Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Saël Thorne

Pages: [1] 2
1
Les alentours de la ville / Re : L'Ombre du passé [Saël Thorne]
« le: mardi 02 décembre 2025, 21:39:21 »
Anéa parle, et ses mots pourraient être des lames si sa voix n’était pas si familière.

Tsaphkiel incline très légèrement la tête, l’ombre de ses cheveux sombres glissant sur sa joue. Son regard mordoré évite le sien une seconde, pas par gêne, ni par honte… mais parce qu’il sait trop bien ce que ses yeux reconnaissent quand ils rencontrent les siens. Une vérité qu’il n’est pas encore certain d’avoir le droit de regarder en face.

Quand elle se moque de lui, de son aura, de son épée, du ridicule d’être “discret” ici, un souffle lui échappe. Pas un rire. Pas vraiment. Plutôt une exhalation qui appelle la sincérité.
Ce n’est pas moi qui ai choisi l’endroit où je descendrais.

Sa voix est calme, posée, d’une douceur intransigeante.
Le point d’arrimage m’a simplement… laissé ici. Le hasard, ou ce qu’il en reste.

Il relève lentement les yeux vers elle, juste assez pour accrocher son regard avant de le laisser glisser ailleurs, par pudeur plus que par prudence.
Et pour le reste… Méniel a pris les dispositions nécessaires. Là-Haut, tout le monde croit que je suis dans mes quartiers, ou en audience. Personne ne sait que je suis sur Terre.

Un silence. Court. Dense.

Puis, sans détour :
Et je suis venu pour toi.

Le Gardien du Jugement Silencieux ne dit pas pour t’abattre. Il n’en a ni la posture, ni l’intention, ni même l’ombre du geste.
Non pour couper ton souffle… mais pour rétablir l’Équilibre qui t’a été arraché.

Il la suit quand elle contourne, quand elle frôle son épaule. Un contact si infime qu’aucun humain ne l’aurait senti. Eux si.

Sur le chemin, il observe tout. Les différents moyens de locomotion. Les enseignes. La circulation des passants. Les différentes manières de s’habiller. Les différentes teintes de lumière. Chaque artère de la ville, chaque odeur d’asphalte, de terre, de pluie, comme s’il devait mémoriser une carte invisible. On ne sait jamais… la Terre n’a pas la constance du Ciel.

Quand celle en qui il avait le plus confiance parmi les Archanges dit que son ciel est “bas” maintenant, il l’écoute sans broncher, puis répond avec une fermeté douce, presque chaleureuse :
Le haut et le bas ne sont que des directions. Il y a du bon et du mauvais partout, Anéa. Ce ne sont pas les lieux qui décident… mais ce qu’on en fait.

Il la laisse entrer seule dans l’immeuble, par respect, ou peut-être par intuition. Et juste après qu’elle a disparu dans les étages, il ferme les yeux et appelle mentalement :
Méniel.

Sa pensée traverse la trame céleste, ténue, sacrée, un fil d’ambre dans l’immense. Il ignore si son scribe peut entendre si loin, mais il essaye.
Je l’ai trouvée. L’Archange guerrière. Anéa. Je dois vérifier ce qu’elle est devenue. Reste en alerte, mais ne fais rien. Pas encore.

L’air crépite autour de lui une seconde… Puis s’apaise. Pas de réponse, mais une impression. Comme une fidélité intime qui lui revient, chaude et discrète.


Celle pour qui il aurait arrêté de contrôler ses émotions, réapparaît.

Le regard de glace heurte celui d’ambre. Et, malgré lui, une tension lui traverse la poitrine. Pas de désir,  pas encore, mais cette sensation de retrouver quelque chose qui n’aurait jamais dû être perdu.

Il apprécie. Oui. Ce regard droit. Ce regard vrai.

Lorsqu’elle hoche la tête pour signifier leur départ, une ombre passe dans les yeux du Prince. Une nuance de douleur.

Il n’a plus ses ailes. Il les a laissées au seuil du monde pour descendre jusqu’à elle.

Alors il inspire. Profondément. Il lui faut un peu de temps. Et la lumière craque d’un coup derrière ses omoplates.

Son dos se cambre, imperceptiblement, alors que les cicatrices argentées se rouvrent, que les muscles se soulèvent sous la peau, qu’un sifflement humide perce la chair céleste. Les rémiges s’extirpent, longues, lisses, sombres comme une nuit sans étoiles, tandis que le tissu humain se déchire en silence autour d’elles.

La douleur est fine, intense, métallique, presque musicale. Il ne la montre pas. Il n’en a jamais montré aucune.

Ses ailes jaillissent, s’étendent, battent l’air, et l’Archange se met à la suivre, se maintenant toujours derrière elle. Toujours à distance respectueuse. Mais sans jamais perdre sa vitesse.

Ils volent longtemps. L’océan exhale son sel, son froid, ses embruns épicés. L’air gifle, le vent chante, la lumière danse.

Habomai apparaît. Un plateau sauvage, vaste comme un souffle ancien.

Tsaphkiel se pose derrière elle, et la terre glisse sous ses pieds un bref instant. Un déséquilibre, discret, humain presque.

Il ferme les yeux une seconde. Il savoure.  L’air marin. La mousse. Le parfum minéral du monde. Si différent du Ciel. Lorsqu’il les rouvre, Anéa est là, en train de s’incliner avec une révérence digne d’une cour perdue depuis mille ans.

Il croit d’abord à l’ironie. Il n’a jamais aimé qu’on ploie devant lui. Alors il s’incline à son tour. Plus bas. Plus gracieux.

Pas pour le rang. Pour elle.

En se redressant, un sourire très fin traverse son visage. Sa duelliste pourrait croire que c’est le plaisir du duel. Ce ne l’est pas. Pas vraiment.

C’est le plaisir. Simple, pur, presque douloureux, de la retrouver.

Sans un mot, il retire sa veste noire, aux reflets mats. Puis ses gants prunes, glissants comme de la soie froide. Puis sa chemise, que le vent marin saisit aussitôt. Enfin, il défait ses cheveux, qui tombent en cascade sombre jusqu’entre ses omoplates et dansent dans la brise. Il reste torse nu, en pantalon, laissant ainsi une marque inconnue de l’ancienne guerrière. Une ligne noire-bleutée au reflet argenté de son bras gauche à son dos en passant par son coeur. Une marque qui palpite doucement, vivante.
Il ne le fait pas pour impressionner. Ni pour provoquer.

C’est un réflexe ancien. Un automatisme guerrier. Sans armure, tout tissu devient un obstacle aux mouvements.

Il avance de quelques pas, serein, presque nu sous le ciel pâle. Son torse sculpté par des siècles de discipline céleste brille légèrement sous la lumière. Ses ailes replient leur envergure, absorbées lentement jusqu’à disparaître en un frisson de lumière.

Il croise enfin son regard. Sans hypocrisie. Sans détour.

La voix de la jeune femme venait à peine de mourir dans l’air que Tsaphkiel la fixait déjà avec une intensité trop calme pour être rassurante.

Un souffle traversa les ruines, poussière, cendres, odeur métallique de pierre chauffée au soleil, et fit trembler les mèches de ses cheveux pâles. Ses ailes sombres se déployèrent légèrement, non pour menacer… mais comme un réflexe ancestral de domination silencieuse.

L’Archange ne dit rien au début.  Il observe. Comment elle respire. La manière dont ses mains restent visibles. Le léger tremblement que même un soldat aguerri ne peut masquer après des années d’exil. Le cœur qui cogne, perceptible dans l’air pour une créature comme lui.

Puis il bouge.

Ce n’est pas une mise en garde. Ce n’est pas un avertissement. C’est un test pur, brut, instinctif. Le genre de test que seules des guerrières comme Anéa savent décoder avant même de réagir.

Ses doigts se posent sur la garde de son épée. Un cliquetis de métal contre cuir, sec, précis, fend l’air.
Il feinte une posture bien particulière… Celle qui pourrait faire penser que sa lame décrira une trajectoire nette, en couronne puis en taille, de droite à gauche. Un coup qui aurait décapité n’importe quel soldat. Cependant, à la dernière seconde, celui qui se fait passer comme étant Saël Thorne, effectue un tout autre geste. Un mouvement ascendant en diagonale et de gauche à droite.

Il ne la touche pas. Il ne cherche pas à la toucher. Il cherche son premier réflexe. La vérité d’un guerrier ne se lit jamais dans ses mots, mais dans le mouvement qui précède la pensée. Le métal s’arrête à quelques centimètres seulement de sa gorge.

Une vibration basse, presque inaudible, résonne encore dans la lame. Les ricochets de la puissance retenue.

Tsaphkiel la fixe, la pointe de son épée encore levée, l’expression indéchiffrable. Une rage froide sous-jacente. Une blessure qu’il refuse de nommer. Et une attente : montre-moi qui tu es devenue.

Lorsque sa voix tombe enfin, c’est avec un calme qui tranche autant que la lame.
Avant que je n’entende tes raisons…  Montre-moi si ton premier réflexe est encore celui d'un Archange… ou de quelqu’un qui a oublié qui elle était.

Pas d’accusation. Pas de douceur. Pas encore. Il se contient. Juste la vérité nue du Prince des Trônes.

2
Blabla / Re : Mon voisin du dessus
« le: lundi 01 décembre 2025, 20:36:09 »
Ô VDD si tu savais ce que je souhaite ! Je veux juste un duel en bonne et dûe forme. M'assurer que ta VDD est bien celle que j'ai toujours connue sur les champs de bataille.   :D

3
Blabla / Re : Mon voisin du dessus
« le: dimanche 30 novembre 2025, 16:22:48 »
Que ma VDD m'excuse, je suis troublée par ma VDD.  :D Je suis votre homme si vous souhaitez être ma partenaire d'entraînement pour se battre.

4
Les alentours de la ville / Re : L'Ombre du passé [Saël Thorne]
« le: jeudi 13 novembre 2025, 22:23:55 »
☩ Le Nom Retrouvé☩

Le vent s’était levé, sans prévenir. Il souleva un voile de poussière et de pétales, effleurant la peau comme un souvenir oublié. Le monde continuait de tourner,  les voix, les pas, les échos de la ville. Mais pour lui, tout s’est arrêté.

Ses yeux se posent sur elle. Et le temps se fige.

Un battement. Puis un autre, plus fort.

Ce timbre. Ce port. Ce feu froid contenu dans le regard.

Le vide qu’il porte depuis son départ du Paradis se remplit d’un coup, d’un nom, d’une lumière brisée. Et lorsqu’il le prononce, c’est une prière arrachée à la poussière des cieux.

M… l’Archange guerrière… Anéa.

Les syllabes vibrent dans l’air, lourdes de siècles. Elles s’enroulent autour d’eux, chassant le brouhaha du parc.

Un pas. Puis un autre. Il avance, comme on franchit un seuil sacré.  Le soleil glissait sur ses épaules, ourlant d’or les mèches sombres de ses cheveux. L’ombre d’Anéa tangue à la sienne sur le gravier, et leurs contours, un instant, se frôlent.

C’est donc ainsi que le monde te garde…” murmure-t-il, la voix chargée d’un respect presque douloureux. “…Et que la chute t’a changée.

Son regard parcourt son visage, attentif, presque tremblant. Il reconnaît la guerre dans le calme de ses traits, la fierté dans la froideur de ses yeux. Et pourtant, il y a quelque chose d’autre. Une faille. Une lumière blessée.

Il inspire lentement, le souffle troublé par un poids ancien.
Pardonne ma cécité,” finit-il par dire. “Ils s’étaient arrangés pour que je ne sois pas au courant ou me faire croire que tu étais en mission. Jusqu’à ce que Méniel découvre la vérité et m'en fasse part.

Sa main retombe contre le cuir du fourreau, réflexe de discipline, sans menace. Un sourire discret effleure ses lèvres : celui, rare, de l’être trop grave pour feindre.

Tu te tiens encore droite, et ton regard ne ploie pas. Alors je saurai enfin ce que le monde a fait de toi.

Un silence. Le vent passe entre eux, soulevant la poussière dorée.

Il lève à peine les yeux vers le ciel, le temps d’un souffle, comme pour s’assurer qu’aucune voix d’en haut n’ose troubler cet instant. Quand il parle à nouveau, sa voix s'est adoucie, plus grave, plus humaine, presque basse.

Montre-moi un endroit où nul ne viendra troubler nos pas. Un lieu large… ouvert. Où la terre ne craindra pas notre mémoire.

Ses prunelles d’ambre s’accrochent aux siennes, paisibles et brûlantes à la fois.
C’est toi qui connais ce monde, à présent. Guide-moi, Anéa. Fais-moi voir où bat ton ciel désormais.

✧ ☾ ✧

5
Blabla / Re : Mon voisin du dessus
« le: mardi 04 novembre 2025, 22:22:02 »
Un peu d'entraînement ne ferait pas de mal ! Je me rouille un peu à devoir gérer l'Equilibre...  ;)

6
Les alentours de la ville / L'Ombre du passé [Saël Thorne]
« le: lundi 03 novembre 2025, 00:08:31 »
☩ L’Écho sous la peau☩


La chaleur du jour caresse les pierres du parc. Le vent s’y mêle, léger, soulevant parfois quelques pétales oubliés sur le gravier clair. Le murmure des passants, les rires d’enfants, le cliquetis d’une chaîne de vélo composent une mélodie simple, presque rassurant, un chant du monde que Saël Thorne apprend à écouter sans l’interrompre.

Assis sur le banc, il contemple la vapeur qui s’élève de la brochette qu’il tient entre ses doigts. Ce nom qu’il a choisi pour la Terre, Saël Thorne, lui colle encore à la peau comme un vêtement neuf : familier dans le miroir, étranger dans la bouche des autres.

Il goûte ce calme étrange, ce vide tiède où rien ne le réclame, ni ciel ni flamme. Et pourtant… quelque chose s’invite, presque imperceptible.

Un mouvement. Une présence.

Ses sens se tendent avant même que son esprit ne l’ordonne. Parmi la foule, la silhouette assise sur le banc face à lui, fend la lumière. La jeune femme qui se lève a une démarche mesurée et un port assuré. Il y a dans ses gestes une autorité qui ne s’apprend pas, un instinct forgé dans le combat ou la foi.

La lumière frappe sa peau claire, glisse sur ses cheveux d’ébène. Et soudain, sans qu’il comprenne pourquoi, une pulsation sourde traverse la poitrine de Saël. Un écho. Une note familière dans un chant qu’il croyait oublié.

C’est absurde ! C’est la première fois qu’il foule le sol des Hommes. Et aucun ange, surtout pas une femme, ne porte de tels cheveux.

Alors pourquoi cette impression de reconnaissance, presque douloureuse, comme si le monde, un instant, se souvenait à sa place ?

La jeune femme s’arrête face à lui. Le soleil découpe leurs ombres sur le gravier : deux lignes qui se frôlent sans jamais se confondre.

- Mh...Que vient faire le Prince des Trônes sur Terre ? Voilà quelque chose de bien inhabituel.

Le cœur suspendu, Saël cligne des yeux.
Prince des Trônes.
L’appellation résonne dans l’air comme un éclat d’épée, trop juste pour n’être qu’un hasard.

Il tente de se lever. Trop vite. Le fourreau de sa lame accroche l’accoudoir du banc. Un bruit sec, un juron à peine contenu. Le voilà, lui, l’ancien Juge des Sphères, prisonnier d’un banc public. L’absurde se mêle au divin, et il en a presque envie de rire.

Enfin debout, il redresse la tête. Son port change tout : le poids invisible d’un commandement oublié se pose sur ses épaules. Quand il parle, sa voix porte la sérénité glacée des hauteurs, celle qui ne s’élève pas, mais fait taire le monde autour.

"Voici bien une jeune femme prompte à confondre un passant avec un être de légende." dit-il, un sourire en coin, presque amusé.

Il incline légèrement la tête, geste poli mais prudent.
"Le Prince des Trônes, dites-vous ? Vous m’en voyez flatté… mais je me demande encore ce qui vous pousse à une telle affirmation."

La lumière accroche l’ambre de ses yeux.

Il s’avance d’un pas mesuré, la contourne à demi. Son regard glisse sur elle, attentif, sans jamais se faire impoli. Cette stature. Ce port de tête. Cette manière de contenir le silence entre deux respirations.

Elle fait la même taille qu’Anéa.

L’idée s’impose, brutale, avant de se briser sous le poids de la raison.
Anéa n’est plus. Elle n'est plus aux yeux des autres. Et même si elle l’était… cette femme n’aurait pas cette fatigue dans le regard, cette lumière fêlée qu’on ne gagne qu’en tombant.

Pourtant, tout son être hurle le contraire.

Ses yeux cherchent un signe, un éclat, un vestige. Rien. Rien que cette sensation brûlante d’avoir reconnu une note sans se souvenir de la mélodie.

Il recule d’un souffle, gardant entre eux la distance exacte d’une prudence sacrée. Sa main ne cherche pas son arme. Pas encore.

Il balaie le parc du regard : un couple main dans la main, un chien qui tire sur sa laisse, un enfant qui rit. Rien d’hostile. Et pourtant, l’air s’est épaissi, chargé de ce silence qu’il connaît trop bien : celui qui précède l’orage.

Leurs yeux se croisent à nouveau. Le monde s’arrête.

Un murmure naît au creux de lui, pas une pensée, mais une réminiscence. Pourquoi ai-je l’impression que mon âme se souvient d’elle avant ma mémoire ?

Le soleil, haut et implacable, sculpte la scène d’une clarté crue. Il ne sait pas qui elle est. Mais une chose est sûre : son équilibre, forgé dans la lumière, vient de vaciller.

Le silence dure, suspendu comme un souffle entre deux battements. Puis, lentement, Saël incline la tête, un souffle d’air agitant à peine les mèches claires sur son front.

"Vous semblez bien rapide à reconnaître ce que d’autres ne sauraient même concevoir." dit-il enfin, d’une voix tranquille.

Un sourire léger effleure ses lèvres, celui d’un être qui dissimule plus qu’il ne montre.

Son regard glisse vers les arbres où le vent joue entre les feuilles. Quand il reprend, sa voix a cette douceur grave des vérités retenues trop longtemps.
"Disons simplement que je suis ici de mon propre chef."

Une pause.

Un éclat doré traverse ses prunelles d’ambre, l’espace d’un battement d’aile.
"Je cherche quelqu’un. Rien de plus."

Il ne précise pas qui. Ni pourquoi.

Puis, comme s’il devinait déjà la crainte qu’elle pourrait nourrir, il ajoute, plus bas :
"Pas pour le châtier."

Un souffle. Son regard s’adoucit, presque humain.
"Au contraire. Pour… le comprendre, peut-être. Ou simplement m’assurer qu’il, ou elle, n’est pas perdu."

Alors, le vent change.
Un souffle tiède traverse l’espace entre eux, effleurant la peau, apaisant sans qu’il le veuille.

Ses doigts se referment sur le fourreau à sa ceinture, réflexe de discipline, non de menace.
"Et si ce lieu m’a mené ici, conclut-il dans un murmure, peut-être que cette rencontre n’est pas due au hasard."

Son regard revient à elle, tranquille et brûlant à la fois. Un feu céleste contenu sous des siècles de silence. Une invitation muette, ni défi, ni serment, mais l’espoir fragile d’un passé qui n’a peut-être jamais cessé de battre sous la peau.

7
Les alentours de la ville / L'Ombre du passé [Saël Thorne]
« le: lundi 27 octobre 2025, 23:30:15 »
☩Le Jugement Oublié☩

Le pas de Tsaphkiel résonne dans les couloirs d’albâtre du Palais Divin, aussi clair et tranchant qu’un glas suspendu entre deux mondes. L’air, d’ordinaire empli de prières murmurées et de musique angélique, semble s’être figé à son passage. Ses ailes, déployées dans toute leur majesté d’ombre et de lumière mêlées, effleurent les hautes colonnes gravées de constellations anciennes. Son armure d’or ancien, polie à la perfection, scintille sous les lueurs ambrées des lampes célestes. À sa hanche, son épée longue, équilibrée, presque vivante, résonne d’un bourdonnement léger, comme si elle pressentait la tempête.

Dans sa main droite, le tube d’albâtre veiné de rubis pulse d’une chaleur sourde. Le sceau a été rompu, tout en lui criant la trahison. Une sentence a été prononcée sans lui. Un Jugement tenu dans l’ombre. Et un nom gravé dans la flamme du bannissement :Anéa.

Son pas s’arrête devant les grandes portes dorées des appartements jumeaux. Une odeur capiteuse s’en échappe : ambre, encens et chair échauffée. Un silence hésitant, puis un son étouffé… un soupir.
Tsaphkiel ferme les yeux une seconde, et son aura se contracte, vibrant dans l’air comme un orage contenu. Les lourds battants s’ouvrent sans qu’il ait besoin de les toucher.

Les lambris de nacre et les drapés opalescents révèlent une scène qu’aucune prière ne saurait absoudre.
Métatron et Sandalphon, les jumeaux de la Parole et de l’Harmonie, s’enlacent, trop étroitement, trop langoureusement, sous la lumière douce des halos suspendus. Leurs mains glissent sur des courbes d’or et de peau. À leurs pieds, un ange mineur, attaché par des rubans de lumière, détourne le regard, tremblant sous la honte et la fascination.

Le parfum de leurs péchés flotte dans l’air : musc divin, ambre brûlée, nectar d’hélianthe.
Un silence tombe.

Et Tsaphkiel, debout dans le seuil, est l’incarnation même du Jugement muet.
Je vois que la pureté du Ciel a bien changé.

Sa voix, calme et basse, fend la pièce comme une lame tirée du fourreau. Les jumeaux se séparent d’un sursaut, tentant de redresser leurs tuniques. Métatron, le premier à retrouver contenance, se pare d’un sourire angélique, trop lisse.

Prince des Trônes… votre arrivée n’a pas été annoncée.

C’est vrai,” répond Tsaphkiel sans hausser le ton. “Puisque vous avez jugé bon de me tenir à l’écart de vos petits jeux. Même des Jugements Divins.

Il pose lentement le tube d’albâtre sur la table de cristal. Le bruit sec du contact résonne dans la pièce comme une condamnation.
Pourquoi Anéa ?” demande-t-il enfin.
 
Sa voix n’est plus qu’un souffle, mais la lumière vacille.
Pourquoi la meilleure guerrière que vous ayez eue ? Pourquoi celle qui a versé son sang pour défendre la frontière du Firmament ?

Métatron baisse légèrement les yeux, feignant la réflexion. Sandalphon, lui, s’avance d’un pas, les lèvres retroussées d’un sourire doucereux.
Elle a fauté. Elle a aimé. Et l’Amour est la plus belle des corruptions.

Et moi ?” souffle Tsaphkiel, ses prunelles se durcissant. “Moi qui porte les ténèbres dans mes ailes alors qu’Il m’a créé ainsi !

Un frisson parcourt la pièce. L’ange attaché détourne le regard, priant en silence pour que le ciel ne s’effondre pas.

Les jumeaux se figent. Ils savent. Ils se souviennent. Le Prince des Trônes est l’unique ange dont les ailes furent teintées par le Fragment lui-même. Le Témoin. Le Gardien du Sanctuaire originel. Même si Tsaphkiel ne s’en souvient pas. Et il est celui qu’ils n’ont jamais pu soumettre.

Tsaphkiel s’avance, chaque pas résonnant comme une sentence.
Vous me cachez un Jugement. Vous mentez au Firmament. Vous profanez le rôle même que vous prétendez incarner.

Métatron se crispe, Sandalphon pâlit.

Le silence s’étire, oppressant.

Puis, dans un souffle tremblant, Métatron parvient à articuler :
Nous… nous pensions que cela ne te concernerait pas, Tsaphkiel. L’ordre venait d’En-Haut.

D’En-Haut,” répète l’Archange avec lenteur, une ombre glacée dans la voix. “Alors dis-moi… qu’est-ce qui est plus haut que le Prince des Trônes ?

Un battement d’ailes, ou peut-être le bruit de leur honte.

Tsaphkiel recule d’un pas, son regard de bronze fixant les deux frères.
Gardez vos secrets, mais souvenez-vous-en : si l’Harmonie chancelle, c’est moi qui la relèverai. Pas vous.

Il tourne les talons, laissant derrière lui le parfum entêtant de leurs fautes et le silence pesant de la peur.
Le tube reste sur la table, comme un rappel que le Ciel aussi peut saigner.

Dans le couloir, la lumière semble plus froide.

Méniel attend, immobile, à distance respectueuse. Il ne dit rien d’abord, observant le visage fermé de son Maître.

Puis, dans un murmure doux et mesuré :
J’ai déjà pris les devants, Prince. Votre absence ne sera pas remarquée. Le Palais croira que vous méditez au Jardin des Échos.

Tsaphkiel incline légèrement la tête, reconnaissant ce zèle discret et fidèle. Les lourdes portes se referment derrière eux. L’ombre du Ciel, ce soir-là, paraît un peu plus dense. Les appartements du Prince des Trônes s’ouvrent sur un vaste espace de marbre et de lumière, suspendu entre ciel et infini.

L’air y est pur, presque immobile, et l’odeur familière des lampes à huile, cerise noire, bois de santal et une note mentholée, flotte doucement, emplissant chaque recoin de sa chaleur tranquille.
Mais ce soir, l’atmosphère semble trop ordonnée, trop calme… comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle.

Tsaphkiel y entre sans un mot. La colère, encore vibrante dans ses veines, se mêle à une amertume sourde. L’odeur du péché de Métatron et Sandalphon s’accroche à sa mémoire.

L’archange guerrière… déchue. Seule.
Cela tourne en lui comme un glas silencieux.

Le scribe, déjà présent, l’attend à quelques pas, les mains croisées sur une tablette de cristal. Il s’incline légèrement, un geste respectueux, mais empreint de gravité.

L’Archange dépose son épée et commence à retirer, pièce après pièce, son armure officielle. Les plaques d’or ancien résonnent d’un timbre doux, tandis que chaque symbole céleste s’éteint à mesure qu’il les détache. Le halo divin qui l’entoure se resserre, plus contenu, plus humain.

Méniel observe, silencieux, le geste méthodique de son Maître. Tsaphkiel, fidèle à son habitude, installe lui-même l’armure sur le mannequin de bois, veillant à la position exacte de chaque courbe et de chaque inscription. Les constellations gravées semblent luire une dernière fois avant de s’éteindre tout à fait, comme un ciel que l’on referme.

Ne reste bientôt qu’un homme, aux longs cheveux bruns profonds glissant sur ses épaules et son dos, et dont le regard mordoré conserve pourtant l’intensité des étoiles.

Méniel s’avance alors, tenant dans ses bras un ensemble soigneusement préparé : un costume noir aux reflets mats, une chemise prune, une paire de gants assortie, un boxer prune, une ceinture de cuir violet profond, des chaussettes noires, des chaussures italiennes, et une longue écharpe blanche duveteuse.
Je me suis permis d’adapter la coupe aux coutumes terrestres. Vous y serez à votre aise, Monseigneur.
Le ton du scribe est mesuré, mais ses yeux ne trompent pas : il s’inquiète.

Tsaphkiel acquiesce en silence et dépose la main sur son épaule, un contact rare.
Tu as bien fait, Méniel.

Le Prince des Trônes ferme les yeux, et un frisson parcourt son dos. Il inspire profondément, une fois, deux fois, puis, d’un mouvement lent, il rétracte la lumière. Ses ailes, immenses et souveraines, se replient sur elles-mêmes, comme avalées par le vide. Une douleur fulgurante le transperce. Ses genoux frappent le sol de marbre dans un bruit sec. L’air se charge d’une vibration douloureuse, d’un son presque métallique, semblable au cri d’un cristal qu’on brise.

Méniel s’agenouille aussitôt près de lui, sans oser le toucher.
Monseigneur… ?

Tsaphkiel halète, les doigts crispés contre le sol. La lumière sous sa peau pulse en rythme avec son cœur. Puis, lentement, le silence revient. Là où ses ailes se déployaient naguère, deux lignes argentées, fines et luisantes, marquent désormais sa peau, cicatrices d’un sacrifice volontaire. Il fera réapparaître ses ailes que lorsqu’il devra rétablir l’Equilibre parmi les siens.

Je vais bien, souffle-t-il enfin. Ce n’est qu’un rappel."
Sa voix est rauque, mais ferme. Il se redresse, les mèches de ses cheveux collées à sa nuque par la sueur, et enfile lentement les vêtements terrestres préparés pour lui.

Le tissu noir épouse ses mouvements avec souplesse. La chemise prune glisse sur sa peau chaude, contrastant avec la pâleur de ses cicatrices. Il ajuste la ceinture, puis passe l’écharpe blanche, dont la douceur tranche avec le poids invisible de son gloire angélique.

Méniel tend la bourse d’argent terrestre.
Pour vos besoins immédiats. Et... permettez-moi un conseil, Monseigneur ?

Je t’écoute.

Attachez vos cheveux. En catogan. Les humains y verront un signe de distinction, non d’étrangeté. Mais gardez votre lame à portée, je vous en prie.

Tsaphkiel esquisse un sourire discret, presque amusé.
Toujours prévoyant.
Il attache sa chevelure d’un brun profond à la nuque, glissant ensuite l’épée longue dans son fourreau, contre son flanc gauche. La lame émet un tintement léger. Promesse muette de vigilance.

Le scribe, lui, reste immobile, le regard un peu voilé. Tsaphkiel s’avance alors, et pour la première fois depuis des siècles, il l’enlace brièvement, une étreinte franche, fraternelle, vraie.
Je vous ferai signe dès qu’un déséquilibre se manifestera. Puissiez-vous rétablir la Justice et l’Equilibre !

Alors je n’ai rien à craindre. A mon retour je veillerai à t’élever d’un rang.

Ils échangent un dernier regard. L’un empli d’admiration silencieuse, l’autre de reconnaissance profonde.

Une brise légère traverse les appartements lorsque Tsaphkiel franchit le balcon, et ses pas disparaissent dans une lumière nacrée.


☩La Chute Douce☩

L’air du monde humain le frappe comme une gifle tiède.

La lumière est plus basse, plus épaisse, saturée d’odeurs et de bruits. Tsaphkiel chancelle d’un pas, la gravité l’alourdissant d’un poids brutal, une densité étrangère à la légèreté du Ciel. Le pavé froid de la ruelle absorbe ses pas sans les rendre. Il reste immobile un instant, respirant difficilement, une main plaquée contre le mur de brique pour retrouver son équilibre.

Chaque battement de son cœur résonne dans son crâne. Les sons du monde humain affluent, le grondement lointain d’une voiture, un aboiement, un rire, un cliquetis métallique, le sifflement du vent entre les immeubles.

Puis viennent les odeurs.

Un torrent. La pluie récente, mêlée à la pierre et à la poussière.Les relents de gaz et de métal brûlé. Et par-dessus tout… les effluves vivantes, colorées, vibrantes : soja grillé, gingembre, huile de sésame, poisson fumé, riz chaud, pâte sucrée, ail et coriandre. Un monde de senteurs qui semble respirer à sa place.

Nausée.
Un instant, il croit défaillir. Ses sens, trop purs encore, trop célestes, refusent d’abord ce chaos. Mais il ferme les yeux, inspire lentement… et se laisse imprégner. La douleur du manque d’air se mue en apaisement discret. L’odeur du monde devient rythme, chaleur, vie.
Seikusu vibre, vivante, grouillante, insaisissable.

Son épée longue heurte doucement son flanc, tintement discret, presque rassurant. Sous son costume noir entrouvert, la chemise prune frémit à la moindre brise. Il avance lentement, ses cheveux attachés en catogan, le regard attentif, mesurant chaque pas comme s’il craignait que le sol ne s’ouvre sous lui. Les passants pourraient le prendre pour un homme presque ivre.

Tsaphkiel se laisse guider par le hasard, ou par quelque chose de plus haut, qu’il ne nomme pas encore. Une ruelle étroite, saturée de vapeur, s’ouvre devant lui : des stands de ramen, de yakitori, de okonomiyaki et de takoyaki s’alignent, exhalant des parfums brûlants et sucrés. Une voix féminine appelle des clients dans un japonais doux, ponctué de rires. Il s’arrête à un stand où la vapeur monte en volutes dorées.

La vieille cuisinière le salue sans surprise. Il hoche la tête, observe l’alignement des yakitori sur la plaque brûlante, hypnotisé par leur lente rotation. Il manque de parler en enochien Mais se reprend vite et utilise la langue du coin
 “Trois.” dit-il d’une voix calme, son accent presque effacé.

La femme lui tend une barquette, un léger sourire au coin des lèvres. Le contact de la chaleur sur ses mains le surprend, presque douloureux, mais étrangement apaisant. Une chaleur simple, humaine. Il s’incline en remerciement, glisse quelques pièces, puis s’éloigne.

Ses pas le portent jusqu’à un parc. Là, les arbres bruissent doucement sous le vent. Il choisit un banc vide, ajuste sa lame pour ne pas qu’elle le gêne, et s’assoit. Ses doigts défroissent lentement un des yakitoris fumants, le soulèvent vers ses lèvres. La brochette brûlante lui arrache un sursaut et un sourire discret, le premier depuis son départ du Firmament.

Face à lui, sur le banc opposé, une jeune femme brune est déjà installée, une barquette différente entre les mains. La vapeur flotte entre eux comme un voile translucide. Un instant, leurs regards se croisent.
Et tout s’arrête.

Le bruit du monde, les odeurs, la lourdeur du corps… Tout s’efface dans l’ombre d’une réminiscence qu’il ne comprend pas encore.

8
One Shot / "…Et les cendres de Sanctuary chantent encore."
« le: lundi 27 octobre 2025, 00:37:24 »
☩Chapitre V — Ceux qui veillent quand le Ciel détourne les yeux☩


☩ Le retour du Prince des Trône☩

Le silence du Sanctuaire céleste n’est pas celui des morts. C’est celui d’un monde qui retient sa respiration, comme si l’univers lui-même observait, suspendu.

Tsaphkiel franchit le seuil de ses appartements sans un froissement d’aile. La lumière tombe doucement, filtrée par des voiles translucides de marbre blanc, teintés d’ivoire et de saphir. Chaque rayon glisse comme un souffle discret, caressant les parchemins, les murs, les pierres. Le temps semble ralentir à mesure que ses pas se font entendre.

Son regard glisse sur le bassin d’eau claire. La surface miroitante reflète un ciel figé, captant le reflet des voiles et des étoiles lointaines. Chaque parchemin roulé sur la table pâle semble retenir un soupir ancien. Une plume d’argent oubliée palpite encore faiblement, vestige d’une pensée transcrite. Plus loin, près de l’ouverture donnant sur le vide des astres, la flamme d’une lampe d’huile tremble à peine, exhalant un parfum subtil de cerise noire et de bois de santal légèrement mentholé, comme si elle sentait le maître revenir et retenait son souffle.

L’Archange retire son armure, finement gravée d’or ancien et portant les symboles de constellations oubliées et de cercles d’équilibre. Il dispose lui-même chaque pièce sur un mannequin de bois, refusant toute aide de valet ou aide de camp. L’épée longue repose dans son fourreau auprès de lui, soigneusement posée. Il reste pieds nus, vêtu uniquement d’un tissu noir et blanc ondulant autour de sa taille, écho d’ombre et de lumière réconciliées. Chaque plume de ses ailes frissonne encore des rémanences du fragment de Sanctuary. Torse nu, la ligne noire-bleutée au reflet argenté sur son bras gauche et son dos palpite doucement, vivante.

Il avance. Ses pas sont silencieux, mais les pierres semblent frémir sous le poids de sa présence. Chaque effleurement de sa main sur le bassin fait vibrer l’eau, et l’image de ses yeux, mordorés, profonds, calmes, se reflète. L’écho du tumulte du fragment y brûle encore, invisible mais présent.

Alors, un souffle traverse l’air, léger mais certain. Une présence discrète, hésitante… familière.

Mon Prince…
La voix est douce, claire, cristalline comme une plume déposée sur un parchemin neuf.

Méniel.


☩L’ange aux ailes de neige☩

Il se tient à l’entrée, petit et frêle comparé à l’Archange. Ses cheveux couleur de sel et de lait tombent en mèches soyeuses, encadrant son visage pâle. Ses yeux portent la pâleur des lunes éteintes, limpides et attentifs. Ses ailes, minuscules et parfaites, sont blanches comme la neige, constellées de points argentés, éclats de nuit glissés sur des plumes fragiles.

Méniel garde les mains jointes, immobile. Il ne baisse pas les yeux, mais ne défie pas non plus. Il attend, conscient du poids de l’instant. Tsaphkiel se tourne lentement, observant le moindre mouvement de son fidèle scribe, chaque souffle contenu, chaque frémissement de plume.

Tu peux entrer.” dit-il simplement.

Méniel avance. Chaque battement de ses ailes soulève un souffle léger, presque imperceptible, mais qui fait frissonner l’air figé. Il tient un cylindre d’albâtre veiné de rubis, froid et lisse, mais vibrant d’une mémoire muette.

Je n’aurais pas osé troubler votre repos, murmure-t-il, la voix tremblante à peine perceptible. Mais… cela ne pouvait plus attendre.


☩Le tube d’albâtre et les noms oubliés☩

Tsaphkiel tend la main. Le contact avec le tube est presque humide, comme si la pierre pleurait silencieusement depuis des siècles.

Qu’est-ce donc ?” demande-t-il, la voix grave et mesurée.

Méniel inspire. Une plume frissonne sur son aile.
Le registre des bannis. Depuis la première Loi. Depuis la création du Trône.

Pourquoi maintenant ?

Parce qu’un nom y a été ajouté… un nom dont personne ne nous a parlé.

Un silence lourd, dense, suspendu comme une corde sur le point de rompre.

Tsaphkiel rompt le sceau de cire, déroule lentement le parchemin. Les noms glissent sous ses yeux, certains anciens comme des montagnes, d’autres récents, brûlants de la sentence encore fraîche. Puis, une ligne s’arrête dans sa lecture.

Une guerrière d’élite. Discrète, redoutable. L’une des rares en qui il avait placé une confiance muette. Et lui… n’avait pas pu être présent pour son Jugement. Méniel, lui.. personne n’avait jugé important de l’avertir.

Le souffle dans la pièce semble s’éteindre presque entièrement.


☩ La réaction du Prince☩

Tsaphkiel ne parle pas. Mais Méniel voit.

Il voit les pupilles de l’Archange se rétracter imperceptiblement. Il voit ses doigts se resserrer sur le parchemin, mouvement indiscernable pour quiconque en dehors du scribe qui le connaît bien. La gorge du Prince des Trônes se tend légèrement. Une tension contenue mais profonde, qui dit plus que n’importe quel cri.

Ils… ne nous ont pas prévenus…  murmure Méniel.

Non.” répond Tsaphkiel.

Un mot. Mais il résonne comme une lame.

Je… ai pensé que vous deviez savoir.

Tu as bien fait.

La voix du Prince est douce, stable, mais l’air porte une fracture silencieuse.
Méniel.

Oui, mon Prince ?

Ce que le Ciel choisit d’oublier… nous ne l’oublierons pas.

Alors, que ferez-vous ?

Comprendre. Et si elle a été bannie sans justice… je la rétablirai.

Méniel incline la tête, ses ailes frémissant d’un soulagement palpable. Dans le silence, on croirait entendre le battement du fragment de Sanctuary, pulsant dans le sang de Tsaphkiel.


☩ Le bain et l’intimité des sens☩

Le scribe s’incline légèrement et prépare un bain pour Tsaphkiel, le parfum subtil de cerise noire et de bois de santal se mêlant à l’air ambiant, ni trop chaud, ni trop froid. L’eau enveloppe l’Archange, chaque goutte capturant la lumière diffuse de la lampe. Les bruits de gouttes tombant doucement sur la pierre et le bois du bassin ponctuent le silence, se fondant dans le souffle régulier du Prince des Trônes.

Tsaphkiel se délecte de la sensation de l’eau sur sa peau fatiguée. Chaque frisson du bain emporte la tension des combats récents, la lourdeur des révélations, la résonance des noms bannis. Ses muscles se détendent, ses pensées s’apaisent, mais son esprit reste vif, absorbant chaque vibration du monde autour de lui.

Méniel, silencieux, s’éloigne ensuite sans un mot, rassuré que le Prince soit en sécurité. Il sait que sa mission est accomplie : le registre est entre de bonnes mains, et le témoin de ces mondes veille.


☩Le souffle du silence☩

Allongé sur la pierre froide du balcon, le corps nu exposé au vent léger, Tsaphkiel ferme les yeux. Chaque respiration s’accorde au rythme subtil des astres au-dessus de lui. Le ciel n’est pas seulement un décor : il pulse, il respire, il écoute. Le parfum de bois de santal et de cerise noire se mêle au souffle frais des vents, glissant le long de sa nuque, caressant ses cheveux bruns qui effleurent ses épaules et s’étirent jusqu’au bas de son dos.

Le murmure du fragment résonne encore dans ses veines. La marque sur son bras et son dos palpite, discrète mais insistante, comme un écho liquide de mémoire ancienne. Chaque battement de cœur répercute le poids du Jugement Oublié, les noms des bannis, la promesse silencieuse qu’il s’est faite : être témoin et gardien.

Ses yeux demeurent clos, mais dans le noir de ses paupières, il voit les visages fugaces des mondes qu’il protège, les éclats de lumière, la cendre et le feu, la solitude et la force. Le monde est vaste, impitoyable, et pourtant il n’a jamais été seul : le silence de Méniel, la confiance muette du fragment, le souffle de l’ombre et de la lumière se conjuguent pour créer un espace où rien ne peut le briser.

Un léger frisson parcourt sa peau au contact du vent. Il laisse le froid caresser ses épaules et ses bras, laisse le soleil imaginaire des étoiles sécher les dernières gouttes d’eau sur sa peau. Chaque sensation devient un point de repère, une méditation corporelle et spirituelle : les mondes sont là, tangibles, mouvants, mais Lui est le centre, immobile et vigilant.

Tsaphkiel expire longuement. Dans ce souffle, il y a la mémoire, l’acceptation et la résolution. Il sait que demain le Ciel détournera à nouveau les yeux, que la guerre des lois et des fragments reprendra, que la solitude sera pesante. Mais pour l’instant, il n’est qu’ici, là, nu et vivant, suspendu entre le vent, la pierre et la lumière des astres. Le silence l’enveloppe, complet, parfait, comme une étreinte de vérité pure.

Et dans ce silence, il comprend à nouveau : protéger n’est pas un acte de force, mais un choix de présence. Et il restera, toujours.

9
One Shot / "…Et les cendres de Sanctuary chantent encore."
« le: dimanche 26 octobre 2025, 18:38:40 »
☩Chapitre IV — Méniel, le Scribe aux ailes de lune☩

La salle des Archives s’étendait comme un océan figé de lumière et de silence. Chaque rayon de soleil céleste, filtré par les vitraux aux teintes d’ivoire et de saphir, glissait le long des étagères comme un courant discret. Des parchemins anciens, fragiles et parfumés d’encre dorée, reposaient dans l’attente de mains patientes.

Méniel avançait entre les allées, ses petites ailes blanches ponctuées de points argentés, scintillant comme la lune sur un lac gelé. Chaque battement retenu faisait trembler un souffle de poussière d’étoiles. Le vent n’existait pas ici, et pourtant l’air vibrait sous la mémoire des mots inscrits, comme si la pierre elle-même retenait le murmure des siècles.

Ses yeux s’attardèrent sur une alcôve qu’il n’avait pas consultée depuis des siècles. Là, des manuscrits semblaient avoir été déplacés, leurs sceaux anciens légèrement ébréchés. Son cœur se serra. Quel ange avait osé toucher ces archives sans autorisation ? Et surtout, pourquoi ?

C’est alors qu’il aperçut un tube d’albâtre veiné de rubis, à moitié caché derrière un parchemin plié et couvert de poussière d’étoiles. La lumière de la salle se reflétait sur ses veines rouges, et Méniel comprit immédiatement la gravité de sa trouvaille. Ce n’était pas un artefact ordinaire. Le rubis palpitait doucement, comme si le tube contenait non seulement l’écriture, mais la mémoire même d’un jugement oublié.

Il se souvint des murmures d’un collègue scribe, un ange discret et fidèle, qui lui avait soufflé que certaines archives du Jugement n’avaient pas été correctement scellées après le dernier Conseil. Le Conseil n’avait pas prévu que quelqu’un de leur rang ose chercher plus loin, et pourtant, Méniel avait toujours su que la vigilance silencieuse était son rôle. Avec précaution, il avait retiré le tube, vérifié chaque sceau et senti la vibration de l’albâtre contre ses mains.

Le poids du secret se fit sentir, lourd et glacial comme la poussière d’étoiles. Ce tube contenait les noms des anges bannis, ceux qui avaient été effacés du regard du Ciel, oubliés même des plus fidèles scribes. Et parmi ces noms, il devinerait plus tard celui de la guerrière d’élite, disparue d’un jugement auquel ni Tsaphkiel ni lui n’avaient pu assister.

Méniel inspira profondément. Ce tube, qu’il avait trouvé par instinct et par patience, représentait un choix qu’il ne pouvait plus reporter. Il devait le porter à Tsaphkiel, et il savait que la confiance de ce dernier en sa loyauté silencieuse rendait cette action possible. Même si le Conseil ignorait sa démarche, même si les lois célestes l’avaient oublié, il était le seul à pouvoir franchir cette distance, à pouvoir remettre l’histoire entre les mains de celui qui pouvait en comprendre la vérité.

Le souffle d’albâtre contre sa poitrine, le rubis veiné de lumière rouge pulsant doucement, Méniel fit le dernier pas vers les appartements du Prince des Trônes. Chaque battement de ses ailes de neige, chaque murmure des parchemins dans le vent immobile, le rappelait à sa mission : il n’était pas seulement un scribe, mais un gardien silencieux de l’équilibre, le témoin fidèle d’un monde que peu avaient le droit de voir.

Chaque pas de Méniel résonnait doucement dans le silence des Archives, comme si la pierre elle-même retenait son souffle. Mais alors que le tube reposait contre sa poitrine, son esprit s’évada, remontant aux origines de sa propre existence.


☩Souvenir — La naissance dans les Bibliothèques du Firmament☩

Il se revit, enfant de la lumière, parmi les étagères infinies des Bibliothèques du Firmament. Les parchemins étaient des constellations, chaque lettre une étoile vivante, et il avait appris à écouter leurs murmures avant même de parler. Là, le monde était pure harmonie et ordre, mais déjà, quelque chose l’attirait au-delà de l’évidence : le silence entre les mots, la musique que seul le cœur pouvait entendre.

C’est dans ce silence que Méniel avait compris qu’il serait scribe, non pour consigner des lois, mais pour préserver la mémoire que le temps voulait effacer.


☩Souvenir — La première rencontre avec Tsaphkiel☩

Puis, comme une brise d’aurore, le souvenir de Tsaphkiel surgit. Il l’avait vu pour la première fois dans une salle suspendue au-dessus des jardins du Ciel, immobile sur un balcon. Le Prince des Trônes ne parlait pas, mais ses yeux, teintés comme la une nuit sans lune, l’avaient touché d’une manière que rien d’autre ne pouvait. Méniel se souvient encore de la sensation étrange et sacrée : un silence si dense qu’il paraissait contenir tous les cris du monde et toutes les vérités jamais prononcées.

Dès cet instant, il avait su qu’il suivrait cet être silencieux, qu’il serait à jamais son observateur, son scribe fidèle.


☩Souvenir — Le serment prêté☩

Enfin, la mémoire du serment. Dans une salle de marbre et de lumière, Méniel avait murmuré à voix basse, ses ailes repliées, le cœur vibrant d’une détermination pure :
Je te servirai, non par peur ni par loi, mais parce que ta voix silencieuse porte plus de vérité que mille décrets. Je serai ton témoin, ton scribe, ton observateur, même quand le Ciel détournera les yeux.

Ce serment, scellé dans le temps, résonnait aujourd’hui avec une urgence nouvelle. Le tube d’albâtre dans ses mains ne contenait pas seulement des noms : il contenait le poids du Ciel oublié, les fragments d’un jugement auquel Tsaphkiel n’avait pu assister.

Et Méniel savait que son rôle, fidèle depuis des siècles, allait être mis à l’épreuve comme jamais auparavant.

10
One Shot / "…Et les cendres de Sanctuary chantent encore."
« le: samedi 25 octobre 2025, 23:27:14 »
☩Chapitre III — Les échos de l’équilibre☩

Le fragment de Sanctuary pulse au cœur de la ruine suspendue entre les plans, faible mais obstiné. Tsaphkiel se tient immobile, ailes repliées, silhouette élancée dans la lumière pâle. Chaque souffle de pierre, chaque vibration de poussière, chaque murmure du fragment résonne dans sa conscience comme un chant que seuls les Anciens peuvent entendre.

Puis l’air se durcit.  Le ciel s’épaissit, non de nuages, mais de volonté. La voûte céleste devient un cristal instable : une tension invisible se tord entre les Plans. D’un côté, un ange loyal surgit, armé de pureté et de décrets, chaque geste calibré pour purger. De l’autre, un démon ancien de Lilith, dissimulé dans l’ombre, observe et tend ses tentations, ses murmures infectés de promesses et de malice.


☩Le choc mental☩

L’ange attaque d’abord dans l’esprit de l’archange. Ses pensées, ses certitudes, ses mémoires se heurtent à des vagues d’ordre et de Loi. Efface ce fragment. Sanctifie ce qui demeure. Soumets-toi ou péris. Les mots frappent comme des éclats de lumière sur le crâne, précis, chirurgicaux.

Puis le démon insinue ses illusions : des murmures feutrés glissent dans le tissu de sa conscience. Prends ce qui t’appartient. Détruis le Ciel et les règles qui t’enchaînent. Réécris l’histoire à ta guise. Des visions s’ouvrent devant ses yeux, des réalités possibles, des morts et des renaissances, des mondes réécrits sous sa main.

Le Prince des Trônes ne vacille pas. Il ne fuit pas. Il ne répond pas par la force. Il est une corde tendue entre deux volcans : il absorbe la pression, laisse passer la tempête, et canalise les pulsations dans sa propre stabilité. Chaque pensée qui tente de le submerger est déviée, chaque impulsion brisée ou redirigée, sans jugement, sans colère. Il devient le Silence entre deux éclats, la ligne immobile autour de laquelle la Loi et le Chaos tournent.


☩ La violence physique – et le fragment qui veille ☩

L’ange frappe enfin, non pour tuer, mais pour purger. Ses ailes s’ouvrent en une arche de lumière blanche, presque céleste, mais lacérée de fêlures invisibles. Chaque battement fait vibrer la pierre, le vent et le fragment lui-même, comme si le ciel entier respirait dans le chaos. Les vibrations traversent le sol, résonnent dans les ruines, puis viennent mourir contre Tsaphkiel, absorbées, apaisées, reformées.

Car l’Archange ne répond pas par la violence, mais par l’équilibre. Son Aura du Silence s’étend, déliant les hurlements de magie, étouffant la colère, réduisant le monde à un battement de cœur, à une respiration. Les pierres cessent de trembler. Le fragment, ce cœur ancien, taillé dans un matériau que ni les Cieux ni les Enfers n’ont su nommer, cesse de pulser dans la peur. Il écoute.

Le démon surgit alors, silhouette brumeuse et tranchante, telle un souffle d’hiver dans la nuque. L’espace se tord autour de lui. Le temps hésite. Et les illusions déferlent : cris d’innocents, cendres de cités dévastées, murmures de trahisons jamais prononcées. Tsaphkiel ne se laisse pas happer. Ses yeux, chargés de Jugement Intérieur, ne voient pas seulement ce qui est : ils voient ce qui est vrai. Le fragment le sent. Il se contracte, frémit… comme s’il reconnaissait en Tsaphkiel non un maître, mais un témoin digne.

Alors, Tsaphkiel se met en mouvement.

Pas un pas inutile. Pas un souffle de trop.
Son corps devient axe, sa volonté devient loi.
Il dévie la lumière de l’ange avec une douceur souveraine ; il absorbe les ombres du démon comme on recueille une plainte.
Chaque impact, chaque flash de grâce ou de corruption, chaque frisson dans la pierre traverse son corps, mais ne le brise pas, il le transforme.

C’est l’Équilibre Cosmique à l’œuvre. La chaleur insoutenable d’une radiance angélique devient fraîcheur d’aurore. La douleur mentalement projetée par le démon se dissout en silence. Et le fragment, pris entre tous ces mondes, palpite plus fort — comme un cœur qui hésite, comme une âme qui se souvient.

Une lueur naît alors dans la main de Tsaphkiel : l’Épée du Jugement. Elle ne frappe pas. Elle vibre. Elle attend. Car il ne s’agit pas de détruire, mais de distinguer : le lien pur de l’entrave, l’espoir de la corruption, le vrai du mensonge. Le fragment réagit. Il brille, à peine… comme s’il reconnaissait l’arme. Comme s’il répondait : oui, je me souviens de toi.

Autour d’eux, le monde devient murmure. Le vent se suspend. Les pierres retiennent leur chute. La cendre cesse de danser dans l’air.
Et dans cette immobilité souveraine, seule demeure la vibration du fragment, lente, grave, presque un chant.

Tsaphkiel se tient au centre, non en conquérant, mais en gardien.
L’ange loyal le fixe, haletant, incapable de décider s'il doit haïr ou prier.
Le démon recule imperceptiblement, car même l’Ombre reconnaît cette vérité :
ce qui se tient devant eux n’est pas un adversaire.

C’est un Trône.
Un pilier d’équilibre.
Un témoin du premier souffle des mondes.
Et le fragment, désormais éveillé, pulse à l’unisson avec lui.
Non comme une arme.
Mais comme une mémoire.


☩ Le choix du Prince – et la marque invisible aux Cieux ☩

Le silence revient… mais ce n’est plus celui du Ciel.
C’est un silence lourd de poussière, de souffle retenu et d’échos brisés.
Le fragment repose, parfaitement intact, tel un cœur arraché au corps d’un monde disparu… et qui pulse encore.

L’ange loyal, l’épée encore levée, ne bouge plus.
Ses ailes tremblent, non de peur, mais d’un respect muet et presque chancelant. Devant Tsaphkiel, il ne voit plus seulement le Prince des Trônes.
Il voit un veilleur d’avant les lois, un être qui protège non ce qui est saint… mais ce qui est vrai.
Ses lèvres s’entrouvrent, mais aucun ordre, aucune accusation ne sort.
Au lieu de cela, il incline légèrement la tête, un geste rare, presque interdit, un silence qui vaut plus que tous les serments.

Le démon, lui, n’applaudit pas, ne sourit pas. Il recule d’un pas, ses yeux fendus baignés d’une lumière trouble.
Tu ne purifies pas. Tu ne corromps pas. Tu gardes… Pourquoi ?

Tsaphkiel ne répond pas, et cette absence de réponse est plus tranchante qu’une lame divine. Elle dit : Je marche hors de vos querelles.

Le démon hoche lentement la tête, intrigué.
Ce fragment t’a choisi… ou peut-être l’inverse. Qu’importe. Je reviendrai… non pour lui, mais pour toi.
Et il s’efface, avalé par l’ombre et la poussière.

Alors seulement, Tsaphkiel s’avance vers le fragment.

Il s’agenouille.
Ses ailes se replient lentement derrière lui, formant un cercle sombre autour de sa silhouette agenouillée.
Sa main se pose sur la surface du fragment : tiède, vibrante, ni pierre ni métal… comme une étoile refroidie.

La pulsation commence.

Une onde traverse sa paume, remonte son bras, atteint son cœur.
Ce n’est pas une brûlure, ni une douleur, c’est une mémoire liquide.
Il voit Sanctuary vivante, libre, lumineuse… puis l’incendie, le sang, la trahison, la cendre.
Et la mémoire s’inscrit en lui.

Sous sa peau, quelque chose change.

Sur son bras gauche, depuis la paume jusqu’à l’intérieur de l’avant-bras, puis le long du biceps jusqu’à l’épaule, apparaît une ligne fine, sombre, comme tracée par la main du fragment lui-même.
Une ligne presque droite, parfois ondulée, d’un noir bleuté aux reflets argentés, semblable à un fil d’encre cosmique.
Elle n’est visible que lorsque sa peau n’est pas couverte, que lorsqu’il est torse nu, sinon, elle disparaît, comme avalée par la lumière de sa grâce.
Dans son dos, entre la naissance de ses ailes, la marque poursuit sa course, s’enroulant en une spirale discrète, formée de la même teinte sombre irisée d’argent.

Comme une galaxie endormie.
Comme un serment gravé sous la chair.
Ce n’est pas une cicatrice.
Ce n’est pas un sceau.
C’est un souvenir que le fragment a choisi de ne jamais laisser mourir.

Alors Tsaphkiel murmure, d’une voix plus douce que la lumière :
Je ne suis ni juge, ni tyran, ni possesseur. Je suis témoin. Et tant que mes ailes porteront encore l’aube, je protégerai ce qui doit l’être… même si le Ciel m’oublie.

Le fragment répond par une ultime pulsation, lente, profonde.
Les pierres, les cendres, même l’air, se figent comme si l’univers lui-même retenait son souffle devant cette promesse.


☩L’écho de l’équilibre☩

Le ciel, l’ombre, la lumière : tout converge, puis se retire. La ruine retombe dans un silence presque sacré. Tsaphkiel reste seul, immobile, au milieu des pierres fissurées et des cendres immobiles. Son souffle est calme. Mais sous sa peau, une vibration persiste, infime, continue, comme si le rythme du fragment battait désormais quelque part dans ses veines.

Sous les plis de son armure, invisible aux regards, une marque nouvelle a pris forme. Une ligne fine, presque une spirale, glissant du centre de son dos jusqu’à l’arrière de son épaule gauche, puis descendant lentement le long de son bras. Une trace d’un noir bleuté aux reflets argentés, comme une cicatrice céleste laissée par la mémoire de Sanctuary. Muette tant que sa peau reste cachée, mais vivante, palpitante, lorsque la lumière nue la touche.

Il a affronté la Loi incarnée par l’ange, la tentation portée par le démon. Il n’a cédé ni à la colère, ni à la corruption. Il reste debout. Plus silencieux. Plus seul. Mais jamais vide. Sa solitude n’est pas un tombeau, c’est un axe. Une ligne entre les mondes.

Il sait désormais que protéger ce fragment ne sera pas un acte, mais un destin. Dans le murmure étouffé des cendres, dans la pierre qui respire encore, une certitude se grave en lui : il marchera entre Ciel, Terre et Terra, non pour juger, ni pour dominer, mais pour préserver ce que tous veulent oublier. Et il le fera seul. S’il le faut.

11
Blabla / Re : Mon voisin du dessus
« le: samedi 25 octobre 2025, 15:20:15 »
Mon cher VDD allons, je ne peux hélas que confirmer l'horreur de la guerre. Vous me voyez navré de m'être mal exprimé. Par action, je n'entendais pas forcément de duel ou de bataille.  ;D

12
One Shot / "…Et les cendres de Sanctuary chantent encore."
« le: samedi 25 octobre 2025, 15:12:31 »
☩Chapitre II — …Et les cendres de Sanctuary chantent encore☩

Le vent ne souffle pas ici. Pourtant, l’air tremble, saturé d’un souvenir trop lourd pour se taire.
Entre les voiles superposés du Ciel, de la Terre et de Terra, un fragment oublié de Sanctuary repose, effacé des mémoires, mais pas de la pierre.

Tsaphkiel apparaît au seuil de la ruine, immobile. Ses ailes, vastes et pâles, n’effleurent rien, mais chaque plume semble sentir les cicatrices du lieu. Ses yeux, clairs comme l’aube hésitant entre nuit et lumière, se posent sur les murs effondrés, les arches brisées, les colonnes recouvertes d’ombres et de poussière.

Le silence est un chant. Chaque fissure, chaque pierre, chaque éclat de verre fumé résonne d’une harmonie brisée. Les cendres parlent. Les cendres murmurent. Sanctuary n’est pas mort : il attend, fragile, dans les limbes de la mémoire.


☩Les traces des Nephalems☩

Des pas minuscules, presque effacés, mènent vers un éclat de pierre sombre. Une pierre qui pulse faiblement, comme un cœur refusant d’abandonner. Tsaphkiel s’agenouille, ses doigts effleurant la surface.

Le fragment répond, timide, hésitant, mais vivant.
Ce qui est né d’équilibre…” murmure-t-il pour lui-même, la voix perdue dans l’immensité.
…n’appartient ni au Ciel ni aux Enfers.

L’ange aux ailes naturellement sombres sans être un déchu, relève les yeux. Dans le voile entre les plans, deux présences se matérialisent, immobiles et silencieuses. Sandalphon et Métatron.

Le premier, imposant et austère, porte la clarté d’un jugement silencieux. Le second, plume d’argent et lumière tranquille, semble connaître plus que ce qu’il laisse voir. Ils n’ont pas franchi le seuil pour combattre, mais pour observer, pour convoquer, pour rappeler la loi du Ciel.

Tsaphkiel”, dit Métatron, la voix douce mais ferme comme le marbre des archives, “tu es allé là où les Cieux n’envoient plus.
Les fragments de Sanctuary ne sont pas encore destinés à être vus," ajoute Sandalphon. "Leur secret pourrait troubler l’ordre des plans.

Tsaphkiel ne répond pas immédiatement. Il écoute les vibrations du lieu, les murmures du fragment. Il sent la présence des Nephalems, la patience du démon tapi dans l’ombre. Et il sait déjà qu’il ne peut céder, qu’aucun décret ne peut étouffer la mémoire qui lui parle.

Je sais pourquoi vous êtes venus," dit-il enfin, calme et précis. "Je protège ce qui doit l’être. Ni pour le Ciel, ni pour les Enfers, mais pour la vérité.

Vous n’êtes pas sans danger, dit Métatron. “Mais… tu n’es pas seul.

Sandalphon incline la tête. Le silence qui suit est plus lourd qu’une tempête. Dans cette pause, le fragment de pierre pulse comme un cœur, fragile et obstiné.


☩L’ombre silencieuse☩

Et là, dans la périphérie de son regard, Tsaphkiel perçoit un mouvement plus subtil que le souffle d’une plume. Une présence tordue, ancienne, presque imperceptible : un démon. Il n’avance pas. Il ne parle pas. Ses yeux brûlent d’une patience ancestrale, d’un désir ancien qui n’a ni haine ni loyauté, seulement l’attente.


Tsaphkiel ne sursaute pas. Il ne fronce pas les sourcils. Il sent, il observe, il comprend. Le démon ne cherche pas le conflit, seulement à mesurer, à sonder, à connaître.


☩Le choc des convictions☩

À l’entrée, un ange loyal s’avance, déterminé à effacer ce qui reste. Dans l’ombre, le démon silencieux observe, patient. Tsaphkiel reste au centre, immobile, le regard clair, le souffle égal.

Ce qui est né d’équilibre n’appartient ni au Ciel ni aux Enfers.” dit-il enfin, sa voix résonnant dans la pierre et le vide.

Sanctuary n’était pas un blasphème. C’était une question posée au Créateur. Et personne n’a encore répondu.

Ni jugement, ni colère. Juste vérité.

Le fragment continue de battre à son rythme propre, et le Ciel, dans sa vigilance, observe. Tsaphkiel ne fuit pas. Il ne combat pas. Il protège.

Le démon incline légèrement la tête, comme s’il acceptait le choix silencieux de l’ange différent. Il s’efface, mais son regard reste, comme un écho qui hantera le fragment à jamais.


☩La solitude du Prince☩

Lorsque Sandalphon et Métatron se retirent, laissant le silence reprendre ses droits, Tsaphkiel reste seul. Plus seul que jamais, car ici, dans ce fragment suspendu entre les plans, aucun écho céleste ne viendra saluer son choix, aucune voix ne viendra le contredire ni le soutenir. Le monde entier semble avoir retenu son souffle, observant à distance ce moment où un seul ange porte la mémoire d’un lieu disparu.

Chaque souffle de lumière glissant sur les cendres, chaque vibration minuscule de la pierre, chaque pulsation du fragment est désormais enregistré dans sa conscience. Il sent la solitude peser sur ses épaules comme le poids d’un ciel entier, et pourtant cette solitude ne l’écrase pas ; elle aiguise sa volonté.

Il sait que ce fragment est fragile, qu’il sera convoité, disputé, peut-être effacé par des forces bien plus puissantes que lui. Et pourtant, il ne doute pas. Il n’hésite pas. Dans ce silence, dans cette immensité immobile, il prend une décision claire et définitive : il veillera sur ce cœur de mémoire, seul si nécessaire, contre le Ciel, contre l’Enfer, contre tout ce qui pourrait le détruire.

Il ne sourit pas. Il ne se réjouit pas. Il ne parle pas. Mais dans la profondeur de son regard ancien, dans la gravité tranquille de ses ailes repliées, toute la force de sa détermination se lit : la protection de ce fragment sera sa tâche sacrée, son silence porteur de vérité, son acte d’équilibre entre les mondes.

Et dans ce murmure des cendres, Tsaphkiel s’efface, non par peur ni par retrait, mais par choix : témoin solitaire et vigilant d’une mémoire que seul il peut préserver, gardien d’une vérité que personne d’autre n’osera regarder.

13
One Shot / "…Et les cendres de Sanctuary chantent encore."
« le: vendredi 24 octobre 2025, 21:54:05 »
☩Chapitre I — La rumeur de Sanctuary☩



Le Ciel respire.

Pas par le vent, mais par la lumière. Elle pulse doucement dans les arcades de marbre blanc, glisse le long des colonnes comme un souffle invisible. Ici, chaque pierre chante une harmonie silencieuse. Et pourtant… quelque chose dévie.

Une note, fausse, presque imperceptible.

Elle ne vient pas d’une voix.
Elle vient du silence entre les voix.


☩Les Archives du Ciel☩

Dans la salle des Archives, les plumes frottent les parchemins anciens. Un parfum d’encre fraîche, de cire chaude et de poussière d’or flotte dans l’air immobile. Les copistes ne parlent pas, mais leurs ailes frémissent légèrement, un battement retenu, nerveux.
Leurs regards se croisent sans un mot.
Un nom circule sans être prononcé, comme un frisson glacial qui coule dans les colonnes d’air :
Sanctuary.

Il ne figure dans aucun chant sacré. Aucun registre du Conseil ne le mentionne. Mais parfois… une plume hésite. Un parchemin crépite, comme s’il refusait de mentir. Dans les marges, entre deux lignes de lumière, une trace… un mot griffonné puis effacé.

Sanctuary.


☩Les Voilés rapportent☩

Des messagers revenus des mondes inférieurs, les Voilés, passent leurs rapports à voix basse, dans le parfum d’encens froid. Leurs bottes d’argent laissent sur le marbre des éclats de poussière terrestre et de givre de Terra.

Dans les ruines de la côte de Terra, nous avons entendu des chants… Ils ne sont ni célestes, ni infernaux.
Il reste des Nephalems. Ils se cachent entre les plans. Ils protègent quelque chose.
On parle d’un éclat de pierre. Une pulsation. Comme le cœur d’une étoile tombée.

Le Conseil ne répond pas. Officiellement.
Mais le silence qu’il impose est plus lourd que mille décrets.


☩Tsaphkiel entend la dissonance☩

Sur un balcon baigné de lumière pâle, posé au-dessus des jardins suspendus, Tsaphkiel reste immobile. Il ne parle pas. Il écoute.

Le vent n’existe pas ici ; pourtant ses cheveux, d’un brun mordoré, oscillent légèrement comme caressés par une brise venue d’ailleurs… peut-être de Terra.

Ses yeux se posent sur l’horizon. Là où la lumière cesse d’être pure. Là où les sphères se superposent : Ciel, Terre, Terra.

Il ne sent pas d’angoisse. Seulement une tension subtile dans l’air, comme si le monde retenait sa respiration.

Quelque chose qu’on étouffe. Quelque chose qu’on ne doit pas voir.

☩L’arrivée du Séraphin☩

Un froissement de six ailes. Lumière vive.
Un Séraphin s’avance, son visage dissimulé sous un voile d’éclat.
Son odeur, une odeur d’orage et de myrrhe, tranche avec la douceur du jardin.

Dans ses mains, un sceau de cire encore tiède, d’où perle lentement de l’or liquide.
Tsaphkiel… Toi aussi, tu entends cette note qui ne devrait pas exister ?

Je l’entends depuis longtemps. Avant même qu’elle ne cherche à être un mot.

Le Séraphin incline la tête. Sa voix n’est ni chaude, ni froide. Elle est juste.
Ce message ne t’est pas destiné. Mais il doit être lu par toi.

Tsaphkiel prend le parchemin. Le papier est rugueux, plus organique que céleste. Comme s’il avait voyagé entre plusieurs mondes.

Il brise le sceau.

L’écriture est rapide, nerveuse. Une plume qu’il connaît.
Sandalphon.

Ce n’est plus un mythe.
Sanctuary existe encore. Fragmentée, cachée entre les plans.
Ils veulent effacer ce qu’il en reste.
Je ne peux t’attendre plus longtemps. Viens.


Une seconde signature, plus discrète, à l’encre d’argent :
Métatron.

Pas un mot de plus, juste un symbole : ⚖

L’équilibre.


☩Une décision sans bruit☩

Le parfum du parchemin se mêle à celui du jasmin des jardins.
Une cloche très lointaine résonne, pas pour appeler, juste pour rappeler que le Temps existe.

Tsaphkiel referme le parchemin.

Il ne ressent ni révolte, ni peur. Juste cette certitude calme, profonde :
Il reste une vérité que les Cieux préfèrent ignorer.

Et personne ne descendra la chercher…
À part lui.

14
One Shot / "…Et les cendres de Sanctuary chantent encore."
« le: vendredi 24 octobre 2025, 19:40:31 »
☩Prologue — Là où le silence naît avant la lumière☩

Nul battement d’ailes.
Nulle voix.
Juste le murmure des sphères célestes, ce chant que seuls les plus anciens des anges entendent encore : la résonance première, celle qui vibre avant que la création ne trouve son nom.

Là, au seuil de ces harmonies éternelles, se tient Tsaphkiel.

On dit de lui qu’il est un trône, un pilier du divin, mais rares sont ceux qui connaissent le poids exact de ce mot : porter la pensée de Dieu sans jamais en contester l’écho, sans pourtant en devenir l’esclave.

Il ne parle pas souvent.

Car Tsaphkiel ne juge pas les choses, il les écoute d’abord.

Ses ailes, vastes tel le souffle du vent sur une étendue sans fin, non pas blanches comme tous les autres célestes mais telles l’ombre de l’aurore s’estompant avec le lever du soleil, luisent non pas d’or mais d’une lumière douce, presque lunaire. Il mesure 1m95, silhouette élancée mais robuste, chacune de ses épaules sculptée par le glaive et la contemplation. Son corps, fait d’une force tranquille, pèse autour de 92 kilogrammes, non par lourdeur, mais par densité — comme si chaque os, chaque fibre est façonné pour encaisser le poids des secrets du monde.

Son visage, inexpressif de loin, porte de près des détails qu’on ne voit que chez les anges nés avant les guerres : la gravité sans dureté, la compassion sans naïveté, et dans le regard, cette lueur ancienne — ni flamme ni glace — quelque chose d’intermédiaire, comme l’aurore avant qu’elle ne se colore.

Il ne descend ni vers la Terre, ni vers Terra.
Du moins, pas encore. Mais le désir commence à naître.

Pas un désir d’humains, ni de chair, ni de domination.
Mais celui de comprendre ce que la perfection céleste ne répond plus.

Chaque fois qu’il observe les mondes inférieurs, il ne voit pas "l’imperfection" comme le disent tant de ses frères, mais la question. Celle que les anges ont oubliée.

Pourquoi la souffrance existe-t-elle s’il était demandé d’aimer ?
Pourquoi le libre-arbitre fut-il donné, si le moindre écart mène à la Chute ?
Et si la Justice n’est pas l’application de la Loi, mais l’équilibre entre ce qui respire, ce qui doute, ce qui espère ?

Ces pensées, il ne les confie ni à Métatron, ni à Sandalphon. Il les porte seul, comme on porte une lame à double tranchant contre son propre cœur.

Autour de lui, le Ciel vit sa routine parfaite.
Les jardins suspendus flottent, arrosés par les pluies d’encens et les vents aux odeurs d’iris.
Les Chérubins chantent les Noms.
Les Séraphins entretiennent les flammes de l’Amour Divin.
Tout semble à sa place.

Mais Tsaphkiel voit les fissures invisibles.
Depuis la destruction de Tsion, depuis les cendres de la Première Guerre et de la Chute de Lucifer, une note dissonante subsiste dans la musique céleste.

Il ne l’ignore pas.
Il ne la condamne pas.
Il l’écoute.

Ce prologue ne raconte pas encore sa gloire.
Ni sa peine.
Mais ce moment suspendu où un ange commence à comprendre qu’obéir n’est plus suffisant.

Ce moment où il ouvre les yeux, non sur l’Enfer, non sur la Terre, non sur Terra, mais sur ce qui manque au Ciel.

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Blabla / Re : Mon voisin du dessus
« le: vendredi 24 octobre 2025, 13:45:48 »
Mon VDD n'a pas si tort que cela. Soit dit en pensant, je m'ennuie un peu, alors je ne dirai pas non à un peu d'action en mettant la main à la pâte  ;D

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