Dictature d'Ashnard / Ephémère et Insignifiante [Acte I]
« le: vendredi 16 octobre 2015, 04:16:11 »L’hiver faisait des ravages à Ashnard. Plusieurs morts étaient à déplorer. La ville était recouverte d’une épaisse couche de neige qui cachait entièrement les pavés sombres de la cité. Les habitants avaient troqué leurs habits légers contre de grosses fourrures. Le temps semblait s’être arrêté en son propre cœur. Rares étaient ceux qui osaient affronter le froid. Sous ses airs de ville fantôme, la cité ne perdait rien de sa prestance. Imposante et gigantesque, semblant surgir du sol tel un volcan en irruption. Cette cité aussi riche que son passé avait aussi beaucoup de secrets et de légendes à son actif. Les nuages cachaient de nouveau le soleil. Ashnard cité de la terreur, toi qui mange les rêves de tes pauvres mendiants. Tu es Lucifer dans son plus bel apparat. Tu mens. Tu te caches. Tu embrasses des éternités que tu n’atteindras jamais. Chaque voyageur qui visitera ton cœur tentera d’enlever le venin qui t’empoisonne, mais le poison est présent depuis trop longtemps. Il commença alors à neiger sur ton corps qu’on croyait vierge. Les flocons se couchèrent dans tes rues pour trouver le repos d’un voyage si long. Tu ressembles à une marier qu’aucun homme ne voudraient épouser. Une veuve blanche cachant un démon terrifiant. Ashnard… Souffres-tu ? Crois-tu en une forme de rédemption ? Tu as signé ton arrêt de mort en pactisant avec le Diable et aujourd’hui tu n’oses plus te regarder dans le miroir. Pourtant dans ton œil de Crystal chacun peu lire l’espoir.
Un espoir que tu ne donneras pas aujourd’hui. La journée battait son plein, les Ashnardiens allaient faire leur devoir. Alors qu’une pancarte en attirait plus d’un :
Le papier avait était déchiré à plusieurs endroits. Certains passaient devant comme si elle n’avait jamais exister. D’autres, avec plus d’attention prenaient le temps de lire en comptant dans leur tête combien d’argent pouvaient-ils miser. Loin des ruelles dans une boutique beaucoup plus miteuse que la moyenne, dans une ruelle peu fréquentable on se préparait déjà. La vente était prévue en fin d’après-midi et le gérant se frottait déjà les mains, en imaginant combien il allait bien pouvoir récolter cette fois-ci. Il s’appelait Igor Venhir, c’était un vendeur d’esclave compétent et reconnu. Pourtant malgré son succès grandissant, il avait tenu à rester dans la première boutique qu’il avait achetée. Alors qu’il pourrait s’acheter un palais, voire deux, c’était un homme superstitieux et il était convaincu que c’était cet endroit qui avait fait sa fortune. Il s’avança alors vers les cages de ses ‘bêtes’ en leur adressant un beau sourire.
-Mes chers petits, cet après midi vous allez me rendre plus riche que je ne le suis déjà.
L’homme portait une longue barbe blanche, avec des yeux globuleux. Il s’approcha alors d’une cage un peu plus grande que les autres. Il posa ses mains sur les barreaux en observant le spécimen qui grelottait à l’intérieur. Il lui adressa le plus beau sourire qu’un avare peu faire devant un tas de pièce.
-Surtout toi ma jolie…
Il marqua une courte pause, alors que le corps se recroquevilla un peu plus sur lui.
-N’ai pas peur ma belle tu seras bientôt sortit de cette cage… Pour en retrouver une autre !
Le vieillard éclata de rire devant cette blague, que seul un marchand d’esclave pouvait comprendre. Il tapa une dernière fois sur les barreaux en criant avant de fermer la porte.
-Je vais devenir plus riche que l’empereur !
La porte claqua laissant un grand silence derrière lui. Plus aucune des créatures n’osèrent parler. Il y avait environ une dizaine de caisses, regroupant toutes races confondues. Tous dans un état assez pitoyable. Le spécimen dont parlait le vieillard donna un grand coup de pied dans l’écuelle en porcelaine qui contenait de l’eau. Elle explosa en mille morceaux. Alors des yeux ambre se découpèrent entre des cheveux blancs et gris. Le spécimen… Elemiah. Elle serra les dents. Etre vendue comme un vulgaire morceau de pain. Son visage retomba entre ses genoux, elle avait tenté de s’échapper. Mais depuis combien de temps était-elle ici ? Enfermée comme un animal ? C’était un animal. Son ventre se noua malgré elle, voilà plusieurs jours qu’elle refusait de se nourrir et que le vendeur avait fait appel à des renforts pour la forcer à s’alimenter. Son corps était couvert d’un mélange d’ecchymoses et de cicatrices. Qu’on lui avait infligé et qu’elle s’était faite.
Depuis la grande purge de l’Empereur, les Lycan avaient été ravagé. Dans l’Histoire ils avaient servit de soldats pour l’armée Ashnardienne. Aujourd’hui ils n’étaient que les reliques d’une race appartenant au passé. Ils étaient très peu nombreux et une femelle Lycanthrope était une aubaine pour reproduire cette espèce où simplement parce qu’elle était plutôt jolie. Malheureusement son corps était encore plus maigre qu’à son habitude. Ses côtes dépassaient nettement de son buste, ses seins déjà petits l’étaient encore plus. Ses joues étaient creuses, son teint livide, ses yeux absent et ses cheveux luisant de sueur. Ses lèvres sèches craquelaient de toutes parts. Alors qu’en habits on l’avait seulement vêtu d’une tunique beige attachée avec un simple cordon. L’habit standard des esclaves.
-Allez ! Debout !
Un cri tira alors la Louve de son assoupissement. Un homme en armure ouvrit la cage. Il l’attrapa fermement par le bras pour la faire sortir. Elemiah du se rattrapa au bras du garde, tant ses jambes étaient engourdit. Elle ne pu faire plus de deux pas, alors l’homme la souleva sans ménagement pour la mettre à l’arrière d’une chariote avec des barreaux comme on voit dans les cirques. Chaque créature avait sa propre cage sur roulette et le cortège s’en alla dans les rues.
Elemiah posa sa tête contre les barreaux, profitant de l’air frais sur son visage. Elle regardait les flocons de neiges tomber dans la rue. C’était un prodigue de la nature. Elle ne sentait pas le froid, tant l’air lui faisait de bien. Elle était assise dans un coin de la cage alors qu’ils arrivèrent sur la place. Les caravelles ouvertes se placèrent en rond pour que les clients puissent bien circuler entre les créatures. Il y avait déjà du monde et Elemiah se décida à fermer les yeux. Ses yeux ambre. Son air imperturbable alors que les autres « Monstres » se dandiner pour qu’on les achète ou menaçaient les passants en les insultants de toutes sortes de nom. Igor prit enfin la parole.
-Approchez Ashnardiens ! Venez découvrir les merveilles du monde de Terra, Sirène, Centaure, Elfes… Ne soyez pas timides, il y en aura pour tous les gouts !
Elemiah sentit alors une présence s’avancer vers la cage, Igor posa sa main sur un des barreaux. Si elle avait eut la force de lui arracher la main… Elle était convaincue qu’il bourrait leur viande de sédatifs pour que les créatures restent un minimum calme. Il cria alors plus fort.
-Et en exclusivité ! Spécimen des plus rares ! Races aujourd’hui presque éteinte ! Une LYCAN ! Pour vous et uniquement pour vous !
La foule se rua alors vers la cage, Elemiah se redressa, en sentant le loup bouger dans son esprit. Les ‘Clients’ bougeaient alors la cage en criant ‘Transforme-toi’. La louve montra alors simplement les crocs, des canines bien assérées, en signe d’avertissement et en émettant un petit grognement inaudible. Elle avait peur. Ses pupilles se dilatèrent, mais elle n’eut pas la force de se soulever pour les menacer. Elle se contenta d’observer les passant qui passaient leurs mains à travers les barreaux pour la toucher.