Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Mona Duval

Pages: [1] 2 3 ... 6
1
Blabla / Re : Le Questionnaire
« le: vendredi 07 février 2025, 17:44:31 »
Oui. Je ne peux pas parler de fiction par contre...

(Je plussoie. SATINE est incroyable et le film est beau. La relation entre les personnages principaux, l'histoire du moulin, l'univers...tout en fait xD)

Donc. Ce n'est pas une fiction, mais un livre qui a donné des réponses a des questionnement que je me pause depuis que j'ai 17 ans.

La Bible Satanique d'Anton Lavey. Car oui, je suis sataniste laveyenne. (Je précise pour ceux du fond qui confondent avec les luciferiens mais eux ce sont les méchants.)

Une œuvre de fiction par contre...j'imagine que ce serait Farenheit 451, qui est vachement proche de la réalité et m'a rendue (si c'est possible ) encore plus attachée aux livres et consciente de l'idiocratie dans laquelle on vit).

Une chanson que tu écouterais en boucle tant les paroles te prennent au tripe ?

2
Gymnase en plein air et piscine / Re : Eye of the tiger (PV Mona)
« le: mercredi 05 février 2025, 23:54:52 »
Je ne suis pas prête. Prête à être dans une salle de sport avec un inconnu, c’est une chose. Que le dit inconnu me touche, s’en est une autre. Et c’est presque malgré moi que je regarde sa main et recule, comme si j’avais peur que tout à coup il change de visage et ne me saute à la gorge. Il a dû le pressentir, car il ne semble pas mal le prendre et se contente d’enchaîner directement. Des bouteilles neuves, lui péter la gueule. Des bouteilles encore fermées. C’est une attention qui me touche étrangement. Il gagne des points alors que nous n’avons pas vraiment parlé de quoi que ce soit. Aemi a dû lui faire un topo et il doit être loin d’être con. Certains types ne seraient pas venus perdre leur temps pour réparer des choses qu’ils n’ont pas cassés. Ils n’auraient pas non plus fait l’effort de mettre en place les évènements de sorte à ce que la demoiselle traumatisée se sente en sécurité. Une petite voix me dit de rester méfiante, mais lorsqu’il me parle sport, je me dis qu’il faut que je baisse ma garde.

«Ok. Merci.»

C’est tout ce que je trouve à dire, alors que j’ai juste envie de lui sauter au cou et le remercier de ne pas faire preuve d’une once de pitié dans sa voix ou dans son regard. De ne pas me poser de question directement sur ce qu’il m’est arrivé et de me regarder comme si j’étais une partenaire de sport et pas une victime qui tente de recoller les morceaux de son traumatisme. Je m’éloigne pour m’échauffer, prenant la peine de travailler mes poignets, ma nuque et mes chevilles. J’attache également mes cheveux trop longs pour qu’ils ne m’handicapent pas, gardant en tête qu’un de ces quatre, lorsque je serai prête, je devrai lui péter la gueule. Cela me fait sourire, mais je me contente de terminer les échauffements et les étirements avant de le rejoindre tout en ouvrant une bouteille d’eau. Je veux qu’il voie que je crois en lui. Et je reprends l’échauffement des jambes tout en écoutant sa question.

«Ah. Eh bien...j’aimerais être capable de péter la gueule de quelqu’un de plus grand que moi.»

Je le toise avec un demi-sourire. Lui peut-être ? Non. Mon agresseur ou tout homme qui aura envie de s’en prendre à moi une nouvelle fois. Il est hors de question que je ne me laisse avoir deux fois. Hors. de. Question.

«Je pensais que Aemi était plus bavarde que ça.»

Mais je suppose qu’elle était trop occupée à autre chose. Tant mieux d’un côté. C’est de moi qu’il obtiendra des informations. Je reprends donc.

«Je me suis faite agressée et je ne veux pas être incapable de me défendre la prochaine fois. A quoi bon avoir une bonne constitution si je ne sais pas me défendre face à quelqu’un d’agressif ?»

Je ne lui dis pas que le quelqu’un en question est un agresseur multi récidiviste que même la police ne semble pas capable d’arrêter. Tout ce que je sais, là, tout de suite, c’est que s’il parvient à m’entraîner au point où je suis capable un jour de le coucher, alors il aura rempli son office et satisfait une Mona qui n’attend que ça. Être capable de…

«Dis moi ce que je dois faire...»

Ok Killian. Tu as gagné. Je souris plus franchement en t’entendant m’alpaguer comme ça. Je m’approche timidement, car je n’ai jamais cogné personne en vrai. Déjà dans des sacs de frappe, quelque fois, pour le plaisir, mais jamais dans quelqu’un. Même avec des protections. Il peut sûrement le sentir dans la faiblesse de mes coups. Il doit se dire que mes muscles sont là uniquement pour faire joli ou me donner un genre.

«Quoi ?»

Je pense que j’ai mal entendu. Non ? Il a vraiment osé me dire que je fais chier ? Et me traiter de bonasse n’est pas un compliment ! Je me retiens de lui balancer une rafale d’insulte et me souviens qu’on est là pour l’entraînement et qu’il fait sûrement ça pour titiller un peu et faire de sorte que je sorte de mes retranchements. Je cogne donc plus fort, plus juste. Il peut encaisser après tout non ? C’est un solide gars, bâti et bien en équilibre sur des jambes musclées. Il n’a pas de quoi rougir de son physique en somme. Je comprends pourquoi Aemi lui a mis le grappin dessus. Lorsqu’il me dit que c’est bon, je sens que j’ai encore envie de cogner, mais sagement, je l’écoute. Je m’applique à positionner mon corps et me crispe légèrement lorsqu’il approche. Pourtant, je le laisse faire. Je n’avouerai pas, mais cela fait si longtemps que des mains masculines ne m’ont pas touchée que je frémis et pas d’appréhension. Même si mon coeur lui, tente une échappée tant ça le stress d’avoir un mâle si proche. Killian est un bon professeur et je tâche d’être une bonne élève. J’ai beau être parfois une vraie peste au boulot, je sais ici qu’il avait probablement autre chose à faire que venir pour une parfaite inconnue. Je m’applique donc avec beaucoup de sérieux et suit ce qu’il me dit, sentant que mon corps se détend malgré mes muscles qui eux, se tendent sous les efforts. Nous y allons lentement, mais cela n’empêche pas ma peau d’être moite. C’est alors que je commence à vraiment me sentir en sécurité que j’entends des bruits et vois que des gens commencent à entrer dans la salle. La proposition de Killian sonne comme une bénédiction, car je n’avais pas envie de me retrouver entourée d’inconnus.

«Avec plaisir. Si cela ne te dérange pas, je vais juste me passer un coup d’eau avant que nous partions. On se retrouve devant ?»

Je vais pour lui dire merci, mais je me contente de hocher la tête et partir avec mes affaires pour disparaître de la salle. Un passage aux toilettes où je me rafraîchit le visage et la nuque. Je me dépêche de remettre mon pull pour cacher mes formes et sors devant la salle pour rejoindre ou attendre mon professeur. Il ne le sait pas, mais juste boire un café avec quelqu’un, ce n’est pas arrivé depuis un sacré moment en fait. Accepter l’offre d’un homme, accepter qu’il m’approche et de me retrouver à nouveau en sa compagnie. Mais l’entraînement c’est bien passé et malgré tout ce que je tente de refouler, je sais qu’au fond, la Mona d’avant crie qu’elle a envie d’être à nouveau une créature sociale. A envie d’être à nouveau regardée et touchée différemment que par des médecins.

«Il y a un petit café sympa où il n’y a pas trop de monde...c’est dans une rue un peu plus loin, si ça te dis.»

Je n’ai pas le courage, malgré que je me sente plus détendue auprès de Killian, de lui dire que je n’ai pas encore la force de fréquenter des endroits où il risque d’y avoir beaucoup de monde.

«C’est moi qui paie ! Après tout, il faut bien ça, pour me faire pardonner du jour où je parviendrai à te...péter la gueule...»

Et il a droit à mon premier rire, moi qui suis normalement une véritable boule de joie quand je ne suis pas dans une phase dépressive.

3
La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: mercredi 05 février 2025, 23:25:52 »
Idiote. Est-ce que je croyais sincèrement que ce genre de chose était possible ? Miss. Comme si tu étais l’héroïne d’une fiction fantastique et qu’un démon allait réellement répondre à ton appel ! Idiote...Pourtant, c’est presque de désespoir que je me caresse maintenant, les mains poisseuses, la culotte transparente par tant de cyprine déversé pour un amant qui ne viendra sûrement pas. Haletante, je garde ma main sur mon intimité, ferme les yeux en priant encore un peu pour que Helel se montre. J’ai lu ça dans un livre un fois. Que le satanisme se nourrit du plaisir de ses sorcières. Mais visiblement, je ne suis pas sorcière et les démons n’existent pas.
« Ton rituel me satisfait. Voici ton démon. »
«Co...Comment...»

Mais je ne sais pas quoi dire tant je suis surprise par sa présence. Il est arrivé si soudainement, comme s’il avait entendu mon ultime prière. La main toujours entre les cuisses, je suis paralysée de stupeur et l’espace d’un instant, je me dis que je suis peut-être en train de rêver. Car c’est tout bonnement impossible qu’il soit là, en chaire et en os. En verge et en nudité. Pourtant, il respire et me parle, remplit la pièce de sa présence. Ses mains me plaquent contre le canapé et il me toise désormais, respirant plus fort. Ses doigts emprisonnent les miens dans le sous-vêtement qui a déjà vécu en si peu de temps. Comme s’il veut me prouver qu’il est bien là. Il peut voir dans mon regard la surprise, les pupilles encore dilatées des plaisirs précédents. Plaisirs coupables. Tout ça parce que j’ai déchiffré des lignes dans un livre et que je me sens…

«Je...»

Mais un gémissement sort de mes lèvres avant que je n’aie le temps d’esquisser la moindre phrase. Il écrase mon intimité déjà si sensible et cela me fait mal à me faire du bien. Mon corps, il peut le constater, ne s’est pas remis de notre rencontre. Pas à cent pour cent. Des bleus sont encore visibles, bien qu’ils aient changés de couleur, tout comme les marques de dents qui se sont quelque peu résorbé. Chaque jour, lorsque je me regardais dans le miroir, j’appuyais sur les marques laissées pour ressentir à nouveau des sensations. C’était étrangement bon, moi qui ne suis pas masochiste. Je crois que Helel me donne le goût de la douleur dans le plaisir. De l’humiliation et du délice d’appartenir à quelqu’un qui contrôle les choses et ne me laisse pas vraiment le temps d’essayer de prendre le dessus.

Il me soulève et entre ses mains, je ne suis à nouveau qu’un jouet de plaisir pour lui, un objet de désir qui bout d’impatience de sentir à nouveau sa violence. Emprisonnée contre lui, son bras autour de ma gorge, je suis sa proie. Entièrement consentante, parfaitement dévouée. Il appuie sans peut-être le savoir là où il a déjà posé ses lèvres, refermé sa mâchoire, serré ma peau à la faire rougir. Je déglutit, incapable de répondre que non, en effet, mes doigts ne m’ont pas suffit. Les gens que j’ai vu non plus. Et les sex-toys que je cache dans un tiroir de ma table de nuit encore moins. Sa chaleur, la dureté de ses muscles, l’épaisseur de son membre...il me fallait tout ça et j’avais peur de ne jamais plus y avoir droit.

Lorsque la télévision s’allume, bien que surprise, je n’y prête pas attention tout de suite, car je suis bien trop obnubilée par son contact. A quel moment suis-je devenu aussi faible face à lui ? Et lorsque mes yeux se posent sur l’écran, je vois que c’est nous. Nous, il y a quelques temps, quand on s’est retrouvé dans cette cabane du bout du monde. Cette cabane qui n’existe sur aucune carte, dans les souvenirs de personne. Pas même à l’endroit où elle était dans mes souvenirs. J’ai envie de lui demander comment tout ça est possible, mais je suis subjuguée par ce qu’il m’a fait vivre. Les images sont toujours plus fortes que les souvenirs qui ne sont parfois qu’un mélange entre fantasme et réalité. J’ai des relents de ce que j’ai vécu qui me font monter le rouge aux joues. Ou alors c’est parce que j’ai chaud, tandis qu’il sert ma jugulaire jusqu’à couper l’oxygène qui monte à mon cerveau. Il m’empêche de réfléchir, m’empêche d’entendre des voix qui me disent que tout ça n’est que cauchemar. D’autres qui me crient de partir, que c’est trop dangereux. Non. Tout ce que je ressens et entend en ce moment, c’est le désir. Celui qui me dicte ma conduite depuis que j’ai noté mon numéro sur cette porte de chiotte, quelque part en ville.

«Oh oui...faites moi mourir...» Je dis cela dans un souffle entrecoupé de hoquet. Les yeux clos, j’écoute ce qu’il y a à la télévision sur fond de ses grognements, au rythme de mes propres battements de coeur. C’est si douloureusement bon que j’en gémis plus fortement et ce, malgré mes mains qui attrapent son bras pour le griffer. C’est un réflexe du corps, mais pas du coeur. Lui faire mal pour qu’il me laisse partir. Un sursaut de survie dans un corps entièrement tourné vers le plaisir de sentir des doigts sur mon intimité qui est trempe et offre son lot de bruit obscène dans la pièce. Les bruits couvrent ceux de la télévision. La culotte se déchire sans effort, bien que j’aie senti la tension du tissu contre mes fesses, entre mes fesses, quand il tire dessus. Je me cambre, les omoplates plaquées contre lui, son bras empêchant toute fuite. Le tissu fait un bruit mouillé lorsqu’il le manipule entre ses doigts et le lâche sur le sol avant d’attaquer mon clitoris avec plus de lattitude. Et moi ? Moi, fidèle petite Mona, obéissante petite chienne, j’écarte un peu plus les cuisses. Mes mains n’essaient plus de le griffer mais s’attaquent à mes cuisses que je tiens plus écartée encore. Mes ongles s’enfoncent dans ma chaire. Je suffoque, je gémit, je déglutit difficilement et sent que je commence à m’évanouir, la tête remplie d’un réseau de courant électrique de plaisir intense enveloppé dans une sorte de brume qui alourdit mes paupières.

«H..el...el.»

Malgré l’imminence d’un évanouissement, je parviens à soupirer son nom, sans chercher à fuir ce qui pourrait être une mort plutôt qu’une simple «petite mort» comme on dit si bien. Helel peut sentir que mon corps devient mou, mes pieds glissent et mes mains ne s’accrochent plus avec autant de force que précédemment. Le plaisir est intense dans cette situation. Je ne pensais pas que c’était possible, alors que j’ai déjà jouit plusieurs fois. Ses doigts sont une torture, bien plus que ce bras qui me retient toujours. Je sens ses muscles qui roulent sous sa peau brûlante. Mais je pense que j’aurais été prête à crever pour lui. Comme Juliette pour son Roméo. Sauf que là, c’est au-delà d’un sentiment d’amour. C’est un sentiment que seul un animal pourrait ressentir pour son propriétaire. Quelque chose que l’on ne ressent peut-être qu’avec le coeur d’un toxicomane pour sa dose.

4
Je commence à être fatiguée. Je devrais rentrer chez moi. Enfin...chez moi. Parfois mon appartement me manque. Il était spacieux et j’y avais une très belle vue. Cet appartement en a accueilli des soirées, des amants, des amantes...quelques amis...je pense que même ma voisine chiante me manque parfois. Mais je me suis promis de ne plus y retourner. Danny m’a dit que lentement, il allait commencer à le vider et mettre mes affaires en garde meuble le temps que je décide quoi faire. Je pensais tout faire cramer, mais il m’a dit que c’était peut-être sur le coup de la colère, la peur. Il comprend, mais pense que je le regretterai peut-être si je ne prends pas de décision autrement que sur un coup de tête. Et il a raison. C’est ça le pire. Entièrement raison. Il faut que j’accepte de passer à autre chose. Pas oublier, pas pardonner, mais passer à autre chose. Et pas pour Lui, ni même pour les gens autours, mais pour moi. Je me dois bien ça après avoir été incapable de me défendre contre mon agresseur.

Je suis fatiguée et les lignes sur l’écran bougent. Je l’éteint en soupirant, ne prêtant pas attention à Dany qui me regarde depuis la porte du bureau. Il a sa tête inquiète des mauvais jours et je sais déjà ce qu’il va me dire.

«Tout va bien Mona ?»
«Oui et toi ?»
«Oui oui. Dis. Je me demandais. Est-ce que tu as envie d’aller boire un verre ? Un café ?»
«Non Dany, c’est gentil, mais je suis crevée. Je pense que je vais rentrer directement.»

Il danse d’un pied sur l’autre et semble réfléchir, avant d’entrer et me rejoindre près de mon pc. Il a l’air tout aussi fatigué que moi. C’est que je sais qu’il travail beaucoup dans l’ombre pour faire comprendre aux responsables de la maison d’édition que leur écrivaine du moment a besoin de faire une pause et qu’elle refuse d’écrire ne serait-ce qu’une ligne sur ce qui lui est arrivé. Car ils sont au courant désormais. Il fallait bien que ça finisse par se savoir dans les hautes sphères. Leur réaction ? Ils avaient envie que j’en discute avec le psy du service. Car oui, il y a un psy. Et non, je ne suis pas aller le voir. J’en ai un qui me suffit et de plus, sans méchanceté, c’est un simple constat, les psychiatres de ce genre de boîte sont souvent des gens qui sortent de l’école et ne trouvent pas de place dans des cabinets ou n’ont pas les moyens d’ouvrir leur propre endroit. Ils finissent dans une boîte d’intérim ou épluche les petites annonces jusqu’à ce qu’une maison d’édition, une grande enseigne ou que sais-je, ne les contact parce que c’est ainsi aujourd’hui. Tout endroit qui tient à ne pas fermer ses portes à cause des syndicats se doit d’avoir un médecin privé. Personnellement, je pense que c’est surtout pour que les responsables puissent avoir un regard sur la santé mentale de leurs employés. Je l’avais fait remarqué à Dany et même à la direction, mais on a simplement rit, comme si je faisais la blague de l’année. Il faut croire que je suis très drôle, car cela arrive souvent lorsque je fais part de ce qui ne va pas ici...enfin…

«Mona ?»
«Dany ?»
«Je ne veux pas t’embêter avec ça, mais la direction attend des nouvelles de ton futur bouquin...et ils commencent à me presser de question. Je ne sais plus vraiment quoi leur répondre.»
«Ces vautours se fichent bien de ce qui m’est arrivé n’est-ce pas ?»
«Ce n’est pas ça, c’est juste que...»
«Ne t’en fais pas. Dis leur que je leur file le manuscrit d’ici...quelques mois maximum. Avant la fin de l’année normalement. J’ai de vieux scénarios qui traînent, je n’aurai cas travailler sur l’un d’eux...»
«Je suis navré Mona.»
«Ne le sois pas Dany. Quand j’ai signé ici je savais pertinemment que je vendais mon âme...»

Je lui souris et il me répond d’un pauvre sourire aussi. Nous avons l’air de deux idiots totalement perdus. Depuis que je suis revenue, Dany ne sait plus comment agir avec moi. Avant tout ça, c’était tellement plus simple. On baisait, on riait et on fêtait le succès de mes livres. Mais maintenant ? Je n’ai même pas envie qu’on me touche. Il m’attire toujours, oui, c’est certain, mais je ne suis pas prête.

«Je vais te laisser alors. Sûr que tu ne veux pas que je te raccompagne ?»
«Non c’est tout bon ne t’inquiète donc pas...»
«D’accord.»
«Dany ?»
«Mmmh ?»
«Merci.»

Il me fait un sourire plus franc et sort du bureau, fermant la porte derrière lui, tout comme j’éteins mon pc et ferme un instant les yeux. Je pense que je me suis endormie, car c’est l’homme d’entretien qui me réveil en vidant la poubelle. Il s’excuse à demi-mot et je lui fais signe que ce n’est pas grave, prend mes affaires et le salue en lui disant de bien fermer à clef derrière.

La rue est calme et c’est agréable. Je ne sais pas quelle heure il est et me rend compte que je suis sereine. Cela fait si longtemps que ce n’est pas arrivé que j’ai presque envie de le crier au premier passant venu. L’ancienne Mona serait aller directement au bar pour trouver une âme avec qui passer la nuit, mais la nouvelle rentre sagement à l’appartement. Ce n’est plus chez Aemi. Elle a fait tellement pour moi que j’ai préféré lui laisser son intimité, bien qu’elle se fiche éperdument de ça. Mais je sais au fond que ça lui fait du bien de ne plus avoir cette petite tâche dépressive que j’étais dans son canapé quand elle rentre le soir où décide d’amener un nouveau amant, une nouvelle amante. Actuellement, je squatte chez des amis, un gentil couple qui est parti en vacance quelques mois. Ils me laissent gracieusement leur logement, ce qui est pratique car il n’est vraiment pas loin de la maison d’édition. C’est un joli appartement dans un immeuble tranquille. Ça tombe bien, car je vais avoir besoin de calme pour écrire. J’ai beau râlé sur le fonctionnement de la maison d’édition pour laquelle je bosse, je ne peux pas cracher sur ce travail ou partir. Être écrivain ce n’est pas facile et encore moins quand on travail à son compte. Autant vendre son âme, comme je dis. C’est plus confortable et l’argent tombe tous les mois. Évidemment, plus j’écris et plus mes écrits fonctionnent et plus j’aurai de chiffres sur mon chèque de fin de mois, mais au moins, lorsque la muse ne se présente pas, il y a quand même des sous qui tombent. Pour ça, il suffit que j’accepte de me faire relectrice, correctrice ou que je me pointe de temps en temps à l’université pour aider de futurs petits écrivains, de futures petites écrivaines. Non, Je n’ai pas à me plaindre outre mesure finalement.

Je dîne sur le pouce, un morceau de pain, un peu de fromage et une tasse de thé. Enroulée dans un plaid après une bonne douche, je ressemble à une petite mamie, installée dans le canapé devant un écran qui débite des âneries que je ne regarde pas vraiment. J’essaie de réfléchir à ce que je pourrais proposer pour le livre que je suis censée proposer avant la fin de l’année. Je fini par ouvrir mon portable pour parcourir mes mails et je vois qu’on m’a envoyé un roman. Une jeune écrivaine, bourrée de talent, que j’ai eu plaisir à aider il y a de ça un an, peut-être deux. Elle me remercie de mon aide, d’avoir été une sorte d’inspiration et me prévient que normalement je devrais avoir reçu son roman qui se vend plutôt bien. Elle voulait que je l’aie. C’est adorable de sa part et cela me fera du bien de lire ses mots. Elle écrit si bien. Je me lève donc et prend la clef de la boîte à lettre. Je dépose le plaid et sort de l’appartement que je referme derrière moi. Un réflexe que j’ai acquis depuis mon agression. Avant je laissais facilement ouvert, peut-être trop facilement d’ailleurs…

Dans la boîte, il y a des lettres, des factures qui ne me sont pas adressées et oui, un petit colis. Je reste en bas le temps de déchirer le papier kraft orné d’une jolie écriture. Je reconnais celle de l’écrivaine et je parcours le mot qu’elle a écrit au stylo bille vert sur la page de garde. Quelle adorable attention. Il faudra que je lui fasse envoyer des fleurs pour la remercier et la féliciter. Le livre et les lettres serrées contre ma poitrine, je remonte, mais la lumière fonctionne mal tout à coup. Mon coeur se met à battre plus fort. Je n’ai pas peur, car cela arrive dans les vieux immeubles, mais ça réveille quelque chose que je pensais être parvenu à enfouir depuis ma visite à mon psychiatre et mon retour au bureau.

«Mona...t’es bête. C’est rien...»

Malgré tout, je sers les clefs dans ma main et laisse sortir les pointes d’entre mes doigts, comme un Wolverine de pacotille dans un couloir qui sent la vieille tapisserie. J’ai l’impression oppressante d’être suivie, mais je me contente d’accélérer et me dépêche d’ouvrir la porte pour m’engouffrer dans l’appartement, claquant presque la porte pour m’adosser contre et mettre la chaîne, ainsi que fermer les deux verrous. Je respire comme si j’avais couru un petit marathon et me maudit en riant. Qu’est-ce qu’il pouvait m’arriver de toute manière ? Rien. Absolument rien.

«C’est bon Mona...ma grande. Ce n’était rien de plus qu’un faux contact, cela arrive...souvent. Allons. Idiote. Tu as de la lecture et un mail de remerciement à rédiger.»

La nuit se passe dans le plus grand des calmes. Un film en fond, un énième thé chaud, des petits biscuits et le livre tout juste acquis. Je le dévore et c’est si bien écrit que j’envie presque ce jeune talent qui a tant de poésie dans le coeur. Le mien a ralenti et bat à un rythme presque tranquille. Je regrette de ne pas avoir accepté l’offre de Dany et hésite à l’appeler. Mais non. Je ferais mieux de me remettre à ma lecture et aller au lit pas trop tard. J’ai congé demain et je compte bien en profité pour faire du shopping et réapprendre à être seule dans des rues bondées.

[Le lendemain]

J’ai si bien dormi que j’en pleurerais presque. Allongée dans le canapé pourtant, le livre ouvert sur la poitrine, je me suis réveillée avec la sensation nouvelle d’être reposée. Je suis aller courir, ai pris un déjeuner dans le petit café au coin de la rue et suis remonté prendre une douche. Le livre est toujours ouvert où je l’ai laissé en partant ce matin, sur le canapé. Je me lave et dîne d’une salade César avant de m’habiller pour sortir. Une petite robe blanche, des bottines brunes et une veste mi-saison chocolat. Une veste en peluche, car cela me donne la sensation d’un gros câlin. Je n’ai pas encore appeler mes mamans, car j’ai peur qu’elles comprennent que quelque chose s’est passé. Elles ont ce don. Vous aurez beau leur parler sur un ton léger comme tout, elles le sentiront. Je ne saurais pas dire comment, c’est comme ça. Et ça à toujours été comme ça. Je ne veux pas les inquiéter inutilement.

Je hèle un taxi et lui demande de me déposer dans les rues marchandes, où il y a le plus de magasin. Je me sens d’humeur à prendre un bain de foule et claquer beaucoup d’argent. Je suis peu sortie et j’ai du coup pas mal de sous à dépenser. De nouveaux sous-vêtements ? Je pourrais aussi prendre le temps d’aller dans une agence pour trouver un nouveau chez moi. Prendre une page blanche et écrire une nouvelle histoire, sans Zack, sans trauma et sans larmes. Quelque chose de doux et de tranquille. Je me permet même d’envoyer un message à Dany en lui proposant qu’on se retrouve plus tard, dans notre restaurant. On pourrait manger ensemble et pourquoi pas...oui. Pourquoi ne pas finir la nuit chez lui.

«Merci, gardez la monnaie !»

Mon sourire est vrai.
Mon sourire me réchauffe, tout comme le Soleil timide de cet après-midi.
Les gens sont beaux dans la rue.
Les couples ont l’air heureux.
Moi aussi. J’ai envie d’avoir l’air heureux.
Il fait beau. Et c’est tout ce qui compte.

5
La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: mardi 28 janvier 2025, 03:10:15 »
J’ai mal. A la gorge, au corps, au coeur. J’ai mal. Aux jambes, aux bras...j’ai mal à l’âme. J’ai la bouche sèche de trop crier et mes muscles cèdent peu à peu autour de la taille de Helel. Heureusement que ses mains me meurtrissent les chairs et me retiennent à lui, empalée à son membre qui vient douloureusement frapper en moi. Je crois que je n’ai jamais été tant remplie et pourtant...pourtant j’en ai connu des amants. J’ai mal. Et j’ai si mal que mon esprit, dans un soubresaut, tente de me faire comprendre que je devrais partir. Arrêter là ce que je ne maîtrise pas du tout. Que si je reste malgré tout, je vais tout perdre, peut-être même la tête. Car il n’est pas sain de se laisser ainsi malmener, alors qu’on est censé faire l’amour...faire l’amour ? Tu parles Mona. La vérité c’est que tu aime être baisée et que jamais personne ne l’avait fait comme ça. Jamais personne ne serait capable de telles prouesses.

Je respire, difficilement, mais je respire. C’est sans compter sur la cruauté de mon amant, qui capture mes lèvres, m’empêche de respirer de sa langue qui vient et revient, encore et encore dans une bouche que je ne parviens plus à fermer tant le plaisir mêlé de souffrance est intense. Une intensité qui « Ton coeur...semble sur le point d’exploser...» Oui. Qui va faire exploser mon coeur. Il bat si vite et si fort, que j’ai l’impression qu’il va sortir de ma cage thoracique et exploser contre le torse massif de Helel. Il peut le sentir palpiter, s’affoler jusque dans mon intimité qui semble serrée malgré tout ce qu’il lui fait subir depuis qu’il l’a pénétrée. Il s’en rend probablement totalement compte, sadique jusqu’au bout, mais lorsqu’il me mord, je n’ai même pas l’énergie de crier. Lorsqu’il appuie de ses doigts sur mes bleus, peut-être sans même le réaliser, je frissonne d’un plaisir que je n’aurais jamais soupçonner. Je ne me savais pas comme ça. Capable d’aimer la douleur. A dire vrai, je crois que si j’avais eu encore la force, j’aurai répondu pour qu’il me punisse, qu’il soit encore et encore, violent.

Helel me dit qu’il veut me marquer, graver son nom sur ma peau. C’est déjà fait. Il a graver son nom dans un endroit où il est difficile d’accéder, mon esprit. Et mon corps n’est qu’une ecchymose géante et je m’en souviendrai longtemps. Je devrai porter des vêtements pour cacher les marques de nos ébats. Pas parce que j’ai honte de ce qu’il est en train de se passer, mais parce que, alors que ce n’est pas terminé, je jalouse déjà chacun de ces moments. Que m’arrive-t’il ? Je suis comme ensorcelée. Est-ce de la magie noire ? Est-il vraiment un démon ? Je ne crois pas. Ce n’est pas possible. Pourtant, plus le temps passe entre ses mains, plus il me malmène et me baise, plus j’ai la sensation que quelque chose n’est pas naturel. Que lorsque ça prendra fin, ce rêve, ce cauchemar, cet instant de vie volée, de plaisir que beaucoup jugeraient pour malsain, je ne pourrai oublié aucun de ces moments. Chacun des gestes, chacune des paroles qu’Helel me glisse à l’oreille se gravant dans mon esprit comme s’il me marquait le cerveau au fer rouge. La peau de ses doigts qui savent exactement où toucher, ou se poser. Ses mains qui savent lorsqu’elles doivent se faire caresse ou gifle l’instant d’après.
Une maîtrise si parfaite et totale du plaisir et de la douleur que l’idée de fuir revient. Fuir, car il ne doit pas être humain. Fuir, car tout ça n’est peut-être qu’un cauchemar. Fuir parce que ce n’est pas sain de perdre la tête à ce point. Fuir, car tu es en train de souffrir et que ton corps sera douloureux encore longtemps. Mais non. Non. La voix qui veut me faire fuir ne sera jamais assez forte pour que je cède à autre chose, à quelqu’un d’autre que Helel. Le sait-il ? J’en suis certaine. Oui. Il le sait parfaitement. Il le sait. Que je ne peux pas m’en aller et que même si j’avais voulu, je ne serais jamais partie sans qu’il en ai fini avec moi.

On ne peut pas jouir trop de fois d’affilé. Le coeur, le corps, ne suit pas. Pourtant, je reste choquée et toujours sans voix, lorsque Helel jouit en moi. Et la chaleur de sa semence me fait jouir avec lui, chose nouvelle pour moi, car ce ne sont pas les assauts répétés du mâle, ni même ses lèvres ou ses doigts, mais son sperme qui m’auront fait céder. Il me remplit d’une sorte d’extase qui se perd. Mes gémissements rendus sourds par le rugissement venant des profondeurs de la terre, que Helel pousse. Je nous inonde, cyprine mêlée de sperme, qui gicle et éclabousse les cuisses de mon amant, le lit, goutte au sol. Je suis sans force, mais ait encore celle de gémir plus faiblement lorsqu’il se retire enfin, me laissant sans force, sans voix, sans souffle. Je ferme les yeux sans cesser de l’écouter, de l’entendre. Je tente de reprendre ma respiration, le contrôle de mon coeur qui bat encore comme un animal qui panique.

Pourquoi est-ce que j’ai envie qu’il revienne ? J’ai froid. Si froid tout à coup. Je sens pourtant que c’est encore brûlant en moi, mais vide. Si vide. Je n’ai plus la force de lui dire de revenir. Je ne peux que gémir doucement, des larmes coulant le long de mes joues. Ce n’est ni joie, ni tristesse. Ce sont des larmes  qui coulent de fatigue. Comme après une séance de sport trop intense. Comme...il n’y a pas de comparaison possible avec ce que nous venons de faire. La délicatesse qu’il prend à me replacer sur le lit, me permettant de m’asseoir malgré la tension dans chacun de mes muscles, m’est plus douloureux que tout ce qu’il m’a fait subir jusque là. Aussi stupéfiant que ce puisse être et je ne saurais même pas l’expliquer. C’est ce que je ressens. Un froid intense, une envie de remonter le temps, de recommencer. Un vide. Une descente, comme lorsqu’on consomme certaine substance.

« Est-ce que tu ressens de la honte à être une petite salope ? De la fierté à m’avoir enragé ? » Les deux ? Non même pas. «De la fierté. Je n’ai jamais honte.» Dans un souffle, je suis sûre de moi. Je n’en reste pas moins sa soumise, mais je n’en reste pas moins Mona Duval, écrivaine incapable de ressentir de honte ou de gêne lorsque je désire ardemment quelque chose. Je dois avoir l’air belle tiens, avec mon visage souillé et rougit, mes lèvres et mon corps tuméfié des nombreuses attentions de Helel. «Nettoie...» Il ne faut pas m’en dire plus. Je m’exécute et ce, même s’il n’avait pas pris ce ton impérieux. C’est un ordre, mais pour moi, c’est tout à fait normal. Indécent pour le lecteur peut-être, mais pour moi, c’est une requête que je n’aurais jamais refusé. Une récompense après ce que je lui ai laissé me faire. J’ai mal à la mâchoire, à la langue, à la bouche, mais je parviens quand même à faire ce qu’il me demande. Au départ du bout de la langue, mais bientôt, sa main sur ma tête, sur mon visage, je l’engloutit jusqu’à ne plus pouvoir respirer, pas même par le nez. Lorsqu’elle ressort, cette verge encore si dure, elle est brillante de salive. Et j’y retourne avec un appétit qui semble grandir, mais que ma fatigue physique ne parvient pas à entièrement satisfaire. Et cette frustration est une nouvelle souffrance à mon esprit.

«Merci Mona.» Il est si tendre. C’est presque normal, lorsqu’il prend congé de moi. Je me sens seule alors qu’il est encore présent. Je me sens idiote, triste d’une absence qui n’est pas encore réelle… «J’espère...bien.»

----- UN MOIS PLUS TARD -----

Quelle horrible descente. J’ai consommé de nombreuses drogues dans ma vie. Il faut le savoir. LSD, MDMA, SPEED, GBL, Champi, cannabis...je pense que toutes les lettres de l’alphabet, j’y ai goûté. Les montées sont phénoménales. Parfois lentes, parfois soudaines. Les drogues sont toutes différentes et stimulent des zones du cerveau parfois semblables, mais jamais similaires. La perche peut durer ou non. De quelques secondes pour le popper’s à plusieurs heures pour le LSD. Mais chacune de ces molécules à un point commun : Une descente. Une descente qui peut être parfois plus pénibles que tout ce que vous avez pu connaître dans votre vie. Pour moi, ce n’est jamais plus qu’une phase de dépression moins intense et moins longue que ce que ma maladie m’impose. Pour Helel par contre, c’est une autre paire de manche…

«Comment c’était Mona ?»
«De quoi ?»
«Ton voyage ! Tu as trouvé l’inspiration que tu cherchais ?»
«Bien plus que cela...à dire vrai.»

Danny hausse un sourcil et ne semble pas comprendre totalement. Ce n’est pas grave. C’est mon secret. Un secret douloureux, un secret que je cache sous des vêtements qui couvrent chacune des traces que Helel m’a laissées, marques que je regarde depuis que je suis rentrée. Que je regarde dans les miroirs, que j’admire comme autant de trophée. Les bleus, les traces de doigts, les morsures...tout ce que je n’ai pas pu faire partir sous la douche que j’ai prise avant de quitter la petite maison que j’ai essayé de retrouver deux jours après son départ. Je ne saurais l’exprimer, alors que je suis écrivain. C’est honteux de l’avouer, mais j’ai eu beau refaire le trajet, chercher, c’est comme s’il n’a jamais exister. Est-ce que j’ai fantasmé tout ça ? Non. Bien sûr que non. Mon coeur est une toile qui prouve que tout ça était réel. Le froid qui m’habitait lors du départ de Helel n’a pas disparu. Au contraire. Il est plus grave encore. J’en tremble comme une toxicomane en manque. J’ai beau dormir, mangé, boire des boissons chaudes, cela ne change rien. Ou ça me réchauffe, mais il reste toujours une zone en moi qui reste glacée. Je passe mon temps à regarder mon téléphone, en attente d’un coup de téléphone. A tel point qu’un jour, je ne sais plus qui a rit en disant «Elle est amoureuse ?» Non. Ce n’est pas de l’amour. C’est du masochisme. Helel m’a abandonné. Le lendemain j’avais si mal partout que j’ai eu toutes les peines du monde à sortir de mon lit. Les traces qu’il a faite sont si violemment encrées dans ma peau que l’on pourrait croire que j’ai survécu à une agression. Je devrais le détester. Mais au contraire. Je le désir. Et chaque jour qui est passé depuis cette nuit, a été plus insupportable à chaque fois.

Je me suis perdue dans des soirées, dans l’alcool et les substances récréatives. J’ai fait des soirées dans l’espoir de le croiser. A défaut, je suis rentré avec des inconnus, des inconnues. Un, deux, trois, parfois quatre en même temps. J’ai demandé à ce qu’on me fasse mal, mais personne n’est parvenu à remplir mon désir. Mon intimité ne mouillait jamais autant que cette fameuse nuit. Oui. Un mois pathétique où j’ai tout tenté pour ressentir à nouveau ce que j’ai pu ressentir dans les bras de Helel. Alors oui, évidemment, j’ai ressenti du plaisir, j’ai eu des orgasmes et c’était bien. Mais mon cerveau semble embrumé. Semble...contrôlé par je ne sais quelle magie, à distance. Par contre, depuis cette nuit, j’écris et mes doigts parcourent le clavier à une vitesse que je ne me connaissait pas. Je trouve les mots pour mes personnages, leur fait faire des actes qui sortent d’une imagination lubrique que Helel à éveillé. Aemi, meilleure amie et relectrice principale, sort de ses lectures trempées. C’est elle-même qui me le dit. Que ce petit «voyage» semble m’avoir ouvert encore plus l’esprit au niveau artistique. C’est amusant. C’est plaisant. Mais cela ne comble pas ce que je ressens comme un vide si grand que j’ai peur de ne jamais plus être capable de le combler.

Il y a une semaine environ, après des nuits d’insomnies et d’amnésies chimiques, de parties de sexes que je ne décrirai pas tant elles étaient obscènes, j’ai repensé à quelque chose. Le livre. Ce fameux livre que Helel m’a confié, auquel ne j’ai pas prêté grande attention, obnubilée par ce que nous faisions. Je n’avais pas compris pourquoi il m’avait donné une telle chose. C’est trop incongru qu’un amant aussi brutal et dominant, donne un livre à sa soumise. Et quand il a disparu, je suis rentré et je l’ai oublié dans le fond de mon sac. Mais il y a une semaine, après m’être remise d’une bonne gueule de bois, j’y ai repensé tout à coup et suis allé le chercher dans le fond de mon sac à dos. Je l’ai parcouru sans comprendre. Ce n’était même pas dans une langue que je connaissais ou qui semblait compréhensible pour une humaine. J’ai eu, en le parcourant, la sensation presque désagréable d’être dans un film. Un genre de Lara Croft en culotte, assise sur son lit, à parcourir des pages blanches, marquées parfois de symboles, de lettres, mais jamais de mot. J’aurais dû l’abandonner dans un tiroir et ne plus le toucher, mais à chaque fois que je perdais patience en le parcourant, le balançait quelque part, j’y revenais. Et j’y reviens encore et encore, comme s’il m’attirait et me faisait, l’espace de quelques instants salvateurs, oublier Helel.

Et ce soir, je suis à nouveau sur ce bouquin. J’ai même mis mes lunettes, chose que je ne fais pour ainsi dire, jamais. Je parcours les symboles, sans parvenir à mieux les comprendre, bien que j’aie la sensation d’entrevoir ce qu’ils signifient, jusqu’à cette phrase. Cette petite phrase qui n’était pas là hier, j’en suis certaine.

« Si tu me veux à nouveau, allonge-toi sur ton lit, et touche-toi pour moi. »

Je me tourne vivement, assise sur mon lit, mais il n’y a rien. Personne. Déçue ? Peut-être. J’ai eu l’impression de l’entendre. Je me lève et vais voir dans le couloir, mais non. C’est dans ma tête. Mon coeur bat plus fort et c’est de l’espoir de le revoir. Je le sens jusque dans ma culotte qui est trempée alors que je n’ai encore rien décidé.

Bien vite, je suis dans le salon, lieu de notre «première rencontre», une main glissant déjà dans ma culotte tandis que je parcours encore et encore les mots que je découvre ce soir. Je n’ai pas besoin de me toucher longuement pour sentir le plaisir monter. Je suis déjà excitée à en avoir mal aux seins. Je m’allonge sur le canapé, face à la grande fenêtre, à l’immense téléviseur qui était aussi là notre première nuit lui et moi et je continue de me toucher, de plus en plus fébrile. Comme si ça allait le faire apparaître, comme si c’était un génie dans une lampe. «Viens...je t’en supplie...» Je souffle et soupir, mes gémissements que je tais, d’angoisse, entre mes lèvres closes. Le livre tombe au sol lorsque je sens le premier orgasme me gagner. Sans attendre, je recommence à me caresser, cherchant ma cyprine qui colle le tissu à ma main, souille mon canapé. Cambrée, les pieds sur le coussin d’assise, je relève les hanches et reprends la masturbation afin d’atteindre un autre orgasme, insatiable.

6
Blabla / Re : Le Saviez-Vous?
« le: lundi 27 janvier 2025, 22:45:50 »
(Fun fact: Rubis, irl, j'ai le même souci que Rubis ; ^ ; )

Le saviez-vous ?

Mona aime beaucoup qu'on la drague, même ouvertement. Elle préfère ça aux cringes qui font style de ne pas s'intéresser à elle et l'évite en espérant titiller sa curiosité. Certaines femmes la trouveraient conne parce qu'en tant que féministe, elle devrait s'attendre à être courtisée, mais ce n'est pas dans son tempérament...solly. not so solly.

7
Gymnase en plein air et piscine / Re : Eye of the tiger (PV Mona)
« le: lundi 27 janvier 2025, 22:23:33 »
«Aemi, tu n’es pas sérieuse si ?»
«Pourquoi pas Mona ! Je le connais, il ne te fera pas de mal...sauf si tu le désires...hehe.»
«Oh Aemi ! Je n’ai pas la tête à ça. Je n’ai pas envie de...un homme, vraiment ?»
«Oui. Disons que...Mona. Tu ne peux pas continuer comme ça.»
«Mais ça va mieux ! Je suis même retourné au bureau !»
«Cela ne suffit pas !»

Est-ce que cela suffira un jour. Aemi...qui est là, à me parler de ce Killian Piers, un type, avec qui elle baise de temps en temps. Killian. Qui est beau, grand, musculeux et je sais pas quoi. Comme si cela avait de l’importance pour moi. Tout ce que je désire, c’est reprendre ma vie où je l’ai laissée et parvenir à effacer de ma mémoire et de mon corps, Zack Arias, le grey Stalker. J’aimerais juste qu’on me laisse tranquille.

«Et puis tu n’as toujours pas réussi à retourner à ton ancien appartement. C’est une preuve non ?»
«Aemi ! Je t’ai dit que je n’irai plus. C’est Danny qui s’occupe de tout. J’habite dans un petit appartement tranquille près de la maison d’édition et ça me convient parfaitement.»
«Près du commissariat ?»
«Oui.»
«Donc tu es loin d’aller mieux !!!»
«Aemi..»
«Tiens. Prends son numéro au moins ! Steuplet ! Je lui ai demandé et il a dit presque oui. Ce qui est rare...crois moi ! D’habitude je peux aller me faire foutre avec mes demandes. Mais là, il a dit.»
«Tu lui as dit quoi pour qu’il accepte ?»
«...Rien de spécial. Ce doit être son côté super héros qui ressort un peu ?»

Son sourire me fait dire qu’elle a dû balancer une dinguerie sur moi. Dieu seul sait. Mais elle a raison. Je ne peux pas continuer de raser les murs, d’éviter les métros et de ne plus sortir en dehors du boulot et de mon appartement. Je devrais la remercier d’ailleurs. Elle a tant fait. En m’hébergeant d’une part, en m’écoutant pleurer de l’autre. Sans oublier qu’elle a été capable de me remettre d’aplomb plus rapidement que mon psychiatre ne l’aurait fait seul. Aemi.

«T’es fâchée dit ?»
«Non. Si. Un peu. Je sais même pas Aemi.»
«Au moins tu auras un argument pour qu’il ne te foute pas ce gorille entre les pattes ?»

Je craquerai toujours face à son sourire. Et elle le sait. Je me laisse tomber dans le fauteuil à ses côtés et lui prend le billet des mains. Killian Piers. Un numéro de téléphone. Je ne sais pas. Ce qui m’angoisse, ce n’est même pas de faire du sport. Mon corps est entraîné. Mais c’est de me retrouver avec un parfait inconnu, seule. J’ai beau être parvenu à ne plus hurler dans mon sommeil et à sortir vêtue comme je le faisais auparavant (courtement), avoir remisé mes gros joggings et mes gros pulls dans le fond du placard. Lorsqu’elle s’en va, me faisant promettre d’appeler ce Killias Piers, je soupire et jette le morceau de papier sur la table pour me servir un verre d’eau. Je passe ma soirée tranquillement, sans trop y penser, jusqu’au soir. Je regarde le papier et repense à ce qu’à dit Aemi. J’aurai un argument pour éviter de me retrouver avec un garde du corps. Ce n’est pas débile ça. Et puis peut-être qu’il me sera utile et pourra m’apprendre quelques trucs pour me défendre ? J’ai beau être sportive, je ne fais pas de sport de combat et n’ai jamais vraiment pensé à prendre des cours de Self-défense. Ce qui est stupide en soi, surtout lorsqu’on vit dans une ville comme Seikusu et qu’on est une femme, seule la plupart du temps. Merde. Fais chier.

«Allô ?» Ok. Je le dérange, la voix est peu engageante et j’ai envie de raccrocher. Une boule au ventre de devoir parler à un homme que je ne connais absolument pas.

«Je...Vous êtes bien Killian Piers ? Aemi...elle m’a parlé de toi et...enfin. J’ai besoin d’un entraînement pour...me défendre.» Ou me battre.
«On peut dire que vous ne perdez pas de temps toutes les deux, cela dit, tu connais mon nom et je ne connais pas le tiens.» A nouveau, j’ai envie de raccrocher. A quoi bon ? Je lui fais chier alors qu’à la base, je pourrais me payer qui je veux voir laisser la maison d’édition engager quelqu’un pour me défendre. Pourtant je brave l’angoisse en moi.
«Je suis Mona. Mona Duval.»

Finalement, il me donne rendez-vous, tôt, quelques jours plus tard. J’ai envie de lui dire que c’est bon. On laisse tomber. Je ne suis même pas sûre d’être disponible ce jour-là. Avec la reprise au boulot, le nouveau bouquin qui va sortir, j’ai autre chose à foutre aussi. Mais bon. Je suis bien trop perturbée par cette voix masculine agressive pour oser me rebeller. C’est comme ça. Alors j’accepte et lorsqu’on raccroche, je m’empresse de consulter mon agenda. Je n’ai rien aux heures qu’il m’a proposé. Heureusement, car je pense que si je l’avais rappelé, il m’aurait clairement dit d’aller me faire foutre.



Mon réveil sonne dans le vide, car je suis réveillée et à la cuisine en train de siroter un café depuis plus de deux heures. Il est six heure et dans cinquante minutes je dois retrouver Killian. Les deux jours depuis son appel m’ont hantés. J’ai peur de me retrouver face à un connard, peur de me retrouver seule face à un type qui va m’agresser. Est-ce que le fait qu’il connaisse Aemi et que Aemi me l’ai recommandé fait de lui quelqu’un de peu dangereux pour moi ? Non. Absolument pas. Parce que je sais que Aemi, bien que je l’aime tout plein, est mauvaise juge quand il y a de la queue et qu’elle aime ce qu’on lui fait. Elle aime le sexe de manière déraisonnable. Un peu comme moi, à la différence que depuis mon agression, je suis plus méfiante. Heureusement cependant, elle n’a pas osé me proposer ça il y a deux mois. Car il y a deux mois, je l’aurais sûrement envoyée au diable et n’aurais jamais accepté une telle proposition. Mais là, de l’eau à coulé sous les ponts et je me sens prête à affronter une nouvelle épreuve qui me permettra de guérir plus rapidement, du moins je l’espère.

J’enfile mon ensemble de sport vert, un gros pull, comme si j’essayais finalement de me cacher un peu. Je reste méfiante sur les intentions de ce Killian et j’ai peur de ce sur qui je vais tomber. Depuis que je suis partie de la maison, un sac avec mes chaussures de salle au cas où, de quoi boire et une banane ainsi que de quoi me doucher après la séance, j’ai une pensée fugace, mais flippante qui me vient. Et si mon agresseur avait trouvé le moyen de...Mais non. Ce n’est pas possible. Impossible même…Je regarde l’adresse que m’a donné Killian. C’est un gymnase en ville. S’il c’était agi de mon agresseur, il aurait cherché un coin paumé, quelque part, perdu loin de la ville. Pas en plein centre.

«Oui, on m’attend. Killian Piers. Merci.» Le vigile me fait entrer après m’avoir demandé si j’étais attendue. Il me sourit et je lui réponds, plus sereine quand au déroulement de la matinée. Je crois que son uniforme me rassure un peu.

«Bonjour Killian.»

Je suis pile à l’heure. J’ai parcouru quelques mètres en courant, ayant demander au taxi de me poser avant le gymnase. Histoire d’échauffer un peu mes cuisses. Normalement, à cette heure, je termine mon entraînement sportif à domicile et je me douche pour partir au bureau. Lorsque j’arrive à hauteur de Killian, un grand type aux cheveux sombres et au corps taillé, je laisse tomber le sac, quelque peu essoufflée mais pas en train de décéder. Il pourra se rendre compte que Aemi ne lui a pas demandé pour rien. Elle a confiance en son corps d’athlète et son air menaçant...j’imagine ? Et elle sait qu’il ne perdra pas son temps, car en terme de sport, d’endurance, je suis loin d’être une novice. Le sport étant mon échappatoire depuis des années et l’assurance de pouvoir savourer des parties de jambe en l’air sans risquer d’être handicapée par un souffle trop court ou une endurance pourrie.

«Je te remercie d’avoir accepté de m’aider.»

Il peut aussi constater que je ne suis pas la meuf tremblante et apeurée du téléphone. Mona Duval reste Mona Duval et elle n’aime pas montrer ses faiblesses. Bien sûr, il pourrait toujours être un danger pour moi, mais le lieu et le vigile dans le gymnase me font dire que ça va aller. Et puis entre nous, j’ai hâte de voir ce qu’il a préparé. En attendant, je retire mon gros pull, dévoilant un corps musclé pour soutenir cette poitrine lourde, compressée dans un haut de sport et un débardeur blanc. Je le regarde droit dans les yeux, levant la tête pour le regarder me dominer de sa hauteur. A nous deux...Killian Piers.

8
Les alentours de la ville / Re : C'est un Pokémon...{Dragunov}
« le: lundi 27 janvier 2025, 21:50:02 »
Je ne suis pas habituée à ce qu’on fasse preuve de tant de courtoisie. Ou alors cette dernière est souvent intéressée. Que ce soit besoin d’argent, de notoriété, de profiter de mes formes. Je ne compte plus le nombre de lèche cul que j’ai pu rencontrer depuis que mon nom est reconnu dans le monde de la littérature. Parfois, je bénis ça. Car cette notoriété  me facilite des entrées et des accès à certaines choses, certains lieux. Des cadeaux aussi. Non. Vraiment, je ne suis pas en train de dire que ma vie c’est de la merde. Je serais une pauvre petite conne. Mais j’avoue que ce soit, j’ai l’impression de ne pas savoir sur quel pied danser. En début de soirée je n’avais pas envie de venir, quand je suis arrivée j’avais envie de disparaître et en discutant avec Randal, j’ai mis tellement de fois les pieds dans le plat à dire des conneries que jamais je n’aurais sorties en temps normal, que je me suis sentie honteuse comme rarement que je ne l’ai été. Et là, dans ce salon qui paraît tout à coup immense tant il s’est vidé, je suis juste moi et heureuse d’entendre quelqu’un me dire que sa maison (immense au demeurant) est la mienne. Il va me prendre pour une folle et moi je répondrai que c’est la bipolarité. Les humeurs qui se mélangent parfois en une petite poignée d’heures seulement.

«Vous me plaisez énormément.» Oh non. Nous y voilà ? Ne me dites pas qu’il est comme ça avec moi parce qu’il veut mon cul ? Je ne serais même pas outrée, mais déçue. Parce que cela m’arrive trop souvent et que j’avais espoir de simplement...oh puis merde. Qu’est-ce que tu croyais Mona ? Un homme reste un homme… «J’ai toujours admiré les personnes qui vivent de leur art, peu importe leur forme...» Idiooooote. Tu aurais pu attendre qu’il ai fini avant de tirer des conclusions. Heureusement que je n’ai rien dit ! Il m’aurait définitivement prise pour une arrogante de première qui se croit si belle que les hommes la désirent par-dessus tout. Alors qu’il parle de mon art...j’espère qu’il n’a rien remarqué...ce changement sur mon visage quand j’ai cru qu’il…

J’avale presque de travers une gorgée de champagne. Décidément, ce Randal me laisse perplexe. Il semble inaccessible et m’impressionne par sa taille. Qui aurait cru qu’un homme de sa trempe lirait ce que j’écris ? Et ce visage...fermé ou du moins, difficilement lisible, peu expressif, impassible...je ne sais pas. Je dirais que c’est compliqué de l’imaginer en train de...est-ce qu’il se touche quand il me lit ? Roooh Monaaa...non arrête. Chut chut chut chut chut ne commence pas. Et regarde-le...dans les yeux quand tu lui parles. Sa braguette ne devrait pas avoir ton attention. VOILÀ

«Oh heu. Merci beaucoup, mais je ne veux pas déranger, bien que...j’avoue que j’ai un peu faim. Il y a eu beaucoup d’émotion aujourd’hui et...je ne vais pas mentir, je suis gourmande.» Je pose le verre et tâche de me fixer sur son visage. «Mais pas quelque chose de compliqué surtout et pas en trop grande quantité. Juste...je ne sais pas. Une portion de frite ? J’ai vraiment envie de frite. Les grosses frites.» Arrête de baisser la tête quand tu parles de grosses frites...son entre-jambe ne te parle pas lui. Mona ! Je suis navrée, je suis perdue, j’ai faim et je dis de la merde parce que je suis trop troublée par un peu tout ce qui arrive en ce moment. Il faut que je me calme. Inspire. Expire. «En tout cas, j’espère que la maison d’édition sera généreuse avec vous.» Je reprend la conversation sur le ton du professionnalisme. Cela m’aidera à avoir moins chaud au visage. «Et si ce n’est pas d’argent dont vous avez envie, je serais heureuse de faire quelque chose pour vous. Ce que vous voulez.» Je tire une chaise pour m’asseoir en face de lui, croise les jambes, bois un peu de champagne. Et comme si je me rends compte de ce que je viens de dire, je reprends rapidement : «Une dédicace, la primeur sur la sortie de mes livres...par exemple !» J’ai presque crié. Oh Mona. Tu es une catastrophe.

«Cela dit, il ne faut pas que vous...je sais que vous avez dit que vous faisiez selon moi, mais je ne veux quand même pas que vous me gâtiez trop ! Sinon je risque d’y prendre goût.» Cette fois, c’est dit avec aplomb, droit dans les yeux de Randal. Pas à son torse et encore moins à ses cuisses. Son visage seulement. «Et si j’y prends goût, je risque de devenir une vraie petite plaie pour vous Randal !» Je ris cette fois, pour lui montrer que je suis détendue malgré les roseurs qui habillent mon visage. C’est qu’il fait bon dans la pièce et que bien que n’ayant bu qu’un verre, cela fait longtemps que je n’ai pas consommé d’alcool. Je vais donc prendre garde à ce que je vais continuer de consommer dans la soirée. Je ne dois pas faire honte à la Maison D’édition, qui serait déjà en train de hurler si elle savait que j’accapare notre hôte de marque.

«Merci...pour ce que vous avez dit. Avant. J’ai tellement peu l’habitude que l’on complimente mes œuvres que j’ai oublié de vous remercier. Les gens me trouvent choquantes, trouvent souvent que mes personnages manquent de surréalisme. Les femmes ne sont pas forcément des nunuches soumises à leurs amants et les hommes ne sont pas tous des étalons monter comme des chevaux. Je crois que ça dérange plus que les propose cru et les scène de cul réaliste que je propose. Les gens font comme si mon langage les choquaient, mais au fond, ils aimeraient surtout que je leur serve sur un plateau les mêmes caricatures que dans les films pornos.»

Je joue du bout des doigts avec le verre que j’ai posé sur la table. Vide de son contenu. Et bien que mes doigts soient occupés à ailleurs, je dévisage Randal, ose enfin regarder le monsieur dans son ensemble à la lumière de la salle. Grand, massif, une sorte de géant dans son siège. Il me fait penser à un personnage que j’avais créé pour un bouquin ou une nouvelle, je ne sais plus. Le genre dangereux, mais sympathique. Il est passé à la trappe, car ce n’était pas ce qu’attendait la maison d’édition à ce moment-là. La mode était aux vampires et autres créatures magiques, alors j’ai sorti un roman sur une histoire avec des incubes, succubes et autres joyeusetés, qui a bien fonctionné. Mais Randal me fait regretter de ne pas avoir oser sortir l’histoire que je voulais, entre ce géant imposant qui ne sourit jamais sans pour autant être méchant et cette femme un peu trop expansive qu’il rencontre un soir dans un bar. Si je le faisais maintenant, Randal le prendrait il mal et personnellement ? Du style….Mona a osé me fantasmer autrement ? Soupir soupir. Je n’aime pas l’état dans lequel je me trouve ce soir. Vraiment pas. J’aimerais être moi-même et que notre hôte puisse connaître la vraie moi. Je le lui dois bien, après tout ce qu’il fait pour moi.

9
«Mona du coup ?»

Perdue. Je suis perdue. Cela fait quelques semaines, mois peut-être ? Que tout ça s’est produit. Je ne suis plus en danger, mais je vis encore les scènes. En boucle. Comme dans un mauvais film, avec la putain d’héroïne qui s’est faite tant et si bien chier dessus par Dieu qu’elle en est devenue une sorte de boule de haine et de vengeance. Sauf que moi, je ne suis que frayeur nocturne, sueur et...je fais même parfois pipi au lit. Chose que j’avais arrêté de faire à l’âge de cinq ans. Tout ça parce qu’un soir, j’ai encore décidé de trop boire. Tout ça parce qu’un soir, j’ai fait la débile et suis passée par le métro alors que je suis une femme, seule, ivre, à moitié nue. Je sais bien que l’on ne devrait pas partir du principe où toutes les femmes sont en danger, mais la société nous le rappelle quand même sans cesse dans les faits divers.

«Mona ? Allô...la Terre appelle Mona...»
«QUOI ! Putain.»

Danny ne mérite pas ma colère. Ni ma haine. Pourtant, c’est sur lui que j’élève la voix et mon regard de panda. Ces temps je dors si peu que ma ressemblance avec un bouffeur de bambou se fait ressentir. Et toutes les crèmes anticerne du monde n’y pourront rien. Et je vois Danny qui recule tout à coup, me regarde comme si j’avais perdu la tête, ce que j’ai eu peur de faire les premières nuits.

«Pardon Mona. Je te demandais ce que tu comptais faire.»
«J’en sais rien. Rien du tout Danny. J’ai surtout l’impression que plus rien n’a de sens.»

Là, son visage prend ses airs d’inquiétudes. Ces airs que je ne voulais pas voir chez mes amis, mes proches, mes collègues. Avec le visage de la pitié, il n’y aurait rien de pire. Rien de plus dégoûtant. Et c’est pour ça que je n’en ai pas parlé à d’autres que Danny et Aemi et que ce cher Dan à dû faire montre de beaucoup de patience et graisser une tonne de patte pour pouvoir en arriver à un silence radio de la part des flics, mais aussi et surtout de la presse. Je n’avais pas besoin de ça juste après un tel évènement.

«Tu veux reprendre le travail ?»
«J’écris déjà beaucoup et tu le sais.»
«Revenir à l’agence je veux dire.»
«Ah.»

Ah. Je n’ai pas envie non. Je n’ai pas envie de devoir répondre à des questions de politesse. Même si la réponse importe peux aux gens qui les posent. Comment vas-tu? Tu as passé de bonnes vacances ? Car oui. Danny à dit que j’étais en vacance. Un besoin de retrouver la muse, de me remettre à l’écriture avec un cerveau tranquille. Danny sait toujours trouver les mots pour que plus personne ne se préoccupe de rien. Il est parfait dans son travail et c’est pourquoi je suis heureuse de l’avoir à mes côtés.

«Tu sais, je ne peux pas continuer de faire comme si...»
«Non. Je sais. Ce n’est pas facile pour toi de devoir dire aux gens que tout va bien, que je suis juste une petite diva qui a besoin de se reposer.»
«Arrête Mona. Ce n’est pas ce que je voulais dire...je sais que c’est difficile pour toi en ce moment.»
«Difficile ?»
«Mona...»

Je sais Danny. Même moi je ne sais pas vraiment ce que je ressens. Je suis passée par différent stade après l’agression et j’essaie encore de composer avec. Les scénarios remplis de «et si» se battent dans mon cerveau avec le reste de mes pensées et c’est un bordel tel que j’ai la sensation que mourir aurait été plus simple. Mais je n’ai pas envie de mourir. Au contraire, j’ai envie de vivre. J’ai juste l’impression que tout m’échappe, surtout mes propres désirs en ce moment. Que veut Mona ? Veut-elle continuer de s’apitoyer ? Écrire un livre sur ce qu’elle a vécu ? Faire comme si rien de tout ça n’était réel ? N’était arrivé ? Oublié cet enfoiré de psychopathe ? Se venger ? Le tuer ? Aider la police dans son enquête ? Si nous étions dans un livre ou un film, je dirais qu’elle se vengerait et finirait par le tuer. Mais la réalité n’est pas la fiction. Sinon tout serait beaucoup plus simple.

«J’ai besoin d’être seule Danny. Je t’appel demain.»
«Tu es sûr ?»
«Oui. Certaine. Et arrête de me parler comme si j’avais une maladie.»

Lorsque la porte claque, je reste à fixer l’écran éteint. Je ne vis plus dans mon appartement, mais squatte en ce moment chez Aemi. Je n’avais pas la force de retourner là-bas. Les flics ont foutu plus de bazar encore et je  crois que je ne suis pas assez courageuse pour nettoyer et être confronter aux images de mon échec. D’ailleurs, je n’ai pas remis les pieds dans le quartier. Après que la police soit arrivée sur place, j’ai un trou noir. Je ne sais plus vraiment ce qu’il s’est passé. Je vis ces souvenirs comme des flashback. Je suis menottée sous la pluie, je tremble de froid. L’instant d’après, je réponds à des questions depuis un lit d’hôpital. Puis je suis dans les bras d’Aemi, chez Aemi. Danny vient me voir de temps en temps. Je pense que j’étais dans une sorte de dépression plus que sombre les semaines qui ont suivi l’agression. Mes humeurs faisaient des bonds, à tel point que j’ai craint l’hospitalisation. Mais Aemi m’a supportée et permis de me remettre les idées en place. Elle a été si bonne avec moi que lorsque j’y pense, me prend l’envie de pleurer. Mais j’ai déjà bien trop pleurer en fait. A force, je n’aurai plus de larmes en moi.
Je bois beaucoup (d’eau), mange peu et ne sors pas beaucoup de la maison. Aemi fait tout pour que je me sente bien et ça fonctionne. Alors évidemment, pas au début. Au début, elle était perdue, autant que moi. Elle pleurait avec moi, essayait maladroitement de trouver les mots, me proposait des activités et faisait face à mes silences avec douceur. Moi-même, quand j’y pense, je n’aurais pas eu cette patience d’ange. Mais Aemi est si maternante que cela semblait ne pas lui demander d’effort et c’est ce qui me faisait le plus de bien. Elle n’a, à aucun moment, parlé avec moi comme si j’étais «la pauvre Mona», mais comme si c’était une mauvaise passe et que ça allait finir par changer. Et en vérité, Aemi, à force de sourire, de blagues, même nulles et de bonté, à fini par avoir à l’usure ma détresse.

C’est d’ailleurs grâce à elle que j’ai accepté de me remettre à écrire. C’est grâce à elle surtout que j’ai accepté de me remettre à vivre, malgré ma colère de ce soir.

[Quelques heures plus tard]

Aemi vient de rentrer. Nous avons discuté longuement et à nouveau, elle a recollé quelques morceaux au passage. Non sans me faire culpabiliser au passage du traitement subit par Danny alors que lui aussi, finalement, ne fait qu’essayer de me changer les idées. Mais il faut croire que les hommes, pour le moment, me donnent envie de leur casser les dents plus qu’autre chose.

«Il faut que tu ailles voir ton psychiatre Mona...»
«...Tu crois ?»
«Non. Je le sais.»

Tout en douceur, Aemi m’a conduit à prendre contact avec le psy dont je repousse les appels depuis quelques semaines déjà. Bien évidemment mis au courant de ce qu’il m’est arrivé par Danny, encore lui, qui s’inquiète pour moi plus encore que moi-même. Je n’ai pas osé en parler à mes mères, de peur qu’elles ne fassent une attaque et réclament à ce que je retourne vivre avec elles. Je les aime, mais je n’ai pas pris mon envol pour retourner au nid aussi sec. J’ai rendez-vous demain à la première heure et je sais que je n’ai pas le choix d’y aller. Sinon il risque bien de se pointer et je supporterais pas ça. Il faut que je me bouge, me dépoussière de toute façon. Alors je sais bien que la plupart me dirait que c’est totalement mon droit d’être au plus mal. Et je serais la première à le dire à une victime d’agression aussi violente, mais nous sommes toujours plus dur envers soi-même que les autres. Et je dois avouer que l’auto-apitoiement ce n’est pas dans ma nature. Enfant déjà, alors que je n’étais pas appréciée par mes camarades, je faisais avec. Je sais bien que c’est stupide de comparer les tracas lier à l’enfance à une tentative de viol et peut-être même de meurtre par un psychopathe qui m’a traquée alors que j’étais totalement en position de faiblesse, pourtant c’est ce que je fais en cet instant…

«Je suis tombée de haut...je me pensais en sécurité et aujourd’hui ce n’est plus le cas.»
«Vous avez la sensation qu’il pourrait vous retrouver Mona ?»
«Oui...»

Je l’ai dit d’une toute petite voix. Mon psychiatre me regarde avec gentillesse, mais je ne vois dans son regard pas l’ombre de la pitié que je redoute tant. Et c’est pour ça que je ne suis pas sortie de son bureau.

«Vous ne désirez pas porter plainte ?»
«C’est...je ne sais pas. Oui. Mais j’ai comme l’impression que ça ne changerait pas grand-chose.»
«Comment ça ?»
«Je crois que ce n’était pas son premier coup d’essai. Pourtant il est libre. Vous en concluez quoi vous ?»
«...»

Son silence me pèse tout à coup. Parce que j’aurais aimé l’entendre me dire que ce n’était pas vrai. Que probablement ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne soit attrapé. Que ce n’était pas la première fois qu’une victime avait l’impression que...qu’il...qu’il me rassure, quitte à me mentir. Haha. Je suis conne. Évidemment que je n’aurais pas aimé qu’il me mente comme à une enfant. Comme à une fille naïve. Si je l’ai assez été pour croire que je pouvais rentrer en sécurité un soir de beuverie, je ne le suis pas réellement en règle général. Je suis plutôt consciente même des dangers qui peuvent sévir dans une ville comme Seikusu.

«Vous comprenez alors que je n’aie pas eu envie de...»
«Justifier de votre tenue, de vos activités et de vos écrits ?»
«...»

C’est à moi de lui imposer un silence pesant. Il n’a pas tord. Je n’avais pas envie de dire que j’étais court vêtue et de prendre en pleine gueule le patriarcat du «finalement, vous l’avez un peu cherché». Entendre des phallocrates me sortir qu’une jeune femme de mon âge ne devrait pas sortir seule et encore moins boire autant d’alcool. Que sûrement que cela ne me serait pas arrivé si j’avais pris un taxi, appelé un ami. Si j’étais sagement resté à la maison sous un plaid avec un gros pyjama et un pilou. Et pire, je ne voulais pas entendre de rires gras sur mes écrits. Non. Je crois que je n’avais pas la force. Heureusement, le soir de l’agression, je n’ai pas eu à faire tout ça, car j’étais si abrutie par ce qu’il s’était passé que je n’étais pas en état de dire autre chose que «je ne me souviens plus trop...». Je crois. Je n’ai pas beaucoup de souvenir de tout ça. Ou alors je préfère garder enfoui au plus profond de moi tout ce qui m’a fait hurler les premières nuits suivant l’agression.

«Vous savez Mona. Le but est que nous avancions et que ce traumatisme ne vienne pas s’ajouter à d’autres qui vous avez enfoui avec le temps.»
«Mais...»
«Je sais. Vous n’avez pas eu une vie emplie de douleur et de terreur, mais vous avez votre lot de difficulté qui découlent de certaines choses qui se sont produites de votre petite enfance à aujourd’hui.»
«Oui...mais.»
«Mona. Vous savez très bien qu’autrement vous n’auriez pas vraiment besoin de moi.»
«J’ai besoin de vous pour mes médicaments.»
«Seulement pour ça ?»

Fais chier. Je déteste quand ils font ça les psys. Qu’ils nous mettent sous le nez qu’ils sont plus importants que ce qu’on aimerait croire. Que sans eux, finalement, on serait seul avec nos pensées et des bouquins sur le bien être, la résilience ou je ne sais quelle connerie de bobo buveur de camomille qui se réfère aux pierres et aux énergies. J’ai envie de me casser et de l’envoyer chier. Mais j’ai aussi envie qu’il trouve les mots qui me feront mal et réfléchir. Qui me feront remonter. Sortir la tête de ce marécage d’horreur et de terreur dans lequel je me suis enfoncé depuis qu’Il m’a souillé.

«Mona ? Vous êtes avec moi ?»
«Oui. Un peu. J’ai envie de me casser et de vous envoyer chier.»
«Faites-le si ça peut vous faire du bien.»
«...je ne crois même pas.»

Après un rendez-vous de deux heures, une heure de plus à bavasser, à tel point que j’ai besoin de vider une bouteille d’eau pour retrouver de la salive, je me sens un peu plus légère. On a beau dire, les psychiatres savent quand même trouver les mots. Bien évidemment, certains ne méritent pas le titre de docteur, mais lui, oui. Il mérite son salaire et son bureau avec vue sur la ville. Il mérite ses costumes à trois milles balles. Il mérite tout ça. Quand je rentre ce midi, Aemi ne me reconnaît pas. Elle me trouve souriante et cela faisait longtemps que je n’avais pas été si...sereine. Je ne lui dit pas que j’ai pris un Benzo avant de rentrer et que ma prescription de médoc s’est allongée de quelques molécules chimiques en plus. Elle ne serait pas très heureuse. Et ce qui compte, c’est que je suis prête à sortir de là. Adieu, le kipu de la dépression. Ce vieux jogging que je porte depuis Mathusalem et que je gardais pour me sentir confortable et protégée. Mais l’odeur de ce morceau de tissu me rebute et c’est une bonne chose. Cela signifie que je suis entrain de remonter ou alors que je suis en pleine montée maniaque. Peu importe le pourquoi, le comment ou même le quoi. Ce qui importe, c’est que je me décrasse et rappelle Danny. De un, pour m’excuser encore une fois et de deux, pour lui dire que je vais revenir à l’agence, comme il dit.

[Plusieurs jours passent]

Il m’a fallu un moment tout de même pour reprendre mes réflexes d’écrivaine. J’ai du pleurer, nier, crier, pleurer encore et faire des tas de cauchemars pour enfin enfiler une tenue descente, me faire jolie et repartir pour le bureau. Avant d’entrer, j’avais peur que tout le monde me dévisage, mais finalement, ça s’est fait en douceur et les gens étaient plutôt contents de me revoir. Certains plus que d’autre d’ailleurs. Les premiers temps, j’ai été plus que fatiguée. Je rentrais et dormais directement. Trop stimulée par tout ce qu’il y avait à l’extérieur, à l’agence et tous ces mails auxquels je devais répondre. La dose de travail était gargantuesque, mais cela m’a permis en même temps de pouvoir mettre de côté ce qu’il m’est arrivé. De refréner les angoisses et écarter les pensées sombres. Évidemment, dans un mauvais livre, je me serais remise, aurait trouver l’amour de ma vie, aurait une petite maison, une belle voiture et un golden dans le jardin qui n’aboie pour ainsi dire jamais, mais ce n’est pas le cas dans la vie de Mona. Au contraire, je me retrouve à tout essayer pour ne pas trop y penser, pour me faire à l’idée que la vie est courte et que je dois apprendre à vivre avec tout ça. Il est clair que je vis encore dans la crainte qu’Il ne revienne un jour, mais mon psychiatre a dit juste. Si je continue d’avoir peur, qu’Il continue d’avoir de l’emprise sur moi, alors quelque part, ce jour là, quand il est venu chez moi, il a gagné. Et c’est quelque chose qui me dégoûte.

C’est vrai que je suis un peu entrer dans une phase de métro, boulot, dodo, mais ça me convient pour le moment. C’est une façon de guérir comme une autre. Je pleure de moins en moins et ai de moins en moins de cauchemar. Je ne vois plus son visage dans chaque homme que je croise et je n’ai plus ce dégoût pour le sexe désormais. Certains trouveraient cela rapides, d’autres, longs. Moi je sais simplement que c’est le temps qu’il me fallait. Et puis...comme dise les gens «ça aurait put être pire.» Mais ça aurait aussi put être mieux...enfin…

[Plusieurs mois ont passés depuis l’agression, la reconstruction de Mona.]

Je crois que j’ai guéri de Lui. Je le pense sincèrement. Mes humeurs sont toujours chamboulées, mais la bipolarité, il faut vivre avec. Lui, je l’ai sorti de mon placard, de mon esprit et bien que parfois je sursaute encore lorsque quelqu’un arrive de derrière et que je ne prends plus jamais le métro, j’ai recommencé à vivre sans une impression d’épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Pour le moment, je ne suis pas prête à sortir à nouveau seule comme je le faisais avant. Je ne suis pas prête non plus à m’enivrer au point où je ne retrouve plus le chemin de la maison. Mais j’ai refusé d’être suivie par un garde du corps et j’ai accepté d’écrire d’autres choses que des horreurs. D’ailleurs, j’ai eu une soirée il y a peu. C’était sympa. Vraiment sympa. Bien que je n’aie pas bien supporter la foule qui s’y pressait et l’attention que l’on me portait, cela m’a fait du bien. Je crois que je peu dire qu’un jour, ce ne sera plus qu’une petite tâche sombre, un insecte écrasé malencontreusement entre les pages d’un des chapitre de ma vie. C’est ok…

10
Blabla / Re : Profil MBTI - Votre personnalité
« le: samedi 18 janvier 2025, 12:26:47 »
Je l'ai fait pour moi, non mon personnage et je partage le même profil que toi Anea  :-*

11
Les alentours de la ville / Re : C'est un Pokémon...{Dragunov}
« le: vendredi 17 janvier 2025, 00:26:21 »
«Non, c’est humain.»

Je souris à cette remarque, le remercie sans les mots. J’avais seulement envie que quelqu’un me dise ça. Parfois, quand on devient célèbre, surtout si j’écoute la maison d’édition, je devrais être parfaite. Me montrer comme l’écrivaine en vogue, qui n’a pas son pareil pour la perfection. Sauf que je suis bourrées d’imperfections et j’aimerais parfois être telle que je suis. J’ai beau être scandaleuse, réprouvée par les bien pensants, je ne peux pas être à cent pour cent moi sans que cela n’ait d’impact sur ma carrière. On veut m’imposer de plus en plus de chose et si je veux garder ma liberté, je dois me censurer. Autant dire que je ne suis jamais vraiment libre et que la maison d’édition fait beaucoup dans l’hypocrisie.

« Ah bon ? Alors...il est vrai que je ne vous connaissais pas avant ce soir, mais...pour avoir une telle maison, vous devez être connu...je me trompe ?» Je souris, ne tentant pas de faire de la lèche, simplement...oui. Quelqu’un ayant un tel pouvoir et une telle maison ! Je ne sais pas si je dois lui dire ce que Aemi m’a dit sur lui. Non. Peut-être que ça vaut mieux pas. Aemi ayant tendance à prendre un peu trop rapidement ce qu’elle lit ou ce qu’on lui dit pour argent comptant… «Pardon ?»

Je ne l’ai pas écouté, perdue dans mes pensées et quelque peu distraite par les bruits et tout ce qu’il se passe dans la maison. Je peine à me focus lorsque je suis bombardée d’information et cela me pénalise souvent. Les gens pensant à tort, que je ne m’intéresse pas assez à eux. Voilà qu’il prend son portable et quelques temps après, j’entends qu’on annonce quelque chose dans la maison et la foule qui était si compacte un temps plus tôt, s’éparpille, se disperse et fini par vider le salon qui tout à coup, paraît si calme et immense sans personne à l’intérieur.

«C’est vous qui avez fait ça ?» Je rosit, partagée entre l’envie de lui sauter au cou et le remercier et la gêne d’être en train, peut-être, de gâcher quelque peu la soirée. De ternir l’ambiance par mes babillages ante-dépressifs. «Oh...vraiment. Il ne fallait pas en faire autant je...merci Randal. Je peux vous appeler Randal ?» J’ose enfin une main sur son poignet, un geste de gratitude sincère. Je n’ai jamais vraiment été dérangée par le contact physique. Et j’en profite pour remettre mes chaussures, le lâchant enfin une fois mes escarpins remis. «Est-ce que cela vous dit que nous en profitions pour prendre un verre ?» Mon ventre qui gargouille se glisse dans notre silence et je ris, bien plus détendue tout à coup. «Pardon. Je crois que je mangerais bien quelques petits fours également.»

Je me dirige vers la porte que je venais de quitter, pleine de la terreur de me retrouver ensevelie sous la marrée humaine avec l’impression de découvrir un nouveau lieu. Tout en allant prendre une coupe, en tendant une à Randal, je soupir de soulagement.

«Je tiens tout de même à m’excuser. La Mona que vous avez vue précédemment...ce n’était pas...enfin. Je ne suis pas vraiment moi ce soir. Vous n’imaginez pas comme ça me fait du bien que cette tranquillité. J’aimerais avoir votre pouvoir !» Je ris avec plaisir cette fois, tendant mon verre pour que nous trinquions. «Mais dites moi plutôt...comment se fait il que vous ayez décidé d’organiser tout ça Randal ?» Et cette fois je suis à même de l’écouter complètement, tout en volant une pâtisserie sur une des assiette. Une des rares survivantes de ce début de soirée qui me semble avoir été ma fin...

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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: jeudi 16 janvier 2025, 22:12:58 »
«Je suis un démon.»

C’est son souffle chaud qui me fit le plus de bien ou de mal. Je ne saurais dire exactement ce que je ressens pour le moment. Perdue entre la douleur, la fatigue, le plaisir, une étrange sensation de manque lorsque je m’éloigne ne serait-ce qu’un peu de sa personne et de soulagement lorsqu’il me récupère. M’effleure. Me parle. Même lorsqu’il me meurtri, j’ai envie de dire merci. Mais un démon ? Vraiment ? Est-ce seulement possible ? Bien évidemment que ça ne l’est pas. Il se moque, mais il a le droit de se moquer. A dire vrai, il est en droit de tout sur moi et je pense que ce serait abusé, mais je sens en moi que quelque chose crie qu’il a droit de vie ou de mort. Sur toute mon existence. Et même si j’avais une once de ma personne en mesure de lutter ou de vouloir se rebeller contre cette exagération, le reste de mon être la ferait taire. Si j’avais la force de rationaliser, je dirais que j’ai tout intérêt à me barrer de là. Que je suis une honte de laisser ainsi me faire molester par un parfait inconnu. Mais mon sexe semble prêt à tout, mon désir également. Ma libido s’est comme éveillée dans ce lit, et peut-être bien avant cette nuit. Oui. Elle s’est comme éveillée à un nouveau stade lorsque je l’ai eu au téléphone, ce tout premier soir dans mon appartement. « Un collectionneur d’âmes, de curiosités. Un perfide monstre qui t’a manipulée et droguée pour abuser de toi. »  Je devrais avoir une alarme quelque part. Qui me demande de fuir, d’appeler la police, de m’enfermer dans ma chambre et ne plus jamais en sortir. C’est homme est dangereux. Mais il m’a tant et si bien manipulée jusque là, que je ne désire rien de plus qu’il continue de faire de moi sa chose. Ma dignité à la porte de cette petite masure du bout du monde. Ses baisers me brûlent et pas uniquement physiquement. Ma langue salive d’avidité entre ses dents, se tortille comme pour quérir la moindre goutte de son attention. Des questions pourtant se bousculent, mais ses lèvres m’empêchent de les poser. Son regard me dit de me taire et ne pas essayer de reprendre le dessus sur un état que je ne contrôle plus vraiment de toute façon. Je bois ses paroles, le laisse me traiter de chienne, me malmener par ses propos autant que par ses mains précédemment. Ses dents sur mon sein me font frémir et étouffer un cri de douleur mêlé de stupeur. Je me cambre pour offrir ma poitrine brûlante à son appétit qui fait échos au mien. Je lui appartiens.

«Vous pouvez faire de moi ce que vous voulez...et vous en êtes conscient...n’est-ce pas ?» J’ai murmurer, surprise dans mon dialogue lorsqu’il me soulève comme si je n’étais rien de plus qu’un fétu de paille. Malgré les courbatures, mes cuisses se referment à sa taille, scellant ainsi notre pacte. Pacte ? Je parle déjà comme si j’accepte parfaitement l’idée qu’il ne soit pas plus humain que les créatures que je n’ai jamais même osé mentionné dans mes écrits. Par peur d’être dans le cliché crasse de certaines écrivaillones qui fantasment sur les créatures ténébreuses, quitte à en faire de simple pantin utile à la servitude et rien d’autre. Mais après cette nuit, peut-être que je me permettrai d’essayer de rendre sa superbe aux démons dans la littérature pour adulte…


 « Souffre pour moi, ma beauté. » Tout ce que tu veux. Demande moi tout, je te donnerai même plus. « J’espère… Que tu me supplieras de te laisser partir. » Jamais. Je ne veux pas quitter cet endroit où mes soucis ne sont plus rien, que seul mon corps vit, mon esprit ancré dans une réalité qui me semble faussée par ses paroles démoniaques. Je vais pour lui répondre, mais je le sens qui m’empale à nouveau, sans me prévenir. Mon intimité en feu est à nouveau étroite comme s’il ne m’avait pas...vais-je dire ça ? Oui. Totalement défoncée précédemment. Heureusement, comme toute autre partie de mon corps, ce muscle-là, je l’entraîne aussi. J’en prends soin et désormais, c’est de la queue de mon amant qu’à son tour, il prend soin. Je tremble de tout mon être, m’agrippant comme je peux à son corps large et puissant. Il me fait danser sur sa verge et je ne peux que crier et gémir contre ses baisers qui se font tantôt caresses, tantôt violences. Ma langue cherche la sienne malgré mon souffle qui manque, je respire mal, je suffoque même. Par instant, lorsque je me perds dans son regard, je ressens chaque marque qu’il a fait à mon derme, comme si elles pulsaient au rythme effréné de mon coeur. Si je n’avais pas été sportive, je serais probablement morte. Le sait-il seulement ?

« Peut-être que je devrais te garder ici. Pour toujours. »  Oh oui. Pour toujours. Je ne veux même pas penser à la sensation que je ressentirais s’il se lassait de moi. Je ne m’engage jamais, mais j’ai le sentiment que mon corps entier s’est engagé dans cette histoire, lui. Que chaque parcelle de mon anatomie ne sera pas épargnée par cette histoire. Qu’il me faudra plus d’une nuit pour m’en remettre. En somme, je vais ressortir brisée. Cela devrait m’effrayer, mais je m’en réjouis, étonnamment. Et je retrouve des forces pour m’accrocher plus fort à sa nuque musclée, afin de bouger, même légèrement, pour accompagner ses coups de bassins. Je transpire et nos sueurs se mêlent. Nos odeurs me prennent les narines et j’ai le vertige de tant de plaisir ressenti. Il sait jouer avec tous mes sens à la foi et cela me fait perdre la tête. Je sens son gland qui bute fortement contre l’entrée de mon utérus et c’est douloureusement bon. Je gémit autant que je crie parfois, devant rompre le baiser pour me laisser aller à mes exclamations de plaisir. Je n’ai plus de force et je sens que mes bras se relâchent, tout comme mes cuisses. Mais je suis emprisonnée par sa force à lui, pantelante, griffant parfois, dans un sursaut d’énergie, la peau de Helel. Je frissonne des Encore à peine audible, malgré mon corps qui lui, crie Stop. Lorsque ma main glisse, je part en arrière, mais mes cuisses restent autour de sa taille. Mes omoplates atterrissent sur le matelas et je suis cambrée à me briser la colonne vertébrale, les bras au-dessus de ma tête. J’attrape les draps, comme si je voulais le fuir. Mais au contraire, me me retiens pour que mes jambes restent prisonnières de ses mains.

«Helel...» Je soupir, les paupières lourdes, la bouche ouverte cherchant entre deux cris de plaisir à aspirer une nouvelle goulée d’air. J’ai envie de m’excuser de n’être qu’humaine. Lui a l’air d’avoir encore de l’énergie et de la force à donner. Moi ? Moi je me laisse faire, comme un jouet entre ses mains. Masturbe toi avec moi. Voilà ce que j’ai envie de souffler. Masturbe toi jusqu’à plus soif et range moi dans une boîte pour lorsque tu auras à nouveau faim de mes courbes et de ma féminité autour de ta queue. Helel.

13
Le coin du chalant / Re : Tu viens jouer ou écrire avec moi ?
« le: mercredi 15 janvier 2025, 20:54:29 »
Mise à jour, je vais m'occuper des trente sept autres - sort -

14
Blabla / Re : Réactions aux news du forum
« le: mardi 14 janvier 2025, 17:51:49 »
Je pense que mis à part faire part au staff en cas de problème (harcèlement, insulte et autre) il n'y a pas grand chose à faire. Nous sommes dans une communauté ouverte et les gens malintentionnés ou mauvais sont terriblement courant, malheureusement.

Alors même si vous ne voulez pas être "mauvais" sachez qu'il faut dénoncer. Histoire que ça n'arrive à personne d'autres. Je fais du rp depuis longtemps et j'ai eu mon lot de harceleur (jusqu'à celui qui vous retrouve de forum en forum) je l'ai dénoncé et bloqué, histoire d'être tranquille et ça à suffit.

Je ne souhaite à personne de passer par ces moments désagréables, mais je le redis. Le mieux est d'aller en parler au staff qui, ici, ne fera pas la différence ami ou pas, membre de longues dates où non.

Kissou les zizous, prenez soin de vous surtout  :-*

15
Blabla / Re : Réactions aux news du forum
« le: mardi 14 janvier 2025, 15:35:55 »
Hello,

Tout d'abord, je comprends ta déconvenue. Mais ne t'en fais pas. Moi aussi au premier abord, je me suis dit "wait...what ?" Mais en réalité, il faut simplement avoir un minimum de messages ou rp sur le forum pour pouvoir envoyer des messages.

C'est vrai que pour certains c'est embêtant, car comme toi, ils passent par mp faut de mieux. Le Discord n'étant pas pour tout le monde (certain.es désirant conserver leur vie privé et d'autres n'ayant simplement pas de Discord) il est parfois difficile de pouvoir contacter les gens.

Mais le mieux je pense, c'est que tout le monde se fasse un chalant (quitte à préciser lorsqu'il, elle ne prend plus de rp) et pour le reste...hé bien...spam le blabla ? Haha. Mais sache qu'il faut juste un minimum de post (pas forcément en rp cela dit) pour avoir à nouveau accès aux mps ! Rien de sorcier, même si ça semble beaucoup quand on se retrouve du jour au lendemain privé de cet outil  ;D

Des bisous monsieur Pokemon  :-*

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