Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Andreas Hofer

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Vainqueur de Simon Ford, Andreas se surprit lui-même en refusant de moquer le rival éventé, comme s’il ressentit pour lui un semblant de communion dans son éviction. Il dispensa ainsi le camouflet horrible infligé à ce fils de riches d’un supplément sarcastique, avant de l’ignorer pour de bon. Dans le grand roman de la vie d’Andreas Hofer, Simon Ford semblait bien parti pour n’être qu’une note en bas de page.

Quant à Mary… Bien que sa première réplique ouvrît grand les fenêtres vers une perspective plus rafraîchissante de l’existence humaine, un tant soit peu affranchie des différents déterminismes sociaux, économiques, ethniques et généalogiques, elle ne rencontra pas le succès escompté. Pour ne pas s’insurger, saper l’ambiance en lui racontant ses peines passées et laisser – in fine – sa haine lui monter aux lèvres, l’ours troglodyte helvétique se contenta de soupirer face à ce tohu-bohu de lieux communs : le passé était pour lui un poids insurmontable qu'il portait chaque jour, un rappel constant et cruel de ses échecs. Ne cessant de ressasser ses propres erreurs et les décisions qu'il regrettait amèrement d'avoir prises, il vivait dans un monde austère où chaque choix malheureux de son existence devint un point d'ancrage pour son ressentiment, une preuve indéniable de sa propre incompétence. Son front, sillonné de rides profondes, témoignait de son incessante rumination des injustices qu'il estime avoir subies. Sa bouche, qui aurait pu être si prompte à esquisser un sourire chaleureux, était une ligne dure, toujours prête à lancer des remarques sarcastiques ou amères. Ses mots étaient aujourd’hui comme des lames tranchantes, prêts à blesser quiconque ose le contrarier. Son rire, s'il daigne en émettre un, sonnait creux et teinté de sale et rance amertume. Sa garde-robe, mélange de gris terne et de tons sombres, reflétait sa disposition morose envers la vie. Malgré tous ses efforts pour rester digne, sa posture, souvent voûtée, comme si le poids de ses ressentiments et de ses déceptions avait courbé son dos, lui donnait l’allure du vieil aigri par excellence. Il marchait souvent avec lenteur, portant sur ses épaules le fardeau de ses regrets et de ses regrets.

C’était un homme qui passait des heures à repenser aux occasions manquées, aux opportunités gâchées, et aux relations brisées par sa propre obstination. Ces souvenirs, plutôt que de s'estomper avec le temps, semblaient même s'intensifier, chaque détail de ses échecs étant minutieusement gravé dans sa mémoire... En un mot : cette obsession du passé centralisait toutes ses conceptions idéologiques. Il rejetait tout changement ou innovation, convaincu que le monde était meilleur "avant" et que la société actuelle, post-moderne, était décadente et corrompue. Il utilisait ses idées impitoyables pour justifier son propre immobilisme et sa résistance farouche à tout ce qui pourrait représenter une avancée, comme le contre-exemple de Mary, une pauvre Irlandaise conçue sur un rafiot en perdition qui est parvenue à tordre le cou aux déterminismes sociaux. Pour lui, les fautes de son passé construisaient un prisme déformant à travers lequel il observait le monde et se blâmait continuellement pour les conséquences de ses propres actions passées, refusant de s'accorder le droit à l'erreur.

Enchaîné à un cycle sans fin de remords et de ressentiment, Andreas était incapable de se libérer du fardeau du passé. Son existence, c’était une tragédie personnelle pathétique, ridicule, marquée par une fixation malsaine sur ce qui aurait pu être, plutôt que sur ce qui pourrait être. Son obsession pour le passé transforma son quotidien en un labyrinthe sombre de "si seulement" et de "j'aurais dû". Il se complaisait ainsi dans l'illusion que, s'il pouvait seulement remonter le temps, il pourrait réparer ses erreurs, prendre de meilleures décisions et éviter les chemins qu'il considère désormais comme des impasses ! L’écrivaine à la crinière cramoisie l’aurait peut-être déjà remarqué, mais chaque conversation avec l’héritier narratif de Nietzsche était un voyage dans le temps, où il ne parle que de ses regrets et de ses déceptions. Il évoquait sans cesse les moments où il aurait pu réussir s'il avait fait les choses différemment, les occasions manquées qui hantent ses nuits. Ses relations personnelles souffrirent de cette obsession pour le passé. Incapable de vivre pleinement le moment présent, car hanté par les ombres de ses erreurs passées, les gens autour de lui, dans ce maudit institut, pouvaient sentir déjà très jeune cette aura de négativité et de regret. Comble de l’ironie, celui qui éprouvait sans savoir l’impérieuse nécessité de s’ouvrir à l’autre éloignait l’autre.

Peut-être qu'un jour, il réalisera que le passé ne peut pas être changé, mais que son avenir est encore entre ses mains. Peut-être qu'il trouvera le courage de se pardonner à lui-même, de chercher un moyen de vivre une vie plus heureuse et plus épanouissante et ce jour-là, peut-être enfin, la rédemption s’offrira à lui comme une évidence tracée depuis le début. Peut-être qu'un jour, une étincelle de réalisation l'amènera à comprendre que le passé, aussi douloureux soit-il, ne doit pas dicter son avenir. Peut-être qu'un jour, il apprendra à embrasser le présent, à tirer des leçons de ses erreurs passées et à utiliser ces enseignements pour construire un futur plus lumineux ? Car, ce qui est particulièrement poignant avec ce triste sire, c'était son inaptitude à reconnaître le potentiel du présent et de l'avenir. S’il fallait proposer une image rhétorique pour illustrer les turpitudes de cet homme, figurons-le-nous comme un naufragé, s'accrochant désespérément à l'épave du passé, refusant de nager vers les rivages prometteurs qui s'offrent à lui.

« Quoi ? Moi ? Un ‘’bon’’ ami ? » s’indigna-t-il, sourcils froncés, l’air mi-rageur mi-attristé, comme un adolescent tourné en bateau à qui on fit une fausse promesse. Un instant plus tard, il se tut, engoncé dans une sourde colère, comprenant qu’elle se moquait de lui comme on se moquerait de l’idiot dostoïevskien, sans cesse mis en butte avec ses contemporains. Il ne manquerait plus qu’une tape sur l’épaule, suivie d’un rire cristallin. Alors, Andreas, Andreas songerait à sa façon de rétorquer et au scénario de sa revanche ultime : il s’imaginerait se détacher brusquement de l’étreinte de Mary, la toiser comme elle le toise, puis se pâmer d’une tirade romantique punitive ; elle, la pauvre petite qui s’était attirée le mépris de Simon Ford, subjuguée par sa verve et la puissance de son logos, se tairait bouche bée, regrettant d’avoir éconduit ce médiocre ; lui, fier, fier dans sa solitude triomphante, ne décolérerait point, il pivoterait ensuite des talons, un rire cristallin s’échappant de ses lèvres froides, sous la pluie battante, laissant à tout jamais une Mary seule, isolée, et qui, au soir de sa vie, songerait elle aussi avec amertume à l’opportunité manquée qu’était Andreas, au génie qui était le sien ! Elle se dirait « quelle sotte ! j’étais du temps où j’étais belle ! C’était lui l’homme de ma vie ! Si j’avais su, si j’avais su lui plaire, il m’aurait sans doute célébrée et aimée... ». Au plus profond de l’abîme de son être, cette perspective lui procurait une joie malsaine mais triste, typiquement rabelaisienne, mais il ne s’en sentit pas la force. « Je ne sais pas si tu te fiches de moi ou non, mais sache une chose. Je ne suis pas ton jouet, Mary. Je suis bien plus que cela, je suis Andreas Hofer, et tu dois garder cela à l’esprit. Je ne suis pas un chiot, un parasite comme ce peigne-cul de Simon Ford, qui veut te sucer le sang. »

Hélas  - ou bienheureusement ! En lieu et place, non seulement, il se montra incapable de s’énerver, mais, au surplus, il sourit comme un crétin benoît enamouré, ce qui ajouta à sa colère bestiale, colère bestiale qui redonnait vie à ses vieilles habitudes désordonnées, chaotiques. En lui, tout fulminait. Elle ne pouvait pas se gausser de lui, lui dire à quel point il était sot, laid, lâche, stupide, bon sang ! Certainement pas ! Elle devait, non pas le vouer aux gémonies, mais le reconnaître, l’estimer, l’aimer, le traiter en homme digne, comme un Roi. Un ursidé monarque dans ses cavernes, sinistres solitudes troglodytes...

« Ecoute, je t’emmène diner chez moi, au Boulevard Dispenza. » Ce quartier incarnait l'essence même de l'architecture haussmannienne, avec son élégance, sa grandeur et son souci du détail. Ces lieux étaient bien plus que de simples immeubles, ils étaient des témoins de l'histoire et du raffinement d'une époque révolue, enveloppant leurs résidents d'une aura intemporelle et prestigieuse. C’était clairement une artère majestueuse et emblématique de Boston, les immeubles qui le bordaient étaient de véritables joyaux architecturaux, témoignant du style qui caractérisait la période de leur construction. Chaque bâtiment était une œuvre d'art en soi, érigée avec précision et souci du détail. Les façades en pierre de taille des immeubles arboraient une symétrie impeccable, avec des lignes élégantes et des ornements délicats. Les fenêtres, s'élevant sur plusieurs étages, étaient même encadrées par des moulures élaborées, soulignant le caractère noble de chaque appartement. Les vitres des fenêtres étaient souvent décorées de motifs en verre coloré, instaurant un jeu de lumière envoûtant à l'intérieur des pièces.  « Ce quartier, c’est mon roc, mon récif, mon îlot de Robinson. Et je connais un bon restaurant savoyard, pas trop guindé pour toi, mais pas trop médiocre non plus pour moi. »

… Mais pour l’heure, il n’est que l’ombre d’un homme autrefois plein de potentiel, mais qui a choisi de laisser la rancœur et la colère prendre le contrôle de sa vie. Sa tristesse intérieure se reflétait dans son apparence extérieure, et il semblait désormais condamné à errer dans l'ombre de ses regrets, de sa rancune, de ses remords : en un mot, de son propre ressentiment. Pourtant, malgré cette fixation malsaine sur le passé, il demeurait un être humain avec la capacité de changer et de grandir, et dans cet abysse, tandis qu'ils approchaient de l'hôtel particulier de madame, il y avait peut-être une lueur d'espoir, comme le laisse sous-entendre cette sortie en limousine avec la femme qu’il aime.

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Blabla / Re : le jeu de la lettre.
« le: mardi 26 septembre 2023, 15:26:44 »
Politique.  ;)

COD

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Quelque part, un écorché vif tel qu’Andreas ne pouvait que se sentir rabaissé par la saillie catégorique de Mary. Il sentit qu’elle n’avait aucune espèce d’estime pour lui. Déjà, elle le toisait ; déjà, elle le méprisait ; déjà, elle lui exprimait son auguste dédain. Il sentait déjà poindre sur lui le regard hautain, éteint, puis parfaitement indifférent de la péronnelle aux succès littéraires flamboyants, une douleur qu’il ne connaissait que trop bien pour en avoir embrassé les contours si souvent dans sa vie meurtrie. Pressentant le pire pour la suite de leurs échanges, le maudit écrivain retranché dans sa tour d’ivoire effectua un geste de recul ; avec froideur, il se refusa de retenir la femme aimée, qu’une urgence appelait sur l’estrade. L’héritier narratif de Nietzsche s’était raidi, comme une dépouille froide. Puis, il tourna les talons, sans dire un mot de plus. Une humiliation suffisait. N’en rajoutons pas. Surtout qu’il préférait oublier cet échange – et s’il en avait le pouvoir, il effacerait sa déclaration d’amour ridicule –  pour garder intacte son image de Mary et, aussi, pour préserver ce qui lui restait de dignité après tous ses échecs. Au fond de lui pulsait, en effet, le désir de la haïr comme jamais pour cet outrage et de se haïr lui-même.

« Si j’avais une famille, la fortune et l’espérance d’un Simon Ford, si j’avais l’assurance divine d’un Apollon, si j’avais de hautes et captivantes prunelles mordorées, une bouche à faire pâlir les pucelles, une musculature alcidienne et des dons exceptionnels, jamais je n’aurais connu une pareille indignité. À la grande loterie de la vie, ma défaite était déjà inscrite », songeait-il avec toute la frustration, l’aigreur et la colère de l’homme éconduit, du mal-aimé se lamentant sans cesse sur son sort peu enviable. « Elle n’a pas récompensé mon courage ; elle s’est moquée de moi ; elle est comme tous ces bons à rien, incapables de la moindre sensibilité pour le beau et le sublime. Quelle odieuse déception. Elle, c’est une écrivaine du grand public sans profondeur de vues, qui ne sera jamais une grande littéraire après sa mort ; lorsque je quitterai ce monde, mes happy fews comprendront quel genre d’homme puissant par la justesse de sa pensée j’étais, quel incompris entouré de médiocres je fus dans cette Amérique post-moderne nullissime. Dans quelques siècles, je serai une légende. » Il retint un rire méchant et narquois qui aurait pu s’échapper de ses lèvres froides et élimées par la rancune ; en lieu et place, une lippe vache, frustrante et méprisante.

Lors de son départ vers l’extérieur de l’Institut Arcimboldo, il en profita même pour fendre un groupe d’ex-camarades qui discutait dans le patio, pour le simple plaisir de les interrompre dans leurs conversations futiles, bousculant au passage une damoiselle. « Tu pourrais au moins nous dire pardon, Andreas, non ? » demanda une jeune femme aux longs cheveux frisés d’une voix vexée, vêtue d’un tailleur élégant. Le silence poignant et hautain que le philologue instaura aussitôt lui arracha un soupir de dépit ; il ne changera jamais, visiblement. « Ah ! Nous sommes vraiment dans deux mondes différents », conclut-elle avant de détourner son regard pour l’éternité de ce triste sire dirigé par son égo.

Pour signaler sa colère, Andreas, dont le tempérament vengeur était connu de tous, ne s’était pas rendu comme convenu face à l’éminence où la damoiselle devait donner son discours. La place, vide au milieu de l’assemblée, ressemblait tant à un camouflet qu'une seconde déclaration d'amour. Cela donnerait sans doute à jaser auprès de Simon Ford et ses affidés, lesquels savaient fort bien que les premiers emplacements dans cette salle étaient désirés. Quel gâchis. Ils chercheront sans doute en vain un autre bouc-émissaire ; Andreas n’était plus là pour souffrir le martyre et leur offrir une solution cathartique.

Quelques minutes avant la fin dudit discours, notre homme décida de mettre un terme à sa villégiature sur le patio. Sans aucune considération pour les autres, il ouvrit donc la porte menant à ladite salle, vêtu d’un impeccable trench-coat qui découpait avec élégance sa fine silhouette et ses solides épaules, dignes d’un bel ours troglodyte peuplant les Alpes suisses. Sa rancune envers la femme aimée s’apaisait tandis qu’il la regardait d’un œil amouraché, lui l’écrivain en déshérence, dégoûté de tout, il aimait ses mots, la passion qu’elle mettait dans ses syllabes, bien qu’il détestait tout ce qui lui rappelait cet établissement détestable. Il se sentit presque revivre. Le ressentiment, le sentiment du douloureux rejet s’étiolait sous l’effet de cette voix de sirène qui lui offrait, par sa narration, des perspectives nouvelles. Pourquoi l’Institut Arcimboldo ne lui avait pas offert la rédemption qu’il désirait depuis tout petit ? Pourquoi cet échec retentissant en dernière année d’étude, en définitive ? Andreas, doux rêveur à demi-lucide, se figurait alors un monde, un scénario alternatif où il aurait pu partager l’émotion collective, ressentir les frémissements sacrés de la nostalgie, puis, plus mièvrement, une autre vie où il aurait pu s’ouvrir à Mary et l’épouser dix ans plus tôt.
Mais comme toute mièvrerie sentimentale, cela ne pouvait pas durer. En effet, Simon Ford, qu’Andreas jalousait pour des tas de raisons, expectorait déjà ses glaires de mépris. L’écrivain damné considéra le dialogue qui s’ensuivit avec l’imbécile fortuné et l’orgueilleuse diva avec une certaine circonspection. Ces deux-là le regardaient, comme chiens de faïence, l’un voulait qu’il disparaisse, l’une projetait de se servir de lui, le marginal abhorré de tous qu’on dédaignait volontiers, pour sanctionner et humilier son détestable prétendant. Le bellâtre Ford souhaitait en découdre avec lui, le dégager manu militari, tandis que la belle et sinistre Mary dévoilait en vérité son mode manipulatoire depuis le début.

« Ce que vous êtes décevants… » semblait signifier le soupir d’Andreas, alors qu’il se murait dans un silence impénétrable digne d’un sphinx pendant quelques secondes ; quelques secondes à l’issue desquelles la rousse flamboyante s’empara de son bras pour le mener par le bout du nez hors de l’enceinte. Comme cela, tout de go, sans prévenir. Mary était une nature assez passionnée et impulsive, après tout. « Vos désirs sont des ordres, madame. La septième roue du carrosse vous emmène ailleurs, loin des agitations urbaines. » confessa-t-il sans vraiment la regarder, avec une outrecuidance remarquable, tel un homme coincé dans ses contradictions internes.

Où avait-il trouvé ce manteau hors de prix, alors qu’il s’était rendu ici habillé de son pull noir proverbial ? Personne ne voudrait le savoir, en fait. Gardons ce secret sous le sceau de l’omerta. Mary ne voudrait pas le savoir. Encore moins Simon. Simon qui, par ailleurs, voyant l’abhorrée et l’adorée décamper, ressentirait peut-être ainsi, dans une curieuse communion, une fraction de ce qu’Andreas avait vécu dans les murs sinistres arcimboldiens.



Au cœur de ce jardin, une toile vivante d'émotions et de formes prenait vie sous les yeux du couple antagonique, rappelant les tableaux enchanteurs du maître italien ayant donné son nom à cet institut prestigieux. Les parterres semblaient être des palettes de couleurs, habilement mélangées par une main invisible ; les arbustes et les fleurs s'entrelaçaient comme les traits d'un pinceau bienveillant, créant une symphonie florale aux teintes délicates, à l’image d’amants qui s’étreignaient d’amour et d’affection. Les allées sinueuses, tels des chemins de broderie, invitaient les visiteurs à se perdre dans ce labyrinthe végétal. Les haies taillées avec précision procuraient en revanche une sensation de structure, tandis que les plantes sauvages poussaient en désordre dans un laissez-faire institutionnalisé, comme si elles avaient été peintes en une multitude de détails éclatants. Le jardin regorgeait de surprises visuelles, avec des buissons sculptés en visages souriants et des topiaires qui prenaient la forme de créatures fantastiques. Les fleurs, disposées avec soin, représentaient des mosaïques éphémères, des portraits floraux qui évoquent les visages, les animaux et les objets. L'eau dansait à travers le jardin sous la forme de ruisseaux sinueux et de bassins miroitants. Des nymphes et des divinités aquatiques, sculptées dans la pierre, émergeaient des eaux pour admirer la beauté qui les entoure. Les oiseaux, esprits ailés du jardin, chantaient enfin des mélodies harmonieuses, instaurant une ambiance musicale qui semble synchronisée avec les couleurs et les formes changeantes du paysage.

Toujours sans oser la regarder, Andreas, dont les pensées devenaient confuses, prononça une parole, une question subite, soudaine, comme s’il souhaitait se libérer d’une chaîne, d’un fardeau. Sans même qu’il s’en rende compte, il se sentit l’âme d’un gentilhomme, passant délicatement sa main froide et pâle sous la taille svelte de l’écrivaine passionnée, toute chaleureuse, toute feu grégeois.

« Mary, ma chère désirée, je voudrais t’inviter à dîner ce soir. Est-ce que tu consentirais à me donner quelques heures de ton temps ? » L’amour attendrissait l’âme de cet homme vaincu, pourri de ressentiment, dominé par son égo, sa profonde envie de gagner l’estime de la femme qu’il désire. À l’image de l’Atrabilaire amoureux, misanthrope par excellence du théâtre français molièrien, le sinistre cynique Andreas désirait Mary, la coquette, aux airs lointains de Célimène.
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Andreas Hofer maudissait la quasi-intégralité des convives à cette heure-ci. Tous ces énergumènes issus des plus belles franges de la société bostonienne lui donnaient la douce envie de vomir, de haine et de mépris. Tous ces… gens qui naguère le toisaient, étaient incapables d’apprécier le beau, le sublime, la fraîcheur qui résidait, ci et là, en ce monde. Ils mentaient tous comme des batteurs de foire, qui plus est. Prêtant l’oreille, l’Helvète les écoutait jacasser dans leurs jolis parlers chantonnants, tels de petits moineaux avides de sériner ce qu’on leur exigeait de dire en ces circonstances, récitant leurs aventures et mésaventures, feignant la joie, la bonne humeur, ou bien le dépit, la frustration. Ceux-là même qui piaillaient, Andreas savaient que leurs bons mots n’étaient même pas drôles ! Mais ils étaient heureux de leur qualité littéraire ; peut-être était-il vrai, pour certains, qu’ils avaient réellement souffert comme ils le larmoyaient si bien, qu’ils avaient vécu des moments difficiles après le passage à l’institut Arcimboldo, mais ils n’avaient pas le moindre respect pour leurs souffrances. D’autres – et ils étaient infiniment agaçants… - avaient le don d’énerver Andreas, lorsqu’ils étaient convaincus de détenir la bonne parole, la bonne vérité au cours de leurs conversations avec d’autres convives. Aucune pudeur. Rien. Nada. Seule la gloriole la plus mesquine et la plus médiocre les pousse à exhiber leurs belles paroles et leurs bonnes vérités durant ces mondanités superficielles, devant tout le monde, au pilori, ici à la foire des anciens endimanchés arcimboldiens dans toute leur vanité proverbiale… Misère de la ruine humaine…

Andreas Hofer devait détourner les yeux de ce spectacle mensonger.
Il le fit.
Et il ne regretta pas son geste.

La vue. Quelle vue ! Mary, la délicieuse, l’impétueuse, l’ardente écrivaine à succès, s’approchait de lui, à pas de velours ; celle pour qui il s’était affligé cette mascarade fendit la foule avec une grâce sereine, souveraine, jusqu’à se planter devant lui. Telle une déesse, telle une vestale de cette post-modernité déprimante, elle lui offrait la vue de ses plus beaux atours, de ses plus belles mèches cramoisies, sans qu’il ne puisse observer autre chose durant les minutes qui suivirent…

Jusqu’à l’intervention de cette pourriture de Ford. Ford remémorait chez Andreas une foule de mauvais souvenirs à l’époque du lycée. Ce monsieur Ford. Ce môssieu Ford, lui aussi avait été le camarade de classe du Suisse. Andreas s’était mis à le détester, surtout dans les dernières classes. Dans les premières classes, il se souvint de Simon comme d’un petit garçon vif et mignon que tout le monde adorait. Il fallait préciser qu’Andreas le détestait déjà dans ses petites classes, justement car il était un petit garçon bien vif et bien mignon. Ses études, au surplus, avaient toujours été médiocres et plus ils grandirent, plus ça empirait ; mais il sortit quand même de leurs dernières classes parce qu’il avait une protection, une famille qui l’aidait. Au cours de sa dernière classe, il s’était mis à fanfaronner, devant tous les étudiants pauvres – comme Andreas. C’était un homme vulgaire au dernier point, mais une bonne pâte aussi… Les lèvres, cruelles, d'Andreas commençaient déjà à remuer, des vacheries, méchantes, cinglantes, lui venaient en tête… Pour diminuer l'égo de Ford. Tout le monde lui faisait la cour car c’était un homme ‘’favorisé par les dons de la nature’’ ; il le méritait bien.

À l’époque des dernières classes, l’existence de l’Helvétique était déjà lugubre, désordonnée et solitaire jusqu’à la sauvagerie. Il ne fréquentait personne à l’Institut Arcimboldo, il évitait même de parler et il avait même tendance à se renfoncer davantage dans son trou au fur et à mesure des années écoulées dans ses locaux. Il remarqua même, fort bien, que non seulement ses « camarades » le prenaient pour un individu bizarre – et c’est cette impression qu’il aura toujours, ils semblaient aussi le considérer avec une espèce de dégoût. Il arrivait même à Andreas de se poser la question suivante : « pourquoi suis-je le seul à avoir l’impression qu’on le regarde avec dégoût ? » Un des élèves de cette école minable avait une tête monstrueuse !, grêlée d’une façon invraisemblable !, on aurait dit un bandit de grand chemin ou une mauvaise racaille des bas-fonds. S’il avait une face aussi dégoûtante, Andreas n’aurait pas osé lever les yeux. Un autre avait un uniforme tellement râpé que ça se mettait à puer dans les couloirs, sitôt qu’il les traversait. Une horreur. Un fléau. Pourtant, un type comme Ford n’avait jamais daigné regarder ces gens avec tout le mépris qu’il réservait à Andreas Hofer. Jamais, jamais, jamais.

Aussi, le philologue tourmenté en vint à considérer sa figure comme le pinacle de la laideur, l’objet suprême de la haine et du mépris. Il se trouvait terriblement laid, repoussant. C’était pourquoi, à chaque fois qu’il se rendait en cours, il faisait des efforts désespérés pour se tenir d’une certaine façon, pour qu’on n’aille ni le soupçonner de bassesse ni le vomir d’injures, tout cela pour que son visage inspire une dignité. « Je veux bien être un homme laid, d’une pâleur cadavérique, aux cheveux immondes, se dit-il, mais que je veux que ma figure soit digne, au moins, qu’elle soit expressive et intelligente. » Et pourtant, malgré ces génuflexions faciales frisant la satire, jamais il n’eut l’impression que son visage incarnasse ces qualités. Peut-être pire encore.

Les traits tirés, l’œil flambant de haine, la lippe retroussée et hargneuse, il y eut fort à parier qu’Andreas aurait sans doute tenu le plus dur des discours face à Simon, qu’il aurait craché son venin devant tous les invités, suscitant non pas l’admiration des convives mais leur exaspération. Comme toujours. Il allait sans doute le faire. Si Andreas parlait peu, il avait cependant le chic de l’ouvrir pour tenir des propos très déplaisants. Les lèvres, cruelles, d'Andreas commençaient déjà à remuer toutes les vacheries, méchantes, cinglantes, qui lui venaient en tête…

Jusqu’à l’heureuse intervention de la magnifique Mary, femme affairée dont on réclamait la présence, reconnue pour ses qualités en tant qu'oratrice. Elle avait peut-être, par sa bienveillance formelle, réussi à désamorcer un conflit entre les deux hommes. L’Helvète se figea lorsqu’elle posa sa main sur son bras ; il crut presque rêver lorsqu’elle lui annonça qu’elle était heureuse qu’il soit là. Cela procédait évidemment de la politesse de bon usage, mais cela réchauffait déjà le cœur d’Andreas.

« Je suis si content de te revoir, Mary », répondit le damoiseau d’une voix empourprée, presque gênée, quoique parfaitement sincère ; elle était après tout l’objet principal de sa venue ici. « Eh bien, sache que je suis devenu philologue et écrivain moi aussi ; j’ai été fonctionnaire ces trois dernières années. Toutefois, pour répondre à ta question… »

S’il était épanoui dans sa vie ? Quelle question, elle l’avait bien choisie ; y répondre était une tâche inconfortable, d’autant plus que la réponse à cette interrogation mériterait un roman à elle seule. Il se regardait lui-même de plus près, entre deux œillades sur ses chaussures, son pull et ses chaussures, et se demanda si la question de Mary contenait un sous-entendu. Peut-être insinuait-elle qu’il était si mal habillé, si mal dans sa chair, si vil dans ses manières. Peut-être le méprisait-elle déjà instantanément pour sa carrière ratée, son allant misérable, son teint pâle, sa mauvaise figure.

« Je vais être honnête, je ne suis pas épanoui dans mon existence. Loin de là. Mes fautes et mes erreurs sont trop nombreuses, je suis un homme seul et sans salut dans une Boston qui ne pardonne ni aux faibles ni aux maladroits. Mais peu importe. J’ai pu te revoir. »

Bien qu’il se maudit d’avoir prononcé une réplique aussi peu inspirée, il se permit d’approcher d’elle, d’un pas (encore timoré), sans la quitter des yeux. Les prunelles azurées d’Andreas, qui jetaient naguère des regards durs et sombres, dardaient à présent des étincelles dont l’intéressé ne s’en serait probablement jamais cru capable. Un frisson inédit, peut-être un peu sot, un peu béat, courait dans le dos du littéraire désabusé et pétri de regrets et de remords... « Et toi, ma chère Mary, est-ce que tu es comblée dans ta vie ? Peut-on seulement l’être dans ce bas monde ?... » Cette parole à la volée se tut dans un soupir de résignation.

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7 avril 1959



L'Institut Arcimboldo du North Boston, niché au cœur des paysages pittoresques de la Nouvelle-Angleterre, s'éveille sous les étoiles scintillantes, s'apprêtant à accueillir le bal des anciens élèves. L'air est imprégné d'une douce brise de printemps, tandis que l'élégance et la nostalgie flottent dans l'atmosphère. Les portes majestueuses de l'institut s'ouvrent avec une grâce solennelle, révélant un hall d'entrée orné de marbre, baigné dans une lueur chaleureuse. Les murs sont habillés de boiseries finement sculptées, témoins d'un artisanat d'une époque révolue. Des lustres en cristal, suspendus avec une élégance délicate, éclairent la pièce d'une lumière tamisée, ajoutant une touche de magie à l'ensemble.

Des doubles portes s'ouvrent sur une grande salle de bal, où les yeux sont immédiatement attirés par le splendide lustre central qui scintille comme un astre céleste. Les murs sont décorés de tapisseries historiques, évoquant des scènes de fêtes et de célébrations passées. Les hauts plafonds peints à la main, représentant des fresques allégoriques, offrent une symphonie visuelle qui transporte les esprits dans un autre temps. Le sol en parquet poli invite les danseurs à se déplacer avec grâce et légèreté, tandis que les chaises disposées le long des murs attendent patiemment les convives. Des balustrades en fer forgé, ornées de motifs floraux délicats, encadrent l'ensemble de la salle de bal, ajoutant une touche de romantisme à l'ambiance. Les fenêtres cintrées laissent filtrer une lumière douce, créant des reflets dorés sur les visages des invités. Des rideaux en soie, délicatement drapés, dansent avec grâce au rythme de la brise, apportant une note de légèreté et de mystère à l'ensemble. Les tables dressées avec soin se parent de nappes en dentelle, de chandeliers en argent et de bouquets de fleurs fraîches aux couleurs éclatantes. L'arôme envoûtant des mets raffinés flotte dans l'air, suscitant l'appétit et éveillant les papilles des convives. Au son d'une douce mélodie, l'orchestre se prépare à enchanter la soirée, accordant leurs instruments avec précision et passion. Les musiciens vêtus de smokings et de robes élégantes sont prêts à donner vie à la musique, faisant résonner les notes dans les cœurs et les âmes des danseurs.

Les anciens élèves, parés de leurs plus beaux atours, se retrouvent avec émotion, échangeant des sourires complices et des souvenirs d'une jeunesse révolue. Les conversations empreintes de nostalgie s'élèvent comme une symphonie de voix, enveloppant l'espace d'une atmosphère d'amitié et de camaraderie. Au fil de la soirée, les pas de danse s'entrelacent avec grâce et élégance, révélant la beauté intemporelle de la danse et l'harmonie qui règne entre les couples. Les rires joyeux et les murmures chuchotés se mêlent aux notes de musique, créant une symphonie de bonheur et de retrouvailles. L’établissement, lors de ce bal des anciens élèves, se transforme en un théâtre mirifique où passé et présent se rejoignent, où les souvenirs se fondent avec l'air embaumé de promesses et où l'élégance se dévoile dans chaque geste, offrant une soirée inoubliable à ceux qui ont jadis foulé ces mêmes sols avec la fougue de la jeunesse…

Sauf que ! Tout n’allait pas pour le mieux dans le meilleur des mondes… Car la silhouette frêle d'Andreas Hofer se profile dans l'entrée majestueuse de l'Institut Arcimboldo, ses pas empreints d'une hésitation teintée d'appréhension. Vêtu de son éternel pull à col roulé, sombre comme les abysses de son esprit tourmenté, il émane de lui une aura à la fois énigmatique et vulnérable. Son visage pâle et anguleux, encadré par des cheveux bruns légèrement bouclés, dépeint une histoire de nuits blanches et de batailles intérieures. Ses yeux d'un bleu clair intense, empreints de cernes profondes, reflètent une anxiété perpétuelle, une tourmente sans répit. Chaque regard rongé par le ressentiment qu'il pose sur le monde semble contenir une question sans réponse, une quête désespérée de sens dans un univers qu'il méprise.

Le bal des anciens élèves, véritable miroir de la société qu'il condamne, se déroule sous ses yeux critiques et incisifs. Il se tient en retrait, observant les masques sociaux se dissimuler derrière des sourires forcés, les rires superficiels qui masquent les frustrations profondes. Lui-même un étranger dans cette foule, il peine à trouver sa place parmi les apparences et les conventions. Andreas, rongé par des démons intérieurs, des souvenirs qui le hantent, le plongeant dans un océan d'angoisse et de tourments, regrettait presque d’être venu ici... Les moments où il a succombé ici à ses propres faiblesses et égoïsmes le hantent comme des fantômes du passé, renforçant son sentiment de culpabilité et de honte. Dans cette atmosphère de célébration et de retrouvailles, il se sent emprisonné par son propre fardeau, piégé dans un monde qui ne lui offre pas l'évasion et la liberté qu'il désire ardemment.

Timidement, il avance dans la salle de bal, son regard scrutant les visages familiers et les échos d'une époque révolue. Les souvenirs se mêlent à la musique, les rires aux murmures, créant une cacophonie d'émotions contradictoires qui résonnent en lui. Il se sent à la fois attiré par la nostalgie des souvenirs partagés et repoussé par l'inconfort des retrouvailles forcées. En effet, le bel Helvète, parmi les anciens élèves réunis lors de ce bal, porte également le fardeau d'une relation tumultueuse avec cet établissement. Mal-aimé, incompris et souvent isolé pendant son séjour parmi les Arcimboldiens, il reste marqué par les souvenirs d'une période teintée de rancune, d’'incompréhension et de solitude.

Les regards furtifs et les murmures étouffés qui accompagnent son entrée dans la salle de bal ne lui échappent pas. Ses anciens camarades, rappelant peut-être les traits sombres de son caractère complexe, peinent à s'approcher de lui, préférant les retrouvailles avec d'autres figures plus conviviales et sociables. Ils préfèrent donc l’ignorer, fuire ses yeux pâles. Pourtant, il avance avec une certaine résilience, bravant les regards désapprobateurs et les murmures étouffés qui semblent l'encercler. Sa démarche dégage une détermination silencieuse, un refus de se laisser définir par les jugements et les opinions des autres. Il est conscient que son chemin est différent, qu'il porte en lui une sensibilité qui dépasse les limites du conformisme. Dans ce bal des anciens élèves, Andreas Hofer se tient à la lisière des conversations animées, observant avec un mélange d'ironie et de détachement les retrouvailles chaleureuses qui se déroulent autour de lui. Il demeure un étranger, un esprit peut-être en quête d'une connexion plus profonde et sincère, mais incapable de franchir les barrières qui le séparent des autres.

Ainsi, Andreas Hofer, malgré les regards méfiants et les rumeurs persistantes, se tient droit, résolu à s'accepter lui-même et à trouver un sens à sa propre existence. Dans cette soirée de retrouvailles teintée d'émotions contradictoires, il incarne l'archétype de l’asocial dérangé et dérangeant, véritable solitaire inadapté, portant avec lui les cicatrices d'une expérience douloureuse, mais n'en perdant pas pour autant sa dignité et sa recherche inlassable de vérité. Cependant, au cœur de cette soirée empreinte de nostalgie et d'ambiguïté, Andreas Hofer attend aussi patiemment, comme un papillon solitaire attiré par une flamme insaisissable, l'arrivée de cette damoiselle qui, autrefois, a ignoré ses sentiments naissants, mais qui demeure toujours dans son cœur, tel un amour inachevé qui cherche encore à trouver sa résolution.

Viendra-t-elle ?

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Rebienvenue ? Qu'est-ce que cela signifie ? Une tentative futile de m'offrir un semblant de chaleur humaine ? Ou peut-être une simple politesse vide de sens pour masquer votre indifférence à mon égard ? Peu importe, car pour moi, il n'y a presque rien à attendre de la société ou de ses membres.  :kappa:

Merci à toi Sairon !  ;)




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Bonjour à vous,

Réfugié dans sa chambre, Andreas Hofer ne cesse de conspuer l'humaine condition pour prôner son droit à la liberté. Et il n'a de répit qu'il n'ait dans ses discours humilié, diminué, vilipendé les amis de passage ou la maîtresse d'un soir ...

Pour la faire brève, je propose ainsi à LGJ un personnage finalement assez cynique, plutôt noir, nihiliste, mélancolique, bourré de contradiction(s) et même très dépressif. Je me suis fortement inspiré du style d'Osamu Dazai, Albert Camus et de Dostoievski pour élaborer son histoire, son caractère et sa philosophie.

Vous êtes libres de vous plonger dans l'esprit complexe et torturé d'Andreas Hofer, un jeune philologue déçu de la vie, et de découvrir ce qui l'a conduit à vivre une existence si solitaire.

Et bref que dire de plus ? Comme je l'ai dit, je ne peux pas vous proposer de trames pré-fabriquées. J'ai des idées et pas mal d'infos que je n'ai pas voulu distiller dans la biographie de notre jeune Helvétique fâché contre la société. Aussi, je vous encourage à me contacter, soit sur ce compte, soit sur Discord avec Vittorio#2745, pour convenir d'une trame, si la nature du personnage vous plaît.

Dans l'idéal, je peux démarrer deux trames.

8
Changer ma vision du monde ?

Pourquoi devrais-je chercher à me conformer à une société qui me déçoit et me désenchante ? Je préfère continuer à écrire dans mes carnets, même si personne ne les lit, plutôt que de renoncer à ma propre intégrité et de me soumettre à des normes qui ne me conviennent pas !  :kappa:

Merci de cette rapide validation, Koya !  ;D

9
Comment s’appelle cet homme ?

Andreas Hofer.

D’où vient-il ?

Il serait originaire de Suisse.

Son âge ?

27 ans, à tout casser… Naissance le 3 février 1933.

A-t-on des informations sur sa personnalité ?

C’est indéniablement un jeune homme complexe et difficile à cerner. Profondément solitaire, introverti, pessimiste et cynique, il méprise la société dans laquelle il vit et semble même prendre plaisir à sa propre souffrance. Nos informateurs mentionnent qu’il est souvent en proie à des crises d'angoisse et à des accès de colère incontrôlables.

Il manifeste cependant de grandes qualités intellectuelles. Le sujet est plutôt perspicace, capable d'analyser les motivations et les comportements des autres avec précision. Il est en revanche très critique envers les autres, mais également envers lui-même. Il paraît constamment en conflit avec lui-même et avec le monde qui l'entoure, cherchant désespérément un sens à sa propre existence, d’après notre enquête. Obsédé par sa petite liberté individuelle, il confesse constamment être piégé et impuissant, subissant sa propre existence. En effet, il est frustré par le manque de contrôle qu'il a sur sa propre vie, ainsi que par les contraintes sociales et les conventions qui l'entourent. S’il est en quête d'une liberté totale et absolue, il est incapable de la trouver dans le monde dans lequel il vit.

Tourmenté par des sentiments de culpabilité et de honte, c’est aussi un damoiseau manifestement hanté par des souvenirs du passé, notamment des moments où il s'est comporté de manière immorale ou égoïste. Il est en proie à des doutes quant à sa propre valeur et à sa capacité à trouver un sens à sa propre existence.

A-t-on des informations sur son histoire ?

Philologue de profession, c'est un ancien fonctionnaire qui a démissionné de son poste le jour de la perception d’un lointain héritage et qui vit maintenant seul dans une petite chambre de son immeuble du Boulevard Dispenza à Boston avec pour seuls contacts humains un vieux domestique russe qui zozote et une femme de chambre espagnole à l’hygiène déplorable. Vivant une vie solitaire, triste et désenchantée, il semble passer son temps à écrire dans ses carnets que personne ne lira.

D’après les informations glanées, il aurait connu plusieurs périodes de sa vie au cours desquelles il a tenté de trouver sans succès un sens à son existence. Pendant sa jeunesse, il fut un étudiant très littéraire, brillant, mais qui a été déçu par le monde académique et la société suisse dans son ensemble. S’il a commencé à travailler pour l'État fédéral américain, il a finalement démissionné cette année - 1959 - en raison de ses frustrations envers la bureaucratie et les restrictions qu'elle impose sur l'individu.

Cependant, malgré tous ces revers, Andreas semble continuer d'écrire dans ses carnets, consignant ses pensées et ses émotions les plus profondes. Bien qu'il sache que personne ne lirait jamais ses écrits, il se sent aujourd'hui libéré de la pression de devoir plaire à un public ou de satisfaire les exigences de la société. Dans ses moments les plus sombres, l'Helvète a tendance à se tourner vers ses écrits comme un moyen de trouver un sens à sa vie et de se reconnecter avec son propre arrière-monde.

Connaissant des périodes de désespoir et de tristesse profonde, il garde malgré tout en tête sa quête de vérité et de beauté dans cette triste société américaine post-moderne et désenchantée. Sa vie solitaire et amère est très difficile à comprendre pour les gens du commun, mais pour lui, c'est une source d'inspiration et de réflexion constante grâce à laquelle il maintient la tête hors de l'eau.

Fait intéressant, notre homme semble avoir connu des relations amoureuses tumultueuses tout au long de sa vie. Il a été obsédé par une femme mariée pendant un certain temps, mais a finalement renoncé à ses espoirs de la conquérir. Plus tard, il a eu une relation avec une prostituée, mais cela a fini par se terminer en… désastre. Toutes ces expériences ont contribué à sa vision négative et désenchantée du monde.

Décrivez le physiquement …

Homme de taille plutôt moyenne - un mètre soixante-quatorze, Andreas Hofer a les cheveux bruns, mi-longs et légèrement bouclés. Ceux-ci encadrent son visage pâle et anguleux. Ses yeux, d'un bleu clair intense, avec des cernes prononcés, témoignent de son manque de sommeil et de sa nature anxieuse, angoissée, tourmentée. Son visage est mince, avec des pommettes hautes et une mâchoire plutôt carrée.

Il est souvent vêtu d'un pull à col roulé cintré, de couleur foncée la majorité du temps, qui met en valeur sa silhouette svelte. Ce pull est d’ailleurs en laine douce, cela lui donne un aspect élégant et décontracté. Il porte également un pantalon en toile sombre et des bottines simples mais bien coupées. Dans l'ensemble, ce damoiseau a une allure simple mais soignée, reflétant son style de vie modeste et sa personnalité réservée. Sa peau pâle et ses cernes prononcées ajoutent une dimension de vulnérabilité à son apparence, soulignant, comme nous l’avons dit, sa nature anxieuse et tourmentée.

Comment avez-vous connu le forum ?
Topsite, DC de Vittorio Vulcano.

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