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Sujets - Natacha Landefeld

Pages: [1]
1
Centre-ville de Seikusu / Nuit d'ivresse [Molly]
« le: mardi 12 mars 2019, 18:10:45 »
Vingt heure, ou vingt et une heure, quelle heure était-il ? Natacha jeta un coup d’œil à son poignet nu et, se rappelant que sa montre devait errer sous son lit, elle pressa le pas sous les lumières crues de l’éclairage public. Tant pis pour l’heure. Avec cette sale journée derrière elle, la jeune femme avait vraiment besoin de se défouler, de déverser une musique assourdissante dans ses oreilles, de gueuler au milieu de la foule et des wall of death. Bref, ce festival allait être une bénédiction.
La soirée était déjà bien avancée à Seikusu, et un léger vent frais commençait à s’infiltrer dans les ruelles. Natacha, en débardeur léger et jean noir, frissonna malgré sa constitution particulière. Le rythme lointain des basses était encore imperceptible à l’oreille humaine, mais elle n’eut qu’à en suivre l’origine comme un chemin bien tracé. L’entrée allait lui coûter un bras, mais qu’importe.

*C’est qu’une merde supplémentaire sur une longue liste…* Songea-t-elle, maugréant les mains profondément enfoncées dans les poches.

Virée. Elle s’était faite virer de ce boulot merdique, mal payée et ingrat, mais qui avait au moins le mérite de lui garder la tête hors de l’eau. En plus de lui acheter de temps en temps une place dans ces festivals favoris. La mauvaise humeur de Natacha n’était pas une nouveauté, mais ce soir-là, elle avait pris une dimension supplémentaire. Non seulement, elle avait envie d’engueuler le monde entier, mais la jeune femme ressentait également un vif désir d’autodestruction.
L’envie de faire une grosse connerie. Un sentiment qui prenait une toute autre dimension lorsque sa maudite lycanthropie exacerbait le moindre de ses sens et de ses émotions. Natacha n’était qu’une boule de nerfs et d’agressivité à cette heure-ci, mais fort heureusement, ce n’était pas la peine lune. Un maigre réconfort. La jeune femme s’orienta au son du festival, son odorat aiguisé flairant la lourde odeur d’alcool, de sueur et d’haleines humaines chargées.

Et soudain tout s’éclaira. Les japonais pouvaient se montrer particulièrement coincés à ses yeux, mais ce genre d’endroit racontait une toute autre histoire. Seikusu avait son propre lot de festivals rock dans un vaste terrain où des centaines de personnes se rassemblaient pour apercevoir leurs groupes favoris. Natacha plissa les yeux sous la violente lumière marquant l’entrée de la billetterie. Avec ses cheveux platines dans tous les sens, et ses piercings aux oreilles, elle allait passer pour une metalhead comme tout le monde. Enfin presque, avec sa physionomie slave et ses yeux bleus.

*Adieu mon dernier salaire de merde.* Jura-t-elle, en serrant les dents avant de payer le tarif d’entrée.

La place crépitait de musique, d’alcool, de corps brûlants et de transpiration. Tout ce qu’il lui fallait pour oublier momentanément ses emmerdes. Natacha suivit le mouvement de foule dans l’entrée, regardant ça et là pour repérer un groupe connu d’elle, et se mettre au plus tôt dans le bain. Du métal probablement. Quelque chose de bien fort, capable de lui vider la tête de sa journée à la con.
Ce soir, il lui faudrait un exutoire. De la baston, de la baise, de l’alcool, ou bien de la musique, l’un ou l’autre choix, voire tout en même temps. Quoique la bagarre allait sans doute être déconseillé lorsqu’on possédait la force surnaturelle d’une lycanthrope. Natacha sentit un début de sourire féroce se dessiner sur son visage. Le premier choix allait être évident : l’open bar.

Natacha fendit la foule à coup d’épaules pour se diriger vers l’attroupement entourant le stand d’alcool. Quel meilleur moyen de conclure une journée merdique qu’une sérieuse cuite…

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Le parc et son sous-bois / [FINI] Laisse et muselière [Alexandre Dowell]
« le: dimanche 14 janvier 2018, 18:55:59 »
La pleine lune mourante illuminait encore le parc et ses allées désertes d’une clarté maladive, apportant son lot de romantisme pour certains, et de problèmes pour d’autres. Natacha faisait justement parti de cette seconde catégorie lorsque sa lycanthropie, excitée par l’astre lunaire à son apogée, ne lui laissait pas un jour de répit.
Une période particulièrement difficile pour la jeune femme, dont le contrôle sur sa seconde nature s’étiolait au rythme des nuits passées à se transformer contre son gré. Le besoin devenait beaucoup trop pressant en cette période, l’obligeant à une succession de métamorphoses qui la mettait dans un état d’épuisement physique et mental. La bête prenait de plus en plus de liberté et, à l’issu de cette phase lunaire, Natacha ne parvenait plus à se faire entendre dans la cacophonie bestial qu’était devenu son esprit, même lorsqu’il s’agissait des commandes les plus basiques.

Ce soir là, Natacha était réellement au bout du rouleau, marchant bon gré mal gré vers son coin isolé habituel pour se livrer à une énième transformation douloureuse. Toutefois, cette précaution d’isolement était quasiment vaine, car elle ne parvenait plus à diriger le loup vers les endroits déserts des quais ou de la zone industrielle.

*Vivement la semaine prochaine… Une bonne série dans le canapé et un vrai sommeil…* La pauvre jeune femme avait hâte que cette période se termine pour laisser un peu de paix à son organisme humain fatigué des caprices du canidé qu’il hébergeait. C’était dans un état comateux que Natacha se déshabillait, déjà lourdement tiraillée par les prémices de la métamorphose : celle-ci prit rapidement le dessus, faisant craquer ses os et déplacer ses muscles, la bête surgissant avec la même rage et l’habituel hurlement à la lune.
Même si sa conscience humaine tâchait de reprendre un minimum de contrôle, il s’agissait à ce stade, d’un rituel de routine particulièrement vain. Natacha était bien trop fatiguée pour espérer orienter sa créature, et celle-ci bien trop excitée par la pleine lune, sa soif de carnage et de sang au maximum.

Le loup bondit à travers les arbres, quittant rapidement l’isolement du bois pour traverser les allées vides à la recherche d’un proie, peu importe laquelle tant qu’elle fut faite de chair et d’os. Le petit vent frais d’hiver apportait de nombreuses informations à la lycanthrope, et notamment le fait que le parc était totalement dépeuplé. La créature s’aventura plus loin encore, oubliant les instructions de Natacha et n’ayant absolument pas peur de la civilisation, de ses bruits et de l’odeur lourde des hommes qui agressait ses narines frémissantes.
Aux abords du parc, son museau capta la première effluve intéressante : celle de la chair pleine de vie, parfum irrésistible et délicieux. Le corps du loup géant se tendit, prenant appui sur la grosse branche d’arbre où il avait enfoncé ses griffes pour mieux superviser son territoire de chasse et ses yeux rouge sang se tournèrent vers l’endroit où son odorat venait de localiser l’homme. Une future proie, à n’en pas douter.

La lycanthrope sauta d’arbres en arbres, son pelage argenté se fondant parfaitement dans la lumière lunaire des végétaux pour traverser la rue à l’abri des halos de lampadaires, guère plus qu’une ombre parmi les ombres, et se positionner dans une ruelle adjacente. L’embuscade était de loin sa méthode favorite, et le loup localisa bien vite l’homme marchant seul dans la rue croisant la sienne, vide de circulation, ignorant que la mort le guettait. Une foule de renseignements frappèrent l’esprit du loup grâce à son odorat : l’odeur de nourriture fraichement ingéré par l’homme, de chair fermement entretenu et un curieux parfum qu’il ne parvenait pas à saisir.

Se fiant à son ouïe hypersensible, la créature mesure les pas de l’humain, un par un, tous ses muscles bandés alors que son corps musculeux grimpait à un balcon surplombant la rue, prêt à bondir depuis cette hauteur sur sa proie. Cette dernière n’allait pas tarder à apparaitre dans son champ de vision, déclenchant une fureur bestial dont Natacha était quasiment sûre que personne n’était capable d’en sortir vivant.

3
Les contrées du Chaos / Domptez la bête ? [Prince Andros Magganon]
« le: vendredi 05 janvier 2018, 20:35:01 »
Natacha avait depuis longtemps perdu la notion du temps. Combien de mois s’étaient écoulés depuis son arrivée soudaine sur Terra ? La jeune femme n’en savait rien. Les jours se suivaient et se ressemblaient dans cette arène qui était devenu son univers au fil des combats successifs. Dormir, manger, se battre, dormir, manger, se battre, etc., sans jamais de changements véritables dans son quotidien si ce n’est les variations dans les spectateurs assis sur les gradins.
La lycanthrope a toujours cru au surnaturel, et même plus encore depuis sa transformation, mais elle n’aurait jamais cru échouer dans ce lieu. Des rumeurs sur des portails étranges lui étaient arrivées aux oreilles, parlant d’un univers parallèle et fantastique, probablement l’endroit d’où était venu la créature l’ayant mise dans cet état. Cela lui avait d’ailleurs paru une bonne idée d’en emprunter un.

Sauf que non, ça n’avait définitivement pas été une bonne chose. Natacha avait déboulé dans un univers rude et impitoyable, et ce même pour une créature comme elle, apte à se défendre contre bon nombre de menaces. Mais cela n’avait pas suffit. Des hommes s’étaient ligués, des esclavagistes payés et des armes dégainées, avant de la traquer impitoyablement face au ravage que sa lycanthropie avait causé.
Oh certes, il leur avait fallu des efforts pour la piéger, mais le marchand l’ayant acquise avait conclu une très mauvaise affaire à ce moment là. Trop violente, et trop incontrôlable, Natacha n’avait pas du tout fait une esclave convenable. La dernière personne ayant essayé de l’acquérir et de la violer, était entre la vie et la mort après avoir été charcuté par la bête que la jeune femme hébergeait en elle.

Son propriétaire l’avait trimballé de marché en marché, couverte d’une impressionnante quantité de chaines pour l’empêcher de briser ses attaches lors de sa transformation. Mais rien n’y faisait, personne ne voulait l’acheter après avoir entendu les ragots sur son compte. Finalement, un homme s’était porté acquéreur pour un prix cassé avec une idée bien précise dans la tête, afin de tirer parti de ses formidables capacités de combat.
Et ce fut une réussite pour son propriétaire qui l’introduisit dans l’arène de Raghos où elle y livrait quotidiennement deux à trois combats. Jamais Natacha ne subit la défaite, et fort heureusement pour elle, car il s’agissait toujours de combats à mort. Sa nature incontrôlable la rendant de toute manière, incapable de se retenir au premier sang versé. Au fil du temps, elle était parvenu à mieux contrôler sa métamorphose, n’utilisant qu’un ou deux bras transformés lorsque ce fut possible.

Aujourd’hui comme à l’accoutumé, son entrée dans l’arène déclencha une ovation tant sa réputation commençait à grandir. Son physique était trompeur pour ses adversaires qui n’imaginaient pas qu’une jeune femme blonde aux cheveux courts, peu musclée et vêtue de haillons déchirés, pouvait cacher une bête de férocité. Natacha sentait son sang bouillir comme d’habitude, le parfum de sang et de sable mélangé était un cocktail lui rappelant toute la violence qui se déroulait en ces lieux.
Son adversaire du jour était un colosse, un homme ayant parfait sa force dans les landes dévastés, venu relever le défi de cette arène. Equipé d’une armure de maille, surmonté d’un casque à tête de loup et d’un impressionnant marteau de guerre, celui-ci s’échauffait avec l’assurance du vainqueur. Quant à elle, Natacha se battait toujours à mains nues. La lycanthrope le regarda faire avec un air méprisant, des frissons d’impatience à l’approche du combat à venir. Cette attente était insupportable.

"Pas besoin de t’échauffer gros porc, je vais te charcuter en moins de deux !"

Le combat fut vite expédié. Trop lent et trop lourdement équipé, Natacha n’avait eu besoin que de son bras droit transformé pour l’affronter, esquivant souplement la trajectoire du marteau. Bien plus rapide qu’une humaine normale, son instinct animal repéra une ouverture dans la défense du géant, et son bras de lycanthrope avait aussitôt déchiré la fine protection de cuir entourant la gorge de l’homme. Celui-ci ne s’était pas effondré immédiatement, et la vue puis l’odeur du sang montant aux narines de la jeune fille, provoqua en elle une montée d’adrénaline. Elle se jeta alors sur le perdant, lui ouvrant la gorge d'où jailli un flot d'hémoglobine, faisant rugir la foule d'enthousiasme.

Natacha leva ses mains couvertes de sang pour répondre à l’acclamation de la foule. C’était ce qu’ils appréciaient le plus, la rage, le bain de sang et la violence soudaine, mais surtout la voir couverte de sang dans ses frusques déchirées qui révélaient une partie de ses formes. Elle fit le tour de l’arène circulaire pour saluer le public, jouant la carte du spectacle même si sourire était au-dessus de ces forces, tant elle détestait cette prison où on l'obligeait à déchainer sa violence.

"Acclamez-moi bande de connards !"

Son ratio de victoires s’allongeaient et pourtant, elle n’avait toujours pas perdu espoir de s’enfuir de cet endroit. Avec de la chance, elle finirait par trouver une ouverture pour s’évader, ou bien son propriétaire aurait assez d’argent pour lui offrir sa liberté. Mais au fond, la lycanthrope espérait simplement que ses geôliers relâchent leur vigilance, ne serait-ce que quelques instants.. Leur ouvrir le bide lui ferait tellement plaisir.

4
Prélude / Sous la lumière de la lune. [validemonisee]-[Vanéalidée !]
« le: mercredi 20 décembre 2017, 15:49:46 »
Identité : Natacha Landefeld.
Âge : 22 ans.
Sexe : Féminin.
Race : Créature.
Sexualité : Hétéro selon elle, et vierge.
Forme lycanthrope : Lycanthropie (SFW)
Bonus SFW : Bonus

Physique

La vingtaine, blonde avec les cheveux courts,  habillée souvent avec une veste en cuir d’où dépasse des pulls ou des t-shirt aux slogans de groupes de rock. Natacha opte bien souvent pour des jeans délavés faute de moyens, et des bottes montantes noires. Des piercings à moitié masqués par des cheveux courts, le plus souvent en bataille ou avec des coupes de cheveux parfois punk, parfois simplement bizarres. Un nez mutin piqueté de tâches de rousseur sur un nez en trompette, des lèvres très fines, deux piercing à l’oreille droite, une peau délicate et de magnifiques yeux bleus sur un visage mignon. Natacha cache pourtant un étrange pouvoir derrière ce physique svelte. La jeune femme porte parfois quelques bracelets, bagues de couleur métallique ou noir.

Un beau petit fessier malgré une poitrine qui est loin d’être exceptionnelle, elle ne semble pourtant pas pourvu d’une musculature très développé. Des tatouages géométriques décorent le fil de sa colonne vertébrale, et ses coudes, ainsi que quelques grains de beauté dispersés dans son dos. Elle n’est pas d’une carrure très impressionnante, atteignant seulement les un mètre soixante-sept. La blondeur de ses cheveux, le bleu de ses yeux et la pâleur de sa peau, malgré sa vie Seikusu, Natacha n’est clairement pas d’origine japonaise. Bien au contraire, on décèle facilement un accent étranger, et même une tournure slave dans sa manière de s’exprimer.

Caractère

Grandissant dans un environnement rude, isolé et surtout dépourvu d’autres enfants, Natacha a depuis toujours eu un comportement réservée, communiquant peu et demeurant à l’écart des écarts. Pourtant, tout en restant une fille modèle, sage et bonne élève. Un comportement exemplaire, de bonnes manières et des vêtements bien tenus, cela toujours avec une attitude distante et secrète. Au moins jusqu’à son adolescence. Exit la petite fille sage, en prenant une indépendance forcée, Natacha s’est changée en une jeune femme introvertie et peu sociable, même carrément misanthrope, grincheuse à souhait. Certes, elle communique plus facilement, mais ses manières n’ont plus rien de correctes, ni son comportement exemplaire.
Ecoutant toute sorte de musique rock à longueur de journée, elle est au sens propre comme au sens figuré, une bête sauvage grincheuse et hargneuse.

Elle demeure secrète, n’aimant pas que l’on se mêle de ses affaires ou même qu’on l’approche, ce à quoi elle répond vertement par un langage tout aussi brutal que son comportement. Et si le langage n’est pas suffisant pour éloigner l’importun, les poings prennent le relais. Natacha est de fait, plus prompt à la violence depuis plusieurs années. Le développement de ses pouvoirs, et l’influence qu’ils ont sur elle, font que la jeune femme est sujette aux coups de sang, à des accès de rage et de colère aussi soudains que brutaux. Vexez-la un tant soit peu, et elle risque de réagir de manière aussi violente que disproportionnée. Ni plus ni moins que le comportement hargneux d’une bête sauvage.

Histoire

Sibérie orientale, plusieurs années auparavant.

Des litres de sang. La puissante odeur d’hémoglobine submergeait les narines de Natacha, en même temps qu’un riche panel de parfums forestiers : l’humus frais, la senteur des pins et une foule d’autres fragrances. Mais celles-ci n’avaient guère d’importance quand la sanglante effluve dominait de loin les autres, comme une piste évanescente filtrant, invisible, à travers les taillis. Les troncs rugueux se mirent à défiler à la limite de son champ de vision et, dans le silence total de l’épaisse forêt, elle n’entendait plus que sa propre respiration, lourde et saccadée.
Natacha courait à perdre haleine. Nul bruissement de feuilles foulées par le fracas de ces pas, si ce n’est cet étrange chuintement qui l’accompagnait, le chuchotement subtil de multiples foulées sur le sol moussu. Hors, ce n’était pas les siens, cela elle en était persuadée. Quelqu’un ou quelque chose traversait le sous bois à sa place, ou bien derrière, ou bien devant, comment le savoir ?
Seule la vive odeur de sang la guidait, et le défilement infini des épicéas muets, le frôlement réguliers des branches, sans aucun autre but que la course. Le choc survint brutalement, comme cela arrive bien trop souvent dans un cauchemar. Natacha se vit chuter dans quelques creux du reliefs, un festival d’aiguilles mortes l’accompagnant, et là, parmi les souches et les branchages cassant, elle tomba nez à nez avec la chose hantant ses nuits. Deux yeux aux pupilles d’un jaune vif la fixaient dans une obscurité croissante, l’empêchant de voir la créature en totalité. Un grognement bestial, la lueur blafarde de la lune se reflétant sur des crocs immaculés…


Natacha se réveilla en sursaut. Sa chemise déchirée par endroits, celle qu’elle utilisait toujours pour dormir, lui collait à la peau là où d’abondantes auréoles de sueurs se dessinaient. Le souffle court, elle se redressa puis passa une main sur son front bouillant, dégageant au passage ses mèches blondes tout aussi collées que sa chemise, et resta immobile un long moment. Ce cauchemar la hantait depuis au moins quatre ans, autant qu’elle souvienne, depuis l’incident alors qu’elle en avait dix. Encore secoué des tremblements, la jeune femme se massa l’avant-bras machinalement. Selon son oncle, on l’avait retrouvé égarée, presque gelée et à moitié morte dans la section abandonnée du village qui jouxtait la forêt profonde. Aux dires du médecin, il s’en était fallu de peu que Natacha ne perde son bras droit, tant les impressionnantes déchirures avaient entamé la chair jusqu’à l’os. Mais de cela, ce qui l’avait conduit à cet endroit et l’auteur de l’attaque, elle n’en gardait aucun souvenir.

C’est à cette époque que ce cauchemar s’était immiscé dans ses nuits. Une ou deux fois par mois au début, mais toujours plus détaillé, plus sanglant et plus réaliste, mais invariablement le même. Désormais, il la visitait au moins plusieurs fois par semaine. Parfois tous les jours selon la période. Comme à chaque fois, Natacha se mit à bouillonner, prise de bouffées de chaleur, si bien qu’elle rejeta les couvertures en se forçant au calme et posa ses pieds nues sur le plancher vermoulu. Sa main tâtonna sur le chevet à côté de son lit, et s’empara du vieux baladeur à CD offert par Isao, le seul client japonais de toute la région. Son oncle ne s’occupait guère de lui faire des cadeaux. Tenir son bar au beau milieu de ce coin isolé de Sibérie était sa principale occupation et, à ses yeux, nourrir Natacha chaque jour était un cadeau en soi. Celle-ci chaussa rapidement les écouteurs avant d’appuyer sur lecture, entendant une énième fois l’unique CD, lui aussi offert par Isao, une musique américaine.

Le japonais était à peu près la seule compagnie dont elle pouvait se gratifier. Le climat rude n’offrait que des gens rudes, au caractère similaire, et l’école était trop loin pour que Natacha puisse avoir le temps de fréquenter d’autres adolescents en dehors des cours. Jamais son oncle ne lui aurait donné une telle musique, et Isao s’était bien gardé d’en faire mention, malicieux malgré son alcoolisme avéré. Celle-ci avait toujours eu, malgré son écoute à répétition, un effet délicieusement apaisant contre ses angoisses nocturnes. Les visites du japonais étaient une véritable attraction pour Natacha, et chaque fois, il ne manquait pas de lui apprendre quelques rudiments de sa langue maternelle. De son passé, il ne disait mot, et la jeune femme n’était pas le genre de créature à la curiosité pressante. Son quotidien n’était fait que de devoirs, de longs voyages vers l’école, et de soirées à faire la vaisselle ou à aider son oncle au service. Dans un mutisme presque total, et un comportement modèle, ne bronchant jamais aux directives de ce dernier, elle ignorait complètement le reste du monde, et la vie plus joyeuse, normalement destinée à une adolescente.

La musique rassurante en tête, Natacha se leva vivement avec un grognement encore teinté d’angoisse, s’obligeant à chasser les derniers lambeaux de son cauchemar, et se hâta dans la salle de bain rudimentaire. La soirée du dimanche était toujours bien remplie. De nombreux clients se presseraient sur les tabourets, aux tables et aux jeux de fléchettes, dans une ambiance lourde et grasse. Son oncle allait la réclamer pour distribuer soupes et vodka, et mieux valait un peu de travail que se morfondre sur ses cauchemars. Quant à Isao, il ne viendrait pas, comme toujours un dimanche sans qu’elle ne comprenne pourquoi.
Peut-être était-ce l’attraction de la soirée, pensa-t-elle en se brossant les dents, changeante souvent mais toujours avec du succès. Cette fois, il s’agirait de combats entre amateurs, son oncle le lui avait glissé avec un sourire très fier, malgré ses dents manquantes. Le vieux russe était une vieille souche : rude, traditionnel, croyant et pratiquant, aussi inamovible que la neige sur cette région, mais il n’était pourtant pas dépourvu de bienveillance. La jeune femme éprouvait un certain attachement pour lui, mais guère plus : il était là pour l’héberger, et elle lui était reconnaissante, rien de plus.

De ses parents, Natacha n’en gardait pas le souvenir. Dans la famille, on ne parlait guère de ce genre de passé, surtout quand elle portait un nom allemand et que les blessures de la guerre faisaient parties du patrimoine familial. L’adolescente termina sa toilette en quatrième vitesse, et veilla à s’habiller amplement. Après tout, elle venait d’avoir quatorze ans et, dans cet univers masculin, elle avait bien noté les regards appuyés qu’on lui lançait lorsque l’heure était avancée et les chopes vidées. Lorsque Natacha descendit quatre à quatre l’étroit escalier en colimaçon, fila le long de l’obscur couloir aux murs décorés d’icones sales de saints inconnus, et émergea finalement au niveau du bar, l’atmosphère de salle était déjà empoissée. Elle réalisa avec un soupir de mauvaise humeur, qu’elle avait dormi une bonne partie de l’après-midi. Les dernières nuits agitées ne lui avaient procuré qu’un repos très relatif, et il lui arrivaient bien trop souvent de s’endormir longtemps au cœur de la journée.

Quelques tables avaient déjà été tirées pour dégager un vaste espace rond, une sorte d’arène au milieu du plancher lissé par l’âge. Le bar du coin ne brillait guère par son luxe. Les murs en étaient jaunis, parfois noircis par un mélange de fumée, de graisse et de poussière, là où les décorations champêtres d’outils agricoles et de souvenirs militaires rouillaient en silence. Son oncle n’était pas non plus un grand décorateur, et le mobilier se résumait souvent au plus stricte utilitaire. Natacha s’empara finalement d’un tablier et, sur un signe du menton de son oncle déjà affairé au comptoir, elle commença à distribuer les commandes déjà prêtes. Ni l’homme, ni sa protégée n’était très bavards, la communication se traduisant en hochement de tête et phrases brèves. Entre larges assiettes et plateaux de verres d’alcool, rires gras et bravades sonores, la jeune femme ne pensait plus à rien, et surtout pas à ce terrifiant rêve, rythmant seulement son service de bâillements interminables.

Deux ans plus tard, même lieu.

Les bottes usées de Natacha pataugeait dans le sang. Comme en plein cauchemar, ces pas étaient lourds, mouvoir ses pieds devenait une épreuve, mais ce n’était plus ni moins que la réalité cette fois-ci. La grande salle désormais désertée du bar, dont les tables et les chaises avaient été empilées sur les côtés, laissant ainsi un vaste espace où s’accumulait la poussière, tout ceci était peint d’une couleur sanguine. D’un rouge sombre, presque noir. Ivan, et ses trois ordures d’amis, gisaient là devant elle, ou du moins ce qu’il en restait. Le plancher se gorgeait du sang noirâtre que déversait les morceaux de boyaux, organes et autres fragments d’os où s’accrochaient encore de la chair lacérée. Natacha leva sa main devant ses yeux, fixant ses doigts horriblement déformés par des griffes impressionnantes et sa frêle paume où se distinguait d’épais muscles.

A quel moment toute sa vie avait-elle dégénéré ainsi ? Son oncle disparu, un jour plein de vie, et puis brusquement emporté en quelques semaines par une toux que même le médecin n’avait pu guérir. Isao volatilisé sans que personne ne sache ce qu’il était devenu, dernier ami de la jeune femme. De nouvelles relations, elles s’en étaient faites pour ainsi dire. Dans un village aussi isolé, le bar du coin représentait une manne d’argent prometteuse et attirante pour les caïds en devenir. Et que le commerce advienne légalement en héritage à une jeune femme de seize ans, cela ne gêna nullement Ivan et sa clique. Au contraire. Si les refus successifs de Natacha s’étaient vu gratifiés de simples menaces, cette soirée là avait marqué un tournant dans la violence alors que les hommes avaient déboulé dans le bar clos à l’improviste. Le tableau avait été désespérément prévisible.

Les menaces employées, le ton était de nouveau monté, exigeant que Natacha abandonne enfin ce bar florissant qu’elle n’ouvrait plus, à leur profit. Lequel d’entre eux l’avait frappé en premier ? Elle ne s’en souvenait plus, seulement du goût du sang, le sien lorsque sa lèvre avait été coupé sous le choc du poing. Puis la colère l’avait submergé, une rage folle contre eux, contre sa solitude et sa malchance, contre ce patelin qu’elle détestait en finalité. Le choc passé, les souvenirs revenaient par fragments. Natacha se revoyait bondir en avant pour se précipiter sur Ivan à une vitesse folle, lui collant son poing dans sa figure barbue au point de l’envoyer au tapis plus loin. Une douleur fulgurante coula le long de son échine à ce moment là, comme si une force intraitable déformait sa chair. Dans un grognement bestial, son bras avait fusé vers le visage d’un autre homme, lui déchirant la moitié de la mâchoire, avant qu’elle ne se jette sur un autre.

Le carnage avait continué comme si Natacha n’était plus elle-même, mais autre chose. Un reste de femme aux griffes monstrueuses, un corps à moitié transformé en monstre à la force surhumaine qui bondissait pour massacrer les hommes terrorisés. Elle les avait mis en pièce, tandis que son esprit n’était plus qu’un magma épais d’émotions violentes et bestiales sans conscience humaine. Ses pieds pataugeaient dans des litres de sang et d’intestins tailladés, tandis que ses vêtements étaient eux-mêmes imbibés d’hémoglobine. Un rire hystérique la traversa. Différents sentiments d’angoisses s’emparèrent d’elle, à mesure que la peur de ce qu’elle était, de ses pouvoirs, de sa puissance incontrôlable, lui revint en pleine face. Natacha s’essuya le visage d’un revers de manche pour balayer le mélange de sang et de larmes sur ses joues, tandis que ses mains reprenaient peu à peu leur aspect humain. La jeune femme commença à trembler comme lors qu’elle rêvait de monstres, il y a des années de cela.

Mais cette fois, le cauchemar était devenu réalité, et on allait la traquer pour ça. Dans un état second, Natacha courut à l’étage pour se laver, rassembler ses maigres affaires à toute vitesse, et laisser finalement ce bar abandonné derrière elle. C’était la seule solution qui lui semblait envisageable. Elle retrouverait Isao, elle le devait, et le japonais l’aiderait à changer de pays, sans doute. Mais rien n’était complètement impossible lorsqu’on était un monstre, n’est-ce pas ? Elle essaya de s’en persuader en laissant derrière elle le tas de cadavres, avançant d’un pas tremblant à travers la ruelle enneigée.

Pouvoir

- Natacha est donc une lycanthrope, cf. l’image posté plus haut, à mi-chemin entre la mutation et la malédiction.
- Ses réflexes, ses sens, sa force et son endurance physique sont de base, supérieurs aux humains, et la puissante va croissante selon l’ampleur de la transformation.
- Ce pouvoir peut se matérialiser partiellement, c’est-à-dire qu’elle peut parvenir à transformer un ou plusieurs membres : un bras, une main, des yeux, une crinière, tout en restant à moitié humaine.
- Elle contrôle encore très mal ce pouvoir, et il devient plus instable selon certains éléments : la pleine lune, les émotions violentes ressenties (colère, peur, etc.), l’odeur de sang.
- Plus la métamorphose est importante, plus elle est difficile à maitriser. Totalement transformée, il lui est presque impossible de se contrôler.

Je reconnais avoir pris connaissance du contenu du topic sur le traitement automatisé des données personnelles qui est fait par l'hébergeur de LGJ.

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