Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Chaïnez Tel Isa

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Sujets - Chaïnez Tel Isa

Pages: [1]
1
Les contrées du Chaos / [Sultanats] Al-Anbiya (Hasnah et Silat)
« le: dimanche 11 février 2018, 11:58:50 »
« Allez à Hout. Silence. Trouvez la fille d’Aliliat. Silence. Trouvez la prêtresse. Silence. Trouvez Hasnah. »

Cette phrase tournait en boucle dans l’esprit de Chainez. La jeune rousse s’était réveillée avec ces mots en tête, et en avait immédiatement fait part à Silat. Les serviteurs des dieux étaient précieux, et ils n’étaient pas tous en sécurité. Il fallait donc aller la trouver. Par chance, par coïncidence, ou grâce à l’aide de leurs dieux respectifs, il se trouvait que Silat connaissait une Hasnah. Chaïnez y avait vu là un signe. Ils avaient donc quitté la sécurité d’Al-Kasr pour cheminer vers la capitale des Sultanats.

Le voyage dans le désert ne gênait pas la jeune prêtresse. Elle y était habituée. Elle était dans son élément. La rude chaleur du soleil la faisait même s’épanouir plus que lorsqu’elle se trouvait dans la cité du bras armé d’Astar. Elle rayonnait, littéralement. Elle avait grandi loin de la ville, et elle avait passé son enfance à se familiariser avec le désert. Quitter la cité fortifiée lui faisait du bien. Voyager avec Silat était agréable. Il était le premier à avoir gagné sa confiance pleine et entière. Le fait qu’ils soient tous deux de Divins Prophètes aidait sûrement. Elle ne craignait plus qu’il ne la trahisse, comme elle avait pu s’en effrayer lors de leur première rencontre.

Tout en cheminant, l’esprit de la jeune femme tournait furieusement. Était-ce une coïncidence si la prêtresse de la déesse des Océans habitait dans la cité dont le nom voulait sans doute signifier « Poisson » ? Était-ce de la chance si le prénom de cette prêtresse rappelait quelques souvenirs à Silat ? Elle songeait que non. Tout était affaire de destinée. Ce n’était pas un hasard si la rousse était tombée sur Silat alors qu’elle se faisait malmener par les gardes. Ce n’était pas un hasard si ses pas l’avaient conduite à Al-Kasr. Ce ne serait donc certainement pas un hasard si la « Hasnah » en question se trouvait être celle que connaissait le fils de Kisik. Elle en était persuadée.

Par contre, la jeune femme avait beau avoir essayé de se préparer à une grande ville, Hout étant une capitale, elle ne parvint pas à maîtriser le choc que ça lui fit quand ils arrivèrent en ville. Tant de monde. Trop de monde. Elle n’était pas agoraphobe, mais elle n’y était pas habituée. Elle n’avait pas grandi en ville, mais à l’écart, il ne fallait pas l’oublier. La marque de son dieu qui palpitait sur son flanc n’y était pas pour rien. Elle était fière d’avoir été choisie, d’avoir été marquée. Buar était son père, et elle n’en avait pas honte, comme le voulaient les mœurs de la plupart. Elle ne cachait pas la marque. La fine maille qui composait sa tenue la laissait apparente. Sa peau pâle, malgré le soleil harassant du désert, tranchait avec cette marque dorée. Ce tatouage qui affirmait mieux que personne à qui allait sa foi.

« On est obligés de rentrer, tu es sûr ?, souffla la prêtresse du feu en observant avec inquiétude les gens aller et venir. »

Pour se rassurer, machinalement, ses doigts vinrent s’enrouler autour de son bras. Elle se rapprochait de lui, de sa force tranquille. Son autre main referma le tissu fluide qui la couvrait. Une sorte de cape, mais adaptée au climat des Sultanats. Bien pratique pour cacher les mailles dorées de son corsage qu’elle n’aurait enlevé pour rien au monde. Enfin, qu’elle n’aurait échangé pour rien au monde.

Malgré ses réticences, malgré les craintes que provoquait toute cette foule, la rousse prit une grande inspiration pour se donner du courage. Silat y était aussi pour beaucoup, en fait. Et ils entrèrent.

« Tu sais où elle habite ? Questionna-t-elle finalement, toujours accrochée à lui. »

2
« Tu ne sais pas où est passé Malik ?
J’crois qu’il s’est tiré il y a une semaine, il a parlé d’un lieu où on pouvait vénérer les anciens dieux sans se faire alpaguer par les soldats. Tu le connais, fanatique comme il était…
Ah bon ? Je n’étais pas au courant. Enfin, si, je savais qu’il était un mordu de ces dieux, mais j’ignorais qu’il avait finalement décidé de partir. Ça fait quarante ans qu’il radote son envie de partir d’ici, mais il ne l’avait jamais fait, je ne pensais pas qu’il le ferait réellement. Trouillard comme il est… Il t’a dit où il se rendait ?
Je ne sais pas trop. J’crois qu’il a parlé d’une ville… Comment il disait, déjà ? Al Sacr ? Al Asak ? Al Kazar ? Je ne sais plus.
Attends, tu veux parler de Kasr-Al-Alafa ?
Ouais, voilà.
Tu veux dire que des cultistes se réunissent dans cette forteresse où règne celui qui se dit être le bras armé d’Astar ?
Possible. Tu sais, moi, en dehors de Ghibli, je n connais pas grand-chose. Enfin, il s’est tiré en attendant. Il a tout laissé derrière lui. J’vais aller faire un tour chez lui cette nuit, j’ai vu qu’il avait laissé quelques meubles sympas. »

Les deux hommes s’éloignaient, et le bruit de leur conversation s’estompa rapidement. Assise dans un coin, une cape à capuche sur la tête pour masquer ses traits, Chaïnez fronça les sourcils. Elle avait beaucoup appris de cette discussion. Il y avait donc d’autres personnes qui vénéraient encore les dieux ? Son cœur battit plus vite. Elle devait aller voir ça. Elle devait se rendre compte par elle-même de ce qui se passait dans cette ville. Comment avait-il dit déjà ? Kasr-Al-Alafa.

Elle se leva finalement et glissa silencieusement hors de la taverne animée. Ses pas la guidèrent vers la bibliothèque de la ville. Elle savait qu’il y avait des parchemins expliquant la géographie des terres au-delà de Ghibli. Elle s’introduisit donc dans l’édifice silencieux, fermé, et passa la nuit à chercher des renseignements.

* * *

Elle était finalement arrivée à destination. Avec beaucoup de difficulté, la jeune prêtresse avait quitté les alentours rassurants de Ghibli pour s’aventurer dans le désert. La chaleur accablante et les vents mordants n’avaient pas eu raison de sa détermination. Buar la protégeait, et elle avait atteint le but final de son périple. Les murailles de la forteresse se dressaient devant elle, menaçantes, alors qu’elle se cachait pour en étudier les défenses. Elle restait tapie assez loin d’Al-Kasr, ses prunelles mordorées scrutaient avec méfiance les abords du refuge des cultistes. Etait-ce vrai ? Le maître de ces lieux était-il le bras armé de la déesse Astar ? Y trouverait-elle d’autres personnes comme elle, d’autres fervents adorateurs des dieux ?

Le mieux, c’était encore d’aller voir. Mais pas maintenant. Le soleil tapait dur, et elle serait à découvert. La nuit serait son alliée, pensait-elle. Même si la chaleur ardente du soleil aurait pu être un avantage. Elle s’éloigna alors de la forteresse, et résolut de n’y revenir que quand la nuit serait là, quand l’obscurité serait presque impénétrable.

Elle passa la fin de l’après-midi à se reposer, ayant trouvé un refuge sous une roche courbée. Sa silhouette fine était roulée en boule, et elle rêvait. Elle voyait ces temps où les dieux étaient les maîtres. Elle voyait Buar, plus en forme que jamais, fouler le sol des mortels. Son cœur empli d’adoration, Chaïnez se plaisait à découvrir les différents cultes de l’époque. Elle accorda une attention toute particulière à celui d’Astar, puisque l’on disait qu’Al-Kasr était sous la main de son fidèle serviteur.

Quand l’obscurité tomba enfin, que la nuit se fit fraîche et menaçante, la jeune femme se réveilla. Glissant hors de son refuge avec l’agilité des serpents, elle retourna près de la forteresse. Elle ne voulait pas s’annoncer tout de suite. Elle n’était pas certaine des informations recueillies. Elle voulait d’abord être sûre. Prudence est mère de sûreté, répétait sans cesse son père. Aussi silencieuse que possible, la jeune prêtresse s’avançait avec méfiance. Ses yeux scrutaient la nuit, et elle essayait d’éviter les gardes de la cité. Ses pas l’avaient presque amenée à l’intérieure quand elle glissa sur le sol, son pied orné d’une fine sandale de cuir dérapant sur une roche masquée par le sable.

Tombée sur le dos, elle n’avait pas eu le temps de se relever que déjà l’acier effleurait sa gorge sans douceur. Une torche était brandie juste devant elle, se reflétant sur la maille de sa tenue. Sa cape noire avait glissé, la capuche s’étant rabattue dans son dos. Sa crinière cuivrée accrochait aussi la lueur des flammes. La lanière de sa cape dévoilait une épaule nue, alors que Chaïnez s’efforçait de la maintenir contre sa peau, comme une maigre protection. Elle tenta de reculer dans le sable, mais la pression de l’acier sur sa gorge se fit plus forte.

« Halte là, intruse. »

Elle ne bougeait plus, ses prunelles affolées essayant de trouver une porte de sortie. Mais une poigne de fer l’attrapa par l’épaule, cette même épaule qui était découverte, et la releva de force. Chancelant sur ses jambes, la pauvre prêtresse tenta vainement de se défendre alors que les gardes l’emmenaient à l’intérieur de la forteresse. Elle était entrée, finalement, mais pas de la façon dont elle l’avait espéré. Elle se débattait férocement, cherchant à échapper au poing d’airain qui la maintenait. Elle ne réprimait pas ses cris, presque terrifiée, alors qu’elle gigotait entre les trois gardes armés. Inconsciente des regards qui observaient l’étrange procession, Chaïnez sentait la peur l’envahir et elle en oubliait presque pourquoi elle était là à la base.

3
Prélude / Chaïnez, prêtresse ermite (ou presque) [Validora ! ♥]
« le: mardi 05 mai 2015, 15:58:47 »
Identité : Son nom était Tala-Imsan, à la base, mais au fil du temps, avec la tradition orale, c’est devenu Tel’Isa. Quant à son prénom, il s’agit de Chaïnez, parfois surnommée Chaï, ou la prêtresse de feu.
Âge : Elle est âgée de 23 années à ce jour, mais elle est promise à une très longue vie.
Sexe : C’est une femme épanouie, mais juste une femme.
Race : Si à sa naissance on la croyait humaine, la vérité était toute autre. Bénie par un dieu, elle a hérité de quelques dons pour répandre sa croyance et entretenir son culte. (Créature, je pense)
Sexualité : Chaï est hétérosexuelle en théorie, puisqu’en pratique elle n’a jamais rien fait. Mais elle n’est pas attirée par les formes féminines.

Physique :

De taille moyenne, et avec sa corpulence mince, Chaï paraît à première vue une fragile femme ayant besoin de protection. Son corps svelte et délié appelle à la douceur et à la tendresse. Pourvue de formes féminines de taille raisonnable, la jeune femme avait un corps qui s’adaptait parfaitement. A moins que ce ne soient ses formes qui s’adaptaient à son corps. Quoi qu’il en soit, tout en elle est agréable à regarder, et donne envie de la caresser, de serrer son corps souple et agile, comme le font déjà ses longs cheveux souples et légèrement bouclés, aussi cuivrés que les braises d’un feu.

Les traits de son visage ne sont pas non plus repoussants. Délicats, ils donnent à son expression un air doux et compatissant, charmant et mutin. La plupart du temps, elle garde un masque imperturbable, digne et fier. Mystique. Ses lèvres gourmandes peuvent malgré tout s’étirer en un sourire adorable ou bien séduisant, narquois ou encore sardonique. Son sourire monte le plus souvent jusqu’à ses yeux, quand il est sincère, faisant briller ses prunelles mordorées d’un éclat  chaleureux. Ses longs cils voilent parfois son regard lorsqu’elle désire faire la mystérieuse, et ses pommettes hautes se colorent doucement de rouge quand elle est gênée.

Malgré son désir de garder un masque imperturbable, bien souvent elle ne contrôle pas ses émotions et ses traits mobiles sont très expressifs quand elle n’y fait pas attention. Le tatouage qui la lie au dieu Buar, sur son flanc droit, brille par ailleurs légèrement lorsqu’elle est gênée, ou perdue. Elle est encore jeune, quand on songe qu’elle pourrait vivre deux fois plus longtemps qu’un humain lambda. Il lui faudra encore du temps pour apprendre à jouer correctement de son corps, de ses traits, pour arriver à ses fins. Il lui faudra encore du temps, et un peu d’expérience, pour comprendre que sa tenue légère n’est pas adaptée à toutes les situations. La maille dorée de ses vêtements, formant un haut de bikini et un bas qui n’a de jupe que le nom, mettent en valeur son corps agile et svelte, ses courbes délicates et généreuses, mais c’est un peu indécent pour certains.

Caractère :

Livrée à elle-même très tôt, on peut dire que Chaïnez est débrouillarde. Elle sait comment survivre dans le désert, accablée par la chaleur et le manque d’eau. Elle sait se faire discrète et passer inaperçue. Très douée dans ce domaine, elle adore d’ailleurs venir espionner le peuple de Ghibli. Elle doit répandre à nouveau le culte de Buar, et des anciens dieux, mais pour cela, elle doit faire très attentions aux personnes qu’elle contacte. Ainsi, elle peut passer des mois a espionner une personne juste pour s’assurer qu’il n’est pas de ceux qui appellent les gardes de l’Empire juste pour avoir parlé des anciens dieux.

Vivant non loin de Ghibli, dans une grotte sous le désert, la jeune femme a vécu en ermite pratiquement toute sa vie. Rares étaient les interactions avec les autres personnes. Pourtant, elle n’était jamais éloignée de la vie de la cité, et apprit à parler et à écrire en s’immisçant discrètement dans la vie des autres. Curieuse de tout, Chaïnez est pourtant sauvage quand elle ne connaît pas quelqu’un, quand elle ne l’a pas étudié sous toutes les coutures. Peu habituée au contact humain, elle ne sait pas se comporter lorsqu’on se montre aimable avec elle, ou bien qu’on cherche à la tuer. Dans le doute, elle réagit par une défense offensive et une retraite stratégique. Elle n’est pas habituée à ce qu’on cherche à la toucher, à la connaître. Plutôt rétive, elle est comme un petit animal sauvage, apeuré.

Hormis cet aspect ermite, il se trouve que Chaïnez a un grand cœur. Quand elle aime, c’est sincèrement. Quand elle déteste, c’est passionnément. Parlant de fidélité, les seuls à en bénéficier vraiment ce sont les dieux. Buar, surtout. A tout moment de la journée, la jeune femme peut le prier et l’honorer. Elle pourra toujours aimer quelqu’un d’autre, mais dans son cœur, sa loyauté ira d’abord à son dieu. Elle ne veut pas qu’il croit qu’elle l’abandonne. Elle a peur, plus que de toute autre chose, d’être abandonnée de sa divine grâce. De ne plus être bénie. De ne plus être sa prêtresse. Un peu, beaucoup, naïve, elle ne se méfiera pas si une personne qui se dit être envoyée par son dieu lui demande de faire telle ou telle chose. Au fur et à mesure de ses désillusions, elle finira par apprendre, mais pour l’instant, son cœur est pur et son esprit aussi. Pas prête à vivre en société, mais elle y travaille.

Histoire :

Chaïnez est née d’un couple modeste au sein de la ville de Ghibli. Son père était forgeron, et excellait dans son métier, tandis que sa mère était institutrice et éduquait avec patience tous les enfants de la ville. Avant que sa mère ne tombe enceinte, il s’est passé dix longues années pendant lesquelles ils ont essayé. Les gens, au village, les disaient maudits. Mais ils étaient amoureux, et seul ça comptait pour eux. Pas une fois l’un d’eux n’alla voir ailleurs après leur mariage. Pas une fois. Et finalement, le ventre de l’institutrice s’arrondit doucement.

A sa naissance, le bébé fut prénommé Chaïnez. C’était une ravissante petite fille, mais une étrange marque ornait son flanc droit. Un tatouage qui n’était pas sans rappeler l’ancien culte de Buar. Mis à part ses parents, et la sage-femme, personne n’était au courant de la marque. Le forgeront paya grassement cette dernière pour ne rien dire, lui donnant tout ce qu’ils avaient comme possessions. De toute façon, ils allaient déménager. Ce n’était pas sûr d’élever leur fille ici si elle portait la marque d’un ancien dieu.

Mais ils n’allèrent pas loin. Partis de nuit, ils dégringolèrent dans un ancien puit abandonné. Asséché. Blessés, les jeunes parents craignirent le pire pour leur fille, tombée à quelques mètres de là. Mais, fort heureusement, elle n’avait rien. Bénie par Buar, elle avait été protégée. Le couple se mit alors en devoir de trouver une sortie à ce puit, et débouchèrent dans une grotte qui avait autrefois abrité une réserve d’eau souterraine. A présent asséchée, et éloignée du fleuve, la grotte représentait un abri sûr. Il ne restait qu’un problème. Comment s’approvisionner ? Il fallait que le forgeront sorte pour aller pêcher, et qu’il trouve une réserve d’eau potable quelque part. Dans l’immédiat, toutefois, ils étaient bien.

Quelques années passèrent. Chaïnez atteignit vite ses six ans. Le mécanisme était rôdé à présent. Pendant que l’institutrice tentait d’apprendre à parler et à écrire à sa fille, le forgeron pêchait, et allait dérober quelques bidons d’eau potable dans la cité. Un jour, pourtant, tout bascula. Le forgeron se fit attaquer alors qu’il approchait du puit. Il tendait à sa femme un panier rempli de poissons frais quand une flèche siffla dans l’air et de planta dans son dos. Une seconde ne tarda pas à la suivre, et atteignit la femme en plein œil. Le panier lui échappa alors des mains et tomba dans le puit, masqué par quelques branchages. Le poisson tomba tout autour de la gamine qui s’était approché en entendant les cris, et le panier lui tomba dessus. Assez large, il permit de la cacher aux yeux étrangers qui scrutèrent le fond du puit asséché.

Finalement, cet étranger récupéra ses flèches, et traîna les deux corps inconscient vers la ville. Il allait toucher une bonne somme pour avoir mis un terme à ce vol d’eau potable qui sévissait depuis près de six ans. Les habitants de Ghibli ne comprirent pas. Pourquoi donc le forgeron et l’institutrice avaient fait mine de partir pour finalement rester à côté de la cité et les voler ? La sage-femme seule le savait, mais elle se sentait redevable envers le forgeron. Tandis que le corps mort de l’institutrice était brûlé, le forgeron blessé se retrouva captif. Tous les jours, il était interrogé sur ses motivations. Jamais il ne pipa mot. La sage-femme vint lui rendre visite une fois, en cachette. Et à elle, il lui dit tout. Elle promit de ne jamais le répéter, et à partir de ce jour, elle sortit en cachette la nuit pour aller apporter à manger et à boire à la fillette restée dans le puit.

Privée de ses parents, et n’arrivant jamais à voir la personne qui lui apportait  à manger chaque nuit, la fillette finit par se résigner. Elle grandit seule, en apparence, mais ses rêves lui montraient la grandeur des anciens dieux. Elle apprit leur histoire. Elle avait l’impression de les connaître parfaitement, au terme de ces rêves. Mais celui qu’elle affectionnait le plus, c’était Buar. C’était lui qui lui faisait parvenir les visions, elle en était sûre. Il voulait qu’elle rétablisse son culte, et qu’elle rétablisse aussi la foi en les anciens dieux. Elle jura alors, sur tout ce qu’elle avait le plus cher, de tout faire pour atteindre cet objectif. Elle jura, sur la marque qu’elle avait, d’honorer chaque jour son dieu, et de ne jamais lui faire défaut.

Quand l’approvisionnement mystérieux s’arrêta un jour, la rousse décida alors de sortir à l’air libre. Mais elle était nue. Elle ignorait que ce n’était pas correct. Elle fut surprise, alors, de se cogner à la sage-femme, vieillie, qui s’avançait vers le puit dont elle venait de sortir. Tombée malade quelques jours, la vieille femme n’avait pu se lever pour venir apporter des provisions. Timidement, la gamine de seize ans fit le tour de la femme. Incrédule, la sage-femme finit par lui laisser le panier avant de repartir. La nuit suivante, elle trouva l’adolescente qui l’attendait près du puit asséché. Elle déposa un nouveau panier de victuailles et lui laissa aussi une robe. Noire, longue et informe. Mais de quoi se vêtir malgré tout.

Au fur et à mesure que les nuits passaient, Chaïnez gagnait en confiance. Elle écoutait longuement parler la vieille femme, et finit par lui dire son nom. Elle parlait avec hésitation, d’un timbre rauque. Elle n’avait presque jamais parlé de sa vie depuis ce jour tragique où ses parents ne sont jamais revenus. Elle prit alors un peu confiance en elle. Quelques mois après, la sage-femme tomba malade à nouveau. Ne la voyant par arriver la première nuit, Chaï décida, lors de la seconde, d’aller lui rendre visite. Vêtue de cette masse de tissu informe, elle se glissa dans la cité presque déserte. Apeurée par les gens qu’elle voyait, elle longea les ombres, et essaya de regarder par chaque fenêtre si elle voyait la sage-femme. La troisième et la quatrième nuit, elle recommença, sans plus de succès. La cinquième nuit, elle croisa la sage-femme aux portes de la cité.

Deux ans passèrent encore. A présent âgée de dix-huit ans, Chaïnez a pris l’habitude de venir espionner les citoyens de Ghibli. Elle a appris comment pêcher, comment voler aussi, et n’oblige plus la vieille femme à venir la retrouver. C’est plutôt elle qui la rejoint, la nuit, pour prendre de ses nouvelles et prendre soin d’elle. La pauvre femme est malade, et presque mourante. Sur son lit de mort, elle révèle alors à la jeune femme ce qui est advenu de ses parents. Elle lui raconte qu’elle n’a rien pu faire pour sa mère, mais qu’elle a aidé son père à mourir au lieu d’être torturé, après lui avoir promis de prendre soin de sa fille. Ce qu’elle a fait durant toutes ses années.

Un matin, à l’aube, le corps de la sage-femme fut retrouvé sans vie. Les mains croisées dans son giron, l’air apaisé, et un bouquet de fleur sauvages calé entre les doigts. Chaïnez avait déjà rendu hommage à la pauvre femme, et elle était repartie silencieusement. Cela ne l’empêcha pas d’être présente quand le corps fut rendu aux flammes. Quelques mots s’échappèrent à l’intention de Buar, qu’il prenne soin de son âme et qu’il la confie à la déesse Astar même si le rite n’était pas conforme à ce qu’on faisait autrefois.

Par la suite, la jeune fille qui se considérait comme la prêtresse de Buar, portant fièrement sa marque sur le flanc, explora un peu plus le réseau de galerie dans lequel elle avait passé sa jeunesse. Elle trouva des parchemins, cachés, des coffres de pierreries et de tissus précieux. Elle ignorait que ce repère avait été prisé par des contrebandiers autrefois, et qu’il était à présent oublié de tous. Elle trouva également un semblant d’armure qui brilla à la lueur de sa torche. Elle eut le coup de foudre pour cette tenue, et ne tarda pas à quitter l’informe robe noire pour ces mailles dorées qui s’adaptèrent parfaitement à sa morphologie.

Elle lut avec passion les parchemins trouvés, en apprenant plus encore sur l’histoire de Ghibli et de son peuple. Elle garda les richesses, les utilisant avec parcimonie. Il n’était pas rare qu’elle dépose une pièce ou deux dans la bourse d’un mendiant en passant, cachée sous une grande cape noire à capuche comme quelques étrangers qu’elle avait observé.

C’est ainsi qu’elle finit par fêter ses vingt-trois ans. Sa routine bien établie, elle ressentit toutefois le besoin d’aller visiter ces autres cités qui étaient présentes sur la carte vieillie qu’elle avait trouvé. Pour l’instant, elle se contrôle, restant dans les alentours de Ghibli, sachant se protéger des vents brûlants et du soleil ardent. Mais combien de temps encore résisterait-t-elle à l’envie d’aller voyager ? Combien de temps pourrait-elle rester à espionner quelques personnes pour savoir s’ils étaient dignes d’entendre à nouveau parler du dieu Buar ou de l’ancien panthéon ?

Autre :

Chaïnez a été bénie par Buar, et possède quelques dons qui lui permettent d’honorer le dieu. Elle n’a encore rien découvert, mais ça ne saurait tarder. Ses dons comprendront notamment une certaine maîtrise du feu (un peu à la Daenerys Targaryen, faute d’exemple plus frappants), l’apprivoisement des créatures du désert, certaines visions (passé/présent/futur), et la possibilité de communiquer avec les dieux, de les ressentir près d’elle. Outre ça, elle n’est qu’une humaine avec une longévité exceptionnelle qui sait se débrouiller dans le désert.

Pages: [1]