Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Tomoko Kuroki

Pages: [1] 2
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Pauvre Tomoko, elle venait d'entendre le « clic » de la mine sur laquelle elle venait de poser le pied, désormais, elle ne pouvait plus s'enfuir sans qu'on ne vienne la secourir. Et encore, elle n'était pas sûre de quitter cette pièce en un seul morceau, même avec de l'aide extérieur. Son imagination pouvait être très profonde, avoir des tas et des tas d'idée, mais elle n'était pas si créatif que ça. Elle n'avait pas de talent spécial en dessin, en musique, ou autres même, mais quand il s'agissait d'imaginer des choses en partant sur un simple signe de la main pour lui dire au revoir, elle était forte. Mélinda avait beau l'avoir invité en tout bien, tout honneur, elle avait déjà imaginé grignoter quelque chose avec sous un beau décor, toutes les deux en yukatas, à observer des feux d'artifice en se regardant amoureusement tout en se tenant la main. Oui, et ça pouvait aller encore plus loin !

Mais soyons franc, Tomoko refuserait d'habiter ici. Elle pouvait agiter autant d'appât qu'elle voulait, il n'y a que chez elle ou elle pouvait être elle-même sans avoir ce stress permanent, alors vivre ici... Elle ne vivra pas trois mois sans avoir un ulcère à l'estomac tant elle sera stresser ! Mais son piège, pour faire oublier sa réponse n'avait pas fonctionné, Mélinda revenait à la charge en lui tournant autour, comme un fauve ! Quelle chose elle a imaginé ? Oh que non, elle ne pouvait pas dire ça, elle passera pour une folle ! Puis dans le meilleur des cas, admettons que Mélinda soit vraiment amoureuse d'elle, elle ne voudrait pas causer du tort à ce couple, rendre Vanilla malheureuse par sa faute, briser un mariage, oh non, elle n'oserait plus se regarder dans un miroir ! Si encore, ce serait le genre de femme à humilier Mélinda, à la rendre malheureuse de bien des façons, okay, elle aurait moins de remords, mais sa femme ne semblait pas être comme ça !

C'est que Mélinda avait le chic pour accumuler les barrages pour obtenir une réponse. Proche, trop tactile à son goût, sympathique – quoi que même désagréable elle n'aurait pas plus de facilité à lui répondre – bref, c'est limite si tout n'était pas une excuse pour justifier ce silence ? Joueuse ou trop curieuse, Mélinda venait parler de ses yeux, qu'elle trouvait aussi joli que les siens. Mais elle est folle ? D'où elle avait de beaux yeux ? Grand, cernés de partout, ce n'est pas pour rien si ses cheveux cachait une partie de son visage, ce n'était pas vraiment de la feignantise, elle ne supportait pas son visage, elle se trouvait moche, disons le simplement. Le fait de faire trop d'effort, se maquiller, changer de coiffure et « se faire belle », elle s'en rendait malade. Ce soir, ça allait, elle n'en avait pas trop fait après tout donc, c'était supportable. Bien que la réponse ne sortait pas de sa bouche, elle parvenait tout de même à répondre avec la tête, la secouant doucement à la négative. Se prétendre aussi belle que Mélinda Warren, même si ce ne sont que les yeux, jamais elle n'oserait.

Baissant les yeux pour espérer pouvoir lui répondre, elle n'y arrivera pas en la regardant dans les yeux. Les siens étaient jolis, profond, même un poil inquiétant à vrai dire. Elle ne savait pas si tout le monde avait ce genre de regard, mais elle avait l'impression qu'en la regardant dans les yeux, elle savait tout ce que Tomoko pouvait cacher, de ses peurs, de ses fantasmes...

« N-non... Tu as d-des y-yeux p-pl-plus jolis que les m-miens... »

Elle ne disait pas cela pour être gentille, elle disait sa vérité. Elle n'est pas du genre à se mettre sur le devant de la scène et à montrer combien elle était belle. Au contraire, ça la terrifiait. Mais paradoxalement, elle rêvait d'être aussi belle et connue que Mélinda au lycée, mais voir tout ce monde baver sur elle, comme avec Mélinda, elle imaginait ça très bien... elle le vivrait nettement moins bien en vérité. Toujours, debout, face à elle, son regard faisait pencher doucement sa tête vers le bas, c'est ainsi, elle ne supportait pas tant que ça son propre reflet...

b]« Et... »[/b]

Ha, elle continuait donc ?

« Même... T-tout... tout le... le reste... »

C'est vrai qu'elles étaient assez opposées. Mélinda avait des tas d'amis, une beauté que peu de gens n'ose contredire, rieuse, souriante, alors qu'elle était seule, pas particulièrement jolie, effrayée. C'est pour dire, peu de gens la regardait, à croire qu'elle était invisible. Même ses camarades de classe, si on la cherche, eux-même doivent chercher dans leurs souvenirs si elle a été aperçu aujourd'hui, voir s'il y avait une Tomoko dans leur classe. Attention, elle n'était pas spécialement jalouse, juste... Elles vivaient dans deux mondes différents.

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: lundi 21 janvier 2019, 15:07:04 »
Bon bah Sept réponses pour Alice si son compteur n'a pas diminué X)

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Il ne fallait pas lui en vouloir, tout et n'importe quoi était sujet à rendre Tomoko nerveuse, du simple bonjour au fait de se retrouver au milieu de la foule. Alors quand elle a pensé passer la soirée seule avec Mélinda, elle s'imaginait déjà des scènes digne d'un drama où tout serait rose et romantique. Cela la stressait, mais elle se disait que si tout semblait se dérouler dans cette direction, ce serait moins stressant. Alors passé du duo seules ce soir à toute cette foule, bonjour l'angoisse ! Son verre entre les mains, elle le sirotait doucement en observant la foule, toujours apeurée de voir une nouvelle personne se rapprocher ou des regards lancé dans leur direction. Quand elle vint à lui demander si elle était vraiment marié, car elle semblait si jeune, elle ne répondait pas directement à sa question, préférant rebondir sur le fait d'êtres seules... et ne pas vomir ?! Haaaaaaaaaaaaaaaaaargh ! Elle le savait ?! Elle savait que lors de sa fuite la première fois, ce fut pour rendre son bento aux toilettes ? La hooooooonte !

Cela aurait pu suffire à la mettre mal à l'aise, mais elle avait tenue bon, Mélinda se redressa en lui tendant la main ? Elle accepta, ne sachant pas trop si c'était une bonne ou une mauvaise idée, mais bien vite, elle se justifia auprès de la serveuse pour dire qu'elles allaient faire un tour ? Mais où ça ?! Suivant Mélinda, sa main dans la sienne, elle était de nouveau épatée par tout ce qui se trouvait autour d'elle ! Une maison pareille, un manoir, ça devait coûter très cher ! Surtout si comme elle disait elle avait une piscine et jacuzzi dedans. Ils faisaient quoi ses parents, star d'Hollywood ? Fille de sénateur, diplomate ou autre truc prestigieux ? Mais face à la proposition de Mélinda, elle secoua doucement la tête. Non seulement, elle aurait honte de montrer son corps en public, mais en plus, elle ne savait pas nager... Elle n'était pas la seule ici sûrement, mais elle ne préférait pas.

Arrivant dans une salle bien grande, ce qui la choquait de suite, ce fut la taille de cet écran de télé ! Elle qui avait simplement une télé, dirons-nous normal, voir ça, ouah ! Rien que le prix de cette télé doit être indécent ! Mais même sa collection de jeux et de console, quand on connaissait un peu les prix du marché, revendre tout ça lui garantirait un beau paquet de pognon ! Non pas que Mélinda en a besoin vu où elle habitait, mais reste à savoir si une pareille collection lui venait de membre de sa famille ou si elle a péché ça dans les boutiques spécialisé. Si c'est le cas, ça fait très cher ! Pour sûr que ça lui était plus familier, elle était déjà moins nerveuse d'être seule avec Mélinda, mais attention, ça reviens très vite ce genre de chose. Sans la voir arrivée, elle se glissa dans son dos, massant les épaules de Tomoko qui étaient le genre dur comme du béton ! Quand on stress pour un rien, c'est normal après tout. Parler d'elle ? Mélinda avait un bon raisonnement, enfin, dans un sens. Si seules, elle fuyait, avec du monde, elle ne fuirait pas ? Oui. Sauf si comme elle, on était paniqué à la simple approche des gens.

Cela dit, pourquoi elle tenait à voir Mélinda seule ? Elle voulait vraiment savoir ? Mais c'était gênant comme réponse ça ! Elle pensait qu'elles seraient seule car elle le pensait simplement ! Elle n'a pas souvenir que Mélinda ai préciser une fête avec tout un tas de personnes, juste l'inviter, elle, pas tout ce monde. Silencieuse comme très souvent, elle détournait le regard, se sentant tout de même un peu moins intimidé que prévue. Le massage avait donc son petit effet. Est-ce qu'elle devait vraiment le dire ? Que son esprit tordu pensait que cette invitation était une façon détournée de l'invité spécialement elle, et se rapprocher et découvrir un amour mutuel ? Non, elle va la prendre pour une folle, surtout qu'elle est marier, donc raison de plus pour lui cacher cela... Toujours son verre à la main, elle allait dire la vérité, sans la dire, mot pour mot...

« Disons... que je m-m'étais... im... imaginer des choses... »

Comme une débile asociale qui tombait dans le panneau à la première perche tendue. Si elle devinait bien ce que Tomoko avait en tête, elle comprendrait que derrière cette peur des autres, elle cherchait juste l'amour, au sens propre du terme comme une simple amitié, mais qu'elle avait trop peur des gens, de leur réaction, de leurs regards et de leur jugement. Que son esprit tordu pensait que cette invitation était une façon détournée de l'invité spécialement elle, et se rapprocher et découvrir un amour mutuel ? Impossible de voir ce rêve fou prendre vie, d'autant plus qu'elle était marier. Mais pour éviter d'aborder le sujet de ce à quoi elle avait bien pu imaginer, elle tentait de rebondir sur autre chose de plus banale.

« Tu as v-v-vraiment une g... grande maison ! Tu dois av-avoir assez de-de place pour t-toutes... nous l-loger cette nuit, héhé... »

Héhé... Pourquoi elle a sorti ce rire glauque ! Comme si elle n'était pas assez bizarre comme ça ! Même en voulant faire des efforts, elle s'enterrait toute seule !

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Quelle galère, mais quelle galère ! Elle s'était emballé et d'un petit geste tendu vers elle, elle avait carrément imaginé un véritable scénario de vie de rêve ! Elle arrivait chez Mélinda, elles parleraient de tout et de rien pour doucement se rapprocher, se toucher la main et pourquoi pas, soyons fous, s'embrasser sous le ciel étoilé ? Eh non, la réalité aimait lui mettre de grandes claques au visage, oui elle était chez Mélinda, oui la jeune femme était là... mais avec tout un tas d'invitée ! Donc seules entre elles ? Non ! Et le comble – oui sinon ça ne serait pas drôle – elle était déjà marier !!! Comment elle avait pu être assez cruche pour imaginer ça ? Elle s'était cru dans un drama, un eroge, un manga ? Non, elle était dans la foutue réalité qu'elle détestait tant ! Même s'éloigner discrètement n'avait pas fonctionné ! D'ordinaire, c'est la seule chose qu'elle arrive à maîtrise parfaitement, se mettre dans un coin et faire partie du décor. Mais là, non ! Quand bien même la « femme » de Mélinda partait – elle avait tout de même du mal à croire que si jeunes, elles soient mariées – ça ne la rassurait pas pour autant. Ça lui retirait un petit poids de sur les épuales, mais elle n'était pas soulager pour autant.

Évidemment, Mélinda venait s'installer près d'elle, prenant tout de même la peine de la complimenter, au moins sur sa tenue. Elle étira légèrement son sourire, jetant un œil très rapide vers elle avant de fixer à nouveau ses mains sur ses cuisses. Oui, Mélinda était belle, mais sa tenue était aussi provoquante. Tomoko n'oserait pas porter une telle robe, même si elle en aurait les formes, elle n'oserait pas ! Déjà qu'elle n'ose pas se mettre en valeur, le peu qu'elle a fait ce soir était déjà un exploit en soi. Bien que patiente, Mélinda tentait de parler avec elle, la taquinant sur le fait que sa beauté la rendait peut-être muette ? Oui et non, ça, plus le pétrin dans lequel elle se trouvait, plus tout ça. Si ses pensées pouvaient être entendues, ça serait une série de hurlements et de panique totale. Mais elle allait répondre, elle devait faire des efforts pour ne pas paraître encore plus bizarre. Déjà que Mélinda faisait des efforts incroyable pour elle.

« N-non c'est pas... En-f-fin je veux pas di-dire que c'est que tu n'es pas belle, mais... Je p-pensais pas... voir autant de monde... ici... »

Bien qu'isolée dans leur coin, une nouvelle personne venait les rejoindre, mais que rapidement, car il s'agissait d'Harmony, fidèle à son rôle, même durant cette petite fête, elle jouait les domestiques avec une tenue plus locale et festive pour l'ambiance en portant un kimono assez classique, semblable à celui que portait Tomoko. Avec un plateau, elle apporta plusieurs boissons, allant du thé au jus de fruit avec quelques verres légèrement alcoolisée.

« Voulez-vous à boire ? »

Souriante, elle espérait pouvoir aider sa maîtresse, elle ignorait en quoi elle pourrait être utile, mais cette fille lui était inconnue et pour qu'elle soit seule avec sa Maîtresse, c'est qu'il n'était pas sûr que cette fille sache tout concernant la vampire ? La pauvre ne semblait pas à l'aise en plus. Mais elle piocha quand même un verre de jus de fruit, elle ne parlait pas beaucoup, mais sa bouche devait être plutôt sec avec autant de stress. Harmony lui sourit tendrement en retour, tandis que Tomoko la remercia du bout des lèvres dans un petit souffle à peine audible. Peut-être était-ce son sourire, son cache-oeil ou son aura, mais cette fille l'avait intrigué, dans le bon sens. Elle se retira ensuite, retournant se perdre au milieu des autres.

« Je... Je ne pensais pas... v-voir tant de monde... Je p-pensais... qu'il y aurais... moins de gens... »

Pour ne pas dire qu'elles. Mélinda l'avait sûrement deviné, c'était peut-être même pour ça qu'elle l'avait inviter. Sirotant doucement son verre, elle jetait de petits regards vers la foule, apeuré par tout le monde et encore, si tout le monde venait soudainement à regarder dans leur direction, là, elle aura de quoi avoir peur !

« Tu... tu est vraiment m-marier ? Je... Je ne savais pas que... tu étais majeur... »

Elle avait peut-être redoublé certaines classes ? En tout cas, il est vrai que cela la rendait morose, c'était rapide, mais elle avait déjà imaginer sa petite romance avec Mélinda, peut-être pas qu'elle aurait été la femme de sa vie, mais la sachant marier, maintenant elle pouvait faire une croix dessus. Au moins, doucement, elle s'ouvrait, c'était bon signe.

5
Ce fut un grand pas pour Tomoko qui était venue jusque-là. Même si elle pouvait se dégonfler, elle pourrait être fière d'être venue jusqu'ici sans se dégonfler. Certes, son père avait joué les chauffeurs en l’amenant jusque-là mais victoire quand même. Elle restait impressionné devant la demeure de Mélinda, mais qui ne le serait pas ? Tout le monde savait au lycée qu'elle était riche, mais à quel point ? À un point très gros apparemment ! Quand la porte s'ouvrait sur elle, elle ne s'attendait pas à la voir lui ouvrir, surtout dans cette tenue. Elle était belle et... aguichante, mais ça n'avait rien à voir avec l'hanami. Les occidentaux n'avaient pas cette pudeur typique des Japonais apparemment. Dommage en un sens. Mais le plus surprenant, outre son petit nom, ce fut le baiser. Ce n'était que sur la joue diront certains, mais pour Tomoko, c'était incroyablement imprévisible et cela la faisait à nouveau bouger. Le sourire vague, la voix bloquée, elle ne pouvait rien dire de tout cela, elle était bien trop libérée à son goût. Et pourtant, elle était invité ici, vu la tenue de Mélinda, devait-elle imaginer quelque chose entre elles ce soir ?

Si cela se passait à l'arrière, c'était un coin plus discret pour elles, loin des domestiques ou de la famille peut-être ? Elle s'attendait à croiser un monsieur et une madame Warren en passant devant les portes, mais personnes, de visible du moins. Et quand elle fut enfin tirée à l'arrière, outre la grandeur de la demeure, son petit rêve utopique prenait une tournure différente. Toutes ces personnes, ce n'était pas un petit dîner seule donc ? Elle avait donc mal comprise son invitation ? Ce n'était pas si étonnant après tout, mais elle ne pouvait pas cacher une certaine déception, quoique avec sa peur qui faisait surface, sa déception était vite replacer par autre chose. Mais cerise sur ce monstrueux gâteau, ce fut quand elle arriva devant cette autre personne qui n'était pas du lycée ou alors qui s'en cachait bien car elle était... la femme de Mélinda ?! Les occidentaux ont beau être plus libéré sur ce genre de sujet, on ne pouvait pas se marier en étant mineure dans les autres pays quand même ? Elle avait beau ne pas être super calé sur le sujet, elle était quasiment sûre de ça. Observant cette Vanilla avec toujours cette même peur qui l'intimidait, elle observait la main de cette dernière où elle vit effectivement un anneau. Mélinda aussi ? Elle l'aurait remarqué au lycée si elle avait ce genre d'anneau quand même ?

Blague ou non, elle aussi vint l'embrasser ce qui venait encore plus la détraquée. Le sourire bloqué et crispé, elle était vraiment tombée dans un sale piège où elle ne pouvait sûrement pas fuir comme ça. Non seulement, elle avait une fois de plus laissé ses pensées s’emporter trop loin mais en plus, il y avait vraiment Trop de mondes autour d'elle ! Car quand elle vint embrasser Mélinda, une fois le choque passé, elle se retourna, laissé un peu d'intimité à ces dernières. Couple marié ou non, elles jouaient bien le jeu, pour sûr. Mais pendant ce moment, Tomoko cherchait comme se tirer de ce mauvais pas, mais aucune idée ne lui venait à l'esprit. Si tout se serait passé comme dans sa tête, elle aurait été seule avec Mélinda, elle aurait pu, éventuellement, réussir à bavarder un peu avec elle mais là, que voulez-vous qu'elle fasse ? Elle était face à un couple, plus tout un tas de monde autour d'elle ? C'est comme de demander à un voleur de voler un bijou super bien exposé lors d'une soirée avec des centaines de caméras braquées dessus. Impossible ! Elle se sentait presque cruche dans son yukata mais dans son malheur, elle n'était au moins pas la seule a prendre cela plus au sérieux, il y avait quelques filles dans la foule qui en portaient aussi.

Elle n'avait pas eut le temps de saluer cette Vanilla, c'est à peine si elle a étouffé un mot ou deux dans sa bouche, mais bon, si de suite, on venait l'embrasser – faire la bise, mais pour elle, c'est aussi paniquant – eh bien forcément, on ne peut pas trop lui en demander. Pour le moment, il n'y avait rien qui comptait, elle était dans sa bulle, quelque peu paniqué en étant ici... C'était comme si elle était nue en public, elle n'osait pas bouger, elle espérait juste, comme à son habitude, paraître invisible, loin d'ici, trèèèèèès loin... Quelle bêtise elle a fait d'accepter de venir, elle se sentait déjà pas bien...

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C'est sûr, elle avait carrément cramé un boulon ! Tomoko n'avait pas pu agir face au furtif baiser de Mélinda – sur sa joue – qui avait carrément fait cesser de battre son cœur. Elle était sous le choc, incapable de dire le moindre mot alors que la température de son corps augmentait à une vitesse folle. Dans son geste, Mélinda avait une certaine chance de ne pas être Japonaise. Son apparence lui donnait certes un air de Japonaise mais son nom prouvait que, quand bien même elle pourrait avoir un lien avec une personne Japonaise, elle ne l'était pas à cent pour cent. Car une Japonaise – ou même un Japonais – n'irait pas spontanément embrasser quelqu'un comme ça. Ils ont une certaine pudeur, surtout face à une personne qu'ils ne connaissent pour ainsi dire pas. Si elle aurait eu l'air aussi Japonaise que Tomoko, elle aurait pu croire au grand amour. Mais elle allait mettre cela sur le compte que les occidentaux sont parfois si peu pudique.

L'adresse en main, elle n'avait plus qu'à attendre l'heure prévue avec cet énorme doute quand même, toujours à peser le pour et le contre, tant pour sa venue que pour ses sentiments envers Mélinda Warren. Tomoko-chan. Ça restait un signe, non ? Et le fait de bien être habillée aussi ? Non, peut-être qu'elle voulait qu'elle reste fidèle aux traditions et à la culture Japonaise? Donc ça expliquait peut-être aussi le « chan » ? Elle préférait rester sur cette idée. Mais depuis qu'elle était de retour chez elle, elle était toujours dans ce tourbillon qui la forçait à y aller avant de prendre peur et de tout annuler. Elle avait fait une erreur en acceptant aussi vite, elle la timide et invisible Tomoko, aller chez une parfaite inconnue, comme ça, en yukata ? En plus ! Rien que d'y penser elle avait horriblement mal au ventre.

Mais au fil du temps qui passait, elle parvenait à se préparer, enfilant un yukata plutôt sombre, mais sobre et classique. Ha non, un yukata rose bonbon bien voyant, très peu pour elle ! Au moins avec ça, elle était sûre de plaire à Mélinda pour leur soirée à deux, non ? Mais pourquoi elle pensait à lui plaire !!! Ce n'était qu'une sortie rien de plus simple, non ?! Bon, même si cela se passe chez elle, ça reste une sortie pour Tomoko ! Pour la tenue, elle était donc ok, mais pour le reste, elle devait faire un effort ? Elle ne supportait pas de voir son propre reflet quand elle se maquille ou fait trop d'effort pour se faire « belle ». C'était un peu poussé, mais elle ne se voyait pas comme une fille mignonne ou autre alors que paradoxalement, elle voulait être une véritable idole sur qui, homme et femme se retournerait tant elle serait belle. Mais bon, dés qu'elle tente de se maquiller un peu, de changer sa coiffure ou autre, ça ne va pas... Enfin, si elle reste chez elle, ça va encore, mais l'idée de sortir en n'étant pas comme d’habitude, bonjour l'angoisse !

Cependant, faisant de gros efforts, elle réussit à se changer un peu sans trop en faire, supportant sa vue, mais ne tentons pas le diable. Elle se fit deux petites couettes sur la tête, c'était largement suffisant pour la changer un peu, non ? Elle était donc prête ? Il faut croire que oui même si... même si elle devait encore affronter la rue, car elle devait encore rejoindre la maison de Mélinda, prendre les transports, et ainsi de suite... Sur le coup, elle aurait volontiers jeté cette idée aux toilettes et rester dans son lit, bien en sécurité. Mais pour une fois, son père était de retour plus tôt de son travail et surpris de savoir que sa fille allait aller avec une amie au festival, se décida de l'amener chez cette amie. Adieu excuse pour rester chez elle. Mais c'était sûrement mieux comme ça après tout.

Dix-neuf heures, elle hésita à avancer, c'est qu'elle savait Mélinda riche, mais là... c'était une maison si grande qu'elle serait digne d'apparaître dans un reportage sur les maisons de stars à Hollywood !!! ça plus le stress ! À deux, dans une si grande maison ? Il y aura ses parents, ou non ? Qu'importe la réponse, ça lui rajoutait du stress en réalité. Chaque petit pas qui la rapprochait de la porte était un pas-de-géant pour elle, en se posant des tas de questions malgré tout... Et enfin, après cinq bonnes minutes, elle était face à la porte, n'osant pas frapper... ou sonner ? Que devait-elle faire ! Envoyer un mail depuis son portable peut-être ? L'appeler ? Oh non, impossible de parler ! Elle devait faire demi-tour peut-être ? Elle sonna rapidement une fois, hésitant à fuir comme un enfant qui ferait une mauvaise blague, mais impossible, il y avait de la glu sous ses sandales ! Une glu nommée la paralysie ! Faites qu'elle ne se rende pas malade à cause du stress ! Et encore, elle ne savait pas que ce petit rendez-vous à deux allait être à bien plus que deux... Surpsie surprise...

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Parfois, il y a des choses qui ne sont pas si évidente que ça. La timidité de Tomoko aurait pu cacher un lourd secret qui aurait été la réponse à cela, mais non, c'est juste qu'elle était trop stressée face aux autres, impossibles donc pour elle de parler normalement comme ça. Il lui faut du temps pour cela, beaucoup de temps. Elle n'est pas de ses gens qui vont échanger trois mots et qui se retrouvent copain comme cochon. On en est très loin. Mélinda avait beau se montrer gentille au possible avec elle, ce n'était pas si simple de la mettre de son côté. Tel un animal sauvage, elle se méfiait de tout, de ses messages, de ses invitations, bref, elle était très méfiante.

Mais quand Mélinda débarqua de nulle part dans son dos, elle fut surprise en se retournant vers elle, son sac contre sa poitrine en espérant que cette dernière n'allait pas lui jouer un sale coup. Ce n'était pas son genre, mais elle avait parfois une sacrée imagination, en bon comme en mal. Mélinda voulait peut-être la piéger et comme elle n'a pas foncé dans ce piège, elle venait à elle pour la manière forte ? Allez savoir !

« Waawawawarren-san... »

SI les « Wa » se sont bien fait entendre, la fin fut presque un murmure alors que son unique œil visible coulait doucement vers ses pieds, elle l'avait vu de face avant de doucement regarder plus bas. Il ne faut pas trop lui en demander... Mélinda pourrait parler à un mur que ça serait plus passionnant comme conversation et pourtant, elle avait employé une bonne méthode pour lui parler, même si au final, elle n'avait pas retenue grande chose d'une si courte phrase. Belle. Hanami. Avec moi. C'était bien elle qui fut qualifiée de belle ? Même si la fête du Hanami, bah elle s'en fichait un peu en général, il y a le « avec moi » qui change tout. Surtout qu'elle n'a pas dit avec nous ou avec mes amies, mais « avec moi ». Et ça, elle l'avait bien entendu même si du coup, bien que son regard était face à celui de Mélinda, la pauvre Tomoko était en train de buger, elle avait planté.

Tout un tas de choses tournait dans sa tête, la vision d'une romance avec elle, de sa première histoire d'amour avec une femme qui plus est et étrangère, c'était à croire que la chance était vraiment de son côté. Mais bien que dans sa tête, l'action de Mélinda fut positive, en dehors, c'était toujours une véritable panique générale qu'elle ne contrôlait pas. Quand enfin elle semblait avoir repris conscience, son sourire se crispa, essayant de parler sans contrôler la fréquence de ses mots et leur volume, passant du cri aiguë au murmure sans s'en rendre compte.

« C'est que-que-que je n'av... n'avais pas v-v-v-v-v-vraiment p-p-p-p-p-prévue ça... »

Le regard fuyant, son sac en guise de bouclier, elle était face à une situation inconnue. Une invitation à un événement qui se passait le soir en plus. Et d'une fille ! La réalité était nettement moins amusant, une soirée devant ses séries, son pc ou ses consoles, la soirée habituelle et classique pour elle. Accroché à son sac comme un koala à sa branche, elle n'osait même pas poser son regard épuisé sur elle. Ce serait la rendre plus moche si elle l'a regardait en face.

« Je... peux... essyaer... oui ? »

Devait-elle se faire belle ? Mettre un yukata ? Lui apporter un cadeau ? Venir décontracter, elle ne savait pas trop en vérité, mais au moins, bien que ce ne soit pas oui, ça semblait être une bonne nouvelle. Venir décontracter, elle ne savait pas trop en vérité, mais au moins, bien que ce ne soit pas oui, ça semblait être une bonne nouvelle. Car si elle sait que bon nombre de personnes seront autour d'elle, ce ne sera qu'en photo que Mélinda aura Tomoko à ses côtés. Elle ne pourra pas fuir une fois entre ses griffes. Son regard était toujours aussi fuyant, mais une lueur d'espoir venait briller dans son œil visible, la possibilité d'un monde qui change, son monde. Les jeux ne sont pas encore fait, mais ça semblait être une bonne chose. Courage !

8
Pour Tomoko, il y avait beaucoup d'obstacle. On ne devient pas amie avec elle comme avec bien des gens, on fait un véritable parcours du combattant pour obtenir le moindre résultat d'elle. Mélinda a peut-être réussi bien des miracles dans sa vie et fait de bien des timides, ses esclaves ou amies, voir même les transformer. Mais Tomoko sera sûrement l'un de ses plus gros défis. Elle était sûrement habitué à ce qu'on déroule le tapis rouge pour elle, sur Terre – du moins au lycée – comme à Ashnard, mais obtenir Tomoko comme amie proche... Voilà un défi qui va pas se conclure de si tôt. Elle pensait sûrement bien faire en échangeant son numéro et son adresse steam pour blablater avec elle, mais... Oui et non. Déjà un numéro de téléphone... Pas une si bonne idée. Certaines personnes plutôt discrète et muette peuvent être tout autrement avec les mails et les sms, mais pas elle, de même pour l’appeler, Mélinda risque fort de parler dans le vide ou croire qu'elle capte mal. Quant à sa seconde idée, c'était bien tenté. En réalité, oui Tomoko aime les jeux vidéo et cette plate-forme ne lui est pas inconnue. Mais user d'un micro n'était pas dans ses habitudes. Et même si elle peut parler via le clavier sur bien des forums, c'est surtout le fait de parler d'inconnue à inconnu sans risquer de se croiser demain dans la rue qui rend la chose si utile. Si elle dit quelque chose ce soir et que demain, elle croise cette même personne, en bien comme en mal, ça ne va pas aller très bien dans sa tête...

Et pourtant, malgré cela, elle voyait ce numéro et cette adresse autant comme un terrible maléfice que le saint Graal. Cela faisait de Mélinda une amie ?! Mais elle risque de lui parler, de trop s’immiscer dans sa vie, de lui demander des choses et voir pire, de se moquer d'elle ?! Mais elle n'était pas comme ça Mélinda... Quoique ? C'est typiquement ce genre de moment où les cartons nous présentait un petit double maléfique et angélique, il en était sûrement de même dans sa tête en ce moment, son cerveau jonglait entre la jubilation et l'horreur ! Quand Mélinda la sortait de son monologue interne, elle acquiesça en tremblant, donnant à son tour, numéro et adresse même si elle a hésité un peu à donner de faux renseignement... Mais qui était vrai sur le papier. Sauf que la Mélinda n'avait pas oublié son invitation, dans quelques jours... Argh ! Elle ne pouvait donc pas y échapper en imaginant que ça aurait été ce soir ?! Elle pourrait toujours trouver une excuse d'ici là pour y échapper, mais d'ici cette soirée, cela pourrait bien lui faire changer d'avis ? Non ?

Ses seules réponses étaient de court mouvement de tête, à croire qu'elle avait épuisé son court stock de mots de la journée. Il faut dire que pour une première fois, la vampire n'avait pas ménagé Tomoko qui risquait à présent de craindre de voir un message sur son portable car qui dit message dit réponse... rapide bien souvent et son pc risque de l'effrayer en voyant des invitations vocales. Peu à peu, Mélinda détruisait son petit empire de bien-être. Elle arrivera sûrement à ses fins, mais la tâche ne sera pas si simple... Par chance pour Tomoko, la sonnerie signifiait la liberté tant souhaitée ! Elle n'oubliait pas de répondre à Mélinda par divers gestes avant de fuir vers sa maison, là où enfin elle sera en liberté ! Espérons qu'elle ne trouve pas déjà Mélinda assise sur le canapé en train de prendre le thé sinon ça veut dire qu'elle était dans un cauchemar... Ce qui serait plus rassurant pour son faible esprit. Cela dit, la soirée, et même les jours suivants, Tomoko agissait en véritable shinobi, elle arrivait à disparaître de sa place lors de la sonnerie pour fuir la venue de Mélinda, les rares réponses de Tomoko se définissait par un ou deux mots en guise de réponse, bien souvent mûrement chercher. Ce n'est pas, au lycée, qu'elle voulait à tout prix fuir Mélinda Warren mais elle ne savait pas comment réagir face à elle.

Sera-t-elle une vraie amie ? En présence de son petit clan, serat-elle toujours aussi sympathique ou bien au contraire elle va jouer sa bicth et se moquer juste pour garder une certaine notoriété au lycée ? Difficile à dire et toutes ses possibilités l'effrayaient, tant les bonnes que les mauvaises possibilités. Mais avec les jours qui ont défilé, le jour J de Mélinda était arrivée, sa fameuse soirée. Et toutes les approches jusque-là ont finit en fruit bien pourris, si elle voulait la réponse, elle allait devoir la lui arracher de grès ou de force, face à face. Inutile de jouer les caïds, mais il va falloir lui empêcher toute fuite pour commencer. Quand bien même elle pourrait dire oui... la soirée risquait d'être très forte en émotion pour elle ! Déjà que la croiser au loin suffit à l'effrayer et faire battre son cœur à cent à l'heure alors lui faire face. Pour Tomoko, Mélinda était autant cette effrayante démone qui irait lui pourrir la vie que la beauté incarnée qui pourrait faire ressurgir ses envies dignes des plus grands yuri... Deux face d'une même pièce chez une seule personne.

9
Quel enfer... Tomoko faisait des efforts, enfermé ici avec elle pour « parler » - car parler était un bien grand mot pour elle – mais elle avait l'impression de faiblir à chaque instant. Chaque mot prononcé par Mélinda lui donnait l'impression qu'elle va devoir faire face à un cruel dilemme. Pour elle, si timide, avoir une conversation même banale avec une personne, ce n'est pas facile. Alors on pouvait croire qu'elle coupait court avec elle, mais en réalité elle faisait de gros efforts ! C'était étrange de voir une fille si timide et mal à l'aise et pourtant, elle n'a jamais été racketté, bousculé ou quoi, juste que par nature, elle est effacé et que quand on la remarque, c'est souvent en se moquant d'elle. Heureusement, internet lui permet de bavarder avec les autres sans soucis, comblant derrière son écran son manque de blabla au lycée. Il n'y avait que ses rares amies qui pouvait l'entendre parler, assez normalement. Mais hélas, cette amie à changer d'école après le collège donc les voilà dans deux endroits différents.

Chaque fin de phrase de Tomoko lui laissait espérer un point final. Elle a eut suffisamment de sensation forte pour aujourd'hui. Peut-être même pour le mois... voir son année scolaire. Quand Mélinda lui répondit, elle eut un frisson... mais ce n'était qu'une fin de conversation. La fin... Ha, elle espérait tant être au calme chez elle, loin de toute cette pression, soulagée... Et sûrement faire un meilleur point sur cette fille qu'elle détestait tant, mais qu'elle adorait aussi, ne serait-ce que pour avoir partagé ses quelques phrases avec elle, ça a mine de rien fait plaisir à Tomoko, même si on ne dirait pas. La pauvre était toujours sur une sacrée balance qui tantôt la mettait dans un stress pas possible et tantôt dans une joie invisible.

Mais loin de son sentiment de liberté à porté de doigts, Tomoko entendit quelque chose qui lui aurait sûrement fait briser le balai entre les mains si elle aurait plus de force. Cette proposition tombait comme un coup de marteau sur son crâne. Sortir ?!? Elle ? Et elle ? Et d'autres gens ?!? Juste Mélinda, elle aurait pu avoir un plus gros pourcentage de chance d'accepter, mais des gens, pas une personne, mais beaucoup ? Une certaine panique se lisait sur son visage, après tout, elle avait une certaine peur de la foule. Pas vraiment des gens, ça, elle s'en fichait, mais des gens susceptible de la reconnaître, ne serait-ce que par son uniforme, elle avait peur de ça ! Les rares fois où elle a croisé des gens du lycée dehors, elle faisait tout pour se cacher et ne pas être reconnue alors devant tant de gens ?!? Secouant la tête et agitant la bras, la réponse était clair, mais elle tentait quand même de le dire de vive voix.

« N-n-n-n-n-non.... Me-me-m-mer-merci mais... J-je p-p-p-p-peux pas... »

Trop de pression, elle ne pourrait pas gérer. Mélinda pourrait bien la tirer pour la forcer, mais elle va juste transporter une statue de Tomoko, car elle ne dira rien. Ou bien le temps d'y répondre que la nuit sera sûrement tomber. Affronter tant de gens, en une seule fois, non, Tomoko n'y arriverait pas... Tomoko pouvait faire des efforts, mais ne lui demandent pas de construire la muraille de chine quand elle arrive à peine à empiler deux briques sans les faire s'écrouler.

10
Ça existe les miracles, pour preuve, Tomoko était en train de bavarder avec Mélinda. Bon, ce n'était que de très court petits mots échanger ici et là, mais elle a plus parler à Mélinda aujourd'hui qu'à tout le lycée en un an, c'est pour dire. La situation était toujours aussi critique pour elle, dans sa tête, elle se méfiait de Mélinda comme d'une créature sauvage, mais elle ne pouvait aussi s'empêcher de se dire que c'était une chance d'être mieux vue, plus reconnue par le lycée, ses camarades. Deux choses bien contradictoires, mais personne n'a jamais vu Tomoko très net. Sans être folle, son apparence peu soignée ne donnait pas tellement envie aux autres de l'approcher quand ils remarquaient enfin la demoiselle. Elle n'était pas pauvre, ce n'est pas parce que ses cheveux ont bien des épis qu'elle est sale. Non, elle vit comme la moyenne des Japonais, il faut dire que même en sortant de la douche, ses cheveux ne tardaient pas à être si bordélique. Quant à ses yeux, bah la fatigue, tout simplement. Ne lui proposer pas de maquillage, elle n'aime pas ça et associe forcément le maquillage aux biatchs, donc elle n'en était pas une. 

Mais les paroles de Mélinda faisaient doucement abaisser ses barrières, c'était peut-être une erreur, mais Tomoko était très contradictoire. Elle n'aimait pas tellement les autres et pourtant elle voulait être une déesse à leurs yeux, voir les filles comme les garçons crier amen à chacun de ses mouvements, et pourtant dés que quelqu'un l'approche, elle est en grande panique. Le simple fait d'entendre qu'elle ne se moquera jamais d'elle, ça la touchait quelque peu mine de rien... Les gens ne se moquaient pas vraiment d'elle à vrai dire ou du moins elle ne le savait pas, c'est juste qu'elle était l'être invisible de la classe, elle pourrait être absente qu'il faudrait un miracle pour s'en apercevoir. Peut-être le prof lors de l'appel, pas plus. 
Mais d'où ?! D'où elle s'identifie à elle ?! Manque de confiance, Mélinda ? Il lui suffisait de lever le petit doigt pour avoir un véritable rassemblement autour d'elle alors pourquoi elle mentait ?! Elle mentait, hein ? Elle a toujours vu cette fille avec une foule autour d'elle, jamais elle n'a vu les gens l'éviter.

Pourtant, quelque part, Mélinda avait réussi son petit tour. Tomoko était silencieuse, mais elle lui tournait le dos. Elle était un peu touchée par ce qu'elle venait de lui dire, c'est vrai, mais elle ne voulait pas le montrer. Non pas qu'elle en avait les larmes aux yeux, mais elle était touché, un peu ailleurs – comme bien souvent. Devait-elle lui faire confiance ou au moment ou elle baissera sa garde, ça va mal finir ? Elle ne savait pas !!! Tomoko regagnait son mutisme, cela pourrait presque être inquiétant et pourtant la vampire avait marqué des points sans le savoir. Elle était loin d'être la plus douée pour bavarder alors une réponse après de telles révélations, autant attendre de voir le ciel teinté de vert fuchsia, ça arrivera plus vite. Mais néanmoins, elle ne manquait pas de la remercier.

« Mer... Me-merci... »

Au fond d'elle, il y avait une petite Tomoko souriante et toute pétillante, mais en dehors, c'était toujours cette fille à l'air triste, peu sûr d'elle que les gens, inconsciemment, esquivait. Bien jouer, Mélinda, un point pour toi.

11
Ce stress ! Il en fallait peu à Tomoko pour stresser, eh bien aujourd’hui, elle avait sûrement jamais connue journée plus stressante ! Ce genre de situation pouvait arriver, mais c'était tout de même espacer. Un coup quelqu'un va lui parler. Une autre journée elle devoir parler devant la classe. Une autre journée encore une personne se montrera trop tactile. Mais aujourd’hui, c'était le pompon. La demoiselle stressait, mais ce stress se stabilisa, il trouva peut-être même une légère descente avec la proposition du sandwich. La faim justifie les moyens et autant elle a pu supporter une journée sans manger pour ainsi dire, autant devoir passer encore plus de temps avec Mélinda sans manger, il ne fallait peut-être pas pousser trop loin ! C'était peut-être une erreur d'accepter, mais elle avait faim ! Et puis soyons franc, elle pouvait parfois être parano. Qu'importe ce qui se trouvait dans ce sandwich, c'était bon ! Quand on a faim, même des aliments qu'on n'aime pas deviennent quand même meilleur.

Elle remercia Mélinda d'un petit signe de tête avant de manger doucement, tel un petit rongeur craintif. Peut-être attendait-elle le retour du bâton ? En tout cas, elle mangea à sa faim sans, pour le moment, avoir de mauvaises nouvelles de la part de Mélinda en retour. Au contraire, elle se confia même un peu. Tomoko n'était pas la plus douée pour ce genre de chose, mais peut-être était une certaine similitude ou un sentiment de culpabilité envers elle, mais elle la trouvait plus humaine. Personnellement, le fait qu'elle soit riche, ça n'a jamais été un sujet de jalousie ou critiquable pour Tomoko, tant qu'elle ne se comportait pas en bourgeoise avec un petit rie bien aiguë et hautain en rabaissant les autres, elle fait ce qu'elle veut. Du moins, ses parents. C'étaient eux qui bossaient, pas leur fille. 

Mais une fois sa faim calmer et Mélinda moins insistante, elle pouvait faire un effort... C'est ce qu'elle se disait, mais cela ne tombait pas tout cuit d'un coup pour Mélinda. Il faut laisser la viande cuire un peu... Relevant les yeux vers Mélinda qui faisait le ménage, elle se sentait un peu coupable. Elle était humaine après tout, c'était cliché son histoire, mais il y avait du vrai dans un cliché, non ? Tomoko tenait de quoi nettoyer les tables, observant Mélinda, mais elle n'arrivait pas encore à prendre assez de courage pour aller lui parler... Pourtant, elle le voulait, mais... C'était dur. Ce fut plus d'une minute après la dernier mot de Mélinda que Tomoko arrivait à parler. Mais une fois encore, il était dur de l'entendre bien parler, même seules ici, sa voix ne portait pas haut.

« Dé... Désolé, Wawawa... Warren-san... » 

Cela a dû au moins attirer son attention et mine de rien, c'était déjà un gros effort ! Mais il faut continuer. Sans jamais regarder la jeune fille, elle continuait d'observer autant le sol que les murs et le plafond. Et chaque fois que son regard se posait un peu sur elle, il lui suffisait de croiser indirectement ses yeux dans son champ de vision pour virer à l'opposé !

« Je hum.. Personne vient v-v-v-v-v-v-ers moi... On... On me remarque pas où a-a-a-a-a-a... Alors p-p-p-pour se moquer après... »

Pour être sincère, elle pensait que Mélinda était là pour ça ? Qu'elle allait sortir son portable pour la filmer en train de se moquer, prendre un selfie débile ou voir débouler une bande de bimbos débile qui glousserait comme des dindes juste après, mais il n'y avait eut personne... pour le moment. 

« Et p-p-puis, je suis pas... pas d-d-d-du t-t-t-tout comme t-t-t-toi... »

Entre elles, c'était le jour et la nuit en effet... Une demoiselle rayonnante, bien coiffé, bien en forme et radieuse et une maigrichonne mal coiffé et qui tire la tronche. On faire rarement de si beaux opposés. Au moins, Tamako s'ouvrait un peu, mais c'est vrai qu'elle restait encore méfiante, même si on ne peut pas ne pas remarquer ses efforts de sa part ne serait-ce que pour parler autant en si peu de temps. Ce silence était aussi dû à ça, Tomoko affrontait peu ce genre de situation alors elle n'avait pas assez de vocabulaire pour affronter ça, et il lui faut le temps de recharger un peu ses batteries.

12
Pourquoi l'enfer lui en faisait baver aujourd'hui ? Pourquoi elle avait tout ce qu'elle détestait aujourd'hui, en si peu de temps ? Elle ne savait pas quoi répondre à cela, mais Tomoko espérait que malgré cet enfer, la barre allait se redresser ou bien alors, que les prochains jours lui soit favorable. Pas de Mélinda, pas de question, rien, elle retrouverait sa petite bulle de confort. Seule, mais sans-souci apparent. Pas de stress, rien. Venant presque retrouver un semblant de confort mentale en évitant de croiser Mélinda, ne serait-ce que l'avoir dans son champ de vision, mais l'univers avait décider la faire chier aujourd'hui. Partager son livre avec Mélinda, une tâche aussi simple que basique pour le commun des mortels et en temps normal, elle l'aurait fait sans soucis du moment qu'on la laissait tranquille et qu'on l'ignore, mais là... Là, elle était à côté d'elle bon sang ! Par-dessus le marché, elle devait lire devant toute la classe ? Bon, c'est décidé, elle déteste cette prof et dés ce soir, elle cherche sur le net une façon vaudou, extraterrestre ou idiote pour que cette sale prof a quelque chose qui la cloue au lit demain matin !

Et pour en rajouter une couche, encore une, Mélinda posa sa main sur la sienne... RHAAAAAA !!!! Déjà entendre ses encouragements était à la fois merveilleux et aussi désagréable que des griffes sur un tableau – en temps normal, loin d'elle, ça pourrait être que joie mais vu tout ce qu'elle endure aujourd'hui, le plaisir n'était pas au rendez-vous – alors si en plus elle la touche ?! Elle s'est retenue de ne pas virer sa main, d'autant plus qu'avec le stress sa main était moite ? Rha et si ça se trouve demain cette maudite face de poupée va raconter à tout le monde qu'elle transpire, qu'elle est bizarre et qu'elle pue ?! Oui, bah, elle stresse à cause d'une certaine personne alors il ne faut pas se plaindre !!! En réalité Tomoko ne sentait pas la sueur, pas plus qu'une autre élève de la classe mais quand on est parano, on l'est jusqu'au bout hein.

Ce fut laborieux mais Tomoko avait réussi à aligner assez de mots pour qu'on lui fiche la paix, trouvant dommage de ne pas avoir sa précieuse place unique pour s'étaler comme un vieux flan fondue au soleil, elle voulait mourir... Quitté cette école, dormir à l'infirmerie, un exercice d'incendie mais qu'on lui fasse quitter cette maudite place et que Mélinda retrouve sa place d'origine... Elle avait faim, elle était épuisée, fatiguée, pourquoi le monde lui en veut autant ? Ne pouvant ruminer sa mauvaise humeur, Tomoko avait souvent des pics de stress en sentant Mélinda poser sa main sur ses pointes rebelles qui lui donnait cet air d'épouvantail, proposant des petits jeux ou d'échanger simplement quelques mots. Pourquoi dieu, pourquoi lui faire subir un tel enfer ? Qu'à-t-elle fait pour mériter une telle chose ? Chaque réponse de Tomoko était constituée d'un sourire qui ne savait pas rester fixe, de cet œil visible et aussi agile qu'une mouche en plein vol, ne sachant pas regarder Mélinda et quand elle y arrivait, c'était à la fois hypnotique et effrayant de la voir aussi près, suivie d'une très longue et courte réponse bégayante, parfois dans le murmure que dans l'aigue.

Vint la fin de journée où leur punition se résuma à remplacer ceux de corvée de nettoyage, bon, elle s'attendait à pire donc ça allait même si cette visite ailleurs ensuite lui laissait présager le pire... une tonne de devoir, de leçon de morale ou autre débilité ? Enfin, au moins elle ira nettoyer un coin de la salle et Mélinda la laissera tranquille hein ? Pas si sûre mais pourtant, cette dernière venait proposer quelque chose que Tomoko aurait du mal à refuser pour le coup. Certes, elle trouvait bizarre qu'une fille comme Mélinda ait un sandwich mais pourquoi pas ? Elle était le genre de fille riche mais son nom et son visage ne faisait pas japonais donc ailleurs, c'est peut-être normal d'avoir un sandwich dans son sac pour la fin de journée ? Elle était habituée au bento, comme tout bon Japonais, même si le sien à finir dans les toilettes avant d'être digérer mais si encore elle avait un sachet de biscuit ou autre friandise, ce serait plus logique pour elle ? Peut-être que pour ajouter la liste de ses « défauts » Mélinda avait en plus cette curieuse maladie que certaines personnes ont et qui peuvent manger comme trente sans prendre un gramme, contraiment à d'autre qui mangent normalement et prennent plus de poids ?

Mais face à son ventre qui lui suppliait de dire oui, elle se demandait si cela ne cachait pas un piège ? Quoi ? Depuis le début elle voulait la faire vomir pour lui donner faim et lui proposer une part de son sandwich pour paraître angélique aux yeux des autres ? Ha oui la belle Mélinda qui aide la pauvre Tomoko isolée dans son coin ? Ou alors elle était simplement sympa ? Comment une bitch qui fait partie de ce genre de fille pas farouche selon les rumeurs peut se montrer si gentille avec elle ? Certes, elle a déjà croiser des filles perdue au milieu de ce groupe de fille qui semblait ne pas la montrer du doigt et ne pas se moquer mais Mélinda semblait pas avoir ce rôle ? Plutôt celui de leader ? Oui, les apparences sont parfois trompeuse mais elle avait du mal à croire qu'elle se trompait ? Tomoko se trompait depuis le début ou son estomac fausse son jugement ? 

Combien de temps s'était écoulé entre sa proposition et le blanc lâché par Tomoko ? Trois secondes ? Trente minutes ? Elle avait honte d'accepter, mais refuser et elle n'allait pas finir la journée debout. Déjà qu'elle n'était pas épaisse, sans pour autant se privé côté nourriture, avoir recraché son repas et donc, n'avoir rien dans l'estomac que ce qu'elle a avaler en se réveillant, c'était dur de continuer, même si dans une heure elle sera chez elle.

« O-o-oui, je.... je veux b-b-b-ien... Me-m-m-m-mmer...ci... »

Quelle sotte ! Et si elle n'aime pas ? Elle ne pourra pas le recracher ou le lui rendre ! Bah, vu sa faim, elle ne fera sûrement pas la fine bouche. Cela dit maintenant, elle va risquer de se sentir redevable envers Mélinda... Elle va devoir partager son bento demain ? Lui en faire un ? Bordel, elle n'a jamais été douée en cuisine ! Voilà, se montrer polie, elle gagnait une dose de stress en plus. SI elle ne gagnait pas un ulcére à l'estomac avant la fin de la journée, elle aura été chanceuse !

13
Pourquoi aujourd'hui, c'était une journée aussi pourrie ? Au réveil, c'était comme d'habitude ? Elle a pas marché dans une crotte de chien en arrivant ou affronter une situation qu'elle détesterait comme devoir dégager des gens de son chemin pour continuer sa route. Alors pourquoi depuis midi, c'était un vrai cauchemar ? La Warren qui vient lui parler et pire encore, qui continue de lui parler malgré la panique ! Elle en avait même recraché son bento... Et ensuite la même qui vient se placer à côté d'elle et maintenant ça ? Quel dieu elle a contrarié ses derniers jours pour vivre une telle épreuve ? Mêmes d'habitude, les professeurs les plus exigeants finissent par comprendre que poser une question à Tomoko était une mauvaise idée, pire encore de la faire venir au tableau ! Alors pourquoi elle se croit plus forte que les autres celle-là ?! Ce n'était pas la peine de lui mettre la pression, la réponse aurait pu être dite il y a dix secondes qu'elle aurait du mal à la sortir ! D'autant plus qu'il y a dix secondes, elle fumait des oreilles en sachant Mélinda à ses côtés.

Mais pour le coup, l'intervention de Mélinda aurait pu la soulager, la réponse donnée, elle pourrait être libre ! Ou recevoir une autre question pour continuer à se maudire. Pour le coup, si la prof l'aurait laissé retournée à sa place, elle aurait pu voir Mélinda un peu mieux qu'une simple bitch populaire qui semblait vouloir améliorer son image en lui parlant.Mais ce fut pire que ça, oooooooh oui ! Car une retenue lui tombait dessus et pas n'importe laquelle puisque en plus, elle était avec Mélinda ! Avait-elle le droit de tomber dans les pommes ? Déjà qu'une retenue est saoulante même si parfois, il suffit juste d'attendre en faisant semblant de réviser, elle avait pas que ça à foutre ! Elle préférait rester dans sa chambre ou même se balader rapidement en ville plutôt que devoir rester ici à rien faire. Si elle n'a aucun club, c'est aussi pour avoir la paix alors pourquoi cette torture ? En retenue avec elle, la Warren semblait bien partie pour tenter de bavarder et lui tirer les vers du nez. Foutue madame-je-vaut-mieux-que-les-autres !

Si seulement elle avait le courage de les envoyés chier et de dire ce qui n'allait pas, autant à cette fille qu'à cette prof ! C'est pas qu'elle a pas révisé – bon si, c'est vrai mais quand même – elle lui aurait dit de pas la forcer à se mettre en avant devant la classe, et à cette bitch de savoir ce qu'elle manigançait ? Elle a toujours été invisible aux yeux des autres et les peu de fois où on la remarquait, il y avait un grand silence et des chuchotements une fois qu'elle était passé. Pourquoi ça changerais ?! Et le pire, c'est que Mélinda Warren voulait sa mort. Rester avec elle aujourd'hui ? La retenue ne lui suffit pas ? Qu'est-ce qu'elle cherche celle-là ?! Une chance qu'elle n'avait rien entre ses mains sinon elle aurait brisé son stylo sous la panique. Le regard sur sa table, en temps normal elle serait juste stressé mais avec ce qui s'était produit – elle aurait sûrement gagné la retenue – mais devoir passé une heure avec elle ?! Non mais pourquoi on ne l'achève pas maintenant ? Il ne peut pas y avoir un contrat sur sa tête qu'elle en termine avec cette journée de merde ?!

Rouge autant de colère que de stress, elle tentait de parler sans réussir quoi que ce soit, tournant juste son visage vers la fenêtre, désirant être un oiseau, même un insecte, pour quitter cette classe débile et être libre loin de cette école de merde. Pourquoi elle ne peut pas... Le temps filait doucement, elle se calmait un peu, ignorant Mélinda, elle en oubliait presque sa présence quand elle ne l'avait pas dans son champ de vision. Mais au fil des minutes et des heures, elle tentait d'être à l'écoute pour éviter les remarques mais elle fatiguait un peu. C'est que le stress passé, elle avait faim... Faute d'avoir gardé son bento dans son estomac. Sans pour autant avoir des gargouillis – heureusement – elle avait du mal à paraître concentré, ne serait-ce que pour faire semblant. Elle veut en finir avec cette maudite journée, acheter tout les talisman et faire toutes les prière possible au monde pour retirer cette poisse qui lui collait à la peau, ne serait-ce qu'aujourd'hui... Chaque fois qu'elle tentait de jeter un œil vers Mélinda, la panique la reprenait et elle n'y arrivait pas, comment elle pourrait passer une heure avec elle, à trois dans une classe en comptant la prof ? Ce n'est pas possible, elle va mourir...

14
L'enfer avait un visage et ce visage avait un doux sourire, celui de Mélinda Warren. Depuis que la jeune femme l'avait approché, elle avait l'impression d'avoir une poisse pas possible, plus que de routine. Le stress avait atteint des sommets au point d'en recracher son bento, la voilà maintenant à ses côtés et le pire restait encore à venir car elle ne savait pas ce qui se mijotait dans son dos. D'entendre être interpellé était bizarre déjà. Si encore elle serait en train de piquer du nez comme parfois, d'accord mais là, elle n'avait rien fait ! Strictement rien fait ! Alors quand elle fut appelée, son regard se tourna vers son professeur avait une certaine crainte. Interroger ? Elle ?! La majorité de ses professeurs savaient que l’interpeller n'était pas la meilleure idée, très souvent nerveuse, elle avait parfois la bonne réponse mais cela la mettait dans un tel état de panique que d'en tirer une réponse n'était pas si simple...

Alors là... interroger et venir au tableau ? Voilà qui allait faire apprendre quelque chose à ses camarades, qu'elle existe. Face à son professeur mais surtout la classe, elle paniquait. Même les encouragements de Mélinda, pour le coup, elle n'avait rien entendu tant la panique battait comme un solo de batterie dans son crâne. Ses camarades étaient sûrement pour la plupart neutre, l'observant juste en connaissant ou non la réponse mais dans sa tête, elle entendait les messes basses, les moqueries ou autres. Elle avait heureusement la question même si là, elle n'en avait aucune idée ! Seule face à sa copie, elle aurait peut-être trouvé une ou deux réponses – elle n'était pas bête mais elle n'était pas intelligente pour autant, plutôt dans la moyenne. Mais là, trouver la bonne réponse ? Il y avait plus de chance qu'elle réussie à dresser des fourmis pour soulever la tour de Tokyo plutôt que la voir répondre calmement en donnant les bonnes réponses !

« Ha euh... »

La réponse ? C'était quoi ses deux traitées à la noix ? Hier, c'était pas si vieux, de quoi elle se souvenait d'hier ? Que Hiro a encore raté son rencard dans son drama ? Non, pas ça. Qu'elle a aidé un joueur qui était bloqué dans un jeu en lui donnant une astuce sur un forum ? Non plus !!! Comme avec Mélinda qui lui parlait seule à seule, elle avait l'impression qu'une seconde égalait une heure, autant dire qu'elle avait l'impression d'avoir déjà vingt-cinq ans ! Relevant les yeux. Même les encouragements de Mélinda, pour le coup, elle n'avait rien entendu tant la panique battait comme un solo de batterie dans son crâne. elle ouvrait la bouche, sortant enfin quelque chose. Mais cela ne sera pas la bonne réponse. Elle va déjà y répondre, c'est déjà pas mal de sa part. Les lèvres aussi tremblantes que sa pupille qui observait son professeur, elle esquissait un sourire nerveux, croisant les doigts pour avoir la bonne réponse, que dieu lui vienne en aide !!!

« La... Euh... C-COnvention d-d-de Genève ? Et euh... Ma-maaaaa.... Madrid ? »

Presque, le pire étant que sans le stress elle aurait au moins trouvé le traitée de Mastrich sur sa copie mais là, devant son professeur et ses camarades, elle ne pouvait pas savoir les réponses et les dire de vive voix. Même en l'inscrivant au tableau, elle aurait eu du mal à trouver la bonne réponse, que voulez-vous, on ne peut pas briller partout ! Par chance, elle avait évité de regarder Mélinda – du moins son stress était si haut devant la classe qu'elle ne pensait plus à son second et prioritaire problème, Warren. Elle avait le sentiment de ne pas avoir trouvé la bonne réponse même si elle ne s'en était un peu rapprochée mine de rien ? C'était de sa faute si l'Europe avait des noms bizarre à retenir ? Pourquoi vouloir faire des miracles, Tomoko ne vaincra pas sa timidité comme ça en un claquement de doigts. Elle réussira peut-être un jour... mais c'est pas demain la veille ! 

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C'était quoi ce truc de fou ?! Depuis quand Mélinda s'intéressait à elle ?! Tomoko n'était pas du genre à se méfier du danger quand il était devant elle, elle y pensera plus tard, pas maintenant surtout qu'elle voyait dans son approche une façon d'être visible, de ne plus devenir cet être invisible au fond de la classe qui n'intéresse personne et pour qui l'absence ne changerais pas vraiment le quotidien de ses camarades. Mais il y a une différence entre le fantasme et la réalité, elle se voit mis en valeurs auprès de Mélinda Warren, de soudainement devenir si populaire dans le lycée mais tendez-lui la main et elle paniquera. Que Mélinda ai envie de l'aider ou de se moquer d'elle, Tomoko reste cet animal sauvage que l'on voit au loin mais qui, si elle vous remarque se mettra à fuir pour se mettre en sécurité, loin de tout. Que Mélinda ait eut la bonne idée de l'approcher directement est une chose mais trop en faire – pour Tomoko – ne pouvait pas l'aider car elle avait paniqué au point où son bento n'avait pas encaisser cette pression.

Elle allait passer le reste de l'après-midi avec l'estomac vide mais c'était mieux ça que d'affronter Mélinda en face-à-face. Pourquoi ce revirement tout d'un coup ? Tomoko a passé sa vie de lycéenne à être un vrai fantôme loin de tout et tout d'un coup, son opposé vient à elle en lui proposant son amitié ? Mouais, ça cachait un truc pas net... Ou alors Mélinda disait la vérité et voulait la sortir hors de son trou ? Elle ne savait pas mais après avoir longuement hésité devant la poignet de porte, elle avait regagné la classe en vrai espion, rasant les murs même si d'habitude elle n'avait pas besoin de ça pour passer inaperçu et fut plutôt rassuré de voir des gens dans la classe et aucune trace de Mélinda Warren. C'est avec un poids en moins sur les épaules qu'elle regagnait sa place, pianotant rapidement sur son téléphone avant que le cours ne commence. 

À l'arrivée de son professeur, elle se leva simplement comme tout le monde avant que la voix de Mélinda ne tombe comme un jumpscare dans un film. Son œil visible se tourna doucement sur le côté, suivit par son visage pour voir Mélinda, ici, près d'elle. Ce n'est pas possible, ça ne peut pas être vrai ! Qu'elle se réveille en hurlant, en sueur dans son lit mais qu'elle se réveille ! Son visage était certes étonné face à Mélinda, mais dans sa tête le chaos était pire encore que si une bombe atomique visage Seikusu, la logique n'avait plus sa place, la folie régnait et c'était même un miracle qu'elle n'ai pas, ne serait-ce que pousser un petit cri de surprise ? Même au moment de s'asseoir, elle fut la dernière à le faire, heureusement sans attirer l'attention sur elle. 

« N-n-no-non, ç-ç-ç-ççaaaaaa v-v-v-v-va... »

Que dieu vienne la sauver, qu'on l'appelle vers le proviseur, l'infirmerie, ailleurs, qu'on la fasse quitter la classe pour n'importe quelle raison ! Quand elle vint à poser sa question toute simple, à savoir si elle lui faisait peur, le temps s'était figé en elle. Bien sûr qu'elle avait peur ! Elle était la riche fille de bonne famille tellement en blanc qu'elle brillait quand elle était la pauvre fille des rues assise dans la boue. Elle était la fille si populaire qu'elle pourrait claque des doigts pour qu'un groupe d'élève fille et garçon ne viennent jouer le rôle d'un trône de chair sur laquelle elle poserait ses divines fesses tandis qu'elle pourrait hurler pour se faire remarquer qu'elle serait aussi efficace qu'une mouche qui vole et au mieux, on la regarderait trois secondes avant de regarder ailleurs. Mais outre ses belles images où Mélinda était en valeur, elle était aussi cette fille vulgaire qui jouait sûrement comme toute les autre bitch à sortir avec X gars en même temps et en jouant les bimbos en allant au karaoké avec eux ou dieu sait encore où pendant que tous ses efforts étaient voué en une succession d'échecs. Elle admirait autant Mélinda qu'elle la détestait. 

Pour Mélinda, il y avait eu sûrement un blanc de quelques secondes peut-être mais pour Tomoko, combien d'année elle avait passé dans son subconscient ? Au moment de répondre, elle grimaçait un sourire assez discret, loin d'être naturel sans pour autant être moqueur. Ce sourire était crispé, tendu, sans parler de son regard qui était, pour le peu qu'il était visible comparable à celui d'une dingue. Elle avait presque lâché un petit rire en répondant.

« Héhé.... N-n-Non ! Je v-v-v-vooois p... P-p-p-pas p-p-poupoupourquoi ? »

Suite à cela, elle tournait son visage près de la fenêtre, observant le ciel ? Non, son regard était figé, elle se mordait la lèvre inférieure si fort que c'était un miracle qu'elle n'en saignait pas. La pauvre, bloquée au moins une heure comme ça et il s'était écoulé combien de temps ? Dix secondes ? Qu'à t-elle fait au bon dieu pour s'attirer autant ses foudres ?

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