[pour info ce Rp démarre le jeudi après la fin d'Ireland's Call]Je suis rentrée de l'Irlande complètement détruite. Et Gabriel a eu bien du courage de me supporter ces derniers jours. Lui qui m'avait comparée à la banquise, il a dû endurer de me voir fondre sans m'arrêter. Heureusement que les vacances ne sont pas encore finies, j'ai encore quelques jours pour au moins retrouver une bonne figure à montrer au monde. Pour ça il va falloir que je fasse une fois de plus l'état des lieux de ma vie, et ça va encore me laisser un sale goût.
Résumons un peu le négatif, histoire que ce soit fait : Plus de Kyle, un mois à rêver et me torturer pour des prunes. J'ai le cœur broyés en morceaux qui se sont dispersés entre ici et l'Irlande. Plus de Mélinda non plus, fini nos soirées que je trouvais grande et elle petites. Plus de Shii qui rougie en croisant mon regard en classe, maintenant elle le fuit. Plus de Clara qui se tient relativement à carreaux, le peu de fois où je l'ai croisée avant les vacances étaient une véritable escalade vers la guerre ouverte. Gabriel ne doit plus supporter la fontaine de larmes que je suis depuis quelques jours, je suis en train de noyer le peu liens qu'on avait réussi à tisser. Et pour arranger le tout je vais devoir mettre les bouchées doubles au lycée... Sans compter que ma libido est aux abonnées absents, je n'ai même pas envie de baiser pour me distraire.
Allongée sur mon lit à fixer le plafond en faisant ce petit inventaire, je ne tarde pas à fondre en larme à nouveau. Je suis devenue une vraie loque. Je passe mes journées entre mon lit et le canapé, T-shirt et petite culotte. Je m'habille même plus, ce qui me donne une excuse pour ne pas sortir. Rien qu'en ce moment, on doit être au milieu de l'après-midi et je reste au lit à me lamenter. Je serre ma petite poupée triste dans mes bras. Elle, au moins, elle continue de sourire grâce à moi. Je laisse sortir les larmes le temps de me motiver. Je dois fouiller les ruines pour trouver des choses positives, de quoi tenir, même si ce ne sera sans doute pas grand-chose.
Bon... Résumons le positif : d'abord je ne me suis pas mise à picoler. Je devrais peut-être, ça me défoulerait sans doute. Non, ça partirait dans les négatifs. Donc je suis sobre, c'est déjà ça. C'est pas grand-chose. Mais c'est déjà ça, même si c'est pas grand-chose. Bon ! Positif, on a dit ! Quoi d'autre ? J'aurai du rester en Irlande à pleurer dans les jupes de ma mère. Après tout je n'ai pas honte de ça. Et j'ai décidé que je me foutais de l'avis des autres à ce sujet. D'ailleurs un autre truc en Irlande : Mister Tic-Pic a refait surface juste avant que je parte. Pendant que je prenais ma dernière douche chez ma mère, ma poupée a disparu de la salle de bain. Je l'ai retrouvée assise sur mon lit, avec un étrange machin entre les jambes. Le machin en question est rouge et bleu, bien compressé... Et rien que d'y penser je recommence à pleurer. Une combinaison de Kyle, enfin de Sentinel Prime.
Pas d'alcoolisme, et un Farfadet qui remue le couteau dans la plaie : plutôt léger contre Kyle qui chante en canon avec Mélinda et son orchestre. Je dois chercher autre chose... Quand j'y réfléchi il y a bien un point positif. Même si je déguste encore bien comme il faut, que c'est sans conteste une des plus graves blessures que j'ai reçue dans ma vie, je n'ai pas vraiment pensé à en finir. Pourtant ça aurait pu me tenter, surtout en Irlande. Du haut d'une falaise droit dans le bouillon, je ne vois pas bien qui aurait pu me sauver. Mais non. Peut-être parce que c'était inutile ? Depuis que j'ai rencontré Kyle une idée très bizarre me taraude. Il va falloir que j'en parle à quelqu'un, mais je ne sais pas encore ce que je dois en penser. Et je me demande bien qui va pouvoir encaisser ça sans appeler un psy.
Je m'accroche fondamentalement à ma vie même si elle est merdique. Mélinda me dirait sans doute que c'est une belle connerie... Quoique non, elle me tuerait sans doute elle-même en se convaincant de me rendre service. En tous cas c'est un gros progrès, même une révélation. Une base bien plus solide pour repartir. Ma vie est merdique mais je ne lâche pas l'affaire. Donc je dois positiver pour la rendre moins merdique. Le problème c'est que je commence à être à court de choses positives. Je vais essayer de ramener Gabriel dans cette colonne, quand je l'aurais sous la main.
En attendant il doit bien y avoir un truc à faire pour me sortir de ma léthargie. Comme je dois repartir de la base autant céder à quelque chose de fondamental. J'ai soif. Logique à force de pleurer et de laisser mon corps se contracter en sanglotant. Mine de rien ça fatigue, et c'est pour ça que ça fait un peu de bien. En tous cas je me lève, et je pars pieds nus dans le salon. Personne, ni Gabriel ni bon coup. D'ailleurs j'espère qu'il va rentrer ce soir. Je veux dire à quelqu'un que j'ai trouvé quelque chose pour commencer à me reconstruire, il pourra me le rappeler si j'en viens à oublier.
Je passe dans la cuisine pour me servir un grand verre d'eau. Pas de quoi sauter au plafond. J'ai la flemme de me faire du thé, je vais pas me mettre à la bière toute seule dans mon coin. Et j'ai assez de problèmes sans me gaver de soda ou de jus de fruits sucrés, qui vont m'énerver et me faire prendre des kilos. L'appartement est complètement silencieux, autant dire que je m'ennuie. Je suis partie pour broyer du noir encore une paire d'heures. Je repasse dans le salon. J'ai envie de rien faire, mais j'en ai marre de glander dans le canapé. Je ne vais pas non plus sortir au risque de croiser Clara en vadrouille, ou pire : Kyle. Je na vais pas pourrir la patrouille de Sentinel Prime, et me prendre sur la conscience quelques personnes de plus qu'il n'aura pas sauvées.
Je commence à déambuler dans le salon, en cherchant quoi faire pour me distraire de mes malheurs. L'étagère de DVD ne me dit trop rien. J'ai déjà tout vu une tonne de fois, même les pornos de Gabriel. Et les miens, ce qui va sans dire. J'étais vraiment stressée à l'époque où je me suis installée, il fallait bien que je me détende. En tous cas rien d'intéressant de ce côté-là. En plus, après le calvaire que je me suis infligée pour essayer d'être à la hauteur de l'irréprochable enfoiré qui m'a aboyé dessus comme un chien au lieu de me laisser parler... Arrête d'y penser, Hitomi ! Tu retombes dans le négatif ! Tout ça pour dire que je ne suis pas d'humeur coquine, encore moins si ça doit me rappeler ma solitude.
Je continue de fureter mollement pour finalement m'arrêter sur la chaîne hi-fi. Pourquoi pas, après tout ? Un peu de musique, tout bêtement. Je me lance. Le casque sur les oreilles et on verra bien sur quoi je tombe. De toutes façons ce sera le retour à la case fontaine, dans le pire des cas. Je laisse monter les premiers accords de guitare, le classique décompte avant de lancer les hostilités. Ça sent les 70's, le bon vieux rock qui sent la libération des mœurs et des pensées. Et c'est plutôt enjoué. J'écoute les paroles en même temps, les yeux fermés. Puis je commence à laisser tanguer ma tête.
Je me laisse peu à peu emporter par les bonnes vibrations qui me secouent les tympans. Mes lèvres se mettent à mimer les mots. Tout doucement, mes épaules commencent à suivre ma tête je relève les bras vers ma poitrine, ne pouvant m'empêcher de remuer les doigts. Je ne m'en rend pas immédiatement compte mais je commence à retrouver le sourire. Les premiers chuchotements sortent. Mes lèvres et ma langue s'activent d'elles-mêmes. Et soudain... Fini !
Non ! Pas moyen ! Je relance ce morceau, je le mets même en répétition. Je veux que ça continue ! Et bientôt je me retrouve à gesticuler sur place comme une idiote, en chantant les paroles à tue-tête, avec le sourire jusqu'aux oreilles... Je suis dans ma bulle, et j'ai retrouvé le moral. Alors j'en profite ! Je dois vraiment avoir l'air conne, mais pour une fois je n'ai pas à le vouloir pour m'en foutre !
"
I just want to celebrate...! Another day of livin'...! I just want to celebrate...! Another day of...! LIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIFE ! "
[Pour info, le morceau en question :
http://www.youtube.com/watch?v=QCiw5xUmoUQ]