Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Tojeï d'Anthilie

Pages: [1]
1
Blabla / Re : Les phrases qu'on ne veut pas entendre
« le: mardi 14 janvier 2025, 15:44:55 »
"Alors il va falloir patienter un peu, nous avons un problème avec la caisse"

Lors des retrouvailles de l'année avec les grands-parents.

2
Blabla / Re : Réactions aux news du forum
« le: mardi 14 janvier 2025, 15:36:11 »
Il ne s'agit que d'une limite de 30 messages totaux sur le forum. En somme, une bagatelle facilement atteignable, preuve en est que j'en ai couvert quasiment la moitié sans avoir encore eu à lancer le moindre RP pour l'instant, ni ne me sois épanché sur le blabla.

N'usant ni de discord, ni de moyens extérieurs pour échanger, il est vrai que c'est contraignant de prime abord. Dans les faits, il me paraît personnellement que cette contrainte immédiate a l'avantage de limiter bien des mauvais comportement.

Perturbant dans l'instant, ce changement peut être salvateur après coup, éviter les mps sauvages de personnalités peu scrupuleuses et ainsi découvrir le forum dans son aspect le plus sain. Du moins je l'espère.

3
Le coin du chalant / Re : Carnet de traque / Lioren
« le: mardi 14 janvier 2025, 12:28:06 »
Bonjour Lioren.

Si déjà ça te plaît, c'est un bon départ. Je patienterai donc tranquillement que de la place se libère et te souhaite tout de même de plaisante expériences RP d'ici-là.

4
Prélude / Re : Élysia [Vanéalidée !]
« le: lundi 13 janvier 2025, 22:46:23 »
Bonne reprise de ce perso à toi !
Amuses-toi bien.

5
Le coin du chalant / Re : Une graphiste et une chasseuse
« le: lundi 13 janvier 2025, 21:03:22 »
Si ça te va, parfait !

Je procède à une ouverture du coup quand j'aurai le temps. Je te mentionnerai directement pour te prévenir qu'il est posté. En espérant que ce démarrage te plaira.

6
Le coin du chalant / Re : Une graphiste et une chasseuse
« le: lundi 13 janvier 2025, 20:01:24 »
Bonsoir Myumi,

Je viens vers toi pour savoir si un RP t'intéresserai ? J'avais dans l'idée de te proposer un échange entre Myumi et Tojeï. L'artiste commence tout juste à entrer dans la sphère artistique du Japon, et l'idée de faire une pseudo-promotion au travers d'un article de journal pourrait être sincèrement intéressant pour la Compagnie des Miracles.

Est-ce que c'est un projet qui te plairait ? Je n'ai pas encore accès aux mps mais si cela convient, je peux oeuvrer sur une ouverture dès demain.

7
Prélude / Re : Violoncelle, Cosmos et Corne [Valichevaliarisé]
« le: lundi 13 janvier 2025, 14:54:52 »
Merci bien Rubis, je ne doute pas que les lieux sauront offrir leur lot de distraction !

8
Le coin du chalant / Re : Carnet de traque / Lioren
« le: lundi 13 janvier 2025, 14:52:22 »
Bonjour Lioren.

Je voulais te proposer une aventure.
Une personnalité X ou Y, appelons-la Roger, engage Lioren pour procéder à la capture d'Ayatvili, prétextant qu'il s'agit d'une créature malfaisante.
Cela amènera Lioren à s'incruster dans les quartiers des trois persottes, donc de rencontrer la garde du corps, Fuka, qui sera ici la principale concernée de ce rp. Une rencontre d'abord vive en émotion forte, mais qui peut évoluer dans un cadre plus délicat, Lioren comme Fuka partageant une perception difficile de leurs origines raciales en premier lieu, un rapport au travail très rigoureux en second lieu.

N'hésites pas à me dire si cela t'intéresse. Je ne peux utiliser les MPs vu que je suis récemment validé, mais suis relativement disponible malgré tout.

9
Le coin du chalant / Re : En avant la musique [ouvert]
« le: lundi 13 janvier 2025, 11:36:54 »
Bonjour par ici Serenos.

En soi ce peut être un excellent moment que de devoir se produire en Meisa. Je ne dis pas que le séjour ne risque pas d'être dangereux pour les populations si c'est la trame 3 qui t'intéresse mais pourquoi pas après tout ?

10
Prélude / Re : Cassidy in Love
« le: vendredi 10 janvier 2025, 12:04:03 »
Bienvenue par ici Cassidy

11
Le coin du chalant / En avant la musique [ouvert]
« le: jeudi 09 janvier 2025, 14:27:11 »
Bonjour à tous,
Bonsoir à tous,
Bienvenue par ici.

L'ensemble de la Compagnie des Miracles vous souhaite une plaisante expérience auprès de nos membres. Nous sommes une entreprise de divertissement tournée vers les arts, mais chacune des membres a ses propres désirs et intérêts, aussi vais-je vous détailler des possibilités spécifiques aux trois figures de la société.

Bien entendu, il est aussi tout à fait possible de les rencontrer ensemble, après tout elles ne sont jamais bien loin les unes des autres.

En tout cas :


Tojeï d'Anthilie :

L'artiste du groupe n'est pas forcément la plus facile à rencontrer, du moins dans ses bonnes humeurs. Elle n'est toutefois pas aride en capacité sociale et peut très bien faire preuve d'un certain lâché prise si elle peut déceler en ses interlocuteurs des valeurs qu'elle estimerait louables, supérieurement morales, voire héroïques.

Trame 1 : Nombreuses sont les représentations de Tojeï, dans à peu près toutes les cités de Terra. S'il y a quelques planches à conquérir, elle saura y poser son talons et son instrument pour révéler la grâce qu'elle a par mille fois perfectionnée. Un coup du sort, un peu de chance, et peut-être qu'une humble rencontre pourra alors se dérouler.

Trame 2 : Lors de ses voyages où quand elle garde trop longtemps résidence, la noble dame s'éprend de lubies de plus en plus difficiles à réfréner. Ces désirs grandioses sont l'occasion de "vacances" pour elle, où elle emporte dans ses aventures ceux qui auront le malheur d'accéder à ses demandes. Qu'il s'agisse de trouver une fleur rarissime ou de vérifier une légende ancienne, l'expédition promet... Bien des surprises.

Trame 3 : Quand la nervosité grimpe, que la tension monte, que l'agacement culmine... Tojeï décide de partir faire une balade. Une balade très enthousiaste. Elle se glisse dans la nuit, trouve ce qui saura l'aider à souffler un peu, laisse ses instincts les plus sombres prendre le dessus. Dans cet état, la jeune noble tient bien plus de la meurtrière psychopathique qu'autre chose, mais vous pouvez avoir la chance d'échanger avec la véritable Tojeï !



Ayatvili :

La gardienne cosmique, l'entité divine de la Compagnie, se contente ces derniers temps de satisfaire son savoir pour mieux comprendre le nouvel environnement dans lequel elle s'est éveillée. Bien entendu, quand le temps lui permet de produire ses recherches, son travail en tant que mécène et directrice de la Compagnie des Miracles rendant son emploi du temps particulièrement avare en liberté personnel.

Trame 1 : Parlons bien, parlons peu, parlons business. Tout l'agenda de la Compagnie est aux mains d'Ayatvili, aussi il est tout à fait naturel de la rencontrer, dans bien des situations pour lui parler de divers projets. Tout ce qu'il vous faut est une carte de visite, le reste de la démarche est écrit au dos de la carte !

Trame 2
: Rencontrer une divinité. Je répète : rencontrer une divinité ! Voici quelque chose de proprement fabuleux, unique même ! Et les rumeurs commencent à aller bon train sur la nature d'Ayatvili, alors peut-être que vous ne voulez pas juste en entendre parler, vous voulez le VIVRE ! Bon bah maintenant, courage à vous, va falloir réussir à l'approcher lors de ses temps libre. P't'être qu'une bibliothèque ou une académie sera un bon point de départ ?

Trame 3 : Des pouvoirs cosmiques phénoménaux, certes, mais dans un mouchoir de poche. Ayatvili n'est pas la forme physique qui se trouve en compagnie du groupe, elle est une conscience universelle existant au sein de l'espace et du temps. En résumé, elle peut être n'importe où et faire n'importe quoi. Aujourd'hui ? Elle mange de la glace à la pistache sur un transat' dans le bassin de Hellas (gigantesque cratère martien). Demain ?  Eh bien, quelle folle virée avez-vous en tête ?



Fuka Trogne-Rouge :

La démone découvre tout juste le plaisir de vivre. Si le temps qu'elle passe avec celles qui l'ont acceptée l'aide à se remettre sur pied, elle opère enfin une nouvelle étape dans sa réhabilitation en se permettant de sortir seule pour découvrir le monde alentours. Elle n'est jamais bien loin de ses consoeurs, mais étant la plus libre des trois, ses errances sont plus fréquentes, surtout qu'elle peut, contrairement aux deux autres, défendre efficacement sa propre peau.

Trame 1 : La protection des loges et des déplacements de Tojeï, c'est une affaire sérieuse. Toutefois, peut-être à votre propre surprise, vous faire attraper pour être viré du chemin et installé autre part avec la garde du corps peut aussi avoir certains avantages. Bon après, faut réussir à gérer ce bout de femme passablement titanesque mais qui sait, peut-être aurez vous quelques chances ?

Trame 2 : Contrairement à ses deux consoeurs, Fuka rentre parfaitement dans le cadre de la bonne vivante. Elle aime boire, elle aime consommer moults formes de nourritures, même les plus ragoûtantes, et ne parlons pas de découvrir des substances aux effets variées. Autant d'éléments qui peuvent, bien entendu, déclencher moults expériences pour la démone, mais aussi lui permettre de sacrés rencontres.



Dans les faits, toutes ces trames sont des ouvertures à des sujets plus spécifiques, nés d'une discussion entre vous et moi-même. Je joue autant les belles romances que les viols où l'esprit se brise au rythme des coups de reins, donc venez avec vos propres propositions, nous travaillerons ensemble sur des projets qui nous satisferons tout deux.
Je suis potentiellement intéressé aussi par du One-Shot, mais la priorité est acquise aux personnage de la fiche avant tout !

Petit point quand même : Je n'aime pas ce qui est crade, mes personnages ne sont pas des usines à bébé et si je peux produire des scènes crûe, ne vous attendez pas à quelques amputations ou transformations de mes personnages.

Voilà voilà, beaucoup d'amour sur vous, au plaisir de vous rencontrer bientôt.

12
Prélude / Re : Violoncelle, Cosmos et Corne [Valichevaliarisé]
« le: jeudi 09 janvier 2025, 13:01:23 »
Merci à vous trois pour votre accueil !

Et j'espère bien rester longtemps Nowi, mais je triche un peu sur la longueur de la fiche, trois personnages  à présenter ça augmente forcément la quantité de détails à offrir !

13
Prélude / Re : Violoncelle, Cosmos et Corne [Valichevaliarisé]
« le: mercredi 08 janvier 2025, 12:39:01 »
Bonjour Serenos,

Merci beaucoup pour la validation rapide, ainsi que cette floppée de bien jolies compliments.
Ça me fait fort plaisir !

En tout cas, je compte bien m'en donner à coeur joie, c'promis !

14
Prélude / Re : Violoncelle, Cosmos et Corne
« le: mercredi 08 janvier 2025, 02:12:38 »
*
*   *

Les derniers mois avaient été d'une simplicité étonnante. Du moins, elle n'avait jamais eu à se demander où elle allait dormir ni même ce qu'elle allait manger, seule la gênait les chaînes que ces idiots cherchaient toujours à lui faire porter. Alors elle les brisait. Encore, et encore, jusqu'à ce que ces têtes de cons abandonnent l'idée de la ferrer, se rendant bien compte que même avec une relative liberté la démone ne cherchait pas à s'enfuir. Non, elle acceptait ce coup du sort. Après tout, entre errer quelque part sans but, et accepter l'idée d'être vendue comme esclave, point grand chose ne semblait réellement différent, hormis le fait d'être considérée comme une marchandise, ce dont elle se moquait. La femme à la peau grenat s'était donc laissée transporter, contemplant les paysages qu'elle traversait en se demandant si un jour elle saura trouver un endroit où elle aurait sa place, tout en riant jaune à cette idée, commençant lentement à accepter que jamais elle n'aurait droit à la moindre petite paix. Née trop faible dans un monde où son espèce est trop puissante, voilà un coup du sort désagréable. Pire encore, elle ne parvenait juste pas à se détacher des règles et considérations de sa race, tant et si bien que son propre manque de valeur la travaillait encore, jour et nuit, l'invitant gentiment à se plonger dans la liqueur et les substances diverses pour oublier. Pas étonnant qu'elle ait été récupérée un jour par des esclavagistes, ces humains n'allaient tout de même pas louper une bonne occasion pour se faire de l'argent facile.

C'est donc relativement détachée de la vie qu'elle aperçut une après-midi les murailles d'une haute et impressionnante cité. Se préparant donc à s'y retrouver vendue, la démone attendit sans grande conviction qu'on l'installe sur une scène pour que quelques badauds y scandent le prix qu'ils pensent pouvoir lui attribuer. Au pire, même si elle tombe sur un être écoeurant ou libidineux, elle aura tout usage de lui rompre l'échine avant d'entamer une vie de malfrat à l'intérieur de ces contrées. Qu'est-ce que ça lui changerait après tout, elle aurait toujours le devoir de vivre sans jamais avoir un lieu où s'arrêter. Ce serait même presque une solution, peut-être qu'ainsi forcée à toujours changer de lieu, elle pourra accepter plus facilement qu'elle n'avait nulle part sa place. Malheureusement pour elle, elle se retrouva à attendre une journée, puis deux, puis trois, jusqu'à ce que plus d'une semaine se passe sans même que les esclavagistes qui l'avait récupérée ne daigne la chercher afin de la faire monter sur l'estrade des ventes. Elle ne savait pourquoi, tenta maladroitement de demander aux gardes de la tente où elle se trouvait mais n'eut pas droit à la moindre petite réponse, l'amenant à se laisser tomber au sol, contre les barreaux d'une cage vide, attendant de plus en plus difficilement son heure. Trois jours plus tard et quelques bouteilles d'alcool volées aux badauds passant trop près de la tente, la voilà qui regarde dans le vide, se demandant ce qu'elle faisait là sans avoir la force d'agir.

Honnêtement, elle était partagée entre l'abandon complet et l'idée d'en finir une bonne fois pour toute quand des éclats de voix lui parvinrent, l'obligeant à tendre d'abord une oreille attentive, puis de se traîner maladroitement pour s'approcher du duo colérique qui semblait avoir trouver refuge dans la tente. Deux femmes, une maigrelette bien mignonne et une autre dont la tenue ne suffisait pas à dissimuler des origines clairement monstrueuses aux yeux de la démone. Franchement, un court instant, elle se demanda si ces deux idiotes n'étaient pas de nouvelles esclaves tout juste acquise par les véreux marchands du coin, mais c'est en se concentrant du mieux possible qu'elle comprit qu'elles se trouvaient d'un tout autre bord de ce type de commerce, celui des acheteurs. Bon, elle pouvait pas vraiment en tirer bien plus, son esprit confus par l'alcool ne lui permettant de comprendre qu'un mot sur deux, et ce encore quand elle parvenait à suivre le fil de l'échange. Mais il était toutefois évident que ces dames ne trouvaient clairement pas leur bonheur, amenant la démone à considérer étrangement une possibilité qui ne lui était pas encore venu à l'esprit : celui de se vendre elle-même pour ne plus avoir à se languir de l'immobilisme de sa condition. Elle hésita, observa encore un peu ces femmes, puis entreprit de se poster un peu mieux contre les barreaux de la cage où elle se trouvait pour alors s'exprimer le plus clairement possible :

 - Et moi, j'vous conviendrais pas ?

Court silence surpris tandis que ces deux inconnues la cherche du regard, puis une fois le contact visuel établi, semblent se questionner un instant. Finalement, c'est l'humaine qui s'approcha alors, puis avec une politesse bien trop importante au vu de la personne à qui elle s'adressait, entama de lui répondre :

 - Euh ... Excusez moi mais vous... Vous êtes une esclave ?
 - Ouais, comme tous ici, sauf vous deux.
 - Et vous souhaitez être achetée alors que rien ne vous retiens, donc que vous pouvez quitter les lieux sans aucuns problèmes ?
 - À quoi bon ? J'ai pas de foyer, pas d'argent, personne à qui manquer et n'ai aucune valeur, hormis celle de savoir cogner dur.

Cette déclaration sembla faire hausser les sourcils de l'humaine, qui se retourna tout naturellement en direction de l'autre femme visiblement toujours en train de se questionner sur la situation. Quand la démone observa la dame aux longs cheveux d'ébène s'éloigner, elle crût un temps que c'était foutu, qu'elle avait loupée l'unique instant où en se présentant un peu mieux, en ayant un peu plus de jugeotte, elle aurait enfin eut le droit de quitter ces tentes maudites. Quelle ne fut donc pas sa surprise quand elle les entendit alors reprendre la conversation précédente sur un ton bien différent : celui de l'acquérir dès maintenant. Outre la tête de six pieds de long qu'elle devait tirer en cet instant, cette curieuse nouvelle ne manqua pas de serrer le coeur de l'esclave à la peau rougeoyante, sans qu'elle n'en comprenne la raison. Quant à l'interlocutrice de l'humaine, elle sembla questionner pendant un temps la décision de son homologue, avec des arguments incompréhensibles à l'ouïe de celle qui se trouvait encore maintenant avachie à la cage métallique. Quelques minutes, une longue hésitation muette, puis... la créature semblable au ciel étoilé acquiesça avec un petit sourire, se dirigeant vers les abords de la tente pour visiblement parler avec les gardes en présence tandis que l'humaine se tourna de nouveau vers elle.

 - Comment vous appelez-vous ?
 - Fuka.
 - Vous nous convenez Fuka. Désaoulez donc, nous nous occupons de faire votre acquisition pendant ce temps.
 - ... Hein !?

L'information elle-même manqua de peu lui faire retrouver sa sobriété. Malheureusement, elle n'obtiendra ni confirmation ni plus amples détails, l'humaine rejoignant l'extérieur de la tente pour y trouver sa collègue, la laissant de nouveau face à elle-même. Fuka ne parvenait à y croire, d'autant plus que l'attente qui s'ensuivit dépasse de loin les deux heures, une durée suffisante pour certes lui permettre de reprendre un peu ses esprits, mais aussi fructueuse en craintes renouvellées, puis en assurance nouvelle d'avoir connue un superbe cas de mensonge éhonté. Le genre que l'on profère pour se débarasser d'une personnalité pénible sous couverts de bonté, les pires en somme. Alors quelle ne fut pas sa surprise quand elle put apercevoir les deux femmes passer de nouveau la toile de tente et s'approcher d'elle, ce coup-ci avec entre les mains moults documents. Si l'une semblait encore avoir des réserves, l'humaine elle se retrouva à s'accroupir devant elle dans un mouvement fort digne, lui tendant alors une main frêle et délicate. Autant dire qu'ayant pleine conscience de sa propre puissance physique, la démone ne chercha pas dans l'immédiat à la lui prendre, de peur qu'une bévue ne vienne mettre en péril ses chances de connaître enfin son premier contact bénéfique depuis de longues années.

 - Tout est réglé, vous êtes désormais au service de notre compagnie. Nous aurons sûrement à corriger certains points dans un futur plus ou moins proche, mais nous sommes ravies de t'annoncer ton nouveau poste de garde du corps. Bienvenue parmi nous ?
 - Ouais euh... J'risque de vous broyer la pogne si je vous sers la main, mais... enfin... ouais euh très contente de... bosser avec vous ?
 - Oh, eh bien si c'est ce qui vous effraie, je vous laisse le temps d'apprendre à maîtriser votre force d'ici à ce que nous nous retrouvions à vous créer un véritable contrat d'embauche, d'accord ? Allez, levez-vous, une toute nouvelle vie se profile pour vous et j'ai à coeur de pouvoir reprendre le plus rapidement possible mes entraînements. Ayatvili, quelle heure est-il ?

Petit flottement dans l'air, la divinité semble chercher à échapper au regard inquisiteur mais satisfait de sa protégée. Même la démone pouvait comprendre qu'elle lui cachait quelque chose, peut-être même depuis plus longtemps qu'elle ne l'imaginait. Quoi, un problème avec le contrat, un souci lors de la transaction ? Au pire, Fuka s'en foutait, ce premier contact avec cette jeune femme à l'air fantômatique lui réchauffait le coeur, si elle se devait de quitter cet endroit, se serait avec elle. Toutefois, et pour l'ultime surprise de la journée, la teneur des cachotteries de cette créature aux airs de ciel nocturne ne concernait point du tout son achat, mais quelque chose de bien plus trivial, qui pourtant enflamma immédiatement sa nouvelle amie :

 - Seize heure et dix-sept minutes, Tojeï...
 - Non... Tu ... Tu devais me prévenir quand on approchait de la séance d'aujourd'hui ! Traîtresse !

Fuka n'eut pas le temps de comprendre le sujet de la discussion que sa toute récente maîtresse se tourna vers elle dans un élan de pure vivacité, lui attrapa sa main griffue comme si rien ne pouvait l'écoeurer ou la repousser, puis se pose juste devant son visage, un sourire tordu sur le visage.

 - Dites moi Fuka... Vous aimez le théâtre populaire ?

*
*   *

L'intégration de Fuka dans les locaux de la Compagnie des Miracles se déroula en trois étapes. La première fut de lui expliquer l'entreprise et sa portée artistique, avec bien sûr l'implication dès à présent de la démone en tant que protectrice de Tojeï, ce quelque soit la période de la journée ou de la nuit. Et oui, cela allait sous-entendre à la plus grande confusion de Fuka qu'elle allait désormais se retrouver à dormir dans la même chambrée que l'artiste émérite, dans une literie d'égale qualité, avec pour seule contre-partie de rester vigilante à la moindre approche et de se mettre en première ligne pour assurer la survie et l'absolue intégrité physique et morale de sa maîtresse. La seconde étape fut, par ailleurs, de se préparer immédiatement à ce qu'elle soit bientôt dépouillée du titre d'esclave pour obtenir un rang social tout à fait méritoire au sein de la société de Nexus. Adieu donc le titre de maîtresse pour Tojeï et Ayatvili, elles étaient avec pour objectif de travailler avec une personne qu'elles étaient en droit de rémunérer et de partager nombre de moments sincères sans avoir à risquer les regards malvenues et les messes basses fiéleuses de la haute société du pays. Enfin, il fallut bien sûr la prévenir de l'objectif final de cette fine équipe, un projet qui entamait sérieusement de prendre forme et qui allait occuper les prochains mois de leur vie à la capitale : Expatrier les talents de Tojeï non plus pour se cantonner aux contrées de Nexus, mais propager la grâce et les dons de l'artiste sur l'ensemble de Terra.

Outre le choc et la révélation vertigineuse de ce dans quoi elle venait d'être embarquée, Fuka ne put que se rendre compte de la qualité des deux femmes qui avaient choisie de l'intégrer à leurs projets. Les germes de son intérêts envers ces deux étranges dames finirent donc rapidement par donner fruits, la démone entamant par se dévouer corps et âmes à sa nouvelle mission, puis à découvrir les personnalités singulières de ces deux nouvelles amies pour apprendre graduellement à les chérir. Ses talents physiques trouvèrent rapidement leur utilité, que ce soit pour éloigner quelques fanatiques souhaitant rencontrer la nouvelle célébrité des opéras nexusiens comme pour faciliter les trajets et les transports de matériels, la puissante esclave menant l'ensemble de ces travaux sans jamais faillir. Et puis, le soir venu, elles pouvaient se retrouver, profiter d'abord de repas de bien bonne facture à leur logis-même, pour ensuite profiter avec délectation des entraînements nocturnes de Tojeï, développant par la même occasion la culture musicale de l'étrangère à la peau grenat. Une sérénité globale enveloppa ce trio, chacune y trouvant un équilibre certains, les soudant rapidement dans l'intérêt commun de la Compagnie, mais surtout le désir de tout faire pour assurer la bonne garde et vie de chacune dans ce monde où aucune ne trouvait véritablement son compte.

Un peu plus de deux années furent nécessaire pour que les deux dirigeantes de la compagnie parviennent, par moults affaires légales et complexités administratives, à faire passer Fuka de son statut d'esclave à celle de citoyenne de Nexus. Une démarche qui demanda bien entendu d'instruire un minimum la démone sur le pays où elle se trouvait, ainsi que de passer d'interminables rendez-vous avec la bureaucratie d'état, qui portèrent toutefois leurs fruits. Autant dire que la révélation de l'aboutissement de ces démarches fut l'occasion d'une joyeuse fête entre ces dames, permettant à chacune de raffermir leurs liens respectifs, mais surtout de prévoir enfin la poursuite de leur entreprise. Fuka libre, Tojeï pleinement abreuvée de l'ensemble de la culture Nexusienne et Ayatvili ayant enfin siphonnée la bibliothèque royale, plus rien ne les retenait ici. Payant en premier lieu les futures années de taxes foncières, puis s'assurant de remplir leur part des différents contrats qu'elles avaient signées depuis leur arrivée, elles purent enfin se préparer à repartir sur les routes en direction de biens lointaines contrées, dans l'optique de pouvoir toujours étendre l'influence et la notoriété des deux dirigeantes de la Compagnie.

Les quatres dernières années furent ainsi passées. S'assurant de faire les choses progressivement, Ayatvili entama de préparer Tojeï à ses futures représentations en s'informant sur les moeurs et coutumes des lieux qu'elles traversaient, puis enquêtait de nouveau sur leur futur objectif, laissant donc les deux autres femmes de la compagnie se contenter de se concentrer sur la carrière immédiate de l'artiste. Fuka, désormais libre et en droit de lutter pour son propre bien au-delà de celui de son amie, entama de vivre une nouvelle vie où elle découvrit avec surprise que son récent statut et sa manière bien plus naturelle de se comporter maintenant qu'elle avait été acceptée par quelqu'un lui permettait de créer rapidement un lien amical avec bien des rencontres. Quant à la vedette de la Compagnie, elle se complaisait dans ce monde si important pour elle que celui de l'art, s'assurant en tout instant de s'y dédier, jusqu'à ce que le stress accumulé et l'aversion croissante qu'elle porte au commun des mortels la pousse une nouvelle fois à s'échapper de ses pénates pour alors se glisser dans l'ombre à la recherche de quoi que ce soit capable de la détendre. Après tout, chaque grand génie a ses propres lubies.

Tandis donc qu'elles traversèrent Ashnard et son désert, qu'elles se présentèrent aux portes des contrées glacées des royaumes Terranides, et qu'elles purent même décrocher un contrat pour découvrir les structures proprement invraisembables de Tekhos Metropolis, Ayatvili prévoit maintenant de frapper encore plus fort. Terra la découvre encore, mais bientôt, la déesse prévoit d'apporter sa protégée sur la Terre d'où elle tire une grande majorité de ses idées marketings : Bientôt, cette star mondiale pourra se targuer de posséder plus d'une planète à son actif.



~ À suivre ~




Autre :

Ronde de référencement pour les artistes dont les images sont empruntées :

Ryuuzaki Ichi ; Yumu ; Senju Yosiyuki ; Suimin ; Kazoo 00 ; eyyy ; qiang45042 ; risingsunyoungcrow ; iumu ;  tuni ; lucadak art ; shisantian.


Comment avez-vous connu le forum ?

M'en souvient pô, désolé !

15
Prélude / Violoncelle, Cosmos et Corne [Valichevaliarisé]
« le: mercredi 08 janvier 2025, 02:09:07 »
Dénomination de l'entreprise : La compagnie du Miracle

Membres : Trois

Qualité des membres : Mécène, Artiste et Garde du corps

Objectif : Offrir au monde la bénédiction d'Ayatvili, grande divinité cosmique, au travers des chants et représentations de son élue, Tojeï d'Anthilie.


Court résumé :

Tojeï d'Anthilie est l'artiste, l'étoile de la compagnie.

Naturellement, elle occupe le centre de la scène, voyageant sous la bonne garde de Fuka pour aller de cité en cité, d'opéra en colisée, pour alors émouvoir les foules de ses talents.
Et puis, quand enfin elle obtient un peu de temps libre, elle s'éclipse de la vigilance de Fuka pour alors se laisser aller à ses désirs plus... méprisables.

Ayatvili, gardienne cosmique, est à la fois la déesse tutélaire et la mécène de Tojeï

Généralement elle ne se montre pas, se contentant d'être une inspiration pour l'artiste, mais elle est bien obligée de faire quelques menues apparitions pour s'occuper des affaires de la compagnie.
Dénuée de puissance sur Terra ou sur la Terre, seule son apparence exubérante la trahie lors de ses apparitions.

Fuka Trogne-Rouge est la garde du corps et première réelle amie de Tojeï

Originellement de contrées lointaines, elle est une forme d'esprit démoniaque dont la seule particularité est une force physique (et de caractère) à toute épreuve.
Depuis sa rencontre avec Tojeï, elle l'accompagne bien volontairement, même si elle profite d'une bonne rémunération. Professionnelle et fidèle, rien ne l'intimide.


~ Leurs Identités ~


Identité : Tojeï d'Anthilie
Âge : 27 ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine de Terra
Sexualité : Pansexuelle


Physique :

Tojeï provenant d'une bonne famille, elle a connue de nombreuses activités physiques et intelectuelles qui l'ont amené à considérer une certaine forme d'évolution physique à laquelle elle s'est conformée. Adieu les petits plaisirs de la vie, adieu le manque de contrôle sur son hygiène de vie, la dame a sû durant ses jeunes années maintenir sa chair dans un état optimal. La gymnastique, les cours de bon maintien et la danse furent les piliers de ses entraînements quotidien, son corps s'en trouvant renforcé. Des muscles à la fibre fine et souple parcourent donc ses membres et son buste, tandis que sa posture est toujours droite, altière, prête à souligner les charmes grâciles de ses mouvement. Le port franc, elle conserve encore à ce jour le même rythme rigoureux d'amélioration musculaire lui permettant de ne pas péricliter, lui offrant par la même occasion le plaisir de judicieusement se dépenser entre quelques représentations, parfois tout simplement de se vider l'esprit après une longue journée de labeur.

Si son physique n'est pas en manque, de bien des manières, il est de fait que les lentes années de l'adolescence lui permirent aussi d'avoir la bénédiction d'une plastique particulièrement attrayante. Injustice de la génétique ou simple préférentisme du destin, mais Tojeï possède des courbes naturelles qui ont sû se marquer sans pour autant porter atteinte à l'élégance fluette de la demoiselle. Deux monts rebondis, un fessier lisse et galbé, des jambes longues et fuselées qu'elle sait pouvoir mettre en valeur par des collants et des talons qui la grandissent encore un peu plus, elle qui pourtant se porte déjà à un bon mètre soixante-dix-sept. Le tout courroné par un visage qui semble ne pas vouloir porter de marques, dont la perfection d'albâtre se trouve parachevée d'une longue et flottante chevelure d'ébène, tandis que deux obsidiennes profondes lui servent de prunelles. Un regard dont la malice parfois enflamme le coeur, tandis que le commun des mortel n'y percevra naturellement que dignité et sang-froid absolu. Deux lèvres rosées enfin offrent à cette chair son ultime atout, une bouche fine un tantinet souriante, mais dont l'ouverture permet de découvrir un monde de chants envoûtants et d'épopées poétiques qui saura transcender tout public.

Bien sûr, le chant faisant pleine place dans sa vie, ses choix vestimentaires ont fortement été influencés par cela. Une grande majorité de ses tenues se révèlent être des robes de gala, des affaires de bal, des costumes de soirées, non sans parler, dans les moments les plus importants pour elle, de magnifiques parures qui n'existent que pour la mettre en valeur une fois sur la scène. Bien entendu, il lui arrive parfois de se vêtir de manière plus modeste, principalement durant les périodes de voyage ou quand, par quelques miracles, elle peut enfin profiter d'un peu de repos. Ses beaux vêtements laissent alors la place à des tenues plus contemporaines, assez audacieuses par ailleurs, dont le fournisseur est un curieux marchand de Nexus. Si l'homme n'accepta guère de lui confier où il parvient à trouver de si belles affaires, non sans parler de la qualité des tissus, cela ne manqua pas de la fidéliser malgré tout. Quelques fins bijoux l'accompagnent, mais rien ne lui plait autant que les bas et les manchettes, dont la finesse et la proximité avec la peau lui permet de souligner sa finesse tout en lui offrant un bien délicieux confort.

Le tout, en une pose, en un regard, est un élan de grâce qui vient clore avec grandiose une représentation hors du monde, tandis que de son instrument et de sa voix, Tojeï s'éclipse et retourne derrière les rideaux rouge de la scène.


Caractère :


Tojeï possède deux visages très distincts. Il est de fait que son éducation lui a offert une manière de se comporter, d'agir, de présenter au monde et à ses interlocuteurs une forme de perfection qui ne saurait faillir quelque soit les circonstances. De la droiture, du calme, de la maîtrise de soi et, bien sûr, une bonne dose de bonnes manières qui lui permettent encore à ce jour de briller dans les diverses sociétés mondaines. Bien sûr, un intellect certain de la part de la jeune femme lui permet aussi de lire un peu entre les lignes, de comprendre les us et coutumes des lieux qu'elle visite, ou alors la bonne façon d'assumer sa méconnaissance pour que lui soit offert les informations cruciales de manière volontaire. C'est la façon sûrement la plus agréable d'échanger avec Tojeï, en la rencontrant comme la digne descendante d'une famille noble, dôtée de tout les bons usages, capable de parler avec une finesse de propos agréable et cultivée. Ce n'est malheureusement qu'une personnalité de façade, une forme d'existence conçue simplement pour que toujours elle puisse posséder sa propre liberté, en satisfaisant ses interlocuteurs de façon à ce qu'il ne s'encquiert pas plus longuement des plus sombres défauts de la jeune femme.

Car sa véritable personnalité est bien moins cordiale et mesurée. Tojeï observe réellement le monde par un prisme bien à elle, où elle ne peut s'empêcher de concevoir les poèmes épiques et les chants d'opéras comme de véritables exemples de valeurs morales et humaines. Bien sûr, elle-même se sent-elle proche d'un type de rôle en particulier au milieu de ces histoires, un rôle qui fait son bonheur et dans lequel elle se complaît : celui du Mal. Les héros sont des êtres inégalés que les êtres du commun se devrait de louer et adorer, tandis que les parangons du mal sont des êtres que l'ont craint et sert avec dévotion. Tojeï est, à ses yeux, une vilaine. De celles qui vont chercher à obtenir ce qu'elles désirent par la force ou la manipulation. De celles qui portent toujours une lame bien dissimulée pour la porter au cou d'un séducteur incongru pour le déposséder de son audace et de sa virilité. De celles qui ne se font pas vraiment de cas moraux quand il s'agit de faire refaire un repas, une tenue, une présentation si tant est que le moindre détail ne lui convient pas. Une personne qui apprécie le rictus de douleur de ses proies, le gémissement contraint de la peine contenue, le regard froid et vengeur de l'humilié.

Ce penchant de son être ne l'empêche pas d'avoir des êtres qu'elle chérie, au point de ne pas tourner vers eux ses élans sadiques ou son besoin de se défouler. À la manière de sa déesse, qu'elle loue et respecte sincèrement comme la source de sa liberté et de son art, elle porte à sa bonne amie et garde du corps Fuka un regard plein de bonté, trouvant en cette personnalité libre et rentre-dedans une forme de simplicité qui dépasse le cadre des chants héroïques qu'elle adule. Il y a par la-même occasion une autre créature qui possède à la fois toute sa bonté et sa tendresse, à savoir un insecte dont le vivarium enchanté la suit dans tout ses voyages d'affaire. Anathème de son petit nom, la mante scintillante de huit centimètre de haut aux faucilles suffisamment tranchante pour cisailler la chair d'un humain est son animal de compagnie adorée, qu'elle chouchoute en lui confiant de fréquents repas encore vivant, non sans parler d'un habitat qu'elle renouvelle fréquemment pour ne pas la faire dépérir d'ennui. Après tout, elle-même le sait après de longues années, mais la monotonie est un poison qui lentement rogne tout désir de vivre. C'est pourquoi il faut savoir garder le goût de la chasse... et savoir toujours changer de paysage.



Identité : Ayatvili
Âge : Question non pertinente monseigneur.
Sexe : Féminin ces derniers millions d'années
Race : Divinité
Sexualité : Pansexuelle


Physique :

La question du physique est une chose assez particulière pour la divinité. Dénuée à l'origine de forme concrète, il est de fait que la formation d'une enveloppe physique peut changer selon ses humeurs du moments et ses désirs, ce qui amène cette entité à posséder de multiples apparences. Toutefois, de manière récente, donc depuis maintenant quelques millénaires, Ayatvili semble s'être fixée dans l'idée de se concevoir une enveloppe féminine, qu'elle arbhore tout naturellement dès lors qu'elle doit s'incarner sur un plan physique.

Sous cette apparence, cette "dame" possède une plastique relativement provocante.Chacun des points de sa féminité se trouvent être travaillés à la manière d'une sculpture érotique, une poitrine généreuse sur un buste relativement court, d'où se présente alors un fessier ample et rebondi. Ses jambes sont elles-même d'une taille modeste, tant et si bien que mit bout-à-bout, les différents morceaux de sa plastique idéale la font trôner à un petit mètre cinquante-six, une hauteur qui ne lui permet guère de se faire menaçante envers ceux qui ne sauraient juger de sa valeur divine. Une valeur qui, pourtant, pourrait se faire remarquer de part des choix curieux de couleurs et d'aspects : Sa peau d'un noir absolu et brillant rappelle facilement les profondeurs du cosmos qu'elle régit à ses heures perdues, tandis que de fines traînées dorées se déplacent en arabesque sur sa peau, venant souligner tour-à-tour sa plastique divine ou son visage, les délicates structures étincelantes se rejoignant toujours en un point unique à chaque voyage, les yeux flamboyants de la divinité. Enfin, pour tout autant souligner ses courbes que la beauté de ses traits, une épaisse chevelure rebelle envahit l'espace jusque sous ses fesses, les boucles et ondulations argentés semblant abriter en leur coeur quelques merveilleuses poussières d'étoiles chatoyantes.

Bien entendu, avec de tels atours, la déesse a bien du mal à dissimuler son chef-d'oeuvre derrière quelques attributs vestimentaires, mais nulle créature saurait se pavaner dans sa pleine tenue d'Ève sans un petit brin de honte. Aussi, il fallut avec le temps qu'elle se décide à porter au moins un minimum de tissu, l'amenant d'abord à s'essayer à la mode humaine, puis à élargir ses horizons, jusqu'à ce que lentement sa passion ne se porte plutôt vers des styles vestimentaires d'autres temps et époques. Forme de nostalgie pour elle, de grande curiosité pour ses interlocuteurs, Ayatvili favorise donc avec une certaine joie les toges aux tons pastels, les parures de reines d'un autre temps où la pudeur ne blamait guère la vision d'une poitrine, voire parfois des incongruités vestimentaires qui dépassent alors toute forme de logique. La palme de l'excentricité lui fut confiée un jour par Tojeï quand, dans une salle impériale, sa divinité tutélaire se présenta dans une robe de fourrures animales diverses, rapiécées ensemble par du fil d'or, tandis qu'elle s'était sceinte d'une combinaison moulante en cuir ophidien commençant aux chevilles et s'arrêtant à la naissance du visage. À comprendre donc que, tout naturellement, les goûts vestimentaires de la déesse sont aussi uniques que sa beauté nubile.


Caractère :

Ayatvili est une créature qui entrevoit le monde avec l'oeil d'une force qui domine depuis des temps immémoriaux. À comprendre par ces termes qu'il n'existe point grand chose qui lui sont encore d'une quelconque importance, faisant de la divinité un être détaché, parfois froidement honnête, dont les mots ont tendance à souligner le pire plutôt que le meilleur. Les espèces se sont suffisamment remplacées et éteintes pour qu'elle observe l'actuelle vie sur les différents plans comme de simples existences fugaces, aussi elle ne se mêlerait normalement guère des affaires des créatures vivantes si ce n'était pour des raisons plus personnelles. Il est de fait qu'une divinité digne de ce nom n'oublie ni ses promesses ni ses engagements, quelque-chose qui peut devenir tout particulièrement imprévisible et dangereux quand les quelques moyens à disposition pour tromper l'ennui est de s'amuser en jouant, pariant, ou en s'enquérant des nouvelles formes de plaisirs conçus par d'autres homologues divins. Toutefois, c'est un engagement bien plus ancien qui l'amena à s'intéresser à Tojeï ainsi que l'actuelle humanité, l'amenant donc à abandonner un tant soit peu sa posture divine pour s'incarner de temps à autres sur le monde, au prix bien souvent de ses talents cosmiques.

Jouant donc le jeu de l'intégration, Ayatvili est à la recherche de nombreuses informations et découvertes. Tantôt perchée dans quelques bibliothèques afin de parfaire ses connaissances sur les territoires qu'elle foule du pied, elle peut en d'autres instants se contenter d'une simple balade sur le terrain, ne manquant pas de fasciner son entourage de ses atours si particuliers. C'est, en soi, une forme d'auto-satisfaction personnelle qui ne manque pas de faire son effet, le plaisir d'être observée et de capter toute l'attention ayant un effet grisant sur l'esprit de la divinité habituée normalement à passer complètement inaperçue, perdue qu'elle est dans les profondeurs du cosmos. Les derniers peuples à l'avoir priée s'étant éteint il y a des éons de cela, il faut se rendre à l'évidence que le retour de quelques dévotions et prières ne manque pas de réchauffer ne serait-ce qu'un minimum le coeur pourtant bien endormi de cette divine dame. Malgré tout, il n'en reste pas moins que les êtres vivants ont plus de valeurs pour elle en tant que sujets d'observations plutôt que de connivence.

C'est donc d'un égo tout naturel qu'elle attire à elle les attentions d'autrui tout en s'assurant de permettre à son élue de pouvoir capter le même genre d'attention, où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse. Elle observe d'un oeil assez curieux la nature tordue de sa protégée, découvrant par la même occasion les prémices de ce qui a put faire tomber tant de grands empires, de sublimes planètes, de systèmes galactiques tout entiers. Pour autant, elle ne l'empêche guère : à ses yeux, si Tojeï joue avec le feu, ce n'est que pour mieux connaître ses limites, tant et si bien que si il se passe un jour un évènement fâcheux, elle saura découvrir pleinement les conséquences de ses actions. Ou définitivement abandonner tout faux-semblant peut-être, qu'en sait-elle après tout, ce n'est pas elle l'humaine. En tout cas, elle a formée un contrat absolue avec son élue, lui confiant les dons qui lui permettront de s'élever comme aucune autre, en échange d'un lieu de pleine observation de l'humanité et ses homologues, ainsi que du plaisir de voir sa glorieuse personne être honorée, remerciée, idolatrée comme la seule et l'unique à l'origine de l'éclosion du talent absolu et mondial de Tojeï.

De toutes manières, le monde continuera de tourner, encore et encore. Le jour où Tojeï partira, elle aussi retrouvera le cosmos, s'y fondra, et trouvera à nouveau le repos pour les centaines de millénaires à venir, jusqu'à ce qu'elle se sente à nouveau l'envie de porter un oeil sur les nouvelles générations.



Identité : Fuka Trogne-Rouge
Âge : 34 ans
Sexe : Féminin
Race : Démone
Sexualité : Bi-sexuelle

Physique :

Fuka est une force de la nature. Tout son corps, du bout de ses ongles à la plante de ses pieds, a été créé par la lente évolution génétique de son espèce pour produire, avec le minimum de mouvement, une puissance cinétique sans commune mesure. Pourtant, parmi ses pairs, elle fait bien pâle figure. Là où les membres de son espèce possèdent, en plus de ce don des dieux, un corps qui véhicule cet esprit de puissance sauvage, la plastique de Fuka est quant à elle bien plus morne et simple. Ses courbes sont restées féminines, ses muscles n'ont pas gonflés, elle peine à atteindre un poids qui, chez son espèce, la catégoriserait d'anorexique notoire. Mais il s'agit là de standard de beauté propre à sa race, car une fois perçue par le spectre humain, elle n'en reste pas moins une femme désirable, suffisamment entraînée pour pouvoir montrer quelques formes de musculature militaire, non sans parler d'une stature assez impressionnante étant donné qu'elle dépasse naturellement le mètre quatre-vingt cinq. Bien entendu, c'est une vision qu'elle ne possède pas, ce qui justifie d'ailleurs qu'elle ait fait le choix de quitter sa tribu natale pour s'intégrer à un autre monde, où elle peut trouver sa place.

Mais il est de fait que ce n'est pas si simple que ça. Sûrement le fait de posséder une peau écarlate dont les reflets cuivrés a une tendance à surprendre, voire à repousser les locaux les plus superstitieux. Rajoutant à cela deux hautes cornes charnues qui s'échappe des hauteurs de son front, dont la pointe siègeant à plus de deux mètres l'oblige assez souvent à se pencher en avant quand elle passe les portes d'une bâtisse humaine, non sans parler d'ongles noirs et tranchants, et vous avez l'image même de la créature que les plus veuls repousseront bien naturellement de pierres projetées et de torches enflammées. Pourtant, plutôt que d'afficher une mine grave et déçue du monde, Fuka s'évertue à répondre à ces incongruités par le biais d'un sourire fier et carnassier, laissant transparaître les longues rangées de dents acérées lui permettant normalement de déchirer la chair et ronger les os. Bien entendu, une vision qui n'arrange que rarement les relations humaines qu'elle entretient, mais qui a l'avantage de bien lui servir au travail quand elle se doit de mettre une distance entre sa bonne amie Tojeï et des investisseurs ou des clients un peu trop intéressés.

Pour habiller cette plastique inquiétante, voire agressive, Tojeï s'est contentée d'aller au plus simple, ne souhaitant ni se conformer aux coutumes vestimentaires de son peuple d'origine, ni renforcer encore un peu plus son apparence si perturbante déjà pour les locaux. Ainsi, s'étant constituée une garde-robe plutôt modeste une fois qu'elle eut quittée ses îles natales, elle se vêt dans les moments les plus tranquille d'atours orientaux, favorisant kimonos et toges colorées, tandis qu'elle s'équipe de tenues amples et pratiques dès lors qu'elle se doit de répondre présente en tant que garde du corps. Nulle arme ne sceint ses hanches, son corps en lui-même étant tout ce qu'il lui est nécessaire pour défendre son amie et elle-même, mais elle souligne ses oreilles pointues et sa chevelure pâle de quelques bijoux simples, des broches et des boucles généralement d'un tenant, en or crû. Parfois, un peu d'élégance supplémentaire lui est demandé dans des cadres précis, mais c'est toujours une étape où Fuka se contente simplement d'être apprêtée et décorée par la main experte de Tojeï, s'en remettant entièrement au goût éprouvé de la noble dame. Tout ça pour qu'elle se libère de ce fardeau incongru dès lors que la possibilité lui est offerte.

De toutes façons, trop puissante pour les humains, trop frêle pour son espèce, elle est un entre-deux apatride qui ne connaît qu'un foyer où assumer son corps, la Compagnie des Miracles.


Caractère :

Fuka est l'esprit combatif du groupe. Franche, honnête, parfois d'un naturel vindicatif, elle est le souffle de simplicité du groupe, bien loin des faux-semblants de Tojeï ou de la recherche de distraction d'Ayatvili. Son caractère pro-actif a d'ailleurs tendance à lui apporter quelques taquineries honnêtes de la part de ses deux patronnes, mais ça ne l'empêche guère de s'y conformer avec joie, ne souhaitant guère se farcir le crâne avec les considérations plus mondaines ou spatiales des deux autres. Elle agit, du moins tant qu'on ne lui demande pas de ne pas le faire. Particulièrement redevable envers Tojeï ou la déesse, le respect qu'elle leur porte l'amène bien souvent à se conformer à leurs souhaits, seule raison l'amenant donc à mettre un peu d'eau dans son vin, même s'il ne s'agit jamais plus que de se contenir plutôt que de produire une bavure dommageable par excès de franchise. Elle sait bien que ces erreurs de parcours ne lui sont jamais reprochées, mais elle met malgré tout un point d'honneur à ne pas dynamiter le travail de ses deux consoeurs. À la place, elle préfère aller s'offrir le plaisir d'une boisson ou d'herbes à fumer afin de se détendre et penser à autre chose, meilleure moyen qu'elle a pour que ses élans d'agacements ou de lassitudes ne viennent pas la déposséder du meilleur d'elle-même.

Au-delà du travail, elle reste une personnalité enjouée et volontaire. Douée pour le premier contact, tant que celui-ci n'est pas rompu par quelques croyances arriérées ou superstitions putrides, la démone a le don de se faire des connaissances et des amis d'à peu près tout les milieux ruraux et bourgeois. Ses maladresses sont souvent prises pour de simples erreurs de fatigue, ses casses pour de malheureuses conséquences de différences culturelles en terme de production. Curieusement donc, elle se trouve très généralement excusée du chaos qu'elle peut engendrer sur son passage, pour des raisons qu'elle ignore mais qu'elle a apprit à accepter volontiers, ne se plaignant guère de la bonté avec laquelle elle peut être traitée. D'autant plus que cela fait, au plus profond d'elle, écho aux comportements bien plus rudes et sentencieux qu'elle subissait en tout temps lorsqu'elle se trouvait encore à vivre avec les membres de son espèce. Une période de sa vie qui la laisse amère, lui rappelant bien souvent la nature malheureuse de sa naissance, donc son infériorité vis-à-vis du reste de sa race, ce qui malgré les années ne semble pas vouloir s'apaiser. Parfois, elle souhaiterait avoir le pouvoir de prendre physiquement ses traumatismes d'enfance pour les briser sous la puissance de ses assauts, mais cela reste un doux rêve evidemment irréalisable.

Ainsi, malgré les ombres de son passé, Fuka vit son existence majoritairement avec insouciance, préférant voir dans le coucher et le lever du soleil un simple cycle auquel elle s'intègre avec joie. Les journées sont faites pour travailler avec ses amies, les nuits sont faites pour boire et se détendre, le tout entre-coupés de rencontres qui lui permettent soit de créer de nouveaux liens, soit de mettre un peu ses muscles à l'oeuvre. Autant dire qu'elle ne peut s'empêcher de rire aux éclats en contemplant parfois les mines ahuries de ceux qui l'ont défié alors même qu'elle s'apprête à leur jeter de toutes ses forces une calèche entière à la gueule. Une brute franche et honnête, plus garçonne qu'autre chose, qui met un pied devant l'autre avec ce qu'elle peut de positivisme et de légèreté. Et quand elle a eut sa soupe de rencontres et de beau monde, elle prend un peu de son temps libre pour aller se trouver un coin désert, crier un bon coup, enchaîner des coups de pieds dans un arbre jusqu'à le déraciner afin de se défouler, puis reprend sa vie de tout les jours comme si de rien n'était. Pas besoin de se poser de questions, pas besoin de se prendre la tête : Elle se relâche un bon coup, se vide de tout ce qui l'importune et enfin se retrouve elle-même, libre et prête à tenter une nouvelle fois de trouver sa place dans ce monde bien curieux à ses yeux.




~ Histoire ~

Nombreuses sont les terres du Royaume de Nexus et tout aussi nombreuses sont les familles nobles qui dirigent chacun de ces lopins de terre avec une main plus ou moins vertueuse. Parmi celles-ci, le domaine d'Anthilie est un grand plateau montagneux relativement éloigné de la capitale, l'amenant donc à faire ses choix en grande partie par lui-même, la gestion des apports commerciaux, des relations de frontière et la perception des taxes revenant directement à la famille éponyme. Une place qu'elle occupe depuis maintenant trois siècles, les doyens et ancêtres ayant toujours fait le choix de bonnes relations avec la famille royale afin d'assurer que la distance ne saurait faire tarir la loyauté des uns envers les autres. Au milieu des falaises et passages montagneux, les quelques villages de puissants et rigoureux montagnard révèlent un chemin aux voyageurs aguerris, dont la progression lente mais dépaysante permet d'atteindre le coeur du plateau, confins fleuris où trône alors la capitale d'Anthilie, Manosgarr. Bourg aux maisons de pierre et de bois concentrant une majorité de la population, il est le fleuron d'un commerce particulier étant donné que le principal export du domaine est le miel et les cosmétiques de luxe qui en découle. C'est dans le manoir du bourgmestre et seigneur des terres que vient au monde, il y a vingt-sept années, la mine délicate et blafarde de Tojeï.

Première enfant de la famille, elle fut accueillie avec joie et amour sincère, même si sa position au sein de la descendance des d'Anthilie allait bien rapidement influencer bien des choix d'éducations de ses parents. Son éveil fut fulgurant, au plus grand bonheur de ses géniteurs qui eurent alors le plus grand des plaisir à la confier à un précepteur de renom, l'amenant bien tôt à acquérir les usages et les devoirs qui incombent à une personne de son extraction. Tojeï posa un oeil serein sur les lignes qu'elle eut à déchiffrer et apprendre par coeur, présenta rapidement une rigueur amusée aux cours de noblesse, se révèla une excellente élève dans l'ensemble des travaux théoriques qui lui furent présenter. Une enfant qui n'eut guère de jeux certes, mais qui entreprit de considérer ses études comme la forme de divertissement la plus naturelle, l'amenant tout naturellement à se concentrer, à ses heures libres, à la lecture des ouvrages que sa famille conservait dans la bibliothèque familiale. Une fille modèle donc, qui répondait si bien aux critères élitistes de sa famille qu'il n'y eut jamais chez ses parents la moindre remise en question, ou la plus petite forme de questionnement quant au sérieux presque surnaturel de leur fille. Autant dire que la venue d'une nouvelle enfant dans la famille cinq années plus tard fut beaucoup plus éprouvant mentalement pour la famille, hormis Tojeï qui se contenta de s'enfermer un peu plus encore dans son bon apprentissage de ce qu'elle se devrait un jour d'être.

La petite demoiselle d'Anthilie fut reconnue capable par sa professeur à l'âge de six ans, sous-entendant aux parents qu'elle avait acquis les bases suffisantes pour ouvrir son champ d'apprentissage à des domaines plus vaste, avec des précepteurs spécialisés. Il n'en fallut pas plus pour que ces derniers soient immédiatement embauchés, entourant par la même occasion Tojeï d'un grand musicien de l'opéra de Nexus, d'une enseignante des arts physiques et rythmiques, d'un astronome de Franc-Sanguard (un duché voisin d'Anthilie), d'un vieil érudit de l'Académie royale, ainsi que d'une dame de moeurs reconnue à la capitale, Méridine de Champhertain. Bien entendu autant de personnes que la jeune demoiselle eut le digne talent de rencontrer, de saluer, de suivre et d'écouter avec tout les bons comportements du monde, mais avec malgré tout quelques premières formes d'intérêts ou de réticences personnelles. Si les enseignements d'astronomie la plongeait rêveusement dans des confins stellaires qui l'étourdissait de gigantisme à chaque séance, si elle trouvait dans les douces mélodies et les chants puissants une forme de libération de l'âme qui la poussa à se tourner passionnément vers les théâtres et poèmes d'antans, il devint bien plus difficile pour elle d'offrir l'entièreté de son attention et de son être aux classes de la fameuse Méridine de Champhertain. Cette dernière, de façon bien insidieuse, allait bien entendu le remarquer pour alors s'affairer à rappeler sa place et ses devoirs à la fillette.

Ce sont quelques longues années qui s'enchaînèrent donc. Des années qui créèrent bien des changements en l'esprit de la jeune Tojeï, non seulement par sa découverte de la jalousie et de la haine, mais aussi par une lente évolution de ces sentiments en une forme de personnalité bien tordue. La première de ces deux émotions germa auprès de sa petite soeur, dont les caprices et la médiocrité entama de convertir ses parents à une forme de mièvrerie dégoûlinante d'attention. Pour une Tojeï qui n'avait pu connaître l'amour de ses parents, ou alors sous une forme étrangement lacunaire déjà à ses yeux, le fait que sa cadette soit autant prisée ne fit qu'enflammer l'injustice en son petit coeur, la poussant à observer cette ennemie bêtasse comme un parasite indésirable. Quand à la haine, elle fit place en son être avec la tension de plus en plus palpable entre elle et sa préceptrice principale, dame Méridine de Champhertain. Un désaveu mutuel par ailleurs, car le "manque de rigueur" de Tojeï du point de vue de la noble dame ne manqua pas de la rendre toujours plus stricte, au point de lentement s'assurer de réduire ses champs d'études annexes pour qu'elle se consacre absolument à l'amélioration de sa bonne image.

Une montée en pression donc qui produisit de sérieux résultats, mais clairement pas de ceux escomptés. Comprenant avec toute la violence morale possible que jamais elle ne pourrait réellement profiter de ce qu'elle désire vraiment, l'aînée des d'Anthilie n'eut d'autres choix que de se résoudre à regagner les faveurs de cette horrible mégère qui lui faisait la vie dure, ses parents étant bien trop occupés avec sa cadette pour même l'écouter lorsqu'elle engageait le sujet de ses études massacrées. Ce fut la première étape de sa perte de contrôle sur sa psyché, ou du moins de son apparent contrôle parfait tandis qu'en son être bouillonnait des désirs de plus en plus tordus. Une pleine année supplémentaire s'écoula jusqu'à ce que la noble descendante puisse de nouveau se satisfaire pleinement auprès des autres enseignants, ayant vaincue la réticence de dame Méridine, puis ce fut à l'aube de sa treizième année de vie que son premier point de rupture approcha. Les humiliations fréquentes de la mégère, les indélicatesses fréquentes de cette horrible femme de la capitale, non sans parler du renvoi soudain de l'érudit pour une question de désaccord sur les sujets d'études de la jeune fille furent le point d'orgue de cette montée en pression. Et puis, une soirée, elle n'en put plus... Et à la bougie se permit d'écrire une lettre délicate et sobre qu'elle glissa le lendemain sous la porte de sa préceptrice dans la plus grande discrétion.

Il était plus de vingt-deux heure quand Tojeï vit sa némésis sortir du manoir pour descendre les marches menant au jardin familial. Alors cachée derrière un épais bosquet, la jeune fille se préparait à entrer en action à mi-chemin, une fois que cette horreur de bonne femme l'aurait dépassée pour rejoindre la fontaine où elle lui avait donnée rendez-vous pour "parler plus amplement de son futur en tant que dirigeante de la famille d'Anthilie". Légèrement en embonpoint et bien peu sportive, Méridine de Champhertain prenait toutefois son temps pour progresser dans le jardin, une lenteur qui ne faisait qu'amplifier la tension nerveuse de l'adolescente aux cheveux d'ébènes, l'amenant à fermer un temps ses yeux pour se concentrer, se calmer, raffermir sa poigne sur le manche de l'outil le plus mortel qu'elle s'était sentie la force de manipuler. Rapidement, son sang-froid prit le dessus, ses muscles se relâchèrent, tandis que son ouïe s'affina, percevant alors le crissement des chaussures de cette ignoble bonne femme sur le tamissage délicat servant de chemin au milieu du jardin. Elle la perçue s'approcher d'un rythme lançinant, passer l'arche florale qui permet d'atteindre l'espace de la fontaine, puis... La dépasser, lui présentant dès lors son dos.

Tojeï quitta les ombres d'un bond, s'élança dans les airs pour combler la différence de taille et fendit l'air du tranchant de son arme. Le manque d'allonge aurait put être un souci, mais la courbe scintillante de la lame permit un assaut chanceux : la pointe de la faucille rencontra le cou de Méridine, avant de s'y enfoncer cruellement sous l'aplomb de l'adolescente, allant jusqu'à percer la trachée de la préceptrice. Un gargouillis affreux répondit à Tojeï tandis qu'une riposte instinctive et lourde la repoussa en arrière, l'envoyant voler dans l'herbe du jardin. Maladroite, agonie de douleur, Méridine se tortillait pour tenter d'attraper le manche de la faucille alors que son sang giclait sur les graviers. Quant à Tojeï, elle mit un court instant avant de se reprendre, de constater qu'elle ne l'avait pas tuée sur le coup, mais surtout que les cris étouffés et les gargouillis de sa victime se faisaient sonores, donc pouvait alerter quelques serviteurs au sommeil trop léger. Elle se jeta sur la forme bien plus lourde qu'elle dans un élan de panique, parvint à la renverser pour qu'elle s'écroule sans dignité au sol. Sa préceptrice tenta de la virer d'un coup de jambe mais la descendante d'Anthilie fut plus rapide : se jetant sur la forme déjà à moitié morte, elle attrapa à pleine main les bords tranchants de la faucille et tira dessus de toutes ses forces, s'entaillant profondément les paumes en échange du coup fatal. Quelques tressauts faibles furent les dernières sensations de vie en Méridine que ressentit l'adolescente, avant qu'elle ne puisse observer l'ouverture béante dans le cou de celle qu'elle haïssait.

Elle se sentit soudainement calme, apaisée. Elle ne la gênerait plus, ne se mettrait plus entre elle et son désir de savoir. La joie commençait à monter en elle, puissante et sourde à la douleur lançinante qui envahissait pourtant ses paumes sanguinolentes. Prendre une vie c'était si jouissif, si facile. Et puis la réalité fit surface avec violence, la coupant dans son euphorie de l'instant :

 - Mais ... S'il la trouve... Avec l'état de mes mains ...

L'évidence la frappa d'un coup. Son crime était très loin d'être parfait, elle s'était blessée durant l'assaut, ses vêtements s'étaient gorgés du sang de sa préceptrice depuis qu'elle l'avait chevauchée pour asséner le coup de grâce, et surtout... Elle était en face d'un cadavre qui faisait au moins deux fois son poids et qu'elle ne pourra clairement pas dissimuler facilement. Pas de panique, elle se devait de garder le contrôle de ses nerfs, elle se devait de réfléchir, de trouver une solution, de ne pas perdre pied face à la difficulté du moment. Elle devait trouver une solution, elle devait ...

 - Eh bien, qu'avons nous là ?

*
*   *

Dormir constituait sa principale manière de passer le temps. Enfin, dormir n'était pas vraiment le bon mot. Il s'agissait plutôt d'une forme de torpeur conceptuelle, un état dans lequel elle se plongeait pour faire passer les millénaires d'ennuis qu'elle ne pouvait plus supporter, coupant sa conscience à la moindre forme d'activité volontaire pour lentement s'affadir et se fondre avec son environnement naturel. Elle s'abandonnait tant et si ien que son enveloppe se figeait, puis se diffusait, progressait à travers de l'espace et du temps pour ne former plus qu'un, pour alors lui permettre de dilater sa perception de l'univers. Se perdre pour mieux s'éveiller, en des temps propices, parfois quand une personne l'appelait, d'autres fois quand des événements trop important pour être occulté finissait par survenir, projetant sur son existence une ombre suffisante pour rappeler sa conscience à la surface. Autant de situations si peu probable que bien souvent elle parvenait à trancher des monceaux entier de l'histoire du cosmos, des périodes si importantes que leurs découvertes permettait alors, après coup, de l'occuper pendant de longues périodes, nourrissant sa curiosité renouvellée.

Mais là, ce qui lui fit ouvrir les yeux était un coup du sort. Une action malencontreuse qui faisait involontairement écho à des rites d'un passé lointain, des rites qui, pourtant, lui était originellement dédiée. Alors, lentement, l'entité des profondeurs des âges rouvrit les yeux, appelée malgré elle par les effets ésotériques de cet acte impromptu. Encore comateuse, elle eut besoin d'un peu de temps pour reprendre plein pied dans ce plan matériel, pour se rendre compte que les astres stellaires avaient depuis longtemps changés autours d'elle. Les étoiles s'étaient éteintes pour certaines, d'autres avaient prit leur place, se nourrissant des poussières cosmique de leur ancêtre. Puis, elle prit enfin conscience de cette gêne dans son esprit, de ce qui l'avait tirée de son sommeil métaphysique, cet étrange lien qui venait de se former avec une forme de vie terriblement lointaine, infime, d'un tout autre bord du cosmos que celui même où elle se trouvait alors. La surprise fut le premier moteur de son intérêt croissant, puis une curiosité maladive prit le dessus : Qu'est-ce-qui, malgré les éons, avait sut faire appel à sa divine présence ? Quel être ou créature était parvenue à reproduire suffisament adroitement les rites d'autrefois pour pouvoir ainsi attirer son regard ?

L'impatience la gagna. La divinité stellaire n'attendit donc pas plus avant de se mettre vivement en marche, parcourant les astres comme s'il s'agissait d'un simple jardin, filant entre les différents astres de l'univers alors qu'elle entamait de se reformer une enveloppe physique, préparant son arrivée auprès du sujet de ses questionnements. Une poignée de seconde de trajet l'amenèrent à s'arrêter devant une planète inconnue, une observation supplémentaire lui confirma l'existence de l'être recherché quelque part sur le rocher stellaire. Point de remise en question pour la divinité, elle étendit son être vers la planète et y glissa son ébauche de corps, lui faisant prendre forme à échelle humaine sur ce lopin de terre perdu dans l'infiniment grand. Puis, un contact simple lui fit ouvrir les yeux, observer ce qui se trouvait face à elle, analyser avec tout l'intérêt du monde les événements qui influencèrent son absolu repos.

Il s'agissait d'une jeune fille. La divinité l'observait, perchée sur le sommet de la fontaine familiale, comprenant sans difficulté ce qu'il s'était passée. L'adolescente un peu paniquée face à elle venait de tuer cette autre existence humaine, ce grâce à une faucille qui n'était pas sans rappeler l'arme rituelle utilisée dans les sacrifices des premiers âges que les peuples perpétraient pour s'attirer les faveurs de la déesse. Ce simple geste n'aurait pas dû suffire à la tirer de sa torpeur si ce n'était pour un petit détail qui, sûrement, provenait complètement d'une chance honteuse, ou d'une malchance terrible, dépendamment de la vision de chacun. Lors de sa mort, le regard de la sacrifiée était en alignement parfait avec l'endroit où la divinité s'était assoupie il y a plusieurs centaines de millénaire. Ce contact impossible avait, au travers de l'espace, permit au rituel bâclé de parvenir malgré tout à la conscience de la déesse, qui désormais se trouvait en face d'un acte criminel aussi banal que tout les autres. Elle n'avait plus qu'à faire un choix, se contenta d'une courte observation pour constater les doutes et les peurs de l'enfant alors que cette dernière exprimait à haute voix ses interrogations intérieures. Il devint rapidement évident qu'elle ne saurait s'en sortir seule, alors en bonne divinité, l'être cosmique ouvrit la bouche puis se fit remarquer, d'une voix chantante et envoûtante :

 - Eh bien, qu'avons nous là ?

Elle vit l'adolescente bondir du cadavre où elle s'était assise, levant les yeux pour l'observer alors avec une immédiate fascination. Une réaction somme toute bien naturelle au vu des particularités de sa forme physique, mais qui ne manqua pas de plaire à la déesse, l'amenant immédiatement à poursuivre son propos d'un ton attendri, presque maternel :

 - Il me semble que tu te trouves dans une situation peu enviable jeune fille. Mais ne t'en fais pas, je ne suis pas là pour te condamner, je ... passais juste par là.

Nulle raison de lui exposer la chance insultante qui l'avait menée à s'intéresser à ce pan misérable du cosmos, de toutes manières elle doutait que cette enfant puisse, de quelques manières, comprendre les infinités qui se trouvaient au-dessus d'elle, non sans parler de connaître la nature de la divinité qui la contemplait depuis son piédestal aquatique. En revanche, ce fut avec un brin d'étonnement que l'être cosmique contempla la mine de la noble demoiselle se transformer soudainement, passant de la surprise inquiète au calme absolu, comme si quelques machinations  venaient de prendre place dans sa petite caboche. L'enfant se redressa prestement, se tint bien droite devant l'apparition imprévue de cette nuitée, puis se courba en avant pour la saluer, relevant les bords de sa jupes dans la plus grande tradition des salutations respectueuses du Royaume de Nexus. Visiblement, la stupeur d'avoir été prise sur le fait passée, cette délicate enfant savait s'en tenir à des codes propres à son éducation, mais quand elle ouvrit la bouche pour enfin répondre à la divinité, il faut avouer que son audace ne manqua guère de prendre cette dernière de court.

 - Mes hommages dame de la nuit, je me dois d'assumer pleine stupéfaction de votre venue, n'ayant eut connaissance de votre visite. Je suis Tojeï d'Anthilie, aînée des deux filles de la famille. Vous me trouvez malheureusement en fâcheuse posture, mais je me permets d'imaginer que votre venue en cet instant répond à des raisons connexes à ma situation. Oserais-je vous quémander assistance donc, dame ...?
 - Ayatvili.

D'un élan, la déesse s'étendit dans les airs avant d'y planer, s'approchant du sol bien délicatement pour se poser au-devant de l'audacieuse demoiselle. Ses mains s'avancèrent, vinrent capter de chaque bord le visage de la petite noble afin de lui redresser le visage en direction du regard étincelant de la déesse. Ayatvili n'avait aucune compétence psychique, de toutes manières elle n'aurait pû le mettre en oeuvre sous cette forme inférieure, simple morceau de sa toute-puissance divine, mais se plonger dans les yeux de la fillette lui permettait de comprendre déjà une grande partie de sa personnalité. Elle observait ces prunelles froides, calculatrices, l'étincelle de détermination qui s'y était caché pour laisser une enveloppe froide et meurtrière en cette nuit d'automne. L'entité cosmique se questionnait : Quelles raisons la pousserait à aider cette enfant, maintenant qu'elle avait définitivement assurance que son réveil n'avait été que le jeu de coïncidences, aussi miraculeuse se trouvaient-elles être ? Et en même temps, peut-être qu'elle pouvait simplement se laisser porter par cette invitation du destin, après tout, un réveil n'est rien de plus qu'une occasion de redécouvrir le monde sous un nouvel angle à ses yeux. Oui, cette vision lui plaisait, mais elle ne pouvait pas juste s'en contenter. D'un ton plus sérieux, elle s'exprima :

 - Jeune demoiselle d'Anthilie, que m'offres-tu en échange de mon assistance dans ton labeur ?
 - Qu'ai-je qui puisse satisfaire vos besoins ou vos désirs, dame Ayatvili ?
 - Confie-moi ton futur, dès maintenant. Nous collaborerons, je veillerai à ton destin, tu me rendras cela par tes bonnes oeuvres.

L'adolescente sembla immédiatement peser le pour et le contre de cette proposition, tandis que la déesse l'observait avec un léger sourire. Elle se doutait bien que ce genre de promesse pouvait être difficile à prononcer pour une enfant, mais il ne semblait pas que ce soit là la raison de son manque de réponse immédiate. Elle le constatait dans les fines mimiques de l'enfant, elle ne se demandait pas si la promesse était trop importante pour être prononcée, non, elle se demandait sincèrement ce qu'elle avait à y gagner contre ce qu'elle y perdrait vis-à-vis de ses projets et désirs personnels. Une certaine maturité, un peu curieuse dans une petite humaine qui n'avait clairement pas atteint sa forme adulte, mais cela plaisait une nouvelle fois à la divinité. Voilà bien une entité qui lui plaira de côtoyer pour les prochaines longues années d'existences qu'elle passera en ces terres. Ce, bien sûr, dans l'hypothétique situation où la noble demoiselle finit par accepter cette main tendue par la divinité. Le silence fut finalement vaincue quand, relevant ses mains pour les poser sur celles de l'entité cosmique, Tojeï s'exprima dignement, sa décision prise :

 - Je n'ai pas grande destinée devant moi si mon crime reste à la vue de tous. Mon futur est vôtre, celui-ci n'existant pas sans votre assistance dame Ayatvili.
 - Bonne enfant, j'accepte ton présent. Quittons ce jardin, n'ai crainte pour le corps, nous devons en premier lieu s'occuper de ta mine et ... de l'état malheureux de ta tenue.

Nul autre choix pour la jeune Tojeï de se laisser alors porter par l'élan de la déesse, cette dernière l'invitant d'une main délicate à se retourner en direction du manoir. Ayatvili commençait déjà à se projeter, à se demander quelle voie pourra suivre cette délicieuse enfant qu'elle se devait désormais de guider vers les plus hauts sommets de ce monde, mais dû calmer ses ardeurs pour s'occuper de la situation immédiate. Elle fit appel à ses dons, projetant en ce monde l'une de ses créatures les plus fidèle. Il n'y avait pas besoin de cacher un corps tant qu'un responsable évident se trouvait à ses côtés, n'est-ce-pas ? En tout cas, tandis que les deux femmes passaient la porte arrière de la maisonnée d'Anthilie, qu'elles s'enfoncèrent dans les merveilleux halls du manoir, Tojeï ne pût s'empêcher d'observer une dernière fois, par-dessus son épaule, le corps brisé de sa préceptrice. Elle  manqua d'ailleurs ne même pas la remarquer en comparaison de la sublime créature cristalline qui se penchait au-dessus du cou du cadavre, une mante de taille quasiment humaine dont les faux arquées brillaient à la lumière stellaire. Une créature sublime, à l'image de celle qui l'avait sauvée cette nuit.

Son choix avait été le bon.
*
*   *

Les semaines qui suivirent furent fortes en émotions. La présence en premier lieu d'Ayatvili fut une première surprise pour les membres de la maisonnée d'Anthilie, mais la divinité n'eut que peu de scrupules à transformer la vérité selon son bon désir. Stipulant que la préceptrice de Tojeï avait choisie de s'en prendre à la vie de son élève, l'entité cosmique avait fait connaître à cette femme son courroux vengeur pour s'en être prise à l'élue qu'elle avait choisie à la naissance pour porter un jour sur ses épaules le poids de sa foi. Une lecture des événements tronquée, certes, mais qui ne put être démentit par les occupants de la noble demeure quand tous purent découvrir que la bête cristalline ayant fait son nid dans les jardins familiaux répondait au moindre ordre d'Ayatvili. Ainsi, la déesse prit place dans la maisonnée comme une invitée de marque, tandis que les parents de la digne aînée de la famille tournèrent enfin une attention plus particulière en son encontre. Un détail qui n'allait guère changer le comportement intérieur de l'adolescente, mais qui eut au moins le don de lui prouver que ces adultes n'avaient pas encore tout oublié de son existence. Bien sûr, leurs motivations intéressées étaient fort déplaisante, mais quelques discussions entre Tojeï et sa nouvelle guide eurent tôt fait de lui faire faire l'impasse sur ce sujet. Aux yeux de l'entité cosmique, elles n'auront bientôt plus de raisons de s'attacher à ce domaine et leurs habitants.

Les années qui suivirent donc permirent à l'une comme à l'autre d'apprendre à se connaître. Tojeï découvrit la nature profonde de sa divinité, comprit rapidement que cette dernière tiendrait non seulement parole, mais s'évertuait aussi à le faire en respectant les intérêts personnels de l'adolescente, ce qui fut pour la jeune fille un soulagement. Ayatvili, quant à elle, eut toute occasion de comprendre le fonctionnement de sa pupille, de découvrir l'ambiguïté de sa morale ou de son comportement, mais aussi de s'instruire sur le fonctionnement de ce monde bien jeune afin de pouvoir affiner ses futurs projets pour l'adolescente. C'est donc à l'observation de ses classes, de son investissement dans différentes matières, de son besoin non seulement de savoir mais surtout de satisfaction artistique que la déesse parvint à une idée plus ou moins claire du chemin qu'elle comptait offrir à la demoiselle monochrome.

Elle lui exposa à l'aube de sa seizième année ce projet : Faire de la jeune femme non pas une artiste, mais l'une des plus grandes star de ce monde encore passéiste. Lui expliquer le terme fut toutefois particulièrement compliqué, cette idée lui provenant d'un monde visiblement lié à celui de Terra par quelques artifices divins mais dont une grande majorité de cette planète n'avait absolument aucune connaissance. Par curiosité, la divinité s'y était aventurée, pour alors revenir avec un projet démentiel certes, mais qui promettait de ravir les coeurs de toute les populations, du moins à ses yeux. Ainsi, elle se permit non seulement d'enjoindre Tojeï à continuer de parfaire ses compétences musicales et artistiques, mais surtout elle s'entretint avec les parents de la jeune femme, les informant que d'ici une année ou deux, leur fille se devra de répondre à ses attentes, et donc de quitter définitivement le milieu familial. Une déclaration qui sembla rencontrer peu de résistances, la famille d'Anthilie ayant depuis longtemps sû se préparer au destin bien particulier de leur aînée, ayant alors dédié le lègue familiale à la cadette dont la nature médiocre la rendait apparemment bien plus capable à leurs yeux. Nul commentaire ne fut émis par la divinité qui entama dès lors les préparatifs de ce futur départ loin de ce foyer inadapté à la grandeur de sa pupille.

Tojeï, elle, s'enferma définitivement dans une méthode de vie presque malsaine, enchaînant de longues et fièvreuses heures de pratique musicale, perfectionnant son usage du violon et du violoncelle, tandis que ses cours de chant ne purent continuer que par le bienfait d'importation de mixtures apaisantes pour palier l'usage prolongé de ses cordes vocales. La danse sembla parfois lui rompre le corps, tandis que son apprentissage rigoureux des grands opéras et des pièces de théâtre classique l'amenèrent à veiller de longues heures dans la nuit, l'empêchant de pleinement récupérer. Des efforts et une application à toute épreuve afin d'atteindre une perfection qui ne sera que la première marche pourtant vers la pleine réalisation du destin que lui promettait sa divinité. Deux pleines années durèrent à ce rythme donc, un temps qui fut aussi nécessaire à la déesse cosmique pour qu'elle crée et fasse reconnaître la compagnie qui, bientôt, allait devenir une source de divertissement de premier ordre sur l'ensemble de Terra. À l'âge adulte de Tojeï, son inscription immédiate en tant que seule et unique membre du pôle représentation de la compagnie eut le don de surprendre les dirigeants des grandes guildes des Arts et Commerce du Divertissement, mais les deux femmes se contentèrent de lever un verre à leur ignorance avant de préparer leur premier voyage au coeur du Royaume Nexusien.

L'artiste encore inconnue ne porta à son manoir et sa famille qu'un seul regard désintéressé quand elle passa les grilles délimitant le foyer des d'Anthilie, puis s'installa avec toute la satisfaction du monde dans le carosse où l'attendait déjà Ayatvili. Adieu vie sans goût, adieu êtres sans saveurs, elle aura tout le plaisir du monde de revenir simplement pour s'assurer de leur misère grandissante. Ce fut sur cette ultime pensée que les deux femmes partirent donc parcourir les routes, s'arrêtant dans les plus grandes cités des régions voisines d'abord pour alors organisé avec les autorités locales leurs premières représentations. Obtenir un lieu pour les différents spectacles fut toujours le plus compliqué, la virtuosité de Tojeï permettant rapidement de non seulement conquérir les coeurs du public, mais surtout de permettre en coulisse la signature de premiers contrats avec d'autres salles, d'autres organismes prêt à payer un prix raisonnable pour vendre le talent de la noble artiste à de plus vastes parterres. Rapidement, ce qui se présenta aux deux femmes fut un enchaînement de dates de plus en plus rapprochées, les obligeant à quitter leur premier rythme lacunaire pour se dédier à des trajets biens moins commodes, justifié par un empressement croissant face à la demande. Trois années après son départ, la notoriété de la Compagnie des Miracles atteignit un premier sommet, parvenant enfin aux oreilles de la cour Nexusienne et les invitant par la même occasion à poser enfin le pied dans la capitale d'un des quatre grand pôle de Terra.

Le séjour qui s'ensuivit ne fut en rien comparable aux précédentes représentations. Tojeï n'était plus la seule capable de prouesses, ni même la plus grande des formes artistiques du moment. Pour une fois, une réelle concurrence permit à la jeune femme de reprendre sa conduite de travail pour se dédier à nouveau à une pleine amélioration de ses compétences artistiques. Les moments où elle n'était pas prise par ses entraînements ou ses spectacles, elle les dédiait tout naturellement à prendre place parmi les publics pour observer et apprécier les travaux de ses rivaux. Un fonctionnement louable mais qui entreprit de poser une toute nouvelle question aux deux femmes de la compagnie : Aussi grande et puissante pouvait être Nexus, il n'existait pas de cités sans criminalités, sans dangers, aussi de laisser ainsi la vedette se balader sans qu'elle ne puisse garantir d'une protection représentait une inconscience certaine à tout les niveaux. Les premiers échanges entre Tojeï et Ayatvili portèrent l'attention sur la possibilité de rester plus fréquemment en loge ou dans les beaux appartemments qu'elles s'étaient achetées peu après leur arrivée à Nexus. Bien sûr, l'intransigeance de la noble quant à son besoin de contempler les spectacles de tout ordre et de toute qualité qu'abritent les nombreuses salles de la cité obligea de trouver un compromis.

C'est ainsi que l'attention fut portée sur le fait d'embaucher un nouveau membre, capable de quelques manières d'assurer la protection de Tojeï lors de ses déplacements personnels. Bien entendu, elles avaient les ressources suffisantes pour pouvoir se le permettre, il ne leur fallait donc que trouver quelqu'un de capable répondant à leurs critères. Une affaire bien plus complexe qu'il n'y paraissait pour de biens nombreuses raisons. Tojeï voulait se contenter d'une seule personne, Ayatvili considérait sérieusement l'embauche d'un groupe entier pour assurer le coup. La noble désirait quelqu'un de suffisament souple pour ne pas avoir à lutter pour son intimité, la déesse espérait trouver du personnel droit et intègre qui ne saurait faillir à la tâche. La vedette espérait trouver une personnalité franche, capable de se présenter avec honnêteté et naturel, tandis que la mécène se sentait le devoir de trouver une équipe au moins présentable en société, de peur de frustrer les grandes pontes de la cité par la présence d'êtres de plus basse extraction. Autant dire que les recherches furent occasion de grands et terrifiants dialogues entre les deux femmes, menant l'une comme l'autre à se perdre dans de sérieuses colères justifiant à elles-seules une légende local récente. Cette dernière explicitant que les jours où le vent porte des râles déchirants dans la cité, l'on est certain de trouver un macchabée dans les jours qui suivent.

Enfin, chacune dû se résoudre et accepter les attentes de l'autre, mais avec la quantité de demandes rejetées, non sans parler des organismes qui leur avait déjà fermé la porte après avoir subit l'une des pique de colère de ces dames, les solutions s'étaient clairement amoindries. Faute d'autres possibilités, il fallut simplement qu'elles se résolvent à l'idée de passer par un choix plus inhabituelle, moins conventionnel, et partirent un beau matin dans les rues de la cité pour se diriger vers un milieux qu'elles n'avaient encore alors jamais traversé pour des raisons de sécurité, à savoir le marché aux esclaves de la capitale. La déesse n'en comprenait pas le sens, la noble en était passablement désintéressée à l'origine, aussi leur découverte de ce milieu fut passablement perturbant, que ce soit par la diversité des produits proposés, mais aussi par l'évident manque de droiture de ce genre de vente, l'observation de corps dénudés au beau milieu des rues en plein hiver, d'êtres ou de créatures visiblement blessés, tout comme les conversations d'un bien triste niveau intellectuel furent tout autant d'éléments qui repoussèrent de manière assez évidente les membres de la Compagnie des Miracles. Elles hésitèrent à rebrousser chemin, mais à la place sillonnèrent les lieux en se glissant de temps à autres quelques regards graves, meilleur moyen pour toutes les deux de faire comprendre leur détresse commune.

Une pleine matinée ne fut pas suffisante pour trouver quoi que ce soit qui ne leurs conviennent. S'arrêtant à l'ombre de grandes tentes chauffées permettant aux esclavagistes de stocker les biens qu'ils ne vendaient pas immédiatement, les deux femmes s'installèrent afin de porter un oeil critique sur leur situation, non sans inviter les gardiens en place à faire preuve de tolérance pour deux nobles femmes transies de froid. Une fois leur présence tolérée et leur intimité respectée, Tojeï entama tout naturellement de s'agacer, témoignant que cette perte de temps allait tout simplement se prouver complètement inutile, tout comme cette nécessité de lui attribuer le moindre garde du corps. Le ton s'apprêtait d'ailleurs à monter entre l'artiste et la déesse lorsqu'une voix calme les coupa sans prévenir, obligeant les deux femmes de chercher hâtivement dans la pièce la trace de l'espionne qui venait de capter leur conversation. Elles remarquèrent quasiment en même temps l'être à la peau rouge qui se trouvait assise au milieu des cages, visiblement en partie enivrée, qui les saluait d'un geste mou de la main.

 - Et moi, j'vous conviendrais pas ?

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