Sujets

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Les alentours de la ville / Errances indécentes ۩ G. Valmy

« le: lundi 17 septembre 2012, 22:05:28 »

Depuis sa libération du centre de recherche de Seïkusu, Tétishéri n'avait pas beaucoup avancé. Habillée des quelques frusques qu'elle avait sur le dos quand elle avait quitté son sinistre lieux de détention et de torture, elle n'était pas au meilleur de sa forme, ni au top de son apparence. Elle passait son temps à traîner dans les rues, sa tunique autrefois blanche se grisant au fur et à mesure. Se déchirant aussi, au gré de ses aventures avec les dealeurs des ruelles, des criminels en tout genre. Mais même en haillons et affamée, la Reine qu'elle était ne se laissait pas abattre et ne se laissait pas faire.

Quelques heures après la tombée de la nuit, elle se glissait silencieusement dans une demeure dont les occupants étaient partis quelques instants auparavant. Elle se maudissait de devoir voler, elle qui haïssait les pratiques déloyales tels que le vol, le mensonge, le meurtre et tout ce qui s'ensuit. Mais elle n'avait pas le choix, pour survivre, en attendant de trouver mieux. Elle mémorisait toutefois ce qu'elle "empruntait" et à quelle maison, se jurant de rembourser lorsqu'elle le pourrait. La liste s'allongeait de plus en plus, sans qu'elle ne s'en sorte toutefois.

Soupirant, elle entre par la fenêtre arrière, laissée ouverte par mégarde, et se promène un peu dans la maison. Aucuns bruits, aucuns signe de vie. Elle se glisse alors dans la salle de bain, et commence à se faire couler un peu d'eau chaude pour se nettoyer le visage. Elle ôte ses haillons et les trempe dans le lavabo, pour les frotter un peu, les décrasser, et use d'un gant de toilette pour se décrasser elle aussi. Elle frotte dur, jusqu'à ce que sa peau rougisse sous les assauts du gant, puis se rince en se glissant sous la douche. En sortant du bac à douche, elle essore sa tunique et l'étend sur un chauffe-serviette. Puis, enroulée dans une serviette-éponge, elle patiente.

Une heure plus tard, alors que le tissu de sa tunique en haillon était encore humide mais presque sec, des coups de feu déchirèrent le silence de la maison, précédés de cris, et suivis de gargouillement. Alarmée, la brune se débarrasse de la serviette éponge qu'elle replace avec soin sur le porte-serviette, puis chope sa tunique qu'elle glisse sur son corps nu. Elle entends des bruits dans le couloirs. Des bruits de courses. La porte de la salle de bain était entrebâillée. Elle vit passer un homme, habillé de cuir noir. Ce qui la choqua, c'est qu'il avait l'air d'un ange avec ses courts cheveux blonds et ses yeux d'un bleu aussi pur que la glace. Et un sourire aux lèvres, surtout. Elle le regarda disparaître au bout du couloir, et attendit d'entendre le claquement de la porte pour sortir à son tour. Elle descendit au rez-de-chaussée et observa par la fenêtre l'individu qui s'éloignait.

Puis, elle monta par curiosité. La troisième chambre était ouverte. A pas lents, elle s'avança. Quand elle fut dans l'encadrement de la porte, elle marqua un arrêt. Le mur en face d'elle était couvert d'éclaboussure de sang et... De cervelle. A terre gisait deux silhouettes. Homme et Femme. Vu la chambre, ce devait être la fille et son petit ami venu la rejoindre. Elle secoua la tête et marmonna une prière pour Anubis, lui recommandant le Kâ de ces deux innocents, puis fila. Elle sortit de la maison, sans faire attention au voisin qui, de sa fenêtre, épiait l'activité de la demeure d'où venaient les coups de feu.

Elle se planqua dans la première rue qui tournait, se cherchant un endroit où dormir en paix pour essayer d'oublier les deux cadavres pourvus d'une balle dans le front. Toujours à moitié nue, et frigorifiée en plus.

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Prélude / Tétishéri, Reine d'Égypte revenue d'entre les morts. [validée]

« le: jeudi 13 septembre 2012, 17:46:55 »

Résumé :

Nom / Prénom / Surom : Tétishéri, fille de Tjenna et Néferou. Grande Épouse Royale du pharaon Sénakhtenrê Ahmosé (Tétishéri s'écrit aussi Tétishery).
Âge : Elle a vu 23 fois la saison Chemou (Été).
Sexe : Féminin.
Race : Momie revenue d'entre les morts (et rajeunie accessoirement). Créature ?
Orientation Sexuelle : Hétérosexuelle.
Situation de départ : Femme accomplie. Ayant effectué son devoir conjugal et ayant eu des enfants.
Autres : Une incantation d'un archéologue a ramené la Reine d'entre les morts. L'incantation lui assure une vie et une jeunesse éternelle. Mais elle n'a pas de pouvoirs particuliers, sinon.

- 1 580, Thèbes, Royaume des Deux-Terres.

Il y a des cris de souffrance féminine. Des encouragements qui se chuchotent. Puis des pleurs enfantin. Néferou, qui fait les cents pas devant la pièce où se déroule l'accouchement, accours aussitôt.

- C'est une fille ! Une bien belle fille.

Néferou prend la petite chose enroulée dans des linges humides et la lève à hauteur de son regard, puis il sourit et dépose l'enfant dans les bras de son épouse.

- Nous avons bien travaillé ma chère. Elle est splendide.

- 1 554, Thèbes, Royaume des Deux-Terres.

Âgée de 16 ans, Tétishéri se promenait au bord du Nil avec son ami de toujours, Merenptah. Elle avait bien changé. L'enfant à la peau fripée était devenue une ravissante jeune femme. Sa chevelure avait la couleur de la nuit. Elle était lisse, et lui descendait jusqu'aux épaules. Son regard oscillait entre le bleu et le vert. Son teint était aussi frais qu'une crème, et ses traits avaient la douceur de la pulpe d'une grenade. Sa silhouette était attirante, et ses formes étaient bien celles d'une femme. Habillée d'or et d'étoffes de lin, elle avait tout ce dont elle rêvait. Bijoux, nourriture, libertée... Elle était en pleine forme, et bientôt une femme faite. Elle était déjà femme, ayant vu le sang couler entre ses jambes chaque mois. Et bientôt, elle serait Reine et Épouse. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle était si richement habillée.

Depuis quelques semaines, le pharaon Sénakhtenrê Ahmosé avait jeté son dévolu sur elle. Pourtant pas de naissance royale, elle avait quand même toutes les qualités qui lui plaisait, outre son physique délicieux. Elle était modeste et avenante, agréable et pleine de charme, intelligente et pleine d'esprit, lucide et amusante, courageuse et loyale, etc... Ses défauts étaient moindre pour le pharaon. Sa témérité et son impulsivité ne ternissaient pas l'éclat de son courage, et sa rancune ne lui était pas connue. Son sens de l'honneur lui plaisait. Elle était dévouée aux dieux et au pays, comme lui, et sa bonté était connue de tous à Thèbes. Bref, il était amoureux d'elle. Et il allait en faire sa femme aux yeux des dieux.

Merenptah était jaloux, mais il ne voulait que le bonheur de son amie. Il l'aimait, oui. Mais elle semblait plus le considérer comme un frère que comme un amant.

- 1 559, Thèbes, Royaume des Deux-Terres.

Depuis cinq années, Tétishéri était la futur reine d'Égypte. Lorsque son époux accéda enfin au pouvoir, après la mort de son père, elle montra de quel bois elle était faite. Les sujets du pharaon l'adorait. Elle rayonna dans le palais, et sa vivacité d'esprit lui avait valu sa place au conseil restreint du souverain. Elle était l'égal de son époux. Elle était aussi mère. Quatre enfants. Séqénenrê Taâ, qui sera pharaon après son père. Iâhhotep I^re, qui sera l'épouse de son frère aîné. Satdjéhouty, qui sera la seconde épouse de son frère aîné. Et enfin Kamosé, qui succèdera à son frère aîné.

Ses formes s'étaient affirmées. Pleinement femme, et malgré sa poitrine qui s'était alourdie par la maternité, elle avait toujours la taille aussi fine. Une perruque royale faisait couler sa chevelure jusqu'aux creux de ses reins. Mais sa beauté était toujours intacte.

Quand son époux mourut, toutefois, elle exerça la régence pour son fils aîné qui n'avait pas encore l'âge de régner. Elle supervisa le pays d'une main de maître, et organisa le mariage du futur souverain avec sa soeur. Elle se retira ensuite pour le laisser régner, ainsi que son second fils, et jusqu'à son petit-fils.

- 1 510, Thèbes, Royaume des Deux-Terres.

Après avoir vécu soixante-dix ans, Tétishéri quitta le monde terrestre pour rejoindre les dieux dans l'au-delà. Elle y rejoignit aussi son époux et ses parents, ainsi que ses fils et ses filles. Son tombeau fut scellée, et sa momie reposa en paix... Son petit-fils, Amhôsis I^er, lui fit ériger un cénotaphe à Abydos, une tombe prestigieuse à Memphis puis une chapelle funéraire et un temple à Thèbes. Amhôsis a même fait ériger une stèle funéraire où il fit écrire : « Je me suis souvenu de la mère de ma mère et de la mère de mon père, la grande épouse royale et mère de roi, Tétishéri, juste de voix. Sa tombe et sa chapelle demeurent à Thèbes et à Abydos (...). Ma Majesté souhaite faire pour elle une pyramide et un temple dans la Terre sacrée (...). On creusera son lac, on plantera ses arbres, ses offrandes seront fixées ; on pourvoira le temple de personnel, on le dotera de champs, de troupeaux, de prêtres funéraires. ». Tétishéri ne serait pas oubliée.

1 896, Thèbes, Égypte.

William Matthews Flinders Petrie, archéologue de son état, fouille Thèbes. Dans le temple dédié à la Reine Tétishéri, il trouve une incantation en hiéroglyphe. Il la déchiffre sur place, à haute voix pour ne pas se tromper. Mais à peine a-t-il fini qu'un voile noire tombe sur le temple. Une dizaine de minutes plus tard, il se lève. Un sarcophage est apparu. Lentement, le couvercle se soulève. Et une momie en sort. Le regard, noisette au départ, vire lentement au bleu-vert. Le teint légèrement doré de la Reine se voit à travers les bandelettes qui s'effritent.

Tétishéri est revenue à la vie, mais elle paraît avoir 23 ans au lieu de 70. Petrie en reste comme deux ronds de flanc. Il veut l'emmener, pour renforcer ses découvertes, mais Tétishéri n'était pas femme à se laisser faire. Elle refusa tout net de l'accompagner. Petrie, après avoir écouté son argumentation, le comprit et la laissa en paix. Il lui proposa même de l'aider à se réinsérer dans la vie, ou à retrouver la paix de la mort. Mais son associé ne lui laissa pas le temps de mener à bien ses projets. L'assommant et le ligotant, il laissa le soin à ses complices de s'emparer de la Reine. Elle se défendit bien. Mais le nombre l'emporta, surtout qu'elle était encore faible après tout ces siècles d'immobilité et de rigidité cadavérique.

L'associé félon de Petrie quitta le temple avec ses complices, les objets précieux et la Reine. Il emportèrent aussi un chat momifié qui semblait couvert d'or sous les bandelettes.

2 010, Seïkusu, Japon.

Près de deux cents ans après la réanimation de la Reine Tétishéri, l'associé de Petrie, un japonais, l'a ramenée dans son pays d'origine. Objets de tests en tout genre, elle a été reclue dans une cage avec son compagnon, Meow (prononcez Miou), le chat autrefois momifié. Aujourd'hui, elle est toujours à Seïkusu, enfermée dans quelques laboratoire avec Meow. Elle n'a pas vieilli d'un pouce depuis son retour d'entre les morts par effectué par Petrie. Elle n'a aucune possibilité de s'enfuir. Les chercheurs font des tas de spéculation sur ce qui la maintient en vie. Et ils cherchent un moyen d'augmenter la longévité et la beauté de leurs contemporains. Mais la Reine en a marre. Elle veut fuir. Elle veut quitter cet enfer...