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Messages - Myrella

Pages: [1]
1
Les contrées du Chaos / Re : Le Bal des Moissons de Meisa
« le: samedi 22 juin 2024, 23:30:34 »
Le monde est un grand bal où chacun est masqué.
Vauvenargues

Le Manoir du Duché de Saffran était en ébullition. Depuis de longues semaines les servantes s’activaient plus que de raison pour un simple bal. Tout du moins était-il simple pour Myrella. Mais bon ces filles de la campagne qui lui avait été assignées, c’était la première fois de la décennie qu’elle ne refusait pas sèchement une invitation. Tout avait été soigneusement ignoré. Les demandes des nobles, de la nouvelle famille royale. Les invitations aux bals, aux mariages, aux célébrations diverses et variées. Myrella s’était occupée de son duché avec une dévotion que personne n’aurait pu lui retirer.

Mais cette année serait différente. Myrella n’était plus une simple princesse, jeune et ingénue. Il y avait des choses qui devaient changer. Son plan paraissait enfantin mais simple. Maintenant qu’elle s’était bien éclipser pour remonter le Duché qu’on lui avait imposé, maintenant qu’elle s’était éloignée du Palais et de la vie de noble, il était temps qu’elle revienne. Après tout, qu’elle soit Duchesse ou Princesse, Myrella avait toujours aimé l’inattendu. Si elle allait à la fête, cela pouvait être drôle non?

Alors elle avait débauché divers artisans, de la couturière au bijoutier, de la maquilleuse au cordonnier. Elle était partie avec sa Dame de Compagnie, son lion et son tigre blanc en direction du Palais. Elle s’était changée sur le trajet et s’était couverte d’une longue cape bleu nuit opaque afin de cacher sa tenue. Elle avait une longue jupe noire ornés de papillons qui semblait presque s’envoler quand le tissu remuait. Sa poitrine était couverte d’un soutien-gorge satiné, ses épaules d’épaulettes en or, façonnées comme des écailles qui maintenait une cape en tulle.

Mais l’oeil aguerri le verrait à son visage que la jeune femme n’est pas apprêtée pour une vie quotidienne de gens du peuple. Sur son crâne un bijou tombait, orné ci et là d’émeraudes que l’on retrouvait aussi sur le voile qui couvrait son nez, sur ses boucles d’oreille, l’une de ses bagues et même sur un léger bracelet de chevilles majoritairement recouvert par la jupe longue qu’elle avait choisi. Myrella laissa Cassie coiffer sa crinière ébène en une longue natte. La Dame de Compagnie ne comprenait pas. Il lui semblait illogique que sa Maîtresse veuille à ce point finir dans une de ses soirées qu’elle a tant pu dénigrer. Dame Myrella avait forcément une idée derrière la tête. Dame Myrella avait toujours une idée derrière la tête.

Comme lorsqu’elles arrivèrent. Si Cassie n’était pas rassurée, force était de constater que Myrella, elle, sembla parfaitement à l’aise lorsque sa drogue fut consommée et sa cape retirée. Peut-être que la pipe de tabac l’avait aidé à rester calme, la fumée de cette drogue étant connue pour favoriser cet état d’esprit. Alors que pour la Duchesse, elle était accompagnée de son tigre blanc, une rareté, un danger, un allié de poids dans cet endroit qu’elle redoutait. Des années sans complots rouillaient même la meilleure des têtes couronnées… Alors pour elle, entrer dans la salle de bal avec un allié (deux si on comptait le lion qui accompagnait Cassie), masquée, c’était une certitude d’être visible mais de ne pas trop détonner. Tout du moins l’espérait-elle.

Revoir la famille royale lui fit quelque chose. Elle avait de vieux souvenirs qui ressortirent quand elle croisa le regard de Serenos. Elle en sourit. Elle devait faire face à cela. En tant que Duchesse et plus en tant que Princesse. Elle s’inclina respectueusement, la révérence étant plus adressée à Grym qu’au Roi. Le tigre venait de lui et, quelque part, Myrella était ravie de pouvoir lui montrer comment il avait raison de lui faire confiance en lui offrant ces animaux.

Après le petit monologue du conseiller du Roi, Myrella leva sa coupe. “Aha'tale”. Elle n’eut pas le temps de vraiment boire que Grymauch passa à ses côtés pour la saluer. Il était le seul à l’avoir vu grandir et à connaître ses formes. Elle discuta quelques instants avec lui avant qu’ils ne se mettent à parler animaux. Le temps de leur discussion et les danses débutèrent.

- J’imagine que vous ne nous faites pas grâce de votre présence par nostalgie, puis-je espérer comprendre ce qui nous vaut cette vision?
- Par amusement Grym. Il n’y a que ça qui puisse importer. Dis-moi, tu as déjà vu ton père danser?

L’homme sembla surprit de la question et la laissa filer entre ses doigts. Le tigre suivit sa maîtresse du regard, se décalant pour ne jamais la laisser trop loin de lui. Il se rapprocha un peu plus du Roi en observant sa Maîtresse s’abaisser devant lui en souriant.

- Mon Roi, depuis des générations nous autres Mesaiens célébrons par la danse. Le peuple vous remercie de votre générosité pour leur panse et vous honore de la vie en Meisa. Pour vos invités et que leur souvenirs de cette fête soit impérissable, mon Roi, me feriez-vous l’honneur de m’accorder une danse? 

2
Quand on emprunte aux sciences occultes leurs surprenants mystères, on peut passer pour un sorcier, et subir le sort d’un canard prêt à rôtir.
Alexandre Pothey

Le brouhaha était intenable. Myrella avait beau connaître Baldi - et sa faculté à paniquer plutôt rapidement - et ce depuis sa jeune enfance, elle retenait avec difficultés les soupirs lorsqu’il arriva en furie dans sa chambre. A croire qu’une guerre imminente arrivait sur Saffran. Baldi mit un temps à se calmer et il commença à lui faire un rapport sur des évènements étranges survenus durant la nuit. Des catastrophes s’étaient enchaînées durant le sommeil de tous et parmi les dégâts répertoriés on comptait une perte conséquente de vivres, de champ, d’eau et de terre aussi.

Il était si tôt pour la Duchesse. Il était si tôt quand on savait que la jeune femme avait débuté sa nuit alors que les premiers rayons du soleil éclairaient son antre. Et on l’avait sortit de son doux sommeil pour une sorcière. Sur ses terres.

Et voilà pourquoi j’espérais qu’aucun d’entre eux ne se fasse prendre…

Le manoir était en effervescence et déjà, Myrella entendait les actions de feu sa Mère. Elle entendait les décapitations, les tortures, les chasses à l’homme qu’elle avait commandité, voir commander si on écoutait les plus mauvaises langues. Et tous les êtres se tournaient vers la Fille. Elle. Qu’allait-elle faire?

- J’ai compris Baldi.

Le majordome se tut et observa sa maîtresse qui se retenait de masser son crâne de la pulpe de ses doigts.

- Fais venir Aberos.

La voix de la Duchesse était lourde, presque trop grave. Peu l’avait déjà vu mal réveillé… Alors déjà les “c’est bien la fille de sa mère”, “une nouvelle Chasse va débuter!” commencèrent à s'élever faiblement. Et Myrella soupira assez fort pour que les domestiques se taisent et, avec eux, les quelques nobles qui dormaient près du manoir et qui venaient quérir compensation. L’Emeraude ordonna le silence tant que son bras droit ne serait pas près d’elle. Bras droit qui mit un certain temps à venir. Elle aurait pu redormir… Si seulement tous ces nobles n’étaient pas là…

- Votre Grace m’a fait demander?

Il s’était agenouillé. Myrella sourit faiblement avant de prendre la parole. Elle lui ordonna de se relever et de lui faire un rapport, concis, des dégâts. Elle lui précisa de faire fit des propriétaires à dédommager et l’incita à ne lui faire un rapport que de ce qui devait être remplacé ou remplit de nouveau. Comment allait-on s’occuper du blé? Et comment reconstruire si vite? Comment la sorcière allait payer? Tant de questions qui n’intéressait que très peu Myrella. Dans un esprit méthodique, elle voulait d’abord connaître l’étendue du désastre pour mieux rebondir derrière et pour mieux rebondir elle avait besoin d'Aberos. Aberos Carkian était un bel homme mais d’une rigidité qui avait tendance à énerver la Duchesse. Il l’avait connu princesse et elle revoyait son statut altier lorsqu’il la regardait. En elle il voyait sa Mère. C’était agaçant. Mais de tous, il n’y avait ni plus loyal ni plus puissant quant à se vouer à la suivre et la protéger. Cela valait bien un peu d’agacement ci et là.

Aberos synthétisa au mieux la nuit mouvementée que Saffran avait subi et, alors que les portes d’entrée de la salle s’ouvrirent, Baldi s’interposa en comprenant que Myrella n’avait pas l’intention de tuer la vile créature magique.

- Ma Dame ! Je vous prie de bien vouloir reconsidérer tout ce que cet “être” a fait subir à votre pauvre Duché… Le peuple, les nobles et moi même exigeons réparation ! Que comptez-vous faire pour les granges incendiées, dont l’une contenant une partie des récoltes…

Deux gardes jetèrent un être face à elle et tentèrent de la contrôler. Mais, pour une raison qu’elle n’expliquait pas, il sembla que le seau eut plus d’importance que les deux gardes. C’était étrange. Si cette femme était une si terrible sorcière… Pourquoi ne se défendait-elle pas? Baldi reprit, parla du moulin du vieux Hugh et de la panique des bêtes. Et Ashnard. Ah oui. Ashnard… Comme si les guerres de Meisa ne suffisaient pas ! Baldi voulait sa mort, assurément. Les nobles commençaient à le rejoindre et Myrella voulait dormir. Quelle importance? Pourquoi parler de maléfices alors qu’aux yeux de la Duchesse, si elle était face à une sorcière, alors c’était une jeune sorcière. Elle voyait des jeux d’enfants, incontrôlés mais probablement drôles dans son regard à elle.

- Quel maléfice as-tu tramé chez la duchesse Myrella Cyrelle Talle Aeslingr ?

Enfin, la Duchesse allait entendre la défense de la demoiselle. Peut-être n’était-ce là qu’une vilaine méprise? Elle aurait aimé y croire… Et la voilà qui répondit, qui tenta d’articuler quelques mots avant de vider son estomac par les lèvres. Myrella eut une mine dégoûtée. Par principe, l’altière tête ne détourna pas le regard. Elle resta aussi digne que possible alors que les restes d’un repas ressortaient devant son regard. L’ivre engeance du démon répondit à la question comme elle le put sembla-t-il. Et non seulement elle manquait d’éducation et d’étiquette - heureusement pour la prisonnière Myrella n’était pas de celles qui s’en formalisait vraiment - mais elle manquait aussi de tenue. Lorsque le rot retentit, alors que Myrella tenta de se retenir de rire, son majordome sembla outré au plus au point.

- Comment OSES-TU?!

Baldi hurla. Myrella craqua. Son bras se leva et sa main couvrit ses lèvres avant que son rire ne semble arrêter la colère du domestique. Son rire était fin, léger. Onéreux. Un rire de princesse qui embauma dans la pièce un instant avant qu’elle ne se force à arrêter. Le regard pétillant, les yeux brillants de rire, elle leva sa main pour prendre la parole.

- Est-il vrai que tu es à l’origine des champs dévastés dont on m’a parlé? Es-tu l’être qui incendie les granges, gèle les ruisseaux et change les gardes en mouton?

Elle décala son regard vers les gardes et sourit, d’un calme qui contrastait avec l’agitation de la salle.

- Serait-il possible Messieurs, que vous soyez plus doux avec cette personne? Je n’aimerais pas que son estomac repeigne le sol et visiblement, elle n’est pas suffisamment en forme pour tenter quoi que ce soit. Le regard de l’ex-princesse revint sur cette femme, à moitié ivrogne à moitié mendiante. Je suis la Duchesse Myrella Cyrelle Talle Aeslingr mais, entre nous, Myrella suffit amplement. Quel est ton nom voyageuse? Comment es-tu arrivé jusqu’à Saffran?

3
Centre-ville de Seikusu / Re : Je serai ton guide
« le: samedi 11 mai 2024, 13:06:54 »
Un renard ne se laisse pas prendre deux fois à un piège.
Proverbe français


- La Duchesse est un problème grandissant mon Frère. Il faut que quelqu’un s’occupe de ce soucis.
- Je sais mon Frère. J’ai déjà engagé un sorcier pour régler ce petit contre-temps.
- Qu’as-tu prévu? Étranglement? Éviscération? Assassin?
- Oh non. C’est trop attendu. J’ai choisi pire. J’ai choisi l’Inconnu.
- Elle ne reviendra pas?
- Si tu arrêtes de parler et te mettais à travailler, elle ne reviendra pas. On doit payer l’hérétique avant ce soir.
- Tu ne l’as pas payé?!
- Je ne suis pas la Princesse! Tu crois que je peux me permettre de sortir autant de pièces d’or d’un coup?!

- - - - - - - - - - - - - - - - - -

Bien loin des complots, Myrella venait d’arrêter de travailler. Elle sortait du château-manoir, un manoir qu’elle avait amélioré petit-à-petit la décennie passée, et portait une longue robe un peu transparente, à la mesaienne. Ses sandales et un panier qui transportait le livre qu’elle lisait en ce moment, une bouteille d’eau et sa chouette. Accompagnée d’un garde, elle partit non loin de son manoir pour aller s’allonger dans l’herbe, près d’un grand arbre qui devait avoir vu son arrière-grand-père naître. Comme régulièrement elle allait lire jusqu’au coucher du soleil et retourner chez elle. Et ce jour-là avait commencé comme beaucoup. Et la Duchesse espérait que la journée continue de la sorte. Pourtant, alors qu’elle était sur le retour, elle se retrouve entourée d’une fumée épaisse. D’une couleur qui lui sembla violacée, elle sentit la main rude de son garde la ramener vers lui. Il hurla quelque chose qu’elle n’entendit pas et sa vision se flouta jusqu’à ce qu’elle observe le monde se tordre et se distordre. Il se stabilisa et, d’un accord comme un accord, Myrella et son garde se penchèrent pour vider leurs ventres.

Le temps de s’en remettre et ils finirent par traverser la ville avant d’être rapidement arrêté par une jeune femme. Cette dernière était au fait des portails et comprit assez vite ce qui semblait clocher. La technologie aidant, elle trouva le moyen de communiquer dans un mesaien que Myrella avait du mal à comprendre. Mais à base de “Vous. Mauvais vêtement. Devoir changer.” les premières informations importantes parvinrent aux mesaiens déboussolés. Et Myrella fit ce qu’elle avait toujours fait. Sourire et compter sur les muscles de son garde.

- Ish’aiëm?
- Oui Votre Grace?
- Ne vous éloignez pas de moi. Ne me quittez pas du regard et prévenez-moi si un danger arrive, si vous avez une étrange sensation ou un mal-être.
- Un mal-être?
- Si vous vous sentez mal, malade, fatigué… Peu importe. Prévenez-moi en l’instant. Vous êtes mon seul allié ici. Je ne veux pas vous perdre. Et comme vous n’avez aucun intérêt à retourner à Meisa sans moi… Autant se serrer les coudes non?

Elle lui sourit. Elle finit par vendre une paire de boucles d’oreilles pour deux tenues complètes et un petit pécule, faisant la joie des boutiques de luxe et d’un banquier. Elle passa plusieurs jours chez l’inconnue, Miko de son petit nom, pour apprendre les rudiments de la société qui les entourait. Le prix de l’argent, les mœurs par exemple. Juste de quoi survivre. Et le quatrième jour Myrella décréta que nul noble de Meisa ne jouirait de plus d’hospitalité de la part de cette personne. La Duchesse voulait découvrir la ville et aller à la bibliothèque. Ainsi elle trouverait le moyen d’avoir un autre portail et, de préférence, pour la ramener chez elle.

La voilà donc dans ce quartier de mauvaise ambiance, passée une dizaine de jours. La jeune noble s’attendait à croiser une “fille de joie” comme elle avait pu en entendre parler, ou peut-être un ou deux soulards. Toute civilisation avait ses ivrognes plus ou moins notoires. Myrella n’allait pas s’en offusquer - bien qu’elle aurait pu. On les dirigea mal et elle avait atterrit ici. Entre un marché ouvert et les petites ruelles, le nombre de gens aussi la déstabilisait. Il y avait un nombre de nouvelles choses trop conséquentes pour qu’elle reste en place et sa garde rapprochée peinait à la suivre. C’est dans ce timing que trois hommes la mirent doucement à l’écart et ne semblait pas très coopératifs. Myrella avait les bases de la langue et elle remerciera son assiduité pour l’avoir assimilé aussi vite. En l’état la Duchesse mettrait plus cette capacité à l’obligation de survivre dans un autre Monde.

C’est facile. Pour survivre l’Être Humain peut être capable de tout. Mais je suis prête à parier qu’Elise aurait paniqué. Moregane aurait sûrement fini en prison à frapper quelqu’un. Ou alors elle serait restée cloîtrée le temps de connaître suffisamment son environnement. Et elle aurait encore pris autrui pour des pions…

L’Émeraude ne trouva pas le temps si long. Le temps qu’elle comprenne qu’elle était en danger, il y avait déjà quelqu’un qui se battait devant elle. Le regard de la Noble s’abaissa pour observer l’homme inconscient et le visage des autres. Elle était spectatrice de la scène, ne remuant pas d’un millimètre. Elle ne semblait pas vraiment saisir ce qu’il se passait. Non. Elle comprenait mais ne voyait pas à quel moment la situation avait dégénéré si vite. Son garde arriva en courant et le plaqua au mur. L’imprudent parla. Myrella saisi quelques mots, des formulations un peu étranges. Mais elle comprit le principal et, d’après le coup que le mesaien donna, son garde aussi. Il insultait le protecteur et la Duchesse soupira en le regardant esquiver. 

- Tant de compétences gâchées… 

L’inconnu s’extirpa de la poigne du surveillant et se rapprocha de la Duchesse pour lui adresser la parole. Et Myrella éleva la voix une première fois, parce qu’habituellement le silence l’entourait et qu’on écoutait religieusement ce qu’elle disait… et qu’ici force était de constater que le Chaos régnait.

- Il n’est pas incompétent. Je vous interdis de le blâmer alors qu’il ne vous sert pas. Elle envisagea de passer son chemin soutenue par Ish’aiëm. Mais son esprit sembla se mettre en marche. Ceci étant… Si vous voulez me faire visiter la ville… Cela veut dire que vous la connaissez parfaitement, n’est-ce pas Monsieur? Nous cherchons un spécialiste en portail. Peut-être sauriez vous nous renseigner ~

Myrella le regardait en souriant. Ce n’était sûrement pas le plus poli ou distingué dialogue. Mais pour une nouvelle fraîchement arrivée, c’était suffisamment compréhensible malgré les quelques fautes de prononciation qui parsemait son dialogue. La Duchesse se reposa contre le mur, un léger courant d’air faisant voleter sa robe légère, le garde revenant aux côtés de sa Maîtresse. Elle aimait sa présence, il appréhendait que le Roi apprenne que quelque chose ait pu arriver à sa plus jeune sœur.

4
Ville-Etat de Nexus / Re : Princess Bride [PV Myrella]
« le: samedi 11 mai 2024, 12:58:30 »
Il vaut mieux se marier que de brûler.
Saint Paul

Le regard verdoyant de la Duchesse observait l’horizon. Depuis de longues semaines, plus les jours avançaient, moins elle semblait avoir d’énergie. Elle soupirait, errait parfois sur sa propriété sans vraiment sourire et laissait courir la rumeur d’une maladie qui serait en train de la grignoter petit-à-petit. Elle entendait les on-dit mais n’en avait plus rien à faire. Et ses jeux habituels ne semblaient plus l’intéresser non plus. Apathique petite Duchesse. Le temps défilait trop vite et elle n’avait plus qu’une idée en tête.

S’enfuir.

Par n’importe quel moyen. Elle devait quitter Meisa. Mais pour aller où? Sa seule famille encore en vie se résumait par le bâtard de son père - accessoirement le cul sur le Trône, sa sœur aînée adepte du parricide et son autre sœur, mentalement aussi alerte qu’une poupée de chiffon. Et elle ne connaissait presque rien de la vie hors du Palais. Palais, duché… C’est du pareil au même. Serenos avait juste changé sa prison de place. Quoiqu’ici elle avait un peu plus d’options. Comme épouser un homme qu’elle n’avait vu qu’une fois et c’était déjà trop à son goût!

C’était bien ça qui minait la petite depuis ces jours. Dans moins de deux semaines on allait lui passer la bague au doigt et la corde autour du cou. La jeune femme n’aimait rien de ce mariage à venir. Que ça soit le lieu où elle était censée vivre, les conditions du mariage, le fait que c’est sa Mère qui l’avait choisi ou encore - et quelque part surtout - le fait qu’il soit gros et visuellement répugnant. Elle ne l’avait rencontré qu’une fois. Une seule et unique fois. Et c’était - à son sens - bien assez suffisant pour savoir qu’elle ne voulait pas d’une vie avec “ça” au bras. Et la Duchesse était bien trop éduquée pour penser à ce qu’il se passerait dans la suite nuptiale. Elle avait parfaitement saisi le regard pervers qu’il avait posé sur elle tout le long de sa visite et en avait ressenti comme un embarras qu’elle ne savait expliquer. C’était sûrement le sourire gras qu’il avait eu toute l’après-midi qui était à l’origine du malaise. Sûrement.


L’ancienne Princesse soupire en se détournant de l’horizon avant de retourner à son bureau étudier les propositions de constructions, les complaintes de paysans, les invitations, les félicitations pour le mariage. Myrella pince ses lèvres en observant les lettres danser devant ses yeux. Les mots se mélangent et semblent la narguer. Elle claque sa langue d’irritation. “Tout est fade. ” Sa vie devenait fade, perdait en couleur. Et Myrella déteste le réaliser. Son Monde a été toujours coloré et pétillant. Maintenant qu’il s’étiolait, l’enfant en elle revenait. L’enfant ou cette voix que nous connaissons tous. Ces pensées impulsives, enfantines qui nous ferait gifler des anciens ou blesser des animaux. Ces pensées que nous réprimons tous, que Myrella découvre.

- Et si je disparaissais? Je prends mon pécule de duchesse, j’envoie la robe valser, trousses et chemises, je prends le premier bateau qui part et ce serait l’aventure!

Rien qu’à le dire, seule dans son bureau, elle se trouve idiote. Elle est une Duchesse. Elle ne peut pas délaisser ses terres comme ça. Et puis. L’Actuel Roi a traqué sa sœur aînée pendant des mois en tuant chacun de ses partisans au passage… Il finirait par la retrouver.

Et rien n’excuse ou explique que je me retrouve sous la colère de Serenos.Tout est fade.

Elle maugrée un peu avant de s’éloigner du bureau. La jeune femme semble avoir besoin de changer d’air, de changer ses pensées. Alors la voilà en train de traverser son domaine d’un pas lent et léger bien que les plus observateurs soulèvent le manque d’élégance de sa démarche, et lorsqu’elle daigne sortir des murs, la Duchesse réalise que le soleil se couche et que les teintes orangées coloraient à présent les habitations en contrebas. Son regard détaille longuement la vue avant qu’elle ne décide d’aller saluer ses gens qu’elle croiserait sûrement ci et là.

Sans mot, elle laisse ses petits pas l’amener vers son village et, même s’il n’existe aucun mesaiens de Saffran qui ne connaisse la jeune femme, beaucoup s’accorde à dire qu’elle ressemblait trop à l’ancienne Reine pour qu’on ne fasse le rapprochement. Myrella croise sur son chemin deux enfants qui jouent au vilain ver des sables, jeu rafraîchissant qui teinte le regard émeraude de l’Aeslingr d’un doux voile d’envie.

Jamais Mère n’aurait accepté de me voir courir de la sorte. Et quand bien même une folie lui aurait fait accepter… Avec qui aurais-je bien pu jouer?

Myrella reprend sa ballade et discute ci et là avec les artisans et commerçants qui l’alpaguent sans honte. Elle était une bonne Duchesse, le peuple l’appréciait. “Si seulement elle n’était pas la sœur du Roi” Un voyageur donne son avis, de ceux qui parlent quand les autres se taisent, alors que l’ambiance de la taverne le grisait probablement trop. Le garde de la Duchesse - parce que oui, même sans ordre aucun garde ne l’aurait laissé seule - se rapproche de l’impertinent. Ce n’est que parce que Myrella lève la main en souriant que la gorge de l’homme reste immaculée. Certains la voulaient Reine, Myrella le savait pertinemment. Mais les jeux de pouvoirs imposaient un strict respect de certaines règles. La Duchesse se tourne vers son protecteur.

- Il serait inconvenant de décapiter l’inculte qui parle mais ne sait. De surcroît, Son corps remue à peine, le visage de la petite détaille à présent l’inculte en question. Je ne pense pas qu’il soit élégant que de juger ce que le Roi ait pu faire de son corps. Ni de qui a pu rejoindre sa couche, n’êtes-vous pas d’accord?

La petite main douce se relève et commande un nouveau verre, se permettant même de promettre une tournée si la soirée se passe bien.   

5
Coucou !

Je fais de ce post ma demande de RP que je mettrais à jour en repostant par la suite! Autant prévenir, c'est une reprise en douceur pour la Duchesse ~ Je me restreins à 2 RP en même temps pour être sûre de pouvoir garder un rythme à peu près décent  ::)

A propos de Duchesse, si vous ne la connaissez pas, vous pouvez la découvrir ==> ici  :-*

Pour ceux qui veulent un léger résumé... Myrella est une jeune trentenaire qui en paraît vingt. Née Princesse elle se voit déchue au rang de Duchesse par son bâtard de frère qui a prit le trône. Aux dernières nouvelles elle ne lui en veut pas (trop) et cache le fait de s'intéresser à la reprise de la Couronne. Enfin, tout est incroyablement plus complexe si on ajoute ses soeurs, les manigances et meurtres... La vie royale en sommes.

Ajoutons maintenant le fait qu'elle ne sait pas s'ennuyer et exècre juste le concept d'ennui et nous avons une demoiselle abordable et souriante, avenante et joueuse. Une Princesse dans le paraître, une sauvageonne dans l'être.

Elle n'a jamais eu de copains, quelques amourettes ci et là, quelques jeux de sensations mais outre ça, l'ex-Princesse est une page presque blanche qui n'attend qu'à apprendre. Et nous savons tous que l'apprentissage marche mieux quand il est ludique n'est-ce pas?

Si l'envie vous prend...  je suis souvent sur Discord (ID : exuperance) et je peux m'adapter à presque tous types de rp (je compte sur vous pour pas trop la maltraiter. Enfin, il y a maltraiter et maltraiter évidemment ~  ;D)

Au plaisir de vous lire  :-* :D

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Edit :
RP 1 qui va s'ouvrir avec @Alix et Nox
RP 2 avec @Kilian Piers

Un RP en prévision avec @Vittorio Vulcano

6
Prélude / Re : Myrella - Le Bijou d’un Royaume [Vanéalidée !]
« le: vendredi 19 avril 2024, 23:04:45 »
Merci à tous pour votre accueil! Et merci aussi pour la rapide validation <3

J'ai hâte de vous rencontrer  :D  :-*

7
Prélude / Myrella - Le Bijou d’un Royaume [Vanéalidée !]
« le: vendredi 19 avril 2024, 22:07:16 »
Identité : Myrella Cyrelle Talle de la Dynastie Aeslingr-de-Saffran dit Myrella Cyrelle Talle Aeslingr

Surnoms : L’Émeraude. Princesse Myrella.

Âge : 30, en paraît une dizaine de moins en raison de son héritage.

Sexe : Féminin

Race : Humaine // Meisaenne (plus longue longévité et jouvence)

Statut Marital : Fiancée quelques fois, mais jamais mariée... Une rumeur court sur les disparitions mystérieuses des prétendants qui ne seraient - d’après les mauvaises langues - pas si mystérieuses que ça. Pas quand le Roi est le Frère de la belle et certainement pas quand il s’appelle Serenos.

Sexualité : Hétérosexuelle. Myrella est encore jeune malgré tout. Il lui est arrivé de faire quelques “expériences” mais aucun de ses jeux n’a remis sa pureté en question.


Caractère :
Chapitre I : Le Bonbon de son Père

Fille cadette du couple royal, Myrella a été dotée d’un caractère aussi adorable qu’agaçant dirait le Roi.

Les serviteurs du Palais la décrivent comme une enfant souriante bien qu’un peu trop timide, toujours collée à sa grande sœur Elise. Ils vous parleront des jolis dessins que Myrella faisaient régulièrement, de sa grande passion pour tout ce qui brille et pour les desserts. Sa nourrice vous raconterait la fois où la jeune demoiselle a insisté pour aider à faire à manger ou la fois où elle s’est cachée dans une charrette pour “voir comment ils font les soldats pour faire un bon campement”. Imaginez la tête du soldat qui découvre la petite princesse cachée entre une caisse et un tonneau, recroquevillée sur elle-même, sous un tissu! La folie s’est emparé de lui et il lui a fallu un moment pour s’en remettre. Et elle, la petite inconsciente, qui souriait en demandant si c’était l’heure du campement.

Myrella se verra punie et ne comprendra pas sa punition. Ceci étant on parle d’une punition de princesse. Factuellement cela ne lui offrit que plus de temps pour étudier. Et elle adorait ça, apprendre. Elle adore toujours ça d’ailleurs. A force d’être cloisonnée dans le Palais et malgré les moultes activités qu’elle faisait, Myrella avait un attrait pour l’inconnu qu’elle n’arrivait pas à contrôler. Assez pour que rapidement ses professeurs appréhendent aussi bien sa curiosité maladive que son ennui.

Myrella avait l’ennui en horreur. Elle estimait que perdre son temps n’avait rien à faire dans sa vie. Il y avait tant à observer et apprendre, tant à essayer que l’idée de ne rien faire du tout lui était insupportable. C’était viscéral. Myrella devait s’occuper. Et si son corps ne faisait rien alors c’était que l’esprit travaillait pour deux. Pour autant elle tente de réfréner son impulsivité après avoir assisté plusieurs fois aux remontrances parentales quant au comportement que pouvait avoir Moregane plus jeune. Intelligente enfant.

Avec l’air posé et réfléchi qu’elle affichait constamment, il apparaissait que Myrella donnait l’impression de ne pas être totalement en accord avec le reste du monde. Elle avait ses mondes à elle. Un livre, une peinture, une danse… Chaque activité plaisante semblait l’exclure du monde pour qu’elle se retrouve seule avec son imaginaire. Et l’imagination était la vraie différence notable qui la différenciait de ses sœurs.

Contrairement à Moregane, Myrella était moins impulsive. Contrairement à Elise, Myrella n’aimait pas les ragots et toute l’ambiance hypocrite de la Noblesse. Contrairement à ses soeurs, tout le monde voulait être son ami. Soit parce que son statut attirait, soit son physique, soit sa candeur qui méritait d’être souillée. Soit les trois. Contrairement aux nobles, Myrella s’amusait d’un rien, avec vous. Que vous soyez le Jeu, le Joueur ou le Jouet.

Sa plus vieille domestique en rirait. “Mademoiselle Myrella aime tant jouer. Je ne peux que plaindre son futur époux. De toutes mes longues années de vie, je n’ai jamais connu une femme qui soit aussi épuisante d’intelligence, de lucidité et d’espièglerie. Néanmoins elle a parfaitement bien saisi ses leçons d’étiquette et aucune des Princesses n’est plus à l’aise qu’elle pour paraître aussi parfaite que possible. Tant que Mademoiselle trouve le Jeu amusant alors elle sera adorable. Il faut craindre les jeux qu’elle n’aimera pas.


Physique :

Chapitre II : La Fleur de sa Mère

Tout le monde sait que la beauté est subjective. Tout le monde le sait mais pourtant les Nobles portent le courant. La Mode vient des Riches et qui d’autre que la famille Royale pour annoncer ce qui est beau? Et même si tout le monde connaît les règles, personne n’a émit le moindre commentaire quand la petite princesse vit le jour. La belle petite princesse Myrella, aux cheveux ébènes de son père, au regard émeraude de sa mère, aux mains incroyablement trop petites même pour un bambin. La Princesse est née et il sembla que le Royaume fêta ce jour béni. La royauté, elle, entra dans une soirée qui dura au moins six nuits pour marquer cet évènement.

Elle grandira mais pas assez pour être confondue avec une dryade. A choisir on l’assimilerait à une fée, un petit être charmant, charmeur et semblant frêle. De ces personnes où, lors des journées un peu trop venteuses, la première pensée qui vient à vos esprits est sans nul doute “Mais comment cette brindille n’est-elle pas en train de s’envoler?”. Ce qui ne vous empêchera sûrement pas de la détailler. Même menue, il y a une prestance altière qui se dégage d’elle. Est-ce dans sa démarche douce et son pas relativement silencieux? Est-ce dans ses mouvements de poignets qui traduisent la douceur et l’élégance? Est-ce dans sa peau immaculée, son corps élancé ou sa voix calme et mélodieuse?

Quand on voit les robes dénudées qu’elle aime porter, il n’est pas étonnant de voir les plus vicieux des nobles l’imaginer totalement nu à se cambrer ou à genoux à se lécher la lèvre. Il y a une sensualité qui frôlait la sexualité par instant chez elle. Quelque chose qui l’éloignait un peu de la Noble Royauté. Mais parce qu’elle était la cadette, elle avait eut moins de restrictions que ses sœurs. Ce qui ne l’empêchait pas d’aimer les bijoux et autres dorures. Elle essayait de ne pas en abuser, de rester un peu humble. Trop d’or n’entrait pas dans sa conception du “beau”. Quant aux armes, l’Émeraude sait en manier quelques-unes mais elle ne brillera jamais par un fait d’arme quelconque. Il est déjà surprenant qu’on l’ait laissé touché un arc alors l’imaginer sur un champ de bataille? Que les Dieux soient cléments, jamais elle ne devrait y poser un orteil.


Histoire :

Chapitre III : Le Temps d’une Cage

Vous avez remarqué comme, dans toutes les histoires, les Princesses sont de jolies créatures enfermées, cloîtrée jusqu’à être au mieux mariée et envoyé dans une jolie cage dorée - celle de leur futur époux - ou gardée et mise sur le trône de sorte à ce que le Palais / Château de la belle devienne sa Cage dorée? Et Dieu sait que j’aurais adoré vous conter l’histoire d’une Princesse forte et fière, indépendante, qui vit d’aventures et de dopamine. Mais que nenni. Myrella est de celles qui n’ont eu ni l’occasion ni l’opportunité d’être des aventurières.

Troisième Princesse du couple royal, il y eut une agitation particulière autour de sa naissance. Elle était… Adorée. Joli bambin aux yeux clairs, grands ouverts sur chaque personne qui s’approchait d’elle, elle était très calme. Elle ne pleurait qu’en cas de faim ou d’inconfort et rapidement elle fit ses nuits. Et, alors que sa mère se remettait de l’accouchement, une des plus grandes fêtes de la décennie eut lieu, pour la naissance de la Princesse. Les mauvaises langues disaient que cela cachait quelque chose mais pour la grande majorité, une grande fête était signe de grand bonheur. Alors la Princesse devait être porteuse de bonheur. C’était logique.

Le Royaume eut quelques années de douceur. Le couple royale allait bien, mieux tout du moins et la prospérité était au rendez-vous. Myrella fait vibrer le palais. Dès son plus jeune âge elle s’amusait avec les gardes et ses éclats de rire en attendrissant plus d’un. Les jeunes recrues adoraient répondre à ses questions et les hauts gradés ne la rouspétait que trop peu lorsqu’elle se retrouvait à faire des bijoux de fleurs sur un terrain d’entraînement avant eux “parce que personne peut me voler mes fleurs comme ça!”. Le dernier enfant avant elle était un garçon qu’elle n’avait jamais vu et qui semblait amener des visages fermés. Alors quand elle courait avec ses robes à froufrous, sa peluche préférée dans la main, le rire malicieux résonnait et semblait adoucir la vie au palais.

Mais d’années en années et de jeux en précepteurs, Myrella découvrit le monde dans lequel elle était. Elle apprit ce que toute princesse devait apprendre. La politique de son pays, la royauté, l’étiquette, les manières, la danse, la musique, la littérature, l’Art. Tout ce qu’elle devait savoir lui était inculqué. Et il est bon de noter que déjà à l’époque, l’Émeraude se calmait quand elle trouvait un intérêt en un nouveau sujet. Mais rapidement il fallu à ses questions des réponses et malheureusement pour l’enfant, ses questions amenaient des réponses d’adultes. Prenons cette après-midi d’été quand la Princesse jouait avec le chien de la famille dans l’herbe. Elle riait et, à vouloir courir avec l’animal, tomba. Evidemment les servants présents se regroupèrent pour aider la petite héritière. Et elle, elle regardait sa robe à l’impact vert.

- Pourquoi c’est vert ici?
- Parce que vous êtes tombée Mademoiselle.
- Oui. Mais pourquoi c’est vert et pas bleu?
- Parce que l’herbe est verte Mademoiselle.
- Oui d’accord. Mais pourquoi c’est vert alors que les fleurs sont de toutes les couleurs?

Il aurait fallu lui apprendre ce qu’était la chlorophylle et entrer - probablement - dans l’explication de la photosynthèse. Malheureusement même ses nourrices et précepteurs n’avaient pas toutes les réponses qu’elle quémandait. Et, plutôt que d’essayer d’expliquer l’inexplicable, ils préféraient détourner l’attention de l’enfant en l’invitant une fois à prendre un thé et une autre fois, à dessiner un portrait de sa soeur ou sa mère. C’est l’ambiance qui entoura l’enfant ses premières années. Elle aimait ses domestiques et ses soeurs et ses parents. Elle n’aimait pas trop les inconnus ni la nuit. Ça faisait peur la nuit.

Plus encore quand, - aujourd’hui encore elle s’est persuadée que la nuit était sombre et la pluie venait de commencer à tomber - Cet Homme arriva au Palais. C’était un homme qu’elle n’avait jamais vu. Elle l’a vu quand elle se cachait derrière sa nourrice. Il était très grand, presque autant que le Roi. Il avait des traits qu’elle connaissait un peu, les cheveux ébouriffés, de larges épaules. De cette nuit-là, elle retient encore aujourd'hui la main crispée de la nourrice sur son épaule, prête à la retenir au besoin, et le regard de Cet Homme. Bleu. Aussi bleu que les ciels d’été qu’elle appréciait tant. Aussi bleu qu’elle ne se rappellait pas avoir déjà vu une telle couleur. C’était si beau… Était-ce pour que ça que La Reine de Meisa était en colère? Était-ce par jalousie que le Roi pleurait? Qui était Cet Homme?

On ne lui en parla pas. Myrella écoutait et comprit qu’il s’appellait “Serenos”. Son Grand Frère. Cet Homme faisait crier sa mère sur son père, son père se complaisait en excuses. Plus personne ne s’occupait d’elle. Tout le Palais ne parlait que de ce Serenos? Qu’avait-il de si spécial? Alors l’enfant fit ce qu’elle pouvait. Elle priait les Esprits pour que le “Seigneur aux yeux couleur ciel” qui rendait sa Famille si triste s’en aille.

- Que les Esprits m’entendent et m’offrent une faveur.
Votre serviteur vous demande un acte, une lueur
Je vous demande si vous ne pouviez pas, dans votre grande bonté,
Du Palais dans le tourment, L’Homme aux yeux Ciel éloigné.
Je vous demande pour l’amour de votre Reine,
Calmer ses cris et, venant avec, nos Peines.


Le calme, le silence l’envahissait dans la chapelle. Et elle rajouta, serrant ses mains un peu plus fort : “Je mangerais tout et je serais une Princesse sage. S’il vous plaît, vous pouvez nous aider?

Les Esprits sont sages et ont dû avoir pitié. Les Esprits l’ont écouté. L’Homme aux yeux Ciel s’en alla. Victoire ! Merci ! Et… victoire? Vraiment…?

Non. La situation était incroyablement plus complexe que ce qu’elle aurait pu saisir. Elle avait cinq ans et ce fut la fin d’une enfance douce et calme.

Passons quelques années et les tragédies inhérentes à un couple royal. Une trahison, un poison, un meurtre. Myrella pleura. Fort. Longtemps. Elle était si jeune et perdre son père lui fit si mal. Mais tant de choses se passèrent. A dire la vérité comme on lui avait tant appris, elle dénonça son aînée. Après tout… Myrella avait entendu beaucoup de choses sur sa famille. Sur l’infidélité de son père, de son bâtard de frère. Elle avait surpris des discussions de Moregane avec des soldats et elle était suffisamment vieille pour savoir qu’un poison dans une boisson ce n’était pas une question de bien-être ou de longévité. Certains pensent qu’elle était trop jeune pour volontairement trahir sa grande sœur. D’autres savent que l’Émeraude aurait parfaitement pu y penser. Si on lui avait demandé, elle aurait répondu que la Vérité devait primer.

Chapitre IV : Le Temps d’une Duchesse

Le Bâtard devint Roi de Messa et la consigna dans ses appartements. Ce qui arrangea la jeune femme. Elle avait encore plein de choses à apprendre et, au lieu de traiter toutes les informations vécues les dernières années, elle s’enferma dans des livres de géopolitiques et d’astronomie, dans des herbiers et autres volumes instructifs. Ce qui lui permit de trouver du temps pour faire son deuil et oublier ce qui ne pouvait la toucher. Et entre les livres, ses percepteurs et Laryë, les journées s’écoulaient plutôt paisiblement. Égoïstement Myrella profitait de sa vie libre, plaignant son aînée d’avoir été trop gourmande et sa cadette d’être si brisée. Pauvre Elise, trop fragile pour le rude monde monarchique…

Mais elle transvasa tout dans ses neveux et nièces. Dans ces êtres à gâter et à aimer. Qu’y avait-il de plus pur qu’un enfant? Et ils étaient de son sang, même éloignés, même en prenant en compte le fait que son frère ne l’était qu’à moitié. Et Laryë était si drôle! C’était toujours un plaisir de boire une tasse de thé. Myrella y trouva une amie, lui sembla-t-elle. Une amie à qui elle se confiait et tendait à être la confidente en retour. C’est Laryë qui proposa à Myrella de faire des bijoux en demandant des pierres précieuses. C’est Laryë qui redonnait le sourire à la Princesse. Et réciproquement. Ce qui lui fut récompensée par une autorisation de sortie plus grande, preuve de confiance dans ce monde hostile et bourrés de vengeance et de plans de meurtres… Ce que Myrella observait avec le même regard qu’un jeu d’échec. Elle observait une partie grandeur nature de jeux politiques, de pouvoirs et combats qui se jouaient d’elle. Elle était la petite troisième, personne n’en avait rien à faire de son opinion. Sinon sa soeur ne se rebellerait pas. Sinon son frère lui parlerait. Si seulement Moregane avait été moins gourmande… Plus patiente…

Et comme si ce monde n’était pas si fou, on leur retira la tendre Laryë. Et entre la douleur, les enfants et la colère de Serenos, Myrella s’adonna à continuer ce qu’elle avait entreprit. Toute une ribambelle de bracelet. Comme l’avait suggéré Laryë quelques temps plus tôt. Les bijoux lui prirent tout son temps et quand Cet Homme revint, elle peina à donner le change tant la traque de sa soeur aînée avait été violente, brutale. S’il se retournait contre elle et Elise…

Contre toute attente il lui offrit un territoire, un titre. C’est ainsi qu’elle devint la duchesse Myrella Cyrelle Talle de la Dynastie Aeslingr-de-Saffran. Serenos l’envoyait sûrement loin d’eux. Peut-être ne supportait-il plus sa présence. Elle ne serait jamais Reine mais devenait la première de la lignée de Saffran. Mais c’était un autre sujet que nous aborderons un autre jour.

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“Il faut être ambitieux, mais il ne faut pas se tromper d'ambition.”


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