Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Cendréa

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Sujets - Cendréa

Pages: [1]
1
Ville-Etat de Nexus / What Lies Beneath.
« le: vendredi 12 octobre 2012, 23:43:46 »
Une taverne, en périphérie de Nexus.

Une certaine cracheuse de feu, qui s'était produite toute la nuit à travers la ville, prenait un petit déjeuner composé d'oeufs, de pain, de fromage, et d'un immense bol de thé. La chambre, elle la louait en journée, et avait déjà usé du système de douche local, et changé ses vêtements. Il ne lui restait plus qu'à dépenser ce qu'elle avait gardé d'or pour se remplir le ventre, et prendre un repos bien mérité toute la matinée.

La nourriture ici, était bonne, mais Cendréa nota amèrement que leur thé, par contre, avait un goût piquant - et bon sang, ce qu'elle était fatiguée. Trop pour prêter attention à la table voisine, où cinq soldats l'observaient. Trop pour se rendre compte que ce n'était pas normal, et surtout, que cette langueur avait un goût de déjà vu.

En réalité, ses idées se firent plus claires quand une question lui parvint aux oreilles. Venant d'un des soldats qui s'était approché, et assis devant elle, sans même qu'elle ne l’aperçoive :

 - Isabel Griffont ?

Là, elle se rend compte combien sa nuque est lourde, et combien elle se sent faible. Et merde... Devant elle, le soldat fait un mouvement, et ses compagnons le rejoignent. Ils s'approchent, et Isabel se sent sombrer de plus en plus. Là, elle la sent, cette morbide sensation de "déjà vu". Elle entend les autres hommes dire quelque chose, au delà du brouillard qui commence déjà à l'entourer.

Mais, dans son champ de vision, un objet atire son attention. Avec toute la rapidité que ses maigres forces lui permettent, Cendréa saisit le couteau, et commence à serrer le plus possible la lame. La douleur la réveille, petit à petit. Une brusque inspiration, et je compte sur toi, corps traitre... et elle envoie valser son petit déjeuner vers les hommes. D'un mouvement hélas trop lent, elle saisit la lannière de son sac et s'enfuit dans une course peu rapide vers la sortie. Elle titube, garde son équilibre en s'appuyant contre le mur adjacent. Elle est voûtée, mais elle sait qu'elle doit fuir. Fuir ces gens qui veulent faire resurgir son passé, qui veulent achever ce que le feu n'a pas détruit. Le soleil matinal pointe droit devant elle, l'éblouit... Mais elle ne s'arrête pour autant, et même si c'est difficile, Isabel met un bras devant son visage pour se protéger de la lumière qui l'agresse.

Et bien entendu Isabel se fit rapidement rattraper. En fait, les soldats n'ont pas grand chose à faire, parce qu'à peine les quinze premiers mètres durement parcourus, elle a fini par s'écrouler au sol. De nouveau, la chape de plomb lui pèse sur les épaules, et la douleur de sa main s'est assez calmée pour qu'elle ne sombre petit à petit, bien malgré elle.

Et merde.

2
Place publique / We are the others [PV]
« le: mardi 19 juin 2012, 21:04:39 »
Un soir comme les autres...

Isabel avait posé ses affaires sur la place du marché de Nexus, à l'écart des esclaves, et des étals de nourriture, de tout ce qui aurait pu être inflammable trop facilement. Il y avait, au sol, une boite de fer, qui marquait une sorte de limite à ne pas franchir. Cendréa était à deux mètres de cette boite, à préparer amoureusement ses torches, en attendant que le soleil ait totalement disparu, faisant patienter quelques badauds de tours de fonglerie, surtout destinés à échauffer ses muscles. Elle ne s'attend pas à ce qu'autre chose que des gamins la regardent, ni même à ce que les piécettes commencent à tomber... QUoiqu'il y en a bien quelques unes qui tombent, lancées par des passants qui ne lui ont qu'à peine jeté un coup d'oeil. Sans doute cherchaient-ils à se débarrasser de quelque menue monnaie qui ne faisait que les encombrer, les chanceux. Cendréa garde un oeil sur ce butin dont elle profitera à peine, tout en continuant son spectacle. Et quand enfin, il fait assez sombre, les balles et autres accessoires se retrouvent rangés dans le grand sac sombre qu'elle traine partout avec elle, et Cendréa passa aux choses sérieuses.

D'abord, une torche, dont la flambée est quasi immédiate. La jeune femme se laissa hypnotiser par la flamme un instant, observant la façon dont elle crépitait, tout en se "rinçant" la bouche du contenu d'une fiole qui pendait à sa ceinture. Le spectacle peut commencer. Isabel aimait danser, se mouvoir gracieusement entre les flammes qu'elle faisait virevolter avec son simple talent, sans vraiment faire appel à son pouvoir dont elle ne comprenait pas tout - avait-elle simplement effleuré la gradneur de son potentiel ? Evidemment que non, puisque seul lui importait le fait de ne pouvoir se bruler, et de donner une envergure spectaculaire à son spectacle qui était déjà à couper le souffle.

La cracheuse de feu rayonnait, de ce bonheur qu'elle ressentait chaque fois qu'elle se donnait en spectacle. De l'atmosphère lourde, de ces yeux brillants qui se demandaient si elle n'allait pas y laisser des plumes, si elle allait y arriver, poussant des exclamations de peur, de facination... Une inspiration, et voilà qu'elle cracha à nouveau sur ce feu, appelant ce fourmillement au fond de son être pour laisser apparaître la forme vague d'un phénix dans ses flammes, que seul un spectateur attentif aura pu voir. Les étincelles volent de toute part, créant un véritable feu d'artifice, le bouquet final.

Les torches et autres accessoires de la jeune femme gagnent le baquet d'eau qu'elle prévoit toujours, et avec un petit sourire satisfait, Isabel essuya son visage couvert de sueur et de suie, ses mains dans son pantalon en jean - ce qui était assez inédit sur Terra, mais pas totalement incoonu au point que cela paraisse étrange.

Ce fut donc une bonne soirée, selon ses critères. Les pièces récoltées ce soir lui permettraient de faire un bon repas et de nourrir quelques orphelins. Avec un soin méticuleux, presque maniaque, Isabel commença son rituel de rangement de matériel, le traitant avec amour. Cependant, elle n'était pas dupe. Il y avait bien quelques badauds qui espéraient que le spectacle ne continue. Et ils espéraient en vain, comme de bien entendu.

Sauf qu'elle ignorait que l'un d'eux ne voulait pas forcément qu'elle continue le spectacle. Sans doute même s'en moquait-il, de ses petits tours.

3
Place publique / For The Heart I Once Had
« le: mercredi 25 janvier 2012, 23:09:23 »
Cendréa se frottait les mains, comme pour les réchauffer. En réalité, elle tenait une allumette dans le creux de ses mains, et elle utilisait son pouvoir pour garder la flamme allumée. Son public restait immobile, le souffle retenu, les yeux écarquillés, la bouche bée, s'attendant à quelque chose de spectaculaire, et c'est ce qui se passa quand elle ouvrit en grand les mains, et qu'un grand arc de cercle de feu se dessina dans les airs. Les flammes disparurent, pour que personne ne soupçonne sa tricherie... Il ne manquerait plus que dans ces bas fonds, sans foi ni loi, quelqu'un ne se décide à l'exploiter. Même si elle avait les moyens de riposter. Cendréa ne voulait pas attirer l'attention en dehors de ses spectacles.


D'un coup de talon bien placé, une torche vint sauter dans sa main. Il lui suffit alors de cracher sur une allumette déjà craquée pour l'allumer. Le spectacle continuait...


Il lui arrivait parfois de fermer les yeux, de laisser la chaleur des flammes l'entourer, l'étreindre tendrement. Puis, après un tendre moment, Isabel se montrait haineuse, envers ce feu, violente. Sa danse gracieuse devenait un combat acharné. Mais le tout restait agréable à l'oeil des passants qui s'étaient arrêtés pour elle. Mais toujours, Cendréa finissait par gagner contre ces flammes, quand tout son matériel finissait dans la bassine d'eau. D'une certaine façon, c'était une vengeance sur son passé, à chaque fois. Ses yeux gris ne quittaient pas la fumée, même pour regarder les pièces qu'on lui lançait. Ce soir, les gens de Terra se faisaient radins. Le repas serait léger... Elle ramassa avec un soucis proche du perfectionnisme chacune de ses affaires, vérifiant que rien ne manquait, que la moindre éteincelle ne risquait pas de revenir tout ravager sur son passage, comme une juste vengeance aussi... Un cercle vicieux, infernal...


Cendréa finissait d'emballer ses torches pour les mettre dans son grand sac gris anthracite quand elle le sentit. Un regard sur elle, qui ne la quittait pas. Et si elle tenta de l'occulter, la curiosité - l'irritation ? - finirent par lui faire prendre la parole. Isabel résistait encore à la tentation de lever le regard.


  • - Le spectacle est terminé. Vous attendez quoi, là ?

4
Le quartier de la Toussaint / Last Ride of the Day
« le: mercredi 14 décembre 2011, 15:58:46 »
La Terre. La ville de Seikusu était un endroit calme, à sa façon. Bien plus que Nexus, qui grouillait d'une civilisation tellement hétéroclite que, bien qu'elle y soit née, Isabel en avait parfois le vertige. L'ancienne noble avait décidé de rester quelques jours sur Terre afin d'y souffler un peu.

Du feu, bien entendu...

Installée sur une place près du centre commercial, Cendréa s'était installée. Son sac contre un mur, elle s'était d'abord adonnée à un exercice de jonglage, pour s'échauffer en cette fin de journée. Pour capter son auditoire. Les choses sérieuses allaient commencer, alors que le jour décline pour laisser place aux tendres ténèbres, si nécessaires à Isabel. Sous les yeux extasiés du petit groupe, Cendréa alluma trois torches, après avoir vérifié que sa ceinture était solidement attaché. Nouvel exercice de jonglerie, plus impressionnant. Mais Isabel maîtrise. Son regard reste concentré sur ce qu'elle fait, ignorant presque son public. S'ils n'étaient pas assez intelligents pour garder leurs distance, ce n'était pas son problème.

Très vite, elle ne jongle plus qu'avec la main gauche. De la main droite, elle attrape une fiole de sa ceinture, boit le contenu. Et sans crier gare, Cendréa crache que les trois torches qu'elle a réunies dans sa main. Elle entendit la foule pousser un un cri étouffé. Cendréa salue d'une courbette, avant d'éteindre une de ses torches.

Cette fois, elle risque de tricher un peu. Elle boit encore une fiole complète, garde les joues gonflées. Telle une majorette, elle fait passer le bâton de la torche entre ses doigts. Dans son regard, une autre flamme brille, tandis qu'elle finit par cracher, par accoup, l'alcool dans sa bouche, créant un cercle autour de sa main, qui déclenche quelques applaudissements timides. Enfin. Et Isabel ne s'arrêtera pas là. Elle enchainera les morceaux, spectaculaires. Elle fera parfois appel à son pouvoir, sa malédiction, pour rendre le spectacle encore plus incroyable.

Les applaudissements fusent, quand le feu est éteint. Comme si les gens étaient enfin rassurés et se permettaient cet éclat de joie. Cendréa eut un sourire pour eux, un peu froid, et les premières pièces tombèrent dans la casquette prévue à cet effet. La cracheuse de feu ramassa son matériel, dans une sorte de grand sac de sport d'un marron dépassé, poussiéreux. Cendréa se demandait déjà ce qu'elle allait faire de sa soirée... Peut-être se produire ailleurs, toute la nuit, à travers la ville ? Juste pour le plaisir de s'épuiser, pour ne pas penser, et oublier...

5
Le coin du chalant / ♪ Burn, Baby Burn !
« le: lundi 12 décembre 2011, 21:34:18 »
(Navrée pour le titre pourri... Je viens de revoir Shrek 2, alors...)


Je poste ici afin de faire mon premier RP. Depuis le temps que je suis validée mais que je n'ose me lancer... Je n'ai pas trop d'idées de trames, hormis les deux plus basiques :

~ Vous faites partie du passé que Isabel a (soi disant) oublié. Vous souhaitez, pour une raison ou une autre, qu'elle s'en souvienne.

 ~ Vous la voyez dans la rue, lors d'une de ses nombreuses représentations, et vous êtes fasciné(e), terrifié(e). Vous cherchez à l'approcher, mais Isabel n'est pas du genre sociable.



Bien entendu, je suis toute ouïe pour d'autres propositions ^-^ Je ne prendrai qu'un seul rp, par contre, et mon rythme de réponse sera sans doute très irrégulier, même si j'essaierai de ne pas trop faire attendre mon/ma partenaire de rp. Ma fiche se trouve par ici.

A bientôt ^-^

6
Prélude / ~ Cendréa [Valiplantée!]
« le: vendredi 30 septembre 2011, 22:03:38 »
Nom/Prenom/Surnom : Son véritable nom est Isabel Griffont. Elle l'utilise de moins en moins, et le donne rarement à qui que ce soit. Isabel préfère se faire appeler par son surnom de scène, Cendréa. De ce fait, beaucoup de gens croisent que son vrai nom est Cassandréa ou Andréa. Il n'est pas rare qu'elle se fasse ainsi héler.

Age : Vingt trois ans. Isabel est née un jour d'automne, bien qu'elle n'en ait jamais retenu la date exacte.

Sexe : Féminin exclusivement.

Race : ESPer. Son pouvoir lui permet de contrôler le feu et d'être insensible à sa morsure. Et c'est sans doute grâce à ce don qu'elle fait ce qu'elle aime le plus : jongler et cracher du feu.

Orientation sexuelle: Hétérosexuelle confirmée, lesbienne timide.

Description physique : Au premier coup d'oeil, il est difficile de croire que cette magnifique personne ait pu être une vulgaire fermière. Elle est plutôt grande, et ses courbes harmonieuses trahissent un sport régulier. Ses pas vous feront croire qu'elle est danseuse, et ses bras fins ondulent parfois, tels des serpents dangereux. Isabel respire la beauté, et la grâce.

Longtemps engoncée dans des tenues nobles qui lui allaient à ravir, la jeune femme met à présent son corps en valeur dans une tenue avant tout pratique et solide, d'un pantalon de cuir moulant qui laisse parfois apparaître le début de ses fesses quand elle se penche. A sa taille fine, bien dessinée, une ceinture avec quelques pochettes et plusieurs flacons, remplis d'alcools pour cracher du feu. La tunique qu'elle porte est moulante à souhait son ventre plat, et soulignant une poitrine correcte, le décolleté est quant à lui en forme de flammes. Cela n'empêche pas quelques hommes de tenter leur chance, et de s'y bruler les doigts.


Caractère : Observez cette jeune femme qui se donne en spectacle. Elle maîtrise le feu, et fait peur aux foules autant qu'elle les fascine. Vous vous dites qu'elle est forte, et courageuse, pour faire de qu'elle fait. Chacun de ses gestes est précis, et lorsqu'à la fin, quelqu'un vient la féliciter, et lui proposer de boire un verre ou partager un repas, elle décline, poliment. Et si l'importun se montre trop entreprenant, Cendré l'envoie chier de manière cinglante.

Vous voyez bien, qu'elle ne cherche pas forcément à sympathiser avec qui que ce soit, sauf avec les enfants. Auprès d'eux, un sourire éclaire son visage, mais l'observateur attentif se rendra compte combien ce sourire est empreint de tristesse, et de mélancolie.

Cendréa ne veut plus s'attacher à qui que ce soit, pour la simple et bonne raison que tout ce que l'on possède finit par disparaître. Elle se contente d'amitiés éphémères. Ses amants sont rares, pour ne pas dire inexistants. Car elle n'est pas le genre de femme à se laisser approcher, ni à se laisser aller dans les bras d'un autre homme. Bien qu'un certain besoin d'affection lui manque parfois. Ce sont ses seuls moments de faiblesse, où une étreinte devient une obsession enivrante qu'elle recherche. Toujours chez des hommes plus âgés qu'elle, d'ailleurs.


Histoire :

~Son Enfance~

 Une troupe de gamins joue à l'écart d'une ferme. Deux groupes se sont formés et chacun d'eux essaye d'ériger le plus vite possible une barricade solide, afin de se protéger des futurs assauts de l'adversaire. Les barrières sont en foin, et les projectiles seront de boue. Et parmi cette dizaine de gamins, parmi les cris, il y a une voix plus aiguë que les autres.

 - Ca va pas tenir comme ça, faut qu'on consolide notre position avec de la boue ! Le foin va tomber, Gabriel, merde ! Sois attentif !!

Cette voix, c'est celle d'Isabel, cinq ans. Mais Gabriel, le frère d'un an son aîné, lui tire la langue et continue sur son idée.

 - Tais toi, Isa ! T'es qu'une fille, tu sais pas de quoi tu parles ! En plus tu dis n'importe quoi ! Mon foin est très sol... HEY !

L'équipe d'en face commença les hostilités. Il était déjà trop tard pour le pauvre Gabriel qui se fit submerger, lui qui faisait une proie trop facile. Et comme souvent, ce fut la seule fille de cette fratrie de onze enfants qui tint le plus longtemps, avant de devoir s'avouer vaincue face à la coalition de ses dix frères contre elle. la bataille avait bien duré toute la journée. Et onze bonhommes de boue se dirigèrent vers chez eux.

 - Isabel va se faire gronder par papa.
 - Ouais, Isabel ! Papa dit que tu dois rester à la maison t'occuper du ménage, comme maman !

Les railleries continuèrent ainsi un moment. C'était marrant comme ceux là se souvenaient toujours quelle était sa place de femme quand ça les arrangeait. Surtout au moment de rentrer. Leur père serait tellement occupé à gronder la fillette que eux ne subiraient pas les moindres représailles pour revenir dans un état aussi lamentable. Pour eux, c'était tout bénef ! Et d'ailleurs, Isabel ne ramenait plus sa grande gueule à mesure qu'ils s'approchaient de la maison. Elle espérait se faufiler en douce jusqu'à la salle de bain, se débarbouiller rapidement afin qu'on ne remarque rien. Mais c'était peine perdue, comme toujours. Les dix garçons entrèrent en braillant, provoquant un capharnaüm de tous les diables, qui s'acheva par un puissant cri du paternel qui demanda des explications à l'aîné de la bande - Matrian, quinze ans.

 - Isabel nous a ENCORE suivis, papa !! On lui a dit de partir, mais elle voulait faire comme nous, alors on lui a lancé plein de boue, mais même ça, ça l'a pas fait partir ! Elle disait qu'elle voulait pas rester à la maison pendant que nous on jouait dehors ! Elle a dit qu'elle s'en fichait si tu criais.

L'ado était content de sa petite tirade, bien que débitée sur un ton enfantin. Et comment mettre en doute la parole de son second fils ? Isabel eut droit à sa ration de coups de bâtons quotidienne pour désobéissance. Avec un peu de chance, elle finirait par comprendre que sa place était à la maison.


~Fascination...~

Les récoltes sont rentrées, et tous les exploitants des environs se sont réunis pour célébrer la fin de la saison. L'alcool coule à flot, la nourriture est abondante. Des musiciens et des acrobates itinérants ont fait l'arrêt pour se joindre à eux, et animer un peu plus cette réunion déjà joyeuse. La fête bat son plein, et ce soir là, personne ne peut reprocher à Isabel de vouloir, elle aussi, s'amuser. Pas même deux de ses frères aînés qui passent leur temps à aller rapporter à leur père le moindre de ses faits et gestes. La gamine, âgée de douze ans, prend un plaisir certain à voir ces deux monstres se faire à chaque fois rabrouer par leur père enivré.

C'est ce soir là que la vie de la toute jeune fille va basculer. Une révélation s'impose à elle en la présence de ce cracheur de feu. L'homme, torse nu, ses cheveux blonds cendrés mi longs encadrant son visage, joue avec cet élément si dangereux, le dompte, et émerveille l'assistance. Surtout Isabel. Elle sent en elle une chaleur nouvelle, et une passion qui va la consumer toute entière. Elle est sure d'une chose : elle aussi veut cracher du feu. Attentive, elle observe Doigt de Poussière boire un alcool, et le recracher sur la torche qu'il tient ; jongler avec d'innombrables balles, et parfois, des torches enflammées. Isabel est fascinée, et tombe amoureuse du jeune homme, du moins le croit-elle. Mais elle est décidée ! Quand Doigt de Poussière a terminé son numéro et que tout le monde s'en va danser, ou observer un autre spectacle, elle, elle s'approche, et reste silencieuse un long moment. Avant que sa voix timide ne sorte de ses lèvres serrées.

 - Apprenez moi.

Le jeune homme relève la tête de son sac abimé, et voit la gamine pour la première fois.

 - Pardon ?
 - Apprenez moi.

Isabel a parlé un peu plus fort, mais n'ose toujours pas le regarder. Elle, la godiche mal sapée, la petite fermière au physique ingrat. Le cracheur de feu est surpris, et met son sac sur le dos.

 - C'est pas un truc pour les filles, princesse. Va jouer à la poupée. Et leur brule pas les cheveux pour t'amuser. Le feu, c'est dangereux, au cas où tes parents ne te l'auraient pas encore dit.

Comme si Isabel était du genre à jouer à la poupée ! En colère, elle relève enfin la tête et fixe Doigt de Poussière.

 - Je veux apprendre à faire comme vous ! Je veux jongler, et cracher du feu ! Je veux que les gens me voient faire la même chose, les fasciner, et les terrifier à la fois !

Elle est déterminée, Doigt de Poussière le voit bien. Cela ne l'empêchera pas de l'ignorer, bien que pas tout à fait. Il lui lancera trois balles abimées, et s'en va. D'une voix nonchalante, alors qu'il lui tourne le dos, il dira :

 - Je reviens dans un an. Si tu n'arrives pas à jongler avec ces trois balles d'ici là, laisse tomber.

Isabel entend tout autre chose, le sous entendu de ce qu'a dit le jeune homme : Si tu y arrives, je t'apprendrai.

A douze ans, enfin, elle cesse de poursuivre ses frères qui continuent à jouer dans la boue, et toute seule, dans la cuisine ou dans le poulailler, Isabel apprend. Elle n'imaginait pas que jongler avec trois balles était si difficile, alors que  les mouvements de Doigt de Poussière avaient été si fluides, si aisés. Mais loin d'abandonner, Isabel va se donner à deux cent pour cent.

***

Un an après, Doigt de Poussière repasse au village, avec le reste de la troupe. Il a oublié Isabel, bien entendu, et la promesse qu'il lui a faite. Mais elle, elle n'a pas oublié ce visage d'ange cendré, cette chevelure blonde légèrement bouclée qui frôle les épaules du jeune homme, ce bouc qui souligne son menton. Elle n'a pas oublié ce magicien du feu, et il n'a pas changé. Isabel va jongler avec quatre balles devant lui, même, et il va reconnaître celles qu'il lui avait données.

 - Ah. Je croyais les avoir perdues, celles là. Tu es sure que je te les ai données ?
 - T'as dit que si j'arrivais à jongler avec trois balles, tu m'apprendrai à cracher du feu !!
 - Va jouer à la poupée, petit péronnelle. J'ai franchement autre chose à faire que de m'occuper de toi.
 - Apprends moi !!

Mais Doigt de Poussière refuse de l'entendre. Il s'en va, alors que Isabel lui lance les quatre balles dans le dos. Mais il ne se retournera pas. Très bien ! C'est ainsi ? Elle apprendra seule !! Les quatre balles seront ramassées, et dorénavant, elles représentent le trésor le plus précieux de la jeune fille.


~La découverte de son pouvoir~

Isabel n'abandonnera pas. Elle continuera à maîtriser le jonglage, toujours en cachette de sa famille. Préposée à la cuisine, la jeune fille va commencer à prendre des risques dans son art, et jouera avec le feu. Elle ne le sait pas, mais son pouvoir est déjà éveillé, et lui évite de très nombreuses brulures. Mais bien qu'elle soit très concentrée sur ce qu'elle fait, la jeune fille finit par se rendre compte que quelque chose ne va pas. Avec une torche, elle expérimentera pour la première fois la "caresse du feu". Elle plongea sa main dans la flamme, ressent la chaleur, mais ne se brule pas. Isabel pensera : "Je suis invincible.

Commence alors un tout nouveau jeu pour elle. Adieu les précautions particulières ! Voici qu'elle jongle avec le charbon ardent sans jamais se bruler. Isabel aurait du mourir des dizaines de fois, suite au retour de flammes, lorsqu'elle fit ses premiers essais pour cracher du feu. Mais rien de mal ne lui arrive, et la jeune fille attend avec impatience le retour de Doigt de Poussière. Il va bien voir, ce petit arrogant !

Agée de quatorze ans, la jeune fille commence déjà à avoir quelques courbes qui se dessinent, bien qu'elle soit encore prise dans le piège de l'adolescence. Mais sa transformation progressive n'échappe pas à son paternel qui a déjà quelques projets pour elle. Isabel fait bien la cuisine, et aide plutôt bien sa mère à tenir la maison. Bien ! La prochaine fête de fin de récoltes sonnera un changement radical. C'est ce qu'ils pensent, chacun de leur côté.

Ce soir là, Isabel se vêtira de manière à provoquer le courroux de son père lorsqu'il la verra : un pantalon qui serre ses jambes, de hautes bottes, et une tunique très près du corps, en cuir. Ses longs cheveux auburns sont attachés en une épaisse natte, et elle vint assister, comme beaucoup, à la représentation de Doigt de Poussière. Il n'a pas changé, en un an. Toujours quelques traces de suie sur le visage, les muscles de ses bras saillants, la chaleur du feu qu'il crache. Lui aussi à les cheveux assez longs pour les attacher, à présent, et il charme l'assistance par son spectacle. Mais très vite, la concurrence entre en jeu.

Isabel, qu'il a oubliée encore une fois, vient se placer face à lui. A son tour, elle crache une immense gerbe de feu, et tourne sur elle même pour être brièvement entourée d'un cercle incandescent. Doigt de Poussière reste bouche bée alors que la jeune fille présente, à son tour, son spectacle qui mêle jonglerie à la danse, au feu complice qui terrifie et extasie la foule lorsqu'elle le crache ou jongle avec.

Doigt de Poussière ne l'oubliera plus jamais. Ce petit bout de femme, il le remarque enfin, avec son potentiel sans limite, cette fougue passionnée, et ce talent inné. Isabel tente de se convaincre, de son côté, qu'elle voulait juste lui prouver combien il avait tort de l'avoir ignorée jusqu'à présent, et qu'elle ne l'aimait plus. Mais vous croyez qu'une jeune fille de quatorze ans oublie si facilement son premier amour, surtout quand il la demande en mariage ?


~Le mariage~

La colère du Père d'Isabel fait trembler tous les murs.

 - Sale petite catin !! Il ne te suffit pas de vouloir faire comme tes frères, il faut en plus que souilles notre nom en public ?!

Non qu'un nom de paysan soit très important. Mais tout de même ! L'homme avait un honneur à garder. Et avoir une fille qui se vêt comme un garçon, ça ne lui plaît pas. Une fille qui se donne en spectacle, telle une guenon, à la fête des récoltes, lui plaît encore moins. Mais qu'un foutu saltimbanque ose en plus la demander en mariage ?! Doigt de Poussière est battu et jeté dehors, Isabel enfermée dans sa chambre. Et quoi qu'on en dise, les princesses enfermées dans leurs tours ne peuvent pas s'en enfuir sans le secours de leur prince charmant.

Mais ce n'est pas Doigt de Poussière qui arriva, trois jours plus tard. On habilla Isabel d'une belle robe blanche. Son destin était scellé. Devant l'autel, elle fut forcée de dire "Oui" à un homme de presque vingt ans son aîné, et qu'elle ne connaissait pas.

***

Ils se marièrent, eurent beaucoup d'enfants et vécurent heureux jusqu'à la fin des temps ? Ce n'est pas ce qu'on demandait à Isabel. On lui demandait de faire une tripotée de gamins à ce veuf. Il s'appelait Luis, il était mage, et noble. La ferme qu'il entretenait n'était qu'une roue de secours au cas où des vivres viendraient à manquer à la capitale. Isabel vit la grande ville pour la première fois, Nexus, et fut enfermée dans une chambre aussi grande que la salle commune de la ferme où elle a grandi. Si les ardeurs de Luis étaient en veilleuse durant le voyage, il se fit plus entreprenant pour la première nuit en demeure de sa nouvelle épouse. Après tout, il devait bien consommer son mariage, n'est-ce pas ?

 - Jamais ! DEHORS !!

Le cri d'Isabel résonna dans chaque pièce de l'immense manoir. A la suite de ce cri, des bruits de lutte, de tissu déchiré, de meubles renversés. Et une porte claquée, qui marqua la victoire d'Isabel sur le monstre qui avait voulu abuser d'elle. Peu lui importait qu'il soit dans son droit. Cette lutte dura de nombreuses semaines, et un soir qu'ils avaient fini de manger en tête à tête, dans un silence glacial, Luis se montra à nouveau entreprenant... Et presque violent, même. Il était prêt à utiliser sa magie, pour entraver la jeune femme de maintenant quinze ans.

Mais il se passa quelque chose d'imprévu. Isabel "appela" le feu de la cheminée, et une vague se précipita sur Luis, qui eut juste le temps de se protéger de l'agression. Elle, ignorait qu'elle pouvait faire cela. Lui, resta ébahi par ce qui venait de se passer. Pourtant, pas la moindre once de colère dans son regard bleu clair. Non, Isabel pouvait y lire de la surprise, et finalement, de la joie. De la joie de quoi ? Il était content d'avoir failli se faire bruler vif ?! La jeune fille ne tarda pas à comprendre lorsque son époux murmura :

 - Une magicienne !? Mais vos parents ne m'ont rien dit à ce sujet...

Isabel eut un rire sarcastique.

 - Moi, magicienne ? Allez crever, Luis. Je fais juste mumuse avec le feu pour tuer le temps.
 - Vous êtes donc magicienne.
 - Et vous, vous êtes bouché.

Luis se redresse, mais ne s'approcha pas d'elle.

 - Mais vous avez contrôlé le feu pour qu'il vienne jusqu'à moi. Si ce n'est pas de la magie, dites moi ce que c'est, Isabel.
 - J'en sais rien. Mais vous m'aurez pas comme ça, avec un piège aussi stupide. Attention, je jongle avec le feu, aussi. Je peux très bien vous lancer des balles enflammées à la figure.
 - C'est merveilleux !!

Elle resta un moment interloquée.

 - Je. Je vous demande pardon ?
 - C'est merveilleux ! Vous jonglez, vous dites ?


~Les années merveilleuses~

Et Isabel jongla, oui. Pour le plaisir de cet homme qu'elle méprisait. Au moins au début. Car petit à petit, ils commencèrent par ce qu'ils auraient du faire dès leur mariage prononcé : apprendre à se connaître, sans brusquer l'autre. La petite campagnarde se retrouva fascinée par tout ce que Luis connaissait, ses goûts, ses passions, ses pouvoirs. Lui fut sidérée par son talent qu'elle avait gardé caché toutes ces années, au point que personne dans sa famille n'en avait connaissance.

Isabel et Luis finirent par former un couple qui faisait parler de lui dans toutes les soirées mondaines. Parce qu'ils devinrent complices, puis amoureux. Doigt de Poussière ne restera finalement qu'une amourette d'adolescente, et d'ailleurs, ils ne se revirent jamais. Mais qu'importait, car à présent, Isabel se trouvait heureuse. Puis, ce qui devait arriver arriva.

Ce fut un soir. Comme à chaque fois, le jeune femme offrait à son époux un spectacle où elle lui montrait ses derniers progrès. Mais un vertige la prit brusquement, et Isabel perdit le contrôle du feu qu'elle faisait danser autour d'elle. Il n'y eut aucun gros dégât, juste une robe légèrement brulée. Mais à partir de ce soir, fiévreuse, malade au point qu'elle ne gardait rien de ce qu'elle avalait, Isabel du garder le lit. Et à part dormir, elle n'arrivait plus à faire quoi que ce soit. Son étrange maladie l'affaiblissait au point que Luis, paniqué, crut qu'elle allait mourir. Isabel en était persuadée, elle aussi.

Mais le premier médecin qui la vit éclata de rire devant son état. Qu'elle aurait aimé pouvoir l'étrangler, si seulement son état le lui permettait !! Elle avait dix huit ans, elle était persuadée qu'il ne lui restait que quelques heures à vivre, et cet abruti riait, parce que...

 - Vous êtes enceinte !

Rien que ça ! Isabel s'évanouit de fatigue, et Luis commença à s'inquiéter. Il doubla les effectifs de domestiques, afin qu'il y ait toujours quelqu'un près de sa jeune femme, près à répondre à la moindre de ses demandes. La grossesse fut très longue, et très fatigante. Au lieu de grossir, la jeune femme perdit du poids, et son ventre arrondi faisait peine à voir. Luis tentait d'être à son chevet autant que possible, et il était fou d'inquiétude. Sa première femme était morte, il ne voulait pas en perdre une seconde, surtout une pour qui il avait de la sympathie et de l'amour sincères.

Mais Isabel empêchait la Mort de s'approcher d'elle. Elle était une combattante, non ? L'accouchement fut terrible. La jeune mère y perdit beaucoup de force et de sang. Mais Isabel survécut. Et leur petite fille, Léane, était en parfaite santé. De quoi ravir le couple que ne put que se réjouir de voir leur foyer s'agrandir. Isabel eut besoin de nombreux mois de repos, avant de pouvoir se lever, et quitter ce lit dans lequel elle était prisonnière depuis plus d'un an. Marcher la fatigua encore beaucoup, mais au moins, elle pu s'asseoir dans un fauteuil, Léane contre son sein. Luis redoublait d'attention pour ses deux petites femmes encore fragiles. Ses attentions étaient louables, mais à présent que Isabel retrouvait peu à peu ses forces, être aussi assistée finit par l'agacer.

 - Luis ! Je peux encore me servir du thé seule.
 - Luis !! Je sais me baigner. Seule.
 - Tu ne veux pas non plus me donner la becquée ?

Isabel se sentait bien mieux. D'ailleurs, elle finit assez vite par pouvoir reprendre des activités plus normales. Marcher prit juste un peu plus de temps. Pourtant, la première chose qu'elle faisait, entre deux tétées pour Léane, c'était bien de jouer avec ses quatre balles. Elle reprit le jonglage petit à petit, heureuse de pouvoir faire autre chose que dormir.

Isabel reprit d'ailleurs à coeur son devoir de maîtresse de maison, bien qu'une irrépressible envie de voyager lui étreignait le coeur. Mais quoi qu'elle en dise, malgré ses nombreuses maladresses qui la faisaient passer pour une mauvaise mère, elle nageait en plein bonheur pour ce petit bout de chou adorable. Entre la mère et la fille se tissait déjà un profond lien d'empathie, au point que d'instinct, diront certains, Isabel savait ce dont sa fille avait besoin. Et elle n'allait pas refaire l'erreur de se faire plaisir à tout prix, aux dépends de quelqu'un. La jeune femme décida donc d'attendre ses plus vieilles années pour voyager comme elle le désirait. En attendant, les potins reprirent bon train aux soirées auxquelles ils assistaient. Les rumeurs n'étaient pas toujours flatteuses, dans le dos d'Isabel Griffont, cette campagnarde qui a épousé l'un des magiciens les plus puissants de la capitale, et fidèle servant de la couronne.

Mais pourquoi s'arrêter à de tels détails ? Isabel gardait la tête droite, le port royal, et n'hésitait pas à répondre lorsqu'on tentait de l'humilier en public. Et il fallut que cela ne plaise pas à quelqu'un.


~La tragédie~

Cela ne plut pas à Edmont Bellamy, d'ailleurs. Une pique entre Isabel et sa femme décida cet autre magicien à réparer l'affront fait à son épouse. Ce soir là, d'ailleurs, Luis était sur le point d'exploser.

 - Isabel, tu SAIS que Alanaa Bellamy est... caractérielle.
 - C'est une catin, Luis ! Je devais la laisser insulter Léane ?
 - Elle n'a pas...
 - Elle m'a dit d'aller élever des porcs ! De m'occuper de mon premier goret et de me dépêcher d'en faire d'autres pour en faire un élevage ! En dix ans de mariage, elle a pas été foutue de se faire engrosser, et je dois la laisser insulter ma fille ?! Notre fille, Luis ?
 - C'est un membre important du conseil des mages, Isabel... Comprend que sans son appui, je...
 - Sans son appui, tu restes quelqu'un d'aussi influent que Bellamy. A la différence que toi, tu ne me demandes pas d'écarter les cuisses à tout bout de champ pour t'assurer le soutien d'autres mages.
 - Et ce n'était pas une raison pour l'envoyer chier comme tu l'as fait !!

Luis, en colère, claqua la porte de son petit salon, où sans doute, il allait partir fumer un cigare, ce que sa jeune femme haïssait. De son côté, comme à chaque fois qu'elle-même était dans cet état d'énervement, elle partit jusqu'à son coffre d'accessoires, et commença à jongler avec une quinzaine de couteaux. Sa maîtrise était toujours un peu bancale depuis son accouchement, mais pas assez pour qu'elle se coupe entre temps. Alors Isabel décida de revenir vers son allié de toujours, celui qui ne lui faisait jamais de mal. Dans la cheminée, flambait une énorme bûche pour la nuit.

La suite des événements est assez floue dans son esprit. Mais voilà ce qui se passa : Isabel commença à enduire d'huile quelques torchons, et les fixa au bout de quatre buches légères. Avec la première, elle se réchauffa, laissant la flamme courir sur son corps, avec une passion dévorante, bien que son regard s'assurait parfois que Léane, deux ans maintenant, ne s'était pas levée et qu'elle ne voyait pas sa mère faire quelque chose qu'elle avait interdiction de faire.

Après cette séance de réchauffement, Isabel jongla. Et c'est là que ça se complique. Pourquoi s'est-elle endormie, d'un seul coup ? La jeune femme se souvient seulement d'un cri, et de pleurs, mais elle n'arrive pas à bouger. Et elle sent qu'elle a mal. Non. Léane a mal. Isabel lutte de toutes ses forces pour se lever, en vain. Elle est dans un cocon chaud, où elle se sent bien.

Le manoir Griffont brûle. A l'extérieur, le couple Bellamy regarde le brasier avec un sourire satisfait. A l'intérieur, Isabel sent, à cause de son empathie, sa fille souffrir, la douleur d'être brulée vive, et la mort l'étreindre avec passion.


~Renaître de ses cendres~

Isabel restera dans un état catatonique de longues semaines, où c'est la faim qui menace de la tuer. Mais là, parmi les cendres, elle refuse de bouger. Elle pleure, ce mari avec lequel elle s'est si bêtement disputée, et cette fille qui ne grandira plus jamais. Isabel veut mourir, mais on vient la sortir de là oui, des semaines plus tard, quand le feu a fini de dévorer tout ce qu'elle a aimé, qu'on ne pensait qu'à nettoyer les traces de ce tragique accident. Isabel est envoyée dans une maison de soins. Elle est responsable de ce qui s'est passé, elle en est persuadée, et les premières semaines sont terribles. Elle refuse de parler à qui que ce soit, et il faut l'attacher pour l'obliger à se nourrir.

Ce n'est que bien plus tard, lorsqu'elle voit Alanaa Bellamy venir, de manière tout à fait hypocrite, que la flamme du doute s'installa. L'aristocrate compatit, veut savoir ce qui s'est passé. Elle veut être sure que Isabel n'ait rien remarqué d'étrange. Elle sourit à Alanaa et lui répond, avec un pauvre air perdu :

 - Vous savez, Madame la Comtesse... Je sais que je m'appelle Isabel seulement parce qu'on me l'a dit... Je n'ai que des souvenirs très flous de ce qu'était ma vie auparavant. J'ignore même comment je m'en suis sortie. On m'a dit que mon mari était magicien ?

Sa gorge se noua à ces paroles. Mais elle fit tous les efforts du monde pour continuer :

 - Peut-être a-t-il utilisé ses dernières forces pour me lancer un sort, et me protéger ? Je ne sais même pas comment fonctionne la magie... Ce n'est qu'une idée.
 - Ne vous en faites pas. Oui, votre mari a sans doute fait cela pour vous. Vous vous aimiez beaucoup, tous les deux...
 - Vraiment ?
 - Oui. Vous étiez un couple envié de beaucoup, tout droit sorti d'un conte de fée. Quel dommage que vous ayez tout perdu...

Isabel voulu sauter de son lit pour mettre à mort cette garce. Une guérisseuse arriva pour demander à l’aristocrate de sortir. Quelques mots d'adieu, et enfin, Isabel put pleurer toutes les larmes de son corps. Plusieurs jours plus tard, elle s'enfuira de la maison de soin, avec ses dernières possessions, quelques bijoux retrouvés sur elle, dont sa précieuse alliance. Elle n'a besoin de rien d'autre, n'est-ce pas ? Dans le médaillon qu'elle porte à son cou, les photos de Luis et Léane. Le feu les a un peu racornies, mais leurs visages paisibles sont toujours bien visibles.

Isabel va errer, misérable, quelque temps, avant de se reprendre en main. Elle voulait voyager ? Elle le fera. Luis aimait qu'elle jongle ? Alors elle continuera. Pour leurs mémoires à tous les deux. Elle a vingt deux ans, et la vie n'a pas été tendre avec elle... Il est temps que la jeune femme prenne le taureau pas les cornes.

Alors Isabel, qui se fait maintenant appeler Cendréa, toujours en deuil, hantera les rues de Nexus, où elle offrira des spectacles timides, au début, jusqu'à ce qu'elle devienne cette féroce cracheuse de ce feu qu'elle déteste, qui la fascine et l'emprisonne, qu'elle adule et maîtrise. Cendréa a longtemps juste survécu. Elle se contente du minimum, pour ne pas tout perdre, encore une fois. La jeune femme n'hésite pas à donner le peu qu'elle possède à ceux qui en ont besoin. Non par charité, juste pour toujours voyager léger et ne plus avoir d'attaches.



Situation de départ : Isabel a eu une fille. Elle connait donc au moins les bases, mais n'a jamais vraiment fait preuve de fantaisie au lit. Coucher avec une autre femme l'intrigue, et elle aimerait essayer. Bien que ceci relève davantage du fantasme.

Autres :
 - Jonglage : Isabel peut jongler avec presque tout et n'importe quoi. Vingt cinq balles actuellement, mais elle ne cesse de faire des progrès.
 - Cracheuse de feu : Elle a une parfaite maîtrise des alcools à utiliser afin de faire un numéro spectaculaire. Elle est douée, sans conteste. Elle fait elle-même ses mélanges, et s'occupe seule de son matériel.
 - Maîtrise du Feu : Elle parle au feu, et le feu l'écoute. Elle peut lui faire faire bien des choses utiles pour ses spectacles. Parfois, elle l'utilise pour attaquer ou se défendre contre des agresseurs, mais cela reste rare. De plus, le feu la réchauffe, mais ne la brule ni ne la marque.
 - Isabel ne peut pas créer de flammes d'elle même, il lui faut au moins une étincelle : c'est bien pour cela qu'elle a toujours une boîte d’allumettes sur elle.
 - Elle connait un portail qui mène sur Terre, et elle s'y promène régulièrement. Ses spectacles de rue font sensation à Seikusuu.

Comment avez vous connu le forum: Google.

Avez vous des moyens de faire connaître le site autour de vous ? Si oui lesquels: Je peux toujours en parler autour de moi.

Pages: [1]