Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Jessica Cruz

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1
Base Spatiale / Blackest Night [LV-4.26]
« le: lundi 04 février 2019, 01:04:23 »
Elle traversa le vide blanchâtre de l’hyper-espace, et termina sa course devant la solitaire station spatiale. Et là, sur place, Jessica Cruz comprit qu’elle était arrivée trop tard. La station était dans un triste état, avec des débris flottant tout autour d’elle, des carcasses de vaisseaux qui dérivaient dan sle vide, et de multiples corps flottant dans le vide intersidéral de l’espace. Recouverte de son halo vert, Jessica enclencha un détecteur local. L’Anneau s’illumina en générant une sorte de dispositif qui se planta sur le visage de Jessica, une construction inspirée de l’imagination fiévreuse d’Hal Jordan : un scouter. L’appareil se mit à clignoter à plusieurs reprises, recherchant des signes de vie, et Jessica se pinça les lèvres quand le résultat affiché fut négatif.

*C’est impossible, l’Anneau doit se tromper !*

Jessica se rapprocha de la station. Celle-ci était perdue au beau milieu d’un système stellaire plutôt sinistre, peuplée de planètes mortes froides, avec, aux lieu et place d’une étoile, une époustouflante naine blanche. Elle analysa l’étoile. Jessica n’y connaissait pas grand-chose en astronomie, mais elle avait compris que, quand une étoile devenait une naine blanche, elle s’approchait du stade de devenir une supernovae. De fait, la station spatiale située ici avait été installée par une compagnie galactique scientifique, dans le but d’étudier l’existence d’une naine blanche, et la manière dont celle-ci se transformait en supernovae. Le spectacle était aussi impressionnant qu’effrayant.

La station avait été attaquée par des raids orks, des vaisseaux qui avaient mitraillé sans relâche la station. Jessica, qui patrouillait à plusieurs parsecs, avait reçu un signal d’urgence émanant de la station, et avait alors foncé aussi vite que possible... Pour arriver malheureusement trop tard.

*C’est horrible...*

La station comprenait plusieurs centaines d’habitants. Jessica se rapprocha lentement, inspectant les lieux. Elle comprit, en voyant les vaisseaux orks flottant ici et là, qu’ils avaient accosté depuis une aile de la station, s’attendant visiblement à y trouver des trésors quelconques. Au lieu de ça, les Peaux-Vertes avaient déferlé sur la base, se heurtant à des systèmes de défense automatiques, surchargeant les boucliers...

« AU VU DE L’ACTIVITÉ DE LA NAINE BLANCHE, MA PREMIÈRE CONCLUSION EST QU’IL Y A EU UNE VIOLENTE ÉRUPTION SOLAIRE QUI A SURCHARGÉ TOUS LES SYSTÈMES ÉLECTRIQUES, PROVOQUANT LA MORT PAR ASPHYXIE DES HABITANTS ET DES ORKS.
 -  La station ne dispose-t-elle pas de boucliers en ce sens ?
 -  IL EXISTE UN ENSEMBLE DE PANNEAUX SOLAIRES ET DE GÉNÉRATEURS SOLAIRES CAPTANT L’ÉNERGIE SOLAIRE POUR LA CANALISER, AINSI QUE DES BOUCLIERS THERMIQUES... MAIS LES ORKS ONT DÉTRUIT LES PANNEAUX EN BOMBARDANT LA STATION. »

Les Orks étaient une menace récurrente des systèmes stellaires civilisés, incluant ceux sous la protection du Green Lantern Corps. Jessica se posa dans un couloir, et s’avança lentement, flottant dans les airs, se dirigeant vers la salle de contrôle. Une fois les systèmes surchargés, les gens étaient morts d’asphyxie, et Jessica vit de multiples corps qui flottaient là, y compris des enfants.

*C’est horrible...*

La station avait été bâtie il y a près d’une cinquantaine d’années, afin de suivre l’évolution de la naine blanche. Les scientifiques avaient donc fondé des familles, ils avaient eu des enfants... Et toute la colonie venait de mourir. Jessica rejoignit une cage d’ascenseur qu’elle ouvrit en générant depuis l’Anneau des pinces, s’en servant pour écarter les battants de la porte. Elle remonta ensuite, rejoignant l’étage central, et poursuivit son vol.

Jessica atteignit ainsi le centre de contrôle, et regarda autour d’elle. L’Anneau lui confirma rapidement que les systèmes étaient encore opérationnels. Les générateurs s’étaient progressivement rechargés avec l’énergie de la naine blanche. Jessica s’approcha de l’ordinateur central, et appuya sur quelques boutons, laissant surtout l’Anneau la guider.

Il y eut un vrombissement intense, puis les lumières se rallumèrent alors. Il y eut plusieurs clignotements, et l’ensemble se réactiva progressivement... Avant de brusquement s’éteindre.

*Merde !*

L’Anneau ne tarda pas à lui fournir quelques explications :

« DE NOMBREUX SYSTÈMES NE FONCTIONNENT PLUS, ET PROVOQUENT DES SURTENSIONS. IL VA FALLOIR SE CONCENTRER SUR CERTAINS SYSTÈMES PRIORITAIRES.
 -  S’il n’y a plus de survivants, à quoi bon ?
 -  NOUS DEVONS COMPTABILISER LES DONNÉES, RECENSER LE NOMBRE DE MORTS, ET AVOIR LA CERTITUDE SUR LE DÉROULEMENT DES ÉVÉNEMENTS ICI. »

Jessica le laissa agir. L’alimentation en oxygène fut ainsi relancée. Le projet de l’Anneau était au moins de pouvoir accéder aux registres du personnel et aux données contenues dans l’ordinateur de bord, afin de pouvoir informer les familles. Néanmoins, il apparut rapidement que plusieurs générateurs étaient hors-service, ce qui nécessitait d’aller dans la salle des machines pour les relancer. De son côté, la jeune Green Lantern se demandait vraiment ce qu’elle ferait sans son Anneau, véritable ordinateur portable surdéveloppée.

S’éloignant du pont de commandement, Jessica descendit à nouveau par des ascenseurs, rejoignant des quais d’amarrage, seul moyen d’accéder à la salle des machines, quand l’Anneau perçut un signal.

« C’EST ÉTRANGE, ON DIRAIT UN SYSTÈME AUTONOME. »

Jessica se déplaça encore, et rejoignit la salle des hangars. Là, l’Anneau scanna plusieurs vaisseaux, avant de cibler un vaisseau, qui s’était écrasé contre un mur. Ce n’était pas un vaisseau ork, et il ne ressemblait pas non plus aux drones défensifs que la station avait déployé pour se défendre des Peaux-Vertes. Un vaisseau étonnant, sans signal de vie à l’intérieur, mais avec quelque chose qui pulsait faiblement. Une balise ? Jessica se rapprocha du vaisseau, et ouvrit le cockpit sans difficulté, puis fronça les sourcils en voyant...

...Une sorte d’androïde blanchâtre et humanoïde.

*Qu’est-ce que c’est que ce truc ?*

L’Anneau commença à rechercher, tandis que Jessica regardait la créature. Finalement, l’Anneau émit une réponse négative.

« CE TYPE D’ANDROÏDE N’EST PAS RÉPERTORIÉ DANS LE CODEX. LANCEMENT D’UN DIAGNOSTIC... »

L’Anneau analysa le corps, et repéra rapidement le noyau, un modèle inconnu.

« L’ÉRUPTION SOLAIRE A DÛ SURCHARGER LE NOYAU, ET A ENTRAÎNÉ UN COURT-CIRCUIT. IL EST... DANS CE QUI PEUT S’APPARENTER À UN COMA ARTIFICIEL, LANTERN CRUZ.
 -  Il y a un moyen de le sortir de là ? Il pourra peut-être me renseigner sur ce qui s’est passé ici, et sur comment remettre les machines en marche...
 -  MODÈLE INCONNU. JE RECOMMANDE DE RECHARGER SON NOYAU AVEC LA BATTERIE DE L’ANNEAU, MAIS SANS GARANTIE DE RÉUSITTE, DU FAIT DES...
 -  Ok, ça me suffit. »

Jessica posa alors sa main sur le torse du robot, à l’emplacement de son noyau. Elle se concentra alors, et l’Anneau se mit à briller d’une intense lueur verdâtre, avant de décharger dans la poitrine du robot une décharge énergétique, comme un véritable électrochoc. L’air crépita autour d’eux, des éclairs verdâtres sifflant autour de Jessica, avant qu’elle ne se redresse.

*J’espère que ça va marcher, je n’aime pas traîner dans un cimetière spatial...*

De multiples corps flottaient d’ailleurs dans le quai, essentiellement des pilotes et des Orks. Jessica vit ainsi le corps chancelant d’un homme, les bras pendant vers le bas, sa tête blanchâtre, dérivant à l’infini.

« L’ACTIVITÉ DE LA NAINE BLANCHE EST TRÈS INSTABLE. JE RECOMMANDE LA PLUS GRANDE VIGILANCE, LANTERN CRUZ. LES ÉRUPTIONS SOLAIRES PERTURBENT AUSSI LE FONCTIONNEMENT DES ANNEAUX DE POUVOIR.
 -  Et tu comptais me le dire quand ? »

Elle regarda encore autour d’elle, nerveuse... S’attendait-elle à voir un monstre débarquer ? Elle n’avait encore jamais affronté ces fameux Formiens dont on parlait de plus en plus, mais elle savait qu’il existait quantité de monstres surnaturels, dans l’espace, des créatures abominables qui n’avaient pas besoin de respirer, et dont on racontait les exploits dans les spatioports... De quoi faire regretter à la jeune humaine de se retrouver si loin de la Terre !

Pour l’heure, elle espérait juste que ce robot se remettrait en place... Et qu’il tienne davantage d’un C-3PO que d’un T-1000...

2
Base Spatiale / Warworld [Ariman]
« le: lundi 30 janvier 2017, 01:22:08 »
La Fédération Oblivoron était un important consortium galactique s’étalant sur de multiples systèmes stellaires. C’était une fédération militaire pacifique, qui luttait contre les menaces spatiales, et cherchait à sécuriser les routes commerciales, venant en aide aux vaisseaux en perdition. La Fédération était un regroupement de planètes appartenant tous au même système solaire, et s’était constituée quand les différents gouvernements planétaires avaient décidé de sortir de leur système solaire, et de partir à la conquête de l’espace. Depuis lors, Oblivoron avait grandi… Elle était à son apogée quand le vaisseau de mort métallique avait surgi dans son système, et balancé une pluie de missiles sur les vaisseaux spatiaux environnants.

On appelait ce vaisseau le Warworld. C’était une immense station spatiale de combat, aussi grande qu’une planète, et qui disposait d’un nombre extrêmement élevé de batteries de défense, de canons-lasers, de rangées de lance-missiles, et d’autant de drones et de chasseurs de combat. Warworld avait attaqué les colonies externes de la Fédération, brisant les vaisseaux et les croiseurs stellaires d’Oblivoron les uns après les autres.

« Ce n’est pas la première fois que nous le traquons. Ce n’est pas qu’un vaisseau, c’est une planète entière, avec une population, sous la férule d’un redoutable tyran… »

Tandis qu’ils volaient à travers l’hyperespace, grâce à leurs Anneaux, John Stewart dévoilait ses informations. Le suivant, Jessica Cruz écoutait tout cela, relativement nerveuse. C’était sa première véritable mission d’envergure, et les Green Lanterns devaient être en nombre pour attaquer le Warworld. Cet engin de mort menait de redoutables dégâts dans tout un secteur appartenant à la surveillance du Corps, et le Corps avait reçu l’appel à l’aide de la Fédération. Dès que cet appel avait été reçu, John, l’un des plus puissants Lanterns, avait mis sur place une importante escouade, en réquisitionnant tous les Green Lanterns disponibles.

Au sommet du Warworld, on trouvait un redoutable tyran stellaire, Mongul. Mongul avait eu une enfance difficile, qui avait forgé le tyran cruel qu’il était actuellement. Il était né sur une planète austère, sauvage, et avait grandi dans une jungle immense, peuplée de prédateurs, où il avait vu le cycle de la Nature. Il avait vu que la Nature était régie par le plus fort, et que les plus faibles étaient écrasés par les prédateurs. Mongul en avait tiré la constatation que la principale force animant l’univers n’était pas l’amour, l’espoir, mais la force.

« Mongul a massacré sa propre famille pour s’emparer du pouvoir. Il a déclenché une guerre civile avec ses parents, et a déployé sur son propre peuple des armes de destruction massive qui ont ravagé leur monde. »

Jessica déglutit. Cet être était abominable… Un individu malfaisant, qui avait tué des millions d’âmes. Il avait détruit son monde, et, après avoir conquis définitivement sa planète, avait créé Warworld, s’en servant pour envahir d’autres mondes. Pour assouvir son contrôle sur sa population, il avait développé un régime autocratique très puissant, et développait des arènes. Les Jeux de Mongul étaient l’élément qui fédérait le peuple, empêchant une révolte. Pour ça, à chaque monde qu’il annihilait, Mongul capturait des proies, faisant d’eux des gladiateurs dans ses jeux cruels et sinistres.

Autrement dit, il fallait mettre un terme à sa démence, et c’était pour ça que Stewart s’avançait rapidement vers la zone de conflit. Jessica le suivait donc, et le groupe arriva sur la surface de la planète. La bataille faisait rage dans l’espace, entre les vaisseaux de la Fédération et Warworld, mais, au sol, Mongul avait déployé de redoutables méchas. Les puissants robots de combat pilonnaient furieusement la zone, massacrant les citoyens et la Garde locale.

Plusieurs méchas ciblèrent une famille catastrophée, s’apprêtant à les massacrer le long d’une rue… Quand des faisceaux d’énergie verdâtre les transpercèrent de toute part. Surpris, les civils levèrent la tête vers cette apparition providentielle…

…Et virent le Green Lantern Corps descendre lentement !

« Lanterns ! À l’attaque ! Défendez la population, détruisez ces tas de ferrailles ambulants ! »

Jessica inspira lentement… Puis s’élança vers la zone de combat à son tour.

3
Base Spatiale / Tau Volantis [Tanisha Malenga]
« le: mercredi 28 septembre 2016, 21:55:19 »

« RENFORTS IMMÉDIATS... KRRRRZZZTT... ÉVACUATION D’URGENCE... KRZZZZZZTT... DANGER... KRRRRZZZZTTTTT...
 -  NAVRÉE, JESSICA CRUZ, enchaîna l’Anneau, IL Y A TROP D’INTERFÉRENCES AUTOUR DE CETTE PLANÈTE. IL NE M’EST PAS POSSIBLE D’AMÉLIORER LA RÉCEPTION DU MESSAGE.
 -  Eh bien... Merci quand même. Au moins, nous avons l’origine du signal. »

Jessica venait de terminer sa formation initiale au sein d’Oa, et elle aurait pu retourner sur Terre, mais, avant de ça, elle avait choisi de patrouiller un peu. Son objectif était surtout de se rendre dans un système solaire inhabité, afin de s’entraîner davantage. Elle avait encore un peu de mal à générer des constructions complexes, mais, grâce à Jade, Jessica pouvait maintenant se débrouiller pour en faire quelques-unes. Les Green Lanterns les plus expérimentés pouvaient concevoir des vaisseaux spatiaux, et, pour ça, ils n’avaient pas besoin d’être des astrophysiciens. Cet anneau avait le pouvoir incroyable de modeler la réalité en fonction de l’imagination de son porteur. Il suffisait d’imaginer un vaisseau spatial, et ce dernier se matérialisait. Du moins, en théorie. Car, dans les faits, Jessica était encore un peu trop sceptique, et pas assez confiante en son Anneau, pour que ses constructions soient parfaites. Ainsi, elle n’arrivait qu’à concevoir l’apparence d’un vaisseau spatial, mais ce dernier était toujours défectueux.

Et, alors qu’elle s’entraînait, la jeune femme avait perçu ce signal, que son Anneau avait capté. Il devait être très proche, vu la mauvaise réception. Jessica n’avait théoriquement aucune assignation dans ce secteur, et entreprit donc de suivre consciencieusement le règlement, en contactant le Green Lantern en charge de ce secteur... Mais n’eut aucune réponse. En soi, ce n’était pas si surprenant. Le Corps ne comprenait que quelques milliers de membres, ce qui était infime à l’échelle de l’Univers. Un secteur était particulièrement vaste, et, comme Jessica était au milieu de nulle part...

*En théorie, je devrais retourner à Oa, mais j’ai prêté serment... Et ce message a tout de même l’air urgent. De plus, d’après l’Anneau, il n’existe aucune menace sérieuse ici, j’ai justement choisi cette partie-ci de l’Univers parce qu’elle était la plus calme possible...*

Il devait probablement s’agir d’un vaisseau spatial en rade, endommagé à cause d’astéroïdes. Jessica décida donc de s’y rendre, non sans pouvoir retenir son corps de laisser filer un léger frisson d’excitation. Se mordillant les lèvres, elle fila donc au-delà de la vitesse de la lumière, et rejoignit l’autre système.

Il ne comprenait qu’une seule planète unique, tournant lentement autour de son étoile. Jessica écarquilla légèrement les yeux en la voyant de loin. Nacrée de blanc, la planète était recouverte de nuages, avec un massif cyclone en son centre. Son Anneau lui parla alors de cette planète :

« TAU VOLANTIS. ORIGINE DE LA PLANÈTE : ANCESTRALE. JE MANQUE D’INFORMATIONS À SON SUJET. LA PLANÈTE A FAIT L’OBJET, IL Y A UNE TRENTAINE D’ANNÉES, D’UNE ACQUISITION PAR LE CEC, LA CONCORDANCE EXTRACTION CORPORATION, UNE COMPAGNIE INTERSTELLAIRE SPÉCIALISÉE DANS L’EXTRACTION DE GISEMENTS NATURELS SUR DES PLANÈTES MORTES. »

Jessica écoutait les informations, tout en scannant la zone. Il y avait plusieurs ceintures d’astéroïdes, et elles étaient particulièrement denses et nombreuses, et ce à de nombreux niveaux du système. En réalité, l’Anneau était surpris, car il y avait beaucoup trop d’astéroïdes. Jessica savait que, dans la Voie Lactée, la ceinture d’astéroïdes interne comprenait plusieurs millions d’astéroïdes. Ici, elle se trouvait à l’entrée de ce système, et était face à la ceinture d’astéroïdes externe, la plus grande... Et, à plusieurs reprises, elle dut faire attention, en évitant des astéroïdes. Il y en avait plusieurs milliards, ce qui amena son Anneau à une conclusion troublante :

« L’ANALYSE DU CHAMP GRAVITATIONNEL AMBIANT, ET DE LA COMPOSITION DES ASTEROÏDES, M’AMÈNE À SUPPOSER QUE CE SYSTÈME COMPRENAIT JADIS PLUSIEURS PLANÈTES, À L’EXCEPTION DE TAU VOLANTIS. POUR UNE RAISON INCONNUE, CES PLANÈTES ONT EXPLOSÉ. »

Jessica resta silencieuse. Comment des planètes pouvaient-elles exploser ? Elle se rapprocha de Tau Volantis, en essayant de capter à nouveau le message de détresse, mais ce dernier était encore saturé. Tout en s’approchant de la planète blanche, elle fronça les sourcils en voyant des espèces de structures flottant dans le vide.

*Que... De quoi s’agit-il ?*

S’approchant davantage, Jessica aperçut alors, outre des astéroïdes, d’innombrables débris. Des vaisseaux spatiaux éventrés se trouvaient là, ainsi que des satellites détruits, et quantité d’objets qui flottaient dans le vide cosmique.

« Non, je suis arrivée trop tard ! »

L’Anneau vint la contredire, en lui expliquant que ces carcasses étaient rouillées, et que les corps n’étaient plus à l’intérieur, signe qu’ils dataient de nombreuses années. En se rapprochant d’un vaisseau, Jessica eut un début de réponse, en voyant, sur la coque, un logo.

*Le CEC... Il devait donc s’agir des colons ayant installé une base ici.*

Jessica se rapprocha encore un peu de la surface de Tau Volantis. L’Anneau lui confirma que le message de détresse venait de la planète. Elle était parcourue par des tempêtes, et comprenait des montagnes interminables, ce qui perturbait toute forme de communication. Le problème devait néanmoins venir d’autre chose... Probablement la tour de contrôle, qui était endommagée. Ce fut en tout cas la conclusion de l’Anneau, même s’il reconnaissait qu’il y avait de très étranges interférences.

D’après les fichiers statistiques du CEC, la base comprenait un millier de colons, mais il ne sentait que quelques sources de vie. Le message, en revanche, venait bien de la planète, mais il y avait trop de perturbations.

*Des perturbations capables de gêner l’Anneau... Une telle chose est-elle possible ?*

Troublée, elle s’avança donc, se rapprochant de monts escarpés et sinueux, survolant la planète.

*Brrr, c’est vraiment sinistre... Je n’irais pas y passer mes vacances pour faire du ski.*

Des gouffres, des gorges profondes, des lézardes, des monts qui pointaient comme les griffes de quelque démon échappé de l’Enfer... Oui, indéniablement, cette planète faisait froid dans le dos, mais Jessica aperçut rapidement un signe de civilisation... En la présence d’une espèce de long monorail abandonné, recouvert par le givre et la neige. Elle descendit lentement, s’approchant d’une petite cabane de maintenance située dessous.

Il n’y avait aucun signe de vie à l’intérieur, rien d’autre que des matelas et des vêtements rapiécés. Le terminal situé ici était détruit, et Jessica ressortit rapidement, et suivit le long monorail, qui l’amena jusqu’à une épaisse montagne, où le monorail s’y enfonçait. La jeune femme remonta alors, et aperçut une grosse structure, probablement l’une des stations de recherche du CEC.

« JE PERÇOIS DES FORMES DE VIE... »

Jessica resta silencieuse, et se rapprocha lentement.

4
Base Spatiale / "In Brightest Day, In Blackest Night"... [Jade ♥]
« le: mercredi 28 septembre 2016, 19:29:44 »

Elle approcha de la surface d’Oa sans trop y croire, comme dans un rêve. Son corps était nimbé d’une aura verdâtre protectrice, qui lui permettait de respirer dans l’espace, mais également de se déplacer à une vitesse défiant toute concurrence.

« Alors... C’est ça, Oa ?
 -  AFFIRMATIF, JESSICA CRUZ, répondit son Anneau. OA EST LA PLANÈTE-MÈRE DES GREEN LANTERNS, ET TU Y ES ATTENDUE POUR TON INTRONISATION PAR LES GARDIENS DE L’UNIVERS.
 -  Tu as le chic pour rassurer les gens, toi... »

Ce que la jeune femme vivait était tout simplement hallucinant. Il y a de cela un mois, elle se terrait encore dans son appartement miteux, envahi par les rats, terrorisée par un redoutable démon, Volthoom, qui avait malgré tout fini par l’attaquer. Elle avait vécu l’horreur en l’affrontant, et, pour le vaincre, avait récupéré un Anneau de Pouvoir. Maintenant, l’âme de Volthoom était en fuite, blessée, mais, maintenant qu’elle avait rejoint le Green Lantern Corps, elle devait aller prêter serment. Déglutissant lentement, terriblement nerveuse, Jessica flottait devant la planète, sûre que de multiples détecteurs orbitaux avaient déjà signalé sa présence.

Elle savait, grâce à l’Anneau, qu’Oa était une planète comprenant peu d’habitants. En réalité, toute la planète était inoccupée, à l’exception de la Citadelle, quartier général du Corps, et centre de formation de tous les Lanterns. C’était une imposante cité, bâtie tout autour de l’énorme Batterie Centrale d’Oa, qui fournissait à tous les Green Lanterns l’énergie dont ils avaient besoin pour mener à bien leur mission. Le Green Lantern Corps avait en effet pour vocation de protéger le Cosmos contre toutes les menaces y figurant. À ce titre, le Corps était très occupé, car il agissait simultanément dans des milliers de systèmes solaires, et disposait d’une aura s’étendant d’un bout à l’autre du Cosmos.

Jessica se rapprocha alors, s’enfonçant dans l’atmosphère de la planète, descendant vers les tours et les bâtiments à dominance vert et blanc, qui formaient la Citadelle. Oa ne comprenait pas que des Green Lanterns, et la ville était dotée d’un énorme spatioport permettant d’accueillir tous les visiteurs venant sur place. Il y avait de simples touristes, mais aussi des guildes marchandes, des corporations financières, sans parler des diplomates et des ambassadeurs venant requérir l’aide du Corps, ou, au contraire, critiquer les interventions de ce dernier. La Citadelle se découpait ainsi en deux parties : la citadelle stricto sensu, exclusivement réservée aux Green Lanterns, même s’il existait des visites guidées, notamment pour voir la Batterie Centrale, et la ville, s’étalant sur des kilomètres, et abritant des millions d’individus.

Oa était une planète centrale, idéalement située d’après les cartographies réalisées par les Malthusiens (le nom de l’espèce des Gardiens), et était aussi l’une des plus vieilles planètes de l’Univers, ce qui faisait qu’il y avait aussi de multiples expéditions scientifiques, afin d’exploiter les minerais et certains gisements situés ici. Le tout, bien entendu, se faisait sous le contrôle des Gardiens.

En approchant, Jessica se posa sur une artère, au milieu d’individus de toutes les couleurs et de toutes les races, et vit tous ces derniers la regarder. Reconnaissable aisément grâce à son uniforme, tous la saluèrent alors, et, même s’ils n’avaient pas sa langue, elle pouvait comprendre tout ce qu’ils disaient, grâce au traducteur universel de son Anneau.

« <Bonjour à vous, Green Lantern.>
 -  <Soyez bénie, Green Lantern, votre Lumière nous berce et nous inspire confiance chaque jour.>
 -  <Bonjour, Green Lantern, permettez-moi de vous adresser mes hommages.> »

Il n’y avait aucune peur dans leur voix, aucune servitude larvée, seulement une profonde marque de respect. Troublée, Jessica ne savait plus quoi dire.

*C’est bien la première fois qu’on me montre autant de respect, c’est... C’est perturbant.*

Elle leva ensuite la tête, et écarquilla les yeux.

« Woow... Quel spectacle ! »

Devant ses yeux ébahis, en hauteur, la Batterie Centrale illuminait tout Oa, et le ciel était continuellement zébré de multiples rayons verdâtres, chacun correspondant à un Green Lantern.

« D’APRÈS MES ESTIMATIONS, UN GREEN LANTERN NE DEVRAIT PAS TARDER À VENIR T’ACCUEILLIR.
 -  Oh... Okay, c’est... C’est cool. »

Elle rougit néanmoins encore un peu.

*Espérons que je ne les déprimerai pas trop vite... Après tout, je ne sais même pas faire une simple construction... Ce qui est pourtant le B.A.BA de tout Green Lantern qui se respecte !*

À nouveau, Jessica sentit le doute l’assaillir, et se força à se calmer. Il n’y avait pas de raisons de déprimer, car, après tout, elle était réellement en train de vivre une aventure extraordinaire. Quel individu n’avait pas eu envie, le soir, en levant la tête, de voyager dans les étoiles ? Elle, elle pouvait maintenant le faire !

...Ce qui faisait d’elle la femme la plus heureuse du Cosmos en ce moment !

5
Le coin du chalant / Chroniques d'une Lanterne
« le: jeudi 08 septembre 2016, 15:31:50 »
Bonjour à tous :)

Faisant suite à ma validation, je poste ici pour vous proposer quelques trames de RPs.

Ces trames étant assez inspirées de l'univers de Green Lanterns, j'ai réalisé un complément de script pour vous permettre d'en savoir plus, complément que vous pourrez lire ici, en sachant que vous pouvez, bien entendu, me poser des questions, même si je ne garantis pas d'avoir toutes les réponses ;D

En ce qui concerne l'aventure, Jessica Cruz est une très jeune Green Lantern, une rookie qui n'a pas encore prêté serment, et qui est devenue une Green Lantern en affrontant l'Anneau de Volthoom, un artefact maléfique qui se nourrit de la peur, et consume les individus qu'il touche. Battu, l'Anneau est néanmoins toujours en activité, et se régénère... Quelque part. Cette présentation faite, voici les quelques propositions de trames que je vous propose :

  • 1°) "In brightest day, in blackest night". Pour pouvoir réellement devenir une Green Lantern, et utiliser les capacités de son anneau, Jessica doit avant tout prêter serment auprès des maîtres du Green Lantern Corps, les Gardiens de l'Univers, qui se situent sur Oa. Jessica doit donc quitter la Terre pour se rendre à un système très éloigné, sans savoir quels dangers l'attendent dans l'espace... Autant dire qu'elle aurait bien besoin d'aide.

  • 2°) "Rage Planet". Défendre la Terre n'est pas une mince affaire, a fortiori quand cette dernière subit l'attaque des Red Lanterns. Aiguillés par la rage et la fureur, les ennemis du Corps ont décidé de s'en prendre à la Terre, qui fait partie des planètes fournissant le plus de Green Lanterns. Pour ce faire, Atrocitus, maître des Ref Lanterns, utilise un sortilège redoutable, faisant apparaître sur la surface du globe des tours maléfiques. Ces "Red Towers" amplifient la fureur de tous les habitants, et transforment peu à peu le monde en de vastes zones sauvages où les humains, ayant succombé à la rage, sont devenus des fous furieux. Tandis que la Rage se répand dans le monde, Jessica Cruz aura bien besoin d'aide pour parvenir à stopper Atrocitus.

  • 3°) "Sinestro Corps War". Ancien Green Lantern, et depuis lors ennemi juré du Corps, Sinestro, maintes fois défait par le Corps, a décidé de se venger. Pour cela, il a formé une cohorte de Yellow Lanterns, armée de fous furieux sanguinaires et surpuissants dirigés par la peur. Avec cette armée, ainsi qu'avec les cohortes de peuples que le Sinestro Corps a soumis à leur volonté, il assiège violemment Oa, dans le but de s'emparer de la Batterie Centrale d'Oa, et pouvoir fusionner avec Parallax, l'entité qui incarne la Peur, et qui confère à son hôte un pouvoir cosmique surpuissant.

  • 4°) "Indigo Tribe". Un signal de détresse émanant d'un vaisseau échoué sur la planète Nok, une planète sauvage jadis utilisée par des esclavagistes, avant d'y être chassé par le Green Lantern Abin Sur, attire Jessica Cruz. Cependant, la jeune femme est loin de se douter que Nok abrite des secrets redoutables, à savoir la redoutable Tribu Indigo, sans parler de tous les monstres qui hantent cette immense planète.

  • 5°) "Warworld". Toujours en quête de pouvoir, Mongul, un tyran galactique, répand le chaos et l'horreur par l'intermédiaire du Warworld, immense station spatiale de combat, qui abrite toute sa population. Les Green Lanterns tentent en vain de l'arrêter, et Jessica se retrouve capturée au sein du Warworld, et découvre une population partagée entre la peur de leur leader et l'envie de se révolter. À l'intérieur du Warworld, une guerre civile couve, et menace d'emporter le redoutable tyran...

  • 6°) "Lights Out". Aux confins de l'Univers, il existe un énigmatique mur, qui délimite l'Univers. Au-delà de ce mur ancestral, il y a la Source, à l'origine de la création du Multivers. Et, juste avant le mur, il y a un homme, un scientifique, Relic. Originaire d'une autre dimension, Relic est en guerre contre les personnes utilisant le Spectre Émotionnel, car il sait qu'une utilisation intensive et prolongée du Spectre peut détruire l'Univers même. Relic décide ainsi d'entrer en guerre contre le Green Lantern Corps, et constitue un adversaire bien plus redoutable que ce qu'on pourrait penser.

  • 7°) "Blackest Night". Une vieille prophétie, au sein du Green Lantern Corps, et plus particulièrement contenue dans le Livre d'Oa, parle de la Nuit Noire, un jour maudit où les Ténèbres engloutiront l'Univers, et où le seul moyen de les vaincre sera de réunir les sept Corps. Cette sombre prophétie va aujourd'hui se réaliser. Le long des cimetières, les morts se réveillent, mais ces zombies-là ne se font pas tuer en une balle. Pour affronter l'une de ses pires menaces, Jessica Cruz aura bien besoin d'aide !



Idéalement, je préférerai commencer par la première trame, puisqu'elle introduit le personnage, et qu'elle est à la base de tout.

Comme il y a peu de personnages susceptibles d'aller dans l'espace, si l'une de ces trames vous intéresse, mais que vous n'avez pas le compte qui convient, il n'y a pas de soucis, nous pouvons jouer cette trame par l'intermédiaire d'un OS où vous pourrez jouer un personnage qui conviendra davantage.

Si ça vous intéresse, vous pouvez vous manifester, soit en postant à la suite de ce message, soit en m'envoyant un MP.

Je vous remercie de votre attention ^_^

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Complements de script / Les Green Lanterns
« le: mercredi 07 septembre 2016, 16:15:51 »
LE GREEN LANTERN CORPS


Préambule

Ce complément de script se veut aussi proche que possible de la version « officielle », telle que figurant dans les comics, sans pour autant l’être impérativement, le contenu devant s’adapter au forum. Il me servira de support pour mes différents RPs avec Jessica, mais peut tout à fait servir aux autres membres du forum qui souhaitent utiliser cet univers dans leurs propres aventures.

1°) HISTORIQUE

Introduction – Les Maltusiens


À l’origine des Green Lanterns, il y a une race d’extraterrestres très ancienne : les Maltusiens. Originaire de la planète Maltus, ces êtres sont aisément reconnaissables à leur petite taille et à leur peau bleue, ainsi qu’à leur grosse tête. Extrêmement intelligents, les Maltusiens sont l’une des races les plus anciennes du cosmos, et ont acquis, au fil des années, un savoir technologique considérable. Capables de voler et de se téléporter, le temps n’a plus d’effet sur eux, et leur savoir technologique est si éloigné des humains qu’il s’apparente à la magie. D’une sagesse infinie, les Maltusiens avaient fondé, sur Maltus, une société entièrement tournée vers la technologie et la connaissance, à tel point que l’un d’entre eux, un Maltusien dénommé Krona, chercha un jour à remonter le temps pour découvrir l’origine de la naissance de l’Univers. Krona voulait inventer une machine capable, non pas de se déplacer dans le temps, mais de voir ce dernier, afin de remonter jusqu’à l’origine de toute chose. Une hérésie selon les autres Maltusiens, suffisamment sages pour savoir que toute connaissance n’est pas forcément bonne, et qu’il est interdit de tenter certaines expériences... Comme vouloir retourner à l’époque de la Création. L’action de Krona eut de graves répercussions en déstabilisant la Création même, provoquant de multiples failles dimensionnelles, en permettant à l’antimatière de rentrer dans la dimension des Maltusiens. Les congénères de Krona parvinrent à stopper l’hémorragie, mais pas à empêcher ce que leur ancien camarade avait fait.

Pour ce crime, Krona fut banni à jamais, et les Maltusiens imputèrent son acte à ses émotions, estimant que la soif de découverte de Krona était devenue, non plus uniquement scientifique, mais passionnelle. Les Maltusiens tinrent de l’hérésie de Krona l’une de leurs plus importantes particularités : leur refus à éprouver des émotions. Devant les conséquences des actions de Krona, les Maltusiens ne pouvaient plus rester sur Maltus, dans leur tour d’ivoire, car l’Univers était maintenant en péril à cause d’un des leurs.

Dans un premier temps, les Maltusiens décidèrent d’obtenir l’aide d’un visiteur, un spationaute nommé Volthoom, qu’ils trouvèrent grâce à l’expérience malheureuse de Krona. Volthoom n’était pas un Maltusien, mais un simple humain, venu d’une autre dimension, mais qui, comme Krona, avait voulu remonter à l’origine de la Création. Cependant, si Krona s’était juste contenté d’un rôle d’observateur, Volthoom s’y rendit physiquement, et assista ainsi à la naissance de l’Univers, quand les quatre grandes forces de l’Univers se séparèrent, et le frappèrent. Changé à jamais, Volthoom fut récupéré par les Maltusiens, et devint un être de pure énergie, ce qui confirma aux yeux des Maltusiens une vieille théorie, essentiellement développée par les Maltusiennes, sur le Spectre Émotionnel.

Cette théorie considère que les émotions ne sont pas juste que des émotions, mais qu’elles abritent une énergie, une force qui relie les êtres, et les transcende. Elle partit de l’étude de créatures cosmiques très particulières, les « Incarnations émotionnelles », sorte d’immenses monstres cosmiques nimbés de lumière, et qui ont la particularité d’être chacun liés à une émotion en particulier. Les Maltusiennes estimèrent ainsi que les émotions étaient une force redoutable, peut-être la plus puissante qui soit.

Beaucoup de Maltusiens avaient dénigré cette théorie, en considérant qu’elle relevait du pur mysticisme, ou d’un romantisme féminin des plus désuets. Cependant, il s’avéra, en étudiant Volthoom, que son énergie était liée aux émotions que l’homme ressentait. Néanmoins, les Maltusiens comprirent vite que Volthoom était dangereux, trop dangereux pour qu’on puisse se fier à lui. Comme Krona, sa soif de pouvoir et de connaissance l’amena à se désintéresser de sa fonction purement altruiste, et à vouloir, outre conquérir l’Univers, remodeler la Création. Les pouvoirs issus du Spectre Émotionnel étant directement liés à la matrice même de l’Univers, puisque émanant du Big Bang, Volthoom avait le pouvoir de remodeler la réalité-même, et ainsi de la réécrire à son aise.

Les Maltusiens choisirent de sceller ce dernier, et de supprimer de leurs archives officielles leur rencontre avec ce lunatique, qui devint connu sous le nom de « First Lantern ». Pour autant, l’Univers avait toujours besoin d’aide, et de multiples divisions traversèrent la société maltusienne sur l’action à apporter, et plusieurs schismes se formèrent :

  • Considérant que ressentir n’était pas un mal, et que les émotions étaient ce qui permettait aux Maltusiens de pouvoir dissocier les bonnes choses des mauvaises, plusieurs Maltusiennes choisirent de s’exiler, et partirent sur la planète Zamaron, où elles devinrent des Zamarones. Les Zamarones estimaient que, pour défendre l’Univers, il fallait puiser dans les émotions, et plus particulièrement dans l’amour, la plus intense et la plus forte des émotions qui soit, celle qui pousse une mère de famille à se surpasser, et à se sacrifier pour ses enfants. Suivant cette idée, les Zamarones usèrent de leurs pouvoirs pour forger des saphirs, étant ainsi à l’origine de la création, bien des millénaires après, des Star Sapphires ;

  • Plus radicaux dans leur approche, un autre groupe de Maltusiens estima que, devant le nombre élevé de civilisations archaïques, barbares, et sauvages, le meilleur moyen de les protéger était encore de les civiliser, en les contrôlant directement, quitte à se faire passer pour des Dieux. Ces Maltusiens devinrent les « Contrôleurs », et, à travers les éons, devinrent de plus en plus avares, jusqu’à tenter d’exploiter la lumière jaune de l’avarice.

  • Plusieurs Maltusiens choisirent de quitter Maltus pour se rendre sur une planète, Oa, et se firent appeler « Gardiens de l’Univers ». Estimant les émotions dangereuses, ces Gardiens, tout en défendant l’univers contre différentes menaces, réalisèrent qu’ils étaient incapables, malgré leurs immenses pouvoirs, de se trouver partout, et décidèrent de créer une armée de sentinelles, des gardiens vigilants et incorruptibles, des robots intelligents dont la tâche serait de défendre l’Univers, univers que les Gardiens cartographièrent en 3 600 secteurs, attribuant à chacun de ces secteurs une escouade de ces robots invincibles : les Manhunters.



La Première Armée – Les Manhunters


Les Manhunters sont de puissants et massifs robots rouges et gris, conçus par les Gardiens de l’Univers pour protéger l’univers contre toutes les menaces extérieures à ce dernier. À ce titre, ils sont particulièrement forts, et ont été conçus sur Oa, planète-mère des Gardiens, pour se répandre dans plus de 3 600 secteurs. Étant néanmoins dénués de la moindre émotion, ou de la plus petite forme d’empathie, les Gardiens se méfiant de ces sentiments illogiques, les Manhunters arrivèrent rapidement à la conclusion que le meilleur moyen de protéger l’univers était encore de le purifier de ceux qui vivaient dedans, et qui le polluaient. C’est ainsi que les Manhunters se retournèrent contre les propres individus qu’ils étaient censés défendre, ensanglantant l’Univers, après des milliers d’années à les protéger.

Devant cette action, les Gardiens, constatant qu’ils s’étaient trompés, entreprirent de les détruire, donnant lieu à une redoutable guerre. Cette guerre fit de nombreuses victimes, et engendra de nombreux monstres. Parmi les victimes les plus notables, il y eut celle de tout un secteur, le secteur 666, dont la planète centrale, Anyutt, fut pulvérisé par les Manhunters. Ce génocide ne laissa que cinq survivants, dont Atrocitus, qui se jura une haine éternelle envers les Gardiens.

De leur côté, les Gardiens parvinrent à triompher des Manhunters, et les exilèrent sur une planète très éloignée, aux confins du cosmos, Ysmault.

La Deuxième Armée – Les Green Lanterns

1°) La création du Corps

L’Univers ayant toujours besoin d’être défendu, les Gardiens de l’Univers décidèrent, après l’échec des Manhunters, de former une seconde armée. Ils comprirent que les émotions étaient effectivement nécessaires, en ce qu’elles permettaient d’éviter des calculs froids et amoraux. Cependant, les Gardiens n’étant plus vraiment perçus comme des êtres bienveillants, ils décidèrent de faire davantage confiance aux autres peuples de la galaxie, en fondant une police intergalactique cosmopolite, regroupant toutes les races possibles et inimaginables, avec, comme quartier général, leur planète, Oa.

Cependant, avoir des policiers est très bien, mais encore fallait-il les former efficacement, et les doter d’une force de frappe suffisamment importante pour qu’ils puissent terrasser les rudes monstres de l’Univers. De plus, ils devaient aussi sélectionner des sentinelles qui ne soient pas susceptibles de se corrompre, ou, comme les Manhunters, de se retourner contre les propres individus qu’ils sont censés défendre. Devant ce problème, les Gardiens décidèrent alors d’exploiter à nouveau la vieille théorie du Spectre Émotionnel. Se rappelant leur échec du First Lantern, ils choisirent de ne puiser l’énergie que d’une seule émotion, celle de la Volonté, estimant qu’elle était l’une des plus puissantes, et la plus à même de garantir l’intégrité morale de leurs sentinelles.

Ils découvrirent ainsi qu’il était possible de canaliser cette énergie fondamentale, et forgèrent, sur Oa, une immense structure en forme de lanterne verte : la Batterie Centrale d’Oa.


C’est depuis cette Batterie que le pouvoir émotionnel lié à la Volonté est absorbé, canalisé, et transmis dans tout l’Univers à travers des Anneaux de Pouvoir. Pendant qu’ils forgèrent la Batterie, les Gardiens écrivirent également un code déontologique applicable à leurs sentinelles : le Livre d’Oa, contenant toutes les règles que chaque sentinelle devait apprendre. Initialement, peu sûrs de l’efficacité de leur opération, et craignant que les sélectionnés ne soient pas à la hauteur, les Gardiens ne prirent que quelques sentinelles, qu’ils appelèrent « Green Lanterns ». Cependant, il s’avéra vite que leurs hommes n’étaient pas assez nombreux, notamment quand ils défièrent Darkseid, et furent vaincus par lui.

Les Gardiens choisirent alors de multiplier considérablement le nombre de Green Lanterns, et donna à chaque Lantern un équipement composé de deux objets : un Anneau de Pouvoir, et une Lanterne, nettement plus petite que la principale, mais qui servait à recharger l’Anneau de Pouvoir. À chacun des 3 600 secteurs des Gardiens, un Lantern fut assigné, avec pour tâche de le défendre et de le protéger, tout en respectant les prescriptions du Livre d’Oa.

2°) La menace de Parallax

Le Green Lantern Corps se répandit dans l’Univers, affrontant quantité de menaces, et parvenant enfin à accomplir ce que les Gardiens souhaitaient. Cependant, ces derniers constatèrent, au fur et à mesure du temps, que l’énergie verte se retrouvait en difficulté face à une autre énergie issue du Spectre Émotionnel : l’énergie jaune, celle de la Peur. La raison de ce phénomène, que les Gardiens appelèrent « impureté jaune », venait en réalité du fait que, quand ils avaient forgé la Batterie Centrale, ils avaient aussi enfermé l’une des Incarnations Émotionnelles, ces créatures cosmiques qui représentent chacun une émotion issue du Spectre Émotionnel. En l’occurrence, ils avaient enfermé Parallax, Incarnation Émotionnelle de la Peur, ce qui explique pourquoi les Lanterns étaient en difficulté face à cette énergie.

Parallax est une créature se nourrissant de la peur, mais est aussi, et surtout, un parasite, qui manifeste son pouvoir en infectant une personne correspondant à ses goûts, lui conférant des pouvoirs immenses. Parallax fut en l’occurrence libéré de la Batterie Centrale du Green Lantern Corps il y a des années, quand l’un des Green Lanterns les plus populaires et les plus talentueux, Hal Jordan, premier humain à devenir membre du Corps, sombra dans la folie après la destruction de sa ville natale. Hal Jordan s’attaqua à son propre Corps, afin de prendre le contrôle de la Batterie, et d’avoir assez de pouvoir pour reconstruire sa ville. Ce faisant, en prenant le contrôle de la Batterie, il délivra aussi Parallax, qui prit possession de lui. Sous le contrôle de Parallax, Hal Jordan décida alors de modifier l’Univers, agissant ainsi tel le First Lantern bien des millénaires auparavant.

Hal fut finalement stoppé par d’autres personnes, dont Superman, et, grâce à l’intervention d’un Gardien, Ganthet, Parallax fut séparé d’Hal, et scellé à nouveau dans la Batterie Centrale d’Oa.

Les actions de Parallax se conjuguent toutefois avec une autre action qui amena secrètement les Gardiens à remettre en doute l’intégrité et l’efficacité de leur deuxième armée : les actions de Sinestro.

3°) La trahison de Sinestro


Originaire de la planète Korugar, dans le secteur 1417, Sinestro intégra le Green Lantern Corps, et devint l’un de ses meilleurs éléments. Il eut en charge la défense de son propre secteur, et, étant un membre estimé, peu de gens allèrent se renseigner sur ce qu’il faisait là-bas. Sinestro, en tant qu’agent ancien et estimé, eut ainsi la charge de former de multiples Lanterns, dont Hal Jordan. Il s’avéra néanmoins progressivement que l’homme, derrière le visage doré et de droiture qu’il se faisait, avait quelques imperfections.

En effet, Sinestro récupéra son Anneau, mais n’alla pas directement voir les Gardiens, et, pendant de longs mois, sur Korugar, il goûta à ce pouvoir, jusqu’à ce qu’un Lantern, Abin Sur, ne vienne le chercher. Abin Sur devint son formateur, et fut très rapidement impressionné par les pouvoirs de Sinestro, par sa volonté inébranlable, qui lui permettait de venir à bout de menaces terribles, surpassant ainsi très vite le potentiel de son propre mentor. Abin Sur devint ainsi le premier véritable ami de Sinestro, et, ensemble, ils allèrent sur le monde natal d’Abin, où Sinestro tomba amoureux de la sœur d’Abin, Arin Sur. Retournant avec elle sur Korugar, Sinestro décida, au vu de ses pouvoirs, d’améliorer sensiblement la vie des habitants de Korugar. Malgré les remarques de sa femme sur les pouvoirs qu’il s’arrogeait, Sinestro était sûr de lui-même. Pourquoi se contenter, en effet, de repousser des golems spatiaux, des monstres tentaculaires ? Il voulait aussi lutter contre le crime, la pauvreté, la corruption, l’incompétence des dirigeants politiques. Tout ça, Sinestro pouvait le faire, et commença ainsi à user de ses pouvoirs pour améliorer la vie de Korugar, créant des robots qu’il anima avec son énergie pour en faire des sentinelles, tout en créant, dans le ciel, des satellites artificiels chargés de surveiller Korugar. Peu à peu, les dirigeants politiques de Korugar s’effacèrent devant Sinestro, qui fut adulé pour ses apports, car elles permirent d’améliorer la vie sur sa planète, en réduisant le taux de criminalité, en endiguant la famine et la pauvreté.

Sinestro eut ainsi de très bons résultats, car son secteur devint l’un des plus sûrs du cosmos. Les Gardiens lui confièrent donc la responsabilité de former Hal Jordan, dont la nature d’être humain troublait les Gardiens. Sinestro découvrit en lui un bon élève, et, convaincu du bienfondé de ses actions, alla lui montrer la Korugar qu’il avait façonné, son utopie. En arrivant dans ce monde, Jordan y vit une population régie totalement par la peur, où Sinestro était omniprésent. Alors qu’Hal lui expliquait que le rôle des Green Lanterns n’était pas de diriger par la peur, Sinestro se contenta de hausser les épaules, arguant que la peur était un moyen très efficace, et que l’essentiel était de rendre le monde plus sûr.

Hal et Sinestro s’affrontèrent, et l’action de Hal provoqua une révolte, qui parvint à renverser le dictateur, mais en provoquant la mort de sa femme, Arin Sur. Sinestro fut banni par les Gardiens, déchu de son titre, et exilé dans une autre dimension parallèle, où il rencontra d’autres ennemis des Gardiens, les Qwardiens. C’est à cette période que Sinestro apprit à utiliser l’énergie jaune de la Peur, et retourna ensuite combattre les Gardiens, l’énergie jaune étant, à cette époque, la faiblesse des Green Lanterns. Il ne ressentait plus que de la haine envers ses vieux camarades, coupables, selon lui, d’&avoir tué sa femme, et, surtout, d’avoir amené le chaos et la violence dans son utopie. Terrassé une nouvelle fois, il fut enfermé dans la Batterie Centrale d’Oa, où il découvrit Parallax. Ensemble, Sinestro et Parallax s’associèrent pour détruire leurs ennemis de l’intérieur. Ainsi, derrière la possession d’Hal Jordan par Parallax, il y eut la main de Sinestro, qui parvint à s’enfuir.

4°) Vers la Troisième Armée...

Les actions de Sinestro amenèrent peu à peu les Gardiens à douter, en définitive, de l’efficacité du Green Lantern Corps. Leur deuxième armée s’avéra aussi faillible que la première, se fier aux émotions entraînant ainsi les individus à être faillibles.

Suite à la trahison de Sinestro, les Gardiens décidèrent de créer une sorte d’autorité supérieure, chargée de juger les Green Lanterns, une « police des polices », l’Alpha Corps, chargé de veiller à ce que les préceptes du Livre d’Oa soient bien appliqués par les Green Lanterns pendant l’accomplissement de leurs missions.

Cependant, outre l’Alpha Corps, les Gardiens envisageaient aussi une autre solution, encore plus sombre : utiliser le First Lantern...



2°) LES DIFFÉRENTS CORPS

Introduction

Pour conclure cette présentation, voici la liste des neuf Corps qui existent. Il existe sept Corps traditionnels, chacun tirant leur énergie du Spectre Émotionnel. À chacune des sept couleurs du Spectre correspond une émotion, et un Corps qui lui est attaché :

  • Green Lantern Corps : couleur verte, affilié à la volonté ;
  • Yellow Lantern Corps : couleur jaune, affilié à la peur ;
  • Star Sapphire : couleur rose, affilié à l’amour ;
  • Red Lantern Corps : couleur rouge, affilié à la rage, à la fureur ;
  • Orange Lantern Corps (Agent Orange) : couleur orange, affilié à l’avarice, à la cupidité ;
  • Blue Lantern Corps : couleur bleue, affilié à l’espoir ;
  • Indigo Tribe : couleur indigo, affilié à la compassion.



Au-delà de ces sept Corps, il existe deux Corps spéciaux, qui ne sont pas rattachés à des émotions, mais à des concepts, l’un étant la négation des émotions, et l’autre sa quintessence :

  • Le Black Lantern Corps, affilié à la mort ;
  • Le White Lantern Corps, symbolisant la vie.



Chacun de ces Corps fera l’objet d’une présentation succincte.

Pour précision utile, chaque Corps dispose d’une « Incarnation émotionnelle », une immense créature cosmique qui est chargée de l’énergie que chaque Corps utilise. Ces incarnations peuvent être considérées comme des sortes de mascottes, mais ont aussi leur volonté propre, et peuvent être particulièrement redoutables, comme Parallax.

Les sept Corps ordinaires

GREEN LANTERN CORPS


En plein jour ou dans la nuit noire
Nul mal n’échappe à mon regard
Que ceux qui devant le mal se prosternent
Craignent la lumière des Green Lantern !


  • Planète-mère : Oa
  • Spectre émotionnel : Volonté
  • Incarnation émotionnelle : Ion



Le Green Lantern Corps est le plus puissant des Corps, celui ayant le plus d’influence, et comprenant le plus de membres. Fondé sur la Volonté, le Corps dispose en effet de milliers d’agents, qui assurent un rôle de police galactique. Pour assurer ce rôle, les Gardiens de l’Univers, leur créateur et leurs maîtres, ont cartographié l’Univers en 3 600 secteurs. Censés être des parangons de vertu, les Green Lanterns se sont avérés faillibles, notamment depuis la trahison de Sinestro, et ces bienfaiteurs connaissent de nombreux ennemis, certains ayant tendance à voir en eux des tyrans autoproclamés que de réels protecteurs.

L’action des Green Lanterns est assujettie au respect de règles et de préceptes figurant dans l’imposant Livre d’Oa, le seul texte juridique qui existe à Oa, et qui régit les activités de l’ensemble du Corps. Ainsi, les dix principes directeurs du Green Lantern Corps sont les suivants :

  • 1°) La protection de la vie et de la liberté à l’intérieur du secteur que le Lantern doit surveiller ;
  • 2°) Suivre les ordres des Gardiens sans poser de questions ;
  • 3°) Interdiction d’interférer avec la culture d’une planète, ou sa structure politique, ou, de manière générale, l’avis global de la population locale ;
  • 4°) L’obligation de suivre les lois et les principes juridiques locaux, et, en cas de conflit avec les autorités locales, s’en référer à l’avis des Gardiens ;
  • 5°) Interdiction d’attaquer n’importe quelle personne ou entité tant que ladite personne ou entité ne constitue pas une menace contre la vie ou la liberté ;
  • 6°) Interdiction d’utiliser l’équipement, les ressources, ou l’autorité du Green Lantern Corps pour un profit personnel ;
  • 7°) Être respectueux et solidaire avec les autres membres du Green Lantern Corps ;
  • 8°) Honorer la vie en toutes circonstances, et ne faire usage de la force que quand il n’y a aucune autre alternative ;
  • 9°) Donner une priorité absolue à la plus grande menace dans le secteur défendu :
  • 10°) Ne commettre aucune action susceptible de jeter l’opprobre sur le Green Lantern Corps.



La violation de ces préceptes entraîne naturellement une sanction, allant du simple blâme jusqu’à l’exil et la déchéance. Il est important de souligner que, malgré leur nombre très élevé, les Gardiens sont en réalité bien peu nombreux face à l’immensité de leur juridiction, ce qui fait que, pour beaucoup, ils ne sont que des gardiens fictifs, n’intervenant que contre les grandes menaces. Pour autant, le Green Lantern Corps constitue l’une des milices les plus puissantes de l’Univers, car, quand tous les Gardiens sont réunis, leur énergie cumulée atteint des proportions cosmiques.

Pour conclure, il existe un Gardien qui est sans aucun doute le plus atypique qui soit, puisqu’il s’agit d’une planète entière : Mogo. Mogo est en effet une planète vivante et pensante, qui a rejoint le Green Lantern Corps, mais interfère peu avec le reste du Corps. Sa puissance est telle qu’elle peut notamment augmenter ou baisser sa propre gravité, attirant ainsi à elle les astres qui l’environnent. Elle représente, en quelque sorte, l’arme suprême du Corps, et peut même servir de seconde base générale pour le Corps.

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YELLOW LANTERN CORPS / SINESTRO CORPS


Dans l’aube noire et la nuit claire,
Craignez vos peurs de lumière.
Que les ennemis de nos idéaux
Flambent comme...
L’énergie de Sinestro


  • Planète-mère : Qward
  • Spectre émotionnel : Peur
  • Incarnation émotionnelle : Parallax



Le Sinestro Corps a été fondé par Sinestro pour se venger du Green Lantern Corps, en lui constituant une armée qui lui permettrait de terrasser ses vieux ennemis, et, surtout, pouvoir les remplacer. Ainsi, au-delà de la vengeance, Sinestro poursuit aussi comme but de devenir une nouvelle autorité cosmique, qui supplantera l’autorisé des Gardiens, afin d’instaurer la sienne, fondée sur l’ordre, la discipline, et la peur.

Ce corps a été fondé sur Qward, une planète située dans une autre dimension, où Sinestro, jadis exilé, y a rencontré les Qwardiens. Cette espèce, d’anciens ennemis des Gardiens, a choisi de l’aider en lui permettant d’utiliser le pouvoir issu de l’énergie jaune, qui est traditionnellement connu comme étant le point faible des Green Lanterns. Depuis lors, une Batterie Centrale a été forgée sur Sward, et a permis à Sinestro de recruter ses hommes, formant ainsi progressivement son armée. Une armée composée de meurtriers, de psychopathes sanguinaires, qui a progressivement asservi les Qwardiens, faisant d’eux des esclaves à la solde de Sinestro et de ses hommes.

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STAR SAPPHIRES


Que les cœurs perdus et pleins d’effroi,
Que les âme seules dans la nuit noire
Choisissent notre anneau et notre quête,
L’amour vaincra à la lumière violette !


  • Planète-mère : Zamaron
  • Spectre émotionnel : Amour
  • Incarnation émotionnelle : Predator



Les Star Sapphires ont été conçues il y a des milliers d’années, lors du schisme ayant opposé les Maltusiens sur la conduite à tenir pour préserver l’univers. Si la majorité des Maltusiens était favorable au fait d’oblitérer les émotions, quelques Maltusiennes choisirent un chemin inverse, en se fondant sur les émotions, et s’exilèrent sur Zamaron, où elles fondèrent des saphirs brillants, afin de s’appuyer sur l’amour. Les Star Sapphires ont ainsi progressivement émergé, et étaient au départ relativement nocives, car les saphirs prenaient le contrôle de leurs hôtes, et les amenaient à réagir de manière extrêmement passionnels, faisant des Sapphires des ennemis des Green Lanterns.

Pour résoudre ce problème, les Zamarones ont changé les saphirs en anneaux, et, depuis lors, les Star Sapphires sont un peu moins belliqueuses. Elles peuvent ainsi être des alliées pour les Green Lanterns, mais sont à l’image de l’amour, instable et forte. Les Star Sapphires ne sont en revanche que des femmes, un choix des Zamarones.

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RED LANTERNS


Nourris de sang et de rage calcinés,
Arrachés à un cadavre tout frais,
Et d’une haine profonde et infernale,
Nous vous brûlerons tous,
Sort fatal !


  • Planète-mère : Ysmault
  • Spectre émotionnel : Rage
  • Incarnation émotionnelle : Le Boucher



Les Red Lantern Corps ont été fondés par Atrocitus, l’un des cinq survivants du secteur 666, pulvérisé lors de la révolte des Manhunters. Atrocitus a fondé ce Corps, mais les anneaux du Red Lantern ne sont pas neutres, et les porter amène à amplifier la rage qui habite en vous. L’unique objectif d’Atrocitus est de se venger des Gardiens. Cet être n’est fait que de colère et de haine envers ceux qui ont détruit sa vie.

Pour initier chacun des membres, Atrocitus les noie dans une mer de sang située à Ysmault, de telle sorte que, en se réveillant, ils apprennent à canaliser la rage qui les absorbe quand l’anneau les choisit. Autrement, un Red Lantern n’est rien de plus qu’un dément, rendu fou furieux par la colère qui explose en lui, et est incapable du moindre raisonnement. Atrocitus est par ailleurs particulièrement proche du Boucher, l’immense taureau qui est l’Incarnation émotionnelle de la Rage.

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ORANGE LANTERN CORPS / AGENT ORANGE


Ce pouvoir est mien, c’est mon énergie
Que ce soit en plein jour ou dans la nuit,
Je réclame tout ce qui est à portée,
Je prends tout ce que je veux,
C’EST MON DROIT !


  • Planète-mère : Okaara
  • Spectre émotionnel : Avarice
  • Incarnation émotionnelle : Ophidian



L’Orange Lantern Corps est un corps très particulier, qui comprenait jadis différents membres, tous sous l’autorité de leur chef, Larfleeze. Cependant, la cupidité de Larfleeze l’a poussé à refuser de partager l’énergie orange avec ses comparses, et il les a donc tués, les absorbant en lui. Larfleeze est l’être le plus cupide qui puisse exister, à tel point que les Gardiens ont conclu une alliance fragile avec lui, en lui garantissant son secteur, le secteur Vega, en échange qu’il n’intervienne pas. Malade mental, Larfleeze est en effet aussi puissant que dérangé, car, étant un Corps à lui tout seul, il est particulièrement fort. Dément, Larfleeze a même été jusqu’à devenir schizophrène, en recréant les anciens membres de son Corps, qui l’ont ensuite torturé, découvrant ainsi que Larfleeze était si cupide qu’il était devenu une Batterie vivante, disposant ainsi d’une énergie inépuisable.

L’Agent Orange, ainsi qu’on le surnomme, a néanmoins été récemment approché par les Contrôleurs, une frange de Maltusiens ayant voulu s’emparer de l’énergie orange. Suite à cette agression, Larfleeze a décidé de sortir de son isolationnisme, avec un seul mot d’ordre : tout prendre. Tout.

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BLUE LANTERN CORPS


Dans un jour noir et une nuit d’enfer,
D’un cœur fort et lourd, notre âme s’éclaire,
Quand tout semble perdu dans la guerre de lumière,
Contemple les étoiles car l’espoir régénère !


  • Planète-mère : Odym
  • Spectre émotionnel : Espoir
  • Incarnation émotionnelle : Adara



Le Blue Lantern Corps est le plus récent des Corps, et a été créé par deux Gardiens, Ganthet et Sayd, qui, pour s’être épris l’un de l’autre, ont été bannis par leurs congénères, en ressentant des émotions conscrites par les Maltusiens. Ganthet et Sayd ont décidé de créer ce Corps après la révolte de Sinestro et la création du Sinestro Corps. Ces deux Maltusiens se sont ainsi rendus sur Odym, et ont décidé de puiser l’énergie bleue, afin de créer des Blue Lanterns, dont le rôle serait de soutenir les Green Lanterns, et de leur redonner espoir. Les Blue Lanterns furent ainsi créés, mais, du fait de son jeune âge, ce Corps reste le plus faible des sept.

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INDIGO TRIBE


Tor lorek san, bor nakka mur.
Natromo faan tornek wot ur.
Ter Lantern ker lo Abin Sur.
Taan lek lek nok…
Formorrow sur !


  • Planète-mère : Nok
  • Spectre émotionnel : Compassion
  • Incarnation émotionnelle : Proselyte



L’Indigo Tribe constitue le plus mystérieux et le plus isolé des sept Corps. Leurs membres forment une sorte de secte tribale où la Compassion constitue un culte et un endoctrinement. Chacun de leurs membres, pour rejoindre la Tribu, subit en effet un endoctrinement, et, à la fin de ce dernier, le serment de la Tribu est répété, et se termine par le mot « Nok », qui corrompt alors l’esprit de l’individu rejoignant la Tribu, le rendant docile et asservi, tellement empreint de compassion qu’il en oublie ce qu’il est, afin de se sacrifier pour les autres. Nok, en effet, signifie « Que la compassion soit avec toi », et est donc un terme rituel traduisant l’adhésion de la recrue à la Tribu.

Nok est un monde sauvage et luxuriant, peuplé de vastes jungles, et qui abrite un passé violent. La Tribu a été fondée conjointement par un individu, Natromo, une sorte de vieux Chaman local, et par Abin Sur, un ancien Green Lantern. Jadis, Nok était un monde qui était à la merci d’esclavagistes, qui ont asservi la population locale, jusqu’à ce qu’Abin Sur n’arrive, et ne combatte les esclavagistes, avec l’aide de Natromo. Abin Sur et Natromo se sont enfoncés dans les profondeurs de Nok, et y ont trouvé une source d’énergie indigo, une source qui leur a permis de forger des armes. Ils ont alors observé que, à chaque fois qu’un ennemi était touché par ces armes, il était perclus de remords. L’énergie indigo fut ensuite utilisée sur la femme qui avait tué la fille d’Abin Sur, une tueuse s’appelant Iroque. Quand l’énergie toucha Iroque, son cœur se remplit de compassion et de remords.

Abin a alors formé la Tribu Indigo, en ramenant sur Nok les individus les plus dangereux du Cosmos. Sadiques, tueurs génocidaires, meurtriers psychotiques, tous étaient amenés ici, afin de bénéficier, grâce à l’énergie indigo, d’une rédemption, et de la possibilité de corriger leurs péchés. Mais, surtout, Abin Sur voulait se constituer une armée, en vue d’affronter l’éveil du Black Lantern Corps. Abin Sur est cependant mort, et, depuis lors, Natromo veille sur la Tribu, qui a continué à vivre dans la compassion, jusqu’à en oublier leurs individualités. Abin Sur est vénéré comme un véritable Dieu sur Nok, et la planète continue à être nimbée de mystère, car tous ceux qui ont le malheur de se poser dessus n’en ressortent jamais.


Les deux Corps extraordinaires

BLACK LANTERN CORPS


La Nuit Noire tombe des cieux.
Les ténèbres grandissent alors que toute lumière meurt.
Nous demandons vos cœurs et votre fin.
Par ma main noire, les morts renaîtront !


  • Planète-mère : Ryut
  • Spectre émotionnel : La mort
  • Divinité : Nekron



Le Blackest Night est une ancienne prophétie, contenue dans le Livre d’Oa, qui mentionne le réveil des morts, et la fin des temps. La prophétie raconte que, pour venir à bout de la Nuit Noire, les sept Corps devront tous réussir à s’unir. À l’origine de la Nuit Noire, il y a Scar, un Gardien renégat, qui rencontra sur Terre un super-vilain, Black Hand, et lui apprit que ce dernier était l’archétype de la Mort. Scar et Black Hand fondèrent ainsi le Black Lantern Corps, constitué d’anneaux noirs, et qui permet de réveiller les morts. Ces « zombies » ne sont cependant pas de simples monstres qu’on peut tuer en leur explosant la cervelle. Le seul moyen de les tuer est de cumuler l’énergie de deux Spectres différents, soit que les Corps doivent s’associer pour en venir à bout.

L’énergie du Black Lantern Corps provient des ténèbres ayant existé avant la Création de l’Univers. Lorsque la Création a eu lieu, la Vie a fait irruption, chassant les Ténèbres. Les Ténèbres, à travers Black Hand, tentent depuis lors de revenir dans l’Univers, afin d’y répandre la Mort. Black Hand, toutefois, n’est que l’émissaire du véritable maître des Black Lantern Corps, le surpuissant Nekron, une créature bannie, et qui ne souhaite qu’une chose : revenir dans la réalité, pour la détruire, et ainsi se nourrir de cette destruction.

*
*  *

WHITE LANTERN CORPS



  • Planète-mère : /
  • Spectre émotionnel : La vie
  • Incarnation émotionnelle : L’Entité



À l’inverse du Black Lantern Corps, le White Lantern Corps est la quintessence de la vie. C’est un Corps qui est pour le moment très théorique, car le seul moyen de devenir un membre du White Lantern Corps est d’absorber l’énergie des sept autres Corps, ce qui nécessite donc d’héberger en soi des émotions contradictoires, et de stocker des anneaux qui ne sont pas neutres, et qui ont pour fonction de contrôler leurs hôtes.



3°) ENNEMIS DU GREEN LANTERN CORPS

Voici quelques ennemis notables du Green Lantern Corps, en retenant bien que cette liste n’est pas exhaustive :

  • Mongul. Mongul est un dictateur impitoyable, assoiffé de sang et de conquête. Pour contrôler sa population, mais aussi pour envahir d’autres mondes, ce tyran dispose d’une redoutable station spatiale de combat, Warworld, capable d’affronter des armées spatiales entières. Mongul est un redoutable tyran, qui dispose, sur sa planète, de sa population. Il attaque les autres mondes pour puiser dans ces dernières les ressources dont il a besoin pour entretenir Warworld, et satisfait les masses en organisant des combats de gladiateurs sordides et particulièrement sanglants. Ceci n’empêche néanmoins pas Mongul d’avoir régulièrement affaire à des révoltes, qu’il réprime toutefois. Il est un redoutable adversaire des Green Lanterns.

  • Relic. Relic est un scientifique originaire d’une autre dimension, une dimension où le Spectre Émotionnel était utilisé massivement, et permettait de construire des villes entières. Ainsi, là où, dans la réalité du jeu, le Spectre Émotionnel n’est utilisé que par quelques-uns, et de façon périodique, Relic venait d’une dimension où cette énergie était utilisée continuellement, et dans des quantités astronomiques, permettant de peupler des planètes mortes. Une assemblée galactique gérait l’exploitation du Spectre Émotionnel, les « Façonneurs de Lumière ». Relic a réalisé, en menant des expériences, que les Façonneurs étaient en train de détruire le Spectre Émotionnel, car l’énergie du Spectre n’était pas infinie. Or, si cette énergie venait à disparaître, c’était l’Univers entier qui s’écroulerait. Tentant en vain de convaincre ses proches, Relic fut accusé de sédition, d’être une relique, et de prouver ce qu’il disait. L’homme voyagea alors à travers le Cosmos, pendant que la lumière, elle, vint à se raréfier, du fait de l’utilisation intensive qui était faite du Spectre Émotionnel. Une guerre fratricide éclata, déchirant tout le Cosmos, pendant que Relic s’enfonça aux confins de l’Univers, à la recherche de la source énergétique du Spectre Émotionnel. Ses recherches le conduisirent ainsi devant un immense mur infini, délimitant l’Univers, le Source Wall. Derrière le Mur, il y a la Source, qui est à l’origine de toute chose. Hélas, il est impossible de traverser le Mur, car quiconque le touche en fait partie. Relic assista ainsi à la fin de sa dimension, et, quand toute la lumière fut épuisée, sa dimension fut détruite, et il se retrouva dans la nôtre, près de la Source, étudiant le Mur. En apprenant que le Spectre Émotionnel était encore utilisé, Relic se décida à empêcher que la destruction qu’il avait vu ne se reproduise, et rentra en guerre contre tous ceux puisant leur énergie dans le Spectre.

7
A.
Répondeur

« Il est mort, Jess’, okay ? Ce n’est pas parce qu’on a jamais retrouvé son corps que… Maman m’a dit que tu avais arrêté les séances avec le Docteur Alvarez… Pourquoi tu ne réponds plus, Jess’ ? On est là pour t’aider ! »

*BIP !!!*

« Bonjour Madame Cruz, Olivier Tooker à l’appareil, votre conseiller de MetLife. Je me permettais de vous appeler par rapport à votre contrat d’assurances référencé n°2800-545-12. Comme vous n’avez pas répondu à notre dernier mail, je me permets de vous appeler en ce personne. C’est un peu embarrassant à dire… Le cabinet du Docteur Alvarez nous a appelé pour nous dire que, visiblement, vous ne seriez pas allés à votre rendez-vous de cette semaine… Et, si je ne m’abuse, d’après ce qui est contenu dans votre dossier, c’est la quatrième absence. Or… Euh… Je dois vous rappeler que MetLife s’est obligé à indemniser tous les frais psychiatriques nécessaires pour vous aider à aller mieux, si, en retour, vous vous engagez à y aller. Bien sûr, nous pouvons comprendre qu’il y ait quelques irrégularités, mais nous n’avons aucune nouvelle de vous, et… Enfin… On ne peut pas continuer à assurer des séances qui n’ont pas lieu, nous dépensons de l’argent pour rien, vu que notre politique nous amène à régler les honoraires avant les séances. Je sais que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais sachez que je ne voudrais vraiment pas que ma compagnie résilie notre contrat, et je vous ai déjà défendu auprès de mon chef. Je vous rappelle que vous pouvez changer de psychologue sans aucun problème, Madame Cruz. Pourriez-vous me rappeler pour m’en dire plus ? Vous avez mon numéro professionnel sur votre téléphone, normalement, mais, dans le doute, je vous laisse mon numéro de téléphone portable… »

*BIP !!!*

Ce Tooker avait une voix agréable. On sentait qu’il avait l’air concerné par ce qui se passait. Même la tonalité crachotante du téléphone parvenait à rendre cette voix. On l’imaginait bien draguer les filles en sortant le soir avec cette voix chaude, qui évoquait quelque chose de la Californie.

Mais, d’ores et déjà, le silencieux téléphone accomplissait son office, en passant au message suivant.

« Jessica, c’est ta mère à l’appareil. Il est temps que tu te ressaisisses, ma petite puce. Tu ne peux pas vivre ainsi encore, comme ça, cloîtrée chez toi, à ne voir personne. Ce n’est pas sain, ma petite chérie. Le Docteur Alvarez m’a appelé, tu sais… Personnellement. Il s’inquiète pour toi, et… Écoute, Jess’, tu n’es pas toute seule, d’accord ? On est là… On est une famille, ma chérie, alors… Rappelle-moi, mon cœur, ou je vais devoir me déplacer. »

Elle avait un double des clefs… C’était une condition indispensable quand ils avaient signé le bail, mais, entre-temps, Jessica avait fait changer les serrures. Il était toujours possible qu’on vole les clefs de sa mère, qu’Il le fasse… Et, tandis que le répondeur remplissait son office, la solitaire silhouette ne bougeait pas. Elle était là depuis maintenant plusieurs heures, recroquevillée sur son canapé, prostrée comme une âme en peine, les yeux encore écarquillés par les souvenirs… Les flocons de neige, le sifflement de la hache, les hurlements, la braise dans les cheveux… Elle fermait les yeux, comme pour chasser les visions, mais elles étaient toujours là.

Aller chez Alvarez ? Son cabinet était à l’autre bout de la ville, bien trop loin pour qu’elle puisse avoir le courage de s’y rendre. Il la guetterait, car Il était là, elle le savait. Eux ne pouvaient pas comprendre, eux n’avaient pas vu de quoi Il est capable. Oh, elle savait bien ce qu’ils disaient, tous, ce que sa mère pensait, ce que Sara, sa sœur, pensait également quand elle leur disait ce qu’elle avait vu. Qu’elle délirait, qu’elle amplifiait les évènements qu’elle avait subis… Mais elle, elle savait qu’elle ne délirait pas.

La dernière fois, elle avait été surprise par son voisin de palier en ouvrant la porte de son appartement, afin d’y récupérer la nourriture qu’elle se faisait livrer à domicile. Il l’avait silencieusement regardé, et elle avait vu, dans ses yeux, les reflets verdâtres… Jessica s’était réfugiée chez elle à toute allure. C’était depuis cette fois qu’elle n’était plus sortie de son antre, n’osant même plus répondre au téléphone, ni même allumer la télévision.

Et, alors que ses yeux étaient écarquillés, et que les sillons de larmes glissaient le long de ses joues, elle entendit le souffle du Démon, remontant jusqu’à ses oreilles…

*Jeeeeeeeeeesssiiiicccaaaaaaaaaaa…*



1.
Spring break

Six mois auparavant…

Le SUV 4x4 arrêta sa course devant le grand chalet en bois de Bloomberry Lake, et Steve, en souriant, claqua joyeusement la portière.

« Ah ! s’exclama-t-il jovialement. Vous avais-je menti, les filles ? Vous croyez vraiment que c’est le long des plages de la Californie ou de la Floride que vous pouvez avoir un tel spectacle ? Un tel air pur ? »

Brittany devait bien admettre que Steve ne leur avait pas menti. Originaire du Maine, il disposait de ce chalet quand bon lui semblait. Ses parents l’avaient bâti de leurs propres mains pour leur retraite, et on pouvait comprendre pourquoi. Ils étaient perdus au milieu d’une vaste forêt montagneuse, face à un lac immense, avec une île au milieu, et, au fond, le spectacle d’épaisses montagnes triangulaires se découpant vers les nuages. Un spectacle très séduisant.

Steve se frotta joyeusement les mains en s’approchant de la porte du chalet. Un chalet de deux étages, avec une grange, qui disposait de l’électricité, d’une télévision, et même d’un accès à Internet. Ses parents avaient pensé à tout. Le chalet disposait d’une parabole, ainsi que d’une borne WiFi, permettant d’avoir une connexion à la Toile. Un endroit parfait, que Steve avait vu se faire petit à petit.

La plupart du temps, les springs break avaient lieu le long de la côte. Miami diffusait toujours, à l’approche des différentes vacances organisées par les universités, des promotions exclusives. Tout le monde se ruait en effet vers les plages de Miami, car, dans leur université, la double semaine de vacances avait lieu en Avril. La saison commençait, l’eau était un peu plus chaud qu’en hiver, et on pouvait bronzer. Brittany, de fait, avait envisagé d’aller pour Miami Beach, mais, outre la distance, il fallait aussi admettre que, malgré les offres des hôtels, les prix n’étaient pas donnés.

C’était Steve qui avait suggéré à la petite bande une vraie semaine de relâchement, en allant dans une région plus proche, le Maine, et plus particulièrement dans le chalet de ses parents. Un cadre atypique et idyllique, champêtre. Ce n’était pas vraiment ce qui avait fait fantasmer Brittany au début, mais il fallait bien admettre que c’était joli… Et, effectivement, elle n’avait pas les moyens d’aller à Miami, même si elle se réservait ça pour l’été.

Elle et Jessica, elles comptaient bien se faire quelques surfeurs musclés et bronzés après les examens universitaires. Jessica sortit à son tour, et hocha la tête, ses longs cheveux noirs virevoltant au gré du vent.

« Ouais, ta grange est pas si mal, Steve…
 -  Ma grange ? Tu te fous de moi ou quoi ? Regarde-moi ça, Jess’, c’est un vrai palace, ouais ! »

Jessica et Brittany en savaient quelque chose. Steve avait des photos de toute la construction du chalet, et il y en avait de lui, quand, tout petit, il tenait une petite pelle dans la main pour aider son père et sa mère. Ses parents avaient dirigé une entreprise de maçonnerie. Il n’y avait pas de quoi être riches, mais, à force, ils avaient accumulé suffisamment d’expérience pour bâtir, à eux tout seuls, leur propre maison. Pour faire ça, ils avaient pris une grosse année sabbatique, et avaient ensuite progressivement, tous les week-ends, en famille.

Des souvenirs joyeux à partager, mais Jessica devait bien reconnaître que, même si elle et Brit’ charriaient souvent Steve, la maison était tout de même pas mal, et l’endroit… Plutôt sympa. Paumé, certes, mais plutôt pas mal. C’était le principe d’un spring break, après tout, et le trio était loin de l’agitation et de la pollution inhérente à Gotham City, où ils y faisaient leurs études universitaires. L’université de Gotham ne faisait pas partie de l’Ivy League, mais, quand on avait comme mère une ancienne réfugiée sudaméricaine qui travaillait comme caissière dans un supermarché, il ne fallait pas s’attendre à des fortunes. Jessica aurait pu décrocher une bourse aux mérites pour aller dans une grande université, mais, pour décrocher ces précieuses aides, il fallait être au moins aussi intelligent que Red Richards, ce qui était loin d’être son cas.

Les Trois Mousquetaires, ainsi qu’ils s’appelaient, filèrent dans le chalet, déposant leurs affaires. L’endroit sentait un peu le renfermé, ce qui amena Steve à ouvrir toutes les fenêtres. Divers tableaux de la région étaient là, ainsi que la tête d’un sanglier empaillée au-dessus de la cheminée.

« Ah ! Voilà la fameuse bête… commenta Jess’.
 -  Un vrai monstre, hein ? »

Steve était originaire de cette région, et, outre les week-ends sur la menuiserie et la charpente, son père était aussi un chasseur. Ensemble, ils avaient traqué cet énorme sanglier, et son père avait réussi à l’abattre. Une bataille mémorable, qui résonnait dans l’esprit de Steve comme un duel épique entre l’Homme et la Bête. Son père et lui avaient vaincu le sanglier, et son père l’avait ensuite amené à un ami boucher de Bloomberry, le plus proche village local, afin de le vendre, et d’avoir une tête empaillée qui décorait maintenant le salon.

Jessica ne tarda pas à se rendre vers son endroit préféré : la bibliothèque. Brittany savait combien la jeune femme aimait lire. C’était même une vraie passion pour Jess’. Quand elle était plus petite, elle passait ses Samedis à la bibliothèque municipale, et lisait compulsivement les Dimanches. Il avait fallu qu’elle rencontre Brittany à sa deuxième année à l’école pour sortir, faire de la corde à sauter, se prélasser sur l’herbe… Elles s’étaient même rencontrées à travers la lecture, car Jessica était très en avance sur son âge, et le professeur l’avait rapproché de Brittany, afin qu’elle aide cette dernière à faire des liaisons. Entre les deux filles, le contact avait été immédiat. Jessica avait toujours été un brin introverti, une fille plutôt timide et discrète, incapable de se mettre en valeur, à l’inverse de Brittany. Avec sa magnifique chevelure blonde, Brittany avait, avec les années, tiré un très bon numéro dans la grande loterie de la vie. Ses formes s’étaient très bien développées, et elle avait une magnifique poitrine, là où Jessica, elle, sans avoir tiré le gros lot, avait quand même des soins moins volumineux. Pour autant, il aurait été injuste de la dire laide. Elle avait une peau bronzée, héritage familial, de longs cheveux noirs, des yeux marrons, une silhouette plutôt bien réussie, avec des hanches agréables, et de belles jambes fuselées.

En réalité, les deux femmes étaient plutôt belles, même si Jessica avait tendance à trouver Brittany plus belle qu’elle… Sans doute parce que, contrairement à Brit’, Jess’ ne se maquillait pas trop. Dès lors, sa beauté ne ressortait pas trop, ce qui lui allait plutôt bien, puisque, contrairement à son amie, la jeune femme n’avait jamais aimé se faire remarquer.

Assez rapidement, Jessica se dirigea vers la bibliothèque, afin d’y sortir ses livres. Ses amis la connaissaient suffisamment pour savoir qu’elle ne sortait jamais sans ses « munitions ». Ouvrant son sac à dos, elle en sortit ainsi le Linwood Barclay qu’elle avait commencé à lire dans le trajet, avant de le ranger en atteignant Bloomberry.

« Sérieusement, avait alors dit Steve, vous croyez vraiment qu’une ville peut s’appeler comme ça ? »

Ce bref souvenir la fit légèrement sourire. Bloomberry… Sacré nom pour une ville, en effet ! Puis, et tandis que Brittany, en fond, commençait à vérifier si la chaîne HiFi fonctionnait, et que Steve se retrouvait à porter les bagages, le regard de Jessica se retrouva happé par les livres étalés autour d’elle. Il y en avait pas mal. La mère de Steve était une grande lectrice, mais la bibliothèque ne comprenait pas que des livres, et la jeune femme fronça légèrement les sourcils en voyant, sur une étagère, plusieurs classeurs. Intriguée, elle en attrapa un, et le posa sur la petite table au centre. Une vieille odeur de moisi agressa ses narines quand elle ouvrit ce dernier, tombant sur plusieurs journaux, dont le papier était devenu jaunâtre. Elle sentit même un peu de poussière jaillir du classeur.

*C’est le journal local…*

En soi, que Bloomberry ait suffisamment d’argent pour entretenir un budget local était un exploit, et Jessica comprit que les parents de Steve avaient accumulé toutes les éditions du journal local. On y parlait de l’organisation de la fête du sanglier, les parcours de chasse, les soirées spéciales dancing au dinner local… Tout ça s’étalait sous ses yeux… Et elle s’arrêta soudain en voyant un article du Washington Post, qui n’avait visiblement rien à faire là.

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EFFONDREMENT À BLOOMBERRY MINE – UN SURVIVANT RETROUVÉ

C’est une fantastique nouvelle pour ses proches et pour toute la petite commune de Bloomberry, dans l’État du Maine, autant fantastique que surprenante. Il y a de cela plusieurs semaines, l’une des poutres de soutènement de la mine de charbon de Bloomberry s’était effondré, provoquant un enlisement de la mine, et piégeant derrière des tonnes de débris plusieurs mineurs, sans aucun moyen de communiquer. Depuis cet évènement sinistre, les secours ont multiplié les opérations pour tenter d’extraire les gravats, tâche rendue difficile par la structure de la mine. « C’est une très vieille mine, nous avait expliqué Monsieur Stillwell, chef des pompiers de Castle Rock. Elle est aussi vieille que le village, et nous ne pouvons pas utiliser d’explosifs, sous peine de faire s’effondrer tout le reste de la mine ». Ainsi, pendant plusieurs semaines, les pompiers se sont relayés, utilisant des pioches et du matériel d’extraction, tout en consolidant certains aspects de la mine avec des poutres. Leur effort a finalement payé, car ils ont trouvé, derrière les débris, un survivant, qui a été immédiatement transporté à l’hôpital général de Castle Rock. « Son état est très critique, nous a indiqué le Docteur Jatson. Son état est stationnaire, mais il a besoin de soins ».

Cette découverte miraculeuse a évidemment ravi les habitants de Bloomberry, même si elle est entachée par le fait que les autres mineurs n’ont pas été retrouvés…

« Jess’ ? ‘Me dis pas que tu t’es encore réfugiée dans tes vieux livres ! »

L’appel de Brittany surprit Jessica, qui délaissa sa lecture de l’accident de Bloomberry Mine, et hocha la tête.

« Non, non, j’arrive ! »

Un peu intrigue par cette histoire, Jessica l’oublia cependant relativement vite… Pour l’heure.



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Entretien téléphonique #1

« Écoutez, Jessica, je suis… Je suis déçu, tout simplement. Je veux dire, nous faisions des progrès, vous commenciez à venir régulièrement à mes sens, et à envisager de prendre le bus. Pourquoi un tel revirement ?
 -  Parce qu’Il est là, Docteur… Je le sais.
 -  Ce n’est pas parce que la police n’a pas retrouvé son cadavre que…
 -  Non, pas lui !
 -  Ah… Je vois… L’Autre, donc…
 -  Je sais que vous ne me croyez pas, Docteur, vous me prenez pour une idiote ? Mais Il existe, et c’est vrai, et je l’ai vu…
 -  Vous croire, ou ne pas vous croire, ne fait nullement partie de mes intentions. Nous vivons à Gotham City, Jessica, cette ville est remplie de psychopathes en puissance et d’autant de clients potentiels. J’ai depuis longtemps admis que la réalité, aussi incroyable soit-elle, pouvait parfois se montrer bien supérieure à n’importe quel délire imaginé par des fantaisistes… Et n’y voyez nulle référence à votre situation. Je vous dis simplement ça parce que, peu importe que ce Volthoom existe vraiment ou non, dès lors que, pour vous, il existe réellement.
 -  Il n’est pas une invention de mon esprit, Docteur ! Je vous dis qu’il existe, j’ai tué son hôte, alors Il me traque, pour prendre le contrôle de mon esprit, et pour…
 -  Jessica, Jessica… Essayons de raisonner de façon rationnelle, vous voulez bien ? Vous savez, je n’accepte quasiment jamais des entretiens purement téléphoniques, parce que j’estime que, pour qu’une thérapie fonctionne, il faut être l’un en face de l’autre. Derrière un téléphone, il y a une distance que je n’aime pas, quelque chose qui bloque le processus thérapeutique. Dans votre cas, sachez que j’aurais pu arrêter de vous considérer comme une patiente dès lors que vous n’assistez plus à mes rendez-vous. Si je continue à vous suivre, c’est bien parce que j’estime que vous n’affabulez pas, et que je suis convaincu de pouvoir vous être utile…
 -  Oui, oui, je sais… Mais Il existe, et Il m’a retrouvé, Il va prendre possession du corps de mon voisin, et…
 -  Cela fait plus de six mois, maintenant ! Vous ne croyez pas qu’il aurait eu le temps de vous retrouver, depuis ?
 -  Non, il fallait lui laisser le temps de se reconstruire. Je l’ai fait souffrir, et… Je me suis renseignée sur Internet. Les  cas de possession sont… Enfin, je sais qu’Il rôde, là, quelque part, et qu’Il est train de prendre son emprise sur moi. Il… Il se nourrit de la peur, vous comprenez ? Ma peur…
 -  Raison de plus pour laquelle vous devez lutter contre votre agoraphobie, non ? Écoutez-moi, Jessica, je… Je ne vais pas vous demander de reprendre les séances, mais peut-être que vous pourriez entreprendre de refaire quelques courts déplacements dans les prochains jours, non ? Vous restez enfermée dans votre appartement, et ce n’est pas bon pour vous, car vous vous mettez à imaginer quantité de choses. Vous devez sortir, et vous convaincre que le monde n’est pas un endroit si dangereux. Déposer vos poubelles directement dans la benne, par exemple, plutôt que les laisser sur le palier de votre porte, ou acheter le pain… La boulangerie est proche, non ?
 -  O-Oui, elle… Elle est pas très loin…
 -  Alors, voilà ce que je vous propose… D’ici à notre prochaine séance, je veux que vous soyez capable de vous rendre au moins jusqu’à la boulangerie, et de conserver le ticket de caisse, comme preuve que vous avez réussi à sortir de chez vous, à vous mélanger, aussi brièvement que ce soit, au monde extérieur, et à en revenir en un seul morceau. Vous pensez pouvoir faire ça ?»



2.
Le massacre de Bloomberry Mine

Six mois auparavant…

Les doigts remuèrent dans le bol, craquèrent les fines rondelles légèrement salées, s’imbibèrent de traces de poussières, avant que la main ne remonte, piochant l’heureux élu. Le morceau de chips finit sa course dans la bouche de Brittany, tandis qu’elle glissait machinalement ses doigts sur le rebord de la table en bois, comme pour se les essuyer.

« Tu as trouvé les vieux journaux de mon père, alors ? »

Torse nu, Steve venait de poser une question purement rhétorique, mais Jessica, haussant les épaules, dans un maillot de bain rose deux pièces, les cheveux encore trempés des suites de sa baignade dans le lac.

« Je suis intriguée, voilà tout…
 -  Oh, ça, tu peux l’être, ouais, c’est une sacrée histoire… Tous les habitants du coin la connaissent, mais… J’sais pas, vous êtes un peu jeunes, sans vouloir vous vexer…
 -  ’Te fous pas de nous, Steve, on est des Gothamites, je te rappelle ! Tu crois vraiment que ton conte peut être plus effrayant que les massacres du Joker ? »

Brittany marquait un point. L’histoire locale de Bloomberry, elle s’en fichait, mais, et pour être honnête, des trois, elle était clairement celle qui prenait le moins son pied. Elle, elle aurait voulu aller à Miami Beach, se coucher sur les serviettes, et se faire draguer par des surfeurs endimanchés, et tirer un coup le soir. Avoir du fun, au lieu de s’ennuyer dans un trou paumé du Maine, un endroit impossible à situer sur une carte tant il était éloigné du monde civilisé. Steve avait beau être fier de la borne WiFi installée dans la maison, le réseau restait pour autant assez chaotique

Jessica, quant à elle, se devait bien d’admettre que l’histoire de Bloomberry Mine l’intriguait Peut-être était-ce une conséquence de tous ces thrillers et de tous ces polars qu’elle lisait ? Elle avait découvert que le père de Steve avait réuni plusieurs articles supplémentaires sur cette histoire, et qu’elle avait tellement ébranlé la petite ville de Bloomberry qu’on lui avait consacré un hors-série spécial, que le père de Steve, hélas, n’avait pas en stock. Fort heureusement, Steve connaissait cette histoire, et, tout en buvant un peu de sa bière, commença à en parler :

« Cette région est une région très isolée, et pas très riche, économiquement parlant. Les quelques villages qui se trouvent ici ont beau mettre en avant leurs vallées et leurs lacs, les touristes n’affluent pas des masses, et l’époque où les trappeurs vivaient ici en traquant des castors pour en vendre les peaux est révolue depuis longtemps. Alors, les ancêtres ont fait des trous dans les montagnes, et ont trouvé des ressources exploitables. C’est comme ça que Bloomberry Mine a été fondée.
 -  Palpitant, nota une sarcastique Brittany.
 -  On a jamais compris ce qui s’était passé ce soir-là, poursuivit Steve, décidant de ne pas tenir compte de la Remarque acerbe et critique de Brittany. Tu as dû le lire dans les journaux de mon père, c’est arrivé un Vendredi, en fin de journée. Le temps n’était pas particulièrement mauvais, même s’il y avait pas mal de vent. Papa était concerné par cette histoire, car deux des mineurs travaillaient souvent avec lui, ou faisaient de la chasse ensemble. »

Jessica savait que le père de Steve était originaire de la région, ce qui expliquait aussi pourquoi sa famille avait décidé de bâtir ce chalet dans les montagnes. C’était comme un moyen de retourner aux sources, loin des agitations de la ville. Il fallait bien admettre que la région était magnifique. Steve, pour convaincre les filles, leur avait parlé de ce vaste lac à proximité, Cauldron Lake, et de cette clinique privée pour les artistes en voie de perdition, Cauldron Lake Lodge. Le fondateur de cette clinique affirmait que le paysage magnifique relançait l’inspiration de n’importe quel artiste. La jeune étudiante pouvait confirmer cette analyse, elle qui avait vu un coucher de soleil dans le coin. On avait l’impression que les montagnes flamboyaient, et, en cette occasion, on avait vraiment l’impression de voir un paysage de carte postal se dessiner sous vos yeux. Mais, et même malgré ça, Jessica n’était pas encore prête à s’enterrer dans un tel coin paumé, et ce même si elle savait que Gotham City était une ville très dangereuse.

Steve reprit donc, en se concentrant désormais sur l’accident en question :

« Pour commencer, on a jamais su si c’était un accident ou… Ou autre chose. Je veux dire, y a eu une expertise, une enquête, mais personne a su dire comment l’une des poutres de soutènement a pu finir par lâcher, alors qu’il y avait aucun rapport de mineurs signalant une faiblesse au niveau de cette poutre. Les familles des victimes avaient assigné la compagnie pour négligence, et le juge a condamné l’assurance à les indemniser, mais le dossier des demandeurs ne tenait pas debout. Le juge n’avait pas d’autres choix que de condamner l’employeur. La mine était devenue inutilisable, et toutes ses familles se retrouvaient sans le sou. Imaginez un peu le scandale si on avait refusé de les indemniser… On aurait accusé la justice de collusion, même si la négligence n’a jamais pu être prouvée.
 -  Alors quoi ? Quelqu’un aurait délibérément scié ce poteau ? »

Le conteur se tut pendant quelques secondes, pinçant légèrement ses lèvres.

« En examinant la poutre, on aurait pu en être sûr, mais elle était brisée en mille morceaux… Mais c’est pas ça le plus important. Le plus important, c’est ce qu’ils ont trouvé derrière…
 -  Quoi, le mineur qui a survécu ? Il avait des informations là-dessus ? »

Bien malgré elle, Brittany souriait légèrement, reconnaissant bien là sa petite Jess’, les yeux légèrement agrandis, alors qu’on lui racontait une histoire. Oui, indéniablement, la jeune Jessica avait toujours aimé les histoires, et son imagination s’emballait déjà, imaginant un sinistre complot mené par la compagnie pour faire fermer une mine qui n’était plus assez rentable.

« Floyd Thompkins était le seul survivant… Un mineur assez discret, le fils de Monsieur Thompkins, le gros propriétaire terrien de la région. Tout le monde dit que les autres sont morts de faim, mais…
 -  Mais quoi ? »

Steve soupira encore, et ferma les yeux.

« Comme je vous l’ai dit, Floyd a un père influent, qui a embauché toute une batterie d’avocats pour protéger son fils. Les détails de l’enquête n’ont jamais été révélés, mais il était impossible que Floyd survive tout ce temps dans les mines sans manger… Il pouvait s’hydrater un peu avec les gourdes des mineurs, mais, pour ce qui est de la nourriture…
 -  Pas de rats ? proposa Jessica, arrachant une grimace à Brit’.
 -  Pas dans ce coin de la mine.
 -  Alors, comment est-ce qu’il a fait pour… ? »

Brittany ne termina pas sa question, car la réponse lui vint en la posant, ce qu’on put voir pendant que ses yeux s’écarquillaient. Steve en resta silencieux en retour, laissant aux jeunes femmes le temps de prendre la mesure de ce qui avait bien pu se passer. Jessica, elle, ne le concevait que trop bien. Elle avait entendu parler de ces histoires d’avions s’écrasant dans les montagnes de l’Himalaya, de ces rescapés qui étaient obligés de s’entretuer pour survivre, et elle se rappelait aussi cette nouvelle de Stephen King, sur un individu échoué sur une île, qui, à cause de la faim, perdait petit à petit la raison. Il commençait par attaquer une mouette dont le ventre contenait tout un tas de saloperies, mais, avec le temps, et sous l’appel de la faim, voyait peu à peu la raison céder, jusqu’à envisager de se manger lui-même, de se couper une main pour la manger. Sous les besoins les plus élémentaires, que sont la soif et le besoin de manger, des millénaires de civilisation et d’éducation vacillent sur place. Il n’était pas bien difficile d’imaginer ce que quelques mineurs isolés, coupés du monde, et plongés dans le noir, avaient fini par ressentir au fil des jours.

En fait, Jessica se surprenait à en frissonner sur place, mais Steve, en tant que brave homme, n’allait pas passer sur l’occasion de donner quelques sensations à ses amies, surtout maintenant qu’il voyait que son histoire avait attiré l’attention de Brittany.

« Ils se sont massacrés entre eux. Tu n’imagines pas ce que les avocats de Thompkins ont fait pour que personne n’en sache rien. Floyd était le seul survivant de ce massacre, et était poursuivi pour homicide volontaire… Du moins, au début. Mais les avocats de son père ont insisté sur le fait que sa situation était sans réelle précédent, et qu’il n’était pas responsable de ses actes, plusieurs expertises psychiatriques allant en ce sens. »

Vu le ton de Steve, on pouvait se douter que ces expertises n’avaient pas forcément été les plus objectives possibles. Leslie Thompkins, son père, avait dû se démener pour sauver son fils. Les médias l’avaient interviewé, lui qui décrivait son fils comme « psychologiquement très fragile », mais, très curieusement, l’attention des médias ne s’était pas tant portée sur Floyd que sur la compagnie. De même, les familles des victimes avaient davantage chargé la compagnie que Floyd Thompkins.

« Et qu’est-ce que Floyd a dit ?
 -  Pas grand-chose… Quand les pompiers sont venus, il était immobile, figé, près des cadavres de ses amis. Un état qu’il n’a jamais quitté depuis. Il est catatonique, expliqua-t-il. Son père a assuré sa défense, et personne, à Bloomberry, n’aurait été se battre contre Leslie Thompkins. Et puis, la compagnie était plus solvable, et, aux yeux des médias, faisait un coupable bien plus efficace pour leurs gros titres qu’un mineur catatonique. »

Floyd Thompkins avait été mis hors de cause par les avocats de son père, qui avaient évité un procès devant les assises en obtenant la requalification de l’infraction en homicide involontaire, et avait bénéficié, suite à cela, d’une exonération pour démence. Depuis lors, il était toujours hospitalisé à l’hôpital psychiatrique de Castle Rock.

Jessica comprenait surtout que cette histoire n’avait jamais été vraiment résolue. Que s’était-il passé dans la mine ? Les enquêtes de police avaient révélé de multiples lacérations, des griffures, des coups de hache sur les mineurs, mais aussi sur Floyd, signe qu’ils s’étaient tous entretués. Cependant, ils n’étaient restés dans la mine que quelques jours, à peine. Était-ce suffisant pour que tous ces hommes, des habitués de la mine, des vétérans, des pères de famille même, perdent à ce point la raison ?

« Pour répondre à une question que tu dois te poser, Jess’, non, la mine n’a pas été construite sur un ancien cimetière indien. »

Un léger sourire amusé traversa les lèvres de Jess’. La passion de la jeune femme pour les mystères n’échappait à personne, et sûrement pas à Brittany ou à Steve. Quand elle était encore une collégienne, et même plus tard, au lycée, elle adorait regarder toutes les émissions de télévision sur les grands mystères jamais résolus. Elle s’était passionnée pour l’histoire de Jack l’Éventreur, l’insaisissable tueur de prostituées londonien, ainsi que sur les autres grands mystères de l’Histoire, consultant de multiples livres. Le monstre du Loch Ness, les statues de l’Île de Pâques, les menhirs de Carnac… Son rêve d’enfant avait toujours été d’être une exploratrice, et de résoudre de grands mystères. Difficile de trouver un terme pour désigner cette profession, mais elle se voyait bien en tant que détective privé et archéologue, spécialisée dans la résolution de ces mystères, financée par de riches clients privés. Elle s’était d’ailleurs dit que sa première cible serait la mystérieuse colonie perdue de Roanoke, où une colonie entière avait disparu, sans qu’on ne retrouve jamais leurs traces, avec, pour seule indice, un mot gravé sur un poteau : « Croatoan ». De fait, c’était en écoutant un reportage à la télévision sur les recherches archéologiques en cours à Roanoke, alors qu’elle était petite, qu’était née en Jessica l’envie d’explorer, de résoudre les mystères.

Le massacre de Bloomberry Mine n’était pas un mystère aussi retentissant que la deuxième colonie de Roanoke, mais, pour un début, ce n’était pas si mal.

« On devrait s’y rendre, décréta-t-elle alors.
 -  Hein ? Où ça ?
 -  Ben, dans la mine…
 -  Dans un endroit aussi glauque ? T’es pas bien, c’est sûrement dangereux ! »

Jessica haussa les épaules.

« Je suis sûre que tous les jeunes du coin s’y rendent… Pas vrai, Steve ? » lui demanda-t-elle, avec un petit sourire sur le coin des lèvres.

Gêné, l’homme se massa l’arrière du crâne.

« Hmmm… C’est possible… Et je dis bien possible… Que certains garnements du coin fassent ça pour impressionner les filles… »

Comprenant ce qui se passait, Brittany secoua alors catégoriquement la tête :

« Non, non, impossible ! Vous, allez vous perdre dans cet endroit crasseux si ça vous chante, mais jamais vous ne me forcerez à y aller ! »

Et, dès le lendemain, les trois partirent naturellement vers Bloomberry Mine…



B.
Sortir les poubelles

*Allez, Jess’, tu peux le faire !*

C’était un exercice facile. Tellement facile que, chaque jour, des centaines de milliers de gens le faisaient instinctivement, en rentrant chez eux du boulot, déposant un bref baiser à leur femme, avant d’emporter les sacs noirs, puis de ressortir, et de les jeter dans la grande poubelle. Et Jessica l’avait, elle aussi, déjà fait, depuis qu’elle avait quitté la maison de sa mère pour venir dans cet appartement. Elle connaissait le chemin par cœur. Ouvrir la porte, filer sur la gauche, descendre les marches de l’escalier, de trois étages, pour rejoindre le rez-de-chaussée. Là, il suffisait ensuite d’éviter les boîtes aux lettres en allant sur la droite, où il y avait une porte avec un petit couloir menant à l’arrière-cour, remplie de poubelles, que les éboueurs venaient chercher deux fois par semaine.

Rien de bien compliqué, donc, un trajet qui ne risquait sûrement pas de tomber sur un braquage mené par Double-Face, ou de se faire capturée par Le Joker pour servir d’appât dans l’un de ces jeux sinistres contre Batman. Vivre à Gotham vous habituait à vivre au quotidien avec la peur, à faire d’elle un élément naturel de votre existence. C’est ce que Jessica se disait à tous ceux lui demandant pourquoi elle avait choisi de rester à Gotham, plutôt que d’aller dans des villes plus sûres. Derrière les arguments de façade (tout était moins cher à Gotham qu’ailleurs, afin d’attirer les Gothamites), il y avait surtout le fait que, quand on vivait à Gotham, on pouvait, potentiellement, vivre dans n’importe quelle autre ville des États-Unis. Jessica s’était ainsi toujours crue au-dessus de tout, au-dessus de la peur, jusqu’à ce qu’elle Le rencontre.

*Arrête de te dégonfler, merde ! Tu comptes rester cloîtrée chez toi tout le restant de sa vie ? Volthoom ne t’a pas retrouvé !*

Une voix la sermonnait dans sa tête, une voix qui ressemblait à celle de sa mère. Elle avait passé toute sa vie à Gotham City, et en connaissait donc un rayon sur la peur, et sur la manière qu’il y avait de réussir à la gérer. Soupirant à nouveau, Jessica finit par abaisser la poignée de la porte, et entendit cette dernière coulisser lentement, avec un léger grincement. Le passage se dévoila peu à peu, et, automatiquement, une lumière s’alluma, éclairant un mur blafard et gris, avec quelques lézardes ici et là. Elle savait que les propriétaires voulaient amener le syndic à réparer les parties communes, mais le syndic, comme tant d’autres structures de Gotham, était suffisamment corrompu pour refuser de dépenser ses deniers.

Fermant les yeux, Jessica tenait dans sa main une poubelle, et parvint à faire un pas devant elle, atteignant le tapis à l’entrée, bradé du mot « WELCOME ». Elle soupira encore, regarda à droite, à gauche, puis à droite, et encore à gauche de nouveau, pour finir encore sur la droite, son regard se figeant sur la porte 312. Celle de son voisin... Ce type qui la regardait bizarrement. Est-ce qu’il était là ? Derrière sa porte ? Elle l’imaginait, là, à attendre le moment où Jessica sortirait, pour se figer derrière l’œillère, et la regarder... Car Il avait toujours pris son temps, pour autant qu’on daigne s’en rappeler. Il fonctionnait ainsi. Avant toute autre chose, Il était un pervers, un sadique, et tout son être ordonnait à Jessica de retourner s’emmurer à l’intérieur, d’abandonner cette folie.

*Tu n’en reviendras pas, Jessica, tu n’en reviendras pas !!*

Combien de temps se figea-t-elle sur place, un pied posé sur son tapis, l’autre dans son appartement ? Le temps semblait lui donner l’impression de défiler au ralenti, et, toujours, l’infâme porte 312 se refusait à s’ouvrir. Elle restait obstinément fermée, et personne ne passait. La lumière s’éteignit alors, plongeant le couloir dans l’obscurité. Sa main tâtonna sur la gauche, trouva un interrupteur, appuya dessus...

*DRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNGGGG !!!*

Le son de sa propre sonnette manqua la faire défaillir, et elle tomba à genoux, puis sa porte se referma alors, dans un claquement sévère.

*VLAAAM !!*

Jessica tenta alors de se relever, sa main tâtonna contre le mur, mais le sol sembla se mettre à glisser, ses jambes se dérobèrent sous son poids, et elle rampa vers la porte, prenant vaguement conscience qu’elle était en train de pleurer. Elle atteignit son tapis, et le balança de l’autre côté, cherchant frénétiquement le talisman qui se trouvait dessous.

« Jessica, Jessica...
 -  Non, non, non, non, non...
 -  Jessica, Jeeeeeessicaaaaaaa... »

Où était-il ? Mais où était-il donc, ce putain de talisman ?! Elle tapait sur le sol, en vain, tout en voyant des flammes vertes remonter le long des murs. Inutile de tourner la tête pour savoir d’où venait les bruits, ni les flammes et les lignes qui filaient le long du couloir. La porte 312, évidemment. Des flammes brûlaient tout autour de la porte, et cette dernière s’ouvrit en grand, comme une bouche menant en Enfer. Jessica pleurait à chaudes larmes, en entendant le monstre approcher.

« Tu croyais pouvoir t’enfuir, Jessica ? Mais j’ai posé mon empreinte sur toi, ma chérie, et il est temps de consommer notre union. Jessica... »

Les flammes, encore et encore, dansaient devant ses yeux, et elle entendit, le long du sol, le raclement de la hache, qui filait le long du sol, se rapprochant, tandis que ses narines percevaient l’odeur des cendres, de la chair calcinée, et que le sang ruisselait sur son corps, formant des croûtes séchées. La créature s’approchait, souriant dans son dos, comme le Chat du Cheshire, sourire hideux et difforme, comme une manière de symboliser la folie dans un monde fou. La hache filait sur le sol, décrivit un mouvement dans l’air, se relevant près d’elle...

...Et sa main saisit alors le bout du talisman, et elle se retourna, le brandissant en hurlant :

« VA-T-EN !! »

Tout autour d’elle, les flammes hurlaient furieusement.



3.
Bloomberry Mine

Six mois auparavant…

Il régnait à Bloomberry Mine une atmosphère d’abandon, sinistre et silencieuse, comme si on rentrait dans un mausolée. La mine ne s’était jamais remise de l’incident. Sur ce point, Steve était incollable, et, pendant le trajet, il leur avait longuement expliqué ce qui s’était passé. Brittany avait écouté d’une oreille très distraite, tandis que Jessica, elle, oscillait entre le paysage spectaculaire et les explications de Steve. On avait tenté de réhabiliter Bloomberry mais, après le procès, la compagnie avait tout simplement abandonné la mine.

« Ils l’ont revendu à Leslie Thompkins. Au début, on pensait qu’il voulait en faire un musée à la gloire des mineurs... »

C’est ce qui avait été fait avec la plus proche mine, Cole Mine, qui se trouvait du côté de Bright Falls, de l’autre côté du lac. Bloomberry Mine avait été la dernière mine en activité du secteur. En chemin, Jessica observait le Maine. C’était vraiment un endroit particulier, qui devait probablement rappeler, dans l’imaginaire collectif, les régions de la Frontière, en ces temps immémoriaux où les premiers colons avaient exploré toute cette immense région. Forêts d’arbres et montagnes se découpaient le long de chemins en sentier, de routes qui serpentaient le long du paysage. Un changement notable par rapport à toutes ces villes où les colons avaient fait des routes droites, creusant le long des monts, formant, comme à San Fransisco, des routes particulièrement longues, des pentes redoutables à grimper. Ici, l’Homme n’avait pas pu imposer sa vision sur le terrain, et avait dû suivre les boursouflures et les disparités de la région. Un paysage sinistre, digne d’un film d’horreur, avec ces forêts millénaires et profondes.

Quand le SUV s’arrêta à l’entrée de la mine, Steve leur avait expliqué que Leslie avait laissé la mine telle quelle, car il n’avait jamais trouvé d’investisseur pour en faire autre chose. Qui irait investir dans ce trou paumé ?

« Et voilà... Bloomberry Mine ! »

Les trois comparses délaissèrent la voiture. Il y avait, à l’entrée, une carte sur un panneau, et Jessica s’en approcha, pour voir rapidement un signe tracé à la main sur cette dernière. Une croix rouge avait été tracée dans une zone, avec un texte tracé au feutre, très évocateur : « LIEU DU CARNAGE ».

« Hmmm... Charmant.
 -  Oui, euh... Les garçons du coin sont souvent très imaginatifs, alors, ne vous en faites pas si vous voyez des tags, ici et là. C’est une histoire qui a fait grand bruit ici... Enfin, j’ai pris des lampe-torches. Une pour toi, Brit’, et une pour toi, Jess’. Maintenant... Suivez le guide ! »

Le groupe se rapprocha du bâtiment central, tandis que Steve leur expliquait que Bloomberry Mine avait été fondé sur le même modèle que Bright Falls Coal Mine. De fait, la mine de Bright Falls se trouvait de l’autre côté de la montagne, et, jadis, les deux mines avaient envisagé de creuser dans la mine pour faire des galeries qui permettraient de rejoindre les deux mines. En voyant plusieurs lignes de chemin de fer, Jessica comprit que, derrière tout ça, il y avait l’idée de créer un tunnel permettant de rejoindre Bright Falls et Bloomberry sans avoir à contourner la montagne.

Steve avançait d’un pas certain, suivant la ligne de chemin de fer, rejoignant ainsi plusieurs entrepôts abandonnés, qu’il contourna pour rejoindre un escalier en bois qui craquait sous ses pas. Jessica, elle, s’immergeait de l’atmosphère sinistre et désolée de la mine. C’était vraiment un endroit de film d’horreur, coupé et isolé du monde, et, en tant que pure Gothamite, elle imaginait déjà un serial killer s’y abriter, s’y réfugier, afin de découper en rondelle les touristes en bikini qu’il capturait au volant de sa camionnette.

« T’es sûre qu’il y a pas un psychopathe là-dedans ? »

Jessica sourit silencieusement. C’était l’une des raisons qui faisaient qu’elle adorait Brittany, car cette femme lui donnait souvent l’impression de lire dans ses pensées. Comme si elles étaient interconnectées ensemble. C’est à ça qu’on reconnaissait de grandes amies, après tout. Jessica la connaissait depuis des années, et Brittany avait toujours eu ce don inné de comprendre ce que Jessica pensait, à tel point qu’on pouvait se demander si elle n’était pas une télépathe.

« Oh, bien sûr... On l’appelle ‘‘Le Tueur des Mines’’. Je ne voulais pas vous en parler pour ne pas vous effrayer, mais... C’est un type qui sévit dans toute la région...
 -  ...Un VRP qui profite de son boulot pour capturer des adolescentes dans les petits villages près des mines...
 -  ...Au volant d’une camionnette abritant officiellement ses produits de vente, genre des télévisions emballées dans des cartons, avec tout un matériel vidéo, comme des caméras haute définition, des trépieds, et qui capture les filles pour les enfermer dans les mines...
 -  ...Et les torture toute la nuit... »

Steve s’était arrêté de marcher, les regardant silencieusement.

« Euh... Vous êtes un peu flippantes, là, les filles, vous savez ? »

Elles sourirent entre elles, avant de glousser. Steve savait que c’était une spécialité des filles, comme un effet secondaire du fait de vivre continuellement à Gotham City. C’était un truc qu’elles adoraient faire, se raconter des histoires d’horreur, en les complétant au fur et à mesure. Elles racontaient souvent des histoires de psychopathes, ou de tueurs en série, ce qui, dans une ville aussi dangereuse que Gotham, n’était pas forcément très compliquée. Steve finit par hausser les épaules, tandis que Jess’ et Brit’ restaient ensemble, côte à côte, visiblement très amusées et très fières de leur « Tueur des Mines », presque aussi crédibles que « Woopie-Woopie le Clown ».

Bloomberry Mine ressemblait à un vrai tombeau, avec une longue galerie. Ils avançaient le long d’un rail, voyant, ici et là, des trous, des artères secondaires. Il ne restait plus que les ampoules. Tout le reste avait disparu avec les années, ou récupéré par la compagnie. Steve aurait pu leur en parler pendant longtemps. Le grisou avait été redoutable ici, et la théorie officielle, pour expliquer l’effondrement de la mine à un endroit, était d’ailleurs lié à ce gaz, le mélange air/grisou étant connu pour être très explosif. Un coup de grisou meurtrier, mais, sans trop pouvoir se l’expliquer, Jessica avait cru remarquer que, quand Steve parlait de la version officielle, il était plus que mitigé.

Le trio finit par rejoindre une partie de la mine où le rail s’arrêtait.

« C’est ici... »

Leur guide arborait tout naturellement un ton de circonstance, désignant, avec sa lampe, plusieurs poutres qui avaient l’air plus récentes, et plus solides, que les autres.

« C’est là que la mine s’est effondrée...
 -  On approche, donc ?
 -  C’est pas trop tôt, je commence à suer... Je pensais pas qu’il ferait aussi chaud.
 -  L’air commence à manquer, et nous sommes sous la montagne. Et encore, nous ne sommes que trois. Imaginez l’enfer que ça devait être, quand ils étaient une trentaine à bosser là-dedans.
 -  Ouais, ben, je préfère pas imaginer... Dire que j’aurais pu être à la plage, et, au lieu de ça, je me retrouve à crapahuter dans une putain de mine glauque...
 -  Ouais... C’est génial, non ?! »

Pour seule réponse, Brittany fit une grimace, et Steve s’éclaircit la gorge.

« Allez, les filles ! Terminons la visite... La scène de crime est au fond de la galerie ! »

Il s’aventura alors, dépassant le site de l’accident, tandis que Jessica continuait à observer la poutre et le plafond. Un coup de grisou ? C’était possible... Steve avait de larges doutes, car Bloomberry Mine était doté de détecteurs, des télégrisoumètres enregistreurs qui permettaient, depuis la surface, par le biais de divers indices, de mesurer la hausse de grisou, et ainsi d’évacuer la mine en cas de problème, par un système d’alarme automatique. Or, le jour de l’incident, l’alarme n’avait pas retenti. C’était un élément que la compagnie avait largement utilisé pour contrer cette thèse, comme celle de l’effritement progressif des poutres par des termites. Les expertises réalisées sur les autres poutres et sur les quelques débris retrouvés n’avaient pas permis de noter une érosion progressive du fait des insectes.

La réalité était que l’enquête avait été bâclée, car il fallait un coupable, et il fallait que ce soit la compagnie minière. Jessica doutait d’avoir des réponses dans la mine, mais, en s’en approchant, elle ressentait un intense frisson d’excitation, qui remontait le long de son échine.



Citer
Chroniques de la Lanterne Suk’Krar

La lampe de sa lanterne éclairait les ruines de la vaste citadelle religieuse. Il n’y avait plus âme qui vive depuis longtemps, et le bouclier entourait le corps de la créature, empêchant cette dernière de succomber à l’absence d’oxygène. Le biodôme permettant de maintenir la vie dans cette partie de la cité spatiale avait été crevé, et il s’avançait lentement, la lanterne illuminant les murs des temples et des statues, cherchant à comprendre ce qui s’était passé. Ce dont Suk’Krar était sûr, c’est qu’il n’y avait pas un seul survivant.

Quelque chose avait crevé le plafond de cette station spatiale qui, comme d’autres biodômes, flottait en orbite autour de cette planète. Une planète dont l’atmosphère avait été ravagée par une industrialisation massive, extrêmement polluante, contraignant les habitants à se réfugier dans les hauteurs, dans des biodômes alimentées par des usines entièrement automatisées. Ils avaient vécu ici, jusqu’à ce qu’un trou absorbe tout l’oxygène présent.

Utilisant son anneau pour se générer une bulle d’oxygène, la Lanterne avançait, volant vers la plus grande structure du dôme, une sorte d’immense temple, entourée de statues, dont certaines avaient été dynamitées. Des tags ornaient encore certaines de ces gigantesques statues, faisant plus de trente mètres de haut. « IMPOSTEUR ! » y lisait-on. « L’ANNEAU EST UN MENSONGE ! », voyait-il sur un autre tag.

*Une révolte... Ou une guerre civile, peut-être ? Rien d’étonnant, après tout...*

De la part d’individus ayant choisi de conserver l’Anneau de Volthoom, il fallait s’y attendre. Suk’Krar était bien placé pour savoir que cet anneau ne faisait que semer la discorde, le chaos, la confusion, et, en fin de compte, la division, la folie, la mort. Des civilisations entières s’étaient mises à le vénérer, allant des simples êtres sauvages vivant dans leurs cavernes à des individus vivant dans des stations spatiales sur orbite. À chaque fois, il avait vu la même chose, les mêmes morts, les mêmes scènes de massacre, les individus se divisant pour récupérer l’Anneau.

Suk’Krar savait qu’il se rapprochait. Le Green Lantern n’était pas un débutant. Il fallait un Lantern aguerri pour pister l’essence de Volthoom, et se battre contre les fanatiques et les zélotes dont l’âme avait été corrompue par lui… Mais aussi pour se protéger soi-même de l’influence de l’Anneau. C’était pour cette raison, en définitive, que les Gardiens avaient confié à l’Omushuun la responsabilité de cette opération. Suk’Krar descendait d’un peuple qui bénéficiait de résistances naturelles et fortes aux perturbations mentales. Les Omushuun, sous leur peau beige claire et leurs yeux noirs globuleux, disposaient d’antennes cérébrales, qui leur permettaient de communiquer entre eux, mais qui permettaient aussi de calmer et de tempérer leurs émotions. Sur Omusha, leur planète natale, il existait en effet des monstres qui les traquaient à travers leurs émotions, et c’était pour se prémunir de ça que, avec les éons, les Omushuun s’étaient dotés de ces antennes inhibitrices et protectrices. Elles étaient ainsi très efficaces, et, d’après les Gardiens, à même de le protéger contre Volthoom et son influence malsaine.

Les Green Lanterns étaient choisis en raison de leur volonté inébranlable. Ils étaient des parangons de vertu, et, pendant longtemps, on les avait crus incorruptibles. La trahison de Sinestro, l’un des meilleurs Lanterns, avait permis de réaliser que même un Green Lantern n’était pas à l’abri de lutter contre ses influences malsaines, et que nul n’était parfait. En conséquence, Suk’Krar se devait d’être vigilant, et, surtout, de retrouver l’Anneau le plus rapidement possible.

Suk’Krar s’envola le long de ce temple pyramidal, jusqu’à trouver une entrée, par une ancienne voie de tramway. Il s’y faufila, remontant jusqu’à la station, où il vit, encore et encore, d’autres inscriptions, ainsi que des barbelés, des objets renversés, des carcasses métalliques, des corps de miliciens flottant dans les airs… La guerre s’était concentrée ici, et Suk’Krar continua à s’envoler, remontant le long d’énormes couloirs jusqu’à rejoindre le cœur de la pyramide, un immense hall, gargantuesque, avec des statues colossales, et un trône au fond du hall, derrière une succession de plusieurs perrons.

*Il était là…*

Suk’Krar tendit son propre anneau, et se concentra. Un faisceau lumineux verdâtre en jaillit, éclairant le trône, et vit que ce dernier était trop petit pour abriter un souverain quelconque, mais plutôt une sorte d’écrin, avec, en son centre, une fine crevasse, une courbure cylindrique. Ses doigts vinrent caresser cet endroit, glissant délicatement dessus, et il serra le poing.

*L’Anneau était là… Il est tout proche…*

Suk’Krar se retourna, regardant autour de lui, et serra le poing, puis fit apparaître une fine traînée verte. Il s’envola, apercevant un trou dans le toit, depuis lequel l’Anneau s’était enfui, et comprit que c’était lui qui avait crevé le plafond de cette station orbitale. Quand il s’était assez nourri d’eux, il les avait tués. Ces pauvres âmes avaient dû se déchirer pour récupérer l’Anneau, source de tous les pouvoirs… Et de toutes les folies. Une nouvelle fois, des gens avaient succombé. Une nouvelle foi, les Green Lanterns n’avaient pas été à la hauteur. Le Lantern considérait en effet toute mort civile comme un échec, car il incombait aux Green Lanterns de protéger l’existence de ce genre de menaces.

Il partit donc, suivant à travers le Cosmos la signature de Volthoom, afin d’en venir à bout…



4.
Cette chose enterrée

Six mois auparavant…

Le fond de Bloomberry Mine était un endroit sinistre, comme si le drame qui s’était passé là en avait imprégné les murs et l’obscurité. La lampe-torche de Jessica éclairait la zone, et, mis à part l’imagination fertile des individus passés ici, il n’y avait rien qui signalât la présence de mineurs s’étant massacrés entre eux. Des capotes usagées traînaient partout, et, pour être totalement honnête, en réalité…

« Merde, ça pue ! »

Brittany la devança, faisant à nouveau sourire Jessica. Oui, effectivement, ça puait, et c’était peu dire… Une odeur rance, sauvage, agressait les narines de Jessica, un mélange de sueur, de renfermé, et de sexe. Il y avait des cannettes de soda abandonnées sur le sol, des bouteilles, et même plusieurs culottes usagées. Les habitants du coin avaient peuplé les lieux à leur manière, et Jess’ vit également, dans les coins, des braises, des bouts de bois calcinés, signes de soirées romantiques dans la mine autour d’un feu de camp, probablement à la recherche de sensations fortes pour la nuit, ou de filles suffisamment éméchées pour qu’elles puissent filer dans leurs bras.

« Ouais… Tu sais, Steve, si tu voulais qu’on s’envoie en l’air, Miami Beach aurait quand même été nettement mieux…
 -  On fait avec les moyens du bord. C’est presque comme un rituel, de venir ici, tu sais… Genre, pour exorciser de vieux démons, tu vois le genre ?
 -  ‘‘Exorciser de vieux démons’’… C’est ta manière poétique de présenter un baisodrôme ?
 -  Vous venez de Gotham… Vous, votre truc, c’est plutôt les vieux orphelinats abandonnés, les manoirs hantés, et les entrepôts lugubres…
 -  Tu oublies les usines condamnées avec les cuves de produits chimiques… »

Jessica souriait, et sa lampe-torche fila le long du mur, voyant divers tags et inscriptions, relativement évocatrices : « FLOYD EST UN MEURTRIER ! » ; « J’AI BAISÉ CYNTHIA ! » ; « LE NUM’ DE MAGALY, ELLE AIME QU’ON LES LUI FOURRE DANS LE CUL… » ; « PRIÈRE DE NE PAS JOUIR TROP FORT, LES FANTÔMES DORMENT ! »…

Elle secoua lentement la tête, retenant un faux sourire, puis marcha encore. Steve et Brittany continuaient à débattre, mais elle ne les écoutait pas. Jessica l’investigatrice était déjà revenue à la charge. Elle avait toujours été comme ça. Quand son instinct lui soufflait quelque chose, elle le suivait. Petite, quand elle était encore à l’école élémentaire, c’était sa grande spécialité : découvrir pourquoi Benny, le gros dur de la classe, s’absentait toujours avant le début du cours de 15 heures, ou résoudre enfin le grand mystère de l’amant de Mrs. Stuart, afin de savoir si l’amant en question était le cuisinier de la cantine, ou l’assistant scolaire. En bref, Jessica avait toujours aimé farfouiller. Elle n’était pas qu’une jeune fille aimant lire les grands mystères, elle voulait aussi les résoudre, et, après tout, tout grand détective partait toujours de petits mystères. Il fallait bien commencer un jour, et apprendre que Benny lisait en secret les courriers de sa copine, ou que Mrs. Stuart sortait en réalité avec Mr. Robert, le professeur d’Histoire, avait fait partie de ces premières énigmes brillamment résolues.

Se déplaçant donc, elle rejoignit le fond de la grotte, où elle vit plusieurs éboulements, avec des morceaux de poutres. La jeune femme se mit à fléchir les genoux, écartant quelques blocs de pierre.

*La mine continue par là…*

Est-ce que les enquêteurs s’étaient rendus au-delà ? Ils avaient bien dû mener une enquête, aussi bâclée soit-elle… Il est vrai, cependant, que la zone avait l’air très instable. Jessica se releva donc, et fila sur la gauche, tournant une oreille distraite vers Brittany et Steve.

« ‘‘J’aime qu’on me la foute dans le cul’’… Il n’y a pas à dire, on sous-estime la poésie des pécores. »

Jessica retourna sa tête, et continua à éclairer le fond de la grotte. Ses mains se posèrent sur la paroi, glissant dessus, comme si elle pouvait imaginer les derniers instants des compagnons de Floyd Thompkins. Prisonnier dans cet espace clos… C’était particulièrement sinistre, en réalité. On ne voyait pas le soleil, personne ne vous entendait hurler. Comment ne pas perdre la raison dans de telles circonstances ? Emmuré vivant… Rien qu’à cette idée, Jessica sentit un frisson la parcourir, et releva sa lampe, éclairant l’entrée de la grotte, comme pour se convaincre que rien ne s’était effondré, et que tout était intact.

*Tu deviens cinglée, ma pauvre…*

Elle sourit silencieusement, avant de sursauter en sentant quelque chose de froid et de poilu frotter sa cheville. Tournant brusquement la tête, elle vit un rongeur filer rapidement, après avoir creusé dans la paroi. Il décampa à toute allure, la cheville de Jessica lui ayant juste obstrué le passage.

*Un rat…*

Jessica le vit remonter à toute allure, visiblement heureux de pouvoir fuir, et baissa à nouveau les yeux vers le trou que la bestiole avait creusé dans la paroi… Et fronça lentement les sourcils.[/i][/color]*

*Qu’est-ce que… ?*

Elle avait cru apercevoir une lueur verte… La femme éclaira la zone avec sa lampe, aveuglant la lueur, et éteignit la lampe, permettant de voir, très clairement, un reflet vert.

*Étonnant…

Clignant des yeux, Jessica constata qu’elle n’avait pas la berlue, et se pencha donc davantage, fléchissant les genoux. Sa main s’aventura près du trou, mais elle préféra plutôt pencher sa tête, et ferma un œil. C’est ainsi qu’elle vit une curieuse lueur verte. Son œil unique se fronça, comme pour y voir davantage, et elle discerna une sorte de chaleur, qui alla caresser son visage, et aperçut…

*Un anneau ?!*

Étonnée par la présence d’un tel objet, Jessica aventura sa main, et s’en empara, puis le releva, et le contempla dans sa paume.


Troublée, elle sentit alors une voix résonner dans le creux de son esprit.

*Jessica Cruz de la Terre… Tu as été choisie pour annihiler l’espoir.*

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