Théme.
Certains jours étaient ainsi ...
Vides de sens. Dans le cerveau de l'adolescente, tout tournait au ralenti ces temps-ci. Et, évidemment, c'était la faute de la pluie, de la clémentine qu'elle venait d'ingurgiter et qui était sûrement pourrie, ou encore de la poussière qui stagnait sur le radiateur qu'elle squattait sans cesse quand elle daignait se rendre en cours. Mais ce n'était ni la faute des nuits qu'elle passait à danser, ni même la faute de cette cigarette étrange qu'elle avait fumée la veille ou de ces cachetons étranges ... Jamais.
Et puis, tant pis si c'est le prix à payer pour un sourire qui colle aux lèvres. La philosophie de vie épicurienne et limite suicidaire de cette gamine était aberrant ... Son rêve était même de crever dans un orgasme cosmique, pour reprendre les termes de son prof de philosophie, le seul qui la passionnait assez pour qu'elle ne s'endorme pas avec la grâce d'une otarie obése et bourrée.
En bref ... Quand les jours étaient vides de sens, il n'y avait qu'une solution aux yeux de Neena : transformer les nuits de sommeil en nuit de délires sans fin. Les rêves qui collaient au paupières devenaient des réalités à part entière. Et c'était cela qu'elle aimait plus que tout ... Son plan était déjà bien monté, dans son petit crâne étroit. A croire que les rares neurones qui subsistaient ne servaient qu'à imaginer des solution extravagantes pour vivre des nuits décapantes. La tenue était toute trouvée, déjà : lunettes noires, perruque rose au-dessus de ses cheveux châtains courts, sous-vêtements pétillants de couleurs, débardeur vert pomme qui dévoilait juste ce qu'il fallait de ventre, bas résilles orange, short rose pétant, et sweat où était inscrit "
Bring me the Horizon make me wet " en lettres bondissantes. Juste ce qu'il fallait pour se faire remarquer ... Dans un couinement de plaisir, elle quitta le logis parental, courant comme une enfant vers son lycée, le sac rempli de surprises.
La nuit, son lycée devenait un lieu de vie et de débauche compléte. Les limites n'existaient plus, les barrières étaient renversées dans des éclats de rires ... Les enseignants étaient-ils seulement au courant que, depuis trois ans, les éléves avertis entraient dans l'établissement à la nuit tombée pour jouer à de multiples jeux plus ou moins sages ?
Ce serait tellement drôle. L'adolescente n'eut aucun mal à entrer dans le bâtiments, plongé dans une obscurité plutôt angoissante. Neena sortit de son sac une lampe de poche, et balaya les couloirs d'une lumière verte radioactive, s'allumant une cigarette au passage.
Putain, ce que j'ai envie d'un joint. Elle se rendit dans une salle au second étage, après être passée récupérer les clés dans le bureau, et n'eut aucune difficulté à se réfugier dans cette pièce.
D'ici peu, sans doute d'autres personnes arriveraient ...
J'ai hâte. En attendant, sage comme une image raturée d'inscriptions obscénes, elle se posa tranquillement sur le sol, étalant une couette où se dessinait un cosmos fluorescent sur le sol froid, laissant entendre sa musique favorite " Teenage crime " dans la pièce, sortant une bouteille où reposait un cocktail couleur turquoise. Et là, en chantonnant, elle se prépara le plus délicat des joint.
Et si vous vous posez la question, non, elle n'a peur de rien. Ni même de se l'allumer, et de tomber en arrière sur sa couette dans un éclat de rire. Dans la cours, déjà, des pas se faisaient entendre ...
- La ... lala.... Cela faisait des années que sa raison s'était suicidée.