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Sujets - June Wier

Pages: [1]
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Les contrées du Chaos / Let's hunt! [Cirillia]
« le: dimanche 14 janvier 2018, 19:10:59 »
La région déplaisait profondément à June, son paysage de collines sauvages identiques et invariables en faisait un lieu particulièrement rébarbatif aux yeux du nécromancien. Il s’était enfoncé loin à l’intérieur des terres, à plusieurs jours du marche du village où on lui avait confié son premier contrat depuis des mois. L’endroit n’avait guère de nom, si ce n’est les collines rocheuses dans le patois régional, ce qui résumait assez bien la platitude du coin.
June soupira. Son chemin avait croisé la route de marais putride, et les pluies diluviennes des derniers jours avaient transformé certains passages en véritable bourbier où il avait longuement ruiné ses chaussures. Ces orages d’hivers, aussi courts que violents, avait causé de nombreux dégâts dans les villages voisins, et le nécromancien se doutait que la météorologie de la région avait quelque chose à voir avec l’élément surnaturel de son travail.

Le jeune homme fit une pause bien méritée, posant son sac de voyage troué sur ses genoux pour y prendre une pomme rouge dont il s’était fait une petite provision avant de quitter la civilisation. Le ciel d’hiver était d’un gris déprimant, mais étrangement, il ne faisait pas si froid pour la saison et June se contenta aisément de son manteau noir doublé de fourrure, par-dessus une chemise légère, laissant sa chevelure flotter librement. Il en profita pour retirer ses bottes lourdes de boue, aérant ses pieds qui avaient souffert de l’humidité orageuse de ces derniers jours.

*Si seulement la boue et des pieds nauséabonds étaient mon seul souci actuellement…* L’orage avait apporté son lot de problèmes naturels, mais également surnaturels.

Un village, déjà lourdement touché par les vents violents, avait fait appel à tout chasseur de monstre apte à traquer et éliminer une meute de chiens particulièrement agressifs, ayant causé des ravages parmi les habitants et leur bétail. Dans un premier temps, June n’y prêta pas réellement grande attention, la traque d’animaux sauvages n’étant pas réellement dans ses attributions, mais les témoignages le rendirent curieux, voire extrêmement intéressé.
Des paysans et autres habitants locaux, habitués aux bêtes de la région, n’ont pas particulièrement peur de ces dernières dans la mesure où ils ont à faire avec elles régulièrement. Récoltant divers témoignages, June fut conforté dans l’idée que la meute en question n’était en rien ordinaire, et qu’il s’agissait probablement de Barghest, d’énormes chiens noirs appartenant au domaine de l’occulte, tout à fait dans ses cordes.

Définitivement, l’affaire l’intéressa et il dut longuement convaincre les habitants sur ses capacités à exterminer ses créatures. Un jeune androgyne frêle n’était guère l’idée qu’ils se faisaient d’un chasseur de monstres, pas plus qu'ils n'avaient confiance en quelqu'un se présentant comme nécromancien. June était même persuadé qu’ils avaient peut-être même engagé quelqu’un derrière son dos pour plus de sureté.
Seulement, le nécromancien suivait depuis plusieurs jours les traces de cette redoutable meute, et il ne croisa pas âme qui vive. Pour un magicien comme lui, de telles créatures laissaient des traces surnaturelles relativement faciles à suivre mais il s’interrogeait tout de même sur la raison de leur rassemblement en groupe. Les Barghest étaient plus souvent vus en solitaire, et cette apparition lui semblait inhabituel.

June croqua paisiblement dans sa pomme, observant le paysage de collines rocailleuses et d’arbres tordus par les vents. Travailler en solitaire avait au moins un effet relaxant sur lui, malgré le décor morne. Il n’était peut-être pas le meilleur au niveau des performances physiques et des cinq sens, mais il se sentait suffisamment expérimenté en magie pour mettre un terme aux ravages de cette meute de cauchemar. En tout cas, bien avant que quelqu’un d’autre ne s’empare du contrat avant lui.

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Les contrées du Chaos / Pride and punishment [Asmiel]
« le: dimanche 07 janvier 2018, 14:54:27 »
La masse de travail à abattre avait été plus importante que prévu et, l’après-midi touchant désormais à sa fin, June était impatient d’en terminer afin de ne pas devoir camper sur place. Ce temple abandonné s’était avéré bien plus riche en esprits agressifs qu’il ne l’aurait cru, et le nécromancien avait passé une bonne partie de sa journée à enchainer les rituels de conjurations, autant que de protection.
L’endroit était isolé, et complètement abandonné depuis longtemps. Pourtant, l’édifice de pierre de pierres massives avait plutôt bien survécu aux passages des siècles, mis à part quelques trous dans la charpente et une impressionnante couche de poussière. Les sculptures étaient rongées par l’érosion, les inscriptions désormais illisibles et l’architecture avait perdu de son lustre général, mais c’était bien normal pour un bâtiment âgé de plusieurs siècles.

June n’était pas parvenu à déterminer l’usage de ce temple, ni en l’honneur de qui il avait été construit. La population du coin ne lui avait donné aucun détail, si ce n’est la présence d’esprit belliqueux dans cette relique d’un autre temps. Le jeune homme avait supposé qu’il s’agissait certainement d’un culte violent, ou noir, étant donné la quantité de fantômes hargneux qu’il avait croisé.
L’ensemble était trop vieux pour que l’on s’en souvienne, et trop isolé au milieu de la lande pour que l’on s’en préoccupe davantage. Quoiqu’il en soit, June s’installa sur une dalle de pierre afin de prendre une pause bien méritée avant de repartir, extirpant de son sac une baguette de pain et un pot de pâté campagnard. L’ambiance un peu glauque des lieux ne le dérangeait pas plus que cela, bien au contraire, tout était devenu paisible et calme, presque relaxant.

*Ça devenait lassant tous ces fantômes qui réclamaient je ne sais quelle créature.*

Et ce calme était bien entendu, le fruit de ses efforts à renvoyer les morts dans leurs tombes. Satisfait de sa performance, June se fit une tartine de pâté généreuse et réconfortante, avant de déambuler dans le grand hall du temple. L’autel était toujours fièrement dressé au beau milieu de la place, attendant en silence une cérémonie qui ne reviendrait probablement jamais. Le nécromancien s’approcha du bloc de pierre sculpté pour tâcher de distinguer les détails.
Peine perdu, le temps avait fait son œuvre. Toutefois, entre deux bouchées de tartine, un détail sauta aux yeux du jeune homme : l’autel semblait creux. Il ne l’avait pas remarqué en venant, trop distrait par son travail, mais une cavité avait été creusé sur le côté, désormais à moitié dissimulée par la couche de poussière et les toiles d’araignées. June les écarta de sa main libre, découvrant une série de fioles et de bouteilles, cassées pour la plupart, et sans aucune inscription.

June saisit la dernière fiole intacte du lot, hébergeant un liquide rouge, qu’il examina avec une curiosité toute scientifique. La bouteille n’affichait aucune mention expliquant son usage et, reprenant une bouchée de pâté, le nécromancien décida de l’emporter pour l’analyser plus à son aise. Trop occupé à fixer le contenu épais de la fiole en retournant à ses affaires, June buta contre un fragment de pierre, perdit l’équilibre et chercha maladroitement à se rattraper. La fiole lui échappa des mains et se brisa sur le sol de pierre, étalant son contenu rougeâtre partout.

*Au moins, j’ai sauvé ma tartine…*

June soupira longuement en observant le désastre. Adieu son analyse scientifique, il n’y avait plus aucun espoir d’en tirer quelque chose, et il ne tenait pas à mettre les doigts dans le liquide pour tester sa composition. Au moins, il n’en avait pas étalé partout sur son manteau de voyage, ni sur ses bottes toutes neuves. Examinant avec soulagement sa tenue, son regard fut attiré par le sol recouvert de ce liquide rouge inconnu.
La substance se comportait de manière étrange et June fronça les sourcils en la voyant se faufiler sur le sol pour dessiner des motifs géométriques. Vu la porosité de la roche, et les jointures du sol, le liquide aurait dû être aspiré, alors pourquoi était-ce en train de retracer des symboles ? Le nécromancien eut un très mauvais pressentiment et un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. Il s’écarta de la zone où la substance inconnue formait à présent un double cercle parfait où s’inscrivait des runes complexes.

June eut l’impression de sentir son estomac faire des nœuds en reconnaissant un cercle d’invocation se dessiner de lui-même. Quel genre de dingue a pu ensorceler une fiole pour élaborer cette horreur ? Lâchant sa tartine, il se précipita vers son sac contenant ses outils de nécromancien et entrepris de dessiner en vitesse un pentacle à la craie. C’était trop tard pour interrompre le rituel, il estima rapidement que sa seule chance d’éviter la catastrophe était de se protéger.
Le nécromancien traça à la craie un cercle de protection parfaitement régulier, avec des gestes forgés par des années de pratique. Il jeta un œil vers le cercle d’invocation qui se complétait peu à peu et… Zut. June avait laissé tomber sa tartine au beau milieu de la zone d’invocation. C’était une pensée ridicule, mais tant pis, il se hâta de terminer sa protection sommaire, n’ayant plus le temps d’en faire une plus complexe, et se plaça donc à l’intérieur.

*Pourvu que l’invocation ne soit pas une bestiole trop puissante, sinon mon cercle ne va pas tenir.*

Le nécromancien ramena son sac d’artefacts près de lui, à l’intérieur de sa zone de défense, et attendit. Quel négligeant il avait été, jamais ça ne lui avait été arrivé de déclencher un rite magique par erreur. June tordit nerveusement ses doigts, appréhendant déjà ce qui allait apparaitre.

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Les landes dévastées / La cité morte [Shad Hoshisora]
« le: samedi 30 décembre 2017, 00:38:07 »
Un éternel paysage dévasté et stérile, où les arbres morts succédaient aux amas rocheux d’une laideur maladive, les landes présentaient une vision pour le moins déprimante, n’offrant que peu de variations aux yeux des voyageurs. Pour June, le trajet avait été incroyablement monotone. Avachi à l’arrière d’un chariot cahotant sur un semblant de chemin, le jeune mage n’avait que ses propres pensées pour seule distraction depuis presque deux longues journées.

L’homme conduisant la charrette se nommait Erik. Ce dernier était apparu deux jours plus tôt dans l’auberge où le jeune homme avait fait halte et, après s’être longuement renseigné auprès du tenancier, s’était invité à sa table sans même lui demander son avis. Un type costaud, au visage taillé à la serpe et crâne rasé, habillé de vêtement bon marché en cuir qui n’inspirait pas la confiance. Manifestement, l’homme connaissait plus ou moins June de réputation, et il venait lui proposer un nouveau travail dans ses cordes.

Proposer était un bien grand mot. Erik s’était montré particulièrement intrusif dans ses manières, demandant tout de go si son interlocuteur était réellement un homme. Ce genre de questions avait l’art de rendre June particulièrement mal à l’aise, d’autant plus lorsque l’homme en face de lui était visiblement habitué à la brutalité. Erik s’était tout de suite renfrogné à sa réponse, et il avait réorienté l a discussion assez rapidement. Il avait été envoyé par un certain Voshnäk, seigneur local dont la réputation commençait vraisemblablement à s’étendre notamment grâce à un enrichissement particulièrement rapide.

*Probablement encore un dirigeant d’une bande de brigands qui s’est approprié un quelconque domaine vide en raflant tous les biens aux alentours.*

June avait ruminé cette théorie depuis hier. Car Erik s’était montré plus qu’insistant, signifiant à mots couverts qu’il suivrait à la lettre les ordres de son chef, même s’il devait trainer le jeune nécromancien. Ce dernier lui avait tout de même demandé des détails avant de répondre quoi que ce soit, ne voulant absolument pas voir le ton monter même s'il se savait parfaitement en mesure de riposter en cas de conflit. Il était déjà suffisamment gêné lorsqu’on l’examinait d’un regard inquisiteur comme l’avait justement fait cet homme de main tout le long de l’entrevu.
Le travail faisait effectivement parti de ses compétences. Les ruines d’une antique cité, renfermant très certainement des créatures occultes dont il devait s’occuper afin de libérer les lieux. Et c’était bien payé. June n’était pas spécialement à cours d’argent, mais une telle somme était plus que bienvenue. C’est pourquoi, il se retrouvait désormais sur un banc inconfortable, à subir les cahots du chariot conduit par cet Erik, qui n’avait pas lâché un mot depuis le départ.

La nuit avait été particulièrement désagréable pour le jeune homme. Même s’il ne parlait pas beaucoup, il n’appréciait guère ce compagnon de voyage qui lui jetait des regards soutenus sans la moindre parole. June avait toujours été d’un naturel timide, et il devenait particulièrement nerveux lorsqu’on le fixait ainsi. Malgré ce manque de sommeil, le reste du voyage s’était déroulé sans accrocs, même s’il avait été contraint de faire taire Ben, son crâne assistant en le rangeant dans son sac avec ses artefacts. Un ossement qui parle a toujours tendance à effrayer les gens.
June triturait pensivement son bâton de voyage, réajustant son capuchon que le vent lui confisquait de temps à autre, faisant voltiger ses longs cheveux noirs et soyeux. Maintenant que le terme du voyage était proche, il appréhendait encore davantage la destination. Il allait clairement dans le domaine d’un ancien chef de bande, probablement encore entouré de ses hommes, un amas de brutes et autres coupe-jarrets reconvertis en pseudo soldats seigneuriaux.

C’était souvent ainsi dans ces landes, et même s’il s’agissait d’un seigneur de pacotille, il avait eu la force suffisante pour s’approprier des terres et se donner ce titre. Le nécromancien allait bien devoir faire avec. Levant la tête en poussant un soupir, son regard bleu clair fut aussitôt attiré par le château partiellement en ruine où le chemin les conduisait. Trop absorbé dans ses pensées, il n’avait pas remarqué la construction sommairement entretenu.
Comme il aurait pu le parier, c’était visiblement un ancien domaine battit en pierre de taille il y a bien longtemps par un illustre inconnu et qui était désormais investi par ces nouveaux venus peu scrupuleux. Le chariot se mit à gravir la pente douce menant à la structure entourée d'un rempart délabré, qui avait visiblement subit quelques réparations de fortune. La demeure était perchée sur une colline escarpées, elle-même accoudée aux racines naissantes de la montagne qui élevait ses reliefs à l’horizon. Le paysage était le même, stérile et dénudé, comme si le château était bien le seul point où le regard pouvait se distraire.

June n’avait absolument aucune idée des moyens dont disposait ce seigneur, mais il avait en tout cas, un bon nombre d’hommes d'aspect peu engageant qui lorgnaient sur lui au moment où le conducteur passa les portes avec sa charrette. D’emblée, il se sentit mal à l’aise, la faute aux regards et aux ricanements que ces types lui adressaient sans même s’en cacher. Le nécromancien chercha en vain à cacher son visage androgyne avec son capuchon.

*Vivement en finir. Plutôt affronter des morts que ça.*

Erik l’escorta sans aucune politesse le long des salles poussiéreuses du château, décorées sans surprise par des trophées de chasse et des armes. Typique vu le genre de crapules, pensa le jeune homme. Ils finirent par déboucher dans une grande salle, dont le plafond soutenu par d’énormes piliers était décoré de lustres couverts d’une poussière séculaire. C’était immense, au point que les ouvertures haut perchées, et fermées par des vitres opaques peinaient à en éclairer la totalité. Dans cette pièce toute en longueur, formant une allée délimitée par les piliers, on y avait installé une table rectangulaire où visiblement on y mangeait souvent et salement.

"Tu attends ici."

Erik avait parlé sèchement, et sa voix rauque résonnant dans la pièce fit sursauter le jeune homme. Mais attendre quoi au juste ? June n’osa pas s’asseoir, les sièges paraissaient être recouverts d’une matière graisseuse et il ne tenait pas à abimer son manteau de magicien que lui avait offert son mentor. Un manteau très bien conçu qui le protégeait du vent, et lui permettait de porter simplement deux épaisseurs en dessous. Une veste en cuir naturel et une chemise blanche tout simple associé à un pantalon de voyage noir et des bottes confortables.
Voilà bien une demi heure que son escorte avait disparu, et il commençait à être sérieusement inquiet. Il avait gardé Ben dans son sac de voyage porté en bandoulière, et il n’osait pas le sortir pour sonder les lieux de peur d’être observé par quelqu’un. Fort heureusement, Erik fit son entrée accompagné d’un autre homme, un véritable colosse au cou de taureau, l’expression même de la force. En fait, tout l’opposé de June qui n’osait pas émettre un son.

"June Wier, mon nécromancien. Enchanté ! Je serai ton employeur pour les jours à venir."

Voshnäk parlait d’une voix profonde qui résonnait particulièrement dans la salle. Ses longs cheveux sales poivre et sel effleuraient ses larges épaules habillées d’une chemise grise et ample tandis que sa gestuelle témoignait d’un homme habitué à commander. Il approchait probablement la quarantaine, mais son regard d’émeraude n’avait rien perdu de son intensité malgré sa barbe piquetée de blanc qui lui mangeait les joues et le cou. Erik se tenait silencieux à ses côtés, tandis que son chef s’installait en bout de table, attrapant un morceau de pain et qu’il se mit à mastiquer.

"Oui, seigneur, je-…"

June n’était peut-être pas le meilleur en matière de sociabilité, mais son maitre lui avait appris bien assez de politesse pour qu’il soit capable de soigner et ses manières. Et apparemment, c’était inutile ici puisque son employeur l’interrompit, noyant la petite voix du jeune homme sous la sienne.

"Je sais qui tu es, mais je ne t’imaginai pas comme ça. Dire que le successeur de Philémon est un garçon efféminé, au moins t’as l’air de plaire à Erik."

Le nécromancien était littéralement séché. Il ne savait plus quoi dire tant ces propos dépassaient de loin ses capacités en interactions sociales. June était on ne peut plus mal à l’aise à présent, tandis que Voshnäk ricanait en regardant son homme de main renfrogné. Le jeune homme tenta à nouveau de réagir malgré son malaise, ouvrant la bouche pour essayer de dissiper sa gêne mais il fut à nouveau coupé dans son élan.

"Te fatigue pas, on n’est pas là pour ton petit cul. Je vais t’expliquer dès que l’autre est là vu que je déteste me répéter. Ouais, tu auras une mercenaire pour t’accompagner vu le bazar à nettoyer, elle devrait pas tarder aussi."

Confus, June fourra nerveusement les mains dans ses poches tandis que les deux hommes discutaient à voix basse, lui jetant de temps à autre des regards moqueurs. On ne lui avait jamais parlé d’une seconde personne pour ce travail. N’étant pas du tout à l’aise en équipe, il avait l’habitude de travailler seule d’autant que sa magie n’était pas forcément du goût de tous. Le nécromancien s’interrogeait avec inquiétude sur l’identité de cette seconde personne.

*Je n’aime pas ce travail, je n’aime pas ces types et je n’aime pas travailler à deux.*

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Prélude / Nécromancie & Androgynie [Valilouvée]
« le: jeudi 28 décembre 2017, 16:13:26 »
Identité : June Wier.
Âge : 21 ans.
Sexe : Homme androgyne.
Race : Humain.
Sexualité : Aucune expérience.
Second compte : Check.


Le récit du vieux Ben, crâne pirate bavard.

Commençons par vous repérer ici. Comprenez que vous allez régulièrement perdre votre orientation dans tous les sens du terme. Loin dans les terres décharnés de Terra, vous y trouverez les ruines de ce qui fut autrefois un village palpitant de vie. Au milieu, une riche et vaste maison curieusement bien entretenu et même parfaitement épargné des ravages du temps. Les fenêtres illuminées toute l’année pour chasser la grisaille omniprésente de la région, vous y découvrirez un intérieur transformé en un énorme bureau d’études où les murs disparaissent derrière les étalages de livres.

Dans un réseau de pièces liées entre elles par un corridor unique, l’on peut trouver un ensemble de laboratoires au sol décorés de symboles mystiques et aux runes complexes. C’est là que vous trouverez, installé devant un pupitre d’étude, une jeune fille aux longs cheveux noirs manipulant un crâne poli par le temps. Oh, surprise, vous qui n’êtes guère plus qu’une présence diaphane, ce crâne s’adresse à vous, agitant les mandibules pour former des mots.


"Ouaip, je suis un crâne et je peux causer, vous êtes un petit malin vous ! Y s’agit de Ben, Ben Triples-lames qu’on m’appelait, ancien pirate pour vous servir, surtout vous mesdames. Autrefois j’étais vivant, ouaip, je taillai l’écume à bord du fier bâtiment La Revanche de la Ribaude. Une beauté, mais bah, j’ai fini par y clamser, yep, ce sont des choses qui arrivent ! La jeune fille qui me tient dans ses mains ? Foi du vieux Ben, c’est un brin de causette qui va vous intéresser alors ouvrez bien vos mirettes."

"Vous aussi, vous êtes fait avoir, pas vrai ? Entre nous, c’est pas une fille. A l’époque, il était encore l’apprenti du vieux Philémon, un mage passé maitre en nécromancie qui l’avait pris sous son aile et lui avait tout enseigné de son art. D’ailleurs, ce vieux crouton ne voyait plus bien clair et l’avait toujours appelé assistante mais vous allez vite piger pourquoi. Son exercice du jour était de récupérer une âme et de le lier à un vieux bout d’os, et devinez qui a pris ?
Un beau jour où j’aurais cru rôtir en enfer, me voilà entre les mains de cette jolie jeune fille assise à son bureau d’étude. Les cheveux noir sacrément long et lisses, une peau un peu palot mais une jolie frimousse et ce petit air timide à croquer. Puis ces beaux yeux bleus et ses lèvres en cœur ressortaient bien sur ce visage joliment proportionné. Parole de pirate, j’ai cru à une donzelle ! D’ailleurs June a toujours un fessier à damner un saint, et pourtant les dieux savent comme j’aime les femmes."

"Il faut bien avouer que June a un corps tout mince, la peau douce et lisse sans la moindre pilosité avec des muscles plats ce qui n’arrange pas du tout la distinction. Si, il n’a pas de poitrine, mais hé, tout le monde n’aime pas les seins gigantesques, pas vrai ? En tout cas, je peux vous jurer qu’il ressemble à une jeune fille, ma parole ! Surtout qu’il prend carrément soin de lui, ongle bien taillés et cheveux bien entretenus, toujours impeccable.
Voilà votre vieux Ben dans les mains de June qui enchaine les incantations quotidiennes de magie noire avec sa petite voix fluette adorable. Je vous assure, c’est un sacré spectacle. Fidèle à ses habitudes, il est toujours fringué avec des tenus de tissu amples qui ne rendent pas vraiment justice à ses petites fesses. Je vous jure que quand j’ai appris la vérité, j’en ai perdu quatre chicots.  Peu importe, après la mort de son mentor, votre ami Ben est devenu son assistant et même son confident. Comme qui dirait, c’est à la vie à la mort entre nous."


Le récit de maitre Philémon Archibald Horace Petrus, archimage regretté.

Échappant à votre interlocuteur morbide, vous parcourez les pièces de la vieille demeure pour échouer dans une chambre au mobilier spartiate où git sur sa couche, un vieillard à la barbe poivre et sel. Il n’a pas réellement l’air en forme et, sur son chevet chichement éclairé d’une bougie, se trouve des fioles médicinales. Ce faisant, le vieil homme fixe sur vous ses prunelles d’un bleu pénétrant, étrangement limpides malgré l'âge. Après tout, vous n’êtes qu’un esprit dans cette histoire, il est normal qu’un tel sorcier puisse voir clair dans votre jeu.

"Sitri ? Je sais que vous venez très régulièrement observer ce vieux corps allongé sur son lit de mort car je suppose que cela vous fait plaisir. Ne croyez pas vous libérer de vos obligations parce que je quitte peu à peu ce monde, ce ne sera que le prolongement de votre emprisonnement. Et je sais que mon assistante est parfaitement capable de vous tenir dans le droit chemin. Cette brave petite. Je lui ai tout appris depuis qu’elle s’est présentée à moi il y a des années dans l’espoir de devenir une grande mage. Je dois dire qu’elle ne m’a jamais déçu. Toujours serviable, attentive aux études et sérieuse, même parfois trop sérieuse."

"J’ai tendance à regretter qu’elle ne se soit pas davantage socialisée à vrai dire, même si je ne l’ai pas fait moi-même et le regrette aussi. L’isolement provoqué par notre branche d’étude est la chose la plus dangereuse pour un esprit sain, car dialoguer avec les morts et les créatures de l’autre monde est comme un acide sur la santé mentale. Mais je sais June au-dessus de tout ça. Même si ma vue n’était plus aussi perçante qu’autrefois, je vois clairement sa timidité et ce caractère introvertie qu’elle cherche à dissimuler en se plongeant dans les études."

"Oh, je me doute bien qu’elle finira par sortir, et j’ai espoir qu’elle puisse réellement trouver un bon mari en gagnant sa vie honnêtement malgré tout. Personnellement, je suis lassé de discuter avec les morts, ils ont toujours une conversation laborieuse. Surtout toi, Sitri, tu n’as que la vengeance à la bouche."


Le récit de Sitri, esprit pernicieux.

Délaissant cet homme délirant, vous progressez dans la demeure, frôlant les lustres poussiéreux accrochés à la charpente séculaire. Et vous sentez une étrange présence incrustée dans ces vieux murs, comme un maléfice contenu dans la poussière livide s’échappant des boiseries. Oui, vous en êtes certains, vous n’êtes définitivement pas le seul à observer ce vieillard s’éteindre paisiblement et ce jeune androgyne s’échinant dans ses livres pour ne pas laisser éclater son chagrin. Cette présence ne semble même pas se dissimuler, maugréant des paroles acides dans les recoins de la vieille demeure.

"Tu m’as retenu pendant trop longtemps, pathétique mortel. Oh comme je t’en veux. Lorsque tu étais jeune et que tu m’as combattu, moi, le démon Sitri pour me faire payer d’avoir arpenté la lande en laissant libre cours à mon goût pour le massacre et la luxure, tu étais fort. Mais les années ont changé. Tu as beau m’avoir condamné à la servitude sans forme en me liant aux murs de cette maison comme un vulgaire gardien domestique, j’ai patienté longuement, attendant le bon moment pour t’empoisonner à petit feu et reprendre le dessus. Maintenant que tu gis sans force, tu es à moi, cette demeure est à moi. Ces secrets me seront d’autant plus utile pour reprendre une forme physique et laisser libre cours à cette frustration que tu as provoqué en moi."

"Oh oui. La première chose que je ferai, sera de m’occuper de ton cher assistant. Ou de ton assistante, comme tu aimes l’appeler. Je soumettrai cet être ambivalent ridiculement timide pour le violer devant toi alors que tu expires ton dernier souffle puis je détruirai tout ce qu’il te reste avant de l’emporter en enfer. Et rien, ne m’empêchera, n’espère pas qu’il soit assez fort pour me maitriser, vieillard. Tu lui as certes tout enseigné, mais je n'ai aucune crainte sur son absence de sang froid en situation pratique. Quand même bien il parviendrait à me vaincre, je n'aurais qu'à attendre plus encore. Je ne suis plus à un siècle près."


Note du père Gustave, fromager émérite.

Le malaise s’est peu à peu emparé de vous, et vous préférez vous éloigner de cette demeure à l’ambiance malsaine. Fort heureusement, vous pouvez séjourner quelque peu dans les paysages champêtres de Terra où vous croisez quelques sympathiques paysans. Et, oh surprise, en voilà un qui vous parle de June, l’apprenti sorcier envers qui vous commenciez à éprouver de l’affection.

"O’lé bien la douzaine de soirs qu’lé venu. L’joli brin d’fille qu’est v’nu s’charger d’la tour hanté qu’on disait d’puis un moment qu’aller s’ffondrer. ‘Parait qu’elle apprend l’métier, l’est bin mignonne, on croirait pas qu’elle s’frotte à c’genre d’magie, ‘voyez. Bin lô, à chasser que créature b’zarre sans d’mander son reste. L’fait flipper ma vieille mère. Qué qu’vous voulez, c’te tristesse d’voir jolie fille marcher dans l’fagne d’chemin mais, hé beh, l’ô perdu son vieux mentor. Histoire d’démon qu’aurait tenté d’la tuer mais beh, l’plus forte qu’en a l’air hein. Tant qu’en soit sortie, qué l’fiston l’a un peu roucoulé d’vant elle, s’vous voyez, héhé."

Non, vraiment, vous n’avez rien compris et cette odeur de fromage vous lève l’estomac. Il vaut mieux essayer de retrouver June, quelque part sur les chemins, vendant ses services de chasseur d’esprits malins accompagné de son fidèle crâne bavard.

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