Centre-ville de Seikusu / Re : Les petites annonces (PV Lilly)
« le: vendredi 17 novembre 2023, 17:51:40 »D'ailleurs, elle venait de le dire... Lilly de Vegas. Vegas... C'était un coup à chopper le mal du pays, mais étonnamment, tout était encore un peu trop frais pour qu'il ressente la plus petite once de nostalgie pour le moment. Trente commandes à la minute? Le bar n'était peut-être pas si performant pour le moment. Elle avait tout dit en quelques phrases, et de toute évidence, elle n'avait pas froid aux yeux. Quant à faire de son bar en endroit en vogue pour les jeunes du coin, ce n'était pas forcément le type de public qu'il recherchait. Il tira une bouffée de fumée, et déposa sa cigarette dans un cendrier déjà pas mal rempli, avant de finir sa chope. Il la déposa et la poussa légèrement, regardant la fille en face de lui de la tête aux pieds. Ouais, ça pouvait le faire...
"Je suis Erwin Lafleur, l'heureux propriétaire du Nibar Bar. Ch'uis de Louisiane. On s'adresse à un public masculin de cadres et de travailleurs qui veulent se vider la poche en reluquant de la minette peu vêtue, et en se saoulant. Je ne vais pas te demander de tomber les cocktails les uns derrière les autres, mais par contre, apprête-toi si je te prends à remplir des centaines de pintes de bières, et des verres de bourbon et de saké pour les gars qui défilent dans la salle.
C'est le bar qui paye le loyer, les frais de fonctionnement, et une bonne partie des paies des filles. Jusqu'à présent, c'est moi seul qui le tenais, et j'y suis encore assez souvent, mais vu qu'on tend à gagner de la clientèle, j'ai du embaucher plus de filles, et il faudra que j'ai de l'aide derrière le bar. Comme le nom du bar l'indique, le Nibar Bar, les mecs qui viennent ici le font pour se rincer l'oeil. L'uniforme du bar est donc composé d'un string, et d'une paire de talons-aiguilles, qui sont remis par la direction à la prise de fonction. Si tu prends ce job, ce sera ton uniforme. Pas de problème avec ça?"
Evidemment, c'était le genre de détail qui pouvait refroidir les ardeurs de bien des filles, et certaines avaient vite battu en retraite en l'entendant. C'était compréhensible, mais dans un bar à strip-tease comme le sien... Rien de bien extravagant en soit, en réalité. Il avait une bonne impression concernant cette fille, mais en tant qu'employeur, il fallait un minimum garder la tête froide. Son cerveau ne devait pas être remplacé par sa queue pour prendre une décision, même si ça pouvait commencer à le démanger. Mais il resta maître de lui-même et continua.
"On a un service de jour, et un service de nuit. De jour, je gère car c'est plus calme. C'est à partir de 21h que le bar se remplit et reste plein jusqu'au petit matin. Tu serais donc en service de nuit, de 21h jusqu'à la fermeture au petit matin. On ne ferme que le lundi. Le dimanche, on bosse pour les fêtards qui viennent se mettre des mines. Compte environ 42 heures de travail par semaine. Je paie 30$ de l'heure, ou l'équivalent en yens. Les pourboires sont pour toi, ce qui peut facilement doubler ou tripler ta paye si tu sais jouer avec les gars.
Par contre, la publicité, on s'en passe. Le bouche à oreille fait son œuvre, et on privilégie un public d'habitués, qui aime la discrétion. Ce qui est mon cas, à moi aussi. J't'expliquerai peut-être un jour pourquoi si tu finis barmaid ici, mais c'est une longue histoire. Les payes tombent tous les 1ers jours du mois. On peut te remettre un chèque, du liquide, ou faire un virement. Normalement, on ne fait pas d'avance sur salaire, mais je donne trois jokers aux filles du bar par an. On peut tous avoir des mois difficiles, hein. Par contre, rien avant le 15 du mois.
Enfin, dernier détail, on évite les frangins et les petits copains jaloux qui vont débouler comme un cheveu sur la soupe en hurlant dans le club parce que la petite sœur ou la fiancée se trémousse derrière le bar à moitié à poil. Si tu me garantis qu'il n'y aura pas de problème à ce niveau, on va sérieusement pouvoir envisager ton embauche, ma belle. Lilly hein?"
Poussant son fauteuil en arrière, il ouvrit un tiroir et y plongea la main pour en ressortir plusieurs feuilles de papiers agrafées ensemble. Il le posa devant lui et s'arma d'un stylo, qu'il posa dessus avant de le tourner vers la fille face à lui. C 'était un contrat d'embauche en bonne et due forme, rédigé par un petit avocat du coin. Reprenant le stylo, il le tapota sur des espaces laissés blancs.
"Tu remplis les blancs, et tu signes chaque page en bas avec la date. Et on pourra dès lors te considérer comme faisant partie de l'établissement quand j'aurai moi aussi signé. Tu le mérites?"
Il s'était marré en posant la question, ne pouvant pas s'empêcher de venir titiller un peu sa future barmaid. Et puis c'était trop tentant...