Les terres de glace / Re : Hold the door. Or not. J'suis pas ta mère, putain. (PV: Ryiah)
« le: samedi 16 décembre 2017, 06:20:58 »Alors que la majordome s'apprête à pousser un autre de ses fameux soupirs, un goblin courant pieds nus sur le sol de pierre. Celui-ci s'arrêta devant la maîtresse des lieux, complètement à bout de souffle. Il posa une main sur le mur, l'autre sur sa petite poitrine tout en respirant bruyamment. Valoria n'eut que le temps d'ouvrir la bouche que le petit monstre leva un doigt griffu pour lui demander d'attendre encore un peu.
Qu'est-ce...
*Tousse tousse*
Non, mais...
*TOUSSE RESPIRE CRACHE*
Non, mais merde à la fin! Ou tu me dis qu'est-ce qui ne va pas ou je vais t'arracher les poumons et te garder en vie avec ma magie le temps que tu fasses la forteresse au pas de course jusqu'à ce que ton cardio soit plus aussi pathétique que celui de ma grand-mère!
Oui... Bon... *Tousse* maîtresse, des aventuriers viennent de cogner à la porte du donjon.
La maîtresse du donjon haussa un sourcil. Des aventuriers? Mmm... De nulle part, elle prit un petit livre qu'elle feuilleta durant un petit moment, hochant lentement la tête d'un air pensif. Comme elle se doutait bien, ces individus ne sont pas au programme. Voilà qui est très intéressant! Un large sourire sinistre se dessine sur son visage pâle. L'imprévu ne la dérange pas, au contraire. L'immortalité vient avec le prix de toujours devoir assister à une reprise des événements de la veille et même les événements les plus surprenants ne deviennent qu'un simple morceau dans la machine routinière et bien rapidement, le peu de magie et d'émerveillement que peut offrir le monde disparait. Une fois ce seuil atteint, seul l'ennui nous tient compagnie. Elle raffole des surprises. Elle ne peut résister à ces petits moments de joie qui font battre son coeur mort ne serait-ce que quelques minutes. Valoria jeta un rapide coup d'oeil à Arlecchino qui, fidèle à sa parole, s'était déjà armé d'un bonnet de bain, de gants et d'une longue brosse.
Je veux que tout soit prêt d'ici quelques minutes. Fais ce que tu dois faire et viens me rejoindre au plus vite. Puhuhuhu... Oh, comme j'ai terriblement hâte de voir ce que ces aventuriers me réservent. Dans un éclat de rire qui ferait rougir le maître des ténèbres de honte, la belle liche disparue.
Le goblin se gratte l'arrière du crâne en fixant le majordome.
Alors... Le bain sera avant ou après que moi et les autres avons aient terminés de tout nettoyer?
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À l'entrée du donjon.
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Après les quelques coups sur la porte, le pic resta silencieux, si ce n'est que le vent hurlant qui balaie des rafales de neige sur les aventuriers. Mais alors que le paladin éloigne le poing, les grandes portes de bois s'ouvrent d'elles-mêmes dans un grincement sinistre. Un mince rayon de lumière pénètre à l'intérieur de la forteresse, illuminant à peine quelques mètres au-delà de l'ouverture. Dans les ténèbres, on peut facilement discerner que la pièce principale est très grande. Un large couloir avec un balcon longeant tout le long qui surplombe l'étage du bas. Au bout de ce couloir, une grande pièce où plusieurs meubles brisés sont enterrés sous une bonne couche de neige blanche, sans doute tombée par la grande faille à même le toit, laissant un aveuglant rayon de lumière éclairer la pièce. En plein milieu, un escalier montant vers les balcons du deuxième étage. Derrière cet escalier, une grille grande ouverte qui donne sur un autre escalier de pierre, celui-ci descendant plutôt dans les entrailles de la montagne.
Le seul autre détail digne de mention reste la gigantesque toile accrochée au mur représentant un homme âgé à l'air sévère et macabre, portant des habits dignes d'un roi et de nombreux bijoux. Celle-ci doit bien faire quarante-quatre mètres de haut et trente-quatre de largeur. On dirait presque que la pièce elle-même a été bâtie de manière à pouvoir incommoder cette monstruosité. La qualité de la toile elle-même est vraiment impressionnante. Peu importe, qui l’a fait faire avait probablement beaucoup trop d’or à balancer par les fenêtres.
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Meanwhile, thousands of miles away
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De son trône, Valoria peut se permettre d’observer ses petits aventuriers se perdre dans ses donjons à l’aide d’une sphère magique qui projette en temps réel ce que ses familiers voient. Elle en possède des centaines, dans pratiquement n’importe quelle pièce de sa forteresse pour pouvoir tout voir de n’importe quel point de vue. Le début est toujours facile. L’appât du gain, c’est la peinture. Un con avec autant de fric qui prend la peine de vivre dans un endroit aussi pourri doit bien avoir quelque chose de gros à cacher. Ensuite : l’embarras du choix. Un truc aussi simple que décider quel chemin prendre peut facilement amener un groupe à s’engueuler. En semant la discorde, les choses deviennent toujours plus intéressantes et après, c’est une question de voir qui va trahir qui en premier.
Derrière, Arlecchino frotte le dos d’un goblin à l'air bien pénard dans une petite bassine de bois alors que le reste fait la file à l’extérieur. Le majordome risque un coup d’œil vers sa maîtresse. Encore une fois, impossible de deviner ce qui lui passe par la tête.
Ont-ils choisi un chemin?
Nope. Fuhuhuhu… L’un des chemins mène à la bibliothèque, puis la muraille pour finir à la grande tour tandis que le sous-sol mène aux donjons, les égouts et aux labos… Dans les deux cas, j’ai bien des surprises pour eux.