Le quartier de la Toussaint / Derrière le masque (Sentinel Prime)
« le: dimanche 08 juillet 2012, 14:37:21 »Lorsque j'ai passé mon annonce, je me suis bien gardée de noter en paraphe "Snow Burton", la pègre me vouant presque un culte compte tenu de mes papiers élogieux à leur sujet et je me serai mal vue faire passer des entretiens avec tous ces malfrats qui ne rêvent que de me rencontrer. J'ai donc opté pour un prénom d'emprunt on ne peut plus commun et l'une des candidature a particulièrement retenue mon attention. Un homme, qui semble débuter dans le métier et qui cherche à quitter son magazine miteux, dans lequel il ne trouve vraisemblablement pas beaucoup d'intérêt. Je lui ai donc adressé une lettre en bonne et due forme, où je lui fixe un rendez-vous pour aujourd'hui, neuf heures.
Devant mon miroir, je repose ma brosse à dent dans le verre prévu à ce effet et nue comme un ver, je me dirige vers la chambre pour me vêtir de quelques vêtements. Un rapide coup d'oeil par la fenêtre me fait prendre conscience du temps radieux qu'il fait et j'en suis ravie. Pour une fois qu'il ne tombe pas des hallebardes sur cette fichue ville.
J'enfile alors un shorty rouge sang que j'affectionne tout particulièrement, en soie précieuse que j'ai fais venir d'Angleterre. Je me penche légèrement dans l'armoire pour me saisir d'un corset faisant l'ensemble, le nouant délicatement dans mon dos avant d'apprécier mon reflet dans le miroir. Cet ensemble sublime ma taille fine et j'esquisse un sourire en constatant le renflement de ma poitrine, on ne peut plus délicieuse enserrée dans cette soie doucereuse. Le décolleté est dés lors presque outrageux, mais il fait ma fierté.
Satisfaite, je déloge d'un cintre une robe noire en flanelle que j'affectionne tout particulièrement et que je passe rapidement. Elle arbore un décolleté plongeant où l'on peut voir apparaitre au sommet, la ligne rouge qui démarque le commencement de mon corset. Elle cintre ma taille on ne peut plus parfaitement et moule mes formes à la perfection, s'arrêtant à mi-cuisse. Je glisse aux pieds une paire d'escarpins vernis Louboutin, le noir rappelant ma robe et le rouge de la semelle, la naissance de mes sous-vêtements qui se laissent apparaitre. Je suis, on ne peut plus parfaite ! Vous en doutiez ? Pas moi.
Je m'empresse donc de glisser une tartine entre mes lèvres et file au dehors, ma mallette de cuir entre les doigts, dévalant les escaliers de mon immeuble. Par le temps qu'il fait, je décide d'un commun accord avec moi-même de prendre le temps de flâner dans les rues, appréciant le soleil caressant mon visage. La journée commence parfaitement n'est-ce pas ? Et bien non. C'est toujours dans ces moments où l'on s'y attend le moins, que quelque chose vous tombe dessus. Et pour moi, ça vient directement du ciel. L'atmosphère se charge subitement et de gros nuages menaçants s'amoncellent au dessus de ma tête. La première goutte me tombe sur le bout du nez et je laisse échapper un sifflement en accentuant mon allure. Des trombes d'eau se mettent alors à tomber drue et malgré le fait que je tente à courir aussi rapidement que mes escarpins me le permettent, tirant par instant sur ma robe qui tente à remonter sous l'eau qui la gorge à présent, j'arrive au bureau de mon journal complètement trempée des pieds à la tête.
En passant le seuil, je ne manque pas d'insulter copieusement les foutus Dieux qui ne m'ont accordé aucun répit et peste sur moi-même de ne pas avoir eu la présence d'esprit de me munir d'un parapluie. Le temps dans cette ville est bien capricieux, j'aurai du me douter qu'il piquerait une petite colère à peine aurai-je mis les pieds dehors.
Je rendre donc dans mon bureau, rejette ma mallette sur le fauteuil de cuir et regarde distraitement la pendule. Dans quelques minutes, il sera là. Je n'ai décemment pas le temps de me changer et peut-être même pas de me sécher. Mes cheveux dégringolant en cascade sur mes épaules ont perdus de leur belle coiffure et je dégrafe la barrette qui tentait de les maintenir en place avant de secouer la tête pour leur offrir un semblant de forme. Il est très rare que je lâche ma chevelure sur mon lieu de travail, mais je suis bien contrainte de le faire au risque de paraitre pour une débraillée. Les fines gouttelettes de pluie dégoulinent dans mon décolleté et je me penche pour me saisir rapidement d'une serviette pour m'éponger quelques peu, les fesses posées sur le bord de mon bureau. Je baisse le regard pour constater de l'eau qui continuer de s'infiltrer tout le long de mon corps et c'est lorsque j'entends un grincement que je lève à peine le regard, constatant d'une paire de chaussures sur le pas de la porte.
Ah... Il est là. C'est bien ma vaine. Ma position ne ressemble en rien à celle que devrait arborer votre futur employeur.