Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Thaïs la Pérégrine

Pages: [1]
1
"Tu as de la chance. Je n'ai jamais eu de maisons comme ca. Je dépérit et meurs si je reste quelques semaines au même endroit. Du coup je n'ai jamais eu de chez moi. J'ai tout le temps été sur les routes."

"Oh moi non plus je ne tiens pas en place. Je ne sais pas si je dépéris par contre, je n'arrive pas à rester plus de quelques jours au même endroit."
 Tout en parlant, Thaïs tourbillonnait dans le salon, réajustant un cadre par ci, repositionnant un coussin sur un canapé. Non qu'il y ait besoin de faire tout ça, mais Thaïs avait besoin d'occuper ses mains, et elle sentait que quelque-chose clochait dans la maison. Elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce détail qui la perturbait. Ce n'est que quand son alter-ego lui tendit son verre qu'elle tempéra sa fougue pour se tenir à côté de celui-ci.

"Château Salvennière, grand cru 1724! dit-elle enjouée, Si tu l'as pris au hasard, tu ne pouvais pas tomber mieux."
Elle prit le verre que lui tendait Grayle et plongea ses yeux dans les siens. Elle sentait à nouveau cette excitation monter en elle et bien qu'elle ne sache pas précisément quelle proportion était due à l'accord de leur Nomos, elle ne doutait pas un seul instant qu'une bonne partie lui était propre. Elle aimait beaucoup ce côté tendre et prévenant du baroudeur et ce n'est que par réflexe qu'elle recula face à lui jusqu'à être acculée au mur.
S'efforçant de poursuivre la conversation pour ne pas paraître malpolie, ses pensées évoluaient indéniablement vers des images de plus en plus torrides; aussi ses réponses manquèrent-elle un peu de répartie.

"Un jour j'ai du affronter une centaure à une compétition d'alcool. La pauvre ne s'attendait pas à perdre contre un "simple humain". Mais nous ne sommes pas de "simples humains", pas vrai ?"
Effectivement mon cher pérégrin, jamais un humain ne m'a fait cet effet là.
"Je ne tiens pas trop l'alcool, mais je récupère vite."
Thaïs lâcha prise, oubliant rapidement l'inquiétude qui la taraudait.
Bah, si ça ne me reviens pas c'est que ça doit pas être si important..
Si Thaïs n'avait rien vu qui puisse expliquer l'inquiétude instinctive qu'elle avait eue en entrant dans la maison, c'est avant tout parce-qu'il n y avait rien à voir: il manquait quelque-chose voilà tout. Cependant, son esprit embrumé par le désir saisit facilement l'occasion d'oublier ce détail et les crimes qui l'avaient mené jusqu'ici pour se tendre vers des plaisirs plus immédiats et de toute évidence plus agréables.
C'est avec un malin plaisir qu'elle accueillit donc la main ferme de Grayle sur son corps. Un frisson de plaisir la parcourut, lui dressant le duvet sur les avant-bras et la nuque.
La carrure de l'homme qui la dépassait de plus d'une tête n'en finissait pas de lui évoquer des images toutes plus salaces les unes que les autres. Elle n'avait de plus aucun besoin de faire marcher son imagination pour se représenter le membre viril de Grayle qu'elle avait eu le plaisir de jauger tout son saoul sous la table à peine une heure avant.

"Dis moi Thaïs, quel est ton meilleur souvenir ici ? Et... est-ce que tu pense que je peux t'en donner un encore plus beau ?"
Thaïs eut une foule d'images à cette question et elle se retint d'énumérer la liste de ces souvenirs. Du reste, elle ne doutait pas que les heures à venir avaient le potentiel pour venir se hisser tout en haut du classement.
Sans porter le moindre intérêt à son verre, elle posa sa petite main sur celle de Grayle alors que celle-ci diffusait déjà sa chaleur sur sa nuque, indiquant par là même non seulement qu'elle appréciait l'initiative mais aussi qu'il avait la permission d'être plus entreprenant.

2
"Ca va ! Ce n'est pas grave..."

"Mouais, j'ai horreur qu'on me dise ce que je ne dois pas faire."

Boudeuse, elle admirait cette ville qu'elle aimait tant malgré sa pudibonderie à travers la vitre. Cependant, son excitation reprit bien vite le pas sur sa colère, Grayle n'y étant bien entendu pas étranger, tant par son comportement que par sa propre excitation qui transpirait à travers leur Nómos en accord. Elle accueillit son bras sous son manteau avec un plaisir qu'elle n'essaya pas de dissimuler puis se mit à gémir en sentant son souffle chaud sur sa nuque. Grayle se faisant plus pressant, elle pouvait sentir son sexe durcir derrière elle alors qu'elle s'apprêtait à se retourner pour lui rendre ses attentions.
"J'ai très envie de te faire l'amour tu sais ? Mais nous sommes arrivés."

Elle le regarda sortir du taxi avec un frustration qu'elle décida d'utiliser comme combustible pour plus tard.
Tu ne perd rien pour attendre cher pérégrin

Tout en réajustant son manteau, elle en profita pour décocher un petit coup de pied mesquin au taxi-drone en passant. Geste inutile qui lui permit à peine de décharger son énervement.

"Il y a bien trop de gens qui te matent..."

Thaïs haussa les épaules. Elle se fichait éperdument des regards réprobateurs qu'elle ne manquait pas de susciter dans son sillage; la force de l'habitude, forgée au cours des siècles la rendait imperméable à l'avis d'autrui, tant qu'on ne lui dictait pas ce quelle ne devait pas faire.
Inconsciente du fait que son irritation n'était plus vraiment la sienne mais celle de Grayle, elle suivit celui-ci dans les allées du musée.

"Hum... je ne suis jamais allé dans la partie Est. Juste à l'Ouest. On y va du coup ?"

"Oui, ça me va." répliqua-t-elle d'un ton qu'elle eut voulu plus léger.

Grayle semblait absorbé dans son observation des visiteurs et il ne remarqua pas les deux gardiens qui passèrent en courant auprès d'eux en direction de la salle des portraits.
Il se passait quelque-chose d'anormal. Sans être une habituée des musées, Thaïs savait qu'une constante du multivers, et ce dans toutes les civilisations qui disposaient de musées, c'était que les gardiens ne courent pas. Jamais. Sauf si un visiteur tente de toucher à une oeuvre, ou pire.

"Ah, l'histoire toute proche c'est ici, et... hein ?"

Thaïs sentit son humeur s'alléger à la vue de la jeune femme portant la même tenue qu'elle.
"Son style est génial hein?"
Elle acquiesça vivement et se mordit la langue pour ne pas répondre "Merci".
La jeune femme reprenant son chemin, Thaïs reporta son attention vers les voix qui provenaient de la salle attenante. Des voix trop fortes pour un musée, et qui ne ressemblaient pas à la diction d'un guide.
"Hé bien, tu as laissé de bons souvenirs on dirait..."

"J'en aussi gardé de très bons" jeta-t-elle par dessus son épaule sans même regarder la prodigieuse statue à son effigie. Elle se mit à courir vers la salle d'où provenaient les voix.

Les deux gardiens étaient en train de donner l'alerte dans leurs communicateurs. Face à eux, une peinture à l'huile représentant Thaïs dans une posture tellement sérieuse qu'on aurait pu croire à une autre personne. Quelqu'un avait grossièrement appliqué du rouge à lèvres violet sur les lèvres de la jeune femme et une spirale noire partant de sa main avait été tracée avec force, au point de percer la toile.
Thaïs consulta son Krùstall: il y avait un portail qu'elle n'avait pas perçu de prime abord derrière la sortie de secours de cette salle.

Derrière la porte, le cri d'une mouette accueillit les deux pérégrins.
Quelle ne fut pas la surprise pour Thaïs de retrouver cette plage de sable fin. Le soleil était bas sur l'horizon et dardait sa lumière chaleureuse de fin d'après midi sur la petite baie en croissant d'une île paradisiaque. Deux transats étaient installés sur la grève autour d'une petite desserte. Le vent tiède soufflait légèrement, apportant du mouvement aux cocotiers et le ressac sonnait agréablement à l'oreille.

"Mais! Mais mais mais, il nest pas censé y avoir de portail sur cette plage!"

Thaïs enleva ses bottes et apprécia la sentation du sable chaud sous ses petits pieds.
"Bon en même temps, je ne suis pas venue ici depuis une bonne centaine d'années. Viens, mon repaire est par là."
Le changement de cadre avait eu un effet lénifiant sur le moral de Thaïs, effet qui s'était fort probablement reporté sur le pérégrin qui l'accompagnait.

Thaïs s'empressa de remonter une petite allée qui menait à une maison moderne toute en baies vitrées. Le grand salon donnait l'air d'être entretenu, on pouvait voir une corbeille de fruits frais sur le comptoir de la cuisine et des fleurs fraîchement coupées agrémentaient la décoration à plusieurs endroits. Manifestement, si Thaïs n'était pas venue ici depuis un siècle, quelqu'un s'était occupé des lieux en son absence. La pièce étaient décorée avec goût et sobriété. A vrai dire, la décoration ne reflétait en rien la personnalité de Thaïs et on aurait pu croire à une petite villa de location.
Elle jeta son manteau sur le dossier d'une chaise et laissa ses bottes en plan au milieu du salon.
"As-tu soif?"

3
Ville-Etat de Nexus / Re : Le Chant de Kardiù (Grayle et Thaïs les pérégrins)
« le: mercredi 06 décembre 2017, 23:16:51 »
La gâterie sous la table avait laissé à Thaïs un arrière goût d'insatisfaction, entre autres, que le canard n'avait bien entendu pas pu atténuer. Elle avait longuement hésité suite à la proposition de Grayle d'aller visiter le musée, elle avait espéré un lieu plus intime, mais la perspective de découvrir ce qu'il était advenu d'Ereshkigal deux cent ans après sa dernière intervention titillait sa curiosité, peut être plus encore que le besoin de satisfaire ses instincts primaire qu'elle n'avait pourtant pas pour habitude de mettre de côté.

Il n'y avait pas cinquante manières de se rendre au musée. Ils auraient pu traverser la ville par la Promenade, mais ça leur aurait pris plusieurs heures de marche, aussi commanda-t-elle un TaxiDrone depuis une borne INN. Elle se servit de son Krustal pour régler les frais depuis la borne puis elle consulta son grimoire.

"Oh, tu as vu? La Coupole du Souvenir ou se trouve le musée est située en bordure du roc. Il paraît qu'on peut voir toute la ville d'un côté et le vide de l'autre."


Elle tendit son grimoire à Grayle, ce qui était exceptionnel, elle n'aimait pas laisser son livre entre les mains d'autrui. Les pages antiques étaient finement calligraphiées mais les photos étaient très nettes.

"Ooh chic chic chic! J'ai trop hâte d'aller voir ça!"
dit-elle en tapant dans ses mains.

Le taxi ne mit pas longtemps à arriver et les deux immortels furent assis côte à côte dans la petite cabine automatisée. Leur navette décolla sans un bruit et leur offrit rapidement un panorama splendide sur la cité verte. Thaïs avait pourtant du mal à décrocher son regard de Grayle, son excitation n'était pas du tout retombée et elle se demandai si il ressentai la même chose qu'elle.
Elle tenta une approche et glissa sa main vers son entrejambe quand une voix préenregistrée sortit des enceintes de l'appareil:
"Mademoiselle, veuillez cesser s'il vous plait. Les débordements a caractère sexuels sont strictement interdits dans l'enceinte de ce véhicule!"

Thaïs sursauta. Elle avait horreur de se faire surprendre, à plus forte raison par une stupide machine.

"Dis donc la boîte de conserve, si tu veux pas te faire désactiver tu ferais mieux de te mêler de ce qui te regarde!"

"Attention mademoiselle, tout acte de vandalisme contre ce véhicule est passible d'une peine d’emprisonnement pouvant aller de ..."

Le son s'était tu alors que Thaïs avait manipulé son Krustal sur le tableau de bord.

"Là! Ca va bien cinq minutes ces conneries!"
Mais son regard s'était déjà égaré vers le paysage urbain en contrebas.
"Oh! Regarde! La Stèle de la Paix, elle paraît toute petite d'ici!"

4
Thaïs écarta les pans de tissu du pantalon de Grayle pour dévoiler un sexe qui n'avait rien de modeste et qui, à la surprise de Thaïs continuait de s'enfler. Toute à la fois ravie de découvrir ce sexe vigoureux et l'effet qu'elle pouvait produire sur Grayle, elle ressenti à son tour le feedback d'une excitation intense produisant chez elle un effet équivalent entre ses jambes. Il y faisait à présent aussi chaud et humide qu'un jour de mousson sur la vallée de l'Indus.

Elle se retint un moment , se contentant de douces caresses tandis que la serveuse prenait la commande, mais aussitôt partie, elle se précipita sur la bite de Grayle. Sa langue parcourait le membre avec envie, suivant les courbes du gland quand elle atteignait le sommet avant de redescendre jusqu'à la base. Elle prit plaisir pendant quelques instants à profiter de ce partage de sensations nouveau pour elle; sans aller jusqu'à percevoir tactilement la même chose que le pérégrin attablé, elle profitait tout autant du plaisir qu'elle lui procurait. Aussi fut-elle particulièrement attentive quand elle englouti le membre; ajustant les mouvements de sa tête pour s’accommoder au mieux à son plaisir et celui de Grayle.
Le plaisir était tel qu'elle ne put s'empêcher de pousser des gémissements de conserve avec le voyageur jusqu'à atteindre le moment inévitable et attendu.

L'avertissement muet de celui-ci était superflu, Thaïs savait parfaitement qu'elle allait jouir en même temps que Grayle et elle n'ignorait pas quelle était la conséquence directe de cet orgasme.
Elle reçut le jet de sperme chaud dans sa bouche avec un bonheur manifeste et poussa un petit cri étouffé en même temps, laissant s'échapper un mince filet qui coula le long de sa joue.
Elle garda le membre en bouche quelques instants puis se décida à passer la tête hors de la nappe, entre les jambes de son partenaire, un sourire radieux s'affichant sur son visage.

"Waoh! Alors ça c'était vraiment top! C'est toujours comme ça avec toi?"

Puis elle prit la serviette sur la table afin de s'essuyer et retourna s'asseoir en repassant sous la table. Son excitation sexuelle s'était quelque-peu calmée pour laisser la place à son énergie naturelle débordante.

"Donc! Confit de canard? C'est bien, ça m'a ouvert l'appétit! C'était la première fois que je prenait autant mon pied en m’occupant de quelqu'un; si seulement ça pouvait toujours se passer de la même manière! J'espère que ce ne seront pas des pommes de terre vapeur, j'ai horreur de ça."

Elle reposa à nouveau ses pieds sur les genoux de Grayle, sans intention particulière que de détendre ses jambes et ses pensées retournèrent à la sombre mélodie qui avait décimé Anthéa alors qu'elle sortait son Krùstall, cherchant à nouveau une source à celle-ci.
Une ombre passa brièvement sur son visage, rapidement balayée par sa fougue.

"Et si on cherchait de quoi s'occuper en attendant de trouver la source? Tu connaît des coins sympas? Ooooh, mais j’espère qu'elle ne va pas trop tarder à nous apporter nos plats, je meurs de faim!"

5
Thaïs éprouvait en elle une incontrôlable excitation qu'elle n'avait que rarement vécu. Elle n'avait pas conscience qu'elle subissait et partageait à son tour les émotions de son alter-ego pérégrin et sa réponse fut donc à double sens lorsqu'il lui demanda ce qu'elle aimait.
"Oui, j'aime un peu tout, surtout quand..."
Elle s'arrêta comprenant subitement qu'elle n'abordait pas le bon sujet.
"Oui. De tout. J'ai un petit faible pour le poisson pané à la crème anglaise, mais en général je m'adapte."

Grayle la tirait par la main, impatient comme un enfant qui attend l'ouverture des cadeaux un matin de Noël, et Thaïs courait derrière lui, riant gaiement à ce comportement nouveau qui ne lui était pas étranger.
Grayle du la retenir d'aller goûter aux plats dans les assiettes des clients en terrasse, la poussant presque vers l'intérieur. Elle ne put s'empêcher de détailler la serveuse des pieds à la tête et lui fit un grand sourire enjôleur en répondant "Bonjour madame!" aussi gaiement que possible. Elle aurait bien aimé jeter un coup d'oeil sous sa jupe, mais elle connaissait la susceptibilité des habitants d'Ereshkigar quant au sexe. Elle se contenta donc d'un long regard sans équivoque tout en suivant Grayle dans l'arrière salle, portant alors son regard sur ses fesses à lui. Elles avaient l'air fermes et musclées, ce qui n'était pas non plus pour lui déplaire.

L'ambiance tamisée plut tout de suite à Thaïs qui se mit rapidement à son aise, suspendant sa veste au dossier de sa chaise. Une fois assise, elle se défit de ses bottes sans se soucier de la bienséance; elle était plus à l'aise comme ça, et ses petits pieds étaient très sensibles.
Elle fit vaguement mine de jeter un oeil au menu, mais elle n'avait de regards que pour Grayle.
Tout en l'écoutant parler et lui poser ses questions, elle alla poser ses pieds sur les genoux de celui-ci avant de répondre:
"Ereshkigal était un monde follement amusant. Leur technologie était rudimentaire mais efficace, machines à vapeur, débuts de l'électricité, tout ça.. Les mœurs étaient assez lâches et c'était facile de passer une bonne soirée au cabaret avant de finir la nuit à danser le charleston, ou mieux.."

Tout en parlant, elle posa ses pieds su les solides cuisses de Grayle, consciente de l'effet qu'elle avait sur lui; elle venait de comprendre leur lien émotionnel et elle comptait bien en jouer un peu; en toute innocence bien sûr. Elle comptait bien tirer profit de cette nape trop longue pour éviter de passer la nuit au poste de police.
"La mafia contrôlait la vente d'armes et la prostitution, et il y avait une sorte de stabilité politique entre les états. Malheureusement, ils ne faisaient pas assez de profits avec leur trafic, il n'y avait pas vraiment besoin de prostituées pour passer une nuit agréable, si tu vois ce que je veux dire..."

Elle se mit à caresser son entrejambe d'un peu plus prêt, sentant sa propre excitation monter sans trop savoir si cela venait d'elle ou de lui. Elle essaya même de jauger la virilité de Grayle du bout des pieds, comme pour confirmer qu'il était aussi excité qu'elle.
"Et puis la mafia a décidé de faire une opération d'éclat, ils ont manigancé pour restreindre les libertés, faisant passer des lois moralisatrices dans plusieurs pays. C'est grâce à l'argent de la prostitution remise au goût du jour qu'ils ont pu développer leur industrie d'armes lourdes. La guerre qui éclata ensuite n'était qu'une autre de leurs manœuvres pour mettre à profit leur production guerrière."

Elle fit à Grayle un sourire qui aurait pu passer pour innocent dans d'autres circonstances et referma son menu, décidée.
"Je vais prendre comme toi!"
Les yeux toujours rivés dans ceux de Grayle, elle se glissa sous la nappe un instant à peine avant que la serveuse ne vienne prendre les commandes. A genoux sous la table, elle entreprit de défaire les boutons du pantalon de Grayle, observant avec attention la réaction de son membre viril.
"Est-ce que vous avez fait votre choix ou voulez-vous que je repasse quand mademoiselle sera revenue?"
Thaïs s'était mise à caresser doucement la verge de Grayle de ses petites mains. Son excitation était montée à un point si haut que sa faim de nourriture avait complètement disparu, laissant place à un appétit tout autre.

6
"Je n'entend pas le Nomos des gens."
"Oh, mais les gens n'ont pas de Nomos. C'est la première fois aujourd'hui que j'entends une autre musique que la mienne. J'appelle mon don le Nomos, c'est la petite mélodie qui me pousse à toujours voyager, sans fin, c'est ce qui me fait voir les failles, sentir et comprendre les frémissements de la magie. "

Thaïs ne vit aucun inconvénient à ce que Grayle la prenne par la main, elle sentait bien à présent qu'il ne pouvait pas être la source de la sombre incantation, elle le ressentait au fond de son être, et le contact de ses mains à la fois douces et fortes lui permirent de se calmer un peu.
Thaïs gambadait aux côtés du gaillard, insouciante, tirant parfois sur sa main pour s'approcher de telle ou telle plante, ou juste humer les senteurs de la nature urbaine.
" On est mieux ici, hein ? "
"Je suis déjà venue ici. Mais ils n'aiment pas trop la copulation dans les lieux publics à Ereshkigal. J'ai passé la nuit en cellule pour attentat à la pudeur."
Thaïs partit d'un rire franc, cristallin et ravissant:
"Si tu veux mon avis, ils ne savent plus vraiment s’amuser ces gens là."
Thaïs écouta avec attention l'histoire de Grayle. Elle avait réussi l'exploit de rester assise pendant plusieurs minutes, ce qui était rare chez elle, et elle s'amusait à observer les expressions de son visage alors qu'il lui contait son attachement pour ce monde si particulier. Mais elle prit un air plus sérieux, presque adulte, quand elle l'entendit évoquer sa préférence pour laisser les événements suivre leur cour:
"J'étais ici pendant la grande guerre. Si je n'avait rien fait, il n'y aurai même plus les villes flottantes. Crois moi, des fois il faut agir!"
Thaïs était pourtant émue par l'émotion du jeune homme, car c'est ce qu'il était finalement pour elle: il n'avait pas même le dixième de son âge. Elle ressentait aussi la même solitude que lui, et le même bonheur à rencontrer enfin quelqu'un qui ne dépérirait pas au cours des décennies suivantes, quelqu'un qui lui ressemblait et qui ressentait les mêmes choses.
Elle fut surprise lorsqu'il prit sa main pour la mettre sur sa trachée. Leurs battements étaient coordonnés et Thaïs fut très étonnée de sentir son coeur s'emballer en même temps que celui de Grayle. Elle rougit légèrement alors qu'elle sentit l'envie de lui sauter au cou, de lui retirer ses vêtements et de coller sa peau contre la sienne. Elle se retint pourtant, non par peur d'une quelconque arrestation, ni par pudeur, elle ne se piquait guerre de ce genre de considérations, mais parce-que son Nomos lui imposait une forme de sérénité nouvelle.

" Mes battements de cœur suivent les tiens. "
"Oui."
Thaïs regardait l'homme droit dans les yeux alors qu'il l'interrogeait sur son don. Elle n'osa pas lui avouer qu'elle n'avait pas de réponse à cette question mais fut piquée d’intérêt par l'évocation de sa déesse.
"Enfin... je ne pense pas que ce soit le plus important. Viens. "
Elle hésita à poser sa tête contre son torse, elle n'était pas spécialement familière d'épanchements excessifs de tendresse, mais cela semblait faire tellement plaisir à son nouvel ami. Elle l'écouta raconter son rêve, mais lorsque son récit prit fin, elle se releva brusquement.
" Qu'est ce qui a pu te rendre triste à ce point, Thaïs ? "
"Anthéa!"
Elle recommençait à faire les cents pas dans l'herbe verte, mélangeant ses pensées et ses paroles à vive allure:
"Nous ne sommes pas les seuls Grayle. Il y a un autre Nomos! Quand je suis arrivée sur Ereshkigal, j'étais à sa poursuite."
Elle se mit à se parler à elle même:
"Pourquoi ce monde? Y est-il déjà venu lui aussi? Pourquoi je ne l'entends plus?"
"Il fait exploser le coeur des êtres vivants! Il a anéanti toute forme de vie sur Anhéa!"
Les larmes lui montèrent au visage:
"Ces gens vivaient en harmonie Grayle, c'était une des plus belles civilisation que j'aie pu rencontrer! J'y avait des amants! Ils sont morts... Ils sont tous morts!"
Thaïs serra ses petits poings, sa mâchoire se crispa, son regard s'était fait intense, furieux, elle n'avait à cet instant plus rien d'une jeune fille.
"Il doit encore être là, j'aurai senti son passage par une faille. Il doit se terrer quelque-part. Exterminer une planète à du l'affaiblir. A moins qu'il ne digère. Je dois le retrouver!
Je vais le retrouver! Et il paiera pour son crime!"
Dans un geste théâtral, Thaïs sorti son grimoire de sa besace, comme si elle allait régler tous ses problèmes d'un coup mais un large sourire avait remplacé subitement la colère:
"J'ai faim! Y'a pas un endroit sympa dans le coin?"
Puis, comme à son habitude et sans attendre de réponse, elle consulta les pages antiques, usées par le temps à la recherche d'horaires et de commentaires élogieux sur les restaurants du quartier.

7
Suivant son inspiration, Thaïs avait porté ses pas vers la source probable de cette nouvelle musique, dansant sans se soucier du regard étonné des autochtones. La musique d'abord ténue s'était faite plus forte à mesure qu'elle s'approchait du centre ville et lorsqu'enfin l'air se fit plus net, Thaïs s’arrêta brusquement. Quelqu'un l'observait. Pas les badauds, elle avait pris l'habitude d'ignorer les regards appuyés et surpris sur sa personne, non, quelqu'un l'observait attentivement cherchant son regard.

Il est là. Ici. Dans cette foule. Il me regarde. Il est là. Où ça? Où es-tu? Qui es-tu?

Thaïs stoppa net sa danse. Un bel homme se dirigeai vers elle, le sourire aux levres:
"Tu... es Thaïs, non ?" dit-il d'une voix rauque. "Je te cherchait. Je m'appelle Grayle..."

"Grayle dis-tu?" Thaïs jeta un rapide coup d’œil dans son grimoire: "Non, personne avec ta description. C'est ton vrai visage?" Dit-elle en claquant son livre avant de le remettre dans sa besace.

"J'aime beaucoup ton Nomós, il sonne bien, c'est toujours le même?"
.
Bien entendu, la question n'était pas tout à fait innocente, Thaïs craignait que la musique de Grayle puisse être à l'origine du massacre d'Anthea.
Pourtant, la mélodie de Thaïs s'était mise à partir dans des envolées chromatiques exaltées complétant les silences ou appuyant les phases les plus portées d'émotion de celle de Grayle, appuyant sur les notes les plus ténues pour former de nouvelles gammes annexes, déformant les deux mélodies pour former une envolée de plus en plus complexe. Le rythme s'était accéléré lui aussi en se synchronisant aux battements cardiaques exaltés de la jeune femme.  
Thaïs ressentait une excitation inhabituelle, même pour elle, certainement due à la proximité avec cet être si semblable à elle et pourtant très différent. Dans ce genre de situation, c'est à dire quand les événements la dépassaient, il était dans sa nature de penser à voix haute et d'assourdir ses interlocuteurs d'un flux de paroles plus ou moins cohérent.
Son verbiage se fit presque fébrile et elle enchaîna ses phrases sans trop laisser l'occasion à Grayle de répondre et lui coupant la parole à de multiples reprises. Tout en parlant, elle faisait le tour du pérégrin et l’examinai sous toutes les coutures.

"C'est marrant de te rencontrer ici, j'ai entendu une autre mélodie récemment; pas la même, un air beaucoup plus triste. Je n'avais jamais entendu ça en..."
Elle s'arrêta brièvement et sembla compter sur ses doigts.
"Rooh, ça fait trop là, je dirai quelques millénaires."

Elle se remit à danser, pirouettant gaiement et faisant voler les pans de son manteau laissant apparaître sa très courte culotte et la naissance de ses fines jambes de gazelle.
"C'est long l'éternité toute seule! Je me suis beaucoup ennuyée. Tu en connaît d'autres des comme nous? J'aime bien ton sourire, il me rappelle celui de quelqu'un que j'ai connu. J'en ai connu beaucoup des hommes à sourire, mais pas des comme toi. Et des comme moi? Tu en as connu? Tu as beaucoup voyagé non, je me trompe?"
.

Thaïs fit une nouvelle pause, prit une profonde inspiration afin de sentir Grayle et son regard se porta sur l'attirail de celui-ci:

"Oh, c'est un sac magique! J'en ai rarement vu des comme ça, il doit être pratique. Il peut servir de bibliothèque? Il te suit partout non? Il parle? Bonjour le sac! Moi c'est Thaïs, comment tu t'appelle?"
.

Voletant tel un oiseau, Thaïs laissa le sac sans attendre une réponse qui ne risquait pas de venir et s'accroupit face à Grayle, la tête au niveau de son entre-cuisses pour observer les jambes de Grayle:
"Mmm. Solides. T'as du en faire du chemin sur ces engins là. C'est aussi viril partout sous la ceinture? Tu peux courir vite comme ça?"

Elle se releva brusquement et fit plusieurs fois le tour de l'homme abasourdi en courant, faisant une démonstration de sa vivacité excessive. Tout en courant, elle continuait de parler sans paraître un seul instant essoufflée par l'effort.
"Musclé mais pas trop, tu n'aurais aucun mal à me soulever et me porter dans tes bras. Ou à me serrer un peu fort sans me faire mal. Oui, c'est bien ça un homme costaud. J'aime bien quand on me serre, ça m'aide à me poser."

Thaïs fit une brève pose en face du pérégrin et se mit sur la pointe des pieds, son visage presque à toucher celui du voyageur:
"C'est joli les yeux bleus. J'aime bien ça aussi les yeux bleus. Ton regard est calme et doux. Tu dois plaire aux filles, ça c'est sûr."
Elle reprit sa danse et se mit à rire. "Tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir de te rencontrer. Ça ne se voit peut-être pas mais je suis heureuse et enthousiaste. Je peux te mordre? Non, c'est un peu bizarre ça. Excuse moi, des fois je suis bizarre pour les autres, j'y peux rien, c'est mon Nomós qui fait ça."

Ce n'est définitivement pas la même mélodie que tout-à-l'heure. Impossible. Un gaillard comme lui ne me semble pas capable de commettre de telles horreurs. Mais rien ne me dit qu'il n'est pas de mèche avec l'autre Nomós sordide. Il aurait même pu commanditer le massacre sans se salir les mains... Restons sur nos gardes.

Sa mélodie s'était tue petit à petit et un regard inquiet apparut subrepticement sur le doux visage de Thaïs.

"Qui es-tu réellement Grayle?"
La question se voulait sans appel et ne fut pas suivit d'autre intervention, comme si la petite pérégrine venait soudain d'être prise d'une crise de lucidité. Cette fois, elle attendait réellement une réponse et elle était aussi sérieuse que sa nature le lui permettait...

8
La Promenade Paisible est une coulée verte qui relie la Place du Soleil au monument en souvenir des victimes de la Grande Guerre. Longue de plusieurs kilomètres, elle forme un large sentier de terre battue serpentant au milieu des arbres au-dessus desquels on peut apercevoir la cime des buildings et on y trouve autant de joggers et de cyclistes que de badauds circulant d'un quartier à un autre les bras chargés de sacs de shopping. Tout du long, on y trouve les meilleurs bars, restaurants et boutiques diverses ainsi que de nombreuses stations de transports en commun pour rejoindre tout le reste de la ville. La Promenade Paisible est donc une très agréable alternative aux rues piétonnes et son ambiance sylvestre en fait l'une des artères les plus fréquentées de la ville.
C'est derrière un taillis de bouleaux que la faille précédemment empruntée par Thaïs aboutissait et celle-ci  consulte immédiatement son Krùstall.

Aaaah! Je me disais bien que je reconnaissait l'endroit, c'est toujours un plaisir de faire étape à Ereshkigal.

Thaïs prit une grande bolée d'air pur.

Si je n'avais pas plus important à régler, j'aurai pu passer un moment ici.

L'hécatombe vécue un peu plus tôt fit revenir à Thaïs un frisson d'effroi. Elle sera les poings, bien décidée à trouver le fin mot de l'histoire. La mélodie s'était tue cependant et il fallait bien se rendre à l'évidence: la piste était froide et l'être qui avait commis ce méfait se tenait coi. Ou alors il était déjà loin ce qui, si c'était le cas, demanderai à Thaïs un enquête approfondie qu'elle n'était pas sûre d'avoir le temps d'effectuer avant le prochain massacre, car elle n'en doutai pas, ce n'était pas un incident isolé. Il fallait qu'elle trouve la source de cette musique au plus vite.
Elle s'engagea dans l'allée de terre, faisant de grands sourires aux passants et se mit à l'écoute.
Rien.
La ville était calme, mais c'était un calme dû à l'absence de véhicules personnels, pas le silence de la mort d'Anthea. Elle chercha un banc ou s'asseoir et ouvrit son grimoire au hasard. Fait suffisamment rare pour être reporté, il n'y avait aucune mention d'une mélodie ayant de telles facultés dans le multivers. C'était important pour Thaïs puisqu'il ne pouvait signifier qu'une chose qu'elle redoutait déjà inconsciement: il y avait un lien entre son Nòmos et l'horreur qui avait eu lieu.
Elle se releva aussi sec et rangea son grimoire dans sa besace avant de se diriger vers un couple d'amoureux en train de se bécoter un peu plus loin sans imaginer un seul instant qu'elle puisse les déranger.
"Bonjour! Vous ne sauriez pas ou je peux trouver une borne InfoNewsNet par hasard?"
"Hein? Heu, oui. Vous prenez ce sentier jusqu'à la station des Chênes Bleus. La borne est juste en face de la sandwicherie."
"Merci!"
Le couple s’apprêtait à reprendre son activité quand Thaïs les interrompit à nouveau:
"Dites, il va faire beau ces jours prochains?"
Elle n'obtint pour toute réponse que la fuite des tourtereaux.

Les informations officielles d'Ereshkigal n'offrirent pas plus à Thaïs d'information que son grimoire et, prise de colère, elle flanqua un magistral coup de pied à la borne, sourde à la douleur.
C'est à ce moment qu'elle ressenti un nouvel écho. Plus fluide que le précédent, celui ci était emprunt de légèreté et de solitude et offrait à Thaïs un accompagnement charmant qu'elle se plût à écouter. La mélodie était étouffée mais néanmoins parfaitement perceptible à Thaïs: Ce n'était pas une sensation qu'elle éprouvait tous les jours.Elle arrêta brusquement un piéton qui, surpris, manqua de tomber:
"Chut! Vous entendez cette mélodie?"
L'homme la regarda comme une folle, ce qui n'était pas loin d'être le cas, et s'éloigna en secouant la tête.
"C'est dans ta tête ma pauvre, va te faire soigner!"

Thaïs continua d'écouter la petite musique plusieurs minutes, ignorant le brouhaha ambiant et finit par en définir une direction probable.
"Bon! Allons-y!"

9
Le métro et la gare / Quand on arrive en ville, on arrive de nulle part [Libre]
« le: vendredi 29 septembre 2017, 18:56:23 »
On pourrait considérer l'ennui comme une fonction naturelle de notre cerveau, une émotion que la société moderne tend à étouffer coûte que coûte mais que les psychologues encensent comme générateur de créativité chez l'être humain.
Pour Thaïs cependant, l'ennui est un ennemi redoutable qui peut parfois la ronger de l'intérieur et la confronter à  son incapacité de faire face à elle même. Lorsqu'on est immortel, et ce depuis plus d'un millénaire, l'ennui et un compagnon de tout les jours qu'il faut sans cesse bâillonner et détourner par une activité incessante. Peut-être est-ce la raison même de la volubilité de Thaïs et de son indécrottable besoin de se fourrer toujours dans les pires embrouilles avec pour excuse de se faire défenseure de la veuve et de l'orphelin quand elle ne cherche pas simplement un moyen de se divertir par quelque rocambolesque aventure.
Et c'est bien dans cette optique là que Thaïs avait traversé cette nouvelle faille d'un pas décidé quittant la fraîcheur vivifiante d'Erskändell, ses fjords et ses bordels délicieusement libertains pour un nouvel univers plein de promesses.

Consulter son Krùstall aurait informé Thaïs qu'elle venait de mettre les pieds à Seikusu, sur la Terre. En ouvrant son grimoire sur une page au hasard elle aurait alors pu y lire toutes les informations disponibles sur le sujet, et ce de manière exhaustive aussi bien qu'elle aurait pu passer une demi-éternité à compulser l'histoire, la géographie, les mœurs et les arts de ce monde étrangement similaire à son monde d'origine.
Elle n'en fit rien cependant et préféra aborder ce nouvel univers avec l'objectivité du touriste ravi par la nouveauté.
Thaïs toussa.
Le centre ville de Seikusu aux heures de pointe à la fin du mois d’Août a ceci de particulier que l'action combinée d'une circulation dense et d'un soleil encore trop fort pour évoquer l'automne naissant peut former des véritables nappes de pollution. Rien de bien méchant pour l'organisme endurant de Thaïs, mais le contraste soudain avec l'air pur d'Erskändell et le calme de la nature a quelque-chose de déplaisant.
Thaïs fronce les sourcils, déçue de pas être tombée sur un monde plus exotique. Elle observe quelques instants le curieux ballet des voitures accompagnées de leur triste symphonie de klaxons et de moteurs qui ronronnent avant de décider qu'elle ne trouvera pas là un remède à son ennui.
La foule se presse sur les trottoirs et Thaïs arrête une femme en tailleur dont le pas hésite entre la marche et la course:
"Excusez-moi madame, auriez-vous l'aimable gentillesse de... Oh, vos chaussures sont splendides, où les avez-vous trouvées?"
La femme s'arrête un bref instant mais reprend son chemin et sa conversation téléphonique.
"Non, rien, juste une folle, donc pour le meeting de mardi..."
Décidée de ne pas s'avouer vaincue, Thaïs arrête alors un duo de jeunes adultes en trotinette:
"Bonjour! Pourriez-vous me dire ou je me trouve?"
Le plus jeune des deux éclate de rire:
"Tu es en 2017 à Seikusu, Marty, va donc faire réviser ta Delorean!"
"Heu, je... Oui, je n'y manquerai pas quoique j'aie bien du mal à saisir la référence à laquelle tu fais allusion, vois-tu, je n'ai pas encore consulté les archives de votre monde. Seikusu dis-tu?"
"Laisse tomber Heiichirō, elle est complètement cinglée!"
Pas le temps de répondre, les deux s'étaient déjà éloigné.
Décidée à trouver malgré tout un côté agréable à cette mégapole, Thaïs s'aventure un peu plus dans ses rues, observant les autochtones et sondant son entourage, à l'écoute de résonances à son Nòmos, l'âme essentiel de son don. Seikusu s'avère ainsi être une petite merveille, une rareté même au sein du multivers: jamais Thaïs n'a foulé de monde avec un si grand nombre de failles et cette ville en concentre un nombre tout simplement improbable. La magie aussi y est fortement présente, et ce malgré les apparences d'un monde profondément ennuyeux.
Guillerette, Thaïs presse le pas, ravie d'avoir enfin trouvé de quoi tromper son ennui; d'ailleurs une faille est à deux pas d'elle et elle s'engouffre bientôt dans une station de métro bondée.

Voilà qui déplaît encore plus à Thaïs, ce métro et une station d'accès au pire moyen de transport technologique qu'elle ai eu l'occasion d'observer: l'incivilité masquée sous une fausse politesse rend l'ambiance encore plus irrespirable qu'à la surface. Heureusement pour elle, Thaïs est plutôt menue et elle n'a guerre de peine à se faufiler parmi la foule fatiguée en suivant le flot sans savoir vraiment ou elle se dirige. Arrivée sur le quai, elle attends comme le reste de la foule.
A ses côtés, un homme est obligé de serrer les coudes pour lire un livre, debout, en attendant la rame.
"Oh! Un livre! C'est très bien ça! Ça parle de quoi?"
L'homme ne daigne même pas lui jeter un regard, ignorant sa question.
"Mais enfin, c'est quoi votre problème? C'est quoi ce monde absurde?!"
Un autre homme à côté d'elle semble enfin lui porter attention. Son costume bleu est tout à fait ridicule, mais Thaïs évite d'aborder la conversation sur ce sujet, préférant une approche plus directe:
"Vous, vous allez répondre à mes questions, ça commence à bien faire! J'en ai plus qu'assez d'être traitée de folle dés que j'adresse la parole à quelqu'un alors vous allez me faire plaisir d'écouter jusqu'au bout et de me répondre sans moquerie!"
Sans s'en rendre compte, Thaïs a agrippé le col de l'agent de police, emportée dans son élan, et elle lui hurlerai presque au nez.
"On est où là, et c'est quoi Seikusu? Pourquoi je sens la magie partout sans la voir et pourquoi il y a des failles un peu partout?"
Le cliquetis des menottes fut rapidement recouvert par le bruit de la rame...
 

10
Ville-Etat de Nexus / Le Chant de Kardiù (Grayle et Thaïs les pérégrins)
« le: samedi 23 septembre 2017, 08:53:32 »
Eklektikos est un univers précieux aux yeux de Thaïs.
De même que nous n'avons pas de nom pour notre univers, les peuples d'Eklektikos n'en ont pas pour le leur et seule la pérégrine l'utilise pour le désigner.
Le monde d'origine de Thaïs observait une philosophie éclectique qui consistait à ne pas adopter une doctrine définie mais plutôt à s'adapter en fonction d'opinions nouvelles pour toujours s'approcher d'une justesse morale exemplaire. Eklektikos est plus ou moins une version exotique de ce qu'avait dû devenir son monde depuis qu'elle l'avait quitté: c'était un empire galactique hétéroclite composé de plusieurs milliers d'espèces différentes vivant toutes en harmonie sous l'égide d'une fédération des planètes bienveillante, et ce malgré leurs cultures, modes de vie et religions parfois radicalement différents.
Dans ce vaste univers futuriste, Thaïs avait jeté son dévolu sur Anthéa, une planète au carrefour de plusieurs voies commerciales importantes, berceau d'un métissage encore plus prégnant que dans le reste de la galaxie. La variété de l'architecture offrait un décor idéal aux sonorités des innombrables langues utilisées et Thaïs aimait plus que tout se perdre dans les dédales du quartier Ekrhit dont l'enchevêtrement de marchés et de boutiques toutes plus improbables les unes que les autres fournissait un régal d'enivrement sensuel pour l'âme d'artiste de la jeune femme.

C'est dans ces ruelles que Thaïs perçoit pour la première fois une résonante à son don, son nòmos comme elle l'appelle. Comme une petite pulsation musicale qui ferait écho au rythme du sien, une gamme complémentaire aux consonances étranges et irrégulières.
Thaïs suit la musique dans la foule bigarrée, à la recherche de son origine pendant plusieurs heures, curieuse d'en trouver la source et heureuse d'enfin rencontrer quelqu'un ou quelque-chose qui puisse lui fournir des informations sur son nòmos. Étrangement, elle n'a jamais rien pu trouver à ce sujet dans son grimoire et la perspective d'enfin ajouter elle même une page à son manuel la met dans une euphorie inhabituelle.
Autour d'elle, les transactions vont bon train dans une bonne humeur typique d'Eklektikos et Thaïs se met à danser en marchant, accordant alternativement son rythme à celui de la foule et à celui de la mélodie singulière.
Et puis la musique évolue progressivement, d'une ritournelle assez simple vers un hymne aux accords mineurs inquiétants mais envoutants qui évoque à Thaïs une complainte chargée de mélancolie. Elle ne remarque pas tout de suite l'extra-terrestre insectoïde qui s'écroule au sol laissant tomber son cabas chargé de légumes, le coeur explosé dans son thorax chitineux. La mélopée s'intensifie peu à peu, tirant une larme à Thaïs et un couple de vargiens poisseux s'effondre derrière elle, leurs coeurs en bouillie. Ce n'est qu'au moment ou Thaïs atteint l'épicentre du cantique qu'elle remarque enfin l'épidémie en œuvre autour d'elle. Les corps de nombreuses espèces différentes tombent comme des mouches dans une sinistre hécatombe et avant la fin du sombre chant, il ne reste plus âme qui vive dans les ruelles du quartier Ekrhit.
Un silence terrifiant s'est abattu sur la cité. Paniquée, Thaïs sort son Krùstall de sa besace afin de consulter l’alignement des petites lumières.
Son coeur bat sourdement dans sa poitrine et un mélange désagréable de colère intense et de tristesse incontrôlable envahit la petite pérégrine. Il n'y a plus âme qui vive sur la surface d'Anthéa, tous les êtres vivants, sentients comme animaux ont péri.
Thaïs, incapable de trouver un moyen de sauver la situation se met à pleurer. Elle pleure comme jamais il ne lui était arrivé de pleurer, sauf peut-être à l'enterrement de ses parents. Elle ressent la même impuissance qu'à l'époque mais il y a aujourd'hui une différence. La mort n'est pas naturelle, et elle peut empêcher que cela se reproduise.
Puisant dans sa colère la force nécessaire pour effacer sa douleur, Thaïs essuie ses larmes et ajuste son caban décidée à mettre tous les moyens à sa portée pour venger les habitants d'Anthéa.
D'un pas décidé, elle ouvre la porte de la maison d'où provenait la sombre musique pour découvrir une faille qu'elle n'avait jamais répertoriée.
Sans un regard en arrière, Thaïs s'engouffre vers l'inconnu et vers son destin.

11
Prélude / A la découverte du Multivers! [valimenstruée !]
« le: vendredi 22 septembre 2017, 13:50:37 »
Nom:  Thaïs
(Kitsikis est son nom de famille, mais elle l'a abandonné depuis longtemps, il lui rappelle trop sa famille éteinte)
Race: Humaine

Histoire:
Thaïs est vieille, très vieille. Elle aborde rarement le sujet de ses origines mais compte tenu du nombre incalculable d'anecdotes qu'elle se plait à raconter à la moindre occasion, il est raisonnable de penser qu'elle atteint le millénaire aisément. En effet, Thaïs ne peut pas mourir. Son immortalité lui confère une faculté de régénération telle qu'une simple cellule suffit à reconstituer son corps en moins d'une semaine.
Thaïs est originaire de la Grèce. Pas celle de notre Terre cependant, mais une version alternative ou la civilisation héllene s'était répandue sur le globe par le biais d'Alexandre le Grand et de ses héritiers. C'était un monde de paix, de culture et de fraternité; un monde parfait ou l'homme avait réussi à vaincre toutes les difficultés de l'histoire avec un rare succès. La science et les arts étaient les deux fers de lance de cette humanité qui avait réussi de passer de l'age de bronze à l'ère de la conquête galactique en moins d'un millier d'années.
Fille d'un père funambule et d'une mère adjointe au maire de la mégapole d'Athènes Thaïs aurait vécu une vie tout à fait heureuse et normale si elle n'avait découvert son don à l'age de 19 ans. Elle se mit à voir ce que nul dans son monde n'avait conscience: les failles lui permirent de voyager plus loin encore que ne l'avait rêvé son peuple. Ses premières années de pérégrine consistèrent essentiellement à faire de petits voyages et revenir sur son monde, mais avec le temps, ses absences se firent de plus en plus longues; jusqu'au jour où, inévitablement, ses parents décédèrent. Il n'en fallut pas plus à la petite Thaïs pour se lancer enfin dans l'exploration du multivers.
Elle s'est rapidement trouvé ce qu'elle appelait des univers de poches, de petites bulles-univers miniatures inhabités dans lesquels elle se fit un refuge. Malheureusement, c'est là qu'elle découvrit une autre des particularités de son don: si elle restait trop longtemps au même endroit, elle dépérissait, perdant sa joie de vivre et son énergie vivace. Elle n'y met plus les pieds qu'onccasionellement, pour se ressourcer et trouver un peu de quiétude.
Au cours des siècles, Thaïs a sauvé plus d'univers de la destruction qu'elle ne pourrait en compter, dont notre Terre. Bizarrement elle n'a jamais mis les pieds sur Terra.
Bien qu'elle ne connaisse pas le terme de Pérégrine, Thaïs en est une, tout comme son homologue Grayle le Pérégrin.

Personnalité:
Thaïs est une jeune femme excentrique et curieuse qui voit son don de pérégrine comme une bénédiction. Parcourir le multivers l'enchante et elle s'émerveille toujours autant de découvrir de nouveaux mondes, de nouvelles cultures. Malgré les siècles, elle ne s'est jamais départie de son optimisme à toute épreuve et ne s'est jamais laissée aller à l'aigreur. Pourtant, des horreurs elle en a vues de par le multivers, mais il semblerait qu'elle réussisse toujours à voir le bon côté des évènements ou des individus qu'elle croise. Thaïs a très bon fond et a horreur de l'injustice qu'elle combattra toujours avec la même ferveur. Volatile et imprévisible, elle peut cependant passer d'une humeur guillerette à une froide colère quand elle se trouve face à des individus qui piétinent ses convictions morales. Elle a tendance à beaucoup discourir, à partir dans tous les sens, dans le but de faire baisser la garde à son adversaire. Pacifiste, elle considère que la violence ne doit être utilisée qu'en dernier recours.
Volubile à l’extrême, Thaïs est plutôt extravertie et ses inhibitions sociales sont assez faibles ce qui met souvent les gens mal à l'aise et peut parfois mener à des situations inconvenantes ou gênantes pour son interlocuteur. Elle peut être assez rude et malpolie, n’ayant pas conscience que ses paroles peuvent blesser autrui et elle utilise fréquemment sa bonne humeur pour masquer ses émotions.

Apparence:
Après tous ces millénaires, Thaïs n'a pas pris une ride. Elle est toujours cette jeune fille de 19 ans qu'elle était quand elle a reçu son don. Son visage doux et aimable ne se départit jamais d'un petit sourire taquin et narquois et ses yeux sont comme deux perles violettes qui pétillent de vivacité. Fine et élancée (certains diraient maigrichonne) elle mesure 1m50 mais malgré sa frêle apparence, elle est capable de résultats athlétiques plus qu'honnorables pour quelqu'un de sa constitution. Ses cheveux sont blancs et ses yeux sont violets ce qui n'a rien d'inhabituel sur son monde d'origine.
Elle affectionne tout particulièrement le port d'une vareuse ample pour son confort et son côté pratique (en outre du fait qu'elle la considère tout indiquée pour son style de voyageuse), mais les vêtements qu'elle porte en dessous sont toujours du stict minimum.. Ses jambes élancées sont vétues de mis bas rayés noir et blanc et elle porte de logues boottes en cuir jusqu'aux genoux.

Particularités:
Outre sa régénération exceptionnelle, Thaïs dispose d'une très grande sensibilité aux failles et semble en savoir plus sur leur fonctionnement que quiconque. Capable de les détecter dans un rayon d'une centaine de kilomètres, elle peut aussi prévoir leur apparition ou disparition.
Enfin, et bien qu'elle soit parfaitement incapable de maîtriser le moindre rudiment de magie et soit très peu résistante à celle-ci, elle est dotée d'une forte perception en la matière, lui offrant les moyens d'analyser très précisément le type de magie à laquelle elle est confrontée.

Elle ne se sépare jamais de son livre, un vieux volume relié en cuir qui fonctionne un peu comme une sorte d'encyclopédie universelle. Le nombre d'informations disponibles à l'intérieur dépasse très largement la capacité d'un livre de cette taille et il ne fait nul doute que celui-ci soit magique. On pourrait le comparer à une sorte de Wikipedia du multivers aux articles contextuels toujours adaptés à la situation
Dans sa besace, on peut y trouver un cristal mauve de la taille d'un citron aux multiples fonctions. Quand on le regarde de plus près, on peut y voir une multitude de petits points lumineux faisant penser à un ciel étoilé changeant rapidement. Non seulement il lui sert de brouilleur magique aléatoire (il ne fonctionne que dans des conditions particulières et complexes pour un néophyte) mais il est capable de déverrouiller la plupart des serrures technologiques ou magiques, d'émettre ou de recevoir des signaux sur de nombreuses fréquences, de servir de lampe de poche et de produire une musique relaxante. Il existe d'autres fonctions plus ou moins cachées mais Thaïs ne les connaît pas toutes.

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