Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Brutus

Pages: [1] 2
1
Le coin du chalant / Re : Rendez-vous hors de l'arène
« le: mardi 18 septembre 2018, 15:16:49 »
* dépoussière un peu le topic *

2
Elizéa s'occupa de sa blessure, et le gladiateur lui en était reconnaissant. Il restait passible, assis sur la chaise, affichant une légère grimace par moment. Lorsqu'elle eut terminé ses soins, il la regarda s'éloigner, silencieusement, et curieux de savoir de quoi elle parlait, puis elle revint lui montrer quelques photos. Alexander pointa du doigt l'Elizéa enfant, en souriant.

« Tu étais toujours aussi rebelle, à ce que je vois. »

Elle continua de lui raconter son histoire, et il ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité, pour ne pas avoir pu être à ses cotés. Il était néanmoins heureux d'apprendre qu'elle n'était pas seule, et avait trouvé des amis. Du moins, au début, avant que son histoire ne prenne une tournure plus sombre. L'émotion était telle qu'elle en sanglotait. Le colosse, touché, attristé, passa son bras derrière son épaule, et la serra contre lui.

« Oh, Liz', c'est terrible ce qu'il t'est arrivé... »

Il écouta le reste de son histoire, silencieusement, sans l'interrompre. Il comprenait mieux les épreuves qu'elle avait du enduré, maintenant. Alexander était à la fois compatissant envers elle, et fou de rage envers celui qui l'avait maltraité. Si Elizéa ne l'avait pas déjà tué, il s'en serait occupé lui-même, de la plus agonisante des façons. L'homme serrait toujours précieusement contre lui son amie d'enfance, tout en répondant un peu maladroitement, ne sachant que répondre face à tout ça.

« Wow... c'était eux, les monstres... mais tu as réussi à t'en sortir... »

Ils fûrent alors interrompu par un membre d'équipage, qui réclamait la présence de la pirate. Le devoir l'appelait, et ils remirent ça à plus tard, avant de se diriger vers le pont du navire. Alexander rejoignit naturellement les nouvelles recrues, et entama sa première journée en tant que pirate, sous les ordres d'Elizéa. Pour un ancien esclave, il ne se sentait pas dépaysé, mais quand même, il trouvait cela beaucoup plus appréciable que sa précédente vie. Les tâches qui lui furent assignées étaient basique, nettoyer le pont et ranger les cordages restaient à sa portée, mais lorsqu'il du s'atteler à faire des noeuds, le résultat était plutôt ridicule.

Finalement, la nuit commença à tomber, et il rejoignit Elizéa dans sa cabine. Après cette longue journée de labeur, le colosse était épuisé, mais surtout, affamé. Il s'installa sur une chaise, et dévora son repas, en discutant avec légèreté avec la pirate, de tout et de rien. Un peu plus tard, celle-ci s'allongea, avant de brusquement se redresser et de bredouiller des excuses, gênée.

« Oh, il n'y a pas de quoi t'excuser, Liz'. »

Il lui sourit tendrement, avant de se lever et de se diriger lentement vers le lit.

« Moi aussi, tu sais. Je vais devoir m'habituer... »

Il termina alors sa phrase en s'écroulant contre le matelas, sur le dos, à coté d'elle. Le lit était de toute évidence assez grand pour deux personnes, mais avec sa carrure et sa musculature imposante, le gladiateur prenait beaucoup de place, mine de rien.

« ... à ce grand lit confortable ! »

Alexander s'étira longuement, tellement habitué à dormir par terre qu'un simple lit lui donnait l'impression d'être sur un petit nuage. Ou peut-être était-ce la présence d'Elizéa près de lui qui le mettait dans cet état. Quoi qu'il en soit, il ne voulait pas prendre ses aises à ses dépends. Il se tourna donc vers elle, et s'empressa d'ajouter.

« Enfin, si je ne te dérange pas, bien sûr. »

3
Vous nous quittez déjà ? / Re : Petites absences
« le: vendredi 07 septembre 2018, 11:24:36 »
Pas de soucis, bon courage ! :)

4
Alexander avait tenté le tout pour le tout, avec ce baiser. C'était un geste un peu osé, compte tenu des circonstances, mais expressif de ses sentiments, et de sa déclaration. Son choix était fait, il voulait rester auprès d'Elizéa. Allait-elle le repousser ? Il ne savait pas, mais s'attendait au pire, c'était dans sa nature. Finalement, il fût soulagé de constater que non. Elle répondit à son baiser, avec une tendresse qui le fit fondre. Il ne pensait plus à rien, ni à son passé houleux et violent, ni à son futur mystérieux et incertain, la seule chose à laquelle il pensait, c'était à maintenant, elle et lui, simplement.

« Elizéa... »

Les mots leurs manquaient, mais par leur gestes, leur regards, il se comprenaient. La jeune femme eut un rire nerveux, qu'elle tenta d'étouffer en s'écartant, du moins le pensait-il, ce qui eut le don de le faire sourire.

Leur complicité était restée intacte, mais ils avaient passé tellement d'années loin de l'autre, que réapprendre à se connaitre leur prendra un certains temps. Silencieuse, la pirate lui fit signe de la suivre, et Alexander lui emboita le pas. Elle lui attrapa la main et marcha avec lui, ce qui le surprit un peu, mais il s'en accommoda volontiers. Il lui prit la main à son tour, la serrant à peine, tout doucement. Il avait tellement l'habitude de tenir fermement la poigne de son épée, qu'il craignait de lui faire mal.

Il la suivit, donc, à travers les ruelles de la cité. Plus ils s'approchaient du port, et plus les gens leur prêtaient attention. La plupart saluait même Elizéa, parfois amicalement, parfois respectueusement. L'ex-gladiateur était assez surpris de le constater, et le lui fit remarquer, en plaisantant.

« Hé bien, tu es une célébrité on dirait, haha. »

Ils traversèrent le ponton, et passèrent de bateaux en bateaux, jusqu'à arriver à destination, une immense frégate plus imposante que toutes les autres. Tiré par la main, Alexander continua de la suivre, et monta sur le bateau. Il salua d'un discret signe de tête ses futurs compagnons, tout en marchant. Il nota qu'ils étaient tellement armés que même un escadron de la garde de Nexus y réfléchirait à deux fois avant de s'attaquer à eux. C'était à la fois rassurant et inquiétant, dans un sens, cela se montrait assez dissuasif, mais dans l'autre, dans quels dangers pouvaient-ils se fourrer nécessitant une telle puissance de feu ? L'homme n'eut pas le loisir d'y songer qu'il fût entrainé vers une cabine, probablement celle d'Elizéa.

Elle était spacieuse, bien entretenu, et visiblement confortable. En la traversant, il ne put s'empêcher de noter une délicate emprunte féminine dans l'air, contrastant avec l'odeur de la mer à l’extérieur. Alexander acquiesça, et s'installa sur la chaise qu'elle lui désigna. Il la regarda s'éloigner, avant de reporter son attention sur la pièce pendant son absence. Il observa le bureau à coté, et la carte marine qui s'y trouvait. Cela se rapprochait davantage du déchiffrement que de l'observation, et il ne tarda pas à abandonner, n'y comprenant strictement rien. La jeune femme revint alors, et il l'accueillit d'un doux sourire.

« Ah, oui, c'est juste une égratignure ça tu sais, il n'y a pas de soucis à se faire. »

Il ôta le bandage autour de son mollet, et lui montra la blessure. Elle était plus profonde qu'il ne le laissait croire, manifestement. Cependant, la plaie avait été correctement nettoyée, au moins.

« Merci, Liz'... »

Il la laissa s'occuper de sa blessure, sans tressaillir. Alexander ne la quittait pas des yeux, et l'observait silencieusement, perdu dans ses pensées, un léger sourire aux lèvres.

5
« Bah, ouais bien sûr, je suis sérieux ! »

Alexander était un peu vexé qu'elle puisse remettre en doute ses paroles. Sa volonté de devenir un pirate à ses cotés était on ne peut plus sincère. Non pas parce qu'il rêvait de piraterie, évidemment, même si le gladiateur était persuadé qu'il pourra s'en accommoder. Elizéa aurait tout aussi bien pu être une fermière loin de la cité, une cuisinière dans une taverne, ou une éminente femme d'affaire nexusienne, dans tous les cas il n'aurait pas hésité un seul instant à lui faire cette même proposition : la rejoindre, et poursuivre son petit bout de chemin de la vie avec elle.

Il ressentait pour elle un sentiment fort, une profonde affection, qu'il ne s'expliquait pas, ni d'ailleurs n'y pensait. Pour Alexander, il s'agissait simplement du fait qu'il tenait beaucoup à elle. Comme une amie, comme une sœur, ou comme une dulcinée ? La question était légitime, mais il ne se la posait pas, du moins, jusqu'à ce qu'Elizéa mentionne l'alternative qui s'offrait à lui. Il pouvait refaire sa vie, ailleurs, loin de l'arène, avoir un métier honnête, et fonder une famille... Ce qui le fît réfléchir. Et la jeune femme lui laissa le temps de prendre sa décision, se levant et quittant l'auberge, Alexander la suivant du regard, troublé par la situation.

Était-ce vraiment ce qu'il voulait ? Sa raison le poussait à songer que oui, c'était la meilleure chose à faire. La piraterie ne lui apporterait que des problèmes, alors qu'il pourrait enfin avoir une vie normale, une opportunité dont il avait été cruellement privée jusque là. Cependant, cela voudrait aussi dire qu'il devra se séparer, une nouvelle fois, d'Elizéa, de sa Liz' chérie... et ça, il ne pouvait tout simplement pas l'accepter. La simple pensée de l'abandonner lui était insupportable, jamais il ne se résoudrait à faire une chose pareille. Ce qui le mena finalement à s'interroger sur ses sentiments. Se verrait-il se marier, et fonder une famille, avec quelqu'un d'autre ? La réponse était limpide comme de l'eau de roche.

« Elizéa... »

Alexander quitte sa table, et se hâta de rattraper son amie. Le colosse aux muscles saillants, torse nu, attirait sur lui les regards et les murmures, mais une seule personne occupait ses pensées, et il continuait d'avancer, déterminé. Il franchit les portes battantes, la chercha du regard, et lorsqu'il la trouva, assise sur un baril, l'homme vint la rejoindre. Il marchait, la boule au ventre, son cœur tambourinait dans sa poitrine. Il avait beau être vaillant, avoir vu la mort en face, à plusieurs reprise, c'était fou à quelle point Elizéa parvenait à l'angoisser. Alexander n'était même pas sûr qu'elle partageait ses sentiments. Après tout, son petit discours à table semblait avoir pour seul objectif de le dissuader de la suivre. Mais il était obstiné... et de toute évidence, amoureux. Et elle ? Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir.

Le gladiateur se rapprocha d'Elizéa, et glissa doucement ses mains puissantes de part et d'autre de son visage. Silencieusement, sans un mot, il se rapprocha encore, de plus en plus nerveux en dépit de son apparente assurance. Il franchit alors les quelques centimètres qui séparèrent leurs lèvres, et l'embrassa. Il l'embrassa, longuement, tendrement, goutant à la douceur de ses lèvres. Les yeux mi-clos, Alexander comprit alors qu'il venait de faire le bon choix, baigné dans une légère sensation de félicité, qu'il n'avait encore jamais éprouvé avec un baiser. Les deux amis retrouvés, devenus un peu plus que cela maintenant, finirent par se séparer naturellement, leur visage encore proche l'un de l'autre, et il lui affirma.

« C'est toi que je veux, Liz'... qu'importe les dangers, ou la vie de hors-la-loi... tant que je serais avec toi, je sais que je trouverais mon bonheur... »

Un aveu sincère, et qu'il espérait de tout cœur réciproque.

6
[HRP] De la viande et des patates. ;D [/HRP]



« Je vois, cela ne devait pas être facile tous les jours... »

« Je ne te le fais pas dire... »

Effectivement, passer sa vie à enchaîner les combats, au cours desquels il mettait constamment sa vie en jeu, n'avait rien de confortable. Il était heureux d'avoir été tiré d'affaire, et préférait dorénavant mettre son passé derrière lui et aller de l'avant. A commencer par savourer son premier repas d'homme libre. De la viande et des patates, c'était parfait, il ne lui fallait rien de plus. Écartant d'un coup de fourchette la feuille de salade qui semblait s'être égarée là, le colosse se mit à dévorer l’entrecôte et les féculents, avec de grosses bouchées affamées. Il prenait cependant parfois son temps, et s'arrêtait, lorsque Elizéa lui parlait.

« Hé bah, c'est terrible... Pour toi aussi, ça n'a pas dû être facile. »

L'homme écouta avec attention son récit, la fourchette plantée dans une pomme de terre, et la regardait avec une certaine empathie. La vie ne lui avait pas fait de cadeau, à elle non plus. Ce n'était pas étonnant, hélas, les orphelins qui ne trouvaient pas de foyers coulaient rarement des jours heureux, et finissaient le plus souvent à vivre dans les rues, de vol ou de mendicité, voire de prostitution pour certains. Elizéa souriait, rassurante, et l'ex gladiateur était enclin à lui faire confiance, que tout allait bien. Il n'insista tout de même pas, par peur de raviver une vieille blessure du passé. Les deux acolytes avaient eu la vie suffisamment dur pour en avoir de mauvais souvenir.

Et puis, il fallait bien l'avouer, Elizéa semblait s'en être plutôt bien sortie. L'ayant laissée orpheline dans les rues, Alexander la retrouva pirate en compagnie d'un vaillant équipage. Cette dernière ayant simplement mentionné qu'elle était membre, il ne se doutait pas un instant qu'il faisait face à la redoutable capitaine, ni que ses compagnons se trouvaient également dans l'auberge. Il serait néanmoins capable de reconnaitre l'un d'entre eux, Eric, s'il venait à le croiser.

« Oh, alors comme ça tu es devenue pirate ? Le vol a l'étalage ne te suffisait plus, tu es passée aux riches galions d'or ? Haha. »

Alexander souriait, taquin.

« Ça expliquerait la file d'homme que j'ai vu, apporter l'argent à l'intendant de Deimos. Tes compagnons de voyage... tu as l'air bien entourée, en tout cas. »

Il porta la fourchette à sa bouche et mâcha rapidement un morceau de patate, avant de poursuivre, en découpant son prochain morceau de viande. Il maintenait toujours son regard sur elle, ne la quittant des yeux que brièvement pour regarder son plat en manipulant les couverts. Son ton, toujours assez sympathique, était devenu un peu plus soucieux.

« Ce n'est pas trop dangereux, quand même ? Je veux dire, le monde est dangereux de toute façon, mais la piraterie doit attirer pas mal d'ennemis... »

L'homme restait songeur, un bon moment. Il était libre, un rêve qu'il avait en tête depuis tant d'année, mais maintenant que c'était réel... il ne savait pas quoi faire de cette liberté. Pas d'argent, pas de foyer, nul part où aller. Ce dont il était sûr, néanmoins, c'était qu'il voulait rester aux cotés de sa Liz'. Une nouvelle bouchée, suivi d'une gorgée de sa boisson, et Alexander reprit, l'assiette quasiment vide.

« Tu penses que je pourrais devenir pirate, avec toi ? Enfin, si l'équipage et le capitaine voudront bien de moi. Je dois dire que je ne suis jamais monté sur un bateau, et n'y connais rien en nœuds, mais j'ai d'autre talents qui pourront être utiles... ugh, même si pour l'instant je suis pas au top de ma forme. »

Le colosse faisait référence à sa blessure au mollet, qu'il inspecta du regard, en grimaçant un peu. Il avait reçu un méchant coup d'épée tout à l'heure, en combat, et avait juste eu le temps d'appliquer une onguent désinfectante et de panser la plaie. Une visite chez un véritable médecin, ou un guérisseur, aurait été plus efficace, mais tant que la douleur était supportable, il préférait ne pas y recourir. Son égo masculin, simplement. Il avala la dernier bouchée d'entrecôte, et lança à Elizéa.

« Ah, merci pour le repas, en tout cas. C'est sympa ici, j'ai bien mangé ! »

7
Blabla / Re : Mon voisin du dessus
« le: jeudi 05 avril 2018, 18:45:24 »
Ne fait pas attention à ta VDD, mon VDD, elle dit parfois des bêtises. :P

8
Vous nous quittez déjà ? / Re : Petites absences
« le: mardi 03 avril 2018, 13:03:22 »
Ah, ouais, c'est pas évident d'utiliser un pc sans clavier. :x
Bon courage en attendant. :)

9
Alexander était peut-être insensible, mais il n'était pas idiot non plus. Lorsqu'il l'appela Maitresse pour plaisanter sur le fait qu'elle l'avait acheté, il remarqua que quelque chose n'allait pas. Elizéa avait répondu calmement, mais le regard qu'elle lui avait lancé, et le silence qui l'avait précédé, lui fît comprendre que ce n'était pas une remarque anodine. Le gladiateur sentit qu'il avait sans doute titillé la jeune femme sur une corde trop sensible, et il regretta un peu sa pointe d'humour. Blesser son amie était bien la dernière chose qu'il souhaitait. Il ne répondit rien, et peu après, fût soulagé de la voir retrouver le sourire. Alexander la tenait toujours dans ses bras, chaleureusement, et lui sourit en retour, encore plus décoiffé qu'il ne l'était déjà, désormais.

Il la suivit jusqu'à l'auberge, et la laissa gérer les détails avec le responsable. Elle semblait être une habituée, ou en tout cas s'y connaissait bien, mieux que lui en tout cas. Ce n'était pas étonnant, après avoir passé quinze années de servitude. En entrant dans l'établissement, la plupart des regards se dirigeait vers lui, accompagné de certains murmures, certains reconnaissaient le fameux Brutus, tandis que d'autre étaient simplement surpris par la stature du gladiateur, qui avançait torse nu entre les tables. Il s'installa avec Liz' à la leur, et regarda la carte des boissons. Il n'avait jamais eu l'occasion de boire, à vrai dire. Parfois une gorgée de vin ici et là, lors des réceptions de son ancien maitre, mais c'était tout, autrement il n'avait connu que l'eau. Et face à tout ce choix, il paraissait complétement perdu. Il regarda longuement la carte, puis Elizéa, puis encore la carte, indécis. La moitié des mots lui était complétement inconnu, l'autre n'avait aucun sens pour des noms de boissons. Finalement, il la posa, et se décida.

« Hmm, je vais prendre ce que tu prendras ! »

Puis il redirigea pleinement son attention vers Elizéa. L'ex-gladiateur s'apprêtait à lui raconter son histoire, mais il voyait que son amie voulait dire quelque chose, elle aussi. Quelque chose qu'elle avait visiblement sur le cœur. Il resta donc silencieux, en la regardant avec bienveillance. Lorsqu'elle trouva la force de le dire, la mine d'Alexander s'assombrit, peiné de savoir qu'elle avait passé les dernières années de sa vie à penser qu'elle avait été abandonné. C'était évidemment faux, et totalement absurde à ses yeux, jamais il n'aurait fait une chose pareille. C'était pourtant l'impression qu'elle avait eu, et l'homme le regrettait Ce n'était pas sa faute, mais si l'idée qu'il puisse l'abandonner lui avait traversé l'esprit, c'était qu'il était fautif, quelque part. Ne sachant pas vraiment quoi dire, en premier lieu, il décida de pousser le bouchon plus loin, en exagérant manifestement, pour plaisanter et lui montrer que ce n'était pas vrai, qu'il tenait à elle.

« Tu oublies l'essentiel, Liz'. Tu étais comme un pot de colle, toujours à me suivre partout. La preuve, regarde, même en essayant de me débarrasser de toi, t'es encore revenue vers moi... »

Alexander souriait, bienveillant, en espérant qu'elle ne pense pas qu'il se moquait d'elle. Il ne tarda pas à ajouter.

« Non, tu n'y es pas du tout... Pourquoi t'aurais-je abandonné ? Tu n'étais pas du tout chiante, ou inutile, loin de là. Tu étais... tu étais la personne la plus importante à mes yeux, Liz'. La seule personne à qui je savais que je pouvais faire confiance, et avec qui j'aimais tant passer du temps... et qui, pour quelqu'un qui n'arrive pas à se battre, m'avait quand même botté les fesses à plusieurs reprises, si je me souviens bien, haha. »

Il tendit le bras, pour serrer sa main dans la sienne, chaleureusement. Il était sincère, Elizéa comptait énormément pour lui. Il aurait donné sa vie pour elle, s'il le fallait. Même aujourd'hui, en dépit de leur séparation, ses sentiments n'avaient pas changés. Il continua, sans se soucier des gens qui pouvaient passer à coté de lui et écouter leur conversation.

« Quant à moi... je pense que tu connais déjà mon histoire, dans les grandes lignes. A l'époque où je faisais des combats de rues, pour gagner un peu d'argent, j'ai été capturé et trainé jusqu'à Deimos. Il était intéressé par mon potentiel, et a fait de moi un gladiateur, pour me battre à son service... ou plus exactement, un esclave, à ses ordres. Pendant des années, et des années. Je ne rêvais que d'une chose, c'était de m'échapper, mais l'occasion ne s'est jamais présenté. Jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à ce que tu intervienne... merci... »

L'ex-esclave la regardait dans les yeux, avec émotions et gratitude. Il conclu alors, presque aussi solennellement qu'un vœu de mariage.

« Je ne laisserai plus jamais quiconque nous séparer, Liz', je te le promet. »

Il n'avait rien pu faire la première fois, et ce n'était pas sûr qu'il soit capable de tenir une telle promesse... mais il était absolument sérieux. Tant qu'il n'aura pas donné son dernier soupir, rien ne saurait se mettre en travers de leurs chemins. Sauf peut-être l'aubergiste, qui choisit ce moment là pour venir se placer entre eux deux, et poser sur la table les plats et boissons qu'ils avaient commandés.

10
Avec la promesse de liberté en tête, Brutus regarda Elizéa s'éloigner, et entrer dans le bureau de l'intendant. Depuis sa position, il ne pouvait pas entendre ce qu'ils se disaient, simplement observer leurs réactions, et deviner le reste. Comme il s'y attendait, malheureusement, l'ambiance s'échauffa entre les deux, au point que les gardes durent intervenir. En voyant son amie d'enfance se faire attraper, son sang ne fît qu'un tour, il se leva brusquement et se colla aux barreaux de sa cellule, en vociférant.

« Hey ! Qu'est-ce que vous faîtes, lâchez-la ! »

Il était cependant trop loin du bureau pour y être entendu. Toutefois, un garde patrouillant par là remarqua son attitude, et donna un coup de bâton contre les barreaux, l'air menaçant.

« Oh, tu vas te calmer ou tu veux goûter au fouet ? »

Brutus recula alors, le fusillant du regard, mais il ne broncha pas. L'ordre devait être maintenu pour la sécurité et le confort des visiteurs, les esclaves qui s'agitaient trop le payaient souvent très cher. Il acquiesça donc silencieusement, obéissant, en reportant à nouveau son attention vers Elizéa.  Le gladiateur était impuissant, dans sa cage, mais si jamais la situation dégénérait, il n'allait pas rester là les bras croisés, certainement pas.

A sa grande surprise, ce fût un autre visiteur qui parvint à calmer la situation. Qui était-ce ? Elizéa semblait le connaitre, en tout cas. Des bourses de pièces d'or étaient échangées, sans qu'il ne puisse comprendre ce qu'il se passait. Était-il en train de finaliser la transaction ? C'était impossible pour Brutus, il ne savait pas pour combien il avait été négocié, mais cela paraissait largement insuffisant. Il continuait d'observer la scène, avec une certaine hâte, tandis qu'ils semblaient attendre quelque chose. Le doute commençait à s'installer en lui. Allait-il vraiment être libéré ?

Au bout d'un moment, d'autre personnes se joignirent à eux, dans le bureau de l'intendant, chacun déposant une bourse sur la table avant de repartir. La situation paraissait presque irréel. Alors que Brutus les regardait passer, en se demandant qui ils pouvaient bien être, Elizéa et l'intendant se rapprochèrent de sa cage, dans un cliquetis de trousseau de clef.

« C'est une plaisanterie ? Je suis... libre, vraiment ? »

L'esclave n'en croyait pas ses yeux. Après tant d'années à se battre, à servir, à obéir, à rêver qu'il retrouverait sa liberté... voilà que ce jour était enfin arrivé ! Il dût abandonner son armure, qui ne lui appartenait pas, se retrouvant vêtu d'un simple pagne, avant de sortir, mais au moins il était sorti. Libéré du joug de Deimos, son statut d'esclave aboli.

« J'ai encore du mal à croire que le destin me soit aussi favorable... que je puisse te retrouver, toi, en même temps que ma liberté, le même jour... ce serait presque trop beau pour être vrai... »

Il s'était avancé vers elle, le regard plein de gratitude. Il avait encore un peu de mal à appréhender son changement de situation. Néanmoins, il était reconnaissant, et surtout, très heureux. Ce fût néanmoins quelque chose qu'il ne savait pas exprimer. Il posa ses mains sur les épaules d'Elizéa, fermement, en la regardant avec émotion, dans un premier temps, comme si elle venait de lui sauver la vie. Ce qui, en quelque sorte, était tout de même le cas. Il s'en rendit alors compte, et, assez maladroitement, entreprit de la prendre dans ses bras, et la serrer contre lui. Elizéa ne paraissait pas du tout comme une femme fragile, mais comparé à la carrure haute et musclée du colosse, la différence était flagrante. Il murmura alors, simplement.

« Merci infiniment, Lili... »

Puis il sourit, et ajouta pour plaisanter.

« Enfin, maitresse Lili, étant donné que tu m'as acheté ? »

Brutus, ou du moins Alexander désormais, avait encore tant de question à lui poser, poussé par l'envie de rattraper le temps perdu. Néanmoins, pour le moment, ce qui l'intriguait davantage, c'était les conditions de sa libération. Il lui demanda donc, curieux, en se disant qu'il devait avoir raté beaucoup de chose.

« Dis-moi, qui étaient ces hommes que j'ai vu tout à l'heure ? C'était tes compagnons, avec ton argent ? »

11
Blabla / Re : Mon voisin du dessus
« le: dimanche 04 mars 2018, 02:31:27 »
Le chez-soi de ma VDD doit être immense. :o

12
S'il y avait bien une chose que Brutus savait faire, dans la vie, c'était se battre. Tous les jours, tous le temps, que ce soit pendant l'entrainement, ou dans l'arène. Il n'en éprouvait cependant pas de plaisir, c'était simplement une manière pour lui de survivre, le fait d'obéir aux ordres. Il s'était avéré être un esclave tout à fait docile, se battant pour son maitre, tuant ses adversaires s'il le réclamait, satisfaisant aux désirs de ses riches invités s'il le fallait. Le gladiateur ne se considérait pas comme maltraité, mais rien dans sa vie ne lui donnait le sourire, ne le rendait heureux. Pourtant, aujourd'hui, il souriait, grâce à Elizéa, son petit rayon de soleil. Heureux de pouvoir la revoir, l'effleurer, lui parler, il ne laisser filer aucune secondes passées à ses cotés. Néanmoins, il n'était pas candide, et sa mine s'assombrit lorsqu'il fût confronté à la réalité.

« Oui, nous avions un passé commun, avant que le destin ne nous séparent... ce qui est fait est fait, et rien ne pourra le changer. J'aurais aimé pouvoir dire que notre futur sera meilleur, toi et moi, ensemble, comme au bon vieux temps... mais je crains que cela ne soit impossible... »

La main gauche de Brutus se crispa, resserrant le poing autour du barreau de sa cage, tentant de contenir sa rage. Cette réalité, c'était ça. Ces barreaux, cette cage, son maitre, son statut d'esclave. Le gladiateur n'était pas libre. Son corps, sa vie, reposaient entre les mains de son maitre. Et même si le désir de prendre un nouveau départ, au coté d'Elizéa, bouillonnait en lui, il ne le pouvait pas. Ses combats dans l'arène étaient épiques, et offraient un divertissement de qualité qui attiraient les foules, Deimos n'allait pas le laisser partir aussi facilement. Aussi, même si son amie d'enfance se proposait de le racheter, il n'y croyait pas vraiment, et ne se faisait pas d'illusion.

« Hm... Il est possible de nous acheter, oui. Tu vois, là bas ? »

Il indiqua une sorte de bureau, dont la porte était ouverte. Un homme y était assis sur une chaise, derrière un peu de paperasse. Il était plutôt âgé, la cinquantaine, rondouillet, avec des lunettes, et un air grognon et méprisant sur le visage. Deux gardes se tenaient de part et d'autre de la porte d'entrée, chargé de maintenir l'ordre et de surveiller le bon déroulement des négociations.

« C'est là bas que ça se passe, le bureau de l'intendant. Il a la permission de notre maitre pour gérer les transactions de ses esclaves. Sauf que les bons gladiateurs se vendent à prix d'or, et je doute qu'il te fasse une offre que tu pourras accepter. »

Brutus se montrait modeste. Il ne souhaitait pas le dire ainsi, mais il était l'un des meilleurs gladiateurs que Deimos possèdent. Par conséquent, à moins de débourser des montants astronomiques, il ne se séparerait de lui pour rien au monde. D'un autre coté, Brutus n'avait aucune idée de ce qu'était devenue Elizéa, de comment elle gagnait sa vie, ni des moyens dont elle disposait. Qui sait ?

« Je te préviens, par contre, il est un peu... enfin, pour lui le client est roi, mais seulement s'il est fortuné. Ceux qui ne le sont pas sont traités comme des moins que rien. Ne t'étonne pas s'il ne se montre pas très... chaleureux, avec toi. »

Il disait cela sans aucune méchanceté. Ils avaient passés leur enfance à vivre dans la rue, pauvre et contraint de voler pour survivre. Brutus se disait donc que, même si elle avait l'air de plutôt bien s'en sortir, elle devait encore être relativement pauvre. Au fond, il tenait simplement à la prévenir, il avait déjà vu des clients mécontents s’énerver contre l'intendant, tout ce qu'ils récoltaient étaient de se faire battre par les gardes et jeter dehors. Et il ne voulait pas que cela lui arrive.

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: jeudi 01 mars 2018, 22:37:26 »
Je regardais la vidéo d'un humoriste sur Youtube, j'y ai entendu une chanson sympa, et en regardant dans les crédits, j'ai remarqué qu'elle avait été composée par un ancien ami à moi, de ma ville natale. :o

Il est 22:37, et je me dis que le monde parait parfois bien petit. :D

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Il y avait une ambiance de foire, dans la grange aux esclaves, bruyante et chaotique. La plupart des esclaves discutaient avec les visiteurs, racontaient des anecdotes de leurs combats, ou se vantaient à outrance sur leur performance. D'autre ne se retenaient pas de lâcher des commentaires salaces, en particulier à l'attention des femmes qu'ils voyaient. D'autres encore contractaient fièrement leurs muscles, en espérant que l'une d'entre elle ne daigne leur accorder un moment plus en intime en leur compagnie. Brutus, quant à lui, restait assis dans sa cellule, en faisant preuve d'une flagrante indifférence. Ce manège ne l’intéressait pas. Ce qu'il souhaitait, c'était...

« Bonjour Alexander... »

La douceur de sa voix, le contact chaleureux de sa main... Il la reconnut instantanément.

« Elizéa... »

Encore assis par terre, il se retourna vivement. Le gladiateur en avait oublié sa blessure, et il poussa un petit gémissement de douleur, les dents serrés, avant de se positionner plus confortablement. Il agrippa ensuite de ses mains les barreaux de sa cellule, desquels il rapprocha son visage.

« Alexander ? Ouh, ça fait bien longtemps qu'on ne m'avait plus appelé comme ça. Depuis... depuis que nous nous sommes séparés, quand des esclavagistes m'ont attrapé... cela fait quoi, maintenant, quinze ans ? »

Effectivement, cela faisait quinze ans qu'ils ne s'étaient pas revus. Les deux orphelins étaient pourtant inséparables, étant enfants, mais le destin capricieux les arracha l'un à l'autre sans qu'ils n'ai pu se dire au revoir. A cette époque, Brutus pensait constamment à elle, se demandait si elle allait bien, si elle n'avait pas de soucis, et puis, s'il lui manquait au moins autant qu'elle ne lui manquait. Cependant, avec le temps, et le rude quotidien auquel il était confronté, ses souvenirs s'estompèrent peu à peu, même si Elizéa restait présente, dans un petit coin de ses pensées. Et aujourd'hui, elle était là, devant lui.

Brutus avait toutefois une sensation étrange. Ses retrouvailles avec elle devrait l'émouvoir, il en avait conscience, pourtant il ne le ressentait pas. C'était vrai, il était content de la revoir, mais sa joie était plutôt diffuse. Un peu comme si ses années d'entrainement, jour après jour, brutaux et sans merci, avaient peu à peu anesthésié ses émotions. Néanmoins, il ressentit un étrange pincement au cœur, en voyant son visage, et les traces laissées par les pleurs. Il tendit sa main à travers les barreaux, autant qu'il le pouvait, parvenant à peine à effleurer sa joue du bout de l'index, et lui demanda, soucieux.

« Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Tu as pleuré ? Allons, non, tu n'as aucune raison de t'excuser... »

Il ajouta, en souriant. Un sourire léger, mais sincère.

« Je n'arrive pas à croire que ce soit vraiment toi, Lili, que nous nous retrouvons après tout ce temps... Regarde-toi, comme tu as grandi ! Il a du s'en passer des choses, raconte-moi, qu'est-ce que j'ai manqué ? »

Comment s'en était-elle sortie, durant ce temps ? Vivait-elle toujours à la rue ? Avait-elle trouvé une bande d'ami ? Voire un petit copain ? Que lui était-il arrivé d'important dans sa vie ? Brutus se posaient énormément de question, et se retenait de la mitrailler avec. C'était assez compréhensible, ils avaient beaucoup de temps à rattraper, tous les deux. Le gladiateur regrettait un peu de ne pas avoir pu passer ces années à ses cotés, mais il avait perdu sa liberté au moment où sa vie d'esclave avait commencé. Il était tout de même soulagé de la voir saine et sauve, et en forme. Sa présence, sa voix, ses souvenirs... pour la première fois depuis bien longtemps, Brutus était simplement... heureux.

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Le combat continuait, toujours aussi violent et impitoyable. La blessure de Brutus avait un effet de plus en plus délétère sur lui. Ses performances s'en ressentaient manifestement, il n'était plus aussi agressif, plus aussi agile. La foule de spectateurs hurlaient le nom de leur favoris, pour les encourager, et le sien s'entendait de moins en moins souvent. Au milieu de cette foule, cependant, il y avait une personne, autrefois chère à son coeur, qui ne cessait pas de croire en lui... mais pour l'heure, le gladiateur était concentré sur sa propre survie.

« Tu fais moins le malin maintenant, hein ? »

Son adversaire souriait, avec insolence, conscient de la difficulté dans laquelle Brutus se trouvait, et du peu de temps qu'il lui restait avant de succomber. Pour lui, le combat était gagné d'avance. Et ce fût précisément cet excès de confiance qui le mena à sa perte. Au lieu d'habilement alterner entre offensive et défensive, il se contentait d'attaquer, inlassablement, profitant de la faiblesse de ses appuis pour le mettre à genoux. C'était sans compter l’expérience de Brutus, qui avait passé les quinze dernières années de sa vie à se battre, avec suffisamment de succès pour être encore en vie aujourd'hui. Il feignit de tomber à terre, poussant son adversaire insouciant à se lancer dans un assaut final, et esquiva au dernier moment, utilisant son élan pour l'empaler sur son glaive. Sa lame lui traversa l'abdomen, émergeant de son dos, rouge et poisseuse. Alors que le gladiateur gargouillait, les yeux écarquillés, incrédule, Brutus lui souffla à l'oreille, avec satisfaction.

« ... tu disais ? »

Puis il retira brutalement son épée, laissant son adversaire tomber au sol, se vider de son sang. Les bruits de la foule s'était complétement tût. La surprise les avait frappée, Brutus semblait vaincu et l'instant d'après se relevait victorieux, personne ne se doutait que le combat se terminerait ainsi. En plus de cela, le gladiateur avait été exécuté sans l'aval de Deimos, ce qui était une grave entorse aux règles. Bien sûr, dans le feu de l'action, il arrivait parfois qu'un gladiateur perde la vie en plein combat, c'était quelque chose d'assez normal au fond. Mais cela n'en restait pas moins très mal vu.

Heureusement, le combat avait été intense, et divertissant. Le maitre des lieux se leva, toujours dans le silence de l'arène, et commença à applaudir modestement le gladiateur. Le public suivit juste après, avec hystérie, en criant et frappant des mains.

« BRU-TUS ! BRU-TUS ! BRU-TUS ! »

L'enthousiasme du public était appréciable, et la clémence de Deimos l'était encore davantage. Mais ce qui occupait ses pensées, maintenant, était la femme dont il avait croisé le regard plus tôt. Le combat étant terminé, il se dirigea vers la sortie, en marchant aussi lentement que possible, pendant qu'il scrutait les visages, à sa recherche. Ses souvenirs étaient flous, enfouis sous de nombreuses années de conditionnement au combat, mais un nom lui revint en mémoire, alors qu'il la croisait, à travers un grillage séparant l'arène du public.

« Elizéa... Elizéa ! C'est toi ? »

Sa chère Elizéa, comment avait-il pu l'oublier ? Même après tant d'année, même si c'était une femme qui se tenait devant elle, belle et fière, il reconnaissait encore la jeune fille avec qui il avait passé son enfance. Ils avaient vécu tellement d'aventure ensemble, entre les bêtises à l'orphelinat, les fous rires, les punitions qui s'ensuivirent. Puis, le moment où ils durent prendre leurs vies en main, pour survivre dans les rues, ensemble. Mais maintenant... maintenant les choses avaient bien changé.

« Qu'est-ce que t'attends, avance ! »

Brutus n'eut pas le temps de discuter avec elle, qu'un garde vint à sa rencontre, le menaçant du bout de sa lance, pour qu'il s'écarte de là et continue sa route. Il obtempéra, bien sûr, non sans glisser à son amie, une main posée sur le grillage, en essayant vainement d'atteindre la sienne.

« Rejoins-moi derrière, à la grange aux esclaves ! »

Il lui murmura rapidement, avant de s'éloigner, et de disparaitre de sa vue.

La grange aux esclaves étaient un bâtiment annexe derrière l'arène, où les gladiateurs étaient regroupés les jours de combats. L'entrée, payante, était ouverte au public, et permettait au plus curieux de voir de plus près ces brutes qui se battaient jusqu'à la mort. Les réactions étaient assez variées, la majorité venait par curiosité simplement, d'autre plutôt par fascination, pour rencontrer leur favoris, d'autre encore venait par mépris se défouler sur eux, à coup d'insulte, de crachat, ou de fruits pourris. Les gladiateurs étaient ni plus moins que des esclaves, et les gardes s'assuraient qu'ils restent calmes, tandis que les clients étaient libres tant qu'ils ne blessaient personne. Brutus portait encore son armure de cuir, et sa blessure avait été soigné et pansé, avec un bandage enroulé autour du mollet. Il était assis dans un coin de son box, une espèce de cellule grillagé semblable à une prison, en compagnie de quelques autres gladiateurs, pendant que les visiteurs passaient. Il les regardait, mais tant qu'aucun ne ressemblait à Elizéa, il ne leur prêtait pas attention.

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