Dictature d'Ashnard / Le gout de la vengeance à différentes sauces. [PV Stephen Connor]
« le: mercredi 04 septembre 2013, 23:53:13 »" Assez ! Sortez immédiatement de ma chambre ou je vous fais écarteler, misérables pourceaux ! SORTEZ! "
" Soyez raisonnable comtesse… Vous savez bien que nous devons saisir vos meu… "
" IL SUFFIT ! Basil, Calack, faites sortir ces messieurs immédiatement ! C’EST UN ORDRE ! "
*Avant même que les huissiers puissent intervenir par des paroles obtuses, deux esclaves, un homme et un terranide-tigre bâtis comme des armoires à glaces, s’avancèrent vers eux en ne prenant en compte leurs protestations, les soulevant du sol par le col de leur chemise et les remballant à l’extérieur de la pièce aussi vite qu’ils étaient apparus. Ce fut aussi simple qu ça car les domestiques écoutaient fidèlement les dispositions de leur maitresse, écoutaient afin d'assouvir le moindre de ses désirs. Celle-ci pouvait être tendre avec ceux qu'elle appréciait mais sinon, sa fureur n'était pas une solution raisonnable à envisager, surtout dans leur position. Et à l'instant même, à cause de ces deux idiots, elle était prête à commettre un meurtre tant la rage montait en sa pauvre enveloppe charnelle. Il s’agissait de Gretchen, l’ainée de la famille Crawford dont l’avenir restait incertain. Elle qui avait un sang si pure, si noble se retrouvait dans une situation des plus embarrassante, chose qu'elle n'admettait qu'avec peu de conviction. Pour comprendre la situation dans laquelle se trouvait cette femme ténébreuse, vile et corrompue par tous les péchés existant en ce bas monde, il faut se pencher sur le cas de sa sœur cadette, Adelyn.
Avant que cette dernière ne fuit par deux fois la demeure du Lord Grandchester, homme puissant de son Etat, sa sœur était fiancée au seul descendant d’une famille extrêmement fortunée de l’aristocratie, sauvegardant sa place dans les hauts lieux de Terra et sécurisant sa position ainsi que celle de son père qui était des plus endettés. Tout était parfait ! Il ne suffisait plus que sa petite idiote de sœur se marie avec celui dont elle était promise pour que Gretchen puisse vivre une vie paisible, se déroulant dans le luxe et l’abondance dont elle rêvait depuis toujours. Une utopie quasie réelle... Elle avait pu le frôler du bout de ses doigts frêles et graciles. Mais voilà que son hébétée de soeur réalisa le pire affront qu’il soit, c’est-à-dire, fuguer ainsi qu’estropier l’un des nobles les plus influents de toute cette maudite planète ! Les conséquences ne se firent pas attendre et ce qui se déroula par la suite pour la famille Grandchester fut des plus déroutants et des plus humiliants !
Tout d’abord, les fiançailles entre la sombre comtesse et sa mine d’or furent interrompues, les parents du futur époux ne voulant plus s’accommoder d’une bru dont le nom avec une mauvaise réputation et ensuite, plus aucuns grands marchands du pays ne voulaient faire affaire avec le chef d’une famille aussi peu recommandable. En d’autres termes, la déchéance s’abattit sur la vie bien construite de Gretchen et de son père, tout cela à cause des actions d’une sotte ! Déjà qu’elle ne l’aimait pas depuis sa naissance mais à présent, elle ne lui vouait plus qu'une haine profonde et viscérale !
Quoiqu’il en soit, au bord de la faillite, des hommes étaient venus reprendre des biens afin de liquider les dettes restantes. Quelle honte… Mais Gretchen refusait catégoriquement qu’ils saisissent SES affaires ! Elle n’avait pas à payer pour les bourdes de son paternel, à ça NON ! Suffisamment de choses onéreuses se trouvaient dans les autres pièces du château, il y avait donc nul besoin d’entrer dans sa chambre ! Qu’ils prennent tous les esclaves mais hors de question qu’ils touchent à ses robes, ses bijoux et ses affaires intimes. Peu lui importait qu’on vende ces terranides galeux ! Son père avait acheté au combien de femme aux attributs d’animaux, toutes aussi fragiles et stupides que sa sœur ! La demoiselle à la chevelure d’ébène abhorrait ces êtres inutiles, plaintifs et naïfs ! Tous des défauts qui la dépassait, lui donnant envie de vomir… Et elle se refusait de devenir aussi pathétiques que toutes ces esclaves sans fierté ni honneur !
Tout ce qu’elle avait dû subir comme affront depuis le départ de cette mégère… Il fallait que notre élégante mais cruelle protagoniste se venge. Une punition douloureuse dont elle se souviendrait toute sa vie… Après tout, Adelyn avait brisé ses songes! Des représailles, cela faisait un petit temps qu’elle y pensait et ce soir, la ténébreuse jeune femme allait enfin pouvoir sentir le délicat parfum de la souffrance de cette mijaurée ! Elle en frissonnait tant elle avait attendu ce moment ! Mais encore fallait-il rejoindre une personne qui allait l’aider à inaugurer son plan. Un plan machiavélique mais si excitant !
C’est ainsi qu’après avoir soigneusement fermé la porte de son jardin secret, la belle se dirigea vers le hall d’entrée de l’immense demeure d'une démarche aisée et rapide, rencontrant les hommes qu’elle avait « gentiment » envoyé balader. Ces derniers semblaient être quelque peu effrayés par l’imposante carrure des deux esclaves qui étaient toujours à leurs côtés, comme pour les « escorter ». Gentils toutous… Ils étaient cons mais au moins, ils obéissaient bien et avait une véritable utilité, contrairement à ces terranides femelles.
La jeune comtesse sortit de la prestigieuse demeure, s’avançant vers l’un des attelages, le cochet près à faire galoper les chevaux à toute allure. Il connaissait les exigences de celle qui le rémunérait et le plus vite était souvent le mieux. Elle n’avait pas de temps à perdre, n’aimait pas les rythmes de croisière. À vrai dire, si Gretchen avait pu avoir la possibilité de prendre elle-même les rennes, cela serait fait depuis longtemps ! Mais ce n’était pas digne de son rang. Elle se permettait uniquement de monter à cheval lors de chasses organisées par la gent masculine de la région. Un bon moyen pour décompresser…
Sans plus attendre, l’ainée des Crawford donna son adresse au cochet qui d’un mouvement sec, fit avancer les équidés qui tiraient la « voiture » vers sa destination : le palais des de Beauffort. C’était une famille assez étrange, secrète mais dont l’argent florissait sans retenue ! La seule descendante des de Beaufforts se prénommait Olga et se retrouvait être l’une des amies de notre protagoniste. Une vraie amie… Morphologiquement, elles se ressemblaient… Psychologiquement… C’était autre chose ! Cette dernière était beaucoup plus étrange, frôlant même la folie hystérique issue de l’union d’un frère et d’une sœur. Mise à part ce fait, elle était aussi sadique et malicieuse que pouvait l’être la belle ténébreuse. Mais si Gretchen lui rendait visite, ce n’était pas par simple envie anodine, que nenni ! Si elle prenait la peine d’aller jusque chez elle, c’est parce que celle-ci avait prévu d’invoquer un Démon… En effet, la « de Beauffort » était une partisane de la magie noire et c’était l’une des raisons pour laquelle sa famille restait discrète dans le monde de la noblesse. Pendant des années ils avaient caché leur fille et ses étranges pouvoirs mais finalement, leur secret fut découvert par la comtesse qui s’était par la suite attachée à Olga.
La course ne fut pas bien longue, une heure tout au plus et vu les moyens de locomotions et la distance qui les séparait, c’était vraiment rapide !
Une fois arrivée là-bas, Gretchen ne dut pas attendre bien longtemps avant d’avoir de charmants domestiques pour compagnie. Ceux-ci l’accompagnèrent directement, suivant des instructions strictes, chez leur maitresse qui se situait dans les sous-sols sordides de la demeure. Tout était parfaitement entretenu et il suffisait de voir les ornements, les gravures fines et précises sur des murs taillés dans le marbre pour comprendre que les Beaufforts avaient déboursé une somme astronomique dans ce chef-d’œuvre architectural. Dommage qu’ils n’aient pas eu un fils…
Dévalant les escaliers vers un souterrain lugubre, à l’abri des regards, il ne resta bientôt plus qu’un esclave, le plus fidèle à Olga. Lui seul pouvait assister à ces expériences loufoques mais extrêmement sombres, parvenant à invoquer des êtres… Spéciaux. Ce n’était pas la première fois qu’elle allait faire appel à un démon, apparemment.
La noble dame marchait assez rapidement, pas très rassurée dans ces couloirs sinistres et étroits, qui semblèrent rétrécirent au fur et à mesure. Une impression qui la mettait mal à l’aise, bien que rien sur son visage ne pouvait laisser percevoir un tel sentiment. Son corps restait fièrement droit, ses pas déterminés et son regard impassible. Des prunelles sombres qui n’avaient plus qu’un objectif, celui d’anéantir le virus qui avait décimé son avenir: Adelyn.
Puis, enfin, Gretchen arriva en fasse d’une lourde porte en bois avec un loquet rouillé par les années qu’elle tira sans retenu, s’engouffrant dans une salle assez concise où régnait moult bougies ainsi qu’une sorte de pentacle inscrit dans le sol. Dans un des coins de la petite pièce, Olga… Grande, fine, une véritable mannequin déguisée en sorcière. Celle-ci, en voyant apparaitre Gretchen dans les méandres du seuil, afficha un large sourire, s’inclinant légèrement, plus par ironie que par réelle courtoisie…*
« Et bien très chère, vous êtes en avance ! »
« Bonsoir mon amie… Je ne pouvais me languir d’avantage dans ma demeure… Est-ce que tout est prêt ? »
« Bien évidemment ! Je me doutais que vous ne pourriez patienter jusqu’à l’heure prévue. Installez-vous et détendez-vous… Ne faites rien sans mon consentement. »
*La comtesse n’appréciait jamais qu’on puisse lui donner des ordres mais pour une fois, elle fit ce que lui dit son amie, se mettant en face du pentacle. La lady sentait qu’il y avait quelque chose de malsain dans cette pièce, autrement dû à l’atmosphère lourde et à l’odeur vaseuse de la moisissure.
L’invocatrice se mit en face de notre sombre protagoniste, laissant entre elle pour unique obstacle la figure mystérieuse qu’elle avait au sol. En réalité, ça n’avait rien de réellement utilitaire mais d’une part, ça permettait à Olga de mieux se concentrer sur son objectif et d’autre part, ça la contentait dans ses macabres desseins. D’une voix suave et quelque peu enjouée, l’héritière commença à donner certaines instructions.*
« Gretchen… Je vous prierai de ne pas parler tant que le démon n’est pas apparu. Cela risquerait de me déconcentrer. De plus, veillez rester fidèlement à votre place, sait-on jamais que l’on est affaire à quelque chose de plus dangereux. Je pourrais le renvoyer dans son monde UNIQUEMENT s’il reste suffisamment près de moi et en bougeant, vous lui laisserez peut-être l’opportunité de s’échapper. Enfin, ne vous fiez pas à son apparence… Une manipulation est si vite faite. Je ne rajouterai qu’une chose : Êtes-vous bien certaine de ce que vous faites ? Une fois appelé, il sera trop tard. »
« Oui. »
*Gretchen n’avait même pas prise la peine de réfléchir, sa décision était toute faite depuis bien longtemps…*