Finalement, la Générale finit par rejoindre Kolgrim. Elle avait adopté une tenue plus discrète, faite de cuir vert sombre, idéale pour le déplacement silencieux en milieu forestier. Elle enfila également une cape de voyage avec capuche qui servait à dissimuler sa silhouette et son visage.
Si vous êtes prêt, suivez moi. Nous allons travailler sur notre première piste. J'espère que votre estomac est bien accroché... finit-elle par dire au bout d'un moment, après avoir regardé le sorceleur qui attendait qu'elle eut fini de s'équiper. La dernière phrase le fit sourire légèrement : de toute évidence elle ne connaissait pas suffisamment les sorceleurs pour savoir que leurs mutations les rendaient plus ou moins insensibles aux visions de carnage et aux scènes de meurtre. Ce qui ne voulait nullement dire qu'ils ne ressentaient nullement de compassion envers les victimes de telles atrocités, bien au contraire.
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La chevauchée à travers la contrée elfique avait quelque chose de féérique et n'eut été la mission, il aurait trouvé agréable cette promenade à cheval, surtout en compagnie d'une Elfe qui n'avait pas l'air de la laisser de marbre (même si Kolgrim savait par expérience que ce genre de relation était mauvais pour les affaires, raison pour laquelle il préférait garder une expression neutre, histoire de maintenir une certaine distance entre lui et son employeur).
Ils arrivèrent finalement à une maison se trouvant au bord d'un lac. Au fur et à mesure qu'ils s'approchaient, Kolgrim pouvait sentir l'odeur du sang séché. Ils descendirent de leur monture et Sylvanas ouvrit la porte en utilisant une sorte de sortilège et aussitôt la puanteur s'accentua.
- Nous avons figé la scène quelques minutes après la découverte du... corps... il y a deux jours. Je sais que la piste n'est pas chaude mais peut être parviendrez vous grâce à vos talents de traqueur de monstre à desceller quelque chose.
Quand il entra dans la maison, il eut l'impression qu'un ouragan venait de dévaster tout l'intérieur : le mobilier était en miettes et un corps complètement désarticulé gisait dans un coin. Le sorceleur s'en approcha et l'examina : celui ou celle qui avait fait ça devait avoir une force colossale ainsi qu'une férocité des plus bestiales. Se concentrant, il put percevoir différentes odeurs : d'abord celle de l'Elfe et qui imprégnait toute la maison, celle d'une autre Elfe, plus féminine, mais plus ténue, signe qu'elle n'avait pas habité là depuis longtemps comme lui confirma Sylvanas. Quant à la troisième, elle n'avait rien à voir avec celle d'un Humain ou d'un Elfe ni même d'une race pensante de ce monde. Cette odeur, il la connaissait pour l'avoir déjà senti à quelques reprises : celle d'un démon.
Reniflant, il essaya de remonter la piste odorante qui était un peu fraîche, il sortit de la maison, parcourant en ligne droite le bouquet d'arbres qui l'entourait, alla jusqu'à la rive du lac et à partir de là, la piste s'arrêta. Manifestement la créature qui avait enlevé la femme devait être pourvue d'ailes ou était amphibie. Scrutant le lac et ses alentours, son regard tomba sur des ruines se trouvant de l'autre côté. Selon ses estimations, il faudrait nager pendant deux bonnes heures, voire trois, pour atteindre l'autre côté, le double par voie de terre en contournant le lac à pied et enfin une bonne demi-heure à vol d'oiseau...
Il revint vers Sylvanas et lui fit part de ses impressions.
- Sinon, que sont ces ruines que l'on voit au loin ? fit-il en désignant du doigt une structure qui avait certainement dû être un palais ou un temple, voire les deux à la fois.