Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Prisca Luccicelli

Pages: [1] 2
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Les bas fonds / Re : Vernissage [Prisca Luccicelli]
« le: mercredi 30 mars 2016, 14:43:57 »
Halala. Pourquoi ces humains de ce monde se comportaient ainsi. Presque, ils enlevaient un plaisir. Voir la peur et l'incompréhension pour les savourer était un met délicieux qui lui passait sous le nez, avec ce genre de personnes. Les magiciens. Ils pensaient tout savoir. Et... ils en savaient beaucoup. Mais savoir se comporter, en hôte, en proie. Il fallait le faire aussi. Surtout quand on était invité par une Vampire telle que Prisca, une ancienne, qui plus est. Quoi qu'elle ne savait rien du déroulement du temps sur cette planète.

En tous les cas. Elle avait parlé. En l'appelant, petite gourmande. Sur le coup, la phrase la laissa interdite, légèrement buguée comme disent les humains de la terre. Adamante en profita en plus pour lui caresser les lèvres, et ses dents. Prisca halucinnait. C'était la preière fois qu'elle voyait un tel comportement, chez elle qui plus est, et cela commençait légèrement à lui courir sur le haricot. S'il fallait passer à des actes plus sérieux. Eh bien elle allait le faire, pour le mieux, et pour le pire.

Elle plaqua son corps un peu plus contre celui de l'humaine, ses pieds bloquants les chevilles, et ses mains les poignets, les amenant au dessus de la belle mage. La Duchesse grinça un peu sous la violence du choc, et les yeux de la Vampire brillèrent de colère.

- Je te l'ai dit, souffla-t-elle d'un air rauque. Tu es ici chez moi. Alors tais-toi. Et ne penses pas comprendre les vampires et leurs soifs éternelles. Je ne me répèterai pas plus de fois. Plus. Un. Mot. Si tu comprends cela, alors nous pourrons continuer. Sinon, je risque de continuer seule, et tu ne seras guère plus en état de quoi que ce soit pour un certain temps.

La voix était on ne peut plus sérieuse, et ses doigts se serrèrent un peu plus autour des poignets d'Adamante. Et qu'importait une petite douleur. Voir même une grosse. Elle n'avait plus que faire d'Adamante. Le tout était de la garder en vie, et apte à rentrer chez elle, non ? Pour le reste, elle se servirait.

- Maintenant. Je vais satisfaire déjà ma première envie. Du moins en partie. Seule un coeur pur et innocent peut me satisfaire pleinement. Et... Je doute que tu le sois, ajouta-t-elle avec un sourire amusé.

Elle était très loin des mythes où la morsure d'un vampire suffisait à transformer quelqu'un. Il y avait de tout, chez les vampires. Autant de races que de vampires, presque. Et leurs pouvoirs variaient selon le noyau duquel ils venaient. Certains leur avaient donné des noms. D'autres, mêmes, une organisation. D'autres encore, étaient devenus des légendes, voir des mythes. De son côté, Prisca se moquait allègrement de toutes ces considérations. Elle avait son fonctionnement, savait d'où elle venait, et seul comptait finalement le territoire qu'elle s'auto-appropriait. Le reste, ce n'était que du détail sur lequel elle pouvait ne garder qu'un oeil.

Lentement, sans relacher la pression sur le corps de la magicienne, se collant contre elle, Luccicelli s'abaissa jusqu'à atteindre son cou. Un autre baiser, léger.

- Voyons ce que ce coeur vaut, murmura-t-elle.

Et elle y plongea ses dents, perçant une veine qui palpitait. Pour s'y abreuver. Lors de cette action, proprement exécutée, Prisca voyait le coeur des gens. Leurs souvenirs chers. Leurs hontes passées. Tout ce qui remontait à la surface, elle s'en abreuvait. N'ayant aucune hésitation et aucun remord, elle, à tuer des innocents, c'était bien pour cela qu'elle aimait se les approprier, jusqu'à déchirer leur petit coeur de leur corps. Mais là, avec cette superbe femme, elle n'irait pas jusqu'à cette extrémité. Elle se contentait de boire, assurant sa poigne, un peu plus fort, et encore un peu plus, tandis que les gorgées défilaient. Tandis que le sang emplissait sa bouche puis son corps.

Oh, elle s'arrêterait, quand elle jugera la mage assez faible. Mais certainement pas avant. Et après commencerait un autre jeu. Qui lui apprendrait peut-être une forme d'humilité en sa présence, chez elle. Si c'était possible, ce serait un bon début. Il fallait au moins ça pour enlever un bout de la frustration qui s'était installée à la vision de la Reine. Et ce serait sa chère mage qui prendrait pour deux.

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Les bas fonds / Re : Vernissage [Prisca Luccicelli]
« le: mardi 22 mars 2016, 12:21:25 »
Enfin. Ce peuple était parti. La vampire était toujours tiraillée par ce paradoxe. D'un côté, elle n'avait jamais pu s'arracher à la contemplation des fourmilières humaines, cette vie sans cesse mouvante, ces êtres qui s'éclairaient d'un sourire, lors d'une contemplation de ses tableaux. Ou ces jeunes femmes qui détournaient le regard en minaudant d'un air à moitié outré, à moitié intéressé, par des tableaux plus crus. De l'autre côté... La plupart des êtres n'avaient pas le moindre intérêt pour sa faim millénaire. Aucun n'était pur. Aucun n'avait ce noyau qu'elle cherchait à atteindre... Et pourtant leur sang palpitait avec violence dans leur corps.

Elle se posa quelques instants contre la porte fermée, fermant les yeux. Doucement, elle notait dans sa tête l'apparence de deux⁻trois êtres qu'elle pourrait éventuellement visiter un jour. Elle prit son temps, avant de se détacher du bois sombre de la porte, pour marcher avec une lenteur calculée, chercher où se trouvait son invitée. Si elle avait remarqué la présence d'êtres en dehors qui s'étaient attardés, elle avait mis ce problème à plus tard, tout en le gardant en tête. Sa survie n'étaient pas simplement due à sa force après tout. Légèrement inconsciente sur un autre sujet, la vampire ne prenait pas en compte le fait qu'elle venait d'un autre monde. Et donc, que la plupart des oeuvres qui se trouvaient chez elle, mis à part les rares achetées dans les marchés de Nexus, venaient de cet autre monde. Parfois, il s’agissait d'oeuvres anciennes, qu'elle avait gardé précieusement, alors que les ères s’enchaînaient. D'autres fois, il s'agissait d'écrits. Des livres d'ici et là, principalement du vieux continent. D'Angleterre, de france, d'italie, aussi. Et ainsi de suite.

Sans vraiment trop de problème, ni de surprise, Prisca trouva la magicienne dans la bibliothèque. Un bibliothèque plutôt modeste. Vu qu'elle venait d'acheter cette maison, un peu petite à son goût. Elle n'avait pu transporter tout les biens qu'elle souhaitait garder avec elle d'un monde à l'autre. Et même ainsi, certaines bibliothèques ployaient un peu sous le poids des livres.

Mais à ce moment, Prisca en eut marre. Ces questions. Ce rappel sur ce bijou dont elle ne savait encore que faire. Cette présence chez elle, et l'assurance de la magicienne qui l'insupportait presque. Ses yeux brillèrent plus intensément, alors qu'elle fondit sur Adamante, l'emportant sous un bras puissant, d'acier, jusqu'à un siège en velour posé non loin d'une cheminée éteinte. La violence du choc secoua sûrement un peu la magicienne, mais au moins, le siège était confortable, rembourré. Une sorte de Duchesse aux couleurs pourpres et blanches.

Un regard de la vampire sur le feu, et celui-ci s'alluma, de même que les divers bougies, posées sur les présentoirs ici et là. Un exercice assez simple pour Prisca, mais qui la fit frissonner. Elle revint rapidement vers Adamante, à moitié couchée sous elle. Ses yeux brillaient, fins, agressifs, avides. Son souffle se fit plus fort, et la vampire s'abaissa pour murmurer quelques mots à l'oreilles de la superbe femme.

- Plus un mot, je risquerai de céder.

L'aura de la vampire était grandiose, et pourtant bien contenue, encore.  Restant ainsi, ses mains posées de part et d'autre d'Adamante, elle resta dans cette position un instant, s’enivrant du parfum de cette humaine. S’enivrant du sang qui palpitait à ses oreilles. Avec une douceur surprenante, elle vint lui lécher l'oreille, suivant son contour, pour murmurer quelques mots. La voix un peu rauque, trahissant une faim certaine, ou plutôt, une envie mortelle.

- Tu es ici chez moi. Ne te comporte pas en reine. Tu es ici chez moi.

Son souffle s'accélérait, et elle baissa la tête, pour baiser le cou de ses lèvres. Une main se releva de la duchesse pour caresser les mèches de cheveux de sa proie nouvelle. Pour les écarter toujours avec une grande douceur. Jusqu'à s'abaisser, reprendre le baiser. Puis y enfoncer légèrement ses dents. On pouvait voir que la vampire, malgré son apparente faim, malgré sa vivacité et sa force, se contrôlait, ou du moins faisait des efforts pour se contrôler. Quelques gouttes de sang perlèrent, rapidement disparues entre les lèvres de Prisca.

Tout n'était que douceur dans ses actions, désormais. Elle savourait. Prenait le temps d'agir et de dévorer. Et elle comptait bien continuer ainsi. Tranquillement, plus loin.

- Tu es ici chez moi.

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Les bas fonds / Re : Vernissage [Prisca Luccicelli]
« le: vendredi 18 mars 2016, 23:45:21 »
Elle était chez elle. Dans une pièce qui n'était pas ouverte au public. Là où elle peignait son âme meurtrie à jamais. Là où elle peignait ce qui passait par son esprit millénaire. Ou centenaire. Elle avait arrêté de compter depuis longtemps. Et elle avait devant elle des êtres admirables. Tellement, qu'elle pourrait tomber amoureuse. D'un côté, il y avait cette Reine, qui apparaissait à ses yeux, comme une étoile vive, au milieu d'un océan de débauche et de crimes. Une pureté qu'elle voudrait savourer lentement, longuement jusqu'au bout. Et de l'autre côté, il y avait cette magicienne magnifique, à l'intelligence vive et audacieuse. Pour Prisca, qui avait passé la plus grande partie de sa non-vie sur Terre et qui voyait donc ses connaissances un peu limitées par toutes ces nouveautés fantastiques, la magicienne avait largement son attrait. Et elle le savait : toute la puissance qu'elle renfermait, toutes les richesses qu'elle possédait n'étaient finalement que peu de choses face à la connaissance et l'information.

S'étant reculée pour résister à une tentation qui étreignait son corps férocement, et de plus en plus, elle observait ce duo attirant. Pour peu, elle avait oublié qu'une troisième, plus guerrière et brute se trouvait dans la salle principale, où se tenaient les tableaux, où commençaient les commérages. La vampire savait pourtant que pour faire son école, et former des êtres intelligents, elle devrait se plier à quelques règles. Elle n'était plus dans son Italie ancienne, ou dans les autres civilisations passées. Il lui fallait plus d'informations. Puis Elena reprit parole, de sa voix enchanteresse, pour le plus grand plaisir de cette Vampire ancienne.

C'est bien ce qu'elle pensait. Il lui fallait des informations. Quant au problème d'un agenda occupé... Elle en sourit.

- Reine Elena. Osez penser que jamais je ne viendrai avec le risque de recevoir un refus ou une indisponibilité. Quand je viendrai, c'est que ce sera le lieu, et l'heure, pour m'offrir ce que vous avez promis. Et rien ne gênera ce moment. Je le choisirai soigneusement pour ne pas interférer avec vos diverses obligations, soyez rassurée de cela, si vous en ressentez le besoin.

Elle choisirait. Cela lui importait. Garder le contrôle... Elle reprit, pour Adamante, tout enla laissant agir, sa main contre sa joue, douce.

- Il est vrai, tendre magicienne, que vos connaissances sur divers milieux peuvent m'intéresser...

D'un geste de poignet, elle écarta la main de la magicienne, pour lui prendre son poignet, l'enfermant dans un doux étau.

- De plus, il va commencer à se faire tard, et l'heure file plus vite que toute autre notion, en ces lieux sombres et personnels. Je vais plutôt vous laisser vadrouiller ici, tandis que je vais raccompagner la Reine à sa chère garde, qu'elles rentrent toutes deux au Palais d'Ivoire.

Elle lui relâcha le bras, avant de se diriger sans vraiment attendre dans le couloir, pour rejoindre ensuite la salle où le vernissage avait lieu. Doucement, elle frappa dans ses mains, à trois reprises, pour attirer l'attention de toutes et de tous. Laissant, si elle voulait, Elena rejoindre sa capitaine Luria. Lentement, alors que le silence se faisait peu à peu, elle passa son regard doré sur chacun des membres de cette petite assemblée.

- Mesdames, messieurs, Reine Ivory. Quoi que ce fut un immense plaisir pour moi d'ouvrir mon humble atelier à vos humeurs et à vos yeux. Il va être temps pour moi d'y mettre fin. Je vous remercie, tous autant que vous êtes, d'avoir eu l'esprit assez ouvert pour contempler ces quelques tableaux. Et je remercie particulièrement la Reine Ivory pour l'honneur qu'elle m'a faite en se rendant à ce vernissage bien modeste. Preuve en est que la véritable Couronne ne se laisse pas sombrer dans les frasques de la corruption. Preuve en est, qu'Elle est bien celle au cœur ardent et pur qu'elle semble être. Ici. Nul grief. Nul déplaisir. Simplement l'ouverture d'esprit à la culture, à la connaissance. Je ne peux vous offrir que mes tableaux. Mais pour moi, ce ne sera qu'un début, je l'espère. Mesdames, Messieurs. Ma Reine.

Et sur cette dernière salutation, le monde commença à partir, parlant fort, libéré de cette contrainte qu'imposait la contemplation des tableaux. Bien sûr, Prisca se tint à la porte pour saluer chaque personne qui partait, et surtout cette Reine et sa fidèle accompagnatrice. Doucement, elle leur souhaita tout le bien, non sans ajouter quelque allusion discrète à une prochaine visite.

Enfin, quand tout cela fut enfin terminé, elle referma sa porte à clef. Fermant un à un les différents fermoirs pour la maintenir dans cet état. Après tout, elle ne comptait ni se faire déranger, ni sortir ce soir, non ? S'étirant largement, laissant son regard s'attarder sur ses peintures, elle sourit. Ce monde, ce monde si différent du sien. Mais elle avait d'autres préoccupations. Maintenant, il fallait retrouver une Magicienne.

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Les bas fonds / Re : Vernissage [Prisca Luccicelli]
« le: mercredi 16 septembre 2015, 20:33:22 »
Elle ne se reconnaissait plus. Elle s'était emportée. Certes, cette reine était particulière... Mais des dirigeants aux grands cœurs, par le passé, elle en avait déjà vu plusieurs. Et au départ, quand elle décidait de protéger une lignée, c'était d'abord car une des personnes de celle-ci en valait largement la peine. Mais de tous temps, elle en avait pris soin. Elle l'avait vu souvent grandir, murir. Guidé par ses conseils, aidé par ses richesses, cette lignée devenait importante, et incontournable. Puis elle veillait sur la vieillesse de son protéger, observant chaque pli du visage qui s'accentuait au fil des ans, jusqu'à la mort de cette personne. Et même si elle n'arrivait presque jamais à reporter cet amour sur une autre personne de la lignée de son protégé, elle en prenait soin durant une voir deux générations. Puis venait la déception, et la fin. Mais au grand jamais elle ne s'était laissée emportée comme elle l'avait fait.

Un instant, elle observa Adamante avec un regard étrange. Un coup de la magicienne... ? Et elle secoua la tête. Non, elle devait juste admettre que pour cette fois, cette reine au grand cœur pur l'intéressait personnellement, au point de vouloir boire son sang. Encore une fois, l'imagination lui joua un petit tour, et elle se vit, avec Elena. Cette dernière posée sur un lit, habillée d'un simple habit blanc, à l'attendre. Elle s'imaginait l'allonger, et lui passer un collier de coraline autour du cou, tandis que des murmures apaisant so... Ce n'était que de l'imagination. Foutus cœurs purs. Elle ne pouvait y résister. Elle voulait les arracher des corps graciles. Elle voulait les goûter... Mais...


- Non !

Elle leva la voix, juste après la première phrase d'Adamante, et fronça les sourcils. Se reprendre. Et elle reprit aussi la parole, en même temps son calme.

- Je veux dire. Que Nexus ne soit pas hostile aux vampires à l'heure actuelle est un fait appréciable. Ceci dit, cela ne dure que rarement longtemps... Mais bon, peut-être qu'ici ce sera différent. Je suis curieuse.

Par ici, bien sûr, elle parlait de la différence entre la terre et ce monde-là. Et dieu savait que les différences étaient nombreuses. Sûrement aussi nombreuses que le nombre de personnes sur Terra. Déjà, les gens sur terre avaient une tendance amusante à croire en des choses qui n'avaient aucune représentation pour eux, et quand on leur montrait des choses vraies, mais qui sortaient de leur cadre bien carré, ils n'y croyaient même pas, ou avec une difficulté impressionnante. Les humains de la terre restaient une race emplie de paradoxes qui n'avait cessé de l'étonner à travers des siècles et des siècles de vie. De l'autre côté, les habitants de Terra, et surtout de cette ville, Nexus, d'après ce qu'elle avait compris, étaient un amas de divers races et divers croyances. Ici, on pouvait rencontrer absolument tout. Dans certains bruits de comptoir, il se disait que même des dieux ou des représentants divins directs étaient venus fouler les rues de cette ville. Et quels que soient les problèmes qui avaient pu agiter la cité, elle s'était relevée au final, toujours plus mélangée. D'un côté... Peut-être que le problème venait de là.

Et Adamante cru bon de préciser la nature exacte du sang d'Elena. Prisca secoua la tête, laissant ses longs cheveux rouges sombres, dans la pénombre, onduler doucement.

- Je ne m'intéresse pas à la nature du sang. Sinon, plutôt que de rechercher des cœurs à la pureté intacte, j'irai chercher plutôt des êtres magiques dont le sang est, parait-il, une source de pouvoir et de bon goût sans nom. Cela ne m'intéresse tout simplement. Seule la couleur du cœur, de l'âme m'intéresse. Le pouvoir m'a été donné par les dizaines, centaines d'années, voir même plus, que j'ai traversé. J'ai traversé les âges, et j'ai acquis nombre de connaissances. Sur des choses qui n'existent plus, et qui n'existeront plus jamais. J'ai pris soin de lignées de sang royal, ou de sang plus pauvre. Et savez-vous. Quand l'âme n'est pas entachée par le pouvoir ou le monde alentour. Le sang a pour moi, le même goût.

Dans un sens, elles étaient plus proche de certaines légendes -sûrement fondées- de vampires sumériens, que ce qui était communément appelé vampire. Et même si elle ne prenait pas véritablement les âmes... C'en était sûrement pas loin. Elle fit une pause, observant le duo maintenant devant elle. La noble reine et la fière magicienne.

Les paroles de la première, au départ lui arrachèrent un sourire amusé. Mais la suite lui fit perdre un peu de sa superbe. Elle idéalisait trop les humains décidément. Enfin, pas que les humains... Mais les autres races si spéciales de ce monde ne lui étaient pas encore familières. De ce côté, elle avait des excuses. Ceci dit, d'après ce que la reine déclamait, face à la pauvreté et à l'inégalité injuste, les réactions étaient toutes les mêmes. Que ce soit les humains de la Terre, ou les habitants de Terra : les pauvres devenaient violent, et volaient aux riches. Les convoitises continuaient donc sans cesse de transformer des havres de culture en enfer d'ignorance.  Puis vint la dernière phrase.

Etonnement, Prisca resta calme. Elle sourit d'un air doux, même, couvant Elena du regard, oscillant parfois vers Adamante.

- Je vais commencer par le début, si vous le voulez bien. L'argent n'est pas un problème. Réellement. J'ai vécu... longtemps. Durant ma longue vie, j'ai vu nombre de civilisations s'écrouler, nombre d'entre elles naître. Et la seule notion qui a été presque présente de tous temps, est la richesse. Et quand on vit une éternité, elle s'accumule et déborde. Ici et là, des maisons ont été créées, pour tout contenir. Il y a de tout. Tableau, technologie, partitions, or, métaux précieux. Où que j'aille, je n'ai jamais manqué de rien, car par-delà toute ma vie, j'ai l'éternité devant moi. Ceci dit, je comprends la situation évoquée ici, et je ne savais pas qu'il y avait déjà eu des tentatives d'implanter la culture dans ces endroits où règnent la violence et l'ignorance. Ainsi, je commencerai peut-être simplement par un atelier, le temps de laisser à ce peuple avide de richesses de s'habituer. Puis peu à peu, je ferai grandir le tout. Mais je le répète. Même si j'accepte votre aide, ce n'est pas vraiment par besoin.

Elle fit une pause, observant cette fois Elena dans les yeux.

- Votre sang. Et c'est une promesse. Je viendrai le chercher. Mais pas aujourd'hui. Il faut parfaire le cadre. Et ce n'est nullement ni le moment, ni l'endroit, pour un tel acte. Reine Ivory... Je l'ai dit juste avant. J'ai vécu un nombre d'année indénombrable. Qu'en est-il de ma naissance, de mon origine. Je n'en sais trop rien. Mais mes souvenirs commencent déjà en vampire. Et à l'époque... Eh bien. Disons qu'entre ce moment, et maintenant. J'ai vécu sûrement un millier de vies différentes. Et j'en ai pris d'autant plus.

Elle regarda Adamante.

- Bien sûr. Je ne compte pas vous prendre la vie, Reine Elena. Jamais je n'ai fait cela sur les lignées que je jugeais dignes de ma protection, et ce n'est pas maintenant que je commencerai.

Prisca revint à Elena, avança d'un pas, et caressa sa joue avec une douceur infinie, comme si elle craignait de briser cette personne de porcelaine.

- Je viendrai prendre votre sang, car vous me l'offrez. Mais je n'irai pas plus loin qu'en prendre quelques gouttes, car alors, je ne suis pas certaine de pouvoir me contrôler. Vous êtes spéciale. Et non pas en raison d'une quelconque lignée. Mais en raison de la puissance de votre cœur. Je vous offrirai des tableaux sur la pureté, si j'arrive ne serait-ce qu'à en saisir un fragment. L'atelier sera créé, et mis à disposition de tous les artistes volontaires. Et au moins une galerie sera proposée, avec des fonds. Ceci est une promesse.

Elle se mordit les lèvres, laissant ses fins doigts glisser sur les lèvres de la reine, caresser le menton et venir dans son cou, pour enfin se retirer. Si elle s'écoutait.... Elle aurait sauté sur l'occasion. Elle aurait détruit ce corps pour s'emparer de la pureté qui l'habitait. Ou peut-être aurait-elle voulu la transformer pour la garder auprès d'elle.... Mais il y avait tellement de chance que la chose si spéciale chez Elena se fasse corrompre avec la transformation que cette idée avait été enfermée loin dans son esprit. Elle soupira, et s'écarta d'un pas.

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Vive la pureté des coeurs ! Bienvenue par ici. :)

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L'Art / Re : un petit bout de ma galerie :3 ( Attention c'est... spécial x3)
« le: vendredi 11 septembre 2015, 13:11:58 »
Qui sont ces ... pokemons ? °°

7
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: jeudi 10 septembre 2015, 21:28:52 »
Et des fois, tu peux enchainer les réponses, puis après, gérer toutes les mises en forme d'un coup. Gain de temps !

8
L'Art / Re : un petit bout de ma galerie :3 ( Attention c'est... spécial x3)
« le: jeudi 10 septembre 2015, 17:37:59 »
Classouille.

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Les bas fonds / Re : Vernissage [Prisca Luccicelli]
« le: jeudi 10 septembre 2015, 17:35:25 »
« Non seulement une tâche difficile. Mais en vérité, impossible. J’ai vécu suffisamment longtemps, pour voir qu’à travers toutes les difficultés, ou les pires cataclysmes, ces confréries survivent tout le temps. Qu’une maladie, qu’une guerre, ou même que la paix la plus éclatante possible survienne dans un pays, dans une ville… Ils seront toujours présents. C’est un fait que l’on ne peut nier. C’est pour ça qu’il faut pouvoir les diriger. Pour gouverner, il faut accepter l’existence de toutes les choses. Les plus belles, comme les plus sombres. Il faut pouvoir les garder à un niveau plutôt proche, car si l’équilibre se perd… »

Elle soupira et hocha la tête d’un air un peu absent aux autres paroles d’Elena. Puis commença à marcher, ouvrant une porte pour s’enfoncer dans un couloir. Les lumières étaient plutôt tamisées, mais éclairaient suffisamment pour que des yeux humains puissent admirer à leur guise les tableaux qui parcouraient les murs, ou jonchaient le sol. Sur les murs étaient accrochés surtout des œuvres du passé. Un passé qui remontait à l’Italie ancienne, montrant des scènes qui avaient tenu, immortelles, par-delà le temps. Pour le duo, cela ne devait pas voir vraiment de sens, ou ressembler à un art quelconque, une vision de l’esprit torturé que pouvait avoir la Vampire et ses siècles d’errances. Les tableaux sur le sol, eux, n’étaient que des esquisses ou peintures que Prisca avaient tracés ou peints. Parfois, ils étaient magnifiques. Et si Adamante ou Elena s’attardaient sur eux, alors, elles pourraient voir des dessins étranges. Particulièrement, une scène.

C’était une chambre, avec, contre le mur du fond, un grand lit à baldaquin. Pour sûr, cinq personnes auraient pu tenir dedans sans vraiment de problèmes. Les draps semblaient de satin blanc, légèrement froissés, avec un coffre dessus. Le coffre était ouvert, et si l’on s’approchait suffisamment du tableau. Un cœur battant apparaissait, peint. Seulement… le drap était taché. Du bord du lit jusqu’au coffre, un écoulement de sang était visible. Sous le lit, qui dépassait sur le sol, un tapis brodé, rouge. Et dans l’ombre du lit, un corps sans vie. Sur les côtés de la pièce, on pouvait apercevoir quelques meubles tous détaillés. Une commode, fermée, aux dorures incroyables. Un endroit avec un miroir, encastré à même le mur, avec une chaise rembourrée. La pièce dans son ensemble était assez sombre, et nulle fenêtre ne donnait sur l’extérieur. Mais au coin droit, on pouvait voir une forme sombre recroquevillée. Malgré un sourire large, l’ombre avait un air résolument triste. Des larmes de sang coulaient. Sur son cou gracile, des traces de morsures.

Mais la vampire, elle, continua sans s’arrêter devant ce spectacle, ce dessin qui était posé sur les autres. Comme un souvenir qui la poursuivait à jamais. Elle revint à la conversation que tenait la reine, et … qui semblait bien plus intéressante qu’un passé révolu.

« Je pense que je peux même faire mieux. Et… sans avoir à vous emprunter des crédits. Je vous l’ai dit, Reine Ivori, je suis riche. Mais j’irai plus loin que cela. »

Elle commença à faire quelques pas en rond, en pleine réflexion. Ses yeux brillaient d’émotion. Parfois un peu malsaine, mais terriblement attirante. Puis reprit :

« Vous voulez offrir une nouvelle jeunesse à ces quartiers. De tous temps, la seule chose qui peut élever les êtres est l’éducation. Non seulement, je vais suivre vos conseils et créer un atelier. J’embaucherai. Je nourrirai. Mais aussi, je ferai construire une école. Un dortoir. Cela… me rappellera des souvenirs. Tous pourront venir. Riches et pauvres. Hommes ou femmes. Adultes ou enfants. Je recruterai aussi d’éminents professeurs. Lettres. Arts. Armes. Réflexions… La seule sera la volonté, et le travail à fournir. Ils seront logés, nourris, blanchis. S’ils échouent, par manque de volonté. Si leur cœur ne se révèle que empli de mal. Alors ils seront chassés, après leur avoir laissé une seconde chance. »

Elle éleva les bras, en arrivant dans son salon.  Le salon était plutôt grand. Déjà, la vampire avait dû acheter deux maisons, et les faire relier. On pouvait voir la trace, d’ailleurs, de quelques travaux. Les senteurs de peintures étaient présentes… Mais cela pouvait surtout être expliqué par le fait qu’un des murs étaient occupé par une énorme toile qui prenait tout le long. Il représentait un vaste paysage, qui n’était pas terminé.  Seul le quart du dessin était fait. Mais… pour peu qu’on ait fait attention au tableau précédemment posé sur le sol. On pouvait reconnaître assez facilement le côté gauche du tableau, malgré le changement de certains détails. Les meubles étaient les mêmes, encore plus détaillés, mais cette fois, dessus étaient posés divers objets. Un peigne, taillé dans un bois riche, et décoré. Des petites toiles blanches, prêtes à être peintes s’amoncelaient dans un coin. Des grands miroirs posés sur le sol reflétaient un spectacle terrifiant aux teintes pourpres et noires. Un spectacle qui n’était pas encore peint, de l’autre côté.

« Je ferai de cet endroit un lieu brillant. Seulement. Malgré tous mes moyens. Je ne peux le faire seule. La richesse que je créerai donnera lieu à des convoitises. Et c’est là que vous pouvez agir. Il faut de la protection. Et des assurances. Qu’après la sortie de cette magnifique création, ils devront pouvoir continuer leur vie, et non pas retourner à ce qu’ils étaient avant. Si tout est réuni… Alors le visage de la basse ville pourrait changer. Au fil des ans. »

Et encore… il y avait plein de choses à voir. Mais ce qui était bien, quand on était vampire, c’est que le temps n’importe guère. Un visage aussi désastreux que celui de la ville basse ne se récupérait pas en quelques claquements de doigts. Mais si elle pouvait y travailler, et réaliser son projet. Alors, il se pourrait que quelques lueurs apparaissent ici et là. Elle observa un instant Adamante, puis Elena.

« Seulement, malgré toute la force de l’Art. De l’Éducation. Ou de tout ce que je peux offrir. Cela ne suffira pas à combler ma soif. »

Elle s’avança, de deux pas, vers Elena. Elle souriait, d’un air doux, fascinée par la jeune reine. Et encore un autre pas.

« Je suis une Vampire. Mes goûts sont plus hauts que la moyenne. Je n’irai ô grand jamais me nourrir sur une personne récalcitrante. Et seul un corps appartenant à un être d’une grande bonté, au cœur pur, peut me satisfaire. Et jamais, je ne tue. Il faut savourer. Partager la tendre innocence. »

Elle s’éloigna, résistant à une pulsion qui traversa son échine, ses yeux brillèrent un peu plus, globes jaunes luminescent dans le salon peu éclairé. Bien sûr, elle mentait. Elle voulait savourer l’innocence, jusqu’à la fin. Sentir son souffle chaud contre sa peau. Sentir cette peau gracile sous ses doigts d’albâtre. Caresser ses jambes fines. Lui griffer doucement le dos… Laisser ses dents percer cette peau nue… puis…

Puis elle se détourna un peu plus. Ce n’était pas le moment. Elle devait résister. Pour certaines personnes, elle avait déjà réussi à se retenir d’aller jusqu’au bout. Et là… Elle avait de plus en plus une folle envie de savourer cette Reine au grand cœur. Mais se retenir jusqu’au bout faisait partie du jeu. Ce jeu qui donnait une saveur toute particulière à cet acte qu’elle vénérait.

« Certains pensent que les vampires ne sont là que pour dévorer des personnes. Certains nous ont chassés. D’autres nous ont vénérés. Il n’en est rien. Nous sommes… Nous étions humains. Nous sommes devenus Vampires. Il ne s’agit ni d’une bénédiction. Ni d’une malédiction. Mais juste d’un autre état. »

Pourquoi elle parlait de cela, elle n’en avait strictement aucune idée. Peut-être était-ce même plus pour elle que pour le duo, que ces paroles étaient sorties. Le cœur de la jeune Elena lui faisait monter une faim irrépressible.  Souvent, elle s’était nourrie au fil des années sur des jeunes enfants au cœur innocent et pur. Au maximum ses proies habituelles allaient sur leur onzième année. Mais ce qui était si impressionnant chez Elena, c’était que, à son âge, elle n’avait pas été corrompue par tout ce qui l’entourait, par la folie qui étreignait le monde de ses bras gigantesques. Elle était là, sur sa tour d’ivoire, ne voulant que le bien du monde.

Les mains de la vampire se serrèrent un instant, et elle se détourna à nouveau pour se détendre juste après. Son visage, lorsqu’elle revint vers le duo était empli de douceur.  Si ses yeux étaient illuminés par la faim, il n’y avait maintenant plus qu’une grande admiration. Presque, un amour. Sûrement, vous avez déjà entendu parler de coups de foudre pour une personne. Pour Prisca, c’était presque pareil. Elle tombait amoureuse du caractère et du cœur de certains humains. Et si ces émotions étaient particulièrement dirigées vers la jeune reine. Adamante n’était pas en reste. Pour la peintre, si Elena avait pu garder ce cœur, outre sa grande noblesse, c’était aussi grâce à la magicienne. Nul doute que le monde aurait corrompu et sali cette pureté s’il n’y avait pas eu les actions salvatrices de cette protectrice particulière. Et pour cela, elle admirait la magicienne.

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Les bas fonds / Re : Vernissage [Prisca Luccicelli]
« le: lundi 24 août 2015, 13:45:04 »
Elle s'était tue suite à ses longues tirades. Et son regard s'était posé sur Adamante un certain temps. Non pas pour dénigrer la Reine Ivory, qu'elle avait surtout observée droit dans les yeux durant son temps de parole, mais pour se concentrer sur la dame de Mélisi. Voir comment celle-ci prenait ses paroles, les explications. Et le reste. Le silence. Aussi bien auditif que visuel. Les mages étaient ennuyeux, parfois, avec leur façon de maintenir leurs secrets si profondément enfouis. Il faudra qu'elle s'en occupe plus tard. Mais là, l'heure était à la Reine de parler, visiblement.

Par le même temps, elle en apprenait plus ce qui tenait à la Reine. Cette vision innocente. Cette sorte de gentillesse. Cette pureté. La reine était alléchante. Sûrement ne s'en rendait-elle pas même compte. Elle n'aurait certainement pas dit non à Adamante, au corps largement plus que correct, elle aussi. Mais Prisca fondait presque littéralement devant la pureté d'un être. Cette naïveté presque enfantine. Cette bonté. Cette volonté à voir le bien où n'existait que la lie du peuple. Prisca sourit un peu plus, dévoilant ses canines longues et pointues. Le sourire était doux, charmé, et malgré la présence de ces deux dents dangereuses, rien n'indiquait une quelconque volonté d'attaquer ou de mordre. Ses yeux brillèrent un bref instant d'un jaune un peu plus éclatant. Pour peu, elle pourrait écouter cette jeune enfant -pour elle- parler de sa vision des heures durant sans se lasser une seconde. Et... le temps n'était pas à ces douces ambitions ! Elle reprit rapidement le cours de la conversation. Ne pas brûler les œuvres d'art. C'était noté.

« Seulement... Ces tableaux ne sont pas censés être vus par quiconque, sauf par moi, et vous. Car ils sont avant tout des messages. Des messages qui dépeignent une réalité. Triste réalité pour l'un deux. Et quand cette réalité changera, car elle changera, l'un de ces tableau n'aura plus la valeur qu'il a maintenant. Ceci étant. Je respecterai votre volonté, et ils finiront à l'abri des regards dans ma résidence, plus profondément enfouis. »

Et quand la reine reprit parole. Elle haussa non pas un, mais ses deux sourcils. Sollicitude ? Venant d'elle. Hm... A y réfléchir, d'un point de vue extérieur, cela pouvait y ressembler. Après tout. C'était aider ceux qui voulaient le bien du plus grand nombre, voir même, de tous. N'était-ce pas beau, que de voir une vampire aider des honnêtes gens, juste par sa volonté sans rien rechercher apparemment en retour ?

C'était cela. Simplement car la vérité derrière était moins reluisante. Et sur plusieurs points.

Le premier, avant tous, était qu'elle voulait faire briller encore plus la pureté. La rendre éclatante aux yeux de tous. Voir la joie et l'espoir. Pour pouvoir un jour s'en emparer en douceur. S'en nourrir avec splendeur. Le problème, c'est que pour arriver à accomplir son but, et voir des sourires parcourir les bas-fonds de Nexus, il faudrait sûrement se salir les mains, quitte à sombrer dans certaines abysses pour cela. Et c'est pour cela que la vampire voulait veiller sur la reine Ivory. Si elle ne doutait pas que la dame de Melisi le faisait déjà sûrement depuis longtemps, il fallait au groupe plus d'appuis pour arriver à avancer dans la bonne direction.

Le second, c'était qu'elle aimait le pouvoir. Avoir un territoire dont elle savait qu'il n'existait sous cette forme que parce qu'elle y avait participé, sans tout faire, bien évidemment. Elle voulait laisser sa marque autrement que par des tableaux.  Et aussi, elle ne voulait pas avoir les rênes du pouvoir. Trop de responsabilités, trop de réunions. Et cela ne l'intéressait pas le moins du monde.

Elle croisa les bras sous sa poitrine, la rehaussant légèrement tandis que son regard passa de la reine à la magicienne. Que pouvait-elle faire donc, qu'elle pouvait dévoiler librement chez elle ? Elle sourit, sa langue venant chatouiller ses dents et humidifier ses lèvres avant qu'elle ne commence à parler.

«  Plusieurs choses. Mais d'abord. Je vais admettre plusieurs choses. La totalité de la situation m'est inconnue. Ces tableaux n'ont été faits que par la vision qui court les rues et places de votre ville. Les dessins à l'extérieur aussi, mélange les visions des personnes, et ce que l'on peut voir réellement. Si tout cela représente ne serait-ce qu'un fragment de la réalité, alors vous avez sûrement un monde contre vous. Et le pouvoir que vous avez est trop limité pour avancer comme le voudriez. Ce qui vous est laissé ne sont que des fragments que la plupart considèrent comme non-important. »

Elle poussa un soupir, puis continua.

« Tout comme vous. La situation n'est pas là pour me plaire. Et l'argent n'est pas ma seule vertu. Je suis habituée aux jeux politiques. Durant des siècles, j'ai œuvré pour le bien de certaines maisons. Maisons qui ont prospérées jusqu'à m'avoir déçue. Pour elles, je résolvais certains problèmes de façon douce. Arrangeant des accords. Détruisant leurs ennemis. Séduisant des concurrents pour en faire des alliés. Et les soutenants en tous points. »

Elle s'arrêta. Fit une pause pour observer Adamante, puis à nouveau Elena.

« C'est ce que je vous offre. Un moyen qui ne vous soit pas associée aux yeux de tous, pour agir pour vous. Jusqu'à ce que vous me déceviez en changeant pour un objectif moins pur, ou que vous abandonniez votre objectif. Ou jusqu'à votre mort et même après. Les reines comme vous sont rares. Souvent manipulées. Et pour une fois. Si ce n'était, peu à peu, plus le cas ? Si, par vos actions, Nexus redevenait un éclat aux yeux de tous les pays, et non pas seul votre château ? C'est une possibilité. Et je compte vous aider à la libérer, et la rendre peu à peu réalité. Sans compter les efforts ou les années. En échange... »

Elle sourit, et décroisa les bras pour se tapoter les lèvres d'un doigt.

« Je suis sûre que nous trouverons manière à me récompenser. Rien de bien complexe en soi. Je ne cherche ni argent ni terres. Encore moins esclaves et autre. Ne vous inquiétez pas outre manière. Dans tous les cas. Avant de penser à une récompense. Il faut déjà penser à la connaissance et à la réflexion. »

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Prélude / Re : Sssserpent ? Vous avez dit sssserpent ?
« le: lundi 24 août 2015, 06:13:42 »
Hm. Bienvenue par ici. Gorgone !

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: vendredi 21 août 2015, 14:14:24 »
14h14

Trop de Lumière... Sieste time !

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Prélude / Re : Hélas ! le poison et le glaive m'ont pris en dédain !
« le: jeudi 20 août 2015, 07:32:39 »
Un... Plaisir, toujours.

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Prélude / Re : Hélas ! le poison et le glaive m'ont pris en dédain !
« le: jeudi 20 août 2015, 07:28:42 »
Que dire à part. Bienvenue par ici.

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Les bas fonds / Re : Vernissage [Prisca Luccicelli]
« le: mardi 18 août 2015, 18:50:34 »
Elle s'en était délectée. Chacune des expressions du duo. Les froncements de sourcils. Les hésitations. La compréhension. Le dégout. Ou la légère rougeur qui s'empara des joues de la reine devant le dernier tableau. Ces réactions si humaines. Si appréciables. Au grand jamais, elle ne s'en lasserait. Après tout, à ses yeux, les humains étaient magnifiques à tous points de vue. Capables du meilleur. Comme du pire.

Elle savait que certains vampires avaient des préférences pour les créatures exotiques. Histoire de puissances, de mets raffinés.  Mais de son côté. Elle était invariablement amoureuse des humains. En particulier ceux qui avaient un côté innocent en eux. Cela la faisait fondre. Et sur ce point, elle devait se l'avouer sans honte, Elena était diablement attirante. A s'en damner. Car elle n'avait pas qu'une apparence innocente. Elle avait du pouvoir.

Et le pouvoir était important. Et encore plus, si elle pouvait arriver à jouer sur ce tableau. Alors sa réussite serait parfaite. C'est pour cela qu'elle attendait avec une patience teintée d'excitation leur réaction aux tableaux suivants. Ceux-là allaient lui permettre de toucher un peu plus Elena et Adamante. Elle ne portait pas vraiment d'attention à Luria. Qui, quoi que belle, semblait plus une morfale bien dévouée, qu'autre chose. Sûrement une bonne guerrière. Excellente à n'en pas douter, au vu des muscles qui se révélaient. Mais elle ne l'intéressait pas outre mesure.

A la révélation des tableaux elle les observa à nouveau avec attention. Le rideau s'était refermé, masquant en partie le bavardage incessant des badauds de la première salle, ou même de la rue. Et les quatre femmes étaient pour ainsi dire, seules ici. Seules, pour se permettre facilement d'exprimer leur sentiment. Et si la vampiresse avait prévu des réactions. Elle n'avait peut-être pas pensé que ces deux tableaux les feraient réagir ainsi.

D'un coup, la tension avait augmenté d'un cran. Prisca, elle, restait égale à elle-même, et ne faisait que les observer d'un air neutre. La guerrière, comme elle l'avait deviné, commença par parler, s'emportant peu à peu. Puis vint une explication de la reine. Et celle-ci confirma l'impression que la maîtresse des lieux avait réussi à obtenir, en parlant ici et là. Glanant des informations. Obtenant des réponses. Récupérant ce qu'il y avait à récupérer. Et jetant de côtés les racontars inutiles.

Elena admit peut-être un peu trop facilement sa faiblesse. Prisca plissa ses yeux jaunes un bref instant. Elle n'avait plus le pouvoir. Et ce qu'elle avait entre ses mains, n'était que ce dont les marchants n'avaient pas besoin. Ceci dit. Plus que le petit discours. Le visage qui suivit cette déclaration lui parla réellement. Sur ce que pensait, sentait, et vivait la reine en ces instants. Sur la faiblesse qui était la sienne. Le lien réel entre Adamante et Elena. Et...

Et avant qu'elle ne puisse continuer sa plaisante analyse de tant d'émotions qui la ravissaient sans qu'elle ne le montre. On attrapa son bras. Elle cilla un instant. Presque surprise. Et tourna sa tête avec lenteur vers Luria. Les yeux jaunes, comme ceux d'un serpent, se rétrécirent, planté dans le regard que lui offrait la guerrière. Mais elle se contint. Elle la laissa parler, au début. Car c'est ainsi qu'elle crevait les abcès. Mais voyant que son interlocutrice allait trop loin, elle ouvrit la bouche pour rétorquer...

Mais avant qu'on ne la laisse parler, pour la seconde fois, on la prit de court. Adamante, cette fois-ci. Cela ne l'étonnait pas trop. Et confirmait, d'un côté, que le tableau avec le trône, et la femme qui soutenait la reine, possédait une forte part de vérité. Luria parti. Ne resta qu'un silence léger. Dehors, ceux qui s'étaient tus au haussement de voix, reprirent peu à peu leur conversation. Sûrement à propos de ce qui pouvait se passer derrière ce rideau. Mais personne n'osait vraiment venir voir. Et heureusement.

- Ici. Nous sommes chez moi. Et ainsi. Ces tableaux ne font pas parti du vernissage. Et n'en feront jamais parti. Même. Après votre départ. Ils seront jetés au feu. Nulle trace n'existera de leur passage au monde réel. Ils n'étaient destinés qu'à vous. Maintenant, du jeu dangereux que je joue. Laissez-moi, Reine Ivory, Dame de Mélisi, préciser mes pensées. Ma volonté.

Elle se décala, pour se placer entre les tableaux. Puis recula d'un pas.

- Ces tableaux n'ont pas qu'une vocation à s'opposer. Et comme tous les tableaux que j'ai peints, sans exception, au cours de ma longue vie. Ils représentent le réel. Tous les deux. Je n'ai jamais considéré, Reine Ivory, que vous étiez du genre à vous laisser faire. Et vous laisser manipuler. Au contraire. Et mieux. Une personne, seule, ne peut régner. D'un côté. Vous en êtes un bel exemple.

Elle prit une inspiration, et étendit son bras droit pour désigner le sombre tableau.

- D'un côté. Il y a les castes anciennes, et riches. Qui, derrière vous, font toutes sortes de choses, pour garder le pouvoir, et le manipuler à leur guise. Marchands, négociants, sûrement trafiquants. Ils sont sûrement assez simples à observer.

Elle désigna de son autre bras, l'autre tableau.

- Et de l'autre. Vous. Et vous, dame de Mélisi. On ne peut régner seule. Mais avec seulement votre illustre compagne de ce jour. Cela ne suffit malheureusement pas. Les bonnes intentions... Ne sont que des intentions. Mais pourtant. Vous avez une légitimité. Et sûrement des possibilités. Vous l'avez vu plus tôt. Sur les quelques panneaux peints. Votre "maison". Si je puis l'appeler ainsi. Représente pour tout Nexus, de l'espoir. Et même si la débauche et les déviances, les injustices et les malfrats rodent partout dans votre ville. Il y a aussi du bon dans tout cela. Au plus profond des ténèbres. Une petite lueur représentera la différence entre la fin. Et l'évolution.

Elle abaissa ses bras. Observa le duo, son regard oscillant entre les deux.

- Et vous êtes cet espoir, selon moi. Et vu que tout ce vernissage a été préparé pour vous. Je peux enfin en venir où je voulais.

Une autre inspiration.

- Je veux vous aider. Des richesses. J'en ai. Des connaissances aussi. Et d'autres choses aussi. Mais comme je l'ai dit au départ. Je reste nouvelle ici. Mais. Plutôt que de vous satisfaire de ce maigre pouvoir, en l'utilisant du mieux que vous le pouvez. Je veux vous aider, Reine Ivory, à retrouver ce qui vous revient de droit. Et je saurais le faire du mieux possible. Je vous en dirai plus au moment venu.

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