One Shot / L'Ombre des regrets, de la rancune et des remords. [Andreas & Mary]
« le: vendredi 26 mai 2023, 15:39:07 »L'Institut Arcimboldo du North Boston, niché au cœur des paysages pittoresques de la Nouvelle-Angleterre, s'éveille sous les étoiles scintillantes, s'apprêtant à accueillir le bal des anciens élèves. L'air est imprégné d'une douce brise de printemps, tandis que l'élégance et la nostalgie flottent dans l'atmosphère. Les portes majestueuses de l'institut s'ouvrent avec une grâce solennelle, révélant un hall d'entrée orné de marbre, baigné dans une lueur chaleureuse. Les murs sont habillés de boiseries finement sculptées, témoins d'un artisanat d'une époque révolue. Des lustres en cristal, suspendus avec une élégance délicate, éclairent la pièce d'une lumière tamisée, ajoutant une touche de magie à l'ensemble.
Des doubles portes s'ouvrent sur une grande salle de bal, où les yeux sont immédiatement attirés par le splendide lustre central qui scintille comme un astre céleste. Les murs sont décorés de tapisseries historiques, évoquant des scènes de fêtes et de célébrations passées. Les hauts plafonds peints à la main, représentant des fresques allégoriques, offrent une symphonie visuelle qui transporte les esprits dans un autre temps. Le sol en parquet poli invite les danseurs à se déplacer avec grâce et légèreté, tandis que les chaises disposées le long des murs attendent patiemment les convives. Des balustrades en fer forgé, ornées de motifs floraux délicats, encadrent l'ensemble de la salle de bal, ajoutant une touche de romantisme à l'ambiance. Les fenêtres cintrées laissent filtrer une lumière douce, créant des reflets dorés sur les visages des invités. Des rideaux en soie, délicatement drapés, dansent avec grâce au rythme de la brise, apportant une note de légèreté et de mystère à l'ensemble. Les tables dressées avec soin se parent de nappes en dentelle, de chandeliers en argent et de bouquets de fleurs fraîches aux couleurs éclatantes. L'arôme envoûtant des mets raffinés flotte dans l'air, suscitant l'appétit et éveillant les papilles des convives. Au son d'une douce mélodie, l'orchestre se prépare à enchanter la soirée, accordant leurs instruments avec précision et passion. Les musiciens vêtus de smokings et de robes élégantes sont prêts à donner vie à la musique, faisant résonner les notes dans les cœurs et les âmes des danseurs.
Les anciens élèves, parés de leurs plus beaux atours, se retrouvent avec émotion, échangeant des sourires complices et des souvenirs d'une jeunesse révolue. Les conversations empreintes de nostalgie s'élèvent comme une symphonie de voix, enveloppant l'espace d'une atmosphère d'amitié et de camaraderie. Au fil de la soirée, les pas de danse s'entrelacent avec grâce et élégance, révélant la beauté intemporelle de la danse et l'harmonie qui règne entre les couples. Les rires joyeux et les murmures chuchotés se mêlent aux notes de musique, créant une symphonie de bonheur et de retrouvailles. L’établissement, lors de ce bal des anciens élèves, se transforme en un théâtre mirifique où passé et présent se rejoignent, où les souvenirs se fondent avec l'air embaumé de promesses et où l'élégance se dévoile dans chaque geste, offrant une soirée inoubliable à ceux qui ont jadis foulé ces mêmes sols avec la fougue de la jeunesse…
Sauf que ! Tout n’allait pas pour le mieux dans le meilleur des mondes… Car la silhouette frêle d'Andreas Hofer se profile dans l'entrée majestueuse de l'Institut Arcimboldo, ses pas empreints d'une hésitation teintée d'appréhension. Vêtu de son éternel pull à col roulé, sombre comme les abysses de son esprit tourmenté, il émane de lui une aura à la fois énigmatique et vulnérable. Son visage pâle et anguleux, encadré par des cheveux bruns légèrement bouclés, dépeint une histoire de nuits blanches et de batailles intérieures. Ses yeux d'un bleu clair intense, empreints de cernes profondes, reflètent une anxiété perpétuelle, une tourmente sans répit. Chaque regard rongé par le ressentiment qu'il pose sur le monde semble contenir une question sans réponse, une quête désespérée de sens dans un univers qu'il méprise.
Le bal des anciens élèves, véritable miroir de la société qu'il condamne, se déroule sous ses yeux critiques et incisifs. Il se tient en retrait, observant les masques sociaux se dissimuler derrière des sourires forcés, les rires superficiels qui masquent les frustrations profondes. Lui-même un étranger dans cette foule, il peine à trouver sa place parmi les apparences et les conventions. Andreas, rongé par des démons intérieurs, des souvenirs qui le hantent, le plongeant dans un océan d'angoisse et de tourments, regrettait presque d’être venu ici... Les moments où il a succombé ici à ses propres faiblesses et égoïsmes le hantent comme des fantômes du passé, renforçant son sentiment de culpabilité et de honte. Dans cette atmosphère de célébration et de retrouvailles, il se sent emprisonné par son propre fardeau, piégé dans un monde qui ne lui offre pas l'évasion et la liberté qu'il désire ardemment.
Timidement, il avance dans la salle de bal, son regard scrutant les visages familiers et les échos d'une époque révolue. Les souvenirs se mêlent à la musique, les rires aux murmures, créant une cacophonie d'émotions contradictoires qui résonnent en lui. Il se sent à la fois attiré par la nostalgie des souvenirs partagés et repoussé par l'inconfort des retrouvailles forcées. En effet, le bel Helvète, parmi les anciens élèves réunis lors de ce bal, porte également le fardeau d'une relation tumultueuse avec cet établissement. Mal-aimé, incompris et souvent isolé pendant son séjour parmi les Arcimboldiens, il reste marqué par les souvenirs d'une période teintée de rancune, d’'incompréhension et de solitude.
Les regards furtifs et les murmures étouffés qui accompagnent son entrée dans la salle de bal ne lui échappent pas. Ses anciens camarades, rappelant peut-être les traits sombres de son caractère complexe, peinent à s'approcher de lui, préférant les retrouvailles avec d'autres figures plus conviviales et sociables. Ils préfèrent donc l’ignorer, fuire ses yeux pâles. Pourtant, il avance avec une certaine résilience, bravant les regards désapprobateurs et les murmures étouffés qui semblent l'encercler. Sa démarche dégage une détermination silencieuse, un refus de se laisser définir par les jugements et les opinions des autres. Il est conscient que son chemin est différent, qu'il porte en lui une sensibilité qui dépasse les limites du conformisme. Dans ce bal des anciens élèves, Andreas Hofer se tient à la lisière des conversations animées, observant avec un mélange d'ironie et de détachement les retrouvailles chaleureuses qui se déroulent autour de lui. Il demeure un étranger, un esprit peut-être en quête d'une connexion plus profonde et sincère, mais incapable de franchir les barrières qui le séparent des autres.
Ainsi, Andreas Hofer, malgré les regards méfiants et les rumeurs persistantes, se tient droit, résolu à s'accepter lui-même et à trouver un sens à sa propre existence. Dans cette soirée de retrouvailles teintée d'émotions contradictoires, il incarne l'archétype de l’asocial dérangé et dérangeant, véritable solitaire inadapté, portant avec lui les cicatrices d'une expérience douloureuse, mais n'en perdant pas pour autant sa dignité et sa recherche inlassable de vérité. Cependant, au cœur de cette soirée empreinte de nostalgie et d'ambiguïté, Andreas Hofer attend aussi patiemment, comme un papillon solitaire attiré par une flamme insaisissable, l'arrivée de cette damoiselle qui, autrefois, a ignoré ses sentiments naissants, mais qui demeure toujours dans son cœur, tel un amour inachevé qui cherche encore à trouver sa résolution.
Viendra-t-elle ?