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« le: mercredi 10 janvier 2024, 02:09:59 »
En apparence, Anos écoutait bien sagement les paroles du marchand. Intérieurement, il brulait d’envie de lui faire bouffer du sable. Comment osait-il le faire patienter de la sorte ?! Les humains étaient toujours aussi cupides … S’ils n’avaient pas ce défaut, les dieux répondraient peut-être plus souvent à leur prière. Mais le jeune dieu ne laissait rien paraitre de son énervement. La météo qui changeait doucement, trop doucement pour être perçu comme anormal, témoignait très clairement de son état d’esprit. Il comptait bien donner une leçon à ces charlatans. Il comprenait de mieux en mieux pourquoi son père n’intervenait pas dans le désert puisque celui-ci semble grouiller de crapule de ce genre.
-Très bien … Je serai donc patient jusqu’à ce que vous soyez prêt. Je choisirai une bête avant de monter dans le bateau pour voir les marchandises de valeur …
Il brulait d’envie de lui envoyer à la figure que si sa marchandise se détériorait pour quelques grains de sable, c’est qu’elle était vraiment d’une qualité très douteuse. Mais il s’abstenait pour les piéger. Le vent qui s’était levé tout à l’heure était déjà le premier point de la stratégie. Il allait gêner la navigation des autres bateaux qui n’avaient pas jeter l’ancre. Les nuages, au loin, qui s’approchaient et qui commençaient à couvrir les rayons du soleil, une fois que les bêtes avaient été déchargée, afin qu’il soit trop tard pour se dire que l’on range le matériel après tous ces efforts. La tempête de sable allait venir avec le vent, plus tard. Tout était prêt.
Anos se fichait pas mal des bêtes dans les cages. Il les observait pour donner l’impression de son intérêt. Mais son regard se posait surtout sur le marchand, s’approchant d’un pas lent avant de s’arrêter tout de même à plus de cinq mètres de lui. Il allait lui donner la leçon qu’il méritait … mais pour ça, il allait utiliser ses propos contre lui.
-Je vous remercie … C’est de bien belles créatures que vous avez là. Dites moi … A combien estimez vous la valeur de la plus chère et la mieux portante ?
Le vent souffla soudainement bien trop fort pour que ce soit naturelle, soulevant alors le sable des dunes et créer une sorte de dôme de sable autour de ce bateau. Les autres navires qui étaient hors de ce dôme allaient être emporter par ce vent trop fort au loin. L’atmosphère avait pris les couleurs du sable. Anos révéla alors son vrai visage, un visage bien contrarié. Le marchand n’était pas seul sur ce navire restant … Et pour faire comprendre aux autres qu’ils avaient tout intérêt à rester calme, le dieu fit s’abattre la foudre sur le mat principale du navire. Les nuages n’étant pas visible, cette foudre traversa le dôme de sable, laissant l’air ambiant être comme électrique. Le mat finit par se briser sous son propre poids après l’impact, démarrant un petit incendie à bord. De quoi occuper d’autres hommes.
-Et a combien estimez vous votre propre vie ainsi que la survie de votre expédition … l’humain ? Mon père a visiblement trop fermé les yeux sur ce qui se passe dans son désert …
Il haussait alors la voix pour que les bêtes l’entendent.
-Vous qui êtes enchainé ! Manifestez votre envie de liberté ! Ce marchand vous ouvrira votre cellule ! N’est-ce pas monsieur le marchand ? C’est là, la pauvre valeur que je donne à vos vies … Allez-vous payer votre tribut ?