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Sujets - Les Soeurs Yume

Pages: [1]
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Les alentours de la ville / Si Keiko savait où je suis ... [PV]
« le: mardi 29 avril 2014, 12:25:16 »


Quatre heures du matin. La boîte de nuit - Le Records, un club qui essayait de se faire une bonne place dans la ville de Seikusu - vivait son heure de gloire. Un petit DJ japonais, revenu d'un voyage en Europe, jouait les quelques sons qu'il avait entendu là-bas. On disait qu'il était allé en Allemagne, eldorado des amoureux de la musique électronique. Noriko le regardait, envieuse. Il avait un t-shirt "Berlin" qu'elle rêvait de lui arracher. Elle n'avait jamais quitté le Japon, contrairement à Keiko, et ça la faisait vraiment chier. Avec toute la thune qu'elle se faisait grâce au Yume, elle pouvait se permettre une escapade. Berlin, Paris, Moscou, toutes ces capitales la faisait rêver. Et puis, exporter sa marchandise, ça pouvait faire gonfler son compte en banque. Elle nota l'idée dans un des nombreux creux de sa tête, commanda un verre. C'était son sixième. Elle couplait la vodka à la coke. Ces deux substances avait cette froideur qu'elle aimait beaucoup, elle les associait souvent. Tant pis si son palpitant s'agitait dans sa cage thoracique. Par réflexe, elle se frotta discrètement le nez, avant de boire son verre cul-sec. Le liquide glacé inonda son palais, la faisant sursauter. D'une pichenette, la nippone renversa le verre sur le bar.

" you you you you you you we we we us us us" récitait la petite voix, alors elle le récita aussi, s'avançant sur la piste. Toute vêtue de noir, perchée sur ses talons habituels qui, contrairement à ceux de Keiko, ne coûtaient pas un mois de salaire à un japonais lambda, les cheveux bouclés avec soin,  Noriko leva les mains. Elle n'avait jamais touché aucun plafond, elle était bien trop petite pour ça, mais l'ivresse lui permit de s'en foutre. Ses mains blanches poussèrent les corps, autour d'elle. Elle ne voulait pas qu'on l'approche, pas encore. Noriko avait toujours des phases, des étapes, dans ses défonces. Quand elle était au summum - comme maintenant - il fallait la laisser tranquille. Les premières vagues étaient bien trop bonnes pour qu'elle les gâche en se concentrant sur autre chose. C'est seulement une fois l'accalmie revenue, une fois habituée à ce nouvel état, qu'elle laissait les gens entrer en contact avec elle. A chaque mouvement, la jeune femme poussait quelqu'un. Ce mec, accompagné de ses amis, qui la mangeait des yeux. Cette gamine qui ne tenait pas sur ses talons. Ce vieux mec bourré dont l'équilibre semblait plutôt instable. Elle voulait sa place.

Et elle dansa. Le temps s'était évaporé. Noriko mit un long moment à reprendre ses esprits. Depuis combien de temps dansait-elle ? Ses yeux dévisagèrent les quelques êtres vivants qui papillonnaient autour d'elle avec plus ou moins de grâce.

Si Keiko savait où je suis ... Je l'entends déjà râler, songea t'elle. Keiko râle beaucoup. D'un pas léger, elle alla jusqu'au bar. Vodka. Oui, encore une. Non, je tiens bien l'alcool, je vous assure. Bon, ne me faites pas chier, servez-moi ma vodka. Noriko était une habituée des alcools forts. C'était presque son eau à elle. Quand elle était plus jeune, c'était elle qui inventait des jeux d'alcool et faisait boire tout le monde. La jeune femme avait toujours eu une descente légendaire. Appuyée sur le bar, elle commença à en dévisager plusieurs. Hommes, femmes. Elle entrait dans la seconde phase de son ivresse, celle où elle était en chasse, où son regard détaillait tous les corps. Et elle ne trouvait personne à son goût. Certes, ce club n'était pas un de ces grands clubs très classieux, mais elle aurait aimé ... s'amuser un peu. Il n'y avait que des minettes et des adolescents sous acides.

- Mh, non, personne, prononça t'elle à voix haute.

Alors elle ferma les yeux, et retourna danser, légère comme la plus petite des plumes.

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Le coin du chalant / Yume Sisters
« le: mardi 29 avril 2014, 00:01:03 »
Jouons un peu, voulez vous ? Je vais répartir ça bien, y'en aura pour tout le monde. Pour ceux qui veulent Keiko, pour ceux qui préfèrent Noriko, pour les gourmands (et fous) qui souhaiteraient les deux ... Enjoy !




Keiko

o Vous êtes scientifique, chimiste, étudiant ... peu importe, mais vous traînez dans le laboratoire. Et vous tombez sur Keiko. Alors, soit elle prépare gentiment sa thèse, et la conversation sera banale, soit elle prépare du speed liquide ou du LSD, ce qui corse les choses.

o Etudiant, vous assistez à un cours de Keiko (un cours qu'elle donne pour dépanner un collègue). Cette femme très belle et digne vous plaît. Le soir même, vous la croisez dans une réception. Si vous avez décidé de la mettre dans votre lit, laissez-moi vous dire que ce sera un défi très difficile à relever ... mais qui en vaut la peine.

o Vernissage. Keiko est là, fière, belle, noble, un peu éméchée. Ce qui promet d'être amusant.



Noriko

o Vous vous rendez dans le salon où Noriko travaille, dans le but de vous faire une petite beauté / Vous la faites venir chez vous, toujours dans le même but. Cependant, attention, Noriko, elle aime beaucoup jouer.

o Vous avez besoin eu vent du Yume, et vous savez que cette jolie nippone en vend. Pour vous fournir, vous venez dans son appartement, en ville. La consommation de drogues ayant des conséquences assez spectaculaires, attendez-vous à ne pas rentrer tout de suite chez vous.

o Boîte de nuit, vers quatre heures du matin. Une brune un peu ivre et folle danse n'importe comment, et elle n'a aucune envie de rentrer seule. Serez-vous celui (ou celle) qui osera lui proposer un after ?



Noriko & Keiko

o Noriko organise une fête, sans raison, dans la vaste demeure qu'elles occupent. Une fête très animée, où il n'y a absolument aucune limite, où tout est permis, où tout coule à flot. A vous de vous amusez avec l'une, avec l'autre, avec les deux en même temps, selon votre choix.

o Vous êtes riche, vous avez besoin de Yume, alors vous vous adressez aux soeurs Yume. Logique. Mais attention, passer de l'une à l'autre sera impressionnant.

o Vous retrouvez les soeurs Yume dans leur élément naturel : soit à une soirée très huppée, ou en train de traîner avec des Yakuzas. Dans tous les cas, elles sont là pour vendre leur came. Et vous les recroisez, peu après, dans la rue, se baladant comme si de rien n'était. Voilà qui nécessite une enquête, non ?

o Vous êtes un concurrent qui a très envie de savoir ce qu'il y a dans cette nouvelle drogue à la mode, et vous essayez de les soudoyer/séduire/menacer. Ce qui déclenchera une jolie petite guerre où tous les coups seront permis.






Il y a des milliards d'autres possibilités, n'hésitez pas. Ces trames-là sont vraiment bateau, je peux aussi en faire des sur-mesure. See u soon !

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Prélude / Les Soeurs Yume [Validora !]
« le: dimanche 27 avril 2014, 22:49:14 »
"yume est un mot Japonais signifiant : rêve.
yume no est un mot Japonais signifiant : de rêve, onirique.
yume wo miru est un mot Japonais signifiant : rêver.
yume wo mochitsuzukeru est un mot Japonais signifiant : conserver ses illusions.
jinsei wo yume ni nazoraeru est un mot Japonais signifiant : comparer la vie à un songe."



Les Soeurs Yume



Qui ne sont pas vraiment sœurs, qui ne s’appellent pas vraiment Yume. Oui, Yume, c'est le nom donné à la petite drogue qu'elles concoctent avec tant d'amour. Vous connaissez ce principe, non ? Le LSD s'appelle Lucie, la MDMA se nomme Molly, la cocaïne, Cécile, quant au cannabis, c'est Marie. Et elles, elles ont leur Yume. Une drogue que l'on s'arrache, des bas-fonds de Terra jusqu'aux quartiers huppés de Seikusu. Yume, la nouvelle drogue à la mode, celle qui s'avale, se sniffe, se fume et qui vous envoie au pays des rêves. D'où son nom. Les nouvelles photos qui s'affichent sur Tumblr ne sont plus titrées « me on molly », mais « me & yume ». On y voit des pupilles enflées, de larges sourires, des corps qui ondulent gracieusement et des regards qui fixent le rien. Tout est bon, dans Yume.

Mais laissez-moi vous les présenter une par une.



KEIKO


Nom : Chisa

Prénom : Keiko

Sexe : Féminin

Nationalité : Japonaise

Âge : 26 ans

Diplôme(s) : Bac+5, dans le domaine de la chimie. Elle est actuellement encore étudiante, et prépare son doctorat.

Orientation sexuelle : Bisexuelle





Keiko est relativement grande, pour une japonaise. Elle est souvent perchée des chaussures à talons qui donneraient le vertige à toute personne normalement constituée, je vous l'accorde. Mais elle n'en reste pas moins impressionnante. Longue chevelure noire, lisse, qu'elle garde toujours sagement accrochés en un chignon soigné. Poitrine bien dessinée, qu'elle cache rarement. Keiko connaît ses atouts, croyez-moi. Même si elle n'est pas du genre à vouloir séduire – elle laisse volontiers ce travail là à Noriko – la jolie nippone a des arguments qu'il est difficile de contredire. C'est une femme très élégante, aussi. Au point qu'à l'université, on la confonde avec les professeurs. Elle prête une grande attention à l'image qu'elle peut renvoyer, d'où ses tenues léchées, soignées. Des vêtements imaginés, pour la plupart, par de grands couturiers. Vous ne la verrez jamais traîner dans les boutiques lambda, où toute la population se presse. Non, non. Keiko, c'est Gucci, c'est Chanel, c'est Prada. Sa garde robe vaut une fortune, et fait rêver. Même Noriko l'envie, sans pour autant oser lui piquer quelques vêtements. Ce serait là une terrible erreur. Keiko est du genre pointilleuse. Ça se devine très vite, dés le premier regard. On le voit, qu'elle est patiente, pondérée, calme, qu'elle a le souci du détail. On sent que ce n'est pas une femme innocente, prude, idiote, qui se laissera faire. Il émane d'elle quelque chose qui vous écrase, qui vous fait baisser les yeux. Une aura, presque royale. Ses traits fins sont parfaitement dessinés, et renvoient l'image d'une femme froide, calculatrice. Ce qu'elle est. Keiko est tatouée, aussi, tiens. Un serpent, qui se dessine de son bras jusqu'en dessous de sa clavicule gauche.

On dit souvent que Keiko est la tête, et que Noriko est le corps. Ce n'est pas un mensonge. Même si Keiko est une femme belle et soignée, elle n'est pas du genre à s'exhiber, draguer, allumer. Non, non, loin de là. C'est une personnalité très calme, posée. Elle aime le théâtre, l'opéra, quand Noriko préfère danser toute la nuit dans des boîtes et des bars. Vous saisissez ? Chimiste, Keiko passe ses journées dans les laboratoires. On peut compter sur elle pour trouver et concocter toutes sortes de choses. Des drogues, la plupart du temps. Sa mémoire est infaillible, au moins autant que son talent pour concocter des substances plus ou moins licites. Elle ne fait jamais d'erreur. Keiko veut être la perfection, et elle y arrive plutôt bien. Enfin, si, pour vous, la perfection est froide, distante, hautaine, oui. Parce que forcément, elle estime qu'elle vaut mieux que tout le monde. Elle fréquente souvent la belle et haute société ainsi que les meilleurs scientifiques de la ville, ce qui fait d'elle une de ces personnes qui impressionne. Dans ce duo, Keiko, ce n'est pas la gentille, oh non. Elle calcule tout. Déformation professionnelle, sans doute. Toujours est-il que, pour que vous l'intéressiez, il y a du travail. Si elle ne vous juge pas utile, elle n'hésitera pas à vous faire disparaître de son champ de vision.






NORIKO


Nom : Hiromi

Prénom : Noriko

Sexe : Féminin

Nationalité : Japonaise

Âge : 22 ans

Diplôme(s) : CAP Esthéticienne. Elle travaille actuellement dans un centre réputé de Seikusu, celui-là même où certaines célébrités se rendent.

Orientation sexuelle : Bisexuelle



Noriko est une belle jeune femme. Dans ce duo, elle est celle qui a la beauté d'une actrice à la mode, avec une moue adorable et des formes, des formes … Cheveux lâchés, toujours, avec des boucles délicates qui retombent sur ses épaules, visage maquillé avec précaution, elle s'efforce d'être une petite pin-up japonaise, souriante, chaleureuse. Si Keiko renvoie l'image de la femme que personne ne pourra jamais avoir, Noriko, c'est plutôt celle qui veut avoir tout le monde. Nettement plus petite, plus aguicheuse dans sa façon d'être, plus naturelle, elle est un alter-ego parfait pour son amie.  Quand, pendant leurs jours de repos, Keiko reste toujours présentable, Noriko est celle qui n'hésite pas à se balader en jogging rose ou en pyjama effrayant. Cette 'classe' qu'elle doit avoir, c'est un rôle, à ses yeux, rien de très tangible, alors que Keiko prend ça très au sérieux. Il se dégage d'elle quelque chose de très malicieux, la plupart du temps. Elle sourit facilement, rit avec enthousiasme, danse avec une légèreté et , souvent après quelques verres, une indécence touchante. Elle est maligne, n'a pas froid aux yeux et s'embarrasse rarement de la bonne conduite (ce qui la différencie de Keiko, plus retenue). Beaucoup disent qu'elle est restée bloquée à ses 18 ans, à cet âge insouciant où l'on se fout d'à peu prés tout tant qu'on rit au moins dix fois par jour.

Ce n'est pas tout à fait vrai. Noriko est liée à Keiko, ne l'oublions pas. Keiko, qui lui a appris l'art de la manipulation. Alors, si Noriko est si fraîche et sympathique, ce n'est pas parce qu'elle est innocente. Esthéticienne, elle se doit d'être sociable et aimable, un jeu qu'elle joue très bien. Noriko est celle qui appâte, Keiko, celle qui mord. Voilà comment ça se passe, chez elles. Seulement, précisons-le : Noriko est bien plus facile à vivre que Keiko. Il est aussi beaucoup plus simple de l'émouvoir, de la toucher. Cette douce folie – la jeunesse - qui l'habite la rend, finalement, aussi touchante que vulnérable. Il n'est pas rare que Keiko la reprenne, la 'dompte'.

Noriko s'habille où bon lui semble, fréquente tous les milieux. Son travail lui permet de fréquenter toutes les têtes de la ville, des célébrités, des héritiers, des politiciens, des yakuzas … Tout. Elle n'est pas exigeante comme Keiko – qui ne fréquente que la crème de la crème – et c'est cette facilité à nouer des liens avec énormément de gens qui lui fait gagner des points. Pour résumer, Noriko cherche les clients pour la drogue concoctée par Keiko. C'est aussi simple que ça. Elle est un peu l'atout charme, qui ne rechigne pas à user de ses atouts pour arriver à ses fins.









H I S T O I R E


Elles se sont rencontrées tout connement, il y a un an et demi.

Keiko intégrait une université prestigieuse, après un parcours scolaire sans fautes. Issue d'une famille très aisée et très à cheval sur la bonne conduite, elle n'avait jamais eu droit à l'erreur. Son éducation lui avait fait apprendre six instruments, la danse classique, l'équitation, le chant et plusieurs langues différentes, dont le français, jugé élégant par ses parents. Fille unique, elle avait toujours eu tout ce qu'elle voulait. Elle excellait en tout. Ce ne fut pas difficile pour elle d'obtenir une bourse pour son doctorat, et de quitter la maison familiale pour venir vivre à Seikusu, sereine.

Noriko, quant à elle, venait d'avoir son diplôme. Pistonnée par une de ses enseignantes, elle allait entrer dans un salon très haut de gamme. Elle avait toujours été une bonne élève, mais préférait faire quelque chose de ses mains de pas très éprouvant, histoire de financer ses nuits de folie. La jeune femme avait quitté ses parents et son frère pour venir profiter de sa liberté à Seikusu. Tout le monde la qualifiait d'aimable, d'adorable, de touchante. C'est sur ses critères qu'on l'avait recruté.

Elles se sont rencontrées tout connement, il y a un an.

Keiko venait acheter sa coke, et Noriko de quoi fumer. Toutes les deux avaient le même dealer. Le même dealer, qui les fit patienter dans le hall d'une petite villa, sur la côte, le temps d'aller chercher ce qu'elle voulait. Keiko portait un tailleur Yves Saint-Laurent noir, une paire de Louboutins et des lunettes de soleil Dior. Noriko avait enfilé un jogging gris et une paire de baskets, histoire de se faire passer pour une joggeuse si elle venait à croiser des flics curieux. Longuement, sans parler, elles s'étaient dévisagées.

- Tu viens acheter quoi, toi ? avait demandé Noriko.
- C'est très mal-élevé de tutoyer les inconnus, lui avait répondu Keiko, froide.

Noriko avait remballé son sourire.

- Que venez-nous acheter ?
- De la cocaïne. Et je suppose que vous …
- De l'herbe. C'est nettement mieux.
- Je ne crois pas.
- Mh, si.
- Non.
- Si.

S'était ensuivi un débat sur les bienfaits des drogues, avec un peu plus d'arguments, cette fois. Une heure après, elles en parlaient encore, assise à la terrasse d'un café huppé. Deux grandes philosophes de la drogue qui parlent, encore, encore, pendant des heures, qui rient et qui proclament des discours. Le lendemain, elles s'étaient retrouvées, comparant ce qu'elles avaient, planifiant des soirées où elles perdraient la tête. Keiko ne connaissait finalement pas grand-monde qui aimait autant la drogue que Noriko. Noriko, qui s'était fait la même réflexion. Elles s'étaient bien trouvées. Elles furent amies un très long moment, Keiko faisant entrer Noriko dans les laboratoires et Noriko offrant des soins impeccables à Keiko.

Un jour, cependant, une idée naquit dans leurs esprits : inventer une drogue.

Ce ne fut qu'une envie passagère, sujet à de nombreuses plaisanteries. C'est Keiko qui donna un corps à cette idée, proposant à Noriko de fonder une substance. La leur. Un truc qu'elles ne prendraient qu'ensemble. Une sorte de langage secret new age, pour enfants ayant bien grandis.

Je ne vais pas m'étaler sur toute la série de tests qu'elles firent et de tous les débats qui suivirent : plutôt excitante ou psychédélique, qui joue sur les sens ou sur un abrutissement total, qui énerve ou qui apaise, qui rend lucide ou qui coupe de toute réalité ? On les retrouva à nager dans la piscine vide de Keiko, à peindre en noir les vitres de l'appartement de Noriko, à vouloir capturer l'écume et la conserver longtemps, à allumer des feux partout sur la plage, à … La liste est très longue.

Mais toujours est-il que la Yume naquit dans le ventre d'une éprouvette, une nuit, entre les doigts de Keiko et devant les yeux de Noriko.

« Yume », parce qu'elles s'amusaient à faire croire aux gens qu'elles étaient sœurs, la plupart du temps. Les sœurs Yume, enchantées. Un jeu qui leur plaisait beaucoup. Toutes les deux éloignées de leurs familles respectives, elles tissaient ensemble une sorte de cocon protecteur.

La Yume fut d'abord consommée prudemment. Personne d'autre qu'elles n'y touchait. Puis l'une en prêta à quelqu'un, l'autre le conseilla à quelqu'un … C'est le soir où, joueuse, Noriko en glissa dans le verre d'un homme, sans lui dire, que tout dérapa. Cet homme était un yakuza. Il aurait très bien pu ne pas apprécier qu'une petite conne cherche à le droguer, mais la drogue en question lui plut tellement qu'il lui fit de nombreuses éloges. C'était le début de tout. De bouche à oreille, la Yume se fit connaître, petit à petit. Dans le cercle des yakuzas, elle circula vite. Keiko fit en sorte que quelques jeunes héritiers s'entichent de leur création, histoire de nouer d'autres contacts. Des élèves du lycée, audacieux, voulurent s'en procurer. Leurs parents aussi. Puis, quand une célébrité un peu cramée venait à Seikusu, elle était bien vite contactée par une des deux nippones. Tout se fit incroyablement vite.

A l'heure actuelle, les sœurs Yume – puisqu'on les surnomme ainsi – sont célèbres à leur façon. Elles fréquentent assidûment les yakuzas, au moins autant que la haute société. Leur rythme de vie a bien changé. Keiko s'est payée une baraque dantesque, où elle vit avec Noriko, qui a conservé par nostalgie son appartement en ville. Elles sortent presque tous les soirs. Keiko continue son doctorat, studieuse, tandis que Noriko se fait connaître dans son salon comme étant aimable et appliquée. On les voit à chaque vernissage, à chaque 'première', dans les meilleurs clubs et les soirées les plus chics.  Petit à petit, o s'est mis à les respecter, à baisser les yeux quand on les croise.Toutes les portes leur sont ouvertes. Elles sont à tous les étages, et font connaître leur Yume à qui le souhaite.




Doublette.


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