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Messages - Charity Tissot

Pages: [1]
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Le métro et la gare / Forgive me Father for I have sinned (PV)
« le: samedi 08 janvier 2022, 16:14:37 »
Assise dans le wagon du train qui la ramenait à Seïkusu, Charity était contemplative. Le regard vissé sur ses mains, elle ne les voyait pas vraiment. Dans son esprit, tout se mélangeait. Elle ne se souvenait pas de ce qu’elle avait fait la nuit dernière, mais elle s’était réveillée nue dans une ruelle, couverte de substances dont elle ne voulait même pas connaître l’origine, à deux pas de chez elle. Affolée, parce que c’était au moins la septième nuit d’affilée, la jeune héritière s’était précipitée chez elle pour se nettoyer, puis à l’Eglise pour se purifier.

Malheureusement, son confesseur habituel avait eu un accident la nuit dernière, et il avait été retrouvé avec la nuque brisée, abandonné dans un quartier délabré de la ville. Sans doute était-il allé essayer d’apporter la compassion de Dieu parmi ces pauvres âmes qui vivaient là, et avait glissé sur les pavés peu entretenus. Si elle n’était pas si effrayée, Charity aurait probablement ressenti de la peine à l’idée de la mort du vieux prêtre, et de la compassion pour ceux qui vivaient dans ces quartiers.

En l’état actuel des choses, presque hystérique, elle avait exigé de parler à quelqu’un. Une bonne sœur l’informa que le second religieux en résidence était en retraite spirituelle pour la journée dans une ferme à quelques kilomètres de la ville. Récupérant l’adresse précise, Charity avait acheté un billet de train pour la seule gare qui desservait le patelin dans lequel était la ferme, et elle était partie.

Le trajet en train avait été rapide. Une petite demi-heure à peine. La ferme n’avait pas été compliquée à trouver. Et le prêtre non plus. S’excusant d’interrompre sa retraite, Charity l’avait littéralement supplié de la conseiller, d’entendre ses confessions. Elle s’était mise à genou devant lui, attrapant l’une de ses mains dans les siennes, en le suppliant. Et il avait accepté.

En pleine nature, la jeune héritière lui avait alors confessé tout ce qui s’était passé depuis sa dernière confession. La perte de sa virginité, les pensées impures qui envahissaient son esprit et perturbaient ses rêves, et, enfin, ses pertes de mémoires récentes. Elle avait la tête baissée, les yeux fixés sur le sol, en avouant que cela faisait une semaine qu’elle se réveillait sans aucun souvenir de ce qu’elle avait fait durant la nuit. Ses joues avaient rougi quand elle avait expliqué l’état dans lequel elle se retrouvait le matin, jamais loin de chez elle, mais toujours dehors. Elle lui avait demandé conseil pour que cette diablerie cesse, et elle l’avait encore une fois supplié pour qu’il l’aide.

Et voilà qu’ils rentraient, tous les deux, alors que la nuit tombait. Le dernier rayon de soleil disparut à l’horizon, et le train commençait tout juste à s’élancer vers Seïkusu. L’obscurité tomba rapidement, et Charity commençait à ne plus se sentir aussi contemplative.

« Mon père ? Commença-t-elle d’une voix faible. Je… Je voulais vous remercier pour vos conseils aujourd’hui… Pour avoir pris le temps de m’écouter au pied levé, ainsi, poursuivit-elle. »

Dans sa tête, elle se voyait « remercier » le prêtre d’une façon tout à fait inconvenante. Et, étrangement, une étrange chaleur naissait au creux de ses reins. Elle pouvait sentir une humidité certaine imprégner sa fine culotte de soie, et elle serra les cuisses comme pour retenir ce qui voulait suinter.

Charity se mordilla la lèvre, le regard toujours fixé sur ses mains. Ces dernières étaient sagement croisées sur ses genoux, posées sur la jupe blanche et souple de sa robe d’été, triturant parfois l’ourlet qui lui arrivait normalement un poil en-dessous des genoux. Ses pieds, chaussés d’escarpins noirs à talon aiguille, s’agitaient légèrement sur le sol du wagon. La petite veste en cuir qui couvrait ses épaules dissimulait le bustier de la robe. Du moins, jusqu’à ce qu’elle en écarte les pans, ayant soudain chaud. Ses boucles blondes étaient relevées en un chignon fait rapidement le matin-même avant d’aller à l’Eglise, et son visage pâle portait encore la trace d’un maquillage qui avait coulé autour de ses yeux.

Relevant ses prunelles bleu jacinthe vers le prêtre, l’héritière ne put s’empêcher de passer sa langue sur sa lèvre inférieure, et sur le rebord de ses canines et incisives supérieures.

« Pour m’avoir écoutée vous raconter comment je ne me souvenais pas avoir pris mon pieds, reprit-elle. Mais sa voix avait désormais un accent lubrique. Je tiens vraiment à vous remercier pour cela, souffla-t-elle en glissant de sa banquette en face de lui. »

Elle tomba à genoux devant lui, et son regard s’assombrit de désir alors que ses mains délicates glissaient contre les tibias de l’homme, remontant à ses genoux, et explorant ses cuisses jusqu’à se caler fermement contre son entrejambe.

« Vous me laisserez bien vous montrer ma gratitude, mmh ? Ou peut-être faut-il que je me trouve un autre confesseur, encore ? »

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Le quartier de la Toussaint / Une soirée mouvementée (Gabriel)
« le: dimanche 26 juillet 2015, 16:51:33 »
Le « », acronyme de Drink & Dance, était un tout nouveau bar du quartier de la Toussaint. Ce quartier, pourtant peu réputé à cause des nombreux gangs qui en avaient fait leur base opérationnelle, faisait l’objet d’une énième tentative de ré-urbanisation. En gros, il y avait de fréquents contrôles de police, des descentes de flics dans des réserves de drogues, et une recrudescence de nouveaux commerces.

Ce bar, donc, était en construction jusqu’à présent. Mais l’affichette, sur la porte vitrée, annonçait l’ouverture, la grande soirée officielle, pour le samedi soir qui venait. En voyant ce détail, et en recevant le prospectus dans sa boîte aux lettres, l’héritière de la marque de luxe Tissot s’était sentie attirée par cet endroit. Elle voulait aller voir de quoi aurait l’air ce bar. Par ailleurs, toute la journée de vendredi, elle n’avait pas arrêté de recevoir des texto de ses amies pour lui demander si elle voulait y aller avec elles. Bien évidemment, elle accepta, et l’après-midi du samedi fut consacré à faire du shopping.

Après quelques heures de déambulation dans les magasins, Charity avait dégoté l’affaire du siècle. Enfin, la robe du siècle plutôt. Noire, elle était faite de dentelle fleurie et de guipure. Elle lui arrivait à peu près au-dessus du genou, quand elle était debout, et remontait jusqu’à mi-cuisse lorsqu’elle posait ses fesses sur un siège. Pour accompagner cette merveille, la belle avait fait l’acquisition d’un ravissant ensemble de sous-vêtements. Noirs également, en satin et en dentelle, les petites pièces de tissus enserraient ses formes avec douceur, et les mettaient en valeur. Même si la robe n’était pas décolletée, les rondeurs de sa poitrine étaient nettement décelables. La dentelle fleurie couvrait son décolleté, et son épaule droite. On ne voyait que l’une des bretelles, fines, du soutien-gorge. Quant au shorty qu’elle portait également, il ne se voyait pas sous le tissu fluide de la robe. Pour le sentir, il fallait assurément passer sa main contre elle, contre la cambrure de ses reins.

Pour accompagner le tout, elle avait enfilé des bas, couleur chair et autocollant, et une paire d’escarpins lacés, noirs, qui la juchait sur presque dix centimètres de talon aiguille et de plateforme sous la plante de ses pieds. Les lacets remontaient sur ses chevilles et sur ses mollets pour s’arrêter juste sous le genou. En tournant sur elle-même, s’observant dans le miroir, la belle eut un grand sourire. Elle était belle, séduisante, mais pas vulgaire. Et sa chevelure blonde, relevée en un chignon lâche mais sophistiqué, brillait sous les lumières vives des spots de sa salle de bain. Les mèches ayant échappées à l’élastique ondulaient autour de son visage en forme de cœur. Elle ne s’était pas maquillée énormément. Un soupçon de poudre pour le teint, une poudre légèrement nacrée pour briller en soirée, un soupçon de rouge à lèvre un peu plus rose que la couleur naturelle des siennes, du khôl noir et du mascara pour agrandir encore son regard, et mettre en valeur ses prunelles azurées. Le sourire aux lèvres, elle tournoya une dernière fois devant le miroir avant que la sonnerie ne retentisse dans le luxueux appartement que lui payaient ses parents.

« Suli, Nicca ! »

Saluant ses deux amies avec chaleur, la blonde prit ses affaires. Une veste en cuir, pour se protéger de l’air frais, son sac à main et ses clés. Puis elle verrouilla, et emboîta le pas des deux japonaises. Une blonde et deux brunes. Un trio charmant. Elles prirent un taxi pour rejoindre le bar, et papotèrent tout leur saoul dans la voiture, durant le trajet. Elles ne tardèrent pas à se trouver dans la file d’attente. Les vigiles fouillaient les gens, pour être certains de ne pas avoir d’attentats ou de fusillades. Seuls les agents de police étaient autorisés à porter une arme.

Passant avec brio la fouille au corps, Charity rejoignit ses amies qui étaient passées avant elle, et elles prirent une table. La soirée commençait, il n’y avait pas encore trop d’animation. Mais, au fil des minutes, alors que la salle se remplissait, les filles sentirent que la soirée s’engageait bien. Elles commandèrent des boissons, et passèrent les deux premières heures à papoter, allant danser de temps à autres quand on les invitait, puis elles revenaient à leur table. Au cours de la troisième heure, les serveur étaient débordés, aussi devaient-elles se rendre au bar pour commander. Elles le firent chacune leur tour.

Quand ce fut à celui de Charity, elle y alla de bonne grâce alors que deux japonais étaient venus pour papoter avec elles. Enfin, surtout avec Suli et Nicca, à vrai dire. Laissant ses amies en bonne compagnie, la demoiselle était chargée d’une commande pour cinq personnes. Elle se fraya un chemin jusqu’au bar, essayant de ne pas bousculer les autres clients. Mais elle était la seule à prendre des précautions. L’un des hommes autour d’elle la bouscula sans remords. Vacillant sur ses escarpins, il l’envoya bouler contre un autre client en se frayant un chemin à grand renforts de coups de coudes.

« Outch ! Lâcha-t-elle en se rattrapant de justesse à un homme blond. »

Le coup de coude dans les côtes lui avait un peu coupé le souffle. Il faut dire qu’il n’y avait pas été de main morte. Elle aurait sûrement un bleu le lendemain. Il faut dire qu’elle marquait assez vite, avec sa peau laiteuse.

« Excusez-moi. On m’a poussée, et je n’ai pu me rattraper qu’à vous. Puis-je vous offrir un verre pour me faire pardonner ? »

Polie, et charmeuse en plus. Après avoir détaillé celui sur qui elle s’était appuyée, Charity l’avait trouvé fort à son goût. Oh, elle ne pensait pas à mal en flirtant ainsi, innocemment. Elle voulait juste être agréable, sans être trop entreprenante ou vulgaire.

3
Prélude / Re : Charity, héritière maudite [Validémonisée]
« le: vendredi 17 juillet 2015, 18:34:58 »
Je sais, je sais :3
Merci à tous <3

SP : 21, f, Seïkusu :3
Et toi ? =D

4
Prélude / Re : Charity, héritière maudite
« le: jeudi 16 juillet 2015, 19:03:52 »
Merci mon p'tit :3

5
Prélude / Re : Charity, héritière maudite
« le: jeudi 16 juillet 2015, 18:36:09 »
Merci ma p'tite :3

6
Prélude / Charity, héritière maudite [Validémonisée]
« le: jeudi 16 juillet 2015, 18:18:58 »
Identité : Charity Tissot, héritière de la fortune et de l’empire Tissot depuis quelques années. On l’a nommée ainsi en espérant que le nom déterminerait son caractère, et un peu en hommage à son arrière-grand-mère également.
Âge : Elle va atteindre sa vingt-et-unième année courant octobre.
Sexe : C’est une femme, au vu de ses attributs mammaires et de son appareil de reproduction interne.
Race : C’est une humaine maudite. (Voir section « Autre »)
Sexualité : Hétérosexuelle, mais à vrai dire, ce n’est qu’en théorie puisqu’elle est encore pure et chaste. Toutefois, elle ne ressent aucune attirance pour ses congénères féminines. Ça ne l’empêche pas, évidemment, de trouver les femmes belles, sans vouloir à tout prix devenir lesbienne ou bi.



« Il était une fois… »

… Un couple amoureux. Ou pas loin. En tout cas, ils n’étaient pas indifférents l’un à l’autre. Ils s’appréciaient suffisamment pour coucher ensemble, se marier, et avec une ribambelle de gosses. Trois, dans le cas présent. D’un côté, Madame Tissot, anciennement Mademoiselle de Beaufort-Lès-Pins. Française d’origine, aristocrate, Angela de Beaufort-Lès-Pins, à présent Angela Tissot, était une femme bien. Une virtuose en violon, une économiste de talent et une très belle créature. De l’autre côté, on trouve Mr Tissot. Arthur, de son prénom. Héritier de l’empire financier Tissot, le très célèbre fabricant de montre, Arthur était un homme fort, droit et ambitieux. Sensible aux belles choses, également, et grand collectionneur. Il partageait cet amour de la beauté et de l’esthétisme avec son frère jumeau, James. Mais James n’était pas aussi honnête qu’Arthur, et c’est ainsi qu’il finira par être tué, plus tard dans notre histoire.

Donc, Arthur est de passage en France. Il se pointe gentiment à l’école que fréquente Angela. Il a, à cette époque, vingt-sept ans, et elle en a vingt-cinq. Il donne une conférence sur la façon dont l’Empire Tissot s’est développé, convié par le doyen de l’établissement, et fait quelques exercices pratiques avec les élèves qui l’écoutent attentivement. Il est jeune, mais intelligent. Les élèves l’ont tout de suite adoré. Captivant, Arthur finit sa conférence par quelques réponses aux questions. L’une d’elle retient son attention. Ou plutôt, la personne qui la pose. Il n’a d’yeux que pour son visage aux traits délicats, et son corps délié aux courbes généreuses. Il en oublie même d’écouter ce que dit la nymphe, Angela donc, qui est obligée de répéter sa question, inlassablement, un certain nombre de fois. C’est cliché, mais c’est ce que l’on appelle un coup de foudre.

Bien évidemment, la douce Angela avait flashé sur lui depuis qu’elle l’avait vu prendre place sur l’estrade, et elle avait dû mobiliser son courage pendant toute la conférence pour lever la main et lui adresser la parole. Elle n’avait pas vraiment écouté la conférence, en soir, ses yeux étant occupés à détailler le corps d’Arthur.

Trois mois plus tard, ils sortaient officiellement ensemble. Six mois encore après, ils se fiançaient. Un an encore plus tard, ils se mariaient. Et finalement, dix mois après le mariage, les premiers gosses virent le jour. Il s’était donc écoulé deux ans et sept mois depuis leur rencontre quand l’aîné de leurs enfants fut mis au monde. Alexander, fut-il nommé. En hommage au grand roi de Macédoine qui conquit l’antiquité. Deux ans après, c’était au tour de Jules, comme le célèbre empereur romain, d’agrandir la famille. Et après six années sans nouvelle tête, une petite fille pointa le bout de son nez. Charity, qui vit le jour après dix années et sept mois de relations entre Angela et Arthur.

Le tableau était parfait. Il n’y avait pas d’ombres en vue. Sauf que pendant cette période, le James n’était pas dans la vie de son frère. Il était parti en « séminaire longue durée » en Thaïlande, qu’il disait. Quand il revint, accroc aux drogues et aux prostituées, et dépositaires de nombres de maladies vénériennes, il fut pris d’un accès de jalousie. Egoïste qu’il était, il ne pensait pas au bonheur de son frère. Il accusa ce dernier de n’avoir pas partagé sa femme, la belle Angela, avec lui. Ils partageaient tout, arguait James, c’était donc dans l’ordre des choses qu’il partage sa femme. Mais Arthur ne voyait pas les choses ainsi, et il fit enfermer son jumeau dans un centre de désintoxication. Pendant dix longues années, ce dernier croupissait dans cet asile d’accrocs en tout genre. Pendant dix putains d’années, il était privé de sa famille, de son argent, de tout ce qui faisait de sa vie un véritable paradis (enfin, surtout la partie argent, d’ailleurs). Et pendant ces dix années interminables (pour lui) la petite dernière de la famille Tissot grandissait, sans autre soucis que celui de récolter de bonnes notes à l’école.

Quand enfin, après avoir maudit son jumeau et s’être lamenté sur son sort, James sortit du centre (soi-disant guéri), il enleva la petite dernière, Charity, pour faire de la peine à son frère et à sa belle-sœur. Il passa huit ans avec elle, en cavale, faisant le tour du monde pour échapper aux flics. Il fréquenta les milieux sombres et peu recommandables de la mafia et des drogués. Il vola, tua, viola aussi. Mais pas sa nièce. Non. Elle, il la gardait pour quelque chose de spécial. Il ne savait pas encore quoi, mais il allait y réfléchir. On lui proposa de la vendre pour un bon prix. Une petite blanche aussi jolie, jeune et vierge, ça valait un bon prix. Mais, James était peut-être un salopard, il n’était toutefois pas quelqu’un de sans cœur. Sa nièce lui était chère, finalement. Après dix ans à cavaler partout dans le monde avec elle, il s’y était attaché. Il n’hésitait pas à la faire venir partout avec lui, même quand il tuait, volait ou violait. Il l’aimait bien, mais il n’avait aucune considération pour sa santé mentale ou sa pudeur.

Un jour, le jumeau fou des Tissot tomba sur une famille de gitans. Il avisa la mère, vieille, ridée et aux attributs tombants. La grand-mère, pire que la mère avec ses cheveux blancs qui se faisaient rares sur son crâne, ses dents manquantes et son œil fou. Et puis il vit la fille, jeune, fraîche, belle. Elle ressemblait un peu, par certain côté, à sa nièce. A sa belle-sœur, de qui il avait vu les photos d’adolescente. Attiré par le fantasme qu’elle représentait, James élimina proprement (enfin, rapidement, au moins) les hommes de la famille. Le père, les trois fils, et le grand-père. Cinq balles en pleine tête. Il savait viser, le bougre. Il élimina aussi la mère, qui se mettait en travers de son chemin, et ligota la grand-mère avant de capturer la fille. Elle avait dix-neuf ans. Un an de moins que Charity. Ignorant sa nièce qui regardait tout, James fit subir les pires outrages à la gitane, se servant d’elle comme d’un vulgaire objet. Habituée, Charity détournait le regard. Ou bien, s’il lui ordonnait de regarder, elle laissait son regard voir la scène sans toutefois l’assimiler, laissant son esprit voguer ailleurs, rêvasser à un monde meilleur.

Quand il se fut bien amusé, James Tissot laissa la gitane pour morte. Folles de rage, et humiliées, la grand-mère et sa petite-fille maudirent le jumeau fou et sa nièce. Même si cette dernière n’avait pas grand-chose à voir avec leur déchéance. Elle était présente, et elle n’avait rien fait pour empêcher les outrages, ça suffisait amplement. James ne croyait pas à ces malédictions. Pourtant, quelques mois après, alors qu’une série de malchance s’abattait sur eux, il commençait à devenir paranoïaque, à y croire un peu. Finalement, il fut arrêté alors que la onzième année de cavale commençait. Cette fois, pas de pitié. Il prit la peine capitale, et fut exécuté sommairement, peu après le procès qui –exceptionnellement- n’avait pas été très long.

Charity a été rendue à sa famille. Elle avait eu presque onze années difficile, et ses cauchemars ne lui permettaient pas d’oublier les horreurs que son oncle avait commises. Jeune, et intelligente, elle s’était cultivée comme elle avait pu, glanant des renseignements un peu partout. Elle connaissait les rudiments de plusieurs langues, et savait comment survivre à la dure. Elle connaissait le monde du crime (comme si elle y avait vécu, dites donc), et avait des notions d’histoire, de géographie, de sciences, de calculs et de grammaire. Rien de transcendant, vraiment. Mais suffisamment pour ne pas être obligée de retourner à l’école pour rattraper le temps perdu. Elle ne voulait pas être une intello. Elle ne voulait pas d’un métier en particulier. Être une héritière oisive, ça lui convenait parfaitement. Et les gens l’encourageaient même dans cette voie, pour qu’elle se repose et oublie ses tourments passés. Pas contrariantes, la jeune femme n’a pas protesté. Elle s’est découvert une passion pour la superficialité : Shopping, maquillage, manucure, coiffure… Elle a compris qu’elle adorait prendre soin d’elle, et dépensait ainsi sans compter pour son bien-être personnel.

Elle n’était pas particulièrement traumatisée par presque onze ans à cavaler avec son oncle. Malgré son ressentiment pour sa famille, James l’avait bien traitée. Il avait pris soin d’elle à sa manière un peu tordue. Jamais il ne l’avait touchée. Elle ne comprenait pas vraiment la haine que son père et sa mère lui vouait. Elle n’était pas proche d’eux, du coup. Mais ils étaient patients avec elle. Dotée d’un solide compte en banque, elle avait presque le droit de faire tout ce qu’elle voulait. Hormis la seule chose qui lui tenait à cœur : Aller voir la tombe de son oncle. Certes, les scènes d’horreur à laquelle elle avait assisté peuplaient ses cauchemars, mais elle avait malgré tout développé une certaine affection face à la seule figure parentale qu’elle avait connu pendant tout ce temps.

La gamine qui avait été enlevée était devenue une belle jeune femme. Elle n’était pas très grande, et pas très grosse. Après onze ans passé à manger par rations, elle n’avait pas développé beaucoup de gras. Assez, néanmoins, pour que sa silhouette arbore de jolies courbes féminines. Une belle poitrine, épanouie, une taille mince, des hanches plus larges et un fessier rebondi. Ses cuisses fermes, marquées par une vie mouvementées, surmontent des jambes galbées, et des petits pieds délicats. Si elle était principalement habillée de loque durant la cavale de son oncle, les meilleures qu’il pouvait lui trouver cela dit, elle aujourd’hui découvert le confort et le luxe. Elle aime la mode. Elle aime les styles différents qu’elle voit. Cuir, satin, velours, jean, coton… Elle porte de tout. Elle possède un dressing proprement impressionnant, en sachant que ça ne fait qu’une année qu’elle a commencé à écumer les magasins.

Sa crinière blonde, à présent soignée et brillant sous le soleil, est le plus souvent laissée libre sur ses épaules. Ses traits, délicats, lui confèrent un air rêveur. Elle se met rarement en colère, aussi est-elle toujours détendue. Ses yeux clairs brillent en permanence d’une joie de vivre innocente. Ils pétillent de malice. Son petit nez droit se fronce rarement de déception, ou de dépit, la petite relativisant assez rapidement en fonction de tout ce qu’elle a vu dans son enfance. Parfois, une moue attristée tord ses lèvres gourmandes, quand elle repense à son oncle.

Les psychologues lui disent qu’elle a développé un syndrome de Stockholm, mais elle ne veut pas les croire. Elle aimait sincèrement son oncle, pensait-elle. Il était la figure paternelle dans sa vie. Décidée à s’affranchir de ses parents qu’elle ne connaît plus, de ses frères qu’elle apprécie mais qui sont trop étouffants, la jeune femme a souhaité s’installer ailleurs. Dans un autre pays que la belle Angleterre. Le Japon lui est spontanément venu à l’esprit. Elle y avait passé quelques mois, avec James, et elle avait vraiment apprécié cette culture.

Comme, depuis son retour, on lui passait tous ses caprices, elle a été autorisée à quitter le nid familial. Elle y fêtera sa majorité absolue, dans quelques mois.  Établie à Seïkusu, elle commence une nouvelle vie, inconsciente de la malédiction qui pesait sur ses épaules.




(J'ai inséré les parties "physique" et "caractère" dans l'histoire, mais si vous voulez comptez les mots, vous pouvez faire un tour dans le spoiler :3)

Autre :

Malgré son statut d’humaine, Charity a été maudite il y a moins de deux ans. Pour le moment, la malédiction ne l’encombre pas vraiment, mais c’est parce qu’elle est encore vierge. La gitane a lancé cette malédiction pour l’éloigner des péchés mortels. Elle ne voulait pas que la jeune fille suive les traces de son oncle.

Quand elle aura goûté au plaisir charnel, la malédiction commencera. Cette dernière emmerdera pas mal Charity. La nuit, elle aura une faim insatiable de sexe. Le jour, elle aura des remords. La seule manière de lutter contre cette malédiction, c’est de rester pure et chaste. Ou alors, de réellement « faire l’amour » et non pas juste du simple sexe.

La malédiction agira aussi sur les autres péchés capitaux, mais dans une moindre mesure. Elle pourra se montrer assez instable la nuit, facilement vexée, facilement en colère, facilement jalouse ou avide, paresseuse ou gourmande. La journée, les remords suivront.

Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

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