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Sujets - Errance et glorieuses aventures, sous le signe du Pissenlit

Pages: [1]
1
L'Enfer / C'est déjà l'épilogue ? [Mjoll]
« le: samedi 12 avril 2014, 22:55:19 »
Un hurlement de terreur absolu, quelque part part entre le gémissement d'un torturé et le beuglement d'un guerrier qui joue sa vie sur une passe d'arme sauvage, retentit dans ce décors terre de Sienne. Il est apparu tellement soudainement, il fut tellement bref, que vous pourriez penser que vos oreilles vous ont joué un tour ; peut être qu'il ne s'agit que du vent, qui rugit  en serpentant dans les reliefs surnaturels et sans vie de cette planète.

Une chaîne de rochers effilés, que ni les hommes ni la nature ne serait en mesure de façonner, traverse l'interminable plaine désertique, comme une rangée de dents titanesques,  un rempart bâtis par l'entassement de donjons instables et torturés.

Au pieds de ces colosses de pierre noire, dans la chaleur étouffante des enfers, Sir Daundelyon, nu comme au jour de sa naissance, se redresse péniblement. Il cache son sexe avec ses mains, dans un réflexe de pudeur, et pivote sur lui-même. Nulle trace d'une quelconque âme aux alentours ; un vide minéral. De la roche, du sable, un sol dur et sec, tout éclairé par une lumière rougeâtre et terne. Il lève les yeux et ne voit nul ciel, ni même aucun plafond. Un brouillard lourd et ocre semble couver l'endroit D'une main, il frotte la poussière brune qui colle à son bras et son flan. Le mâle envisage son environnement d'un air hébété : De toute évidence, si le désert était une mer, Daundelyon se trouverait à cet instant dans une crique.

Soudain, deux nouveaux cris percent le bruit constant des bourrasques : le chevalier se retourne dans une sursaut, pour apercevoir : Pélaguet, et la jeune femme aux cheveux noirs de jais. Comme si sa vie en dépendant, le noble s'élance jusqu'au pan de falaise le plus proche, et se cache derrière une proéminence de la roche. C'est au tour des deux jeunes gens de jeter des regards surpris autour d'eux, de pousser quelques cris effarouchés, de masquer de leur mieux leurs intimités respectives.

« Oh mon dieu... mais qu'est-ce... j'ai cru...le... le dragon... »

A genoux, recroquevillée sur elle même et les bras masquant partiellement ses seins, la demoiselle semble ne pas pouvoir en raconter plus. L'expression de son visage est proche de la panique.

« Où sommes-nous ?... »
demande le garçon à voix basse, se parlant à lui-même. Malheureusement la réponse, si elle donne le vertige, n'en est pas moins évidente. Il se souvient clairement avoir vu le corps de son maître séparé en deux, il y a un instant. Il se souvient avoir éprouvé la pire douleur de sa vie et senti des parties de son corps qu'il pensait indissociables se séparer sous la pression irrésistible de la mâchoire de la bête. Donc...

L'enfer.

Aucun d'entre eux ne l'exprime, mais ils l'ont tous compris. Le silence s'installe entre eux plusieurs secondes, agrémenté par les sanglots discrets de la brune. L'écuyer commence à se sentir réellement mal à l'aise et, malgré toute l'ampleur dramatique de la situation, finit par n'être plus obnubilé que par une seule chose : la réaction de son corps. Il ne peut s'empêcher de lancer des regards furtifs à la pleureuse au corps si doux, et, malgré lui...

Il se relève brusquement, les mains en coupe sur son sexe à demi turgescent et s'éloigne d'un pas vif pour rejoindre son maître ; ça ne serait pas la première fois qu'il le voit nu. Les choses sont bien plus simple, entre homme. Et puis, il est de son devoir d'ecuyer de se tenir auprès de son chevalier. Il s'approche jusque devant le relief qui abrite le guerrier, laissant ce dernier faire paravent entre eux :

« Sir ! Tout va bien ? »

Aucune réponse.

« Sir ?...
- ...
- Sir répondez moi !
- J'ai glissé,
répond simplement le bretteur avec son zézaiement habituel.
- Je... j'ai vu...
- … désolé... »


Le jeune homme ne répond rien, se contentant de déglutir. Cette défaite lui reste en travers de la gorge. La gloire était à un cheveux. Et au lieu de ça... le blond se laisse tomber, assis, le dos contre la paroi et les jambes repliées sur le torse.

« Qu...qu'est-ce qu'on fait maintenant ?... »


Encore une fois, pas de réponse de la part de Sir Daundelyon. Il faut dire que la question n'était pas très pertinente. C'est l'enfer. On ne fait rien, donc. On attend. Et tout nu, en plus.

2
Prélude / Une épopée qui commence en trébuchant [ Vanéalidé ! ]
« le: vendredi 29 novembre 2013, 19:02:23 »
                                               
Seul, debout face à la tribune d'où le comte de Belleville et sa famille le toisent, William en impose. Dans les gradins, les cerfs sont silencieux : ils regardent l'immense chevalier qui, couvert de la tête aux pieds par son armure massive et usée par les combats, enfonce la pointe de son écu dans le sol meuble de la lice. Il le maintient d'une main, debout devant ses pieds, exposé à la vue de tous. Encore une fois, c'est un blason représentant un pissenlit sous forme duveteuse qui orne le bouclier du vainqueur. Le jeune champion de la famille Daundelyon n'a pas failli à sa réputation. Droit comme un I, il reste immobile une poignée de secondes, avant que sa main gantée de fer ne vienne soulever son heaume et le caler contre son plastron. Son visage apparait, partiellement recouvert de mèches noires collées par la sueur, anguleux et masculin, d'un teint étrangement pâle qui contraste avec la couleur de ses cheveux et de son bouc. Mais le plus étrange dans ce faciès est sans aucun doute le regard : pourquoi est-il si fuyant ? Et pourquoi ces lèvres pincées participent-elles à plaquer une moue embarrassée sur les traits du guerrier ? Le comte se dresse sur son estrade, souriant de toutes ses dents ;

"Eh bien... votre réputation vous avait précédé, mais je craignais qu'on ne m'ait exagéré vos exploits. Vous venez de prouver à tous qu'il n'en est rien ! Le prix est à vous, et le respect de mes sujets est à vous !"


Le bretteur incline la tête, poliment et sans mot dire.

"Et maintenant, comme le veut la tradition en notre fief, mon épouse va accorder un baiser au vainqueur !"


Le museau du chevalier se redresse subitement, et ses yeux parcourent l'assemblée à toute vitesse. Encore un étranger ne connaissant rien aux coutumes locales, que ce jeune Daundelyon... Dans la foule, les paysans plaisantent entre eux. La comtesse, une femme superbe d'une trentaine d'années, la poitrine rehaussée et comprimée par le corset de sa robe aux milles froufrous, se lève au côté de son époux, un sourire intéressé sur les lèvres, et toise le colosse d'acier du regard. Celui-ci brise l'immobilité de sa carapace dans une série de gestes indécis, passant du pied droit au pied gauche, tentant de trouver une position plus stable pour son heaume... la plèbe commence à murmurer.

"Allons, Sir Daudelyon, montez donc nous rejoindre !"

Le visage pâle de notre homme a viré à l'écarlate. Un murmure à peine audible quitte ses lèvres. Le comte fronce les sourcils, secoue la tête.

"Pardon, pourriez vous répéter ?"

Le silence se fait. Tous sont pendus aux lèvres du chevalier Pissenlit. Ce dernier déglutit, ses yeux sautent fébrilement d'un point à un autre. Va-t-il s'évanouir sur place, ou détaler comme un lapin ? Il prend la parole d'une voix si vacillante qu'on pourrait s'attendre à la sentir flancher à tout moment.

"J'espère ne pas vous faire affront, comtesse, mais je me dois de refuser."


Une seconde de calme plat... puis un chuchotement irrévérencieux s'élève de la foule, somme du rire de chacun des malpropres qui pouffent discrètement. Au beau milieu des gradins une vieille pie à la voix stridente se gausse sans vergogne. Wiliam Daundelyon zozote ! La comtesse cache son visage derrière sa main et pleure de rire sur l'épaule de son mari. Celui-ci, gêné, essaie de la calmer alors que son propre visage se déforme dans un rictus hilare. Les soldats brisent leur garde-à-vous pour se tenir les côtes et les écuyers lâchent la bride des chevaux de leurs maitres. Daundelyon zozote, c'est une catastrophe.

Mais ce dernier a déjà disparu : dès les premiers éclats de rire, le champion a tourné les talons et quitté l'endroit, le casque vissé sur la tête et le bouclier au côté.
                                               




Considérations géographiques


Estourbie est une région de Terra relativement vaste, divisée en une cinquantaine de fiefs minuscules. Ceux-ci appartiennent à des nobles d'importance et de richesse diverses. Il fut un temps où cette contrée méritait le titre de pays, où un roi maintenait l'unité du territoire. C'était il y a plus de deux siècles, avant l'éclatement des guerres séparatistes. Celles-ci durèrent plusieurs décennies et virent la chute du monarque ainsi que le redécoupage incessant des terres au gré des conquêtes que les nobles se faisaient subir entre eux. Et puis, lentement mais sûrement, les frontières se stabilisèrent et les batailles se firent plus rares. Chacun commençait à comprendre qu'il avait plus à gagner à commercer avec ses voisins qu'à tenter de leur arracher leurs biens par la force. Jusqu'à ce que, un siècle avant aujourd'hui, la région soit totalement pacifiée. C'est donc en Estourbie que règnent, entre autre, la famille Belleville et la famille Daundelyon sur leurs fiefs respectifs et géographiquement opposés.



Dans le vif du sujet


William Daundelyon est d'une carrure peu commune, que l'armure qu'il revêt pour combattre ne fait qu'exagérer. Les gueux, toujours prompts à se pâmer d'admiration devant une cuirasse reluisante, diront qu'il est gigantesque. Les autre chevaliers, en tournois, le décrivent de manière plus stoïque comme "un sacré morceau". Se distinguant toutefois plus par la largeur que par la hauteur, notre combattant en retire un avantage certain dans le maniement des armes. Ses bras aux muscles colossaux lui permettent de manier avec aisance la plupart des ustensiles de mise à mort que sa condition lui donne à utiliser. Ustensiles qu'il n'a cependant jamais utilisés dans leur but premier, préférant se restreindre à une utilisation compétitive dans le cadre de tournois. Un choix qui se révèle payant - et par payant j’entends "rémunérateur" - puisque l'Estourbie pullule de seigneurs et bourgeois friands d'exhibitions martiales qui, pour attirer les participants, n'hésitent pas à promettre récompense aux vainqueurs.

Lorsqu'il ne porte pas son armure, le jeune noble est généralement vêtu d’apparats de haute qualité, bien que d'une sobriété maximale. Affectionnant particulièrement le noir et les tons sombres, il n'est pas du genre à faire dans la fantaisie. Sa longue chevelure est toujours soignée, la plupart du temps retenue en catogan. Il rase sa barbe de près, dès qu'il en a l'occasion, laissant souvent un bouc renforcer le découpage masculin de ses traits. Si son visage n'est pas vraiment beau, nul doute que son corps a de quoi attirer certaines femmes.

On ne le vois jamais, cependant, accompagné d'une seule prétendante. Jamais non plus il ne fait la cour à aucune dame, évitant plutôt celles-ci comme la peste. Il n'est pas rare que des rumeurs peu flatteuses circulent à son sujet, remettant clairement en doute sa morale ou sa virilité... car son comportement est des plus intriguants. S'il n'est déjà pas bien bavard en temps normal, la présence de femmes le plonge dans un mutisme presque maladif. Rare sont les gens capables de tisser des liens avec cette personnalité profondément réservée, que certains vont même jusqu'à qualifier de simplette. Le commun des mortels, aussi plein de bonne volonté qu'il puisse être, a souvent tendance à se trouver contaminé par le mal-être que dégage parfois cette montagne de muscle lorsqu'on lui adresse la parole. Ainsi, les gens qui le connaissent de près ou de loin s'arrangent la plupart du temps pour le côtoyer... de très loin. En vérité, la seule personne avec laquelle il ait jamais noué un lien d'amitié est son écuyer dont je vous parlerais plus loin.

***

Dans l'art du duel au corps à corps, William est incontestablement le meilleur. Ou du moins est-il invaincu depuis longtemps. Mais ne jouez pas trop sur les mots car ceci n'est qu'une introduction pour la seconde partie de mon exposé :

Nul ne devient le meilleur par hasard. Il faut pour cela, dit-on, l'alliance d'une nature prédisposée à la tâche dans laquelle on souhaite s'investir, d'un entrainement rigoureux et d'un destin ingrat. Ce dernier se doit, en outre, d'être particulier. N'importe quelle existence misérable n'est pas propice à créer des champions. Il faut pour cela que l'environnement du jeune poulain soit globalement hostile, pour que celui-ci se sente acculé. Tout doit faire en sorte que votre futur génie ne puisse entrevoir qu'une seule porte de sortie à tous ses problèmes, une seule manière de s'évader, une seule source de réconfort.

Notre héros était né pour les armes. Tout petit déjà il était grand, et à peine savait-il parler qu'on le devinait intelligent. Par "on" j'entends "ses parents", une paire de nobles fortunés dont la moitié mâle versait habilement dans le commerce et les mondanités. Le jeune William aurait donc du connaitre une vie des plus agréables, et, en tant que fils ainé, hériter de la fortune et des titres familiaux. Seulement voilà... comme si une fée Carabosse avait pris le jeune premier en grippe, celui-ci se vit affliger de deux maux fortement handicapants pour un Lord, et très certainement liés entre eux, et dont je vous ai déjà parlé ( suivez un peu, au fond ) : la timidité et le zozotement. Deux défauts qui pourraient sembler bien dérisoires ou ridicules, mais c'est pourtant eux qui firent basculer le destin du futur chevalier. Incapable de prendre la parole en publique ou devant des inconnus, il faisait sans cesse honte à ses parents qui, envers leur progéniture, passèrent de l'inquiétude à l'impatience, de l'impatience à la colère et de la colère au mépris. Leur second enfant, une fille, les combla bien plus. Venue au monde trois ans après son frère, elle développa peu à peu tout ce dont le pauvre ainé était totalement dépourvu : l'assurance, le charisme, l'art de voiler ses mensonges et de deviner ceux des autres. Et une beauté fascinante et traitre.

Mais assez parlé de cette pimbêche, retournons à notre mouton :

Le seul domaine où l'adolescent excellait vraiment était, vous vous en doutiez, le domaine martial. Son maitre d'arme ne se lassait pas de chanter ses louanges ; "L'élève le plus doué que j'ai jamais eu ! Et c'est pas peu dire !", "Une vraie force de la nature, increvable ! Je dois me faire relayer pour l'entrainer pendant toutes nos séances !", "Il manie les armes avec une telle vitesse que j'en aurais presque peur... peu d'hommes matures possèdent une telle force. J'ai hâte de le voir dans quelques années ! Pour sûr, ça sera quelque chose !", "Il écoute, il comprend, il retient ! Toujours attentif ! Jamais il ne me coupe la parole !".

Malheureusement pour l'apprenti bretteur, le temps des guerres meurtrières et des batailles héroïques était terminé depuis longtemps dans la contrée d'Estourbie.  En cette morne époque, mieux valait savoir aiguiser son esprit et sa langue plutôt que son épée. Participer à des tournois était bien-sûr une manière comme une autre de faire briller son blason, mais en aucun cas le maniement des armes n'aurait pu être une compétence suffisante pour gouverner un fief.

***

Un beau jour, alors qu'il venait d'atteindre sa dix-neuvième année, ses parents décidèrent que William avait été un poids pendant suffisamment longtemps : ils le firent adouber et lui mirent dans la foulée un écuyer dans les pattes. Ça n'était pas vraiment dans les usages, de faire un adouber un jeune homme n'ayant jamais servi lui-même en tant qu’écuyer, mais la famille Daundelyon était bien en droit de faire comme bon lui semblait dans sa propre demeure, hé. Notre héros se trouva donc obligé de prendre en charge l'éducation martiale du jeune Pélaguet de la Motte. Celui-ci était à peine âgé de onze ans, fils d'un noble d'importance mineur dont les terres jouxtaient celles de la lignée Pissenlit. Un blondinet rachitique pour qui le maniement des armes n'allait pas être a chose la plus naturelle du monde... Et c'est en sa compagnie que le chevalier partit pour son premier tournoi.

Malgré son jeune age, William s'illustra magnifiquement, remportant presque tous ses duels, défaisant quantité d'adversaires pourtant plus expérimentés. Il devint ensuite une habitude, pour sa maison, d'envoyer le jeune noble exhiber ses talents lors de divers joutes. Ainsi au moins, il se rendait quelque peu utile à sa lignée en soignant l'image de celle-ci. Sortant victorieux de presque tous ses combats et avec un taux de défaite décroissant de concours en concours, réputé pour ne parler à personne et ne montrer que rarement son visage, il gagna vite sa réputation. Accompagné de son écuyer, pendant cinq années consécutives, redoutable à cheval, terrifiant à pied, il sema la crainte et le découragement parmi ses adversaires. Et pendant qu'il errait de tournois en tournois, on apprenait à sa sœur à gouverner.

Pendant ces années où il ne fit que voyager, s'entrainer et jouter, ne regagnant que rarement la demeure familiale, il semblait qu'une amitié naissait entre William et son élève. Une amitié, un sentiment fraternel, ou... un lien, dans tous les cas. Il aurait été difficile pour le jeune garçon de s'exprimer avec certitude sur les sentiments du chevalier, tant celui-ci se montrait réservé, mais il était certain que leur relation était plus qu'une simple entente entre élève et professeur. Et c'était une chance pour l’écuyer car, malgré la puberté et un entrainement physique intensif, il restait désespérément mince et ne parvenait à manier convenablement que les armes les plus légères. Sans la sympathie - la dépendance affective ? - que lui vouait son mentor, il aurait certainement été renvoyé à sa famille, humilié. Et pour rien au monde il n'aurait quitté son professeur et ami, auquel il vouait une admiration tenace et un sincère sympathie pour ses faiblesses.

Voilà donc où en étaient notre chevalier et son laquais lorsqu'ils se rendirent au tournoi organisé par le comte de Belleville. Un guerrier monstrueux et timide et un freluquets empathique qui se complétaient étrangement, voyageant ensemble à travers des terres de moins en moins inconnues.


...


                                               
Pélaguet achève de charger le cheval avec les affaires qu'il a rassemblées à la hâte. Son maitre ne semble pas en état d'être contrarié. Le jeune écuyer ignore ce qui se trame sous ce heaume. Rien de bien joyeux en tout cas, c'est certain. Sir Daundelyon ne lui a adressé que deux mots après avoir fui la lice : "On part". Et depuis il agit comme si personne n'existait autour de lui, comme un automate. Pélaguet n'aime pas ça.

"Sir, vous devriez aller réclamer votre dû... il n'ont pas le droit de vous le refuser, vous êtes vainqueur du...
- Non."


L'adolescent retombe dans son mutisme et serre la dernière sangle. Trois chevaux : un pour le chevalier, un pour son écuyer, un pour les bagages. C'est ainsi que le chevalier au Pissenlit quittera sa terre natale en quête de hauts faits.

"Tu n'es pas obligé de venir avec moi. Demande le, et je te libère de ton service. Je ne reviendrai peut être jamais en Estourbie."

Le jeune homme hoche la tête. Il n'a pas l'intention d'abandonner son maître, ça non.

"Saches que si tu m'accompagnes et changes ensuite d'avis, je considèrerai ça comme une trahison."

Le jeune homme se sent soudain gonfler de colère et d'orgueil.

"Ne me traitez pas de lâche ! Vous avez besoin de moi de toute façon !"


Le silence se fait pendant un instant. Pélaguet a dit vrai, et il le sait. Daundelyon a besoin de quelqu'un à ses côtés. Finalement, le chevalier monte en selle et met son cheval au pas.

"Très bien."


Le garçon califourchonne sa propre monture et trotte jusqu'à la hauteur de son mentor, entrainant le cheval à bagage par la bride. Des adversaires défaits et quelques autres curieux sont venus assister au départ, murmurant entre eux. Pélaguet sent son cœur secouer sa poitrine sous l'impulsion d'un mélange de sentiments contradictoires. Ils s'en vont, vraiment ? Tout de suite, là où ils ne possèdent rien ? Rien que tous les deux ? Lui, le blond rachitique, mêlé aux aventures d'un chevalier errant surhumain ? Qu'est-ce qui peut bien les attendre là bas ?...

"Par contre je... où allons nous ?
- Là où on saura se faire respecter, Pélaguet. Là où on nous mérite. Là où on parlera encore de nous dans un siècle !"


"Il faut bien reconnaitre", pense l'apprenti, "que c'est une élégante manière de d'avouer qu'il n'en a pas la moindre idée."
                                               

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Sérieux, vous avez tout lu ? C'était bien ou pas ? Y'a des trucs flous ( afflelou ) ou pas ? Des remarques, des réclamations ? Vous avez pas l'heure ?

Hm, sinon... ouaip, c'est une doublette.

Si quelqu'un sait où j'ai bien pu pomper le nom de Pélaguet ( je suis sûr que ça vient d'une BD ou un livre, mais je sais plus lequel D: )

Daundelyon = Pissenlit en anglais, au cas où certains seraient anglophobes.

Voili voilou !

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