Les contrées du Chaos / L'épopée d'une chasse à l'homme [Yukimura]
« le: lundi 19 juin 2023, 17:05:58 »Bien souvent, nos agissements nous mettent face à des situations dont nous devons nous acquitter. Assumer ces faits et ses gestes, parfois s'en repentir lorsque la situation le demande. Du moins, si l'on a un tant soit peu d'états d'âme pour se peiner de ses erreurs. Le tourment nous ronge bien souvent de nos erreurs, empêchant un sommeil réparateur, ou des pensées libres de se mouvoir dans notre esprit. Une entrave, dont semble bien peu prisonnière notre jeune voleuse, pour qui les tourments ne sont que de simples parasites que sa main chassera d'un revers. Les indélicatesses de ses actes, ce que l'on peut penser ou dire d'elle, n'a que bien peu d'importance pour la solitaire qu'elle est. Que volent les mufleries et les friponneries à son égard, elle fait fi de cela. L'on ne peut oublier, qu'elle est l'autrice elle-même de nombreuses entourloupes et escroqueries. Alors, si elle venait à se froisser du regard des autres, ce ne serait que par fausse conviction.
Une vie de larcin et de maraudage, la guidant sur terre, mais aussi dans d'autres contrées lointaines qu'elle n'a pas peur de fouler. Les objets d'une civilisation étant parfois plus affectionnés dans l'autre, c'était un bon pari que de vadrouiller entre deux mondes.
Cette fois à Terra, Arthémis profitera quelques instants d'inerties pour s’adonner à des activités plus reposantes que le grand banditisme. Prospérant d'un havre de paix, pour simplement venir prendre quelques verres dans l'une des villes de ce tréfonds. Dans sa bourse, vibrer de nombreuses pièces d'or acquises pour la revente d'un objet qui n'avait pourtant une grande valeur monétaire, mais particulièrement affectueuse pour le commanditaire de ce vol. Qu'importe la raison, ce qui prime pour Arthémis, est seulement la récompense à en tirer. Jugez là si vous le désirez. Abhorrez ses agissements, elle n'a que faire de ce qui peut être dit sur elle. Incapable de mieux, Arthémis agit simplement de la seule manière qu'elle conçoit pour survivre en ce bas monde.
Terminant son dernier verre, légèrement enivrée de la boisson, elle se décide à aller faire quelque pas, toujours dans sa solitude et de son retrait de toute interaction. Pour se préserver, elle était bien mieux ainsi.
Ses pas la menèrent hors du petit village, dans une contrée isolée où elle savait qu'elle trouverait la paix. Arthémis ne reste que bien peu dans les lieux fréquentés, dormant souvent à la belle étoile, loin de toute civilisation. Sans lieu fixe, elle se sentait libre, et plus en sûreté. Toutefois, cette fois-ci, le danger ne rôdera pas dans un lieu côtoyé. Oui. Elle les avait perçus depuis un moment déjà, ces silhouettes qui venaient à la suivre en laissant une distance pour éviter de se faire repérer. La confrontation semblait peu fiable compte tenu de leur surnombre, trois hommes, pour une seule femme. Bien qu'elle soit entraînée et assurée de ses compétences, Arthémis préfère se prémunir de risques malencontreux. Accélérant le pas, ses poursuivants entrèrent en chasse pour en faire de même. La nymphe leur posait une longueur d'avance, bien trop rapide pour ces balourds. Riant de son avance et de les voir peu à peu disparaître au loin, elle n'eut pas pris garde à une attaque verticale en son encontre.
Un bruit sourd. Une densité pesante venant à lui faire quitter sol et atterrir lourdement plus loin sur le sol rocailleux.
Quelques acouphènes l’empêchent de se redresser rapidement, peinant à se rendre compte de ce qu'il venait de se passer. Son bras endolori, lui arracha un piaillement lorsqu'elle tenta de prendre appui dessus. Sa vision brouillée revint à la normale quelques secondes après seulement, lui laissant percevoir quatre silhouettes l'encercler. Évidement, les trois hommes n'étaient qu'une diversion le temps que le quatrième s'en acquitte par surprise.
- Désolé de l'entrée en matière, j'ai tendance à frapper fort. Dit l'un d'eux en riant à gorge déployée.
- On t'offre deux propositions ma belle. Dit le plus petit en s'accroupissant près d'elle. Soit tu viens sagement avec nous sans esclandres jusqu'à celui qui nous à mandater, soit on lui rapporte simplement ta jolie tête.
Forcément. Des ennemis, ici ou sur terre, à cause de ses méfaits, elle en avait. Il fut toutefois hors de question de leur laisser l'honneur de sa captivité, et encore moins de la délester de sa caboche. Vivement, elle se saisissa de l'un de ses couteaux attachés sur l'une de ses cuisses, et asséna un coup en direction de l'homme qui eut juste le temps de l’esquiver sans pour autant éviter une balafre sur son visage.
- Argh ! Connasse ! Attrapez la les gars !
Juste le temps pour Arthémis de se ressaisir pour se dresser sur ses jambes, elle oublia son bras endoloris et se tint prête à se défendre. Avec agilité et rapidité, elle esquiva les coups portés par armes et par poings par ses adversaires. L'un d'eux, une montagne de muscles, certainement l'auteur du coup qui l'a mise à terre, ne se ménageait pas. Un autre, porteur d'une épée lourde et tranchante, et les deux autres n'ayant pas encore montré s'ils étaient porteurs de potentiels. Mais quand bien même elle pouvait être entrainée, il semblerait que eux aussi. Le costaud parvint par une entourloupe et à l'aide de ses coéquipiers, de lui saisir les poignets une fois qu'elle fut légèrement sonnée et la dresser tel un trophée.
- Un dernier souhait princesse ?
- Allez vous faire voir... Clâma t'elle crocs serrés.