Complexe d'études secondaires et supérieures / Obsession, temptation, bewitched by a song. [Kasja]
« le: vendredi 18 octobre 2013, 20:58:49 »Il n'avait pas pris la peine de se grimer en étudiant ou en professeur, et portait sur lui un T-shirt à manches longues rayé de rouge et de noir. Sur sa tête trônait comme à l'accoutumée sa splendide couronne ornée de pierres précieuses, et s'ajoutait à sa panoplie un simple jean noir. Aucune couverture donc, mais il n'était habillé ni comme un prince ni comme un yakuza. Il faisait très beau, mais le vent glacial qui venait rafraichir l'atmosphère était ce qui le faisait vraiment sourire.
Quand bien même, il n'était pas venu pour rester faire le planton dans la cour, et c'est dans les couloirs qu'il déambulait. Il regardait à droite, à gauche, cherchant quelqu'un d'étrange, d'atypique, qui pourrait lui servir d'informateur. A vrai dire, l'idéal pour un indic aurait été d'être discret, invisible et observateur, mais Mel était habitué à Verr, ses cheveux voyants et son ton plaintif. A se demander comment l'E.S.Per pouvait bien faire son boulot. S'il n'était pas débordé en ce moment, ce serait lui qui serait venu se trouver des indics ici.
Vint le moment où Melancholy passa devant la salle de musique, et sa porte grande ouverte. Il glissa sa tignasse dans l'encadrement, mais la pièce semblait déserte. Personne à l'horizon, et pas un chat dans le couloir non plus. Il n'y avait que les instruments, au fond, qui lui faisaient de l’œil.
Le Prince était un papillon: il voletait à droite à gauche dans la pièce, caressant la courbure de l'unique harpe présente, pesant les guitares, tapotant les djembés, on aurait dit un enfant curieux qui savait très bien qu'il n'avait rien à faire là. Quand enfin il jeta son dévolu sur le piano, ses doigts se posèrent sur les touches avec lenteur, dansant d'une touche à l'autre avec langueur. Peu à peu ces notes improvisées se métamorphosaient en une douce mélopée, alors que Melancholy commençait à jouer la Sonate au Clair de Lune, dans la solitude de la vaste pièce. Le rythme de ses mains était aussi parfait que ses mouvements, et aucune fausse note ne venait troubler l'harmonie de cette musique. Sa prestation était tout bonnement excellente, et le Prince, qui se laissait emporter par les notes, en oublia où il était et pourquoi il était là. Il s'imaginait au Palais, entouré de sa mère et de son père, jouant pour eux.