prendre à manger, nous faire un petit feu à l'écart, et discuter au calme. Qu'en dites-vous ? Nous serions tranquille, nous aurions de l'espace...


Là dessus, elle se servit dans l'étal, à l'extérieur, sous l'oeil vigilant du vendeur. Cendréa lui commanda en plus de la viande et du pain. Nul doute que tout ce qu'elle avait gagné passait dans des provisions qui feraient, sans doute, plus qu'un repas. D'ailleurs, elle ignora superbement la proposition précédente de Task, qui voulait payer le repas. Restait à savoir si la dragonne était d'accord pour aller plus loin.

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