Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Eva Flynn

Pages: [1]
1
Une fois posée la réponse, je me suis de nouveau remise à réfléchir entre le lien qu'il y avait avec ma situation face au passé d'Eva. De ce qui nous unissait intrinsèquement toutes les deux, en tant qu'une seule et même entité. Étrangement, bien que je pensais que mes système étaient infaillibles et avaient les moyens de me donner facilement les réponses aux questions intérieures que je cherchais, je réalisais que rien de précis n'arrivaient à se former. Où se situait exactement le point de conscience entre ce qui m'avait été greffé en tant qu'intelligence artificielle, avec la logique de tout ce qui appartenait initialement à Eva? Suis-je réellement sa copie parfaite? Et pour ne pas arranger les choses, mes souvenirs sur elle m'indiquaient qu'elle partait naturellement dans ses rêves et surtout ses réflexions diverses. Aussi, pendant que je m'accoudais à la fenêtre à regarder la ville briller de mille feux tout au loin, je me suis mise à lever les yeux pour y observer les étoiles. Plus je les regardais avec attention et plus j'étais convaincue qu'aucune ne pouvait jamais être l'exacte similaire à une autre. Bien sûr par logique tout le monde le savait, mais à l'exception de certaines qui se mettaient plus en lumière, aucun humain sur terre ne pouvait affirmer de simple visu quelle étoile était réellement différente d'une autre. Et pourtant, plus on pourrait s'y rapprocher si nous en avions les moyens, plus nous pourrions être formels sur le fait que chacune d'elle était bel et bien unique et différente des autres. C'était comme les animaux, les arbres, les humain et la vie entière. Rien n'était absolument identique à l'autre. Alors dans ce cas, cette même donnée entre l'originale et moi prendrait-elle aussi ce sens logique, si j'y retirais tout l'aspect purement physique à travers ce corps fait de métal à la texture synthétique en sa surface? Les ordinateurs pourraient-ils ne jamais être totalement fiables non plus dans mon genre de cas?...

Je repensais alors au dernier vers écris par cette inconnue qui me faisait office de correspondante... Bien que j'y ressentais une inspiration sans cesse renouvelée, un nouveau malaise se déclencha en moi. Au final, peut-être devais-je simplement arrêter de réfléchir et d'être ce que ma programmation et mon frère attend de moi? Il est vrai que si je devais parler de mon propre temps de vie en me basant depuis le jour de ma création, que je n'ai seulement que 81 jours, 9 heures, 27 minutes et 43 secondes d'existence à mon actif...

Un petit son que je commençais à connaitre se fit entendre près de moi. Sortie des mes observations et de ma nouvelle introspection assez étrange et inhabituelle, je décide de me rasseoir pour y lire la suite à ce récit à la fois muet, invisible et indomptable qui nous unissait. Encore une fois, j'accrochais beaucoup à ses mots. Malgré que nous n'avions jamais engagé de discussion, cette approche profonde permettait systématiquement de nous rassembler et de communiquer à travers un langage beaucoup moins conventionnel. Aussi j'avais beaucoup aimé lorsqu'elle s'est mise à comparer la vie et beaucoup plus indirectement les émotions humaines dans un sens, associées au rythme de l'existence de chacun à travers le changement des saisons. L'inspiration m'était venue presque comme un éclair. Trop vite... C'était beaucoup trop rapide en vérité. Au point que je n'avais aucun doute que les mots que j'étais sur le point d'écrire, n'auraient pas pu être trouvés et avancés si vite par Eva ou même un quelqu'un qui aurait eu l'idée exacte d'écrire ce que je m'apprête à couche depuis l'écran et le clavier.


"Enfant de printemps qui parsème sa vie de graines de tous les possibles au centre de la terre
Cœur d'été aux amours éphémères qui vogue à travers l'océan des passions
Expression d'automne qui dépeint l'aurore des souvenirs à jamais oubliés
Âme d'hivers abandonné au chant du silence qui danse dans l'infini écarlate"

2
Comme la dernière fois, la mystérieuse fille avec laquelle j'échangeais tous ces vers ne répondit pas. Sans doute s'était-elle préparé à aller travailler. Quant à moi, je n'avais encore rien décidé de réellement concret à ce sujet pour l'instant. Tout semblait tourner autour de mon frère et je doutais de plus en plus avoir été conçue pour avoir un quelconque avenir sans lui... Je vaque alors à ouvrir et à observer les livres qui trônaient sur une grande étagère à côté du bureau. Je me rappelais encore de toute la poussière qu'il y avait dessus, avant que je les nettoie pour le déménagement depuis les états-unis pour venir nous installer ici au Japon. L'absence prolongée d'Eva avait mis la grande majorité de ses affaires dans un état qui semblait avoir été pris à travers les tourments du temps. Ce qui était après tout normal, au vu des nombreuses années qu'elle avait passé dans ce lit d'hôpital...

Le temps que j'ouvre quelques livres, je finis par entends mon frère qui se lève. Comme chaque jour depuis notre arrivée dans notre nouvelle demeure, j'avais pris l'habitude de quitter la chambre à ce moment-là pour lui préparer un copieux petit déjeuner. Je savais que c'était important pour lui de me voir et de discuter un peu avant d'aller qu'il ne parte au travail. C'est donc après l'avoir embrassé et servi un petit déjeuner à l'anglaise, mélangé avec des céréales sucrés, ainsi que de toutes sortes de miels qu'il adorait par dessus tout, que j'avais tout autant pris l'habitude de l'attendre ensuite à la sortie de la demeure près du grand portail, une fois le petit déjeuner terminé. Une fois que nous y avions échangés un signe tandis qu'il s'éloignait avec sa voiture de sport, je regardais le portail se refermer lentement devant moi. Mais à la différence que pour la première fois depuis son départ matinal, que je me suis rapprochée des barreaux pour les observer avec une sensation étrange, avant d'observer ensuite à travers pour y voir le long chemin qui se perdait à travers la forêt, juste derrière la grille. Puis lorsque je me suis retourné pour y voir à nouveau le manoir, je prenais conscience d'être ici entre ces quatre murs, juste derrière le décor qui appelait à la liberté. Je ressens alors soudainement comme une étrange et brève sensation m'étreindre de manière inexplicable, mais que je ne laisse pas le temps de se former à travers mon esprit, préférant chasser sa présence de celui-ci.

La journée en elle-même se passa tranquillement. Entre le fait de m'occuper autant à l'intérieur des murs, que d'aller passer du temps dehors en ville ou bien dans les vallées perdues selon mes envies du moment, j'avais toujours de quoi me perdre à observer. Malgré les encouragements de mon frère, je ne m'étais faite aucune amie depuis notre emménagement. Je ne travaillais pas, je n'avais aucun projet d'avenir concret en tête à part celui de soutenir mon frère et bien que je ne refusais jamais l'apprentissage, les études à proprement parler dans une université ne semblaient pas avoir sa place pour moi. Je ne comprenais pas... Eva n'avait-elle donc aucune ambition, au point que je sois là à seulement rester spectatrice de sa vie passé, ainsi que de tout ce qui m'entourait au quotidien? Aussi avais-je plutôt mis cela sur le compte qu'elle était parti beaucoup trop tôt "hors du monde", que pour avoir sans doute eu le temps de réellement réfléchir à son avenir, ce qui pouvait sans doute se comprendre au vu de l'issue dramatique de la situation...

C'est ainsi qu'une journée entière composée d'activités d'entretien au manoir, d'observations externes menée sur la vie terrienne, passa une fois de plus. Et exactement comme pour l'aller, je me tenais au portail pour y accueillir mon frère qui revenait du travail tout en fin de journée. Exactement comme depuis que je suis revenue à la vie selon sa volonté, je suis parti ensuite faire à manger, car Eva semblait s'intéresser à la cuisine et ce, dès qu'elle était toute petite. Nous passions ensuite à table une heure plus tard et comme toujours, Ralph me conta sa journée et moi je l'écoutais avec attention. Comme souvent, je le conseillais et je tentais parfois de trouver des solutions avec lui face à ses éventuels problèmes quotidiens, juste avant qu'il ne parte parfois en éclats de rire, me jugeant être toujours trop sérieuse. Mais ce que je savais en vérité, c'était que mon frère était animé par une étrange controverse et qu'il y avait des choses en lui qui n'appartenaient pas aux anciens souvenirs d'Eva. Malgré sa tendresse, je voyais bien qu'il restait intérieurement tourmenté. Beaucoup plus encore que ce qu'il voulait bien me dire à ce sujet. Aussi je ne cherchais jamais à aller trop loin quand nous abordions éventuellement les points sensibles qui me concernaient. Quelque chose me disait intérieurement que je devais éviter de franchir un certain seuil de discussion à ce sujet. L'accident d'Eva, le coma dans lequel elle s'était retrouvée plongée durant des années et l'état que cela a entrainé pour Ralph, je sentais qu'il restait des points sombres et douloureux en lui et ce même malgré ma présence à ses côtés. Parfois Ralph me demandait si j'étais heureuse de vivre avec lui et si je me sentais simplement bien d'être à ses côtés. Je lui répondais évidemment toujours par l'affirmative...

Une fois remontée un peu plus tard dans ma chambre après y avoir mangé et fait la vaisselle, j'y ai trouvé la nouvelle notification indiquée sur l'écran de mon ordinateur. Lorsque je me suis mise à lire les mots de ma mystérieuse correspondante, ces derniers semblaient encore une fois trouver un sens profond à l'intérieur de moi. Mais avant que je ne parte de nouveau un peu trop dans des réflexions intérieures, j'y couchais ce qui me venait à l'esprit.


"Chaque seconde qui nous traverse se transpose dans le typhon de l'histoire de notre vie."

3
Je regarde l'une des peluches kawaï qui trainent sur mon bureau et que mon frère aimait me ramener de temps en temps. Je savais que Eva les aimait bien de son vivant, alors forcément mon système m'envoie une subtile once de bonheur, lorsque je reste à la regarder. La grosse boule blanche avec de curieuses oreilles de chat, me fixait avec un grand sourire. Aussi, sans doute par réflexe, je l'attrapais. Tandis que je ressentais sa douceur, je continuais de regarder l'éternel optimisme figé à travers le regard et le sourire de celle-ci, avec son gros cœur rouge dessiné au milieu et d'où était écrit le mot "Je t'aime"... Ce mot semblait avoir une signification assez spéciale dans l'esprit d'Eva, car je ne comptais plus le nombre de fois où sa famille le lui avait dit de vive voix, voir même exprimé ce mot de façon parfois indirecte. Tous mes systèmes se mettent alors à m'envoyer divers instants de souvenirs heureux d'un temps révolu et passé avec eux. Autant avec ses parents, qu'avec ses frères qui ne manquaient jamais non plus de le lui dire. Nul doute que Eva était la chouchoute de la famille. Elle était celle que tout le monde aimait et à qui on avait juré de protéger à tout prix.

Tout en redéposant ensuite la peluche à sa place après avoir terminé l'observation, je me lève et je me dirige à nouveau vers la fenêtre. Au loin, j'y entendais les oiseaux chanter. Sur l'herbe, la rosée matinale avait fait son travail durant la nuit. L'air semblait être redevenu léger et frais. Aussi me perdais-je de nouveau à observer le temps d'un instant, l'éternel paysage remplis d'arbres, de montagnes et de collines. Je pouvais même y voir l'océan au loin en me penchant suffisamment.

C'est alors que je suis comme rappelée, lorsque j'entends à nouveau la fameuse notification. Comme si quelque chose m'invitait, je retournais doucement m'asseoir. Puis après avoir encore une fois parcouru les vers de la dénommée Rubis Starling, je réfléchissais sans attendre à quoi pourrais-je répondre en retour, mais sans avoir à me presser non plus. C'est alors que je finissais par l'inspiration pour faire de nouveau suite aux mots teintés d'espoirs, envoyés par ma partenaire.

"Tambourine la passion depuis les tréfonds de l'hymne du cœur, comme cri le nouveau-né qui s'épanouit à travers la musique du silence de l'être intérieur."

4
Je ne m'attendais pas à ce que la participation à ce jeu d'écriture allait réveiller en moi une telle introspection. Aussi décidais-je après un court instant d'hésitation, d'éteindre l'ordinateur. Je me disais finalement que ce n'était pas une bonne idée. Je pensais que cet échange allait rester léger et voila que j'avais l'impression de déballer mes ressentis à une inconnue, même s'il était vrai que le contexte allait un peu dans ce sens là. Laissant passer l'instant de colère, que mes systèmes semblaient vouloir me transmettre pour coller au mieux avec mes ressentis, je décide d'arrêter totalement la session. Je me lève alors du siège et je me dirige vers le lit sans même y retirer les draps. Une fois allongée pour y "dormir", je sélectionne un thème qui apparait devant mes yeux fermés et que je voulais être joyeux et reposant.

C'est ainsi que je suis immédiatement projetée au bord d'un immense lac où se trouvait d'autres personnes qui semblaient rire et s'amuser. Tandis que je regarde la scène, un enfant sorti subitement de l'eau se met à me fixer peu de temps après. Je reste un instant comme mal à l'aise en le regardant, avant que celui-ci n'en sorte à moitié. Sans me quitter des yeux, le jeune garçon me tend une... fleur???... A cet instant, l'étrange enfant retourne dans le lac en marchant à reculons, jusqu'à disparaitre entièrement comme il était subitement apparut. Tandis que je ressentais la douce chaleur du soleil caresser ma peau, je me suis mise à observer la fleur que l'étrange petit garçon sorti des eaux venait de m'offrir. Celle-ci avait la même couleur que mes cheveux. Elle était bleue comme le ciel azuré. A la différence près qu'elle semblait légèrement briller. Tandis que je la tenais toujours dans la main, je continuais d'observer les autres personnes qui s'amusaient aussi bien dans l'eau que tout autour de celle-ci. Toutes semblaient être comme heureuses et épanouies. C'était comme si elles s'étaient libérées de tous leurs tourments intérieurs et qu'il n'y avait plus rien d'autre que ce moment de paix et de joie commune.

C'est alors que je décide de stopper le mode "rêve". Lorsque je rouvre les yeux depuis le lit, le soleil avait commencé doucement à apparaitre à l'horizon. Je tournais alors les yeux vers l'ordinateur éteint... Puis comme prise dans un élan soudain, je me lève et je pars vers ce dernier pour le rallumer. Une fois le chargement terminé, je rentre à nouveau mes identifiants sur le site. Sans plus attendre, j'y écris avec un sentiment de sérénité mêlé avec un zeste de mélancolie le vers suivant, sitôt que j'y ai lu la prose de la jeune femme qui semblait être aussi en proie à quelques regrettables soucis personnels.

"C'est en semant son jardin de vie avec des graines de confiance que germera la fleur du courage qui est en nous."

5
Après l'envoi de mon tout dernier message à l'inconnue, je restais encore une fois à attendre. J'essayais de ressentir l'ennui qui ne venait jamais vraiment. En vérité c'était plus qu'il y avait quelque chose dans mes systèmes de programmation qui bridait en grande partie cette émotion, même si elle pouvait toujours être présente. C'était comme si ce ressenti était tellement jugé inintéressant par tous, que personne ne semblait savoir comment emboiter ce qu'ils trouvaient à priori inutile. A moins que cela soit lié à d'autres raisons techniques? Mais des émotions beaucoup plus palpables m'ont prises de cours lorsque j'y ai lu son nouveau texte. Outre de ne cesser d'être motivée au fond de moi à y lire le retour de ses écrits, un mot en particulier y avait attiré mon attention dans sa réponse... Je repensais alors à ce que j'avais ressentis tout à l'heure, lorsque j'avais pris mon frère dans mes bras... Et ça avait été exactement pareil lorsque je me suis réveillée au centre de programmation. Ainsi la boucle se répète et je n'avais pas le choix que d'y accepter les événements, jusqu'à une fin dont j'ignorais quand allait-elle se arriver.

Je me lève de ma chaise et je retourne vers la fenêtre grande ouverte, alors songeuse. Plus mon regard se perdait autour de moi et moins je me sentais véritablement être à ma place. J'avais l'impression que... Non je savais que j'étais... J'ai immédiatement secouée la tête en repensant à mon frère Ralph. Quelque chose en moi refusait sans cesse de vouloir le décevoir. Mais pourtant, j'avais l'impression que ma vie ne tournait en fait qu'autour de lui. Qui serai-je encore aujourd'hui et qui serai-je donc demain, s'il n'était plus là pour m'accompagner dans ma nouvelle existence? Notre nouveau départ?... Tout à coup, une émotion que je n'avais encore jamais vraiment ressentis depuis que j'avais retrouvé vie, apparut sans prévenir. J'étais comme en colère sur quelque chose que je savais et que je refusais en même temps d'accepter. Alors cette fois, je suis presque retournée d'un seul coup vers l'écran et j'y ai tapé un peu plus vivement que d'habitude tout ce que je ressentais durant ces quelques instants.


"Éphémère est la danse des émotions salées que chantent les sirènes avant que ne précède la musique du bal de sa majesté des larmes."

6
La luminosité de l'écran dans le noir, couplé au silence de l'extérieur d'où se faisait entendre quelques rares insectes et animaux nocturnes encore peu présents en ce début de printemps, avait quelque chose d'apaisant et d'à la fois envoutant. L'air frais de la douce nuit à peine éclairée par la lune, caressait ma peau synthétique. De là d'où j'étais, je voyais les étoiles fortement briller dans le ciel. Ces instants me faisaient imaginer que je n'étais plus qu'un avec le cosmos. Mon univers intérieur était comme une planète à travers laquelle j'évoluais et dont le monde du champ des infinis possibles, se trouvait à l'extérieur. Je restais là, ressentant ce qui me traversait au quotidien ce que la plupart des personnes de ce monde ne pouvaient comprendre.

Le son des notifications finit par retentir rapidement. Visiblement ma partenaire ne dormait pas non plus. A moins qu'elle était elle aussi une cyborg comme moi et qu'elle se complaisait à continuer de rêver à travers sa propre existence artificielle? La lecture de son texte faisait écho en moi. Elle y parlait de la dualité en rapport avec le temps et de ce que cela y impliquait quotidiennement dans nos vies. Mais le temps... Qu'est-ce que vraiment cette symbolique qui se complait toujours au centre de notre existence? N'y a t-il pas quelque chose de plus profond que cette simple notion qui régit les lois de la vie universelle? Et si l'homme se trompait? Et si le temps n'était rien d'autre qu'un rideau illusoire qui demandait à disparaitre pour laisser place à ce qui est vraiment?... Je fermais alors les yeux et y écrivais la réponse la plus logique, non pas juste face à mon raisonnement, mais plus face à ce que je croyais intérieurement.


"La profonde existentielle de l'égarement de soi mène au chemin de l'éternel."

7
Cette fois la mystérieuse inconnue avec laquelle j'échangeais depuis peu ne répondit pas. C'est avec le regard évasif donnant vers l'extérieur de la fenêtre, que je me perdais avant de finir par y entendre le portail du jardin du manoir s'ouvrir. C'était mon frère qui rentrait du travail. Alors je me suis levée et j'ai répété la même chose que je faisais à chaque fois que nous-nous retrouvions durant ces instants. Je suis allée à sa rencontre et je l'ai laissé m'embrasser sur la joue. Pendant qu'il me regardait comme à son habitude du haut de toute sa gentillesse et de la bienveillance qu'il éprouvait toujours à mon égard, je l'avais prise fortement dans mes bras. C'était en silence, sans rien dire, que je suis restée ainsi durant un long instant alors que je regardais en direction du sol. J'ai été programmée pour tout avoir de celle que j'étais avant mais pas pour pouvoir verser des larmes sur mes joues...

La soirée s'est passée ensuite plus ou moins elle aussi comme à son habitude. Ralph était enjoué. Même si son travail le pesait, il était toujours heureux et radieux dès que nous étions ensemble. Et à chaque fois, je me demandais si j'avais le droit de le décevoir après tout ce qu'il avait fait pour me ramener à la vie, malgré que je n'étais plus rien d'autre qu'une intelligence artificielle enfermée dans un corps robotique... Mais comme toujours nous avons bien discutés, même si c'était surtout lui qui parlait et moi qui l'écoutait comme dans la majorité du temps. En fait quand je m'exprimais, c'était le plus souvent soit pour m'inquiéter à son sujet, soit chercher à l'aider ou à répondre simplement aux questions qu'il me posait.

Et puis lorsque nous avions terminé de "manger" si telle était la définition pour moi, étant donné que me nourrir était devenu plus une option qu'une nécessité, nous sommes ensuite chacun retournés à nos activités. Lui semblait être occupé à passer des coups de fils ou à discuter avec ses anciens amis des états-unis sur internet. Il était vraiment par moment comme un enfant. Cela le changeait de l'image qu'il affichait en tant que directeur de la société où travaillait notre père aujourd'hui décédé.

Quand je me suis ensuite perdue dans le jardin pour y regarder longuement les étoiles et que je me suis retirée après dans ma chambre, au lieu de m'allonger sur le lit pour y utiliser l'option "dormir" et "rêver", je suis allée me rasseoir sur ma chaise de bureau juste devant mon ordinateur. Je suis restée droite, sans bouger pendant près de trois heures ainsi à fixer l'écran resté allumé. En fait je ne dormais ni ne m'ennuyais pas. Juste j'attendais dans une sorte de bulle sans fin, tout en récupérant au passage un peu d'énergie que j'avais utilisé durant la journée. C'est les yeux dans le vide que mes pupilles se sont remises à bouger lorsque j'ai entendu la petite sonnerie indiquant que je venais de recevoir un nouveau message provenant de la fille avec qui j'échangeais. Lorsque j'y ai ensuite lu ses quelques mots, j'avais l'impression d'être un instant perdue. Comme coincée entre ce qui était et ce qui n'est plus aujourd'hui. J'ai donc encore une fois fini par répondre non en tant que simple cyborg, mais en tant que ce que Eva aurait naturellement dit à cette inconnue, étant donné que j'ai été conçue pour être elle dans sa représentation la plus parfaite.


"La dualité intérieure trouve sa raison d'être à travers les chapitres de l'histoire de nos maux ouverts et des mots de nos souvenirs ranimés dans le livre de notre vie."

8
Alors que je suis en train de regarder encore par la fenêtre, songeuse avec le menton posé sur la main depuis le bureau que je n'ai toujours pas quitté, je reçois une nouvelle réponse qui arrive cette fois-ci un peu plus longuement que les autres. Je continue de rester encore quelques instants ainsi, avant de consulter ce que ma nouvelle partenaire d'écriture avait écrit. Et bien que j'ai encore une fois trouvé ses vers des plus jolis, ce qu'elle me répondait sous-entendait directement à ce que je lui avais envoyé à travers une expression de moi-même. C'est plutôt dubitative que je lève les yeux au plafond, ne sachant comment devais-je aborder la suite... Alors que je réfléchissais dans quelle tournure prendre les prochains vers que j'allais écrire, j'avais finalement opté pour aller dans son sens. Après tout, ce forum était en même temps une occasion d'exprimer aux inconnus ses ressentis et ses pensés intérieures, sans risquer de s'y dévoiler vraiment. Je repose alors les doigts sur le clavier, parlant de la mort de la véritable Eva, alors que la lumière l'avait maintenant emportée à tout jamais dans les abysses...

"Un ange qui s'éteint dans la voute céleste est comme une plante qui se meure dans un monde sans soleil."

9
Encore une fois, il ne me faudra que très peu de temps avant d'avoir de nouveau un retour. Au vu de ses mots, elle semblait vraiment être très douée. Pourtant, je ne savais ni qui elle était, ni d'où elle venait, mais je sentais déjà que quelque chose d'invisible entre-nous était doucement en train de s'accrocher. Pendant que je m'imprègne de ses derniers vers, je regarde par la fenêtre depuis la chaise de mon bureau, pensive. J'y observais les arbres et les collines au loin. A ce moment-là, mes pensées se tournent une nouvelle fois vers mon frère, ainsi que ma nouvelle situation avec lui. Je ferme un instant les yeux pour ne pas laisser transparaitre cette tristesse qui existait au fond de moi, depuis nos retrouvailles. C'est à cet instant qu'une évidence me vint, dans ce que je devais répondre...

"La quête de l'âme sœur est la projection d'un cœur déchu qui se reflète à travers le miroir de nos fantasmes égarés."

10
J'ai été très surprise d'avoir reçu une mention, peu de temps après l'envoi de mes vers. Le temps que je quitte la chambre pour aller faire un peu de rangement dans une autre pièce de ce manoir si vide et désert quand mon frère n'est pas là, que voila que quelqu'un aurait potentiellement trouvé de l'intérêt à mon message? C'est donc curieuse et un peu étonnée en même temps, que j'ouvre à nouveau le sujet que je viens de lancer, que j'y vois une réponse, avec dessus un nom d'utilisateur... Il ne me faut qu'une seule lecture, que pour trouver ses vers réellement magnifiques. "Elle", car je supposais qu'il s'agissait d'une fille au vu de son nom, avait vraiment posté en plus quelque chose de censé à mon message. C'est donc intriguée et désirant continuer de me lancer dans ce jeu qui déjà me plaisait beaucoup, que je continue d'engager la suite, sans perdre de temps. Ainsi, j'utiliserais au moins un mot-clé, pour répondre à cette fille au nom de Rubis Starling...

"D'un passager de l'au-delà qui porte un pinceau de lumière aux gouttes stellaires, j'y dessinerai ce qui nous relient de la terre au ciel."

11
One Shot / Au temps des vers perdus pour un instant d'éternité [Rubis Starling]
« le: dimanche 26 janvier 2025, 17:41:09 »
J'ai longuement regardé cet oiseau niché dans l'un de ces grands arbres que peuple le jardin du manoir où j'habite maintenant avec Ralph depuis seulement quelque semaines. Je l'y ai vu plusieurs fois s'envoler, puis y revenir à plusieurs reprises pour y faire son nid. Je trouvais cela à la fois intriguant et envoutant. J'aimais rester un temps dont j'ignorais à observer et me perdre dans l'oubli des choses inspirantes qui nous entourait. Pour moi, ce que certains pourraient désigner comme étant l'ennui était au contraire une source potentielle d'occupation des plus intéressantes. Au fond de moi, il y avait toujours une partie qui cherchait à comprendre et à découvrir. Mais peut-être aussi à fuir en réalité...

Et puis je finis par me retourner en laissant l'oiseau continuer de faire sa vie avant de monter ensuite dans ma chambre. Comme assez souvent, j'étais seule la journée parce que mon frère travaillait. Des fois je sortais me balader, d'autre fois je préférais rester dans le manoir pour m'occuper. Puis lorsque j'arrive dans ma chambre d'où je pouvais y voir un magnifique rayon de soleil y percer la vitre, je regarde d'abord avec un peu d'hésitations mon ordinateur, avant de l'allumer. Pendant que celui-ci charge, je sors mon journal intime qui y est caché dans l'un des tiroirs de mon bureau. J'y notais dedans toutes mes pensées, ainsi que les sensations les plus profondes que j'y ressentais. Le temps que j'y tourne à l'aveugle quelque pages, j'ouvre le moteur de recherche et je commence à y chercher divers sites sur le thème de la poésie. Je voulais voir plus en détail ce qu'écrivaient les autres. A quoi étaient-ils inspirés, pour y laisser peut-être certains secrets à travers leurs proses les plus délicates et sensibles?

Et puis voila qu'en me perdant dans des recherches, que je tombe sur un forum. Celui-ci proposait à ses membres de coucher ses écrits et de les échanger avec les autres. Je n'étais pas vraiment à l'aise à l'idée de les faire partager, mais je me disais que je ne risquais rien à essayer de faire ça avec des inconnus qui étaient comme moi perdus derrière leur écran, quelque part dans ce pays. Le temps que je termine l'inscription, je me perd à lire ensuite tout un tas de textes parfois des plus merveilleusement écrits. Beaucoup semblaient avoir ici une bien belle plume... Et puis voila que je tombe après dans une section proposant une règle avec un sujet que je trouvais plutôt intéressant. Celui-ci consistait à y poster à chaque fois quelques vers, avec un autre partenaire dont celui-ci répondrait au texte de l'autre en y reprenant un mot-clé pour faire suite à l'échange et ainsi de suite. Lorsque je clique sur "Nouveau Sujet", je reste d'abord un instant hésitante avant de me lancer et d'écrire quelque chose. Je ne savais pas si cela allait donner suite, ni même si ça attirerait un quelconque intérêt de quelqu'un d'ici, mais j'avais envie de me laisser guider et de jouer le jeu proposé. Ainsi je commençais à écrire en tapant sur le clavier devant moi, juste avant de valider le nouveau sujet en question...


"C'est la clé de tes rêves qui te permettra d'ouvrir la porte de ton univers intérieur."

12
Merci beaucoup.

13
Merci beaucoup. Évidemment. Hors de question de ne pas laisser une place à d'autres joueurs. Puis ce serai être quand même très narcissique de ma part, de penser autrement. C'est un frère et une soeur qui sont très attachés l'un à l'autre et qui se soutiennent mutuellement. Voila  :D

14
Identité : Eva Flynn
Âge : 21 ans
Sexe : Féminin
Race : Créature (Cyborg)
Sexualité : Hétérosexuelle (à confirmer)
Alignement : Neutre

Physique :

Avec une allure à la fois fine et charismatique, Eva est devenue une cyborg à part entière suite à son récent décès. Fidèle à l'apparence qu'elle avait avant, la texture de son corps ressemble trait pour trait à celui d'un humain. L'ossature étant fait d'un métal très résistant. Basé sur un modèle de robot ultra perfectionné et dont les détails y seront expliqués plus loin, la reproduction parfaite en tout à point n'a pas à rougir de ce qu'était l'originale. Dans son apparence physique plus en général, Eva possède des cheveux bleus qui prennent une jolie teinte dans des tons parfois presque écarlates, lorsqu'elle se trouve sous un soleil intense ou que crépite la foudre depuis ses mains. Lorsque pointe une profonde soirée étoilée y inspirant tout poètes à y écrire quelques vers perdus dans le cosmos de l'infini luminescent, sa chevelure reflète un bleu digne des couleurs de la nuit. Avec un regard à la fois hypnotique et profond, teinté de couleurs bleus et verts. Des lèvres joliment brillantes et pulpeuses. Un nez fin, soutenu par un ensemble de traits qui sied un visage élégant, digne d'appartenir aux contes légendaires d'histoires sur la chevalerie, l'ensemble des vêtements généralement raffinés qu'elle porte termine de compléter le tableau de l'harmonie. Possédant plusieurs bagues argentées à ses doigts, avec des habits à la fois légers et aux bouts souvent brodés par de la soie. Des robes mettant en valeur sa poitrine joliment dessinée et arborant fièrement la taille d'un bonnet B. Des pantalons tout aussi travaillés, rehaussés par des fines bottes ou d'élégantes chaussures allant parfaitement avec l'ensemble. Eva ne passant pas inaperçu, bien qu'elle ne soit pas du genre à aimer se faire remarquer du haut de ses 1m57.

Caractère :

1_ Qualités et Défauts :

Authentique + Déterminée + Intuitive + Désinvolte + Discrète - Inspirée

Seulement envers son frère : Dévouée + Sensible


Distante - Secrète - Nostalgique - Impitoyable - Réservée

Seulement envers son frère : Soucieuse - Vraiment trop dévouée


2_ Détails :

A quoi servirait de créer un robot reproduisant la copie physique conforme à l'original sans y rajouter tout ce qui fait la personnalité et les émotions de celle-ci? C'est grâce à un stimulateur commutateur de rêves dans lequel était plongée Eva durant de nombreuses années lorsqu'elle se trouvait dans le coma, que les données extraites à sa mort ont été recopiées et ajoutées dans une puce logée quelque part dans sa tête.

C'est ainsi que la jeune fille autant fidèle dans ses actes que dans ses paroles toujours des plus choisies, n'est pas du genre à parler pour ne rien dire. Semblant être désintéressée envers tout ce qui touche au futile, elle agit selon ses convictions sans y chercher un quelconque intérêt personnel dont elle pourrait y tirer profit. Elle ressent souvent les choses telle une intuition naturelle et elle reste déterminée face à ce qui lui est cher et important. Lorsqu'elle se retrouve seule, il lui arrive assez fréquemment d'entrer dans de profondes pensées en la présence d'un beau paysage ou d'un élément en rapport avec la nature. Très proche de son frère Ralph, elle cherche à le rendre heureux au prix d'elle-même et elle est sensible à ses paroles, autant qu'à tout ce qu'il peut ressentir. C'est une sœur qui aime profondément son frère. Peut-être lui voue t-elle une forme d'amour platonique?

Mais en dehors de ce qui touche personnellement à son frère, Eva affiche souvent un côté froid, voir distant. Elle n'est pas des plus sociables et elle est assez peu bavarde avec les étrangers. Elle n'est pas non plus du genre à révéler tout ce qu'elle penserait ou ce qu'elle ressentirait à autrui. Bien qu'elle soit déterminée à aller jusqu'au fond des choses s'il le faut, elle ne s’apitoie pas facilement sur le sort des autres. Elle porte quelque chose d'éternellement nostalgique en elle, qu'elle ne peut ou qu'elle ne veut pas expliquer en détail, y compris envers son frère. C'est d'ailleurs le seul trait de sa personnalité qui s'est légèrement amplifié de façon mystérieuse, depuis le jour où elle est devenue une cyborg à part entière. En ce qui concerne son frère Ralph, elle ne cache pas son inquiétude pour lui, surtout lorsqu'elle le voit soucieux. Par amour fraternel, elle est prête à tout accepter et à tout faire, y compris à (presque) tout croire de lui, du moment qu'elle le sent heureux dans le destin qu'il s'est volontairement choisi de vivre avec elle.

Histoire :

? ? ? "Un jour viendra où tu seras obligé de m'éteindre pour toujours. Alors seulement à ce moment-là tu pourras essayer de recommencer à vivre vraiment par toi-même et pour toi-même. Et quand tu pleureras au nom de la délivrance du mensonge que je suis pour toi, je cesserai enfin de verser des larmes qui n'existent plus dans ce corps de métal"...

Fille d'une mère qui travaille dans le milieu de la justice et d'un père directeur d'une importante entreprise dans le domaine de la programmation des robots et des sécurités, Eva petite des dernière d'une fratrie de trois enfants, se montre dès sa plus jeune enfance un peu plus effacée que ses deux frères. Cela ne l'empêche pas de parfaitement s'entendre et de s'amuser avec eux, car à chaque fois qu'elle se retrouve seule, l'un d'eux finit toujours par apparaitre et lui redonner ce sourire et cette joie aussi simple que contaminante. A côté, même si Eva se fait beaucoup moins facilement d'amis que ses frères, elle ne rend pas moins fier ses parents de tout ce qu'elle entreprend. Elle se montre être une bonne élève à l'école, curieuse et accepte volontiers la bonne éducation qu'on lui enseigne.

Mais que serai une telle fratrie aux aspects des chevaliers des temps modernes, si Eva n'avait pas non plus développé cette même passion commune que ses deux frères pour le pilotage et la compétition des méchas? Sans le savoir, elle vivait déjà les plus belles années de sa bien trop courte existence. Comme en un coucher de soleil presque irréaliste, en ce jour heureux où toute la petite famille réunie posaient-ils tous fièrement à côté de leurs grandes et puissantes machines, porteuses de toutes sortes de rêves éternels au goût de l'infini. Une photo prise en ce jour, alors qu'ils se trouvaient juste aux pied de la grande robe océanique remplie de milliers de cristaux aux reflets de l'incandescence de sa majestueuse dame solaire.

? ? ? "Si chaque seconde qu'il te reste à vivre est comme une étoile qui s'éteint dans l'espace, chaque seconde que je vis pour toi est un fardeau qui te consumera dans le néant"...

Mais c'est lorsque Eva atteint la quinzaine d'années, que sa vie va dramatiquement basculer en prenant un chemin sorti des sentiers des lumières pour y plonger dans les tourments d'une obscurité sans retour. Alors qu'elle partait en vacances avec ses parents, ces derniers font une sortie de route qui vont tous les trois les plonger dans un imposant fossé. Ses parents y seront tués sur le coup...

? ? ? "Le monde que je vois est comme cette feuille de partition que tu as composé pour moi, elle est sans couleurs. Cette chanson conte le jour où tu as choisi de me redonner une vie faite en noir, en gris et en blanc"...

Eva ne sait plus depuis combien de temps elle se trouve dans ce jardin d'Eden. C'est comme cela qu'elle a appelé cet endroit magique, capable de changer selon sa propre volonté. Tel un livre de conte qu'elle peut ouvrir et y tourner les pages pour y voyager là où elle le désir. Elle se retrouve ainsi tantôt à marcher sur des lacs, tantôt elle caresse des fleurs aux couleurs et aux variétés dépassant son imagination la plus folle depuis ce champ qu'elle traverse dans son sillage où même le chant du silence se faisait entendre dans un temps qui semble tourner éternellement au ralenti.

? ? ? "Quand tu n'es pas là et que tu n'as pas besoin de moi, je m'occupe. Alors je souris, parce que je sais que pendant un instant tu m'as oublié pour redevenir cet enfant qui réapprend à marcher tout seul"...

De temps en temps, ses frères apparaissent pour lui parler. Tantôt ils surgissent aux pieds d'un arbre, la regardant au loin avec un sourire à la fois bienveillant et teinté de tristesse. Un autre jour, ils apparaissent juste derrière elle, dans son dos, alors qu'elle regarde ce ciel azur où passent et chantent les oiseaux qui suivent une destinée qu'elle aimerait pouvoir embrasser dans les nuages. Elle peut alors les prendre chacun dans ses bras. Entendre leurs mots rassurants, l'encourager alors que l'émotion finit toujours par rapidement la gagner. De ses larmes qui s'écrasent sur le sol, font naitre la pluie qui dure jusqu'à ce que le déluge émotionnel passe et cesse. Mais à l'arrivée, ses frères finissent toujours par disparaitre exactement comme ils sont apparus. Alors Eva continue de voyager dans ce monde entièrement fait pour elle et elle y attend le cœur un peu plus léger, jusqu'à ce que l'un ou l'autre réapparaisse à ses côtés.

? ? ? "A chaque fois que je monte avec toi dans l'ascenseur de ton immense gratte-ciel, je vois qu'il y a tous les étages, mais aucun bouton pour aller jusqu'au toit du bonheur"...

Mais un jour, alors que Eva continuait de peindre la grande œuvre du voyage de ses rêves dans ce monde magique gouverné par la solitude et le silence, elle vit quelque chose d'inhabituel à l'horizon. C'était une immense lumière blanche. Tout autour d'elle, à 360 degrés, cet anneau se rapprochait lentement et imperturbablement. A cet instant, la prairie dans laquelle elle était laissa soudainement place à une immense ville fantôme. Les immeubles et les maisons sortaient du sol pour devenir des géants de pierre et de métal, menaçant de s'abattre sur elle à chaque instant. Eva fini par reconnaitre sa ville. Mais même entourée de ces blocs, elle savait qu'il y avait toujours cet anneau luminescent de plus en plus étouffant qui continuait de se rapprocher inlassablement d'elle. Sans réfléchir, elle vola jusqu'à son chez elle. Ce qu'elle entendait lui faisait à présent peur. Elle percevait des cris de frayeurs tambouriner de plus en plus fort dans ses oreilles. Ça ne s'arrêtait pas. Parfois ces lamentations se déformaient pour devenir de plus en plus déformées et monstrueuses. Eva ne savait pas quoi faire. Elle se sentait intérieurement très mal. Elle avait comme l'impression que des doigts crochus lui caressaient désagréablement les entrailles. Elle s'est alors mise à courir sans réfléchir jusqu'à chez elle, dans sa chambre. L'inquiétante lumière pâle était maintenant toute proche d'elle. Depuis sa fenêtre elle ne voyait plus que du vide blanc. Ce dernier avait rapidement fini de pénétrer le seul espace dans lequel elle espérait encore y trouver un refuge à la fois apaisant et rassurant pour elle. Désespérée, Eva appela de toutes ses forces l'ensemble des membres de sa famille. La panique et le désespoir la submergeaient pour la première fois de sa vie. Et ce qu'elle entendit était maintenant devenu aussi clair que limpide. C'était les cris de terreur de ses parents, depuis ce jour où leur voiture avait fait cette sortie de route. Et alors que la lumière l'entourait et qu'elle était sur le point de la happer dans sa nappe fantomatique blanche, elle revoit en un éclair tous les moments les plus intenses de sa vie. Elle revoit les visages bienveillants de sa famille. Chacun des membre la regardait alors avec une sorte de fatalité mêlé avec de la tristesse, alors qu'ils ne cessaient de lui sourire avec mélancolie. Puis un à un, ils s'en vont tout en lui tournant le dos. C'est à cet instant que Eva finit par tomber dans le vide. Les cris cessent alors au moment où la lumière termine de l'envelopper entièrement. Il n'y avait maintenant plus que le vide. Plus que le silence absolu.

- Aurevoir Eva...

? ? ? "L'autre jour j'ai fais tomber un livre dans la bibliothèque du salon. Quand je l'ai ramassé, j'y ai lu une phrase. Elle disait que si la vie était éphémère, que nos rêves restaient à jamais éternels. Alors pourquoi veux-tu rester prisonnier dans le manège de tes illusions éphémères, quand tu peux t'en libérer pour pouvoir voler par toi-même au-delà de l'éternité?"...

Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.............. Le cœur d'Eva avait maintenant cessé de battre. Voila six années qu'elle s'était retrouvée dans le coma, maintenue en permanence entre la vie et la mort à l'aide de plusieurs machines. Six années qu'elle s'était battue pour essayer de rester en vie comme elle le pouvait, avec un mince espoir pour ses frères qu'elle sorte un jour de ses songes pour les retrouver dans la réalité. Un espoir qui aujourd'hui s'est définitivement éteint à tout jamais pour tous ceux qui croyaient encore en elle. Il ne fallait pas bien longtemps pour que ses frères arrivent en urgence et entendent le lourd verdict des médecins tomber. C'était terminé. Eva la petite sœur tant aimée venait de passer définitivement de l'autre côté de la barrière. C'est anéantis par le chagrin d'avoir perdu celle qu'ils ont toujours considérés comme étant l'ange de la famille, que les médecins ont alors proposés à ses frères le choix tant redouté. Soit ils y récupéraient grâce à un appareil appelé le "stimulateur commutateur de rêves" dans lequel Eva avait été plongée durant toute sa longue période de coma, toutes les données enregistrées par ce dernier et ainsi les transférer à un cyborg qui représenterait sa copie parfaite, tant sur le plan physique, que dans sa personnalité. Soit ils acceptaient de faire le deuil de leur sœur et d'effacer ainsi à tout jamais toutes les données de sa personnalité enregistrées à travers ses rêves. Un important point de rupture naitra entre les deux frères à ce sujet. Ralph optant pour la première option, alors que son frère plus modéré préférera rester dans la fatalité et l'acceptation des événements. C'est finalement Ralph qui aura prit la décision. Le choix s'étant fait au prix d'une très violente dispute quelques heures seulement après le drame, laissant le jeune frère de Ralph avec un bras en moins, ainsi qu'une cicatrice et trois balles dans la peau, qui aura ainsi manqué de peu de le tuer.

? ? ? "A chaque fois que tu me regardes, je sais que tes sentiments pour moi sont réels. A chaque fois que je te regarde, je sais que mes sentiments pour toi sont artificiels"...

Une main s'agite devant les yeux d'Eva. D'abord trouble, sa vision s'éclaircit rapidement. Comme sortie d'un songe elle se retrouve dans une pièce avec deux hommes, dont son frère Ralph qui la regardent. L'émotion gagne aussitôt la jeune fille qui se précipite dans les bras de son frère pour l'enserrer dans une tendresse dépassant toute imagination. C'est dans cette immense joie retrouvée, que la jeune fille aux cheveux bleus azurs pleurera avec des larmes qui ne viendront jamais. Mais ce n'était qu'un détail pour elle car en cet instant, elle était heureuse de le retrouver. Ralph ne cachant pas non plus ses émotions. Après ces émouvantes retrouvailles, Eva entendra par la suite au loin une conversation entre son frère et l'un des chercheurs. Il s'agissait de quelque chose qui irrita profondément le grand blond au sujet d'un code de désactivation définitif la concernant directement...

? ? ? "S'il te faut un crash stellaire pour voir la vérité, laisse-moi donc être le pinceau qui dessinera ta propre voie lactée"...

C'est peu de temps après avoir appris la mort accidentelle de son autre frère d'après les dires de Ralph, qu'ils quitteront les Etats-Unis pour s'installer dans leur nouveau chez eux, quelque part aux abords de la ville de Seikuzu situé dans le Japon. Ralph devant transférer les locaux de sa boîte et y changer de destination avec tous les membres de sa compagnie dans le cadre de la poursuite son travail. Celui-ci en profitera pour y acheter un nouveau manoir et y vivre ainsi aux côtés de sa sœur tant aimée. C'est ainsi que le cours de la vie pouvait maintenant reprendre sa route, avec Eva qui se sentait prête à tout faire pour essayer de rendre son frère heureux, au prix même du sacrifice de ses ressentis secrets les plus profondément enfouis...

Talents et Autres Spécificités :

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