Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Lyadril Ilfirin

Pages: [1] 2 3 4
1
Blabla / Re : Mon voisin du dessus
« le: lundi 20 octobre 2025, 21:38:02 »
Mon VDD a un problème ? Car je pourrai me charger de son VDD si j'allais au-delà de la colère...   ;D

2
Blabla / Re : Mon voisin du dessus
« le: lundi 20 octobre 2025, 10:36:06 »
La VDD de mon VDD est bien curieuse. xD
Quant à mon VDD, il est inconscient d'empêcher une soigneuse herboriste. Il va réveiller ma seconde nature, et vaut mieux pas.  ;D

3
Le parc et son sous-bois / Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]
« le: samedi 18 octobre 2025, 02:02:43 »
Le poids du sang et des étoiles


« Ho, allons, je ne suis sûrement pas la plus grande sage en pacte de sang, arcanes et tout ce qui s’ensuit. Mais, il est vrai que je suis experte en la matière. »

L’herboriste esquisse un sourire fin.
"Sans vouloir vous offenser, ou simplement vous flatter, je pense que si, vous l’êtes. Les plus grands sages en pactes de sang et en arcanes sont ma grand-mère maternelle et mon… père. Si vraiment vous ne l’étiez pas, c’est l’un d’eux qui serait apparu dans le cercle d’invocation de mon bureau."

La demi-haute elfe frissonne encore à ce souvenir.
"Une elfe de lune !" murmure-t-elle, fascinée.

Pourtant, la moitié de sa propre tribu s’était exilée jadis sur une autre planète. Vianola lui avait conté ces histoires, à la lueur des lunes jumelles, autrefois.

La Dame Blanche ignore sans doute l’honneur qu’elle fait à la sang-mêlée en l’appelant "ma chère Lyadril". Peu d’elfes, même aujourd’hui, la considèrent pour elle-même.

"Ce sont mes grands-parents qui ont dessiné les plans des deux bâtiments. Le clan est venu les construire. Ma mère s’est chargée des protections runiques qu’elle avait créées avec mon père, en mêlant leur sang et leur serment."

Elle incline doucement la tête.
"Merci infiniment pour ce compliment. J’espère pouvoir vous rendre la pareille un jour, ô Diamant."

Mais la question tombe, tranchante :
« Bon… passons aux choses sérieuses, ma chère. Comment avez-vous réalisé le pacte de sang qui vous lie maintenant à cet incube ? »

Lyadril inspire lentement.
"Avant tout, ma chère Diamant, j’ai un aveu à faire. Je ne suis pas une simple demi-démone… On me surnomme la Fille de l’Enfer car mon père est un incube, le Général des Légions Infernales, Az’Kharel Ilfirin. Et Réo est son ancien Commandant… qui a déserté."

Sa voix se voile.
"Nous ne nous connaissons que depuis quelques jours. Il est arrivé mourant devant la boutique, après avoir été attaqué par le Bras Droit de mon père, un démon devenu un scorpion géant aux poisons multiples. J’ai simplement fait mon devoir de guérisseuse."

Son regard s’égare vers le feu.
"Nous nous sommes avoués nos véritables identités. Je l’ai haï pour ce qu’il représentait, aimé pour ce qu’il a fui. Nous étions ennemis, mais nos âmes cherchaient la même délivrance."

Elle baisse la tête, puis reprend, la gorge serrée.
"Lorsque vous dormiez encore, et qu’il veillait sur vous, j’ai voulu me rendre à mon père pour le supplier de laisser Réo en paix éternellement… en échange de mon retour indéfini."

Un silence tombe. Seule la flamme crépite.

À la question sur les effets secondaires, elle serre sa robe entre ses doigts.
"Pour ma part… une attirance forte. Le besoin de le sentir près de moi. La peur de le perdre. Et l’amour. Mais je crains que ce ne soit que le pacte qui nous guide."

Quand Réo vient s’asseoir à ses côtés et lui prend la main, elle la serre à son tour lorsqu'il murmure la venue de sa grand-mère. Et bien que la jeune femme frémisse discrètement lors du murmure, elle lâche dans un souffle en sindarin :
"Nad Ithil a Gîl o gwanûn nîn !" (Par la lune et les étoiles de ma lignée !)

Puis soudain, son regard se fige.
"Pourquoi là-bas… et pas ici ?! Non… pas déjà !"

Elle se redresse, embrasse brièvement le front du démon.
"Veuillez m’excuser, je fais au plus vite. Réo ? Prends soin d’elle. Et sois un hôte digne. S'il te plaît."

Elle sort précipitamment du salon, ses pas résonnant dans le hall pour rejoindre sa boutique.


Le sang des lunes et la colère du bois

L’air de la salle de soins physiques vibre, chargé d’effluves de menthe, de lavande et de sève d’if. Les fioles tremblent sur leurs étagères, les voiles de mousseline oscillent doucement.
Lyadril ralentit en franchissant le seuil : elle sent la présence avant de la voir.
Une silhouette droite, aux cheveux d’argent tressés d’ombres lunaires, l’attend près de la grande table de pierre.
Vianola.

L’herboristerie semble retenir son souffle.
La demi-haute elfe s’avance, puis s’incline profondément, le genou gauche posé au sol, la main droite sur le cœur. Sa voix, à la fois douce et solennelle, s’élève dans la langue ancienne :
"Hailas, Vianola, sellath nîn. A im nadad uin gîl a ’laer." (Je vous salue, Vianola, ma grand-mère. Que je sois digne des étoiles et de la flamme.)

Un silence se déploie. Puis la voix glacée de la doyenne fend l’air :
- Relève-toi, Lyadril.

Elle obéit, tête baissée.

Vianola la fixe, d’un regard à la fois dur et brûlant de tristesse contenue.
- Tu n’aurais pas dû répéter la folie de ta mère. Elarinya aussi croyait qu’un démon pouvait aimer. Et elle en a souffert jusqu’à la fin. Toi, tu as recommencé.

Lyadril tressaille.

La voix se fait plus froide, impitoyable.
- Des hauts elfes de pure lignée auraient pu t’honorer, t’élever à ton rang. Et toi, tu choisis un démon, pire, l’un de ses lieutenants ! Tu as mêlé ton sang à celui d’un être que ton propre père commandait, sans prévenir personne.

Les mots sont cinglants.
- Et tu as lancé une invocation ouverte, sans sceller ton appel. Tu sais ce que cela signifie ? Tu as appelé le plus savant en pactes de sang ! Tu aurais pu ouvrir un passage entre les plans ! Par les cieux, Lyadril, étais-tu seulement consciente de ce que tu faisais ?!

Les herbes murmurent, les bocaux vibrent, le sol semble palpiter sous les pieds de la propriétaire des lieux.
Les runes du plafond s’illuminent d’un éclat blanc-bleuté, les bandages s’agitent comme pris dans un vent invisible.
Lyadril chancelle, ses larmes éclatant enfin.

Elle tombe à genoux, le souffle coupé, la magie bouillonnant dans ses veines. Les lignes runiques tatouées sous sa peau s’embrasent, pulsant d’un éclat violet sombre aux reflets argentés.
Sa forme démoniaque menace d’émerger : ses iris virent à l’écarlate, ses épaules frémissent, comme si les ailes voulaient jaillir. Le bas de son dos la fait souffrir comme si un appendice démoniaque voulait sortir d'entre le bas de ses hanches pour la toute première fois. Le bout de ses doigts est si glacé, qu'il menace d'éclater pour laisser ses griffes acérées prendre place.
"Non… non, pas maintenant…" souffle-t-elle, la voix brisée.

Le sol tremble, des étagères chutent, les potions éclatent en bruines parfumées.
Une lumière dorée jaillit soudain du glyphe central de la pièce, apaisant l’onde magique.
Lyadril, épuisée, s’effondre contre le sol, haletante.

Dans un sursaut d’énergie, l’onde se propage au-delà des murs de l’herboristerie.

Vianola reste immobile, puis s’avance lentement. Son ombre se penche, sa main hésite, puis se pose sur la tête de sa petite-fille.

Sa voix, plus douce, glisse à peine :
- Tu es si semblable à elle… si semblable à moi.


Pendant ce temps,  dans le hall d’entrée, les runes de protection incrustées dans les pierres du sol se mettent à luire d’un argent douloureux, puis virent au rouge carmin, comme blessées. Celles sur les murs prennent le ton d'un vert doré d'une feuille d'automne allant jusqu'au bleu argenté de l'hiver.
Les vitraux représentant la lignée de Lyadril, ses ancêtres elfiques, ses maîtres guérisseurs, sa mère Elarinya, se fissurent en émettant un son clair, presque un cri.

Une bourrasque glaciale traverse le couloir, soulevant les herbes suspendues et les voiles de lin.
Les scellements runiques inscrits sur les poutres se déforment, les symboles se tordent, cherchant à contenir quelque chose d’invisible : la part infernale la plus pure et la plus complète de Lyadril.

Des chuchotements s’élèvent, d’abord faibles, puis nombreux, superposés — les échos des voix de la lignée :
"Retiens-la…"
"Le sang brûle trop fort…"
"Pas maintenant… pas elle aussi…"

La maison, vivante, souffre.


Le salon principal. Là où Diamant et Réo demeurent, le changement est immédiat.
L’air se charge d’une chaleur suffocante et d’un souffle glacé mêlés, comme si deux plans de réalité tentaient de s’imposer l’un à l’autre.

Les flammes des chandelles s’allongent, bleues, puis se fendent en deux langues opposées.

Réo, dont le lien du sang avec Lyadril vibre, sent une douleur brûlante pulser violemment dans sa main gauche. Sa main tremble, et son regard se trouble, il peut voir à travers le pacte des éclairs d’images :
les ailes sombres cherchant à naître, les larmes de l’elfe, la silhouette d’une femme aux cheveux d’argent — Vianola.

Le plancher du salon gémit, les fioles tintent sur les étagères, et les parchemins de runes s’envolent comme des papillons pris dans la tempête.

Autour de Diamant, la lumière pâlit ; l’air s’alourdit d’un parfum d’herbes et de poussière d’argent. Elle peut comprendre.


De retour au moment présent, sur le pas de la porte de la salle de soins physique. Vianola, debout au milieu du chaos à peine apaisé, regarde le corps de sa petite-fille inerte.

Ses doigts tremblent à peine, mais son regard reste de glace.
Autour d’elle, les bandages se sont figés dans l’air comme suspendus à un souffle invisible.

Elle ferme les yeux, et murmure pour elle seule :
- Que les lunes me pardonnent… J’ai réveillé bien plus que sa colère.

Puis, se tournant légèrement vers la porte de l’arrière-boutique, elle ajoute dans un souffle, avec une lucidité qui fend la pièce :
- Viens, Dame Blanche. Toi seule peux éteindre le feu que le sang d’Elarinya a rallumé. Et peut-être... ce... dé...mon.

Les runes murmurent de nouveau.

Dans la lumière blafarde, la silhouette de Vianola se dresse, immobile, tandis que le vent des deux lunes fait bruire les herbes séchées comme une prière ancienne.

4
Blabla / Re : Mon voisin du dessus
« le: dimanche 12 octobre 2025, 14:22:40 »
Si on teint les cheveux de Serenos en rouge (quoique c'est probablement l'armure qui fait cela), on dirait le beau-père et ancien supérieur de mon VDD.  ;)

5
Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: jeudi 09 octobre 2025, 00:30:09 »
Une petite révolte façon cheval de Troie ?

6
Le parc et son sous-bois / Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]
« le: jeudi 09 octobre 2025, 00:28:09 »
La demi succube aurait presque pu s’endormir ainsi, lovée contre l’incube, si leur étreinte avait duré ne serait-ce qu’un souffle de plus. Le monde s’était rétréci autour d’eux jusqu’à ne devenir qu’un halo de chaleur partagée et de respirations mêlées. Mais la voix claire et légèrement tranchante qui retentit alors les fait sursauter comme deux enfants pris sur le fait. Lyadril entrouvre les lèvres, incapable de trouver une excuse immédiate, et remercie silencieusement Réo lorsqu’il prend les devants pour répondre à l’inconnue. Cela lui laisse le temps d’observer leur invitée inattendue.

L’elfe qui se tient devant eux est aussi pâle qu’une pleine lune d’hiver, mais son teint semble habité d’une lumière douce, presque surnaturelle. Un peu plus petite qu’eux, elle dégage une assurance tranquille, presque directive. Ses cheveux longs, fins et d’un blanc neigeux tombent en cascade jusqu’aux pieds, bordés par une frange légère qui encadre un visage d’une finesse rare. Le noir profond de sa tenue accentue encore l’éclat de sa peau. Ses cils d’encre soulignent des yeux si particuliers que Lyadril sent une réminiscence remuer dans un coin de sa mémoire : elle a lu quelque chose, un jour, à propos d’elfes aux prunelles ainsi auréolées… Une pensée qu’elle garde pour plus tard. Une seule certitude s’impose : cette femme est une elfe de sang pur, et une très belle représentante de son peuple.

Les premières présentations échangées, Réo s’éloigne doucement de l’herboriste pour inviter l’invoquée à le suivre vers la salle de soins physiques. Lyadril, par respect, les devance et ouvre la marche. Elle ne lui présente pas la table de soins, trop impersonnelle pour ce genre de rencontre, mais un lit de repos, plus confortable et propice à une surveillance paisible. Elle allume trois bougies blanches dont les flammes dansent lentement, puis glisse dans un brûleur une feuille de papier parfumé au jasmin, une senteur qu’elle n’avait encore jamais utilisée depuis l’ouverture de son herboristerie. L’air se charge peu à peu d’une douceur fleurie, presque enivrante.

Elle s’incline respectueusement, demandant silencieusement la permission d’approcher. Lorsque l’elfe acquiesce d’un mouvement du menton, la demi-haute elfe pose la face interne de son poignet contre le front de l’inconnue, cherchant la moindre chaleur suspecte. Rien. Ses doigts effleurent ensuite le poignet droit de l’invoquée, palpant avec légèreté le battement de son cœur, observant la régularité de sa respiration. Tout semble stable. Elle s’apprête à se reculer quand elle sursaute, Réo vient d’aborder directement le sujet des effets secondaires, sans détour. Son cœur se serre un instant. Elle fait de son mieux pour ne rien laisser paraître, mais elle tend malgré tout à la nouvelle venue un petit bonbon au gingembre, confectionné maison, afin d’atténuer les effets résiduels du transfert d’invocation.

En se reculant, elle remarque que l’incube garde désormais les mains dans le dos. Est-ce par nervosité ? Inquiétude ? C’est bien la première fois qu’elle le voit ainsi. Elle hoche la tête lorsqu’il l’informe qu’il va appeler Louis, étonnée, presque amusée, qu’il n’y ait pas pensé plus tôt. Une fois qu’il s’éloigne, Lyadril s’installe sur la chaise qu’il occupait, pour être à la hauteur de l’invoquée. Ses gestes sont mesurés, doux, empreints d’un respect instinctif.

"Bonjour, je vous prie de bien vouloir nous excuser pour la gêne occasionnée et notre manque d’élégance." dit-elle avec sincérité.

"Nous ignorions qui allait répondre à l’appel. Puis-je connaître le prénom que les Arcanes ont désigné comme étant celui de la plus grande sage en matière de pactes de sang ?"

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, trahissant à la fois sa curiosité et sa fascination.
"Serait-ce impoli de ma part de vous demander si vous êtes bien une elfe de lune ?"

La conversation se poursuit avec fluidité, mais Lyadril sent l’atmosphère de la salle encore un peu trop formelle. Pour alléger la tension, elle propose bientôt de poursuivre leur échange dans un lieu plus chaleureux. Avant de partir, elle se tourne vers le couloir d’où Réo est sorti. Leurs regards s’accrochent dans la lumière tamisée. À cet instant précis, son cœur se serre d’une manière différente : un battement plus fort, comme une note unique frappée au centre de sa poitrine. Elle inspire doucement pour contenir l’émotion qui affleure, puis laisse les mots couler dans la langue elfique, souples et clairs :

"Réo, calad nîn mi fuin, menno na i coe. Gwaithel lîn ennas." ("Réo, ma lumière dans la nuit, nous allons à la maison. Nous t’y attendrons.")

Un instant suspendu, juste assez pour que le parfum du jasmin se mêle à la chaleur de ses mots. Puis, d’un geste doux, elle invite leur hôte à la suivre. Les bougies continuent de brûler en silence derrière elles alors que les deux femmes quittent la salle de soins pour rejoindre la chaleur tranquille de la maison attenante, laissant derrière elles l’odeur apaisante du jasmin et la promesse d’une conversation plus intime.

7
Le parc et son sous-bois / Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]
« le: samedi 04 octobre 2025, 22:52:58 »
L'herboriste ne peut s'empêcher de rester non loin de Réo, restant prudente comme elle l'avait promis un peu plus tôt, choisissant de lui faire pleinement confiance. Elle ne s'attendait pas à ce que le jeune homme lui attrape la main. Pas de suite en tout cas. Ce contact est si... tiède, doux, électrisant, comme par une chaude journée d'été avec une pluie très fine dont le ciel est zébré d'éclairs. L'incube se lève sans lui lâcher la main et décide de marcher un peu. Bien qu'elle soit partagée entre surveiller leur invoquée et le suivre lui, Lyadril choisit la seconde option.

Dans le couloir tamisé, les bougies jettent une lueur dansante qui effleure leurs visages comme une caresse silencieuse. Le parfum entêtant de la sauge et du bois de santal flotte dans l’air, mêlé à cette empreinte chaude et légèrement musquée qui lui appartient à lui seul. L'elfe sent son dos frôler le mur tiède lorsqu’il l’y attire doucement, son souffle suspendu comme une feuille hésitant entre deux vents.

Le regard de Réo la cherche, accroche le sien, et dans ses prunelles améthystes sombres palpite une urgence fragile, celle qui naît dans les instants où l’on craint de perdre ce qu’on n’a pas encore tout à fait saisi. Elle perçoit le tremblement imperceptible de ses doigts mêlés aux siens, le frisson qui court entre leurs peaux comme une décharge douce et continue, réveillant chaque nerf sous sa chair fine.

Quand il approche, lentement, presque malgré lui, Lyadril ne recule pas. Son cœur bat contre ses côtes comme un oiseau qui hésite à prendre son envol, vif, affolé, vibrant. Elle sent le contact fugace de leurs nez qui se frôlent, le souffle mêlé qui effleure ses lèvres. Son regard s’ancre au sien, et dans ce battement suspendu, la voix de Réo s’échappe dans un souffle tremblant :

-Goheno nin...(pardonnes-moi)

Cette phrase fend le silence comme une note pure, fragile et sincère. Une larme, seule et claire, glisse sur la joue de Lyadril : fine comme une perle volée, elle porte le poids de sa peur, celle que tout ceci ne soit qu’un reflet du pacte, une illusion douce tissée par le sang et la magie.

Mais lorsque leurs lèvres se rencontrent enfin, tout vacarme intérieur se tait. Le monde se réduit à ce point de contact tendre et brûlant, comme deux constellations qui se rejoignent dans un silence cosmique. Ses doigts trouvent le tissu de son tee-shirt et s’y agrippent doucement, cherchant une ancre. Le baiser est lent, timide d’abord, puis légèrement plus sûr, une promesse fragile plus qu’une conquête. La jeune femme ferme les yeux, laissant les sensations la traverser comme une onde chaude : la pression de sa main sur sa hanche, la chaleur de son torse contre le sien, le goût léger de ses lèvres mêlé aux effluves d’encens et de cire.

Elle se recule d’une fraction de souffle, rompant le baiser avant que la fièvre ne s’y glisse. Sa respiration est plus rapide, ses joues encore rosies, et son regard cherche le sien, brillant d’émotion et d’incertitude mêlées. Sans réfléchir davantage, elle s’abandonne à la sécurité instinctive de sa présence : ses bras viennent entourer Réo, sa tête vient se poser franchement sur son épaule, contre la chaleur rassurante de son cou.

Là, lovée contre lui, elle ferme à nouveau les yeux. Un instant. Le battement de son cœur s’accorde au sien dans une cadence silencieuse. Dans la salle de soins physiques, un souffle change imperceptiblement, celui de la spécialiste endormie, mais Lyadril n’y prête pas encore attention. Pour l’instant, le monde entier se résume à cette étreinte suspendue dans la lumière vacillante des bougies.

8
Le parc et son sous-bois / Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]
« le: samedi 27 septembre 2025, 00:58:39 »
Lorsque Lyadril s’installe sur les genoux de Réo, un frisson la parcourt malgré elle lorsque ses mains se posent sur ses hanches. Son souffle se fait plus court à mesure que ses paumes descendent pour effleurer son ventre. Une chaleur diffuse s’insinue en elle, mêlée d’un trouble qu’elle peine à dissimuler, comme si chaque contact réveillait des frissons subtils le long de sa colonne vertébrale. Le souffle chaud du jeune homme sur ses oreilles lui fait se mordre la lèvre d'un coup pour se contrôler et serrer le grimoire un peu plus fort.  L’odeur douce et musquée de Réo se mêle au parfum des bougies, à la cire chaude et aux herbes, formant une atmosphère dense et intime.

Les joues de l’arcaniste se teintent d’un rose délicat lorsque le jeune homme, la voyant revenir vers lui dague en main et comprenant ce qu’elle s’apprête à faire, murmure d’une voix grave et vibrante de sérieux :
- Je veux m'assurer qu'il ne t'arrive rien au début du rituel....je t'en prie...

Ses yeux verts vacillent, fuyant un instant les siens avant d’y replonger comme happés. Elle hoche simplement la tête, incapable de masquer la rougeur qui colore ses pommettes, et un léger frémissement parcourt ses doigts lorsqu’ils effleurent les siens. Le contact chaud, ferme, et rassurant de ses mains la maintient sur le fil fragile entre désir et prudence.

Chacun leur tour, Lyadril et Réo laissent couler leur sang au-dessus du cercle d’incantation, goutte après goutte, jusqu’à ce que leurs doigts s’enlacent et que leurs paumes pressées l’une contre l’autre nourrissent les runes d’un flot commun. La lueur s’amplifie, vibrant à l’unisson de leur lien, pulsant dans l’air comme une vibration douce mais puissante qui semble toucher chaque fibre de leur être. Les pas hésitants de l’hybride la guident plus près encore de lui, et elle sent la vibration du cercle parcourir ses jambes, son torse, son ventre, jusqu’à la chaleur de son souffle effleurant ses lèvres.

Lorsque le jeune homme relève son menton, elle ferme les paupières une fraction de seconde, submergée par l’intimité brûlante du moment. Le parfum de cire, d’encens et d’herbes médicinales tourbillonne autour d’eux, mêlé aux effluves plus subtils et troublants de leur proximité. Quand elle les rouvre, ses prunelles d’émeraude s’ancrent dans les siennes et, presque malgré elle, elle se hisse sur la pointe des pieds, prête à franchir le dernier pas. Leurs lèvres s’approchent, irrésistiblement attirées comme deux aimants… jusqu’à ce qu’une déflagration de fumée rompe l’instant, un souffle brûlant emplissant la pièce et faisant danser les flammes autour d’eux.

Lyadril sursaute, son instinct réveillant la part obscure de son sang. Ses doigts tremblent, prête à marquer sa peau des stigmates démoniaques. Mais la poigne ferme de Réo l’ancre, la retient. Protégée dans ses bras, elle se laisse envelopper par lui, acceptant qu’il se place en rempart entre elle et l’apparition, sans toutefois lâcher sa main. Les vibrations du cercle, les frissons dans ses veines et le parfum de la magie flottant dans l’air la maintiennent éveillée, alerte, et pourtant rassurée.

La fumée se disperse, dévoilant une silhouette frêle, aux cheveux blancs et aux oreilles effilées. Réo souffle, vigilant :
C’est une elfe… elle n’a pas l’air dangereuse, mais reste sur tes gardes.

Les doigts de Lyadril se resserrent autour des siens et sa voix, à peine plus qu’un souffle, répond en sindarin, vibrante d’une solennité fragile :
"Gweston an le." (Je te le promets.)

Leurs regards s’accrochent dans un silence complice, inutile de mots pour se comprendre. Puis elle desserre son étreinte, le laissant porter l’inconnue vêtue de noir, et le suit jusqu’à son herboristerie, ses pas résonnant doucement sur le bois, mêlant fatigue et prudence, chaque écho semblant résonner avec le reste de la magie encore vibrante dans la pièce.

Là, l’elfe-démone appose ses mains sur les portes, traçant de nouveaux sceaux de protection. Sa voix psalmodie des syllabes gutturales où se mêlent les cadences de l’elfique et du démonique. L’air vibre encore, chaque symbole gravé dans l’éther résonnant sous ses doigts et sur sa peau comme une onde tangible. Son regard glisse vers la porte scellée menant à l’Enfer. Une inquiétude sourde la transperce : si son père a senti l’appel et le renforcement des barrières, il pourrait déjà s’avancer.

Lyadril inspire profondément et avance sur la passerelle. Sa main tremblante se pose sur les verrous runiques, vérifiant leur solidité. Un instant, une idée insidieuse effleure son esprit : aller trouver Az’Kharel, son père incube, général des Légions Infernales, pour le défier. Lui prouver, par son sang démoniaque, qu’elle n’est pas faible… ou, par sa part elfique, lui offrir un pacte éternel en échange de la vie et de la paix de son ancien commandant, quitte à se livrer en otage, par amour pour Réo.

L’image est brève, fugace, comme un souffle venu des tréfonds de son sang. Son cœur se serre aussitôt, et la pensée se dissipe, remplacée par le souvenir de la chaleur de l’étreinte du démon qui l’attend plus loin. Sa silhouette se fige dans l’ombre de l’accès interdit, le souffle court. Ses pas sont plus lourds qu’à l’accoutumée, l’incantation, le tissage du cercle et les sceaux protecteurs ayant drainé une large part de son énergie.

Elle retire lentement sa main des runes encore tièdes, un soupir long franchissant ses lèvres. Le silence de l’arrière-salle pèse, mais il n’est plus qu’un voile : déjà, elle sent dans l’air la trace de Réo, cette chaleur familière qui la guide hors des ténèbres de ses propres pensées.

Ses pas résonnent doucement sur la passerelle tandis qu’elle se dirige vers la salle de soins physiques. Chaque mouvement lui demande un effort, ses épaules alourdies par la dépense magique, mais l’éclat des bougies et le parfum des plantes la ramènent à la réalité. Là-bas, le démon veille, et dans un des lits de soins, repose la frêle apparition aux cheveux blancs, encore inconsciente mais respirant faiblement.

Lyadril s’arrête un instant sur le seuil, son regard glissant de l’inconnue à Réo. Elle retient l’élan de faiblesse qui menace de la faire chanceler et redresse le menton, se forçant à reprendre ce masque de force dont elle a toujours su s’entourer. Ses doigts caressent machinalement le tracé d’un sceau encore luisant sur sa paume, sentant sous ses doigts la vibration résiduelle de la magie.

Puis, silencieuse, elle s’avance dans la pièce, l’ombre de son trouble dissimulée derrière l’assurance feutrée de l’arcaniste. Les flammes des bougies dansent sur ses cheveux blancs et sur les étagères, projetant des ombres mouvantes, tandis que le parfum de la sauge blanche, du bois de santal et du palo santo s’élèvent en volutes légères et discrètes. Les frissons du sang, du cercle et de l’incantation persistent dans l’air et sur sa peau, rappelant la puissance qui les entoure. La véritable épreuve ne fait que commencer.

9
Le parc et son sous-bois / Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]
« le: vendredi 26 septembre 2025, 01:37:01 »
La jeune femme perçoit le soulagement dans le geste du jeune homme lorsqu’il prend sa main. Naturellement, elle y répond, serrant la sienne avec douceur, comme pour s’ancrer à lui dans ce moment suspendu. Lorsqu’il laisse éclater sa colère contre Az’Kharel, sa voix rauque et gutturale résonne dans le bureau et la surprend. Elle sursaute, ses yeux s’écarquillent : elle ne s’attendait pas à une réaction aussi vive. Une vague de panique et d’admiration se mêle en elle.

Lorsque Réo approche instinctivement ses lèvres du coin des siennes, Lyadril glisse sa main sur sa joue, un contact doux et presque une caresse consciente. Une larme silencieuse coule sur sa joue tandis qu’il murmure :

Il ne t’arrivera plus rien. Tu as ma parole.

Elle hoche la tête positivement lorsque sa voix s’adoucit.

Oublions l’espace d’un instant. On a des réponses à trouver.

Leurs regards se croisent, un souffle partagé traverse l’air. Lyadril remarque le dernier livre qu’elle avait pris, posé sur le bureau parmi les autres. Un mélange de soulagement et d’inquiétude l’envahit lorsque Réo dit :

Je… j’ai quelque chose.

Le diminutif, Lya, fait frissonner Lyadril. La première fois qu’il l’utilise, prononcé par lui, il prend une valeur intime, presque précieuse. Sa retenue se fissure, et elle se laisse glisser sur ses genoux, rapprochant son dos contre son torse, cherchant l’ancrage et la chaleur dans sa présence.

La professeur de l'Art des Arcanes lit la section qu’il lui montre, les yeux verts suivant les lettres anciennes et vibrantes, et murmure presque hésitante :

"C’est… c’est exactement ce que j’ai préparé alors que je ne le savais pas…

À regret, elle lâche la main de Réo, sort le nécessaire du petit sachet de soie et lui demande d’installer les bougies et de les allumer comme pour la leçon qu'elle a instruite. Le temps que l'élève les allume, l'elfe place les ingrédients et trace avec précision le cercle d’incantation sur le sol, chaque geste mesuré et concentré.

Elle saisit la dague sur son bureau et rejoint Réo, prenant sa main gauche pour le guider vers le cercle. Plongeant son regard vert dans ses yeux violets, elle inspire profondément, puis lâche sa main pour entailler la sienne, là où la demi-clé arcanique invisible est imprimée. La pièce frissonne légèrement, les sceaux magiques réagissant dans l’espace environnant.

Elle murmure alors en démonique :

"Zarath’ma… morthiel." (Pardon mon… amour)

Puis elle entaille doucement la paume de Réo pour que quelques gouttes de leur sang tombent sur le cercle. L’air devient dense, vibrant d’une énergie chaude et mystérieuse, et les flammes dansent autour d’eux.

Leurs voix s’élèvent, se mêlant dans l’incantation, Lyadril en sindarin, comme un chant ancien, rythmique et poétique  et Réo fera l'autre partie en démonique :

A starno na thîr, a lînna aran,
Lûth na fêa, aníron i ngûr,
Gûr na menel, curu na gwend,
Acheniel na mâr, a thandiel na gath.

(Que le lien s’unit, que l’ombre et la lumière se mêlent,
Que l’âme protège l’âme, que la volonté guide le destin,
Que le cœur s’élève vers le ciel, que la force de l’Art s’accomplisse,
Que l’union des mains et des âmes scelle l’éternité.
)

Le cercle s’illumine d’une lueur mêlée d’ombre et de lumière, vibrant sous la puissance de leur sang et de leur volonté. La magie danse autour d’eux, oscillant entre éclats éthérés et reflets sombres. Chaque frisson, chaque souffle et chaque frôlement deviennent des vibrations, un rythme profond entre leurs corps et leur énergie.

Lyadril se colle contre le torse de Réo, cherchant chaleur et ancrage, et laisse la magie les envelopper. Le monde extérieur s’efface : il n’existe plus que la lumière et l’ombre du cercle, le souffle partagé, et le lien qu’ils viennent de sceller avec leur sang.

Le temps semble suspendu. Elle ferme les yeux un instant, s’abandonnant au rituel, consciente de la force et de la fragilité de ce qu’ils viennent de créer, et se laisse porter par le souffle, la magie, et la présence de Réo.

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Le parc et son sous-bois / Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]
« le: jeudi 25 septembre 2025, 14:19:45 »
Le surnom démonique la fait rougir aussitôt. Ghashbúrz lûgûrz « fleur de la nuit ». L'hybride n’y est pas habituée. Ses lèvres s’entrouvrent, ses yeux s’écarquillent une fraction de seconde. Ses joues prennent une teinte rosée, presque juvénile, incongrue sur son port d’ordinaire si maîtrisé. Elle baisse brièvement les yeux pour dissimuler ce trouble, mais un frisson la parcourt déjà lorsqu’il dégage doucement une mèche de ses cheveux en bataille. Le contact de sa main effleurant sa tempe est un éclair, et quand il dépose à son tour un baiser sur sa joue, elle doit se retenir de lever sa propre main pour venir caresser la sienne, ancrer ce geste. Ses doigts se crispent contre le bois de la table, lutte silencieuse pour ne pas céder.

Puis ses doigts frôlent les siens, par accident. Un contact infime, presque dérisoire… mais qui fait naître en elle une chaleur bien trop vive pour être ignorée. Son souffle se bloque, son cœur s’emballe. Elle voudrait reculer, mais son corps reste figé.

Et c’est alors qu’il se fit entendre.
La voix.
SA voix.

"Pauvre enfant… te voilà à trembler pour si peu ?" Le timbre d’Az’Kharel s’insinue dans son esprit comme une morsure. "Oublies-tu que tu m’appartiens ? Que ce pacte de sang, tu l’as lié à moi, pas à lui ?"

L'elfe ferme brièvement les yeux, crispant ses doigts.

"Tu crois aimer ? Quelle naïveté. Ce n’est qu’un reflet, une illusion née de notre lien infernal. Et si tu persistes à croire le contraire…" Une pause, lourde. Puis la menace, sifflée.
"… ton prochain duel rituel sera une boucherie. Je ne t’offrirai aucune clémence. Je te briserai os après os, jusqu’à ce que tu rampes comme l’esclave que tu es."

Son cœur se serre, une ombre glaciale traverse son regard. Elle rouvre les yeux pour trouver ceux de Réo fixés sur elle. Trop proches, trop brûlants. Elle a envie de se jeter dans ce brasier, d’oublier l’ombre de son père et des enfers.

Ses lèvres s’entrouvrent… un mot, un aveu prêt à franchir la barrière de sa gorge. Mais la voix d’Az’Kharel résonne encore, plus douce cette fois, plus perfide :
"Si tu l’aimes, je le détruirai. S’il devient ta lumière, je l’éteindrai de mes propres mains."

La sang mêlé ravale ses mots. Sa main, qui avait presque trouvé celle de Réo, se referme sur elle-même. Elle recule d’un pas infime, imperceptible peut-être, mais suffisant pour lui rappeler qu’elle n’a pas le droit.

Et pourtant, ses yeux trahissent tout.
La peur.
La frustration.
Et ce désir insensé, interdit, qui ne fait que croître.

Quand le jeune homme ajoute qu’il lui fallait une occupation, L'Arcaniste refoulée l’observe de biais, un léger sourire aux lèvres : il ne sait pas rester en place… Cette énergie, ce besoin de faire, même dans la tendresse d’un petit-déjeuner, la touche. Elle incline la tête, un peu honteuse, quand il remarque sa tenue, ses cernes, ses cheveux en bataille. Il a raison. Elle ne dit rien, mais le silence, l’aveu muet de son hochement, parle pour elle.

Et quand sa main vient se poser sur la sienne, ses doigts se serrent doucement en retour, réflexe presque désespéré pour garder cette chaleur. Elle lutte. Tout son corps lui hurle de se jeter contre lui, de se lover dans cette présence rassurante, mais elle reste droite, fragile équilibre entre désir et retenue. Son cœur s’emballe pourtant lorsqu’il ajoute, le regard ancré dans le sien, que sa santé est importante pour lui aussi. Ses yeux violets sont graves, troublés, brûlants d’inquiétude. Elle détourne une seconde le regard, comme si c’était trop intense, puis y revient, aspirée malgré elle.

Chaque frôlement — leurs épaules, leurs mains qui se croisent en effleurant une assiette ou la théière — est comme la danse d’un colibri qui butine une fleur : rapide, léger, mais vibrant d’une énergie qui pulse jusque dans son ventre. Elle inspire plus fort qu’elle ne le voudrait pour calmer les battements désordonnés de son cœur.

Quand son ancien patient l’interroge sur le pacte, la soigneuse ne répond pas par des mots. Lentement, elle tire le petit sachet de soie écarlate qu’elle avait préparé et le pose devant lui. Ses yeux se plantent dans les siens, silencieuse, laissant l’objet parler pour elle : voici ma réponse, mes précautions, ma détermination.

Puis vient la phrase. Celle qu’elle n’attendait pas, celle qui la transperce :
« Et puis, j’aurai bien toutes les raisons du monde de tomber sous ton charme… tu es bienveillante, avenante et dévouée envers tes patients. »

Le souffle lui manque. Son cœur cogne, cogne, cogne contre sa poitrine, comme s’il allait éclater. Ses joues s’embrasent, elle rougit de tout son être, incapable de cacher que c’est bien la première fois qu’on lui fait une telle déclaration, aussi directe, aussi sincère. Elle baisse les yeux, joue nerveusement avec le bord de sa tasse, incapable de trouver une réponse immédiate.

Quand il se lève pour filer à la bibliothèque, Lya' le suit des yeux, muette, encore ébranlée. Ses lèvres tremblent d’un sourire timide qu’elle ne peut réprimer, même en le voyant se réfugier dans ses livres. Elle reste un instant immobile, puis finit son thé et son repas en silence, son regard glissant parfois vers la porte par où il est parti.

La propriétaire des lieux débarrasse ensuite la table, comme pour retrouver contenance, puis s’éclipse dans la salle de bains. La douche efface les brumes de la nuit, et quand elle reparaît, c’est une autre Lyadril qui franchit le seuil du bureau.

Sa robe fluide épouse sa taille avec souplesse, d’un violet profond, la même teinte que ses veines et ses ailes lorsqu’elle laisse parler sa nature démoniaque. Le tissu s’ouvre sur un décolleté mesuré, assumé sans ostentation, une élégance qui révèle plus qu’elle ne cache. Ses cheveux, cette fois, sont coiffés et laissés libres, sans les deux tresses fines qu’elle arbore d’ordinaire, cascades argentées aux reflets lunaires qui retombent jusqu’au bas de son dos.

Après plusieurs minutes de recherche, dans ses bras, un grimoire en langue démonique, relié de cuir sombre. Elle l’avance, le pose avec soin sur le bureau. Puis, sans un mot, elle saisit une chaise, la tire doucement, et vient s’asseoir à ses côtés. Assez proche pour que leurs épaules puissent encore se frôler.

Ses yeux glissent vers lui, timides mais décidés, comme pour dire : Cherchons ensemble.

Mais l’ombre ne s’éteint pas. Au fond d’elle, la voix d’Az’Kharel revient, plus nette, plus cruelle qu’avant, comme un fer chauffé à blanc qu’on fait claquer contre le silence :

"Tu crois pouvoir aimer sans payer ?"
"Ma fille... Si tu oses, je te briserai — mais pas tout d’un coup. Je te laisserai regarder. Chaînée, impuissante, tu verras chaque éclat de sa chute : je prendrai mon temps pour démonter l’homme qui te trouble, morceau après morceau, pour que tu comprennes à qui tu appartiens."

La menace est précise, vicieuse dans sa lenteur. Elle picturise l'horreur sans la nommer : chaînes, regard forcé, la démolition méthodique d’un homme aimé. Lyadril sent un froid profond lui ronger la colonne vertébrale ; c’est moins une image qu’une sentence. Son ventre se noue. La peau de ses avant-bras se hérisse.

Pour un instant, l’idée même de ce supplice lui arrache un gémissement muet. Sa main se referme sur la tranche du grimoire, les jointures blanches. Elle a la vision, fugace et terrible, d’être enchaînée, contrainte d’observer le monde de celui qu’elle aime s’effriter sous la main d’un général infernal qui savoure la lenteur.

Mais la peur se mue aussitôt en colère sourde. L’image d’Az’Kharel qui l'humilie, qui use de la souffrance d’un autre pour l’écraser, réveille en elle une détermination froide. La jeune femme presse le dos du grimoire, comme si ce geste pouvait chasser la voix. Ses doigts effleurent la couverture — pas pour appeler la peur, mais pour puiser un ancrage.

Lyadril tourne alors le visage vers Réo. La menace flotte encore, mais entre eux deux une autre chose existe, plus ténue peut-être, mais réelle : un fil de défi. Tant qu’il est là, pense-t-elle, elle refusera d’être réduite à un témoin impuissant. Tant qu’il est là, elle se dressera contre les ombres.

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Le parc et son sous-bois / Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]
« le: mercredi 24 septembre 2025, 18:16:16 »
Le chant de Lyadril ne l’apaise que l’espace d’un très court instant. Alors elle se lève de son lit et se déplace dans sa chambre, le regard fuyant, les mains effleurant distraitement les meubles. Elle tourne en rond, l’esprit en ébullition. Ses pensées se heurtent, violentes, contradictoires : sa part démoniaque, brûlante, qui s’autorise à céder au désir, et sa part elfique, prudente, consciente des risques et des illusions.

Son souffle court se heurte au silence, et ses mains tremblent légèrement quand elle les pose contre le bois de la porte. Son front suit bientôt, comme pour se retenir de céder à ce qu’elle vient de quitter. Sa voix intérieure se déchire en deux.

"Allons, Lya’… qu’y a-t-il de mal ? Avoue qu’il n’est pas désagréable à regarder… Tu aimes sa proximité, ses mains sur toi, son regard qui brûle… Tu ressens ce feu qui te traverse ! Tu veux ce que tu crois être impossible, mais ce n’est pas interdit !" souffle la part sombre, plus démoniaque, qui se repaît de la tentation.

La part elfique, douce et réfléchie, oppose sa voix claire mais inquiète :
"Oui… il est agréable, trop même… La leçon de l’eau… je l’ai aimée. Mais ce que tu ressens, est-ce bien à toi ? Ou est-ce un mensonge né du pacte ? Et si, encore une fois, tu offres ton cœur… et que tu perds celui que tu aimes ?"

Un frisson glacé traverse sa nuque. Elle ferme les yeux, mais une autre voix s’immisce, plus sombre encore, empreinte de malice froide, cruelle, tranchante, autoritaire. Celle de son père.
"Ne tombe pas amoureuse, Lyadril ! Ne rêve pas ! Tu sais ce qui t’attend si tu cèdes ! Tu ne peux pas… tu n’as pas le droit ! Reste vigilante !"

Elle serre les dents, ses ongles marquant presque le bois de la porte. Impossible de trouver le sommeil dans cette lutte intérieure. Alors, avec une résolution nerveuse, elle quitte sa chambre et descend dans son herboristerie.
Lyadril se tient devant ses étagères et ouvre avec précaution ses fioles, poudres et herbes, soigneusement rangées. Elle prépare quelques bougies aux teintes douces mais profondes: violettes pour la clairvoyance, blanches pour la protection,  qu’elle allume, laissant la flamme danser et projeter des ombres mouvantes sur les murs. Ajoutant les mêmes bougies, mais neuves dans son sac de soie.

L’herboriste commence à sélectionner ses ingrédients avec une précision quasi rituelle. Pétales d’iris pour la clarté de l’esprit, racines de mandragore pour la vigilance, un soupçon de poussière d’argent pour purifier l’intention. Chaque élément est choisi, pesé et disposé avec un soin méticuleux, avant d’être placé dans un petit sac de soie qu’elle ferme lentement, comme pour sceller ses intentions.

Les fioles cliquettent doucement sous ses doigts, et elle ajoute à l’assemblage des herbes de protection : sauge séchée et romarin noirci. Quelques pierres de lune viennent compléter le tout, pour leurs propriétés de focalisation et de guidance. Une pincée supplémentaire de mandragore renforce le lien entre l’âme et la magie. Enfin, un petit cristal poli, symbole de puissance et de concentration, est enveloppé dans un carré de soie et intégré à l’ensemble.

Quand tout est rassemblé, elle prend le temps de serrer le sac écarlate, nouant le lien avec fermeté. Les flammes des bougies vacillent doucement autour d’elle, illuminant ses gestes précis et l’atmosphère de la pièce d’une lueur à la fois mystique et protectrice. Tout est prêt pour que, le moment venu, l’incantation puisse être réalisée avec la plus grande efficacité et sécurité.

Quand enfin elle émerge de son antre en n’oubliant pas d’éteindre les bougies, l’aube commence à griser les vitraux. Ses cheveux, longs flots d’argent aux reflets lunaires, sont en bataille, ses yeux lourds et cernés par la nuit blanche. Elle est toujours vêtue de sa courte nuisette rouge, persuadée que Réo dort encore et qu’elle a un moment de répit.

Mais arrivant dans son hall d’entrée, une odeur de thé l’arrête. Son pas suspendu, elle comprend que son invité est déjà levé. Une chaleur étrange traverse son ventre.

Alors, dans un geste spontané et tendre, elle dépose son petit sac de soie sur la table du salon, puis s’approche de Réo en silence. Elle se hisse légèrement sur la pointe des pieds, ses lèvres se posent doucement sur sa joue dans une bise légère, presque timide.

Sa voix s’élève alors, douce et feutrée, dans la langue démonique :
Zah’kira mael….” (Bonjour, mon cher…)

Ses yeux croisent ceux de Réo, l’esprit encore tourmenté par les avertissements de son père intérieur, mais elle laisse son geste exprimer la tendresse qu’elle ne peut verbaliser. La nuit, la vigilance et le danger d’un pacte restent suspendus autour d’eux, mais pour cet instant, la douceur prend le dessus.

La propriétaire des lieux reste un instant immobile, inspire profondément, puis se tourne vers les volets du salon général. Ses mains délicates glissent sur le bois froid, et d’un geste lent mais précis, elle les ouvre. La lumière de l’aube pénètre dans la pièce, douce, diffuse, réchauffant légèrement la peau encore humide de la nuit. Les ombres de la cheminée s’effacent peu à peu, laissant place à une clarté fragile mais rassurante.

La demi haute-elfe retourne auprès de Réo qui a pris la peine de préparer le petit déjeuner. La table est joliment disposée : des œufs durs, des tartines d’avocat, un verre d’eau fraîche et un thé aux fruits rouges fumant dans une petite tasse délicate. Les effluves du thé se mêlent à ceux des aliments, emplissant l’air d’une promesse de calme et de soin.

L’hybride s’assoit sur la chaise avec grâce, ses jambes vaguement repliées sous sa chaise, et laisse ses yeux parcourir le détail de ce qu’il a préparé.

Son cœur se serre un instant, touché par cette attention. Elle incline légèrement la tête vers lui et murmure, la voix douce mais sincère :
"Merci… Réo."

Ses doigts effleurent la tasse de thé comme pour s’ancrer dans ce moment, pour retenir le calme et la tendresse qui flottent autour d’eux. La lumière du matin éclaire ses yeux, encore cernés, révélant la fatigue mais aussi la profondeur de ses émotions. Ses lèvres esquissent un léger sourire, fragile, presque hésitant, mais rempli de gratitude.

Elle s’autorise un instant à respirer, à savourer ce début de journée avant qu’ils effectuent tous les deux leurs recherches dans le bureau, sur les effets secondaires possibles du pacte.

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Le parc et son sous-bois / Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]
« le: mardi 23 septembre 2025, 01:05:52 »
Lorsque Réo descend les marches, le bois craque sous ses pas et attire aussitôt l’attention de Lyadril. Son regard se lève… et s’attarde un instant, plus longtemps qu’elle ne l’aurait voulu. Torse nu, la lumière du feu dessine des ombres sur chaque relief de sa peau, comme si les flammes s’amusaient à révéler ses lignes les plus intimes. Elle détourne rapidement les yeux, feignant de fixer les flammes, mais son regard revient malgré elle, discret, glissant sur lui comme un papillon incapable de résister à la tentation d’une fleur dangereuse. Toute sa retenue tient là : l’apparence d’une sérénité elfique, tandis qu’en son sein, quelque chose bat plus fort.

Quand il s’assoit près d’elle et lui demande, presque simplement, si le dessert lui plaît, un sourire doux se forme sur ses lèvres. Elle hoche la tête avec une lenteur presque cérémonielle, laissant ses mots flotter avec la chaleur de l’infusion.

"Il est fin, délicat, à la fois doux et amer… comme la caresse d’une feuille de thé sur la langue. Le matcha lui donne ce parfum végétal qui reste longtemps, et la texture fond dans la bouche comme un rêve qu’on ne veut pas quitter."

Ses doigts effleurent la tasse, cherchant à contenir l’émotion qui monte en elle. Puis vient ce geste : sa main sur sa joue. Sa peau contre la sienne. La chaleur traverse la barrière ténue entre eux, comme une onde invisible, subtile et redoutable. Lyadril ferme les yeux une fraction de seconde, le souffle court, comme si le simple contact suffisait à mettre son cœur à nu.

--   …cet électricité entre nous…que ferons nous.

Les mots résonnent en elle. Mais aucun son ne franchit ses lèvres. Elle voudrait répondre, mais sa gorge se serre, ses pensées s’embrouillent. Elle laisse le silence parler à sa place. Ses yeux, quand ils s’ouvrent de nouveau, se perdent dans les siens, profonds, inéluctables. Elle frissonne lorsque ses doigts glissent encore, quand il caresse sa joue comme on effleurerait un secret interdit.

Puis vient la phrase tranchante et tendre à la fois :
…en embrassant tout ce que ce pacte nous fait vivre, même si c’est factice ?

Un pincement lui déchire la poitrine. Ses lèvres s’entrouvrent légèrement, mais ce n’est pas une réponse qui vient, seulement un souffle fragile, troublé. Son cœur la trahit, tout comme cette part d’elle qui voudrait se jeter dans ses bras, goûter à ce feu qu’il réveille sans effort.

Quand son pouce effleure la commissure de ses lèvres, Lyadril se fige un instant, puis décide de jouer sur ce fil ténu qu’elle seule maîtrise. Plutôt que de céder, elle tourne très légèrement la tête, juste assez pour que son souffle effleure ses doigts, comme un baiser qui ne s’achève jamais. Ses lèvres ne se donnent pas, elles se contentent d’effleurer, laissant une trace invisible, une promesse subtile.

Ses yeux se relèvent vers lui, luisants d’une intensité douce, purement elfique. C’est sa réponse silencieuse, une leçon délicate : elle n’est pas une femme qu’on prend, elle est une femme qu’on apprivoise. Ses gestes sont empreints de sensualité, mais chaque fibre de son être affirme la même chose : il devra mériter plus qu’un pacte et plus qu’un désir brûlant.

Et pourtant, en elle, le feu crépite. Son côté démoniaque réclame cette proximité, ce contact, cet abandon. Mais elle tient bon, serrant la tasse entre ses doigts pour retrouver son ancrage. Son sourire s’esquisse enfin, fin, presque espiègle.

"Vraeth’thun sehl… chae’kyr thal’moen vi’lae, Réo…” (Même le thé semble avoir plus de patience que toi, Réo…)

Ses mots en démonique sont doux, mais porteurs d’une morsure subtile, entre taquinerie et provocation. Lyadril garde ce sourire fin, subtile réplique à la provocation de Réo. Son cœur bat encore vite, mais elle choisit de ne pas nourrir davantage cette tension brûlante. Elle inspire profondément, laisse le parfum de l’infusion l’apaiser, puis repose sa tasse avec soin. Ses doigts, pourtant, frôlent encore ceux de Réo, comme pour ne pas rompre totalement ce lien fragile.

"Je pense que nous devrions en rester là pour ce soir."

Ses mots tombent doucement, portés par une voix apaisante. Elle détourne un instant le regard vers les flammes dansantes, puis revient vers lui.

"Demain… Demain nous chercherons ensemble. Les grimoires, les vieux livres. Peut-être qu’il existe une incantation, une prière, un rituel… qui nous permettrait de faire appel à quelqu’un de compétent. Une personne qui connaît les pactes mieux que nous. Ainsi, nous saurons."

Son ton est calme, ferme sans être brusque. Comme une main posée sur la sienne pour le retenir du bord d’un précipice. Elle se lève ensuite, ramassant doucement son assiette, effleurant son épaule au passage.

"Allons nous reposer. La nuit porte conseil, dit-on."

Elle s’éloigne, ses pas nus glissant sur le sol comme une danse silencieuse. Chacun retrouve le chemin de sa chambre.

Dans la sienne, Lyadril s’assoit sur le rebord de son lit. Le feu de la cheminée, plus loin dans la maison, n’est plus qu’un écho. Le silence de la nuit l’enveloppe. Elle ferme les yeux, inspire profondément… et un chant s’élève, discret, fragile comme une confidence.

En sindarin, ses mots s’échappent dans l’obscurité :
Aníron i chen naur lín, a lín thôr nîn o dîn nîn…” ("Je voudrais que tu sois le feu de mon cœur, et le temple de mes pensées…")

Chaque syllabe vibre doucement, emplissant la pièce d’une aura presque sacrée. C’est une prière, une offrande, un aveu que même elle ne se permet pas en pleine lumière. Ses lèvres tremblent, mais sa voix reste pure, cristalline, portée par ce mélange unique d’elfe et de démon qui la définit.

Elle chante pour elle-même, pour se rassurer, mais aussi pour lui, comme si les murs pouvaient porter sa mélodie jusqu’à sa chambre. La dernière note s’étire dans l’air, un fil invisible reliant leurs deux solitudes. Puis le silence retombe, lourd, tendre, infini.

Et la nuit s’installe, gardienne de leurs désirs inavoués et de leurs doutes partagés.

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Blabla / Re : Embrasses-tu / n'embrasse pas
« le: lundi 22 septembre 2025, 13:40:52 »
ça dépend quel déprimé et comment. Mais oui. Si ça peut le faire sourire.

Embrasseriez-vous un sans émotion tel que Dexter (non pas le machin des labos mais bien le policier/meurtrier)

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: lundi 22 septembre 2025, 13:37:45 »
et de 9 !

15
Le parc et son sous-bois / Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]
« le: lundi 22 septembre 2025, 01:41:56 »
Le souffle de Réo contre ses lèvres laisse Lyadril tremblante, un frisson qu’elle n’avait pas anticipé. Son cœur se serre, ses sens se brouillent, et pourtant… elle ne recule pas entièrement. La part démoniaque en elle frémit, avide de cette audace, tandis que l’elfe prudente, fragile et sensible, hésite à se laisser totalement aller. Chaque battement de son cœur lui rappelle qu’elle découvre encore le poids et la douceur de cette proximité. Elle sent la chaleur de ses lèvres, le tremblement léger de son souffle, et se surprend à vouloir prolonger cet instant. Mais… non. Il est encore trop tôt. Elle ne peut pas se perdre tout entière, pas avant d’avoir appris à marcher sur ce fil.

L'elfe recule légèrement, ses mains glissant sur les siennes, un frôlement qui semble durer une éternité. Ses yeux cherchent les siens, et elle y lit une patience, un désir aussi tangible que le sien. Elle sent le souffle chaud de son torse, l’odeur douce de sa peau, et un vertige délicieux la traverse. Son corps tressaute, mais elle décide que la leçon est terminée. Elle doit retrouver son calme, sa maîtrise… mais sans rompre complètement ce lien fragile.

La soigneuse se détache doucement, ses doigts effleurant encore sa main, son bras, comme pour s’assurer que cette magie qui s’est nouée entre eux ne se dissipe pas. Elle se dirige vers la sortie du bain, laissant les gouttes chaudes perler le long de sa nuque. Son corps frôle le sien une dernière fois, un avertissement tendre, un rappel de leur proximité nouvelle. La vapeur s’élève autour d’eux, enveloppant leur intimité de voiles tremblants.

Dans l’intimité de sa salle de bain, La jeune femme se change. Elle prend un moment pour retirer sa nuisette blanche, trempée et collée à sa peau, la déposant soigneusement. La nuisette rouge, courte et légère, glisse sur ses épaules, épousant ses formes tout en laissant deviner ce que le tissu cache encore. La chaleur monte à ses joues, et pourtant une curiosité douce l’anime. Elle veut prolonger ce moment, sans le précipiter, laissant le désir s’installer comme une danse lente et silencieuse.

Elle se tourne légèrement vers Réo, un frisson parcourant son dos, et propose d’une voix douce, presque hésitante :
"Une petite infusion du soir, ça te dit ?"

Son regard croise le sien, et pour la première fois, elle se permet un sourire léger, presque timide. La proximité de leur corps, le souvenir du baiser volé, la chaleur de sa présence… tout cela lui serre la poitrine et fait battre son cœur plus vite.

L'hôtesse prend le chemin du frigo, pieds nus, et tombe sur le cheese-cake au matcha qu’il a préparé plus tôt dans la journée. Une chaleur douce l’envahit, un mélange de surprise et de tendresse. Il a pensé à elle. Elle sourit intérieurement et prend deux parts, en même temps qu’elle prépare l’infusion, le parfum des herbes emplissant la pièce.

Quand tout est prêt, elle s’assoit par terre devant la cheminée, l’infusion chaude dans une tasse contre ses mains, le cheesecake à portée. Elle fait signe à Réo de la rejoindre. Lorsqu’il s’installe face à elle, la chaleur du feu danse sur leurs visages, et l’intimité de ce moment les enveloppe tous les deux. Les flammes projettent des ombres mouvantes sur leurs traits, et la vapeur des tasses se mêle à la douce odeur de pâtisserie.

Lyadril prend une profonde inspiration, la chaleur de l’infusion et la présence de Réo la rassurant. Pourtant, une inquiétude persistante lui serre la poitrine. Et si cette attirance qu’ils partagent n’était que l’écho du pacte de sang, un reflet de la magie qui les lie plutôt que de leurs véritables sentiments ?

Elle baisse les yeux, jouant avec sa tasse, et murmure :
"Réo… et si… et si ce que nous ressentons n’était pas totalement nous ?"

Sa voix est douce, presque tremblante, mais elle relève les yeux vers lui aussitôt, cherchant à lui offrir toute sa confiance malgré ses craintes.
"Peut-être… pour être sûrs… nous devrions voir quelqu’un. Une personne spécialisée, quelqu’un qui pourrait nous éclairer…"

Sa main glisse délicatement sur la sienne, un geste silencieux qui exprime à la fois la confiance et la tendresse. Le feu crépite, le parfum du cheesecake flotte entre eux, et un silence tendre s’installe. Le monde extérieur semble s’éteindre, ne laissant que ce moment suspendu, où l’attirance, la peur et la douceur se mêlent dans une étreinte invisible.

Lyadril inspire profondément, laissant la chaleur de l’instant et la proximité de Réo l’apaiser. Elle ne se précipite pas, elle apprend encore à aimer cette proximité, à goûter à cette intimité nouvelle sans se perdre. Son corps se détend peu à peu, ses émotions se mêlant à celles de l’élément qu’elle a enseigné tout à l’heure, comme une danse silencieuse entre prudence et désir.

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