Ville-Etat de Nexus / Promenons nous dans les bois...[PV : Grayle]
« le: lundi 18 septembre 2017, 23:00:59 »Pour Calsiria, les rencontres, avaient toujours quelque chose d'inquiétant, qui faisait naître dans sa colonne vertébrale des sensations étranges, à la fois faites d'attirance et de répulsion. Cette rencontre, par contre, était plus étrange que toutes celles qu'elle avait pu faire. Ce couple, vers lequel ils allaient, s’était présenté comme le Marquis et la Marquise du Vallois.
Ils étaient venus à une de leur réception et avaient fait fort bonne impression sur Yolenne, la mère de Calsiria. Une rencontre au coeur de la nuit, des mots échangés, une culture si rare, des moments intenses et fusionnels, un même amour du beau et du riche qui les avaient irrémédiablement attiré les uns vers les autres. Puis cette étrange promesse, leur faire connaître en quelques jours, l'expérience qui marquerait leur vie, accepter leur mystère, se retrouver dans cette contrée éloignée de Nexus, se fier aux indications et s'enfoncer dans les bois qui leur étaient inconnus.
- Pourquoi mère et père ne sont ils pas venus avec nous ?
- Vos parents ont une affaire urgente à régler avec votre futur beau père. Ils arriveront demain.
Autrement dit, ils profitaient de l'aubaine du voyage pour éloigner la jeune femme. Ils étaient ainsi sûrs qu'elle ne croiseraient pas sa future famille. Elle ne comprenait pas pourquoi ils faisaient tant de secrets. Son futur époux était il si terrible ?
Soudain, au détour d'un chemin, la vision qui s'offrit au cocher, lui coupa le souffle. La demeure de leurs hôtes se dressait là, immense forteresse de pierres noires, elle lançait ses créneaux à l'assaut du ciel, les tours, sombres flèches, semblant vouloir percer les nuages qui couraient vite, bien trop vite, à travers un ciel lourd de présages. Il immobilisa la voiture devant la herse d'acier rouillé, de faibles lueurs semblaient provenir des petites fenêtres des tours. Il se tourna vers l'intérieur de la calèche pour trouver le regard de sa petite Comtesse. Il lui offrit un sourire qui se voulait rassurant, essayant de dissimuler l'angoisse qui s'emparait de lui.
- Je vais aller nous présenter pour que l'on nous ouvre.
Calsiria pencha la tête hors de la voiture observant le cocher s'approcher de la grille. Il fit tinter l'énorme cloche de l'entrée. Un silence de plomb lui répondit. L'homme héla plusieurs fois à forte et intelligible voix mais personne ne répondit. Il retourna sur ses pas pour remonter à l'avant de la calèche.
- J'ai dû me tromper de route...je suis désolé mademoiselle.
Elle plongea son regard dans le sien. Elle pouvait sentir la tension en lui, écho de sa propre angoisse, qui ne l'avait plus quittée depuis leur départ la veille. Ce voyage, la fatigue, ce pays dont ils ne savaient rien ; La Comtesse cherchait dans les yeux de son cocher la petite lumière joyeuse qui la rassurerait. Mais elle n'en percevait qu'un pâle reflet. Elle lui sourit cependant.
Il avança doucement la voiture sur la route, au loin le soleil disparaissait derrière les montagnes qui lui apparurent soudain comme autant de crocs d'une créature gigantesque et menaçante. Comme si la nuit, qui se fermait sur eux, était la gueule béante d'un prédateur.
- Ce n'est pas grave Henri. Allons nous en vite...j'ai...froid.
Et ce n'était pas le froid extérieur qui mordait ses côtes mais bien la peur qui lui parcourait l'échine. Son regard était comme hypnotisé par le mouvement des arbres qui se dessinaient à la lueurs des flammes des lanternes. Tout à coup, elle vit une lumière dans le bois. Une lumière fugace qu'elle prit pour un éclair. Mais la nuit était sans orage...
Des hommes sortirent des fourrés, armes à la main. Le cocher immobilisa la voiture.
- Descendez tous de là et faites pas les malins ! Jim prend les bijoux et l'argent.
Calsiria ne se fit pas prier et sorti en tremblant de peur. Ce n'était pas le genre d'aventure qu'elle recherchait.
- Regardez moi ça les gars ! Que vla ti pas un beau bout femme qu'on a là !
Le bandit s'empara d'elle, tirant fermement sur son bras afin qu'elle se colle à lui. Il respira bruyamment ses cheveux blond.
- Rha je sens qu'on va bien s'amuser avec toi p'tite fleur !
- Ne la touchez pas ou je vous...
- Ou tu nous quoi ? Tu vas nous tuer ? Nous casser la gueule ? Tututut...on est trois et toi...ben t'es tout seul !
A ces mots, l'un des bandits transperça le coeur du pauvre cocher qui cracha son sang pour toute dernière parole. Calsiria blêmit. Son coeur s'emballa et les larmes de mirent à couler seules sur ses joues rougies.
- Non...non pas ça...vous l'avez...AAAAAAAAAAAAHHHHHHHH !!!!!!
Un cri si puissant que les quelques oiseaux qui étaient proche s'envolèrent de peur. Les bandits n'apprécièrent pas du tout le hurlement et celui qui lui tenait le bras lui frappa la tête. Le noir se fut, et Calsiria s'évanouit.
Elle se réveillera quelques temps plus tard. Elle est attachée à un arbre et devant elle un feu de camp. Autour de celui ci il y a trois hommes. Les trois bandits qui veulent s'amuser avec elle. Quand elle en voit un se retourner vers elle, elle fait semblant de dormir encore. Elle sait qu'elle est dans un pétrin monstrueux. Pourquoi diantre ses parents ne l'ont pas envoyés avec des gardes comme ils le font d'habitude ? Elle a peur et pour une fois, elle souhaite rentrer chez elle.