Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - ZI.UA

Pages: [1]
1
Base Spatiale / ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: lundi 02 février 2015, 22:27:33 »
   Il ne faisait pas bon. Le ciel était gris, noir, ZI.UA ne savait pas vraiment. Au-dessus de sa tête, tout se fondait en un amas inquiétant, prêt à lui tomber sur la gueule. Une personne un peu croyante y aurait vu un signe de mauvaise augure, quelque chose de néfaste, quasi-cancérigène. Elle, elle n'y voyait rien de spécial. Une absence de mythes rendait sa vie amère. Il n'y avait rien à espérer dans l'irréel, rien de fou, rien de miraculeux. Ce genre de trucs, elle ne pouvait les trouver que dans le cosmos. Cette pensée fit grincer son cœur d'une drôle de façon.

- Il va falloir y aller.

   La délicieuse voix robotique d'Alma sortit de son ordinateur, devant lequel elle était assise.

- Il est l'heure ? marmonna la jeune femme en grattant sa crinière verte.
- Plutôt, oui. Vous avez toutes vos affaires sur vous ?

   Elle répondit par un hochement de tête. De toute façon, Alma s'était connectée à la webcam et pouvait facilement la voir.

- Dépêchez-vous, alors.
- Oh, c'est bon.

   Le charmant logiciel qu'était Alma avait toujours un ton sentencieux. Le même qu'ont les parents. Celui à qui ne peut répondre que par par un grognement ou, au mieux, une réponse dépourvue de sens. ZI.UA se leva, enfilant une combinaison noire, qu'elle refermait sur son torse avec une fermeture dorée. C'était toujours mieux, pour voyager. Si ce genre de délires vestimentaires inquiétaient tous ceux de sa promotion, elle, elle trouvait ça cent fois plus confortable. Et puis, jusque là, elle n'avait jamais porté autre chose que des combinaisons. Elle enfila un manteau en fausse fourrure blanche, avant de saisir son sac.

- La fourrure, mademoiselle ? continua Alma sur un ton doucement moqueur.
- Tu apprendras que c'est très confortable, pour voyager, répliqua-t-elle.
- C'est surtout très fragile, mademoiselle.
- Oh, c'est bon, Alma.
- J'admire votre sens de la répartie.
- Raaaaah !

   Elle ferma son ordinateur d'une main, avant de filer vers ce qui devait être une salle à manger, mais était devenu un endroit où s'entassaient tous ses souvenirs, tout ce qu'elle avait pu sauver de ses années à voguer dans la galaxie. Deirdre, mise sur pause, se tenait sur un fauteuil, au milieu de bouquins pour lesquels ZI.UA n'avait pas encore trouvé de place. Elle regarda un petit moment les croquis et les photographies, qui couvraient tous les murs, avant de fourrer dans son sac deux-trois p'tits trucs à bouquiner, une clope dans la bouche.

- ZI.UA ?
- Ah, putain, ALMA !

   Elle venait de s'incruster dans sa montre, et avait fait frôler l'arrêt cardiaque à la jeune femme. Deirdre s'anima aussitôt.

- Tu pars ?
- Mademoiselle part aujourd'hui même en voyage, oui, continua Alma.
- Je peux venir ?
- Les humanoïdes ne sont pas autorisés par …
- Oh, fermez-la, FERMEZ LA !

   Dieu que c'était épuisant, la technologie, par moments.

- Deirdre, tu restes ici, à moins que … Tu vois. Si j'ai un problème, tu prendras Ludwig, 'fin merde, on en a parlé hier ! Et on ose parler de la mémoire humaine !
- Mademoiselle veut-elle que je lui rappelle les notes de son dernier contrôle de connaissances ? Je pense qu'un ordinateur aurait fait beaucoup mieux.
- … Alma, tu m'emmerdes.

   Le temps de rafraîchir les esprits de son robot préféré, et elle rejoignit Ludwig, son vaisseau attitré. Lui la conduirait à l'Académie sans faire d'histoires. Pas d'engueulades, de sarcasmes, rien. Putain ce qu'elle l'aimait.
   Aujourd'hui, c'était le jour du voyage. Elle avait dû se battre contre ses profs, qui, appréciant moyennement ses petites remarques et son ton continuellement insolent, avaient voulu l'empêcher d'y participer. Une dizaine de jours dans un centre d'étude. Elle ne pouvait pas rêver mieux. Ici, on avait fini par l'habituer à ne voir des xénomorphes que sur des photographies et des diapositives projetées sur un mur sale. Pendant dix jours, elle allait pouvoir en apprécier des vrais. Des vivants. Putain, ça faisait tellement longtemps. Elle éteignit sa cigarette avant d'entrer dans les bâtiments de l'Académie, rejoignant avec dix minutes de retard le reste de sa promotion. Tout le monde avait déjà pris sa place dans le vaisseau. Il ne lui restait plus qu'un siège, au fond, là où il n'y avait aucune fenêtre. Elle poussa un « Putain » gavé de rage avant de jeter son sac dans la soute et de rejoindre les autres. Qu'est-ce que les gens font chier, c'est impressionnant.
   Elle passa les quelques heures de voyage des écouteurs vissés dans les oreilles. Toutes les têtes s'agitaient, autour d'elle. ZI.UA détestait entendre les gens. Elle n'aimait pas les entendre parler. Chaque fois que ses écouteurs flanchaient et qu'elle devait se confronter aux bruits des autres, elle fumait deux fois plus que d'habitude. Ça l'agaçait. Elle préférait largement choisir les bruits avec lesquels elle voulait s'entourer.




o o o o o o o o




- Nous vous rappelons que vous serez logés dans cet internat, destiné aux jeunes chercheurs ! Nous vous demandons beaucoup de soin !

   La petite prof blonde glapissait comme un renard en fin de vie.

- Trois par chambre ! La liste est ici ! Quand je donne votre nom, vous venez, vous prenez les clés, et … Silence, s'il vous plaît ! Silence !

   Et elle commença à réciter les noms. Son sac sur l'épaule, le regard un peu vide, ZI.UA regardait les gens défiler. Un classement par ordre alphabétique, la grosse blague. C'était sans doute la classification la moins ingénieuse de tous les systèmes réunis. Elle serait à la fin, comme d'habitude, avec deux personnes dont elle entendit à peine le nom. Un garçon et une fille. Elle le sentait, elle allait se marrer. La fille prit la clé, et ils avancèrent dans le bâtiment rond, isolé du centre, au milieu d'un jardin. On dirait un asile, bordel. La visite de la chambre fut rapide. Trois lits, trois bureaux, une salle de bain. Mh, une prison plutôt. Elle jeta son sac sur son lit, près d'une fenêtre. Elle avait sa revanche. La jeune femme attendit que les deux élèves sortent, avant de s'affaler sur son lit. Elle n'avait pas dit un mot. Elle voulait le calme, le silence, la paix, et …

 - Mademoiselle, vous devriez parler à ces jeunes gens. Ce sont vos camarades.

   Alma. Bordel. Elle regarda sa montre. La voix venait de là.

- De quoi je me mêle ?
- Vous allez passer dix jours avec eux, ici. Soyez raisonnable.
- Je ne suis pas venue ici pour apprendre à être sociable. Je suis ici pour étudier.
- Ah, Mademoiselle.
- Alma, dis-mo, si on mettait à côté de toi une … Mh, je ne sais pas, une Game Boy Color, tu vois ? Tu voudrais lui parler ? Elle aurait des choses à t'apprendre, tu crois ? Eh non ! Elle ne saurait même pas parler !
- Vous êtes trop présomptueuse.

   Pour la peine, ZI.UA s'alluma une cigarette, refermant son manteau de fourrure autour d'elle. Dehors, sa professeur hurlait encore. Ils pouvait faire ce qu'ils voulaient de leur soirée, et demain, les visites commenceraient. Puis les études. Elle n'attendait que ça.
   Tout en regardant les corps de ses « camarades » s'éparpiller un peu partout, animés par une vie qu'elle trouvait agaçante et profondément vide, elle s'enfonça dans son lit, un bouquin entre les mains.




o o o o o o o o o o




- La capacité d'adaptation du xénomorphe est impressionnante. C'est une créature passionnante. Il suffit de l'étudier pour s'en rendre compte, et vous, jeunes étudiants, avez cette chance, celle d'étudier une des créatures les plus importantes de notre système.

   Je vais compter tous ses mots en « ante ». Première journée. Conférences autour du statut, de l'Histoire, de l'anatomie des xénomorphes. C'était pas vraiment la partie la plus passionnante. Engoncée dans un slim noir, un t-shirt blanc cent fois trop grand sur le dos et son inimitable manteau de fourrure, ZI.UA prenait des notes à propos des choses qu'elle savait déjà. C'est bon, elle en avait vu des paquets, des créatures de ce type. Affalée, le visage calé dans une main, elle comptait les minutes qui la séparait de la pause-cigarette. Elle n'aurait pas dû. Le résultat la découragea.

- C'est une expérience troublante, que de rencontrer pour la première fois un xénomorphe.

    Grands dieux, va-t-il s'arrêter ?   Elle fit une petite croix, en haut de sa feuille. Vivement que ça bouge. Parce qu'à ce train-là, elle allait fondre d'ennui.

2
Prélude / Calling from the stars ♫ [Validéespaaaaaace]
« le: lundi 02 février 2015, 12:54:27 »
Pour accompagner votre lecture, je vous donne tout ça.



Z I . U A



NOM XXX

PRENOM ZI.UA

SURNOM(S) Z.I (à prononcer « dzi »), mais seule Alma l'appelle comme ça, et juste pour l'emmerder.

ÂGE 20 ans

RACE Humaine

NATIONALITÉ ... Terrestre ?





P H Y S I Q U E


   ZI.UA, elle est jolie. Ah bah oui. Physique d'européenne, caucasienne typique, peau fine, beige, le petit mètre 72 qui fait du bien, la totale. Elle a jolies longues jambes, une jolie poitrine, des jolis yeux en amande, des jolis bras fins … Mh, non, jamais elle se plaint de son physique. Et puis on la complimente souvent, alors bon, elle a vite compris qu'elle était jolie. Si elle a vécu 19 ans dans l'espace sans vraiment avoir matière à comparaison - espace où, forcément, papa et maman lui disaient qu'elle était la plus jolie fille du monde, on a les mêmes parents, on s'comprend - une fois sur Terre, elle n'est pas redescendue de son piédestal. Sa petite gueule d'ange se prête assez bien aux mimiques sarcastiques qui animent bien souvent son visage. Elle a beaucoup de mimiques, quand elle parle. Elle n'hésite pas à lever les yeux aux cieux, jouer de ses sourcils pour exprimer ses émotions, grimacer, toutes ces joyeusetés. Un joli minois très expressif, donc, et un corps qu'elle apprécie plutôt. Elle n'est pas idiote, elle sait que ça aide, de prendre soin de soi et d'être attirante, par moments. Elle est calculatrice, la p'tite, eh oui. Être jolie a ses avantages. Et, quand elle se fait belle, ce n'est jamais sans arrières-pensées.

        Ne faites pas les étonnés, ceux qui m'auront reconnus savent que la quasi-totalité de mes personnages ont un ego en béton armé. ZI.UA en fait partie. Ah oui.

   Le point caractéristique de son physique, c'est son side-cut. Elle l'a fait elle-même, deux jours après son arrivée sur Terre, après deux ou trois ou six verres, alors qu'Amara l'engueulait. La couleur verte, sur sa chevelure, c'est Deirdre qui lui a fait. Cet humanoïde coiffe très bien, je vous jure. C'est son petit coup de gueule physique, cette tête à moitié rasée. Quand elle rejette ses cheveux sur son side-cut, elle peut la cacher, mais elle fait ça assez rarement. Ça l'amuse beaucoup, cette coiffure. Quand ses parents l'ont laissés à l'Académie, elle avait encore une chevelure châtain clair ou blond foncé - expliquez-moi la différence, je ne l'ai jamais saisie - longue, impeccable. Maintenant, elle est verte et à demi-rasée. Joli.

        Ceux qui m'ont reconnus seront heureux de savoir que j'ai eu la même coupe de cheveux, avant de me calmer, parce que bon, quand même, hein, voilà.

   D'un point de vue vestimentaire, elle porte le plus souvent des combinaisons spatiales ou ses dérivés. Il est assez rare de la voir en robe ou en jupe, sauf quand il le faut, pour des p'tits taffs ou des bals organisés par l'Académie. La plupart du temps, vous la verrez avec un pantalon noir moulant, un tee-shirt trop grand pour elle, des Dr Martens ou autres pompes capables de la suivre dans toutes ses aventures. Il y a peu, elle a découvert le milieu de la mode, et s'amuse depuis à porter des tenues étranges, mais toujours futuristes. Jamais elle ne fera dans le vintage. ZI.UA, c'est le futur qui la fait rêver, c'est l'espace, l'infini et tous ses codes. Elle se revendique « fille de l'espace », et ce n'est pas pour rien. Je l'ai dit plus haut, quand elle prête attention à son apparence, c'est pour jouer un peu. Le reste du temps, elle privilégie les combinaisons - son péché mignon - et des tenues confortables et pratiques. Venez donc, un dimanche matin, dans son petit studio. Vous serez surpris de la voir traîner en blouse de labo', un café dans une main et une clope dans l'autre, affalée sur son lit sans aucune, mais alors aucune élégance.

       Sinon, dans sa façon d'être, elle est soit d'une nonchalance un peu agaçante, soit complètement explosive, remplie d'énergie à ras-bord, à sauter partout, à faire n'importe quoi. Un peu bipolaire, oui. Le ton de sa voix est souvent, très souvent sarcastique, et elle a un port de tête arrogant. Oui, elle regarde à peu près tout le monde de haut, ou avec un "rien à foutre de toi" dans le regard. C'est son caractère, hein. Elle est pas méchante. Juste ... vaguement blasée, oui.



C A R A C T E R E

La partie la plus drôle. Non, je déconne.

         Je ne sais pas bien par quel bout commencer. Son caractère est assez … singulier. On dit qu'elle est une chieuse, une de ces nanas venimeuses, qui lancent des piques et crachent pas mal de mots vulgaires. En vérité, se retrouver sur Terre ne l'enchante qu'à moitié, et c'est ça qui la rend si amère. Elle est profondément blasée de son nouveau quotidien – elle qui déteste être casanière va devoir vivre pendant plusieurs années dans un seul et même endroit – et nostalgique de l'ancien.

   Elle ne s'estime pas de ce monde, alors bon, elle se permet d'être critique. C'est là le pire aspect de son caractère. Elle est un peu en mode « je vaux mieux que ça », l'Académie la fait chier, la Terre la fait chier, et elle se barre dès qu'elle le peut dans le cosmos.
   ZI.UA a la bougeotte, elle a soif de découvrir, elle se considère comme un électron libre enchaîné à une planète qu'elle n'aime finalement pas tant que ça. De plus, ses seules connaissances sont dans le cosmos, en train de s'éclater (enfin, elle voit les choses comme ça) tandis qu'elle, eh bien elle reste là. C'est très frustrant. Ah oui. Ce sont ces pensées là qui la rongent, le soir venu, quand elle fume une dernière clope.

   Mais, dieu merci, son caractère ne se limite pas à ça. Ce qu'on peut apprécier le plus chez cette petite chose inébranlable, c'est son côté tête brûlée. Elle n'a peur de rien, et ne se laisse pas impressionner. Donnez-lui un défi, soyez sûrs qu'elle le relèvera haut la main, avec les honneurs et tout. Elle a peur de … pas grand-chose. ZI.UA est dopée à cette non-peur et à une curiosité dévorante, ce qui, parfois, lui entraîne quelques ennuis. Mais elle s'en sort très bien, la plupart du temps, ou avec quelques égratignures. Parfois, elle frôle l'insolence, ce qui lui vaut pas mal de remarques négatives de ses professeurs. Son sens de la répartie et ce caractère inflammable donnent lieu à de jolies engueulades avec Alma. C'est très drôle de les écouter s'engueuler. Et quand Deirdre – qui est très dévouée à sa maîtresse – s'en mêle, ça devient du grand art.
   Je tiens à préciser que Deirdre, Alma et Ludwig sont les seules compagnies de ZI.UA. Ses parents lui ont laissés ces trois-là pour qu'elle ait un semblant de famille, sur Terre. Une famille composée d'un logiciel qui se comporte comme sa mère, une humanoïde qui la suit dans toutes ses frasques, et un vaisseau qui n'obéit qu'à sa maîtresse de façon mécanique, sans poser de questions ni tergiverser. Ce mode de vie induit, fatalement, un caractère associable. Elle a toute la compagnie qu'il lui faut, avec ces trois-là, 'fin c'est ce qu'elle estime. Prouvez-lui donc que l'humain est intéressant. Parce que, jusque là, même d'un point de vue sexuel, elle n'a eu affaire qu'à des humanoïdes, robots et autres. ZI.UA est très liée à la technologie, qu'elle connaît, qu'elle maîtrise et qu'elle adore. Ce qui la coupe, oui, des réalités organiques, et plus particulièrement touche qui touche à l'humain.

   A côté de ça, la jeune fille est un puits de science. C'est une très bonne élève, qui a appris énormément de choses dans l'espace, mais qui ne connaît rien – mais alors quand je dis rien, c'est rien – à la Terre. Juste des rumeurs, des légendes, et deux-trois détails techniques.

        Pour résumer, je dirais qu'elle a un caractère assez rude. Visualisez un requin, un loup, 'fin ces créatures autonomes et solitaires, et vous aurez ZI.UA. Avec le caractère foireux en plus.


S A   P E T I T E   F A M I L L E
(qu'il me faut vous présenter maintenant)

ALMA est un logiciel qui s'implante dans tout ce qui est électronique ou électrique. ZI.UA dit d'elle que c'est une teigne, une emmerdeuse de première, mais elle est quand même bien contente quand elle met en marche, toute seule, dès le matin, la cafetière. C'est juste un peu chiant quand elle s'insinue dans son portable ou son MP3 et se met à lui faire la morale.

DEIRDRE est une humanoïde, un robot chargé par ses parents de veiller sur elle. En vérité, Deirdre suit aveuglément ZI.UA, et quand on a dans son camp un robot armé, ça aide beaucoup. C'est bien la seule chose qu'Alma ne peut pas contrôler, avec Ludwig.

LUDWIG est le vaisseau de ZI.UA (sur l'image, il paraît titanesque, mais en vrai, il n'est pas aussi monstrueux. A l'intérieur, elle a 9m² d'espace, situé dans la bull, ça vous fera une idée). Il est aux ordres de sa maîtresse, puisqu'il reconnaît sa voix et qu'il y répond.

Ces trois merveilles technologiques ont plus ou moins ce qu'on peut appeler une "conscience". C'est à dire que, parfois, ils parlent entre eux. 'fin, ils s'engueulent surtout.





H I S T O I R E



1994. En orbite autour de la Terre, le vaisseau IP-2241 gravite, tranquille, OKLM. A son bord, toute une équipe de scientifiques ont fait le choix de quitter leur planète natale. Les étoiles, les satellites, les planètes rondes et folles, c'est mieux qu'une terre qu'ils connaissent tous déjà. Ils aspirent tous à découvrir l'univers et tout ce qu'il contient. Certains étudient les animaux depuis longtemps déjà, d'autres connaissent tous les minéraux ou végétaux terrestres, tandis qu'une petite poignée est fraîchement diplômée et avide de découvertes fabuleuses. Parmi toute cette troupe qui vient de décoller se trouvent Léa et Bryan. Elle, c'est une scientifique française d'une trentaine d'années qui a sauté sur l'occasion pour quitter toutes les merdes qu'elle a emmagasiné là-bas, sur Terre. Lui, il a sensiblement le même âge, et étudie le cosmos depuis qu'il a appris à lever la tête et regarder le ciel. Ils se sont rencontrés en rave, sous un pont parisien, enivrés par la musique électronique, la techno et son rythme qui colle au corps. Une nuit grandiose, où ils ont appris à danser plus vite que leurs ombres et à courir plus vite que les flics. Depuis cette nuit, ils sont ensemble, et ne se lâchent plus. Ils passent leurs soirées à écouter de la musique et à rêver de la galaxie, grande, immense. Ce voyage est une aubaine. Ah, et elle est enceinte. 'fin, ça, ils ne le savent pas encore. Il l'apprennent … un mois après leur départ.
   Enfermés dans leur cabine, aucun des deux ne panique. La mission est lancée, et pas question pour eux de faire demi-tour. Leur enfant sera élevé là, dans ce vaisseau. Tant pis s'ils galèrent, si l'éducation qu'ils réservent à leur progéniture n'a rien d'habituel. Ils sont dans l'espace, et ils y resteront. Et l'enfant qui dort dans ce corps, ils en feront quelqu'un de bien, malgré tout ce qu'on dira.
   Bon, ils se font un peu engueuler parce qu'une môme lâché dans l'espace, c'est moyen-moyen niveau hygiène et sécurité, mais il n'y a pas cent solutions : ils doivent continuer. Une gamine de vingt piges accro aux étoiles sera sa marraine, et un vieux plongeur que le monde sous-marin fascinera éternellement sera son parrain, histoire de lui offrir une famille de substitution. Elle vivra dans la cabine de ses parents jusqu'à ce que soit trop insupportable pour elle et pour eux, et sera la mascotte du vaisseau. Elle sera humaine, terrienne, plus ou moins française.
   Au bout de neuf mois, ZI.UA naît. Un nom curieux, qui n'a rien de très terrestre, me direz-vous. Bah oui. Oui, c'est vrai. Mais c'est pas moi qui ait choisi de nommer une gamine comme une planète découverte le jour de sa naissance.


2000. C'est à six ans que ZI.UA voit, pour la première fois, une créature extra-terrestre (voir ci-dessous). Sa mère la porte dans ses bras quand elle la fait entrer dans le vaste laboratoire où sont emmagasinées de multiples créatures récoltées ici et là, le temps de quelques expériences, avant d'être relâchées sur leurs planètes. ZI.UA est une enfant assez agitée, et ses parents s'arrangent pour la garder près d'eux, dans ces moments-là. Pas question qu'elle réagisse comme une hystérique et se mette à briser des bocaux, des échantillons, ce genre de trucs qu'il ne vaut mieux éviter d’abîmer. Dans les bras de sa mère, elle s'approche de l'immense tube dans lequel se trouve cette créature. Elle pose ses toutes petites mains sur le verre, les yeux rivés sur cette chose sur laquelle elle ne peut pas mettre de nom. « C'est un Acnéon » lui dit sa mère tendrement, alors que ZI.UA ne quitte pas des yeux cette créature qui flotte dans sa cage de verre. Elle la trouve immédiatement belle, d'une attractivité étrange. Elle ne ressent aucune répulsion vis-à-vis de cet Acnéon. La façon qu'il a de se mouvoir dans les airs, de respirer, de la regarder, la marque à jamais. Il y a donc autre chose que des humains perchés sur leurs deux jambes. Il y a cet être inconnu, et elle veut tout savoir de lui.
   Ce jour-là, elle décide de marcher sur les traces de ses parents. Le cosmos est son monde, elle en fait partie. Elle était née au milieu des étoiles, entre des planètes, des univers insoupçonnables. Cet extra-terrestre, comme tous ceux qu'elle croisera au fur et à mesure de sa vie, ZI.UA l’intègre à sa famille. Une famille immense et composite, une famille incroyable que personne d'autre n'a, à part elle. Cette galaxie qu'elle parcoure chaque jour sera son monde à elle, et pour toujours. Elle se jure de ne vivre qu'ici, dans le ciel au-dessus du ciel, un monde gigantesque. Elle n'a pas besoin de contes de fées, et se fout des princesses et de leurs sommeils éternels, de leurs vœux ridicules, de leur naïveté suintante. Son imaginaire se nourrira de toutes ces formes de vies inconnues, à découvrir, à retenir.




   2004.

- ZI.UA, ta … ta combinaison, elle est fermée ? Elle est bien fermée ? Candice, regarde, s'il te plaît.

   Candice, la marraine de cette charmante gamine excitée à l'idée de sortir du vaisseau après dix ans à y traîner les pieds, remonte la fermeture de la combinaison de la petite jusqu'à son menton. Elle ferme la sangle autour de sa taille, les petits boutons qu'elle a aux poignets et aux chevilles. Une bulle de verre est posée sur ses épaules, et sa tête se retrouve dans un bocal alimenté en oxygène par une bouteille, calée dans son dos. Elle est prête. Elle trépigne d'impatience. Son père la prend sur ses épaules, et elle rit très, très fort, sous le regard à moitié inquiet de sa génitrice.

- C'est bon, la p'tite est prête !

   Candice, enthousiaste, l'installe dans le petit vaisseau qui s'apprête à l'emmener sur une planète découverte depuis une poignée de jours. Inhabitée, elle est sans dangers pour la môme.

- Bon, alors, ça va secouer, pour le décollage, mais rien de grave. Tu vas voir, ZI.UA, tu vas voir de très belles choses. Tu ne les oublieras jamais.

   Le ton de Candice est un peu solennel, mais très rassurant. Son père s'installe aux commandes, et sa mère, à côté d'elle. Ils y vont à trois, en famille. Léa serre la main de sa fille au décollage, parce que ZI.UA commence à grimacer. Leur vaisseau s'arrache au vaisseau-mère. Elle le voit s'éloigner dès qu'elle tourne un peu la tête. Il ne forme plus qu'une tache blanche, tandis que la planète, face à eux, enfle petit à petit. Elle commence à discerner les détails de ce qui n'était qu'un tas de couleurs informes. Elle a dix ans, mais n'oubliera jamais la sensation qui s'est imprimée dans tout son corps au moment où ce globe se rapprochait d'eux et qu'elle pouvait compter les lacs, les montagnes, les plaines, les mers. C'est beau. C'est foutrement beau. Entrer dans l'atmosphère de cette planète lui arrache un rire nerveux.


   Le vaisseau se pose dans un spasme, et la capsule de verre qui les englobait se soulève. Sa mère la porte, la pose. Ses petits pieds foulent une poussière verte, qui se soulèvent en petits nuages.

- Ne cours pas trop vite, ou on te met ta laisse, lui souffle son père.

   Ils ont dû lui inventer une laisse pour éviter qu'elle ne mette un bordel monstre dans le vaisseau, c'est véridique. Même s'ils trouvaient ça rabaissant, au début, ça s'est avéré nécessaire le jour où elle a voulu boire dans les tubes à essais qui traînaient au labo. Aucune remontrance n'impressionne ce petit bout de vie.
   Elle court quand même, mais reviens vite vers ses géniteurs, histoire de monter sur leurs épaules. C'est une gosse, hein. Et puis, de haut, elle admire mieux les roches millénaires et les plantes tentaculaires. ZI.UA découvre une foule de couleurs qu'elle ne connaissait même pas, et qu'elle ne reverra quasiment plus.

   C'est donc ça, l'univers. Voilà ce qui résonne dans sa tête tandis que ses parents parlent de choses et d'autres. Elle comprend à peu près leur jargon, mais l'émerveillement ne lui donne pas envie de s'attarder sur les termes techniques qu'ils emploient. Elle voit un ciel, elle touche une terre, et c'est la première fois que ça lui arrive pour de vrai. Elle descend des épaules de sa mère une fois arrivée face à un paysage rocheux, dans lequel elle vagabonde pendant une heure, avant de s'endormir dans les bras de son père. Elle se réveillera dans vaisseau, pleurera un peu, avant de répéter en boucle qu'elle veut y retourner.


2012. La valise de l'adolescente se referme dans « clac ! » tranchant. Elle compte dans sa tête tout ce qu'elle a pris, fouille ses poches et son sac à dos. C'est bon. Ça fait au moins quinze fois qu'elle compte et recompte ses affaires. Son MP3 vissé sur les oreilles, elle danse un peu, avant de sortir la tête de l'encadrement de la porte. Mh, c'est bien ce qu'elle pensait, ses parents l'attendent. Depuis six ans, elle a sa chambre, aménagée dans un ancien laboratoire, en face des cuisines. Le manque de place fait qu'elle n'a pas pu s'installer à l'étage où sont toutes les chambres. Et c'est tant mieux. A ses parents qui écarquillent les yeux pour exprimer leur impatience, elle répond d'un sourire gêné, avant de fermer la porte à clé et de charger sa valise à l'arrière d'un vaisseau gros comme un bus.

   C'est bon, c'est parti, ils décollent, et elle jubile.


   Comme tous les ans, l'équipage s'offre des vacances sur une planète. Deux semaines, pour fêter un Noël qu'ils ne connaissent que sur leur calendrier. La planète d'Ex-Nybos les accueille pour la seconde fois. Un endroit que ZI.UA trouve « putain de sublime », et où elle suit ses parents dans des clubs où elle ne comprend pas toujours la musique.

C'est une planète essentiellement marine. Son parrain l'emmène plonger, le soir, et elle fait des courses de vaisseaux qu'elle gagne presqu'à chaque fois.
   C'est juste avant de quitter leur gîte pour une énième course que ses parents l'arrêtent. Sa mère a ce sourire qu'elle aime beaucoup, celui qui dit « Tu vas adorer », et son père cache quelque chose derrière son dos.

- ZI.UA, tu sais, chez nous, en France, sur Terre …
- … C'est Noël. Les parents utilisent l'excuse d'un p'tit vieux pour offrir des cadeaux à leurs gosses.
- Nous, on a pas envie que, tu vois, tu crois que ce soit un petit vieux qui t'ait offert ça.
- Non, non, on veut que tu saches que c'est nous. Et que tu t'en souviennes à chaque fois que tu l'utiliseras.
- C'est quoi ? C'est quoi ? Dites-moi.

C'est pour toi.

   Et son père lui jette des clefs dans les mains. Elles tintent joliment.

- Va sur le balcon, idiote, chuchote sa mère, ne reste pas plantée là.
- Oh, si c'est ce que je crois que c'est …

   Elle se précipite sur le balcon – qui donne vue sur toute la ville – et s'agrippe à la rambarde. ZI.UA n'en croit pas ses yeux. Il est là. Le vaisseau dont elle a toujours rêvé. Il est beau, il brille putain, il flotte dans les airs, il n'attend plus qu'elle (voir le vaisseau doré et orange, ci-dessous).

 
- Oh putain de bordel de …
- Il s'appelle Ludwig.
- Il fonctionne par commande vocale et, parce qu'on sait que tu adores ça, grâce à plein de petits boutons, des manettes, un volant, tout ça.
- Il ne répondra qu'à toi, et toi seule.
- Sauf si tu lui donnes l'ordre d'obéir à quelqu'un d'autre, bien entendu.
- On est sûr qu'ensemble, vous gagnerez toutes les courses.


   Ce jour-là, la petite ZI.UA, alors âgée de 18 ans, fut la jeune fille la plus comblée de la galaxie.




2013.« J'sais pas bien ce que je fous là. » inscrit-elle, le jour de la rentrée à l'Académie, sur ce morceau de papier blanc où elle devait inscrire passé, présent et futur.

         Ses parents l'avaient laissée là. Dans une école, une structure qu'elle ne connaissait même pas, dont elle n'admirait pas vraiment le principe. Ils lui avaient dit qu'ils devaient repartir pour une mission, mais que, cette fois, elle ne serait pas de la partie. Non, non, pas de larmes, pas de crise. Il lui fallait un enseignement, il fallait qu'elle vole de ses propres ailes, et eux aussi. Elle ne pouvait pas se permettre de jouer l'autodidacte dans un monde aussi strict que celui du cosmos. Elle avait besoin de vrais cours, de vrais professeurs, de vrais diplômes. Fini les voyages et les découvertes. Finie, la chambre avec vue sur la galaxie. Finie, cette liberté qu'elle aimait tant, et cette sensation de n'être attachée à rien, électron libre enthousiaste et un peu fou. Désormais, elle allait avoir un appartement, pas loin de l'Académie - structure où elle allait étudier - et devoir vivre au même endroit pendant près de cinq ans. Elle ne verrait plus ses parents, ni toute l'équipe qui les accompagnait. Elle ne verrait plus la galaxie, mis à part via des photographies et des petits voyages de classe timides.

        Bah putain, imaginez sa joie.

         Comme compagnie, ils lui laissèrent Ludwig, Deirdre et Alma (présentés plus haut), avant de repartir, pfioooou, là-haut dans l'espace. Et, même si son appartement était au douzième étage d'un putain d'immeuble, avec toute une face en baie vitrée, elle tirait la gueule. Désormais, elle était une étudiante, coincée sur une planète dont elle ne connaissait rien. Elle se sentit immédiatement prisonnière, et en colère.


        Elle était déçue et enragée. Et elle l'est toujours.





A U T R E S


... Ouais, ouais, je suis de retour avec mon dernier petit bébé (elle est belle, hein ?). Ça me fait, quoi, maintenant, 50 personnages ? Bref, tu m'avais manqué, LGJ !

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