Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Jim Ë-Kabaria

Pages: [1]
1
Les contrées du Chaos / Crime de lèse-majesté [William]
« le: dimanche 21 juin 2015, 16:54:58 »
Le soleil se couchait. Au palais royal de Melinka, tout le monde vaquait à ses occupations de la soirée. Pour certains, il s’agissait de finir de nettoyer une pièce. Pour d’autres, de préparer le dîner, ou encore de s’occuper de telle ou telle tâche plus ou moins importante. Pour le prince Jim, c’était encore autre chose : il était dans le jardin, assis contre un arbre, endormi. Il dormait depuis trois bonnes heures. La journée avait été rude, il l’avait passée dans les bois à chasser, non pas du gibier mais du brigand. C’est à grand-peine que la garde avait réussi à le retrouver et à le convaincre  de revenir au palais, où il n’avait pas tardé à s’endormir profondément, exténué.

Son frère était venu le veiller un moment, amusé de voir que le jeune homme restait toujours fidèle à lui-même, puis il était parti après une demi-heure parce qu’il avait des choses à faire. Jim était toujours là, ses épées posées à côté de lui, dormant paisiblement. Il n’y avait personne d’autre dans le jardin. Personne pour le surveiller. Personne pour voir cette ombre se déplacer et se rapprocher de lui. Personne pour voir cette personne prendre le prince dans ses bras et le soulever comme s’il ne pesait rien.

La nuit était tombée. Tous étaient occupés, chacun de son côté. Ainsi personne ne put assister à l’enlèvement du prince, personne ne put l’empêcher…

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Quand Jim se réveilla, il était dans un lit. Il ne lui fallut qu’une dizaine de secondes pour se souvenir qu’il s’était endormi dans l’herbe, et dix autres secondes après avoir ouvert les yeux pour constater qu’il ne connaissait pas cet endroit. Il se redressa vivement, surpris et un peu inquiet.

"Qu’est-ce que…ça veut dire ?"

Il regarda autour de lui et tenta de rassembler les pièces du puzzle. Il était dans le jardin…et maintenant il était ici. Ça voulait dire qu’on l’avait déplacé. Qui, et vers où ? Il connaissait toutes les pièces du palais, celle-là n’en faisait assurément  pas partie. Où était-il alors ? Et pourquoi l’avait-on amené ici ?

Le jeune prince, ne trouvant pas les réponses à ses questions, se leva et alla voir à la fenêtre de la chambre. Il y trouva un paysage insolite : une paroi rocheuse. Aucune lumière, si ce n’est celle du lustre qui se trouvait dans la pièce.

"C’est pas vrai… Je suis dans une grotte ? Mais qu’est-ce qu’il se passe, bon sang ?!"
"Oh, vous êtes réveillé, monseigneur", fit une toute petite voix derrière lui.

Se retournant, il vit une fillette d’une douzaine d’années tout au plus, en tenue de servante comme il en avait vu quelquefois. Elle parut intimidée et se rétracta à son regard méfiant, alors il se força à se détendre  un peu.

"Excuse-moi… Je suis un peu perdu. Où sommes-nous ?"

C’était l’occasion rêvée de glaner quelques renseignements sur ce qui lui arrivait. Il ne pouvait pas utiliser son pouvoir pour s’échapper directement, il s’en était servi dans l’après-midi, et il s’en mordait maintenant  les doigts. Il allait donc devoir composer avec cette situation énervante et mettre à contribution tous les moyens dont il disposait, dont cette fille. Cette dernière sourit.

"Vous vous trouvez dans la demeure de dame Ophidia, monseigneur. D’ailleurs, maintenant que vous êtes réveillé ma maîtresse désirerait vous voir."

Sa maîtresse ? Oh, par tous les dieux, cette Ophidia l’énervait déjà au plus haut point ! Non seulement elle l’avait enlevé, car c’était bien ce qu’elle avait fait, il n’y avait pas d’autre explication, mais en plus elle se faisait appeler maîtresse auprès de ses serviteurs. Et ce mot avait pour effet immédiat d’énerver Jim chaque fois qu’il l’entendait.

"Je vois… Plus tard, peut-être, je ne suis pas d’humeur à voir qui que ce soit. Comment t’appelles-tu ? Et pourquoi sommes-nous sous terre ?"
"Mon nom est Sylvia, monseigneur. Dame Ophidia a fait bâtir son manoir sous la terre car les serpents ne sont pas à l’aise à l’air libre, à ce qu’on m’a dit. Je…je me permets d’insister pour que vous veniez. Elle sera fâchée si vous refusez, et il n’est jamais bon de la fâcher."

Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien raconter...?

2
Des bruits de pas. De course, même. Une respiration sifflante. Tels sont les sons que l’on pouvait entendre en cette sombre nuit. Il courait depuis longtemps, et son corps à apparence humaine ne suivait plus le rythme, mais il ne voulait pas reprendre sa forme originelle. Pas encore. Il voulait d’abord savoir combien de temps il pourrait tenir. Quitte à s’évanouir de fatigue. D’ailleurs, cette fatigue commençait à se faire remarquer, puisqu’il peinait à rester sous forme humaine et commençait à devenir transparent. Il continuait de courir sans jamais s’arrêter, poussant son corps au-delà de ses limites. Et jamais son sourire ne quittait son visage, car ça lui plaisait de faire ce genre d’expérience dangereuse.

Le jeune homme heurta un arbre. Mais au lieu de se faire mal et de s’arrêter comme l’aurait fait un humain, il fit simplement disparaître la partie de son corps qui posait problème, pour la rematérialiser juste après l’obstacle. Il ralentit juste un peu pour se retourner et regarder l’arbre avec un large sourire moqueur.


-Désolé mon grand, mais pas cette fois !

Il reporta son regard devant lui et reprit sa course à pleine allure, ou plutôt à l’allure maximale que son épuisement grandissant lui permettait. C’était très instructif pour le jeune curieux de constater que son corps humain était sensible à la fatigue et à d’autres facteurs auxquels il n’était pas sensible sous sa forme originelle. Cette expérience qui pouvait paraître complètement stupide et même suicidaire était pour lui absolument nécessaire. Car à partir du moment où une idée effleurait son esprit et éveillait sa curiosité, il était presque impossible de lui faire abandonner cette idée, ou même de la lui faire mettre de côté. Il ne renonçait jamais.

Après des heures et des heures de course ininterrompue, Thibault s’arrêta enfin et leva la tête. Devant lui, à seulement cinq mètres, il y avait un gigantesque mur.


-Wow… Qu’est-ce que ça peut bien être…

Essoufflé, ce qu’il trouvait particulièrement paradoxal de par sa nature, il s’avança encore un peu, cette fois en marchant. Il avait trouvé un nouvel objet de curiosité. Se concentrant pour que son corps garde une réelle consistance, il alla jusqu’à toucher la paroi et leva encore la tête. Son sourire était revenu.

-À nous deux, nouveau mystère…

3
Territoire de Tekhos / L'inconscient et la méfiante [Laïrana Rhenis]
« le: mardi 27 mai 2014, 14:42:30 »
Il se promenait, comme d’habitude. Il ne faisait jamais grand-chose d’autre, surtout en ce moment. Il n’avait rencontré personne depuis de longues semaines. Et il commençait à s’ennuyer. Le jeune esprit errait sans but, allant un peu n’importe où çà et là sur Terra. Ses dernières rencontres avaient eu lieu sur Terre, mais il s’était lassé et voulait découvrir autre chose. Alors il était revenu sur Terra, à la recherche de nouveauté.

Le Cavalier était sur sa monture, avançant sur les chemins en regardant tout autour de lui. Du haut de sa jument il avait un champ de vision très étendu. Mais il n’y avait rien, nulle part. Juste lui et le paysage exclusivement composé de plaines et de quelques arbres.

Et soudain il vit quelque chose. Des bâtiments. Et pas comme ceux de Nexus ou ceux de la Terre. Non, ceux-là étaient différents. Thibault fit accélérer sa jument, sa curiosité piquée à vif lui commandant d’aller voir et d’en savoir plus très rapidement. Cette curiosité lui permettait d’apprendre toujours de nouvelles choses, mais il était bien conscient que c’était son plus grand défaut, et que ça le mettait bien souvent dans des situations assez compliquées. Mais ça lui était bien égal, il voulait savoir, et il saurait, quelles qu’en soient les conséquences.

Arrivant près des bâtiments qu’il avait aperçus, le Cavalier s’arrêta. Il n’avait jamais vu de tels édifices. Il descendit de sa monture et la renvoya en lui. On obtient plus facilement les informations en allant au contact des gens, et c’est plus facilement faisable quand on est à pied. Il marcha donc entre les bâtiments, promenant son regard partout où il voyait quelque chose, et cherchant quelqu’un. N’importe qui, qui pourrait assurément répondre à ces questions.

Il finit par trouver. Une jeune femme plus petite que lui, portant une tenue qui lui collait au corps comme une deuxième peau. Intéressant, très intéressant… Il décida de la suivre un instant pour se renseigner. Mais sans se faire voir dans un premier temps. C’est donc sous sa forme originelle, celle d’un courant d’air, qu’il talonna la jeune femme et l’examina très attentivement. Puis au bout d’un moment, il estima qu’il pouvait lui parler. Ce qu’il fit, sans pour autant reprendre forme humaine :

« Bonjour. Ça vous dérangerait de répondre à quelques questions ? »

Il s’attendait bien sûr à des réactions assez excessives, comme il avait l’habitude d’en voir assez souvent. Peut-être allait-elle paniquer, peut-être allait-elle se mettre en colère, ou bien prendre la fuite…auquel cas il la suivrait encore, ce serait dommage de perdre son informatrice potentielle.

4
"Tiens, il pleut. Ça faisait longtemps."

En effet, ça faisait longtemps. Longtemps qu’il n’avait pas vu de la pluie. Le jeune homme, assis sur un banc dans le parc de Seikusu, ferma les yeux. Il profitait de la sensation de la pluie tombant sur son visage. C’était agréable, d’autant plus qu’il n’avait pas eu l’occasion de faire ça depuis au moins un mois.

Il n’y avait personne dans le parc. La pluie venait de faire fuir tous les gens qui étaient là. Sauf lui, bien sûr. Il aimait la pluie. Il était probablement le seul, mais au moins ça lui permettait d’être au calme de temps en temps.

Sauf que cette fois-ci, le calme s’arrêta bien avant la pluie. Un vacarme étourdissant se fit entendre un peu plus loin, comme un bruit de pas lourds, si lourds que le sol en tremblait. Thibault sursauta et se leva d’un bond.

"C’est quoi ça… Qu’est-ce qui peut bien faire tout ce boucan ?!"

Sa curiosité prit rapidement le dessus : il voulait savoir. Il ne tarda d’ailleurs pas à voir le responsable du bruit. Il s’agissait d’une énorme créature se déplaçant lourdement sur quatre pattes. La bête se rapprocha de Thibault. Celui-ci, un peu inquiet, l’examina avec la plus grande attention. Elle semblait recouverte de métal, comme une gigantesque armure. Mais le plus étrange, et surtout le plus inquiétant, c’était cette personne qui était à l’intérieur de la chose !

"Nom d’un zéphyr, mais c’est quoi ça ?!"

5
Un autre jour qui se lève. Une autre page de l’histoire qui se tourne. Pour le jeune Esprit élémentaire, une nouvelle aventure qui s’annonce. C’est toujours comme ça, avec lui. Il ne peut pas faire dix pas sans découvrir quelque chose ou s’attirer des ennuis.
Et aujourd’hui ne fait pas exception à cette règle. Thibault était parti en mer dès le lever du soleil. Il aimait la mer. Une vaste étendue d’eau regorgeant de surprises. Et de problèmes, bien souvent, mais Thibault n’en avait rien à faire. Tant qu’il pouvait apprendre quelque chose, peu lui importait de s’attirer des ennuis.

Et devinez quoi ? Eh oui, il s’en est encore attiré ! Et de taille, puisque cette fois le jeune homme a fait une double rencontre. La première fut un démon. La créature le sentit (allez savoir comment) et, aussitôt, sans se poser de questions, lui balança une attaque magique qui eut pour effet de ramener de force Thibault à son apparence humaine. Il chuta donc. Il tomba de relativement haut…sur des planches de bois. Le choc ne fut pas très douloureux puisqu’il ne ressentait pas la douleur comme les vais humains. Mais il eut tout de même le souffle coupé quelques secondes.

Après ce court délai, il ouvrit les yeux. Il voyait ce qui devait être des mâts avec des voiles déployées. Il devait donc être sur un bateau. Il aperçut un bout de tissu noir, mais il ne pouvait pas le voir en entier alors il ne savait pas ce que c’était. Il ne se posa pas la question longtemps. Se relevant, il comprit instantanément qu’il était dans une situation périlleuse. Pourquoi ? Parce que les hommes qui l’entouraient avaient tout l’air de pirates.

Euh… Bonjour ?

Instinctivement, il toucha du bout des doigts la poignée de son épée. Elle était toujours là, il pourrait s’en servir au besoin. Ce qui risquait fort d’arriver.

6
Les alentours de la ville / Air + Feu = Problèmes assurés !
« le: lundi 16 décembre 2013, 22:27:24 »
-Eh, toi ! Viens par là que j’te cause.

Thibault soupira. Encore un humain stupide qui pensait que Thibault était encore plus idiot que lui… Il se tourna, un air blasé sur le visage. Vivement que quelque chose de nouveau arrive !

-Pitié, dites-moi que tous les gens d’ici ne sont pas comme vous, sinon, je retourne sur Terra.

-Eh, les gars, z’avez entendu comment qu’y cause, le gars ?

Deux autres humains surgirent de derrière un bâtiment. Tous les trois se placèrent de manière à encercler le jeune voyageur.

-On va t’apprendre la politesse, nous !

Thibault soupira à nouveau. Il allait encore devoir se servir de son épée, et il détestait ça. Mais il n’avait pas le choix. Au moment où les trois humains, armés chacun d’un couteau, se jetèrent sur lui, il dégaina et, d’un revers du bras accompagné d’une onde magique, leur fit faire un vol plané sur cinq mètres.

-Laissez-moi tranquille, j’ai mieux à faire que de perdre mon temps avec vous.

Il partit rapidement en direction d’un endroit qu’il espérait désert, épée toujours à la main au cas où ses agresseurs insisteraient. Mais ils n’insistèrent pas. Une fois hors de vue, Thibault rengaina son arme. Il continua de marcher jusqu’à un endroit où il savait qu’il n’y avait jamais personne.

Sauf que cette fois, il y avait quelqu’un. Et ce quelqu’un était tout sauf normal. Thibault se plaqua derrière un mur pour ne pas se faire repérer et observa le spectacle fascinant qui se déroulait sous ses yeux.

L’inconnu était debout au centre d’un cratère fumant. La température de l’air était étonnamment élevée. Quoique ça n’avait pas grand-chose d’étonnant quand on voyait l’aura de feu qui entourait cet homme…

Le jeune Esprit élémentaire, incapable de résister, céda à la curiosité et sortit de sa cachette pour aller parler à l’inconnu.

-Bonjour. Pardon si je dérange, mais je viens de vous voir et…eh bien j’aimerais vous poser quelques questions. Je suis passionné de surnaturel, et en particulier la magie, étant moi-même doté de pouvoirs.

Il voulut tendre la main, mais son instinct lui rappela que l’autre était capable de faire brûler tout le décor. Il garda donc la main près du reste de son corps et se contenta de sourire, les yeux brillants de curiosité et de fascination. Lui qui voulait de la nouveauté, il était servi !

7
Les alentours de la ville / Ôte-toi de mon chemin ! [PV]
« le: mercredi 04 décembre 2013, 19:23:54 »
Thibault aimait marcher. Il aimait sentir le vent s’accrocher à ses cheveux et à son visage et essayer, en vain, de l’arrêter. Mais par-dessus tout, il aimait  courir. Et galoper. Bref, aller vite. Les courants d’air se faisaient plus forts, c’était une sensation très agréable. Il aimait aussi, par conséquent, les endroits remplis de courants d’air, comme les ruelles de certaines villes.

Ce jour-là donc, Thibault courait dans des ruelles. Sauf que pour une fois, il avait une raison de courir. En effet, il était poursuivi. Il ne savait pas qui étaient ses poursuivants, et pour être tout à fait honnête il n’avait aucune idée de le savoir. Sitôt qu’il avait entr’aperçu leurs armes, il avait détalé. Il n’était pas d’humeur à gérer un groupe d’empêcheurs de tourner en rond, aujourd’hui. Il avait donc très logiquement choisi de prendre la poudre d’escampette. Ce qu’il faisait à merveille (la force de l’habitude, sans doute).

-Hors de question d’être en sous-nombre aujourd’hui ! marmonna-t-il tandis qu’il s’efforçait de semer ses poursuivants.

Il slaloma à travers les ruelles plus ou moins étroites d’une ville dont il ne connaissait même pas le nom. Plus le temps passait, plus l’angoisse et la peur s’insinuaient en lui. Pourquoi ? À cause de ce qu’il appelait sa « peur maîtresse » : sa claustrophobie. Thibault ne supportait pas les espaces réduits, étroits ou fermés. Or le chemin qu’il empruntait en ce moment était très majoritairement constitué de ce genre d’espaces. Chaque seconde qu’il passait ici était une torture pour Thibault, qui n’avait qu’une seule envie, celle de partir. Le plus vite possible.

Le jeune homme n’entendait plus les pas des quatre hommes derrière lui. Les aurait-il semés ? Il se retourna l’espace d’une seconde pour vérifier sa théorie. Mais cette seconde suffit à rendre la journée encore pire qu’elle ne l’était déjà…

Thibault sentit un contact. Un choc, plus précisément. Un choc violent qui le fit tomber à la renverse et le laissa étourdi un instant. À travers l’espèce de brouillard qui enveloppait sa vision, il vit quelqu’un en face de lui. Sûrement la personne qu’il avait heurtée. En d’autres termes, un obstacle entre lui et la sortie de cet enfer…

8
Prélude / Jim Ë-Kabaria, prince au passé troublé (Validay)
« le: vendredi 01 novembre 2013, 20:27:02 »
Il était une fois, loin, très loin de la guerre entre Ashnard et Nexus, dans une contrée reculée que tous ont oubliée…


Il y avait deux pays. À la différence des grands qui s’affrontaient plus loin dans le continent, ces deux-là, de taille bien plus modeste, maintenant une pays reposant sur les échanges commerciaux. Melinka, nation de marins, et Krayos, patrie des artisans. Deux royaumes complémentaires qui s’entendaient à merveille, malgré quelques tensions inévitables mais qui ne gênaient pas réellement le commerce, donc qui n’avaient aucune influence.

~ɬɫɬɫɬɫ~

Le souverain de Melinka, Lois III Ë-Kabaria, était de la lignée des rois guerriers. Comme tous ses ancêtres, il était très proche de son peuple et avait plus l’air d’un capitaine de milice que d’un roi tant il se déplaçait lui-même pour aller régler les conflits. Comme ses ancêtres encore, il maniait ses deux épées avec la technique transmise de génération en génération dans la famille royale : le Pégase d’Argent. Une technique qui ressemblait plus à une danse mortelle qu’à un combat, et qui offrait de nombreux avantages contre de grands nombres.

Lois III avait trois enfants. Le premier, Alexander, était un jeune homme négligeant et un brin paresseux mais sachant faire un effort quand il le fallait, quelle que soit la situation. Destiné à être l’héritier de son père, il n’en restait pas moins peu concerné par l’international et préférait chasser des brigands à l’aide de son jeune frère, Jim. Jim était un enfant adopté. Confié par ses parents au roi qui l’avait accepté avec joie et le considérait comme son propre fils, il était néanmoins persuadé d’avoir été trahi et abandonné. Pensant ne pas avoir sa place s’il ne la gagnait pas par mérite, il se mit en devoir d’aider toute personne qui aurait besoin de son aide, et devint ainsi le prince le plus aimé du peuple depuis de nombreuses générations, cachant sa tristesse derrière un masque de bonne humeur et d’enthousiasme permanents. Le troisième enfant était une fille, Elisa. Sous ses airs de garçon manqué et de batailleuse hystérique, personne ne sut jamais trouver la jeune fille sensible qui admirait ses deux frères.

~ɬɫɬɫɬɫ~

De l’autre côté de la frontière, le roi Robin II de Krayos ressemblait plus à l’idée que l’on se fait habituellement d’un roi : assis sur son trône à prendre des décisions sans voir sur place comment se porte son pays. Ce qui ne l’empêchait pas d’être un bon roi. Il se fiait le plus souvent à son intuition, et il est à noter que celle-ci ne le trahissait presque jamais, à tel point qu’on le disait doté de pouvoirs magiques.
La descendance de Robin II était la suivante : Marc, un prince aux allures de brigand et à l’attitude déstabilisante, qui gérait la plupart du temps lui-même les gardes royaux, et Marianne, un oiseau dans une cage dorée qui rêvait de s’évader sans jamais oser en parler à qui que ce soit. Une jeune fille malheureuse qui trouvait cependant une bribe de son rêve dans les histoires racontées par ce mystérieux garçon qui venait tous les soirs sous son balcon, à l’abri de tous les regards…

~ɬɫɬɫɬɫ~

Eh, Jimmy ! Si tu continues comme ça, tu vas finir marié avant moi, fais gaffe !

L’intéressé secoua la tête avec un sourire discret, celui qui faisait craquer toutes les filles sans qu’il n’ait jamais compris ce fait. Il n’était pas convaincu du tout par cette pique que lui avait lancée son frère. Ce dernier avait à peine 14 ans, et lui-même 11. Comment pourraient-ils déterminer à cet âge-là lequel serait marié le premier ?

N’importe quoi… Et puis de toute façon, c’est pas moi l’héritier du trône, c’est toi qui va devoir te dépêcher pour trouver une épouse, moi tout le monde s’en fiche.
Ah ouais ? Eh bah je te parie trois pièces d’or que tu seras le premier à te trouver une fiancée !
rétorqua Alexander en tendant la main. Jim la regarda quelques secondes et y posa la sienne en souriant.
Tenu. Mais ne fais pas exprès de repousser l’élue de ton cœur, ça vaut pas trois pièces.
Ça va, tu sais que je fais pas de mauvaise foi.


En effet, pas de risque de ce côté-là, ce n’était assurément  pas le genre d’Alex. Jim non plus, d’ailleurs, n’était pas du genre à faire passer l’argent, ou quoi que ce soit d’autre, avant son cœur. Et avec sa tête d’angelot, il avait bien du mal à repousser les filles qui se bousculaient pour lui arracher un baiser ! Certes, à leur âge ça n’avait pas encore beaucoup de signification, mais il était tout de même assez gêné par ce succès qu’il ne comprenait pas auprès de la gente féminine. Mais son sourire, qui s’accordait si bien avec son visage aux traits fins, était bien malgré lui son arme la plus puissante pour faire chavirer les cœurs. Et sa naïveté d’enfant n’arrangeait en rien ses affaires…

~ɬɫɬɫɬɫ~

À peine une semaine après ce pari, le prince Jim de Melinka était enlevé. Il n’y avait eu aucun témoin de ce crime, et le ravisseur n’avait laissé aucune trace. Une véritable tragédie. Le prince Alexander lui-même, hors de lui, donna l’ordre à tous les soldats du royaume de retrouver son frère par tous les moyens. Mais le temps passa, et après plusieurs années de recherches infructueuses il était le seul à garder encore espoir…

La vérité était que le jeune prince avait été enlevé à cause de son pouvoir. Dans une région de Terra où la seule magie existante était l’Anima, magie permettant à certains la transformation totale ou partielle en animal, un pouvoir aussi puissant que le légendaire Maëstrum ne pouvait qu’attiser la convoitise. En effet, le Maëstrum était un pouvoir puissant, qui ne comptait qu’un seul porteur à la fois et qui était systématiquement transmis à la mort de celui-ci, et qui permettait, pour simplifier, d’exaucer n’importe quel vœu. Bien sûr, toute magie a ses limites, et celle-ci ne fait pas exception à la règle puisque le porteur ne peut y faire appel qu’une fois toutes les 24h. De plus, si le vœu est toujours exaucé, on ne sait en revanche pas de quelle façon… Sa seule faiblesse est, semble-t-il, la magie divine.

Jim, porteur du Maëstrum et adopté pour cette raison (ses parents savaient ne pas pouvoir l’élever correctement), avait toujours tenu son pouvoir plus ou moins secret, mais l’information avait fini par tomber dans la mauvaise oreille… Un homme avide de pouvoir s’empara de l’objet de ses convoitises, neutralisant le garçon à l’aide d’un collier d’obsidienne modifié. Ce collier avait donc non seulement le pouvoir de neutraliser complètement la magie, mais il offrait également la possibilité à toute personne autre que celui qui le portait de se servir par la force du Maëstrum, ce qui avait pour effet secondaire de provoquer une grande douleur chez le pauvre garçon, dont la résistance mentale se brisa en même temps que sa résistance physique. En quelques mois de captivité, Jim était passé de prince à esclave, dans une contrée où l’esclavage n’avait plus cours depuis des décennies. Après cinq ans, il avait renié jusqu’à sa propre existence, persuadé de n’être qu’une arme, un réceptacle auquel le Maëstrum avait donné une âme factice.

~ɬɫɬɫɬɫ~

Cinq ans… Cinq longues années d’esclavage, utilisé et maltraité comme un simple objet dont on se moquait bien qu’il soit cassé puisqu’on pouvait le réparer à tout moment. Jim, qui se souvenait à peine de son prénom, ne comptait plus le nombre de fois où ses bras et ses jambes s’étaient brisés sous les coups de son maître.

Sa jambe droite était d’ailleurs cassée ce jour-là. Le maître déménageait souvent, pour brouiller les pistes, seule trace de lucidité au milieu de sa folie, et ils étaient dans une petite maison à l’écart d’un village de Krayos, à un peu plus d’une heure de la capitale. Le dernier endroit où on viendrait chercher un prince de Melinka, assurément… Suite à un accident dont personne ne connaissait la nature, la maison prit feu. Le maître se précipita aussitôt pour aller chercher son esclave, mais ce dernier était coincé par une poutre tombée en travers de la pièce. Jim, à peine capable de se tenir debout, ne pouvait pas l’enjamber et était pris au piège des flammes. Le maître préféra prendre la fuite que de mourir ainsi, espérant bien sûr pouvoir reprendre « son bien » quand le feu serait éteint, et abandonna l’adolescent à son sort.

Par miracle, le destin décida d’épargner Jim. Il ne périt pas dans les flammes, et alors qu’il s’extirpait tant bien que mal des décombres le guérisseur du village (dont les habitants avaient essayé d’éteindre le feu) le trouva et l’amena chez lui pour le soigner. La première chose qu’il fit ensuite fut de lui retirer son collier, tâche ardue qui nécessita un tison chauffé à blanc et un patient endormi pour ne pas bouger. Comme le jeune homme ne parlait que le melian – la langue de Melinka – le guérisseur le garda avec lui puisque lui-même était également Melian. Cependant Jim demanda rapidement à son pouvoir de lui apprendre le krayen pour faciliter les choses.

Pendant les mois qui suivirent, Jim tenta de se reconstruire, de retrouver une vie normale. C’était d’autant plus difficile que son maître avait effacé tout souvenir de sa vie avant sa capture. Il ne savait plus qui il était, et restait continuellement renfermé sur lui-même, soit plongé dans un livre, soit pleurant dans un coin après s’être fait enquiquiner par les voyous du village, qui profitaient de sa grande timidité pour le martyriser. Une victime qui ne se défend pas et que son père soigne à chaque bleu, c’est pas le rêve de tout sale gosse ?

~ɬɫɬɫɬɫ~

Quelque chose aida l’adolescent amnésique à se relever après toutes ses épreuves. Ou plutôt, quelqu’un l’y aida. Alors qu’il se promenait un peu au hasard, seul comme toujours, ses pas le menèrent dans la forêt qui bordait la capitale. Il y erra, et s’y perdit rapidement. Il pleurait de panique quand il arriva au pied d’un mur. Aussitôt, rassuré par cet édifice de pierre, il vint s’y coller, roulé en boule contre une grande plante grimpante.

Qui est là ? fit une voix au-dessus de lui, le faisant sursauter.

Ce que Jim ne savait pas, c’est qu’il était au pied d’un mur du palais royal, et que le balcon au-dessus de sa tête était celui de la princesse Marianne… Il engagea donc une conversation timide, jusqu’à ce que l’occupante des lieux réussisse à lui arracher la promesse de revenir la voir le lendemain. Le lendemain, elle lui fit refaire cette promesse…et encore le jour d’après…et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il promette carrément de revenir à chaque crépuscule pour lui raconter une histoire. La princesse était très demandeuse d’histoires d’héroïsme et de guerriers bataillant pour une quelconque cause perdue, ou pour la justice. Aussi Jim redoublait-il d’efforts pour lui raconter les aventures des plus preux chevaliers, et les exclamations émerveillées de Marianne lui procuraient la satisfaction de s’être rendu utile, ce pourquoi il continuait de venir malgré le danger évident que cela représentait.

Après mûre réflexion, il décida de se faire appeler Jean, l’Invisible Magicien (J.I.M.) quand il serait avec la princesse. Elle connaissait son vrai nom, mais si ça pouvait éviter de se savoir ce serait mieux... En parallèle, il utilisait cette identité pour quelques actions pour lesquelles il restait discret car elles nécessitaient l’usage de la magie. Ainsi, sans le savoir, il retrouvait son ancienne habitude d’aider les autres sans se faire pincer.

~ɬɫɬɫɬɫ~

Un soir, alors qu’ils discutaient comme à leur habitude, quelqu’un demanda à entrer dans la chambre de la princesse. C’était un noble dont les paroles ne pouvaient « pas attendre demain, ou bien le courage n’y [serait] plus ». L’homme se montra, un peu trop entreprenant. Non, soyons honnêtes : devant le refus de la princesse à sa déclaration, il essaya de l’embrasser de force, et l’aurait certainement violée si Jim, s’inquiétant de ce qu’il entendait, n’avait pas réagi. Répondant à son pouvoir, le balcon s’effondra. Le noble se brisa la nuque en tombant et Marianne se raccrocha in extremis à ce qu’il restait de la rambarde. Jim se hâta de la rejoindre, avec difficulté puisque le lierre avait été coupé, et c’est grâce à lui qu’elle n’avait qu’une légère égratignure dans le dos et le long du bras quand les gardes vinrent les chercher. Certes, c’est aussi à cause de lui qu’elle était en danger de mort, mais l’histoire ne retient pas ce genre de détails. En récompense, le jeune homme fut nommé garde personnel de la princesse, et fut bientôt connu comme le garde fantôme, celui que personne ne voyait jamais mais qui empêchait quiconque d’approcher de sa chère princesse. Dont il était amoureux, il faut bien le préciser… Quant à savoir si ses sentiments étaient réciproques, c’est une autre histoire.

Une semaine après cet événement, un bal était organisé au palais. Cependant, alors qu’elle se préparait, la princesse fut enlevée par un groupe de brigands un peu trop audacieux. Jim, pris en traître et assommé dès les premières secondes, ne put qu’enrager de son impuissance totale. Sitôt que le prince Marc arriva pour s’enquérir de la raison du retard de sa sœur, le jeune homme jura de la ramener dans les plus brefs délais. Il aurait pu bien sûr demander à son pouvoir de la ramener en une seconde, mais Jim ne choisissait jamais la solution de facilité, question de principe. Et puis aussi pour être sûr de ne pas abuser de sa magie…

"Je veux être capable de sauver Marianne !"

Ce vœu lui octroya ainsi tout ce dont il avait besoin : une tenue plus appropriée au combat que sa tunique, renforcée de cuir et de quelques pièces d’armure, et composée entre autres d’un long manteau orné d’un blason qui ne lui disait strictement rien, deux épées visiblement d’excellente facture, qui n’avaient pas besoin d’être décorées pour être magnifiques, et une compétence de combat dont il savait en la sentant l’imprégner qu’il allait devoir s’en servir puisque son pouvoir la lui avait donnée. Avec tout cela, et un cheval qu’il avait emprunté à l’écurie, il put suivre les bandits jusqu’à leur cachette, où il se fit un devoir de les châtier pour avoir osé toucher la princesse. Oh, il n’en tua aucun, ou alors l’un d’eux mourut d’hémorragie suite à la perte de son bras, mais Jim ne voulait pas devenir un meurtrier. Cette simple idée l’horrifiait autant qu’elle le dégoûtait. Était-il devenu comme les héros justiciers de ses histoires, si bon qu’il en était incapable de prendre une vie, ou bien était-il naturellement écœuré à cette idée ? Il ne le savait pas lui-même…

Après cet exploit qui lui valut un baiser de Marianne…devant toute une assemblée de nobles…Jim ne rangea pas dans un placard sa tenue de soldat et ses épées. Non, au contraire, il choisit de s’en servir pour chasser tous les brigands qui parcouraient Krayos, afin que plus personne n’ait à souffrir de leurs actions. Pour être certain de ne plus être reconnu, il adopta l’identité de l’épéiste masqué. Un masque qu’il avait peint lui-même pour cacher tout son visage, ne laissant visibles que ses yeux noisette dans lesquels se lisait une détermination froide, la capuche de son manteau relevée sur ses cheveux châtains en bataille, et il était méconnaissable. Seuls sa petite taille et son maintien presque militaire pouvaient éventuellement le trahir. Même son caractère changeait, puisqu’il passait du jeune homme craintif et timide à un soldat qui n’hésitait pas à se jeter dans une bataille perdue d’avance…et à renverser la situation de façon totalement improbable.

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Chance ou malchance, impossible de le dire, mais cette quadruple vie, qui dura trois années et fit de Jim un jeune homme heureux qui ne gardait que peu de séquelles de son passé, fut interrompue brusquement par l’arrivée d’un homme. Un homme qui l’avait repéré au blason sur son manteau, qui était en fait un ancien blason melian, et à sa technique à l’épée qui, bien que très académique, était de toute évidence le Pégase d’Argent de la famille royale. Ça, plus son âge, plus son nom, que fallait-il de plus à ce William pour deviner qu’il avait affaire au prince disparu ? Après huit longues, très longues années, il allait enfin pouvoir ramener au prince Alexander le frère qu’il lui avait personnellement ordonné de ramener. Bien sûr, le premier contact entre Jim et William ne fut pas très bon, et ce n’est qu’après une tentative d’incendie de sa maison (pour « raviver quelques souvenirs ») qu’il réussit à convaincre le jeune homme de le suivre. Cela ne les a pas empêchés de devenir bons amis par la suite, puis inséparables.

Et la vie continua son cours, avec un Jim qui apprenait (difficilement) à vivre comme un prince, et qui tentait de concilier toutes ses vies entre elles, sans oublier l’élue de son cœur qu’il revenait voir le plus souvent possible, jouant de sa nouvelle fonction qui consistait à s’occuper des relations entre Melinka et Krayos.


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