Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - B.B. Corps

Pages: [1]
1
Centre-ville de Seikusu / Power Armor [Susan Avery]
« le: lundi 05 février 2018, 00:48:51 »
« Cible identifiée...
 -  En approche... »

Journée estivale à Seikusu. Le soleil trônait dans les airs, un léger vent frais venant de la mer, permettant de ne pas trop étouffer. Quelques nuages blancs tâchaient le bleu profond du ciel, donnant surtout envie d’aller se baigner. Les lycéens finissant leur journée affluaient d’ailleurs vers la plage, écourtant ainsi les activités extrascolaires, qui étaient monnaie courante au Japon. Personne ne se souciait du van banalisé dont la devanture affichait officiellement qu’il vendait des sushis... Et, effectivement, si quelqu’un se donnait la peine de composer le numéro qui s’affiche, il tomberait sur un véritable vendeur de sushis. Mais, si ladite personne parviendrait à creuser plus loin, elle découvrirait que cette devanture n’était qu’une façade, et que, derrière la vente de sushis, cette société n’était qu’une société-écran. Un grand classique des opérations d’infiltration.

Le van remontait la rue, commandé à distance par les opérateurs tactiques, qui, grâce à un satellite-espion, pistaient la proie. Celle-ci était identifiée grâce à la technologie futuriste qu’elle portait, et les hommes prenaient cette mission très au sérieux. L’essentiel était d’agir très vite, d’appréhender la cible avant qu’il n’y ait des complications, que les autorités locales n’interviennent, ou pire encore... Le S.H.I.E.L.D. ! Cette hypothèse n’était clairement pas envisageable, et le van se rapprochait donc. Ils avaient certes un signal, mais la localisation n’était pas fiable en totalité. Il fallait donc se déplacer, et, à l’aide d’une balise, voir s’ils se rapprochaient ou s’ils s’éloignaient.

C’était un véritable repérage, minutieux, et savamment organisé. HYDRA ne laissait rien au hasard, et surtout la perspective de se doter d’une technologie très avancée. Le combat savait qu’ils disposaient de soutiens passifs, mais comptaient bien régler par eux-mêmes cette situation. C’était leur mission, après tout. Le van avançait donc calmement, tandis que le signal bipait de plus en plus.

« Elle est proche...
 -  On agit vite et bien, comme il faut ! »

Ils étaient motivés, et bien déterminés à agir efficacement, tout en se rapprochant de la fameuse Susan Avery...

2
Les alentours de la ville / Carnival Of Rust [Ieosa]
« le: mardi 25 février 2014, 02:03:46 »
Les lumières tournoyaient dans le ciel, vibrant et remuant joyeusement, à l’image du public. Hurlements, pleurs, rires, cris, photographies, tout était une cacophonie d’odeurs, de lumières, et de sons. Au milieu de cette mélomanie, Natalia s’avançait lentement. Elle portait un blouson noir recouvrant son corps, et un air enfantin sur le visage qui avait amené certaines personnes à envisager de se rapprocher d’elle. Une jeune femme seule qui errait dans un parc d’attractions, ce n’était pas banal, après tout. Elle les avait repoussés, et, quand l’un d’eux avait assisté, en la tenant par l’épaule, elle l’avait sèchement repoussé, l’étalant sur le sol, mettant fin à l’hilarité ambiante de ce petit groupe.

« Allez, reste pas là, tu vois bien qu’elle est cinglée !
 -  Mais quelle tarée, on voulait juste te parler ! »

Natalia ne leur avait même pas répondu, et avait repris sa marche. Seikusu entretenait un parc d’attractions à temps complet, et, même si une partie des revenus servait à financer les clans criminels qui s’occupaient de l’organisation du parc et de sa protection, Natalia savait que la ville touchait une partie des revenues. Elle n’était pas venue pour le saboter, ou pour commettre une quelconque exaction. Elle n’était pas non plus venue ici pour son propre plaisir. De manière générale, les plaisirs de Natalia impliquaient rarement de se mettre avec autant de monde. Le contact étranger la faisait fuir. Elle s’avançait donc, et s’arrêta un petit moment devant le carrousel. Il y avait des enfants, qui rigolaient joyeusement. Elle cligna des yeux, ses pensées indéchiffrables, puis reprit sa route.

Père lui avait dit qui elle devait aller chercher, et où elle la trouverait. Elle dépassa un stand d’autos tamponneuses, où, encore une fois, elle entendit les mêmes rires, entrecoupées des bruits de choc des voitures. Elle ne comprenait pas, en réalité. Elle ne comprenait pas pourquoi les gens cherchaient à se faire peur, ce qu’ils trouvaient amusant dans le fait de se suspendre à toute allure au-dessus du vide. C’était la même logique qu’elle appliquait au cinéma. Natalia ne comprenait pas non plus pourquoi les gens étaient friands de films d’action, de films de guerre, ou de films tout court. Un film ne servait à rien, pour elle, si ce n’est à vous permettre de voir une autre vie. Pour Père, le succès du cinéma était la plus belle preuve de la soumission fondamentale de l’être humain, plus enclin à apprécier la vie des autres, que la sienne. En définitive, c’était l’illustration du caractère misérable de la condition humaine.

La belle femme aux cheveux blancs coupés courts continuait sa progression, et finit par se rapprocher de la grande roue. En ce début de soirée, elle flamboyait de mille feux. Le train fantôme et le manoir hanté n’étaient plus loin, et la tente de la cartomancienne était à proximité. Natalia finit par l’apercevoir, et s’avança. Un tapis rouge menait à l’entrée, et plusieurs instruments de décoration étaient placés devant, tandis qu’un écriteau indiquait que la cartomancienne était prête à lire votre avenir.

*Oui, c’est elle...*

Généralement, les diseuses de bonnes aventures n’étaient rien de plus que des escrocs, des prestidigitateurs, mais Père lui avait dit que celle-ci avait un réel talent... Et qu’il voulait la rencontrer. Il aurait pu y aller en personne, mais il avait préféré y envoyer Natalia. Cette dernière n’avait naturellement pas refusé, ne pouvant rien lui refuser. Comme il n’y avait pas foule devant la tente, un peu excentrée des autres attractions, Natalia rentra sans hésitation.

3
Le Paradis / Knockin' On Heaven's Door [Empress]
« le: mercredi 10 juillet 2013, 22:09:28 »
« And she's buying a stairway to heaven... »

Il fredonnait. De sa voix agréable, envoûtante, charismatique. Il chantonnait, alors que le groupe se rapprochait des énormes structures d’argent d’ivoire, sortes de tours blanches perdues au milieu d’une verdure étincelante.

« Vous ne devriez pas prendre ça à la légère, Père, lâcha Keriya.
 -  Tu trouves que je le prends à la légère, dis-moi ?
 -  Si jamais ils savaient qui vous étiez vraiment...
 -  Mais... Il n’y a aucune raison qu’il l’apprenne, pas vrai ? »

Il était rare, très rare, qu’elles osent aller contre lui, contre ses ordres et ses idées. Elles leur devaient la vie, après tout. Sans lui, elles seraient toutes, si ce n’est mortes, dans d’infâmes positions, moins que des humaines. Il était leur héros, leur père... Et une bonne fille ne devait pas prendre la voix contre son père... Pour autant, les Beauties n’étaient pas spécialement rassurées. La perspective de se rendre dans les Cieux était terrifiante, connaissant le fait que les Anges le traquaient depuis des millénaires, et n’attendaient qu’une occasion de fondre sur lui. C’était risqué, oui, mais nécessaire.

Randall Flagg traquait les Treize Sphères de l’Arc-En-Ciel, treize sphères magiques aux propriétés énigmatiques. Il en avait repéré une dans la région de Tekhos, mais dans un endroit difficile d’accès : dans les profondeurs de la Fourmilière. L’extraire avait été particulièrement difficile, et avait nécessité de déclencher deux guerres : une guerre entre les Tekhanes et les Formiens, ainsi qu’une guerre fratricide au sein des Formiens, Flagg ayant utilisé ses pouvoirs psychiques amplifiés pour malmener le lien psychique reliant l’Overmind à plusieurs de ses Annexiens. Un tel exercice l’avait épuisé, et n’avait été possible que par l’utilisation d’une des Treize. Le résultat avait été l’affaiblissement de la Fourmilière, permettant d’extraire la Sphère. Les agents de Flagg auraient du la lui ramener, mais il y avait eu... Des complications*. La Sphère était maintenant entre les mains des Anges, et se trouvait dans le Palais Divin.

Y accéder n’était pas une mince affaire, assurément. Le Palais Divin était lourdement protégé, et Flagg avait fini par trouver une brèche, un moyen d’y entrer : un Empire se trouvant sous les Cieux, dans des plaines verdoyantes et enchanteresses, un Empire qui lui ouvrirait les portes du Paradis. Il avait tenu à venir avec ses quatre gardiennes, le B.B. Corps. Tant que Flagg n’utilisait pas sa magie, les Anges ne pourraient pas le repérer, et il avait donc besoin de quelqu’un pour le protéger : elles. Randall Flagg avait choisi de se débarrasser de sa robe de magicien pour la tenue qu’il arborait classiquement : un blue-jean avec une veste bleue.

« Nous nous rapprochons, jeunes filles... Rappelez-vous bien de vos textes... Et rock’n’roll ! »

Flagg comptait demander une audience auprès des intendants de ce royaume dont les Beauties ne savaient pas grand-chose, afin de rencontrer leur Impératrice, et solliciter la possibilité d’accéder au Palais Divin. De cette manière, il espérait bien ravir la Sphère. Le plan était simple, mais quantité de complications pouvaient survenir. Et lui continuait à fredonner, comme si de rien n’était, avec cette attitude qui, toujours, continuait à surprendre ses protégées :

« Your stairway lies on the whispering wiiiiiiiiind... »

Il les regarda ensuite en souriant :

« Le rock, il n’y a que ça de vrai. »

[* : Cf. RP « Until The Last Back.]

4
Les contrées du Chaos / Une cible difficile à atteindre [Aeri Braun]
« le: jeudi 20 juin 2013, 22:48:25 »

Jambes croisées, elle attendait. On lui avait confectionné un semblant de trône, car elle devait tout de même surveiller ses ouailles. Les hommes travaillaient d’arrache-pied depuis une semaine pour faire plaisir à celle qu’il considérait, à juste titre, comme leur divinité. Jambes croisées, donc, dans sa nanocombinaison, elle se laissait embrasser par l’un d’entre eux, qui s’était penchée vers elle, afin que la femme le récompense de sa dévotion. Leurs langues se caressèrent brièvement, et elle sentit l’érection de l’homme. Il s’écarta ensuite, et elle lui ordonna d’aller travailler. Il obtempéra rapidement, récupérant sa pioche, pour creuser dans le sol. Elle les regarda. Pour eux, elle n’éprouvait rien. Même pour les enfants qui, comme les autres, travaillaient d’arrache-pied. Ils n’étaient même pas des esclaves, rien d’autre que des outils, dont elle se débarrasserait quand elle aurait obtenu ce qu’elle cherchait.

Dans ce cimetière abandonné, reposait la tombe d’un ancien chevalier. Un chevalier qui, d’après les informations de Père, avait été enterré avec sa lame. Et, dans cette lame, était incrustée un rubis. Un rubis dont les propriétés magiques intéressait Père. Il n’en fallait pas plus pour que Maria aille à sa recherche. Cependant, le cimetière était ancien, vieux de plusieurs siècles. Il était au milieu de montagnes, et s’étalait sur des kilomètres de cryptes condamnées, de catacombes, de dédales sinueux. La Beauty ne pouvait pas espérer fouiller cet endroit toute seule. Elle avait donc trouvé une main d’œuvre gratuite, en allant dans un centre esclavagiste à proximité. Les esclavagistes avaient déjà effectué une bonne partie du boulot en dressant les esclaves. Elle avait tué les contremaîtres, et utilisé ses pouvoirs psychiques pour contrôler une importante part des esclaves. Elle était partie avec eux pour rejoindre le cimetière, et ils travaillaient sans relâche, se tuant à la tâche.

Pour l’heure, les recherches n’avançaient pas, ne faisant qu’attirer les créatures nécrophages comme les goules, ce qui avait amené Maria, pour éviter de voir son nombre de travailleurs diminuer, à aller prospecter dans les villages environnants. Elle avait « séduit » différents hommes : bûcherons, chasseurs, miliciens, maçons... Ils protégeaient le cimetière, chassant les goules, repoussant les bêtes sauvages qui s’approchaient. La recrudescence de goules s’était faite ressentir dans les villages environnants, et Maria avait du affronter quelques visiteurs venus voir ce qui se passait dans le cimetière. Elle avait préféré les tuer, et savait que ses jours étaient comptés. Une milice locale avait été formée, et, pour les repousser, elle avait étendu, à l’aide de cristaux, ses pouvoirs psychiques, prenant le contrôle d’animaux sauvages redoutables, qui avaient mis en pièce les miliciens dans la forêt. Depuis, les villageois s’étaient réunis pour envoyer une requête au duc local, mais ce dernier ne pouvait pas agir pour l’heure, ses troupes étant dans un conflit contre un rival. À défaut, les différents baillis avaient réuni leurs caisses pour proposer une prime, afin de chasser celui qu’ils appelaient le « Mentaliste », un sorcier maléfique qui avait élu possession dans le cimetière.

Maria se redressa lentement. Les deux fillettes qui caressaient tendrement ses jambes cessèrent leurs gestes. Maria ne leur sourit pas, pour les rassurer, et descendit lentement les marches. Elle avait des pulsions, et marcha vers un homme, qui taillait avec sa pioche dans un mur, cherchant un passage secret. Elle le força à se retourner, et posa ses mains sur son crâne, puis le regarda. Elle ne cherchait pas à le séduire, ni même à lui faire l’amour, mais à le faire souffrir. Il n’y avait aucune raison précise à ça. Elle aurait tout simplement pu vouloir lui faire l’amour, mais, ce qu’elle voulait, présentement, était de sentir la souffrance dans son âme, voir ses yeux saigner, son corps se tordre de douleur. Il se mit à gesticuler, sentant de puissantes attaques cérébrales qui réduisaient en bouillie son cerveau. Des vaisseaux sanguins explosèrent dans sa tête, faisant couler du sang par ses narines, par ses oreilles, ainsi que par ses yeux. Sa salive se mit à s’échapper de ses lèvres, ses dents se serrant, tandis qu’un petit sourire de plaisir vint naître sur les lèvres de Maria. Télépathe, elle sentit la douleur de l’homme exploser, comme une insupportable migraine. Il aurait pu hurler, mais elle ne voulait pas qu’il dérange les autres. Dans les yeux de la Beauty, on pouvait lire un plaisir vibrant, un sourire pervers venant éclairer ses lèvres.

Quand elle relâcha la tête de l’homme, et qu’il s’écroula sur le sol, avec ses yeux révulsés, elle réalisa qu’elle avait eu un orgasme, mouillant l’intérieur de sa combinaison. N’était-ce pas là la preuve ultime de la supériorité de l’esprit sur le corps ?

5
Les contrées du Chaos / Confrontation [La meute de Kraks]
« le: mardi 04 juin 2013, 13:28:29 »
C’était un petit temple perdu dans les montagnes. Discret et solitaire, il était coupé du monde, et accessible par un long chemin sinueux en montagne, rempli de lacets et de virages abrupts dans des passages étroits, vous donnant l’impression d’avancer dans des boyaux étriqués. Aucun panneau n’indiquait la présence de ce temple, car il ne cherchait pas la publicité. Il ne cherchait pas à accueillir les voyageurs itinérants qui se perdaient dans ces solitaires et dangereuses contrées, ni à vendre les biens que les frères et les moines produisaient dans ce temple. Ce temple était replié sur lui-même, fermé au monde extérieur, et ne voulait pas que le monde extérieur interfère avec son environnement. L’un des moyens les plus efficaces était encore la discrétion. Mais rien dans ce monde ne pouvait rester éternellement caché aux yeux des autres. Pas à ceux de Père, en tout cas.

Fendant l’air, la queue de Crying Wolf arracha la main de l’un des derniers moines encore en vie, le faisant hurler de douleur, un cri que le loup de métal et d’argent calma vite en bondissant sur sa proie, la renversant sur le sol. La capuche du moine battit en arrière, découvrant une tête au crâne rasé de près, le visage rempli de peintures noirâtres rituelles. Ses yeux exprimaient une terreur sincère, et l’énorme œil mécanique de Crying Wolf s’abattit sur sa proie, lui brisant le cou. Dans un dernier soupir, le moine se tut, et Crying Wolf s’écarta lentement. Dans un coin gauche de sa vision, un message s’afficha. L’armure ne détectait plus aucun signe de vie. Ils étaient tous morts. Cette petite communauté d’une vingtaine de moines avait été massacrée du premier au dernier.

Shaina retira alors son armure, et marcha silencieusement. Elle se trouvait dans le hall principal du temple, une pièce assez sombre, avec des colonnes sur les côtés, et, au centre, une grande statue au-dessus d’un bassin rempli de fleurs et de nénuphars. La statue représentait une divinité aquatique, dont les différents bras partant dans toutes les directions évoquaient le sens des marées. Elle était au centre d’une espèce de fontaine, de l’eau pure et propre filant dans le bassin. Elle se pencha vers cette dernière, et la caressa de ses doigts gantés.

*Tu n’es pas là pour ça, Shaina*, se sermonna-t-elle.

Tout comme elle n’était pas là pour satisfaire l’appétit de Crying Wolf, et ce quand bien même c’était tentant. Bien que l’armure soit de chair et d’acier, elle pouvait manger. Si Shaina n’était pas attirée par tous ces cadavres déchiquetés et démantibulés, quand elle revêtait l’armure, elle sentait un attrait bien différent à leurs égards. Père, après tout, leur avait expliqué que leurs armures n’étaient pas que de simples morceaux d’aciers. Elle avança le long de la pièce, vers l’arrière, où une porte à double battant avait été ouverte à la sauvage, l’une des portes ayant été arrachée de ses gonds. Sous l’effet du vent, l’autre claquait contre le mur. Il faisait nuit dehors, et un vent violent remontait dans les entrailles de Shaina.

Elle s’avança dans la cour, qui comprenait plusieurs établis, nécessaires à la vie en communauté, à l’entretien des meubles et des vêtements, et un puits, ainsi que quelques arbres dont les feuillages remuaient au vent, des feuilles s’envolant dans les airs. C’était un beau ciel étoilé, et elle le regarda silencieusement, ses cheveux filant dans un sens. Le froid ne la dérangeait pas, et elle trouvait la vue assez belle. Elle préférait regarder les étoiles, plutôt que le sol, où d’autres moines gisaient dans leur sang. Il y avait même des traces le long du puits, où elle avait balancé l’un des moines.

Contre elle, ils n’avaient eu aucune chance. Elle était passée par la montagne, évitant d’emprunter le sentier, gravissant la paroi, pour se retrouver en hauteur, dominant le petit temple, qui se résumait à deux bâtiments séparés par une cour : l’autel, et les quartiers communs. Pour se nourrir, les moines empruntaient un chemin à l’arrière, un petit sentier mené à une clairière clôturée, avec des vaches. Il était probable que Shaina s’y rendrait, car elle était du genre gourmande. La femme avait observé les moines. Certains priaient, d’autres étaient dans les quartiers communs, et elle avait attaqué. Elle avait frappé la première, en sachant que les moines ne l’auraient jamais laissé entrer. Ils avaient beaucoup de raisons de protéger cet endroit.

Shaina se rendit dans le deuxième bâtiment, ouvrant la porte en bois, qui émit un grincement. Le long de l’escalier, et contre les murs, il y avait de belles traînées écarlates. Ils appartenaient au moine qu’elle avait massacré en entrant par une fenêtre. Elle lui avait arraché la jambe, et il avait tombé le long de l’escalier, aspergeant son sang partout, avant de misérablement ramper sur le sol. L’une des pattes de Crying Wolf lui avait broyé la tête. Elle alla sur la gauche, sentant le parquet craquer sous ses pieds, et aperçut la porte menant au sous-sol. Elle descendit l’escalier en califourchon, et suivit un couloir sombre, qui la conduisit là où elle voulait aller : la bibliothèque des moines.

Leurs archives.

Un sourire victorieux perla sur son visage. Elle alluma les candélabres dans les coins, puis fouilla les manuscrits et les parchemins. Elle recherchait un parchemin en particulier. Celui que Père voulait, un parchemin qui, selon ses dires, permettrait d’avoir de précieuses informations au sujet d’un cristal magique que Père convoitait. Les moines de ce temple avaient dans leurs coffres des parchemins précieux, car ils exploraient beaucoup la région environnante. Cette dernière était très sauvage, et peu de gens s’y rendaient donc. Ils avaient donc consigner dans leurs cahiers bon nombre d’informations, et le cristal que Père recherchait se trouvait, selon ses recherches, dans cette région.

Il faudrait à Shaina des heures, voire même des jours pour mener ses recherches. Fort heureusement, elle avait de quoi se sustenter à l’étage. Elle était convaincue que personne ne viendrait la déranger ici, dans ce lieu si reculé.

Elle n’avait jamais eu aussi tort.

6
Les alentours de la ville / Jouons à un jeu [The Boogeymen]
« le: dimanche 02 juin 2013, 11:07:28 »
Elle fut parmi les premières à se réveiller.

C’était une pièce sombre, dans un endroit inconnu, mais Natalia savait que tout se passait conformément à ce qu’elle avait désiré. Elle se réveilla lentement, avec un léger mal de crâne, qui disparut au bout de quelques secondes, le temps pour elle de se redresser. On les avait largués dans ce qui semblait être une sorte de salon de maison. Elle discerna plusieurs meubles poussiéreux à droite, un miroir, une cheminée à gauche, plusieurs portes, et une fenêtre condamnée. Il y avait cependant assez peu de chance de supposer qu’ils soient réellement dans une maison, perdue dans la voisinage des hauteurs de Seikusu. Elle sentit alors l’absence d’un poids sur son poignet gauche, et réalisa que l’individu qui l’avait kidnappé lui avait ôté sa montre. Un choix judicieux. Ils n’avaient aucun moyen de savoir où ils étaient, ni depuis quand ils avaient été neutralisés.

« Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! » lâcha une voix.

Elle émanait d’un homme au crâne rasé, un costaud, qui avait été déposé près du fauteuil du living room. Natalia n’y prête pas attention. Les autres individus présents dans cette pièce étaient quantité négligeable. Elle, elle se félicitait de voir que le plan prévu par son Père avait marché à la perfection. Bien sûr, il y avait toujours une dose de hasard, de chance, mais, avec lui, Natalia avait depuis longtemps appris que le hasard était en réalité parfaitement contrôlé, et restait très théorique. Il savait à l’avance où elle devait aller, il savait qui elle devait rencontrer, ce qu’elle devait précisément faire, afin que l’homme la capture. Tout avait marché comme prévu, et elle s’était retrouvée dans la gueule du loup.

Natalia, bien sûr, n’avait pas peur. Ou, plutôt, elle savait dominer sa peur, de manière à ce qu’elle ne soit pas rédhibitoire, mais devienne un moteur, une dynamique l’incitant à aller de l’avant. Elle voyait les gens autour d’elle. Des Japonais. Des individus normaux, mais qui étaient tous là pour une raison. Ils commençaient tous à émerger, et elle nota alors que le grand type baraqué au crâne rasé l’observait silencieusement.

« C’est quoi ce bordel ? répéta-t-il. Où on est ?! »

Natalia haussa les épaules, faisant la moue.

« Je n’en sais rien... » répliqua-t-elle.

Les autres commençaient à se relever. Il y avait des hommes et des femmes, et elle reconnut une prostituée, ayant encore ses habits de traînée. Des collants fluorescents, du mascara, du vernis à ongles luisants, et du maquillage excessif, afin de ressembler à une Occidentale. Un autre homme portait un costume, chemise blanche rentrée dans le pantalon, lunettes carrées, et cravate pendouillant le long de son torse.

« Où est-ce que je suis ? Qui êtes-vous ?!
 -  Pourquoi m’avez-vous agressé ? »

Bras croisés, Natalia restait dans son coin. Ces gens n’étaient pas importants. Seul comptait celui qui les avait enfermé, celui qu’elle devait retrouver, pour satisfaire les demandes de Père. Pour lui, elle ne se posait pas de questions. Elle se contentait d’agir, fidèlement. Le reste était accessoire.

7
Le coin du chalant / Beauté et Sauvagerie
« le: mardi 28 mai 2013, 01:10:43 »
Bonsoir :)

Venant d'être validée, voici ma demande de RP.

Je préfère voir avec les personnes intéressées les trames à élaborer.

Voici toutefois quelques informations préalables à prendre en compte :

  • Les agents du B.B. Corps disposent d'armures magiques ;
  • Ce sont des méchantes, et rien ne peut changer cet état de fait. Ne vous attendez donc pas à tomber sur des personnes bien intentionnées. Elles ne respectent que leur "père", le mage qui les a réunis, et voient les autres, soit comme des alliés nécessaires, soit comme des proies, soit comme des menaces à éradiquer.



Je n'ai aucune réelle condition de fond ou de forme. Moins vous ferez de fautes d'orthographe, et mieux ça m'ira, c'est tout.

Si vous êtes intéressé(e)s, n'hésitez pas à poster à la suite de ce post.

Merci :)

8
Prélude / Les damnées de la Terre - { Validées }
« le: dimanche 26 mai 2013, 21:59:48 »


Cette fiche étant assez ancrée dans la réalité, notamment autour de quatre conflits, je me permets, dans cette introduction, de faire un bref rappel historique de ces quatre évènements qui donnent un contexte à la création de mes personnages dans cette fiche.

  • LE GÉNOCIDE KHMER ROUGE (1975 – 1979). Le Cambodge est un État asiatique se situant près du Vietnam. Il a vécu, dans les années 1970’s, une dictature répressive menée par le régime des Khmers rouges, dirigé par Pol Pot. Les exactions commises par ce régime sur sa population ont ravagé le pays, et n’ont pas, fondamentalement, pas grand-chose de différents avec les exactions nazies. Pour autant, du fait de la situation de guerre froide, et de l’hostilité des Khmers rouges à l’égard des Vietnamiens, ces derniers n’ont jamais été poursuivis ou punis pour leurs actes, le Cambodge préférant, dans les années 1990’s, le pardon et la réconciliation à la justice.

  • LA GUERRE DE BOSNIE-HERZÉGOVINE (1992 – 1995). Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la Yougoslavie est le seul véritable État européen à avoir su se libérer de l’oppression nazie, sans l’aide des Alliés. Ce mérite en revenait au maréchal Tito, qui a dirigé le pays pendant toute une décennie, parvenant à empêcher que ce dernier n’explose. Après son décès, il ne faudra pas plus d’une dizaine d’années pour que la Yougoslavie explose, donnant lieu à un violent conflit. Le massacre de Srebrenica, orchestré par l’ancien général serbe Ratklo Mladic, ayant provoqué entre 600 et 8 000 morts, en est un bon exemple, et a été qualifié comme un acte génocidaire. Il est d’autant plus illustratif que, au moment de l’arrivée de l’armée yougoslave, la ville était sous protection des Casques bleus de l’ONU.

  • LA GUERRE CIVILE DU DARFOUR (2003 - ?). Grande région frontalière d’un grand État africain, le Soudan, le Darfour fait depuis 2003 l’objet d’une sévère répression de la part du pouvoir étatique, en place à Khartoum, à l’encontre de milices rebelles essayant de renverser le pouvoir, le SLA et le JEM. Pratiquant la politique de la terre brûlée, les exactions du gouvernement de Khartoum ont, d’après l’ONU, provoqué la mort de 200 à 300 000 personnes, et forcé 2 millions de personnes à s’exiler. A ce jour, la commission de l’ONU a rejeté la qualification de « génocide » pour décrire les actions commises par le Soudan.

  • LA LUTTE CONTRE LES NARCOTRAFICANTS MEXICAINS (2006 - ?). Tel un cancer ravageant le Mexique, les cartels de la drogue mexicains emploieraient, selon des estimations de la Chambre des députés du Mexique plus de 460 000 personnes. En Décembre 2006, et de manière officielle, l’armée mexicaine a été massivement impliquée dans la guerre contre les cartels, guerre qui, entre 2006 et 2012, aurait provoqué de 50 000 à 100 000 morts. Disposant d’une radio clandestine, les cartels constituent un véritable réseau, et se livrent, sur le sol mexicain, à quantité d’exactions et de crimes : torture, esclavage, kidnapping, massacres, etc...

Citer
« Vous êtes les damnées de la Terre, les oubliées de cette grande loterie qu’on appelle la vie. Des individus qui, soit n’ont aucune importance dans leurs calculs, soit constituent des données négatives de l’équation, des pièces qui gênent dans leur échiquier. Vous avez été oubliées, votre souffrance a été enterrée, votre justice violée, bafouée, et massacrée. Aujourd’hui, vous réclamez le droit le plus légitime et le plus ancien qui soit : celui du sang, celui de la juste colère, celui de la justice fondamentale ! »

Le B.B. Corps est une mystérieuse force ne répondant à aucune autorité gouvernementale. Il ne travaille pour le compte d’aucun État, et ne constitue pas non plus un groupe de mercenaires, en ce sens que les agents du B.B. Corps, au nombre de quatre, ne font pas de contrats pour des personnes qui leur sont extérieures. Elles ne rendent compte qu’à une seule personne, celle à l’origine de la création de ce programme, Russel Faraday. Cet homme assez âgé, nimbé de mystères, est celui qui a réuni tous les cobayes ayant participé aux différents projets qu’il a mené, jusqu’à la création du B.B. Corps que Faraday considère comme l’aboutissement de ses nombreuses recherches et tentatives de mélanger magie et technologie. Grand amateur de littérature, Faraday s’est toujours plu à réciter l’une des Trois Lois de Clarke : « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie ». Ainsi, Faraday a toujours aimé se comparer à un « scientifique-magicien ».

C’est par le biais de son père, extrêmement ressemblant à Russel, que les Faraday ont progressivement réalisé le B.B. Corps, synthèse parfaite entre l’Homme et la Machine. Tout démarra lors de la Seconde Guerre Mondiale, quand les Alliés recherchaient un moyen de contrer l’emprise des puissances totalitaristes sur l’Europe, et de contrer l’expansion impériale japonaise dans le Pacifique. Faraday Senior, un Anglais qui avait réussi à fuir son pays, et qui était alors le descendant de marchands d’armes à destination du gouvernement, avait alors essayé de proposer à Roosevelt et aux généraux américains un projet visant à doter les soldats d’armures de combat perfectionnées, disposant de blindages épais. Ce projet n’avait toutefois pas abouti, les Alliés préférant se tourner vers la puissance infinie de l’atome.

Faraday ne désespéra toutefois pas. Il avait conscience des limites de son modèle, et, si les Américains ne voulaient pas de ses travaux, il saurait vers qui se tourner. La famille Faraday n’avait jamais vraiment été à cheval sur les alliances politiques, et, que ce soit pendant la Guerre de Cent Ans les guerres napoléoniennes, ou tout autre conflit régional, les Faraday avaient toujours vendu des armes aux deux camps, sans vergogne. L’homme contacta donc des espions russes, et réussit à les convaincre de lui accorder du crédit, ainsi que des cobayes, pour ses recherches. Faraday rejoignit un complexe de recherche ultrasecret en pleine Sibérie, où il testait ses sérums sur des opposants politiques au régime de Staline. Officiellement, Faraday mourut à la tâche, et son fils reprit le relais. La réalité, toute simple, est que Faraday (qui ne s’appelle pas d’ailleurs vraiment Faraday) est réellement un magicien, et virtuellement immortel.

Préférant se détacher des États, il continua à mener ses recherches, et entreprit de réunir différents cobayes pour réussir à mener à bien ses expériences. Il trouva ainsi quatre femmes :


  • Crying Wolf, une adolescente torturée lors de la guerre civile du Darfour ;
  • Laughing Octopus, une jeune fille ayant également connu des exactions de la part des Serbes ;
  • Ragin Raven, la plus vieille des quatre, ayant tout perdu dans les camps des Khmers rouges ;
  • Screaming Mantis, la chef de l’équipe, une télépathe ayant connu l’enfer auprès des Zetas.



Faraday a réuni toutes ces femmes, et les a entraînés, leur confectionnant des armures particulières, qui s’allient avec leurs capacités surnaturelles, pour en faire des guerrières d’exception, qui voient toutes en lui une espèce de père naturel les protégeant, et leur ayant donné une raison de vivre.



  • Nom : N/A
  • Prénom : Shaina
  • Race : Humaine
  • Âge : 22 ans



Elle s’observe devant le miroir. Belle, forte, la peau sombre, couleur africaine, avec de longs cheveux noirs. Malgré tous leurs actes, ils n’ont pas pu lui enlever sa beauté intrinsèque. Son don. Son fardeau. Elle était le « soleil lumineux » de son père, une formule qui résonne encore à ses oreilles... Mais elle devrait plutôt l’appeler « ancien père », pour être exact. Elle en avait un nouveau, quelqu’un qui lui avait donné cette osmose, ce lien avec l’armure. Elle n’avait qu’à fermer les yeux, se détacher du miroir, pour se voir à l’intérieur. Une belle armure, immense, noire, qui lui donnait l’impression de devenir une louve mécanique, froide et immortelle, meurtrière et implacable. La voix mécanique la tire de ses pensées, annonçant l’exercice. Elle s’observe une dernière fois devant le miroir. Son beau sourire révélant ses dents éclatantes, tandis qu’elle enfile sur son corps sa combinaison, et se retourne.

Ils étaient venus au coucher du soleil. Son ancienne famille s’attendait à leur venue, mais pas aussi tôt. C’était un petit village désertique, qu’elle aimait, et qu’elle considérait comme sa terre natale. Un bel endroit. Le matin, elle allait avec sa mère au puits, au centre du village, afin de récupérer de l’eau, et portait les amphores, observant ensuite, si le cœur lui en disait, les canaux d’irrigation de l’eau vers les cultures.

L’agitation l’avait réveillé. Des bruits et des explosions. En tombant de ce qui lui faisait office de lit, elle avait entendu les hurlements, et perçu rapidement cette odeur... Agressive. Dans le ciel, des flammes dansaient. La porte s’était alors ouverte sur son père. Il n’avait pas eu besoin de parler pour qu’elle comprenne.

Ils étaient arrivés.


Avant, elle aurait pu se considérer comme une femme sociable, comme une femme généreuse, qui aimait se rapprocher des garçons du village, usant de sa beauté pour se rapprocher. Elle n’était pas un garçon manqué, mais une honnête fille, qui était devenue une belle adolescente, et rêvait de se rendre dans les grandes villes. Elle rêvait de Paris, de la Tour Eiffel, elle rêvait des gratte-ciel de Manhattan, de Times Square, de Central Park, et même des tours éternelles de l’orgueilleuse Dubaï. Comme toutes les femmes innocentes, elle était pleine d’innocence, pleine d’idéalisme. Et, alors qu’elle descend les marches de l’escalier métallique, sans un regard pour les multiples détecteurs de sécurité et les scanners, elle se dit qu’elle était idiote. Elle croyait en la beauté, en l’idéalisme, elle croyait que le monde était gouverné par des valeurs, par des idéaux nobles. Mais elle avait compris que le monde ne comprenait que deux valeurs : la haine, et l’argent. Le reste, ce n’était qu’hypocrisie, un doux voile qu’on bassinait à la tête des gens pour qu’ils ne prennent pas conscience de l’injustice du monde, et continuent à croire en une certaine équité... Jusqu’au jour où toute la crasse et la noirceur du monde explose à votre gueule. Et, quand ce jour arrive, il n’y a qu’une chose à faire.

Fermer les yeux, et espérer que ça ira vite.

« Alors ? Fais ton choix, où nous les tuons tous ! »

Ses yeux étaient remplies de larmes. De beaux yeux marrons, dignes d’une Princesse de la savane africaine. De beaux yeux qui s’étaient émerveillés quand son père lui racontait des contes, quand il lui parlait de la fable du scarabée et du lion. De beaux yeux écarquillés qui ne pleuraient plus, et dont le visage était éclaboussé de tâches de sang, de morceaux d’os, et de bouts de cervelle. La barre en fer avait fracassé la tête de son frère aîné, la fracassant si fort que l’un de ses yeux avait jailli de ses orbites, pendant dans une mare de sang, tandis que son cadavre était tombé sur le sol, rouant de coups. Elle voyait quelque chose de blanc ressortir du cuir chevelu de cet homme qui l’avait un jour défendu contre des garçons de l’école voulant lui tirer les couettes.

Elle sentait, contre sa tempe, le canon froid d’une arme. Les soldats étaient là. Elle tremblait à chaque fois qu’elle entendait des coups de feu, qui terminaient des hurlements, tandis que le village brûlait avec effroi.

« C’est simple, répéta le sergent. Ce village est un ramassis de traîtres, des individus qui soutiennent les rebelles. Tu es un lâche, l’un de ceux qui ont soutenu les traîtres, et qui comptait vendre tes filles pour ces sales esclavagistes... »

Il tenta de dire quelque chose, mais se reçut un coup de crosse en pleine tête. Sa tête s’écrasa sur le sol, et la botte de l’officier se posa dessus.

« Tu n’es qu’un sale chien, comme tous nos ancêtres qui ont ouvert les fesses aux Blancs. Tu fais partie de ces animaux qui ne pensent qu’à baiser avec toutes les femmes du village. Alors, c’est simple. Je devrais tous vous tuer, mais nous sommes des gens civilisés, pas des primates et des sauvages. Je suis généreux, je te laisse le choix. Regarde bien toutes tes filles, et dis-moi. Vas-y, dis-moi, parle... »

Elle voyait parfois des hommes entrer et sortir d’une case à côté. Sa maison. On y conduisait à tour de rôle sa famille, surtout les femmes, que ce soit ses mères, ou ses sœurs. Elles poussaient des petits gémissements, et, après un certain temps, on les balançait dehors. La rue était jonchée de cadavres, et d’autres scènes du même genre se poursuivaient. Shaina ne pleurait pas, ou essayait de ne pas gémir, sachant qu’ils n’attendaient que ça.

« Je suis sûr que tu es plus bavard quand ta queue te fait agir, hein ? Oh... A moins que ce ne soit là le problème... »

Les soldats agirent. Son père essaya de se défendre, mais se reçut un nouveau coup qui fit sauter une de ses dents. Un couteau lui défit son pantalon, et les soldats se mirent à rigoler.

« Et t’as engrossé toutes ces vaches avec ça ?! s’exclama-t-il. Tu fais honte au sexe dominant ! »

L’homme était amusé, quand Shaina entendit du bruit dans la case. Sa sœur, une forte tête, se débattait. Elle entendit les soldats hurler, puis un coup de feu la fit sursauter. Quelques instants plus tard, un soldat ressortit, rangeant son arme, puis son regard croisa celui de Shaina, qui fronça les sourcils, décidant de jouer la brave. Il avait une dent en or, qui, avec les flammes, semblaient briller dans la nuit. Il était aussi très moche, mais, de tout ce que Shaina se rappelait, c’était sa dent en or qui lui revenait.

Sa dent en or, qui brillait dans la nuit.

Elle entendit son père hurler, et, en tournant la tête, vit qu’il se débattait, tandis que le capitaine approchait son poignard de son entrejambes. Elle vit la lame s’approcher des poils, quand une main la saisit. Dent-En-Or la traîna sur le sol.

« Espérons qu’elle sera plus coopérative que l’autre...
 -  Noooon !! Lâchez-moi !!! » hurla alors Shaina, en se débattant.

On la traîna par les cheveux, et elle entra dans la case, laissant des traînées dans le sable, avant d’être balancée sur la table à manger. Elle se retourna. Il y avait plusieurs soldats, l’observant avec une lueur qu’elle n’oublierait jamais. Elle pleurait, et vit Dent-En-Or se rapprocher. Elle lui cracha alors au visage, et il sourit, avant de s’essuyer sa joue.

Dehors, son père poussa un hurlement inaudible, exprimant une agonie sans pareille.

« Voilà le résultat quand un homme lâche et traître ne s’occupe pas assez de son foyer... Ses filles deviennent des salopes, de sales petites putes occidentales rêvant de se balader en minijupe, et de baiser à droite et à gauche... »

Dent-En-Or frappa alors Shaina à la joue, bien plus fort que son père ne l’avait jamais giflé, et elle poussa un cri de douleur.

« Des pétasses comme toi, avec ce petit air de salope princière, j’en ai vu bien d’autres... Tu crois que tu n’hurleras pas ? Oh, crois-moi, ma belle, je te ferais couiner... Je parie que tu es vierge, en plus... Sois heureuse, tu vas sentir un vrai homme en toi, pas ces lopettes de fermiers qui se prostituent pour les traîtres de notre grand pays. Avec un peu de chance, ton ventre portera même un futur soldat loyaliste ! »

Elle priait pour que ce jour n’arrive pas. Fermant les yeux, Shaina se promit de ne pas hurler, de ne pas lui faire cette satisfaction. Elle entendit sa ceinture se déboutonner, puis il l’attrapa. De cette nuit, elle se rappela trois choses.

La dent en or de l’homme brillait dans la nuit.

Sa sœur avait un trou à la place d’une partie du visage, et, quand sa propre tête se tournait, elle voyait le dernier œil restant l’observer silencieusement, un air de surprise éternellement figé sur ses lèvres.

Et elle cria.


Dans le sas, la porte derrière elle se referma, et des lasers rouges se mirent en place. Elle connaissait la procédure, et de la fumée jaillit. Elle n’avait jamais oublié. Elle ne devait pas oublier. Elle se souvenait du rire amusé de l’homme, mais avait oublié le nombre de gens qui étaient entrés en elle. Tout ça lui avait semblé à la fois court... Et interminable. Shaina avait les yeux clos, alors que l’armure se mettait en place, et elle ne les rouvrit que quand le casque fut en place.

Ainsi, personne ne pouvait voir la larme qui coula.

Une texture rouge coulait entre ses jambes. Elle était accroupie derrière la table, n’ayant pas réussi à se relever. L’odeur de brûlé flottait encore dans l’air, mais le village avait cessé de brûler. C’était le charnier à ciel ouvert qui brûlait. Les soldats l’avaient laissé là, abandonnée, et elle ne pleurait pas. Elle ne pensait à rien, et était fascinée par cette petite rivière pourpre s’échappant de son corps.

Elle entendit alors des bruits de pas, et releva la tête. Elle sentit la panique la saisir à l’idée que les soldats reviennent... Et une certaine pointe d’espoir en imaginant que son père était finalement en vie, et revenait la sauver. Les bruits se rapprochaient de sa case, et elle vit alors une silhouette, l’ombre se reflétant dans sa maison. Elle s’arrêta devant sa maison, pendant un temps qui lui sembla sans fin, avant d’entrer.

Le soleil l’empêcha de voir la personne, mais elle l’entendit clairement. Et elle écouta.

« Tu es une damnée de la Terre, Shaina... »


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Capacités de l’armure

  • Grande force physique et vitesse décuplée. Crying Wolf peut atteindre la vitesse de 100 km/h, et son armure peut percer des murs en béton.
  • Un blindage épais, particulièrement résistant, protège l’armure.
  • Crying Wolf est dotée d’une tourelle de combat fixée sur son dos. Cette tourelle balance des projectiles très puissants, pouvant scier un arbre, et endommager les blindages d’un char d’assaut. Elle peut aussi balancer une série de grenades accrochées à ses jambes.
  • La queue de l’armure peut balancer des décharges électriques, ou des coups de fouet particulièrement tranchants.



Citer
« C’est dans la nature de l’homme. Ce n’est pas une question de religion, de Mal absolu, d’influences externes... Tout ce qui vous est arrivé n’est lié qu’à un seul fléau : l’ignorance. Elle est le pire de tous les maux, le crime suprême engendrant tous les autres. Vous en avez été victimes, et c’est pour ça que je vous cultiverais. La connaissance sera votre arme, celle qui vous dissociera de tous ces animaux. Ce n’est pas une question de naissance, d’héritage, ou de privilèges acquis à la naissance. Nous sommes les damnés de la Terre, mais ce constat n’est pas une fin, c’est un début. »



  • Nom : N/A
  • Prénom : Natalia
  • Race : Humaine
  • Âge : 27 ans



L’homme cessa d’hurler. Il ne le pouvait plus, et son cadavre inerte glissa le long du mur défoncé de l’entrepôt, tandis que le long tentacule marron revenait en arrière, tenant entre ses pinces sa colonne vertébrale, engluée de sang, formant comme une espèce de curieuse épée, un enchevêtrement d’os, de veines, et de muscles. Les balles rebondirent alors sur son armure, et elle tourna la tête, ses yeux rouges ciblant les autres individus. Ils étaient paniqués, terrorisés, et constataient que leurs misérables joujoux ne faisaient rien contre le blindage particulièrement épais de son armure. Le tentacule relâcha les restes du cadavre, et elle s’avança vers eux.

Elle portait une armure se composant de deux morceaux : la combinaison, qui l’enveloppait, et qui était une sorte d’exosquelette particulièrement résistant ; son casque, qui comprenait quatre tentacules principaux. Ils étaient métalliques, de dimension variable, mais le casque pouvait en sécréter d’autres, plus petits, plus lisses. Ces quatre-là étaient ses bras armés, mortels. Dans son armure, elle ne craignait rien. Elle les vit s’enfuir, mais ne comptait pas leur laisser cette opportunité. Sûrement pas. Dans l’air, les boules noires volaient, ses yeux supplémentaires, et elle pouvait voir les fuyards. Ils tentaient de revenir vers leur Jeep, et pénétrèrent à l’intérieur, filant en marche arrière. L’un des tentacules fonça, et fila sous la Jeep, avant de se redresser. Toute la partie gauche de la voiture se souleva, et cette dernière tomba sur le sol. Les tentacules filèrent ensuite par les vitres, les explosant, et il n’y eut plus que des hurlements, alors qu’ils fonçaient à l’intérieur, arrachaient des membres, déchiquetaient les corps. Le spectacle ne dura que cinq minutes, avant qu’ils ne ressortent, trempés de sang. Ce n’était pas une flaque d’huile qui fila sous la Jeep, mais une flaque écarlate, qui allait en s’épaississant.

Ils avaient loupé le bus à cause d’elle. Elle était jeune à cette époque, mais pas assez pour ne pas sentir le poids de la culpabilité l’écraser. Tous les bus étaient partis de la gare quand ils étaient arrivés. Ils étaient tous déjà en route pour Potocari, afin de rejoindre la base principale de l’ONU, mais les bus ne pouvaient pas contenir à eux seuls toute une population. Ils avaient du traverser toute une ville en chaos. Natalia n’avait jamais vu autant de gens dehors, et elle avait eu peur. Elle avait eu peur, en entendant tous les cris, les hurlements, les sirènes qui rugissaient dans la ville, les voitures qui filaient, et les explosions... Elle avait hurlé très fort, et sa mère avait du la rassurer. Ils avaient perdu du temps. Et les bus n’avaient pas attendu.

« Surtout, restez bien en ligne ! Méfiez-vous des mines ! »

Dans les bras de sa mère, elle retenait ses larmes, en se forçant à ne pas regarder. Mais, parfois, la curiosité était trop forte. Elle tournait la tête, et voyait des corps déchiquetés, pulvérisés. Parfois, des chiens sauvages allaient se nourrir sur eux. C’était l’odeur qui lui faisait tourner la tête. Elle n’avait jamais senti une odeur aussi affreuse, aussi repoussante. Jamais. Même quand son papa la prenait dans ses bras en revenant tard le soir, et qu’il avait du mal à marcher, et qu’il avait une curieuse odeur s’émaner de ses lèvres quand il l’embrassait. Quand il avait cette odeur-là, il la faisait pleurer. Et Maman la reprenait alors tout de suite dans ses bras, et elle se sentait bien mieux, avec sa petite tête calée contre les seins réconfortants de Maman.

« Elle a 6 ans, Olga, Natalia peut marcher toute seule... grogna l’homme.
 -  Il n’en est pas question ! Je ne tiens pas à ce qu’elle marche sur une mine ! »

Elle ne dit rien. La colonne marchait depuis la nuit, et Natalia ferma les yeux, coinçant sa tête contre les seins de sa mère, en espérant qu’elle n’entendrait rien.


Le fuyard s’était réfugié dans des toilettes, à un étage. Il ferma la porte rapidement, en sueur, tremblant de partout. Il recula lentement, tenant nerveusement son Glock, tout en sachant pertinemment que cette arme serait inutile contre ce truc. Il se passa une main dans ses beaux cheveux bouclés, voyant brièvement son reflet dans la vitre. Il portait un costume déchiré, sa cravate avait commencé à tomber, et il se retourna, cherchant une échappatoire. Sa seule chance était que ce monstre ne l’avait pas vu. Il entendait Kane hurler dehors. Des cris à vous réveiller en pleine nuit, et, tout ce qu’il souhaitait, c’était qu’il se la ferme, qu’il se taise. Les services de renseignement s’étaient, pour le coup, bien plantés. Jamais les choses n’auraient du déconner à ce point. Il porta sa main à son téléphone portable, et entreprit de composer un numéro d’urgence...

...Quand la porte d’accès aux toilettes trembla. Un tentacule jaillit, défonçant cette dernière, et il sortit son arme, tirant à travers la porte en hurlant.

« Crève, saloperie ! Crève, crève, crève, crève !! »

Il vida tout son chargeur, tandis que le tentacule ne bougeait plus... Son espoir fut de courte durée. Le mur explosa sur sa gauche, et il revit le monstre. Il en lâcha son arme, et recula lentement, tandis que la créature s’avançait.

« Je... Écoutez, je... »

Mais le monstre n’écouta pas. Il l’attrapa par la gorge, le soulevant comme un fétu de paille, et l’envoya dans une cabine, arrachant la porte, tandis que ses fesses s’écrasèrent sur la lunette des toilettes, et qu’il voyait devant lui plusieurs tentacules.

« On n’est pas avec eux, merde ! Je travaille pour Interpol ! C’était une couverture, vous... »

Elle le savait. Et ce n’était pas ça qui la stopperait. Les tentacules sifflèrent, et elle se débrouilla pour que l’homme hurle le plus longtemps possible.

Elle aimait bien les hurlements.

« Suivez ma voix ! Nous avons des couvertures, de l’eau, à manger ! Dépêchez-vous ! »

La voix rugissait de l’autre côté de la forêt, cette forêt que Natalia voyait depuis la fenêtre de leur appartement. Elle était grande, mais elle avait un peu peur, parce que Mikhail lui avait dit qu’il y avait des loups dedans, et qu’ils dévoraient les jeunes filles qui s’y aventuraient. Elle lui avait certifié que ça lui faisait pas peur, que c’était que des bobards, mais ça ne lui avait pas empêché, le soir, de demander à Maman si c’était vrai qu’il y avait des loups dans la forêt. Elle s’était contentée de rire en lui disant de terminer ses devoirs.

« Ça ne peut être que les Casques bleues ! Dépêche-toi, Olga !
 -  Je fais ce que je peux... » protesta cette dernière.

Ils descendaient entre les arbres, les coups de feu et les explosions s’éloignant progressivement. Il faisait nuit, et la colonne avait été attaquée. Des Jeeps avaient descendu vers eux, et avaient fait feu avec des mitrailleuses lourdes. Les balles avaient sifflé tout autour d’eux, et ils s’étaient mis à courir, rejoignant cette épaisse forêt. Son père descendit le long d’une petite pente, et se retourna. Olga relâcha alors sa fille, et lui dit de courir, de courir vite. C’est ce que cette dernière fit, essayant de ne pas perdre son bonnet. On avait beau être en Juillet, les nuits étaient plutôt froides. D’immenses lueurs blanches les englobaient au loin.

« C’est par là ! Vite !
 -  ...Dépêchez-vous de venir, nous pouvons vous évacuer vers Tuzla ! Il y a des camions, de l’eau, vos familles ! Dépêchez-vous !! »

Son père était devant elle, courant à toute allure. Elle quitta la forêt, voyant un champ avec une ferme. Il y avait quantité de gens, et elle espérait ne pas perdre de vue sa mère. Son père s’arrêta soudain en reconnaissant les uniformes.

« Mais... Ce ne sont pas... »

Il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit de plus. Depuis les Jeeps, les Serbes ouvrirent le feu sur les civils avec leurs mitrailleuses. Une rafale atteignit son père, et le sang jaillit, éclaboussant la moitié du corps de Natalia. Elle ferma les yeux, et, quand elle les rouvrit, elle vit que ce dernier était couché sur le sol. Elle se pencha vers lui, insensible aux hurlements, aux cris, aux autres coups de feu atteignant ceux qui essayaient de s’enfuir. Elle se pencha vers son père. Il avait quelque chose de curieux à la place d’un œil, une sorte de balle noirâtre. Elle tenta de le secouer, de le réveiller.

« Papa ? Papa ?! »

Il était fort. Chaque fois qu’il invitait ses collègues et qu’ils jouaient au bras de fer, il gagnait toujours. Elle était heureuse de l’avoir comme papa, même quand il puait de la bouche, ou quand il faisait de drôles de bruits dans sa chambre. Elle tenta de le secouer, encore, mais il ne bougea pas, la tête de côté. Elle entendit alors des bruits de pas, et releva la tête. Plusieurs hommes avec des bottes et des armes s’avançaient.

« Ces abrutis y ont vraiment cru... »

Et elle les entendit rire. Elle choisit alors de pleurer, comme elle n’avait jamais pleuré auparavant.


« C’est fini, Père... Oui, il n’y a pas un seul survivant... »

Il lui apprit que la police approchait, ce qui ne la dérangeait pas spécialement. Elle aurait pu aussi les tuer, mais il tenait à l’éviter. Elle pouvait le comprendre. Il lui enjoignit de partir rapidement, et elle hocha la tête. Elle s’écarta du cadavre, et le tentacule relâcha la tête de l’homme, la balançant sur le sol. Le haut de l’armure se retira, les tentacules retournant dans la boîte qui les émettait, et elle regarda dans le miroir, tandis qu’elle retirait sa cagoule. Plus de larmes maculant son beau visage, rien d’autre que des cheveux argentés sur un visage poupon. Elle s’observa entre les fissures du miroir, puis sortit des toilettes, et rejoignit la pièce où il y avait son sac à dos, afin de se changer.

Par-dessus tout, elle n’aimait pas les rires. Ils la crispaient, ils l’agaçaient. Elle ne se considérait pas comme la plus sociable de l’équipe, loin de là. C’était la plus sadique, en réalité. La plus perverse, celle qui prenait plaisir à torturer ses victimes, à prolonger leurs agonies. Sa fidélité envers leur cause était inébranlable, et jamais elle ne trahirait celui à qui elle devait tout. Il lui avait ordonné d’aller ici, et de tous les tuer. Elle avait obéi sans sourciller, mis elle n’irait jamais jusqu’à prétendre n’y avoir pris aucun plaisir. Car, en réalité, quand ses tentacules avaient serré des membres, et qu’elle avait écartelé ces porcs, elle avait vu, dans leur regard, une terreur sans nom. Leur douleur avait été si exquise qu’elle en avait joui. Elle enfila ses vêtements, puis sortit.

« Arrête de chialer, salope ! »

Elle essayait. Vraiment. Natalia se forçait pour ne pas pleurer, mais, à chaque fois qu’elle commençait à se calmer, elle revoyait son père couché, son père qui ne se lèverait plus, elle entendit les hurlements, elle voyait cette balle noire, et elle recommençait à pleurer. Encore. Et ses pleurs, interminables, agaçaient fortement les soldats. Il y avait bien d’autres prisonniers dans la grange, et il était de plus en plus tentant de faire taire cette sale gosse. L’un des soldats se leva, et sortit son arme à feu, la pointant devant elle.

« La ferme, ou je t’explose ta sale gueule !
 -  Ne sois pas si nerveux, Piotr, lâcha un autre soldat. Tu voudrais exploser une si belle petite tronche ? Nikita connaît des gens qui aiment les filles comme ça...
 -  Je ne sais pas si mes nerfs pourront le supporter... » avoua Piotr.

L’autre haussa les épaules, avant de poser une main rassurante sur son épaule.

« Pense à la paie... On ne touche pas à la gamine.
 -  Alors, qu’elle arrête de chialer, putain ! »

Le soldat se rapprocha de Natalia, et fléchit les genoux.

« Quand ma fille chiale, Piotr, je la calme pas en lui foutant une trempe. Il suffit de la faire rire, c’est tout ce qu’elle demande. »

Il posa alors ses mains sur son corps. Natalia essaya de se débattre, mais les doigts remuèrent. Il se mit à la chatouiller, et elle se mit à rire. Mais ça ne l’empêcha pas de pleurer pour autant. Le soldat essaya pendant plusieurs minutes, et Natalia se mit à se tortiller dans tous les sens. Elle avait toujours été très chatouilleuse, un supplice que ses cousins adoraient lui faire, la torturant en la chatouillant sans cesse. Elle se tortillait dans tous les sens, mais les images perduraient. Et le soldat finit par se lasser, et la frappa. Plusieurs de ses dents tombèrent, tandis que la douleur, anesthésiante, explosa dans son corps. Elle tomba sur le sol, sonnée, et recommença à pleurer.


« Mais qu’est-ce qui s’est passé ici ?!
 -  Appelez des renforts, je crois qu’on en aura besoin ! »

Dehors, autour de l’entrepôt, les badauds se multipliaient. Il y avait de nombreuses voitures de police, et on avait établi un bandeau de sécurité tout autour de l’entrepôt portuaire. Mains dans les poches, capuche rabattue sur sa tête, Natalia les observait, autant d’un point de vue extérieur que d’un point de vue intérieur. Elle devait se retenir de ne pas intervenir, de ne pas tomber sur eux. Dans les poches de son blouson noir, ses mains tremblaient nerveusement. Ce ne serait pas raisonnable... Mais c’était tellement tentant.

« Cet entrepôt était le repaire de trafiquants, lâchait un observateur. Il a du y avoir un règlement de comptes... »

Sans rien dire, Natalia s’écarta lentement. Rotterdam était une ville magnifique, et, ce soir, elle savait où elle irait. Dans les boîtes de nuit, afin de trouver quelques partenaires... Histoire de s’amuser avec eux.

« J’en ai marre ! Que Nikita aille se faire foutre ! »

Piotr se leva, sortit son arme à feu, et s’approcha de la gamine. Cette fois-ci, on ne tenta pas de le stopper. Il approcha le canon de la tête de la fille, quand le sol se mit à trembler... Ainsi que les murs, et le toit. Ils étaient dans une grange à l’ancienne, avec du foin. Les soldats et les prisonniers regardèrent autour d’eux.

« Qu’est-ce qui se passe ? »

Toute la grange tremblait, et les ampoules remuaient furieusement, lorsqu’elles explosèrent toutes. Natalia, recroquevillée en boule sur le sol, du sang s’échappant de son nez, entendit alors une voix dans sa tête. Une voix rassurante, qu’elle avait déjà entendu dans ses rêves.

Ouvre les yeux.

C’est ce qu’elle fit. Et, même s’il faisait noir, elle vit... Elle vit des tentacules noirs jaillir des murs, du plafond, du sol, et se tortillaient autour des soldats. Ils tirèrent dans le vide, poussant des hurlements, et elle souhaita que leurs corps soient brisés, que leurs os explosent, qu’ils soient démantibulés. Et les tentacules obtempérèrent. Le sang explosa partout, les membres furent découpés, dans de jouissifs hurlements. Son regard se porta alors sur les prisonniers. Ils auraient pu la sauver, ils auraient pu intervenir. Les tentacules fondirent aussi sur eux, les mettant en pièces. Pas un ne réussit à s’enfuir.

Natalia entreprit lentement de se relever, alors que l’obscurité ambiante disparut. Des rayons de soleil filaient à travers les nombreux trous de la grange. Il y avait du sang partout, de grosses tâches, des projections, et des cadavres déchiquetés. Une porte s’ouvrit alors, et un homme entra dans la grange. Elle le regarda silencieusement. Lui, elle ne le voulait pas mort.

« Tu es une damnée de la Terre, Natalia... » commença-t-il.


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Capacités de l’armure

  • Laughing Octopus génère des tentacules avec son armure. Il y a quatre tentacules principaux, de taille variable, dont l’extrémité est variable également. Elle peut ainsi créer des outils de torture, des pointes, ou conserver la forme d’origine, à savoir des canons de combat avec des pinces. Ces quatre tentacules sont reliés à sn cerveau, et suivent fidèlement sa volonté. Ils sont très résistants, et mortels. Elle peut également, à partir de son casque, créer d’autres tentacules, plus petits, généralement pour attacher ses proies.
  • L’armure peut envoyer des espèces de petits drones qui servent de caméras. Ils sont discrets, et permettent à Laughing Octopus de voir d’autres choses, et ainsi de guider plus facilement ses tentacules. Ces drones ont différents types de visions, incluant notamment la vision thermique, ou infrarouge.
  • Les gants de Laughing Octopus disposent de doigts griffus et assez tranchants, pouvant également balancer des charges électriques.



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« Toutes, vous avez fait le même rêve, un rêve où je vous parlais, et où je vous disais d’être fortes. Un rêve où je vous encourageais. Je ne suis pas arrivé à temps pour vous aider, mais, dans un sens, ce que vous avez vécu était nécessaire à l’accomplissement de ce que vous devez être. Ce que vous avez vécu vous a arraché votre innocence, cette innocence qu’on devrait mieux appeler naïveté. Vous avez vu la noirceur du monde, vous avez vu ce que l’humanité était, vous avez vu la Bête. Vous avez lu la haine dans le regard des autres. C’est cette haine qu’il vous faut cultiver, car elle est la seule chose qui, fondamentalement, définit l’être humain, et le dissocie de l’animal. »

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