Les alentours de la ville / Des retrouvailles ~ Sentinel Prime ♥
« le: mercredi 04 juillet 2012, 19:50:02 »- La police pour la lettre est toujours Chopin.
Un an. Trois cent soixante-cinq jours. Huit mille sept cent soixante heures. Cinq cent vingt-cinq mille six ans minutes. Trente et un million cinq cent trente-six milles secondes. Autrement dit, beaucoup de temps. Oui, beaucoup de temps avait passé depuis que j'avais rencontré Sentinel Prime. Kyle... Un mois après, le directeur de mon cabaret a annoncé que sa star, c'est-à-dire moi, allait chanter dans tout ses cabarets autour du monde. J'avais donc fait mes valises et j'avais envoyé une lettre à Kyle dès que j'avais appris la nouvelle.
Très cher Kyle.
Je sais que l'on devait fixer une nouvelle date pour que je te remercie comme il se doit de m'avoir sauvée, mais je pars demain pour une tournée dans les cabarets de mon patron, autour du monde. J'ignore quand je serais rentrée. J'ignore même où est-ce que je vais aller.
Mais, pour que tu ne m'oublies pas, je te laisse un numéro.
090 6658 3254.
Je sais, c'est un numéro que l'on ne peut appeler que sur le sol japonais. Mais j'ai pris un abonnement pour deux ans, alors dès que je suis de retour à Seikusu, je t'enverrais un petit texto. Je te demande juste de m'en envoyer un avant que je ne quitte la ville, afin que je puisse mémoriser ton numéro dans mon répertoire.
Sur ces mots, je dois à présent finir mes valises et sous-louer mon appartement pour la durée de mon voyage.
J'espère que tout va bien pour toi, et que tes heures supplémentaires ne sont pas trop harassantes.
Avec toute mon affection,
Avelina Neasa.
C'était adressé à Kyle Macross. Oui, j'avais fait ma curieuse en zyeutant sur la boîte aux lettres. Comme ça, je pouvais lui envoyer quelques courriers.
Ayant posté ma lettre, j'étais ensuite partie avec mon patron. Il avait un jet privé. Durant six mois, j'ai fait le tour du monde. L'argent que je gagnais allait sur mon compte en banque, ouvert le jour même où Kyle m'avait sauvée.
Puis, je m'étais sentie mal. J'étais dans un cabaret de France, près de Lyon. J'ai commencé à avoir des vertiges, des bouffées de chaleur. Allant me rafraîchir dans les toilettes, j'ai constaté que c'était les prémices d'une nouvelle crise. Et quelques minutes après, je perdais connaissance. Mes doigts, agrippés à la porcelaine du lavabo, s'étaient décrochés tandis que mes jambes se dérobaient sous moi.
En me réveillant, j'étais revenue dans les années 50. Mon frère, Jan, était auprès de moi. Mais, malgré tout l'amour que je leur portais, je ne me sentais plus chez moi à cette époque. Je me sentais étrangère. Et mon père qui s'obstinait à vouloir me marier à cet horrible monsieur du double de mon âge...
J'ai fui la maison. Je ne gardais le contact qu'avec mes deux frères. J'ai voyagé. Je me suis établie dans la ville de Seïkusu à l'époque où elle n'en était qu'à ses débuts. J'ai chanté au cabaret. Encore. J'ai acheté mon petit appartement, et l'ai meublé en fonction de mes goûts. Six autres mois ont passé. Et je m'efforçais tout les jours de provoquer mes crises.
Et puis, mes efforts portèrent leur fruit. Je me senti à nouveau mal. Vertiges, bouffées de chaleurs... J'ai chancelé, et j'ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillée, j'étais à nouveau dans mon appartement. Le locataire était parti depuis un petit mois, et m'avais laissé un mot.
Je me suis relevée d'un bond, cherchant mon petit réticule rouge fétiche. Là, j'en sortis le précieux téléphone portable qui me reliait à Kyle. Oh Kyle. Cela faisait longtemps que je n'y avait pas pensé. J'étais désespérée à l'idée de rester pour toujours coincée à mon époque après avoir découvert les merveilles des années 2000. Mais finalement, j'étais de retour. J'en sautillais de joie. Je me dépêchais d'ôter le drap que le locataire avait posé sur les meubles, et enlevait ma robe de diva. En même temps, je pianotais sur mon portable.
Kyle, j'espère que tu ne m'as pas oubliée.
Je sas que ça fait longtemps, mais j'ai eu quelques ennuis techniques après la tournée des cabarets.
J'aimerais beaucoup que l'on se revoit.
Je pourrais enfin te remercier.
Bisous,
Avelina.
Concis, mais en même temps expressif.
Je comptais prendre un bain avant de partir où que ce soit, mais je gardais le portable à portée de main.