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Messages - Zorro Wolfen

Pages: [1] 2 3 ... 5
1
Les alentours de la ville / Re : Quête sans fin - PV Zorro
« le: jeudi 16 novembre 2023, 00:01:50 »
La Terre en automne. Un parc, ou plutôt un jardin botanique que la saison avait paré de mille et une couleurs chatoyantes. Le rouge, l'orangé, le jaune des feuilles brunissantes se mêlaient au violet, au rose et aux centaines de nuances des fleurs et des autres plantes exposées en ce lieux.
Cet étalage de couleurs éclatantes, l'air doux du début de soirée, le silence environnant parvenaient presque à faire oublier la sombre demeure qui se dressait un peu plus loin, un manoir gothique, comme le château de quelque vampire ou sombre sorcier qui dressait son ombre menaçante au-dessus de ce petit havre de paix.

En dépit de la bâtisse menaçante, c'était un lieu où Zorro aurait aimé être, se détendre et profiter d'une agréable compagnie. Malheureusement, l'ex-mercenaire n'était pas là pour le plaisir. Et fait de compagnie, c'était justement son manque qui le poussait à se trouver ici. La compagnie de celle qu'il aimait et qui, depuis plusieurs jours, avait disparu alors qu'elle travaillait dans les alentours du sinistre manoir.

~~~~~~¤¤¤~~~~~~

Cela faisait maintenant plusieurs années que Zorro était sur Terre. Combien exactement, il n'aurait su le dire ; il ne s'était jamais donné la peine de tenir un compte exact. Il faut dire qu'il était arrivé à cet âge où quelques dizaines d'années en plus ou en moins n'étaient guère importantes.
Avant cela, il avait erré longtemps sur Terra, un autre monde relié à celui-ci par des portails et autres failles dans la trame de l'Univers. Dans la trame du Multivers.

En pratiquement 200 années, il avait parcouru l'ensemble des continents de Terra, vu les changements qu'ils avaient subi, participé à bien des combats entrecoupés de brefs instants de paix. Il aussi avait fait d'innombrables rencontres, bonnes ou mauvaises, vécu mille aventures, affronté bien des périples. Lui qui venait encore d'un autre monde, arrivé faible, nu, perdu, il s'était adapté. Et il avait appris à mieux maîtriser son pouvoir, ce pouvoir si particulier, qui semblait magique sans l'être véritablement et qui lui avait valu de se retrouver dans cet univers.
Il avait survécu puis vécu, avait connu des amitiés nombreuses et des relations, certaines profondes et sincères, d'autres plus éphémères. Mais curieusement, en 200 ans, il n'avait jamais connu l'amour comme il l'avait connu auparavant, dans son monde d'origine. C'était ici, sur Terre, qu'il l'avait rencontré.

Son passage sur Terre ne s'était pas fait sans heurt. Certes, cette fois, il n'était pas arrivé dévêtu, il avait conservé toute sa force. Mais la violence des sons, la violence des odeurs l'avaient à demi assommé. Groggy, il n'avait dû qu'à ses réflexes de ne pas se faire renverser par un camion alors qu'il traversait la rue en se tenant le crâne.

Plus tard, lorsqu'on l'avait interrogé sur l'accident, le malheureux chauffeur routier avait raconté une invraisemblable histoire sur un homme au milieu de la route qui l'avait poussé à rentrer dans une boutique de porcelaine. Avec son camion.

-J'vous jure, j'ai vu un type sur la route ! Il était habillé bizarrement, un peu comme ces gens bizarres qui s'habillent comme des elfes et se tapent dessus avec des épées en mousse. Sauf qu'on était en pleine ville, au petit matin. Et quand j'ai regardé dans mon rétro, avant de sortir au milieu des vases éclatés, il n'y avait personne. Comme si j'avais vu un fantôme !

L'histoire avait fait les choux gras de la presse locale et bien des années plus tard on utilisait encore l'expression "Entrer comme un camion hanté dans un magasin de porcelaine".

Zorro, de son côté, avait entreprit de faire ce qu'il savait le mieux faire : survivre. Les débuts avaient été très compliqués. Alors qu'en arrivant sur Terra il avait immédiatement compris la langue commune, à quelques mots près, sur Terre il n'en était rien. Il n'en comprit la raison que plus tard. En outre, les gens se méfiaient de lui : un homme plutôt grand, l'œil balafré, qui se baladait avec ce qui ressemblait à une armure, une épée dans le dos et deux pistolets d'aspect antique à la hanche. Au mieux, ils le prenaient pour un excentrique. Au pire pour une personne dangereuse, un fou psychopathe. Il avait plus d'une fois faillit se retrouver en prison.

Parfois, une personne semblait réussir à le comprendre, parlant une langue approximativement la même que la sienne. Parmi ces personnes, certaines acceptaient de l'aider, l'hébergeant le temps d'une soirée ou lui donnant de quoi se nourrir. D'autres l'embauchaient, essentiellement pour son physique et ses armes. Généralement Zorro quittait bien vite ces emplois-là, ne désirant nullement servir de gros bras ou d'exécuteur. Enfin, d'autres tentaient simplement de le détrousser, misant sur son visible égarement et souhaitant s'emparer de l'or qu'il montrait parfois pour essayer de s'acheter à manger. Ils en avaient à chaque fois payé le prix.

Plusieurs mois s'étaient ainsi écoulés, quand Zorro fit une rencontre qui allait changer sa vie.

Cela s'était passé dans un bar, un bar tout ce qu'il y a de plus classique aussi tard dans la soirée. Comme à son habitude, le mercenaire s'était installé à une table, dans un coin d'où il pouvait embrasser l'ensemble de la salle du regard. Plus loin, accoudée au comptoir, se trouvait une jeune femme aux cheveux bruns et aux surprenant yeux gris qui reflétait les lumières flashs des lieux. A côté d'elle se trouvait un homme à l'allure étrange, dérangeante aux yeux de l'hybride, bien qu'alors il n'aurait su expliquer exactement pourquoi. Penché sur la jeune femme, il lui parlait et tentait sans cesse de la toucher, malgré les refus de la demoiselle.

Alors Zorro, une fois de plus, s'était mêlé de ce qui ne le regardait pas. Une désagréable manie qui lui avait déjà valu plusieurs déconvenues, mais c'était plus fort que lui. Sans surprise, l'homme l'avait extrêmement mal pris et, en quittant le bar, ses yeux avaient eu un éclat rougeoyant. Plus surprenant avait était le regard de la femme, manifestement contrariée, pour ne pas dire furieuse de l'intervention. Zorro s'était excusé, ses mots restants sans réponse, et était parti.

Plus tard, au détour d'une ruelle, l'homme du bar lui était tombé dessus. Littéralement.
Un simple humain n'aurait jamais pu atteindre le demi-elfe, fort de décennies d'expérience et de son hybridation. Le coup qu'il reçu par surprise manqua de lui fendre le crâne, des griffes effilées lui transpercèrent la poitrine et une vive douleur lui déchira le cou alors qu'une étrange léthargie s'emparait de lui.

Dans le brouillard de son regard, il vit une silhouette qui se tenait derrière son agresseur. Et soudain celui-ci se fit beaucoup plus lourd sur son corps.
Quand sa vision revint, devint lui se trouvait d'immenses yeux gris.

- あなたは何者ですか  ?

Il avait secoué la tête. Encore ce langage étrange qu'il ne comprenait pas.
Elle avait recommencé, différemment.

- Qu'est-ce que tu es ?
- Je … Quoi ? Ce que, pas qui ?

Il avait hésité, arguant que la réponse était compliquée. Elle avait soupiré puis avait pointé du doigt le corps qui disparaissait lentement.

-Cet homme était un Ténébreux. Moi je les chasse, entre autres choses, pour ma guilde. Et toi, tu devrais être mort, dans le meilleur des cas. Alors oui. Qu'est-ce que, pas qui.

Finalement, le mercenaire lui avait expliqué. Tout expliqué, persuadé qu'elle ne le croirait pas. Elle l'avait cru. Et l'avait invité dans la guilde.

Dans les années qui suivirent, Zorro fut accepté et formé par la guilde, Urdd o'r Tywyll.
Mathilde, puisque tel était son nom, fut sa tutrice dans les premiers temps, lui apprenant les règles de la guilde, les règles de ce monde et l'art du combat contre les Ténébreux. Sur ce dernier point, il s'avéra vite que Zorro en savait bien plus qu'elle, et même bien plus que la plupart des vétérans de l'Ordre, ce qui lui permit de rapidement partir en missions d'abord avec Mathilde comme chaperon, puis comme partenaire et enfin, parfois puis de plus en plus souvent, seul.

A mesure qu'ils passaient du temps ensemble, dans les combats ou l'éducation, les périodes communes à tous ou leur temps privé, un sentiment commença à naitre au cœur des deux chasseurs. Un sentiment plus fort, plus profond que la reconnaissance, la confiance, l'amitié, ou même le simple désir.

Et après deux années à sentir ce sentiment gonfler, ils s'unirent, en dépit de la Guilde qui désapprouvait, sans interdire, ce genre de relation.
Une année passa encore. Suite à une explosion dans les manifestations des Ténébreux ou des gens affiliés, Zorro, comme Mathilde, étaient souvent envoyés en mission solo, parfois pendant plusieurs jours.

Même s'ils en comprenaient tout deux la nécessité et qu'elle avait comme point positif d'entretenir leur flamme, la situation pesait aux deux amants qui souffraient de l'éloignement.

Pour tenter de combler ce manque, Mathilde avait fabriqué un artefact, une bague, capable d'informer l'un de la santé de l'autre, en tout temps. Si la bague restait sans réaction, tout allait bien. Si elle pinçait, l'autre souffrait. Et si elle brillait, alors sa vie était en danger.
Et un soir, la bague de Zorro le pinça et brilla si fort qu'elle en aveugla le guerrier et le groupe de mages renégats qu'il affrontait.

Une heure plus tard, après avoir fini son travail et essayé en vain de joindre son amour, le téléporteur était de retour à la guilde, pourtant distante de plusieurs continents.

-Où est-elle !?

Il avait débarqué en trombe dans la salle de réunion. Sa fureur, sa peur étaient si grandes qu'il semblait émaner de lui une aura rouge sang et que ses yeux, habituellement vert, s'étaient teintés d'une lueur fauve.

-Répondez ! Où est-elle !?!

Quelques gardes présents tentèrent de l'arrêter, de le calmer. Ils n'eurent même pas le temps de le toucher. Ceux qui sortirent leurs armes en firent pour leurs frais, les os brisés. C'était la deuxième fois de sa vie qu'il était pris d'une telle rage et dans cet état, il semblait invincible.
Cinq minutes après son coup d'éclat, il était chez Mathilde et lui, paquetant quelques affaires après avoir envoyé chier la Guilde qui avait essayé de le retenir et de le dissuader d'aller seul sur le terrain.

Mathilde devait se charger d'un mage usant et abusant de sa magie. Elle était seule et, même si son anneau ne donnait plus de signes particuliers, il savait qu'elle était en danger. Blessée, sans doute prisonnière. Peut-être même … Non, il refusait d'y croire. Pas elle. Pas déjà…

~~~~~~¤¤¤~~~~~~

Un souffle de vent balaya sa crinière de cheveux sombre et ses joues mal rasées, ramenant Zorro à l'instant présent.

Cela faisait déjà quelques jours qu'il était dans cette ville. Il avait trouvé sans difficulté la demeure du sorcier - ce manoir gothique surmontant la ville était un véritable cliché de mage noir plein aux as – mais il s'était bien vite heurté à un problème. Que ce soit parce qu'il était parti trop vite ou parce que la Guilde elle-même n'en savait pas plus, mais le mercenaire ne savait absolument rien de son adversaire, si ce n'était qu'il s'agissait probablement d'un homme, un mage qui se livrait à diverses expérimentations et tentatives d'union de la magie et de la technologie terrienne. En bref, aucune information réellement utile.

Il avait alors commencé son enquête, remarquant rapidement le champ de force qui entourait le château et ses environs, et s'était débrouillé pour trouver un logement avec vu sur la bâtisse. Ledit logement, un meublé de deux pièces au sommet d'un immeuble qu'il louait à la semaine, se trouvait à plusieurs minutes de marche du repère du sorcier, mais cela n'était pas un problème pour le téléporteur.
Plus problématique était ce fameux champ de force, qu'il percevait comme une délimitation à l'odeur piquante, et qui allait sans doute l'empêcher de se rendre directement dans le manoir ou d'y transporter ses armes. Il allait devoir se contenter de sa dague runique et d'un petit pistolet, faciles à dissimuler, en délaissant son épée favorite, et y entrer à pieds. En outre, quand le lendemain il avait essayé de pénétrer à l'intérieur de la zone, il s'était senti étrangement faible. Il supposait que cela était dû à son hybridation, qui faisait de lui une créature magique, la zone annulant justement la magie, mais il n'en savait rien.

Il était retourné encore plusieurs fois sur les lieux dans les jours qui avaient suivi, repérant les différentes entrées, cherchant des points faibles dans le dôme anti-magie, notant les éventuels passages, plongeant pendant des heures dans les plans et cadastres de la ville pour finalement parvenir à une conclusion : seul, ses chances de ramener Mathilde étaient particulièrement faibles. Et même s'il avait demandé de l'aide à la Guilde, chose qu'il se refusait encore à faire, il savait que celle-ci n'interviendrait pas, du moins pas avant encore plusieurs semaines. Soit beaucoup trop de temps.

Le chasseur en était là de ses réflexions alors qu'il déambulait dans ce parc, lorsqu'une main vint s'abattre sur son bras.
Il avait entendu la personne arriver d'un pas déterminé, et elle n'avait pas insisté. Aussi Zorro s'était-il maitrisé, malgré ses nerfs à fleur de peau et son malaise dans cette foutue zone, et n'avait pas cherché à neutraliser instantanément l'inconnu. Ou plutôt l'inconnue.

Alors qu'elle reculait de quelques pas, il se retourna vivement, la détaillant rapidement avec, dans son regard d'émeraude, la même rage et la même douleur qu'il avait manifesté à la Guilde.
La jeune femme que venait de l'abordait semblait manifestement prête pour la guerre. Néanmoins, ce ne fut pas son équipement singulier et martial, ni ses yeux d'or sombre ou sa silhouette digne d'un Michel-Ange qui le frappa, mais bien les mots qu'elle venait de prononcer.

En un éclair il lui saisit fermement le poignet, brutalement même dans son état, et la traîna à demi derrière lui.

-Suis-moi.

Sa voix était dure, l'ordre absolu, lui qui normalement avait une voix plutôt douce et préférait suggérer plutôt qu'ordonner, et il marcha à grand pas jusqu'à un banc, ses forces revenant immédiatement après avoir franchi la zone "morte", et incita fortement la femme à s'assoir, lui-même ne faisant pas le moindre geste en ce sens, restant face à elle, bras croisés sur sa poitrine, prêt à se défendre au cas où et la dominant d'un bon vingt centimètres en dépit de la haute taille de l'inconnue.

-Donc tu crois que nous cherchons la même chose. Explique.

A nouveau ce ton vindicatif, qui cachait mal sa douleur et le chaos qui régnait dans sa tête et son cœur et ce regard froid, fixé sombrement sur son interlocutrice.

2
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: vendredi 27 octobre 2023, 22:52:19 »
M2 ! Et si j'ai pas de bonbon, j'en piquerais au Kiwi pas prêteur !

3
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: mercredi 25 octobre 2023, 23:26:13 »
K7 vidéo ! (Parce que K7 audio pour une image ...)

4
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: samedi 21 octobre 2023, 13:41:34 »
Les choix se réduisent ! B7 ?

5
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: dimanche 15 octobre 2023, 20:42:42 »
Et pour moi ce sera le pas beau. Ou plutôt le i2 !

6
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: samedi 14 octobre 2023, 22:44:01 »
Le D5 ! Le D5 !! LE D5 !!! <3

7
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: jeudi 12 octobre 2023, 19:19:21 »
Allez, la 2B, comme ça pas de soucis ><

8
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: lundi 09 octobre 2023, 19:09:05 »
J'veux le i6, j'le sens bien !

9
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: dimanche 08 octobre 2023, 15:26:48 »
Wolfy choisit le M7 ! Pourquoi ? Sans raison.

10
Events / Re : Jeu d'Halloween n°1, le Skoopictures
« le: jeudi 05 octobre 2023, 19:18:06 »
i1 pour le Wolfy. Parce que c'est un oeil. Et que les yeux c'est utile pour repérer les bonbons !

11
Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: lundi 25 septembre 2023, 00:49:51 »
-Yukka ! On échange !

A peine la nunaat avait-elle hoché la tête pour marquer son assentiment que Zorro passait à l'action. Il se détendit d'un coup, passant sous le bras de son alliée comme une ombre et asséna un brutal coup de coude au bandit le plus proche, qui émit un gémissement des plus satisfaisant alors que sa tête partait en arrière, le nez et quelques dents brisées.
Le soudain changement d'adversaire perturba les autres esclavagistes, un bref instant, suffisant pour que le mercenaire se remette en garde, la lame devant le visage, son regard émeraude bien plus acéré que le fil de son épée, un sourire carnassier placardé sur son visage maculé de sang.

-Messieurs, après vous …

Le combat repris, violent, sauvage. Bien que leurs rangs aient été clairsemés, les malfrats restaient nombreux ; il en arrivait sans cesse, comme une armée de fourmis en colère, des vermines patibulaires déterminées à éradiquer les inconscients qui avaient osé s'attaquer à eux.
Zorro dansait au milieu du nombre, frappait comme un serpent, esquivait comme un courant d'air, parait des coups qui faisaient hurler son épée mal en point, mais la fatigue commençait à se faire sérieusement sentir. Les coupures, légères encore, s'accumulaient de plus en plus sur son corps, et son armure ne valait pas beaucoup mieux que son arme, percée de toutes parts, devenue moite de sueur et du sang qui s'échappait de dizaines et de dizaines de plaies en tout genre.
Alors qu'il tourbillonnait et virevoltait tel un derviche en transe mystique, le mercenaire avait vaguement conscience qu'à quelques pas de là Yukka menait son propre combat. Un combat qui devait s'avérer plus compliquer que prévu, la "jeune" femme ne l'ayant pas encore rejoint dans la mêlée.
D'un coup de pied, il envoya à terre un énième adversaire, la jambe brisée, et fit vrombir son épée à deux mains autour de lui, produisant le bruit de mille bourdons furieux et se ménageant un petit espace pour souffler, le temps de jeter un regard à l'Amazone à la hache.

Ce fut à ce moment précis qu'un enfer de glace se déchaîna.
Provenant de la jeune femme, des pieux de glace surgirent soudain de sol, à une vitesse démentielle, empalant tout ceux qui se trouvaient sur leur chemin. Par miracle, Zorro fut épargné, esquivant et parant de justesse un pic qui se dirigeait vers son ventre et transperça finalement le renégat qui se trouvait derrière.

Brusquement un silence assourdissant tomba sur la scène, presque aussi violent que les combats un instant plus tôt. Sur presque cinquante mètre, de toutes parts, les corps des esclavagistes reposent sur des stalagmites acérées, teintant lentement la glace de rouge, immobiles, comme si le temps lui-même s'était arrêté. Et au centre de ce carnage, Yukka, la hache plantée dans le sol, couverte de sang, semblable à une déesse vengeresse avec ses mèches sombres qui paraissaient flotter au gré d'un vent invisible. Une déesse redoutable. Magnifique. Et qui, comme au ralenti, presque avec grâce, commença à chanceler.
Zorro se précipita, manquant de glisser sur la glace qui recouvrait les lieux, et arriva juste à temps pour rattraper la tête de la nunaat avant qu'elle ne touche le sol, inconsciente.

Le temps reprit alors son court. Autour du mercenaire et de la jeune femme, en dépit de la glace, l'incendie continuait de faire rage, consumant tentes et maisonnette avec un grondement sourd. Il leur fallait fuir, fuir avant de se retrouver piégés par les flammes ou que d'éventuels renforts n'arrivent. Pas le temps de fouiller les corps. Et impossible pour l'heure de se diriger vers le village de charbonnier ou de suivre les ex-prisonniers, la voie étant barrée par les massives aiguilles de glace.

Sans plus attendre, espérant seulement que les villageois étaient saufs, le mercenaire chargea Yukka sur ses épaules et se releva, trébuchant soudainement. Diantre ! Bien que grande, il ne s'attendait pas à ce qu'elle pèse ce poids !
Rajustant sa prise, il se mit en route, slalomant entre le feu et la glace, aussi rapidement que possible. Dès qu'il eu dépassé les abords du camp, il accéléra, trottinant dans la forêt en évitant autant que possible de secouer son précieux fardeau, éclairé par la lueur de la lune à travers les feuillages.
Au bout d'une longue course, il tomba à genoux, épuisé. Le combat et ses blessures réclamaient leur dû, le privant de sa force et de son endurance. Posant délicatement sa compagne au sol, il reprit son souffle en observant les alentours, aux aguets. Ils ne pouvaient rester là, ils étaient encore bien trop proche du champ de bataille ; il en percevait encore le son, au travers des fourrés. Avisant des arbres proches, couchés au sol, il se releva en grimaçant et se mit au travail.
Quelques minutes plus tard, il marchait à nouveau d'un pas vif, trainant derrière lui Yukka qui reposait sur un brancard improvisé, fait de branches et de leurs capes nouées à la va-vite.

Il marcha ainsi longtemps, longtemps, la lune poursuivant sa course dans le ciel nocturne. Aux premières lueurs de l'aube, il parvint à un terrain plus accidenté. Et là, comme un heureux coup du sort, il découvrit un trou dans une paroi rocheuse. Une rapide inspection de l'endroit lui apprit ce qu'il voulait savoir : la grotte était sèche, inhabitée depuis longtemps, haute et assez profonde. Un refuge idéal.
Il y traina la guerrière inconsciente, toujours sur son brancard, et se laissa tomber à côté d'elle, adossé au fond de la grotte, en poussant un grognement de fatigue. Il se laissa aller quelques instants, le temps de reposer ses muscles endoloris, avant de se relever en se tenant les hanches.

Si la plupart des blessures qu'il avait reçu au cours du combat étaient maintenant refermées et ne laisseraient bientôt plus aucune marque visible, Yukka aussi avait été blessée, et elle n'allait probablement pas guérir aussi vite que le demi-lycan.
Il fouilla dans leurs affaires et parvint rapidement à rassembler de quoi faire des bandages rudimentaires. Dans la besace de la nunaat, il trouva aussi de nombreuses plantes. Hélas, malgré les leçons des enfants, il n'y a pas si longtemps, il ne connaissait pas encore assez la flore locale pour savoir si l'une d'elle était d'une quelconque utilité. Rassemblant ses trouvailles, il se rapprocha de sa patiente et entreprit de l'examiner. De nombreuses coupures zébraient le corps musclé de la guerrière, et plusieurs bleus marbraient sa peau de tâche plus sombre. Rien de cela ne m'était sa vie en danger dans l'immédiat, même s'il faudrait sans doute les nettoyer plus tard, et le mercenaire ne s'y attarda pas. Plus inquiétant, deux flèches étaient profondément enfoncées dans sa chair, l'une dans l'épaule et l'autre à la base de sa queue. La première en particulier le préoccupait : la hampe avait été brisée et à cause des mouvements du combat le bout restant s'était enfoncé plus loin encore, compliquant la prochaine extraction.

Se redressant, Zorro sortit de la grotte à la recherche de bois sec.
Quelques minutes plus tard, un petit feu brûlait dans la grotte dans lequel Zorro plongea la dague qu'il venait de réaffuter. Alors que la lame chauffait, il revint vers Yukka en se grattant la tête.

-Yukka, tu vas sans doute me tuer quand tu le découvriras, mais là, je n'ai pas trop le choix …

Et avec des gestes précautionneux, il entreprit doucement de la déshabiller. Il fit ça en essayant de préserver au maximum la pudeur de sa patiente, mais il ne pouvait s'empêcher de noter, bien malgré lui, la chaleur de sa peau, les muscles puissants qui roulaient dessous, élégamment dessinés et qui ne gâchaient en rien la féminité de la femme, ou les magnifiques courbes qui se dévoilaient à mesure qu'il retirait son armure.

-Franchement Miss, tu ne pouvais pas tomber dans les vapes à un autre moment ? Proche d'un hôpital par exemple ? Non, vraiment, il fallait que tu le fasses ici et maintenant …

Il parlait pour détourner son attention alors qu'il lavait le corps étendu sous yeux, usant d'un bout de tissu et de l'eau de leurs gourdes, essuyant le sang coagulé pour mieux voir ce qu'il faisait, en profitant pour vérifier qu'elle n'avait aucune plaie dissimulée.

-Bon au plus dur maintenant … Pour le coup, ce n'est pas plus mal que tu sois inconsciente …

Revenant à la dague maintenant désinfectée, il la saisit et la remua un instant dans les airs pour la refroidir avant de retourner s'agenouiller à côté de Yukka.

-D'abord la queue. On extraie, on nettoie à nouveau, on bande. Puis on passe à l'épaule. Et s'il reste des bandages, on couvre les plaies les plus sérieuses.

Et c'est ainsi qu'il procéda, retournant la belle sur le ventre le temps d'opérer, aveugle à tout ce qui n'était pas la queue et la flèche plantée dedans. Zorro était doué, bien que n'ayant pas la dextérité d'un chirurgien, et la flèche vint assez rapidement. Poser le bandage fut plus compliqué, le mercenaire devant jouer avec la queue qui le gênait. Finalement il y parvint, entourant les hanches, la queue et une des cuisses de la guerrière dans une bande de lin pour maintenir le tout. Après quoi il s'occupa du trait fiché dans l'épaule de sa patiente.

Comme il le craignait, l'extraction s'avéra bien plus délicate, et lui fallut plusieurs minutes pour y parvenir. Le bandage, en revanche, fut très rapidement mis en place.

Son travail achevé, Zorro se releva en épongeant la sueur sur son front et observa le résultat d'un œil critique. Il connaissait plusieurs personnes qui l'auraient sans doute traité de tous les noms en voyant ce qu'il avait fait, mais dans l'ensemble il s'estimait satisfait.
 Il couvrit Yukka de sa cape, la laissant dans le brancard – toujours mieux que la poussière de la grotte – et retourna s'asseoir auprès du feu en buvant à sa gourde, presque vide.

-Et maintenant, il n'y a plus qu'à attendre, et espérer.

La journée s'écoula lentement. Pour s'occuper et assurer leur sécurité, Zorro avait bricolé de quoi dissimuler l'entrée de leur abri, à l'aide de lierre et de buisson. Il avait aussi répandu tout autour de nombreuses brindilles sèches qui serviraient d'alarme rudimentaires, si jamais quelqu'un ou quelque chose s'aventurait par là. Régulièrement il vérifiait l'état de sa compagne, stable pour l'heure, et retournait à ses occupations, songeant aux pouvoirs qu'elle possédait, au combat qu'ils avaient mené ensemble, et espérant que les villageois étaient sains et saufs, et même à l'abri.
Vers la fin de la journée, alors que le soleil commençait lentement à disparaître et que l'obscurité gagnait les fourrés, Yukka s'agita soudain dans son sommeil. Zorro se rapprocha, constatant que son visage était couvert de gouttelettes de mauvais augure. Il lui toucha le front. Elle était brûlante.

-Par la sainte culotte de Maya ! C'est pas vrai !

Ramassant leurs gourdes, il poussa un nouveau juron, particulièrement vulgaire.

-Et évidemment, on n'a plus d'eau !

Il regarda la femme qui s'agitait, se mordant la lèvre.

-Bon, pas le choix …

Il s'agenouilla près d'elle, murmurant à son oreille qu'il revenait vite, qu'il allait chercher de l'eau, et se mit en route, prenant juste le temps de graver un morceau de bois à l'intention de Yukka si elle se réveillait pendant son absence.
Une fois encore, la chance lui sourit. En longeant la paroi rocheuse, son ouïe aiguisée perçu le glougloutement joyeux d'un cours d'eau. Suivant le bruit, il parvint rapidement à un petit ruisseau clair qui coulait entre les rochers. Il le goûta. L'eau était fraîche, presque froide comme un torrent de montagne. Il en remplit les deux outres et revint à leur grotte. Il ne s'était pas absenté plus de dix minutes.

A l'intérieur, Yukka était toujours allongée. Il s'installa auprès d'elle, saisissant un linge propre dans ses affaires qu'il imbiba de l'eau de source et tamponna doucement le front brûlant de la nunaat. Elle fini par se calmer, bien que toujours brûlante. Avec un soupir, Zorro remonta la cape qui était descendu et ferma les yeux, assis à côté de la jeune femme, tenant sa main dans la sienne.

-Ne t'avise surtout pas de me claquer entre les doigts, compris ?

Inquiet pour elle, inquiet à l'idée que d'éventuels bandits survivants ne les trouvent, il ne dormit pas beaucoup cette nuit-là.

Le lendemain, l'état de Yukka ne s'était pas amélioré, emplissant le mercenaire d'une sourde angoisse. Certes, ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, à peine plus de deux jours à vrai dire, mais malgré tout il s'était attaché à la jeune femme et à son fichu caractère. La voir ainsi, si vulnérable, lui était presque insupportable.
Puisant à nouveau dans leurs réserves d'eau, il épongea la sueur qui la couvrait, jusqu'au sommet de sa poitrine, avant de vérifier l'état des bandages improvisés et des blessures en-dessous. Modérément satisfait, il se redressa en jetant un œil critique aux outres. Si la fièvre continuait encore, il allait falloir qu'il trouve une autre solution. Et hors de question de déplacer Yukka dans son état. En somme, il n'avait pas d'autre choix : il allait devoir retourner au camp des esclavagistes, en espérant que quelque chose d'utile avait résisté … Et que personne ne serait présent !

Résolu, il recouvrit la nunaat de sa cape, lui caressa le visage en remettant une mèche de cheveux en place et se mit en route, prenant soin de bien remettre le camouflage de la grotte derrière lui.
Il revint une grosse heure plus tard, un sourire aux lèvres.

-Me revoilà la belle à la grotte dormante. Et j'ai de bonnes nouvelles !

Revenant près de Yukka, il vérifia comment elle se portait avant de raviver leur feu de camp.

-Je suis retourné au campement des bandits. C'était un sacré bordel, je ne vais pas te mentir. Mais première bonne nouvelle, l'incendie qui s'y était déclaré ne s'est pas répandu outre mesure. Seconde bonne nouvelle, j'ai croisé une meute de loup pendant que je fouillais.

Alors que le feu prenait de l'ampleur, Zorro dégageait l'entrée de la caverne, permettant à l'air de pénétrer les lieux.

-Je crois qu'il y en a un qui m'a repéré, mais je ne me suis pas approché plus. Et surtout ça signifie qu'il n'y a plus personne dans le coin. Donc nous ne risquons plus rien. Et enfin j'ai trouvé ça !

Bien que Yukka soit toujours inconsciente, il lui désigna deux seaux en fer blanc déjà remplis d'eau, l'un deux posé sur le feu ronflant.

-Donc je vais pouvoir laver tes bandages et éviter d'avoir à aller faire le plein tous les jours. Merveilleux non ?

A compter de ce moment, une routine s'installa pour le mercenaire.
Au réveil, il relançait le feu puis examinait sa patiente, épongeant la sueur qui recouvrait son corps, pressant un peu d'eau sur ses lèvres violettes pour l'hydrater, avant de vérifier l'état de ses blessures et de laver puis changer les bandages. Considérant que l'hygiène était importante pour guérir, il la lavait elle aussi lorsque le besoin s'en faisant sentir.
Dans ces moments-là il éprouvait toujours une pointe de gêne un peu coupable. Il n'était pourtant un homme prude à l'excès, et il faisait de son mieux pour préserver la pudeur de sa compagne de grotte, mais ses sens étaient bien trop affûtés pour que quoique ce soit lui échappe, que ce soit le contact de sa peau mauve, les cicatrices qui la marquait ou l'odeur que son corps enfiévré dégageait.
La toilette terminée et les bandages remis, il la rhabillait, utilisant sa chemise de rechange, plus simple à enfiler et plus confortable que l'armure de la guerrière, puis il s'occupait de lui, mangeant, faisant ces exercices et se décrassant lui-même.
Ensuite, il vaquait à ses occupations, aménageant la grotte - il avait commencé par faire un véritable lit pour la malade, plutôt que de la laisser sur le brancard – rassemblant du bois pour le feu, ramenant de l'eau au besoin et chassant ou cueillant leur futur repas.
Le soir venu, il préparait le repas, le plus souvent un bouillon épais qu'il pouvait administrer à la souffrante puis s'amusait à sculpter de petits bouts de bois avant de remettre en place la "porte" qu'il avait confectionné le premier soir et de se coucher. Et à chaque occasion il parlait à Yukka, même pour ne rien dire, ignorant si elle pouvait l'entendre ou non, racontant sa journée, des anecdotes insignifiantes, affirmant qu'elle allait guérir et que tout irait bien, persuadé qu'au moins comme ça elle saurait qu'elle n'était pas seule.

Cette routine dura plusieurs jours durant lesquels la fièvre de Yukka fini par diminuer pour finalement disparaître complètement. Ses plaies aussi avaient commencé à bien guérir, et le stade critique où une infection pouvait se déclarer était passé.
Le lendemain, Zorro était occupé à déplumer et vider des oiseaux devant la grotte, assis sur une souche qu'il avait ramené, quand un bruit venant du refuge lui parvint.
Abandonnant sa tâche à moitié achevé, il se précipita au chevet de la jeune femme et contempla le visage qu'il connaissait désormais par cœur et qui semblait vouloir s'éveiller.
Délicatement, il passa une main derrière sa tête pour la soutenir et lui parla d'une voix douce, sourire aux lèvres. Un sourire rassuré, presque tendre.

-Bonjour belle demoiselle. Tu as bien dormi ?

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: dimanche 24 septembre 2023, 21:02:45 »
Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas floudé moi ...

10 ! Nan pardon. 2.

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Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: vendredi 21 juillet 2023, 08:21:06 »
Immobilisé par la tête du grand lion, Zorro regardait son hôte s’agiter en tout sens, sans parvenir à dissimuler son amusement. Certes il ne pouvait pas savoir que c’était la première fois que Céleste recevait quelqu’un, mais il était indéniable que ça ne lui arrivait pas souvent. Elle avait l’air si paniquée ! A tel point que le mercenaire devait vraiment se faire violence pour ne pas la taquiner.

Répondant à sa question, il lui demanda un simple thé, avant d’observer avec curiosité la boîte qu’elle venait de poser à côté de lui puis de reporter son attention sur la gladiatrice, désolé de ne pouvoir l’aider à installer la table pour eux.

- C’est vrai que j’ai beaucoup voyagé. Mais tu sais Céleste, tu fais maintenant partie de ces gens extraordinaires que j’ai rencontré !

Il lui adressa un clin d’œil complice. L’instant d’après, la jeune femme lui demandait qui était Maya et l’hybride manqua de s’étouffer en avalant sa salive. La question avait été si inattendue, et la supposition si candide, si innocente. Le pire étant que la gladiatrice n’était pas tombée si loin, Maya étant effectivement une déesse du monde natal de Zorro. Mais de là à penser que le mercenaire avait rencontré une divinité et lui avait rendu sa culotte …
Alors que Zorro tentait discrètement de reprendre son souffle, Sverre redressa sa large tête avec comme un air de reproche à l’encontre de cet homme-coussin qui osait remuer sous lui et se retourna dans le lit, soulageant le voyageur d’un poids. Celui-ci en profita pour se tourner un peu mieux vers la table, à côté de Céleste, au moment où la "princesse" tournait vers lui la boîte mystérieuse.
Curieux et bon public, il la fixa avec attention, penché en avant sans même s'en rendre compte, alors qu'elle soulevait le couvercle comme elle l'eut fait avec un coffre au trésor, tout doucement. Peu à peu, le carton révéla son contenu, un trésor en effet, fait de joyaux brillant, colorés, sucrés … Le carton était rempli de gourmandises comme le mercenaire n'en avait encore jamais vu, pour la plupart.

-Ooooh ! C'est super joli ! Et appétissant ! Tu dis qu'il va les chercher à l'autre bout du monde ? Il faudra que j'aille voir à l'occasion !

A l'invitation de son hôte, Zorro tendit la main, hésitant un bref instant devant tant de choix, avant de finalement s'emparer d'une pâtisserie de forme allongée, couverte d'un glaçage blanc et brillant comme de la neige pure et qui dégageait une forte odeur de sucre et de crème, mêlée d'une épice qu'il n'avait jamais senti.
Presque impatiemment, il attendit que Céleste se servent à son tour, avant de lever son éclair à la vanille vers le plafond, à l'adresse de la jeune femme

-A notre rencontre !

Et il mordit dedans, le corps parcouru d'un frisson de plaisir alors que la saveur, lourde, se répandait dans palais.

-Ch'est un déliche ! Vraiment ! Tu devrais goûter aussi, si ce n'est déjà fait !

Il en prend une nouvelle bouchée, tâchant de faire durer le plaisir, et repose la gourmandise entamée sur son assiette, la repoussant un peu pour inviter Céleste à se servir, avant de prendre une gorgée de thé, le breuvage étrangement amer après la dose de sucre qu'il vient de manger lui arrachant une grimace satisfaite.

-Donc tu voulais des histoires vécues. Mais d'abord, comprendre qui est Maya et cette histoire de culotte.

Il but une nouvelle gorgée, le temps de réfléchir à comment présenter les choses.

-Du coup, comme tu l'as deviné, Maya est effectivement une déesse, celle de la féminité de manière générale. Elle est souvent représentée avec des … attributs généreux dirons-nous, bien que cela dépende de quel aspect de la féminité on veut mettre en avant. Et il en va de même pour sa tenue, souvent très suggestive, mais toujours avec sa culotte. A croire que les religions ont toujours eu peur de représenter la beauté d'une femme dans ses moindres détails … Enfin. Et du coup, non, je ne lui ai jamais rendu sa culotte ! Je ne l'ai seulement jamais rencontrée en personne !

Un sourire goguenard éclairant son visage, l'hybride adressa un clin d'œil à sa compagne avant de lui tirer la langue et de boire une nouvelle gorgée de thé avant de froncer les sourcils en regardant sa tasse quelques instants.

-Dis voir Céleste. J'ai une question qui pourra avoir son importance plus tard…

Un instant de silence, annonciateur d'une connerie et il reprend

-…où sont tes toilettes ? Avec tout ce thé, je vais finir par en avoir besoin !

Un nouveau sourire éclaire le visage de mercenaire alors qu'il regarde l'émeraude des yeux de Céleste.

La soirée poursuivit ensuite son cours, les deux combattants grignotant quelques mignardises alors que Zorro racontait ses histoires, commençant, comme il l'avait envisagé, par quelques-unes des aventures qu'il avait vécu en mer, parlant des milles nuances de l'eau, tâchant de décrire au mieux son odeur iodé, apaisante par beau temps, chargée de souffre quand une tempête grondait, évoquant les récits de fantômes et de monstres marins, tous n'étant pas que des légendes, narrant la vie des marins et surtout des pirates.
Il prenait parfois une pause. Céleste avait alors l'occasion de lui poser des questions, auxquelles il répondait de son mieux, et ils échangeaient parfois leurs idées, ou leurs rôles, l'hybride interrogeant la jeune femme sur sa vie, sur ses lectures, sur ses goûts et ses rêves, avant d'échanger à nouveau les places.

Au dehors, la lune continuait sa course, éclairant le ciel, si lumineuse qu'elle en masquait presque les étoiles, montant de plus en plus haut avant de commencer à descendre, amenant une pâle lueur loin à l'horizon.
A l'intérieur de la tour, Zorro réprima un bâillement involontaire en s'étirant, faisant craquer son dos.

-Waaa-aaah ! Désolé.

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Les contrées du Chaos / Re : Une question de calibre (Sarah)
« le: vendredi 21 juillet 2023, 08:19:40 »
Jusque-là, Zorro avait su se contenir.

Le massage qu'il offrait à Sarah était pourtant une véritable torture pour le mercenaire, une torture presque insoutenable de douceur. Son cœur, son sang, déjà échauffé par la simple présence de la jeune femme, la féminité de sa silhouette, l'envoûtement de son parfum, subissaient maintenant les assauts du contact de sa peau veloutée, marquée de fines cicatrices, de son odeur dans son affolante plénitude, des gémissements qu'elles laissaient parfois échapper quand l'homme passait sur une zone plus sensible de son corps.
Et le fait que l'hybride ait fermé les yeux, tant pour se concentrer sur ses gestes que pour échapper à la brûlante vision de la quasi nudité de son hôte, n'arrangeait rien à l'affaire. C'était comme si, privé de sa vision, il avait accru l'acuité de ses autres sens, bien plus qu'accoutumé. Et bien plus que nécessaire.
Pourtant, il avait résisté à la tourmente du désir qui naissait en lui, par respect pour la jeune femme et incertain de son désir à elle. Il avait résisté, ne s'autorisant comme tout écart que cette proposition de lui masser les jambes, espérant presque que la belle allait refuser.
Il avait hurlé, intérieurement, lorsqu'aucun refus n'était venu, sans savoir lui-même s'il s'agissait d'un hurlement de frustration ou de satisfaction. Ou des deux à la fois.

Maintenant que le mercenaire massait les jambes musclées de la jeune femme, les assauts de son désir reprenaient de plus belle, sauvages, impérieux. Il sentait la douce chair rouler sous ses doigts, comme une invitation, la chaleur de la peau qui semblait s'enflammer lentement, sa légère moiteur, et le parfum subtil, musqué, qui émanait maintenant de l'armurière.
Zorro retint un grognement, serrant plus fort les yeux pour ne pas céder à la tentation de les ouvrir. Était-il possible que ? Après tout, il y avait des signes, qu'il avait choisi d'ignorer, afin de ne rien interpréter. Il était redevable à la rouquine, pour l'hébergement, pour les armes qu'elle allait lui apprendre à forger, et il ne voulait pas prendre le risque de la déranger. Mais si vraiment …
Son membre, déjà dur, sembla vibrer derrière le rempart de son pantalon, et son cœur accéléra, cognant si fort contre sa poitrine qu'on devait l'entendre dans toute la chambre.
Il avait toujours les paupières closes, et tout à son émoi, il n'avait pas remarqué qu'il atteignait déjà le sommet des jambes de Sarah, là où avant la serviette marquait une frontière. Qu'il les dépassait, effleurant le pli léger marquant la naissance des fesses. Qu'il poursuivait encore, plus haut, sur le galbe sensuel de son séant, chatouillant la peau de la pulpe de ses doigts, ses pouces, plus bas, en épousant la forme.

-Ici… Arrête-toi… Hmmm… C'est parfait…

La voix de Sarah le tira de sa quasi-transe en un sursaut, le faisant cligner des yeux.

-Oh. Je …

Les mains fines qui se posèrent sur les siennes le coupèrent net dans son élan. Il les sentait, moites, pressantes, les ongles lui griffant la peau. Le sang tambourinait dans ses oreilles, et il lui fallut un incroyable effort pour reprendre un semblant de maîtrise sur lui, son corps commençant à se marquer d'une légère sueur.

-Un peu plus bas…

Jouant le jeu, Zorro garda les paupières étroitement closes, laissant la belle rouquine le guider. S'il avait encore des doutes quant à son envie, ils fondaient à une vitesse ahurissante, comme de la neige dans un volcan. Un volcan dont le corps sous ses doigts était la lave.
Il avait perçu le geste de la belle, ses jambes qui s'ouvraient jusqu'à frôler les siennes, de part et d'autre de son corps ; il sentait maintenant l'odeur de son intimité, preuve de son désir, comme un reflet étincelant de sa propre envie et, étrangement, il sentait sa volonté, sa détermination se raffermir.

-Encore un peu… Hmmmm-m.

Un sourire léger se peignit de lui-même sur le visage du mercenaire, un sourire doux, tendre même.
Il avait perçu l'hésitation dans la voix de Sarah, dans ses gestes. De toute évidence l'homme n'était pas le seul à avoir des doutes sur les désirs de l'autre.
Pour la première fois depuis le début du massage, si l'on oubliait sa précédente tentative, il prit la parole, la voix quelque peu rauque à cause de la tension et d'une étrange sécheresse. Rauque, mais douce, comme un souffle de vent en été.

-Doucement…

Et c'est doucement qu'il prit le relais, sans brusquerie afin que la rouquine ne se méprennent pas sur ses intentions.
Lentement, il glissa sous les mains qui retenaient les siennes. Ses pouces poursuivirent leur course, décrivant de tout petits cercles, jusqu'à ce que l'homme sente le bord de la fente de sa partenaire.
Il s'y arrêta, le temps d'un souffle, et repartit en sens inverse, sans se presser, commençant un massage profond de la croupe entre ses mains.
Que Sarah ait laissé ses mains en place, il les caressait en passant puis continuait. Progressivement, le massage devenait plus intense. D'abord de légers cercles, comme un palpé-roulé, sur le sommet des fesses et de plus en plus vers l'intérieur, jusqu'à frôler à nouveau les bords de la chaude et tentatrice intimité, s'y attardant brièvement, comme pour l'ouvrir plus, avant de repartir dans l'autre sens.
Ensuite des cercles plus amples, plus profonds, Zorro prenant l'ensemble des fesses dans ses mains chaudes et moites, pétrissant délicatement et profondément le haut des cuisses, prenant son temps, et assez largement pour les écarter doucement, avant de remonter par étapes, en grandes arabesques ondoyantes qui taquinaient l'entrejambe de la belle armurière, jusqu'à masser sa taille, fermement, et reprendre en marche arrière.
Puis enfin il changea de position, s'installant plus en avant sur les jambes de Sarah, maudissant son pantalon qui l'empêchait de profiter de son contact et mettait son sexe à la torture _ une vraie torture cette fois _ et il se pencha en avant, une main pressée, serrée, sur une fesse, et posa un baiser léger au creux de dos de sa "patiente", respirant avec délice l'odeur de sa peau, avant de glisser sa main libre entre ses cuisses élancées, caressant cette fois réellement son jardin intime avec le tranchant de la main alors qu'il approchait son visage du sien, assez près pour l'embrasser, les yeux cette fois bien ouvert, et souffler sourdement à son oreille.

-Sarah … J'ai envie de toi. Terriblement. Mais c'est toi qui vois. Que veux-tu ? Qu'on s'arrête ici ?

Il cessa ses caresses sur son intimité, faisant mine même de retirer sa main.

-Que l'on continue comme ça ?

La main revint, pressante, caressa la fente de la belle un bref instant avant qu'un doigt recourbé ne se glisse entre ses lèvres humides, sur une phalange environ, et n'agace les parois internes.

-Que je poursuive ton massage … de l'autre côté ?

Cette fois, la main quitta réellement l'entrejambe de la rousse pour venir dessiner du bout des doigts sur la courbe de ses seins écrasé sur le matelas et de commencer à glisser lentement de cet endroit jusqu'à sa position précédente, sans plus cacher le désir de l'homme.

-Ou autre chose ?

Et il tendit les lèvres pour lui mordiller l'oreille puis l'embrasser dans la nuque, avant de chercher sa bouche pour un baiser lourd de désir. Un désir que le mercenaire avait désormais bien trop de mal à contenir pleinement, alors qu'il ne lui restait que tout juste assez de contrôle pour partir, si, par le plus grand des hasards, la jeune femme préférait arrêter maintenant.

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Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: dimanche 25 juin 2023, 03:51:25 »
La tour où vivait Céleste était grande. Vraiment très grande. Et haute, vraiment très. A tel point que le mercenaire, pourtant en bonne voire excellente forme physique, maintenant que ses récentes blessures étaient refermées et que son ventre était plein, appréhendait déjà un peu de devoir gravir la quantité sans doute hallucinante de marches avant d’arriver au sommet.

Avec un soupir intérieur, il emboîta le pas à la gladiatrice, admiratif devant le stoïcisme qu’elle affichait et sans se rendre compte tout de suite qu’elle se dirigeait non pas vers les escaliers mais vers une plate-forme de bois d’où émergeaient de lourdes chaînes et un étrange appareillage cuivré.
Haussant un sourcil étonné, il la suivit sur l’étrange plancher et la regarda parler dans le dispositif.
Un bref instant après, le sol vibra et la plate-forme commença à s’élever sans heurt ni poussière, preuve qu’elle devait servir régulièrement.

-C’est plus simple que d’utiliser les marches d’escalier…
- Je veux bien le croire. Pour être honnête, j’étais fatigué à la simple idée de monter tout ça à pied. Je n’imagine même pas combien de marches cela représente !


La plate-forme s’élevait lentement, passant à intervalles réguliers devant de petites percées dans le mur, comme des meurtrières, qui apportaient un peu de fraîcheur et d’air dans ce conduit étroit et évitant à Zorro, habitué aux grands espaces, de se sentir trop claustrophobique.
Etrangement, le silence s’était installé, même si le mercenaire fredonnait distraitement une petite musique sans parole, se rappelant qu’il avait déjà vu ce genre d’appareil auparavant, quoique bien plus gros puisque conçu pour le transport d’énormes véhicules et convois de marchandises, et non pas pour celui de personnes. Même si le principe devait rester le même.

Enfin, après plusieurs minutes, l’élévateur s’arrêta avec un léger choc qui chatouilla bizarrement le ventre de l’hybride. Céleste se pencha à nouveau sur le dispositif cuivré, arrachant un sourire bienveillant à Zorro qui appréciait la gentillesse, l’humanité même dont elle faisait preuve, et le couple de combattant s’avança dans un court couloir qui menait à une porte. Ils s’arrêtèrent devant et Zorro dû se mordre la lèvre pour éviter de rire en voyant la jeune femme prendre une profonde respiration.
Il se doutait bien qu’elle ne devait pas souvent avoir de la visite, mais pour être stressée à ce point … C’était encore pire qu’il le pensait !

Courtois, il s’effaça et prit son temps pour entrer alors que Céleste entrait comme un ouragan pour essayer de ranger son désordre, prenant même le temps de se retourner pour fermer calmement la porte avant de regarder en l’air autour de lui, admirant les lieux.
Partout sur les murs, au point même d’en dégueuler littéralement partout, des livres, des livres et encore des livres. Zorro aimait lire, vraiment, mais jamais encore il n’avait vu autant de bouquins amassés au même endroit, à l’exception de certaines bibliothèques. Et encore, toute proportions gardées, il n’était pas sûr que ces bibliothèques aient eu autant de densité de livres ! Ils étaient littéralement partout, au point presque d’en masquer le reste du mobilier, à l’exception de l’énorme lit qui trônait au fond de la pièce.

Un lit qui venait de … grogner ?

Surpris, Zorro cessa son observation des lieux, les sens en alerte et porta son regard dans la direction du bruit.
Là, énorme, majestueux, debout sur le lit, se tenait un lion gigantesque ouvrant une gueule immense pour un bâillement non moins grand. Un lion qui portait sur sa tête une robe noire et une petite culotte, à peine cachée par la crinière resplendissante.
Amusé par le ridicule de la scène, l’hybride ne put retenir un pouffement de rire alors que Céleste, visiblement gênée, se rapprochait de l’animal et le caressait avant de faire les présentations.
Tranquillement, Zorro se rapprocha avant de tendre la main vers l’animal, paume retournée, pour lui laisser le temps de le sentir avant de s’assoir et caresser à son tour la grosse tête.

-Bonjour Sverre. Moi c’est Zorro. Je crois qu’on s’est déjà vu plus tôt, mais c’est plus agréable de te voir ici !

Le lion regarda l’étranger, clignant paresseusement des ses yeux d’ambre, puis posa sa lourde tête sur les jambes de l’homme, l’immobilisant complètement sous son poids.
Aussi surpris que gêné, Zorro regarda Céleste avec de grands yeux, avant d’esquisser un demi-sourire.

-Tu sais quoi ? J’ai toujours eu un bon feeling avec les animaux, mais c’est bien la première fois qu’un lion géant me choisit comme oreiller ! Par la sainte culotte de Maya, qu’est-ce qu’il est lourd !

Sur quoi il mima une grimace douloureuse largement exagérée avant de caresser à nouveau l’épaisse crinière, histoire de bien montrer que la situation ne le dérangeait pas. Pour le moment du moins. La tête était vraiment lourde !
Un silence bref passa, qu’il rompit de nouveau.

-Tu n’avais pas parlé d’un verre et de gâteaux ? Et en échange si tu veux …

Il se gratta la tête avant de désigner la pièce.

- … J’ai la vague impression que tu aimes lire. Si ça t’intéresse, je peux te raconter quelques histoires que j’ai entendu ou lu, voire vécu ?

Tout en faisant sa proposition, le voyageur commençait déjà à passer en revu certaines de ses aventures, rappelant ses souvenirs pour mieux les décrire. Entre ça et les histoires qu’il connaissait, il avait de quoi tenir plusieurs heures _ la boisson serait sans doute très utile _ et sauf si la jeune combattante voulait autre chose, il comptait commencer par la mer. Les descriptions de la mer, cette immense étendue d’eau, avait toujours un certain succès. Ses odeurs et ses couleurs, si variées, si changeantes ou gré des humeurs de l’océan et du ciel, cet espace infini, qui te fais te sentir seul, mais d’une solitude apaisante, jusqu’à ce qu’éclate les tempêtes. Les légendes des marins, si superstitieux, les attaques des pirates, dont il avait parfois fait partie. La liberté. Les nouveaux horizons. Puis les retours sur la terre ferme, chaque fois si semblables et si différents.
Puis peut-être qu’il enchaînerait sur les montagnes, si hautes qu’elles dépassaient le ciel. Les paysages qu’il avait vu, les peuples qu’il avait croisé. Oui vraiment, le mercenaire avait beaucoup de choses à raconter, si la jeune femme le désirait.

Et puis, il était aussi curieux d’en apprendre plus sur elle, sa vie, ses compagnons félins, ses envies éventuellement. Ils ne se connaissaient que depuis quelques heures, mais parfois, se taper dessus rapproche les gens bien plus que des années de fréquentation, et ce petit bout de femme lui plaisait. S’il pouvait l’aider, il le ferait, il l’avait déjà décidé, même sans le formuler.

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