Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Coka

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Coka

Pages: [1] 2
1
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: dimanche 28 juin 2020, 19:57:34 »
Ses blessures… étaient superficielles. Il le savait. Il avait survécu à bien pire.

Ce passé de souffrance fut mis à jour, d’ailleurs, dès que son dos fut grossièrement lavé. Il y avait des marques de fouets encore vives, mais aussi de dizaines d’autres cicatrices plus anciennes qui partaient dans toutes les directions. Une, sur le côté de sa nuque, semblait être le vestige d’une tentative de décapitation. Leur seul nombre était presque effrayant. Sa peau, d’ailleurs, était d’une étrange couleur grise, dans différentes teintes plus ou moins foncées. Elle n’était pas due à la boue restante. Quelques unes de ses mèches de cheveux qui avaient été rincées par la même occasion, se révélèrent également blanc cendré — peu commun pour son âge apparent.

Il décida de se laisser faire, de laisser la magicienne nettoyer et refermer ses plaies. Seul un imbécile refusait une aide sans condition. Ce n'était pas du tout une brute sans intelligence. Il serra les dents lorsque la flèche fut retirée et la blessure cautérisée, mais ne ferma pas les yeux. Contrairement aux apparences, il ressentait toujours la douleur. Il avait juste appris à l’ignorer radicalement.

Se remettre du choc ne lui pris pas plus d’un instant. Poussant sur ses jambes puissantes, il se releva et se tourna vers la démone. Debout, il était encore beaucoup plus impressionnant. C’était un colosse musculeux qui dépassait Flint d’au moins deux têtes. Détail peut-être aussi troublant que le reste : son entrejambe. Au travers de sa fourrure pubienne blanche, pendaient deux verges immenses, l’une au-dessus de l’autre, devant des bourses massives.

Le mâle détailla, sans pudeur, le corps nu et blanc de Flint allongée dans l’herbe. D’ici, il sentait l’odeur de sa chair, et même son étonnante chaleur. Sa langue, aussi décolorée que sa peau, passa sur ses lèvres. Au même moment, Coka revenait.

Elle avait pris toutes ses affaires, et pour ne pas les mouiller, avait tout simplement fait le tour du lac en courant. Elle n’avait cependant pas pris le temps de se rhabiller.

J’ai peut-être trouvée une potion qui pourrait… Mais ! Tu marches ! s’exclama-t-elle, ravie.

L’aventurière passa derrière le terranide et s’approcha de lui pour examiner de plus près ce qui avaient été des plaies saignantes. Sans même se retourner, avec un calme troublant, celui-ci la saisit par le bras. D’un même geste fluide et avec une souplesse presque surnaturelle, il la souleva du sol avant de la projeter dos contre terre devant lui. Il plaça aussitôt son pied nu contre sa gorge. Comme les doigts de ses mains, ceux de ses pieds étaient terminés par de terribles griffes noires.

Pour dissuader Coka aussi bien que Flint de bouger, il referma ses serres contre sa peau brune de la jeune femme.

Qu’… que… s’essouffla-t-elle.
Lave, fit la créature à Flint. Sinon.

Il appuya sur la trachée de Coka, coupant momentanément sa respiration. Elle n’aurait pas d’oxygène tant que la démone ne se serait pas décidée à obéir. Un peu de sang perla. C’étaient les premiers mots que le terranide prononçait. Il estimait ne pas avoir besoin de discuter davantage. Il fit un seul mouvement évocateur de la main vers sa propre entrejambe. Ses deux gros sexes, maculés de boue, se prêtaient en effet bien au nettoyage.

2
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: mercredi 24 juin 2020, 14:32:29 »
Oh d’accord, je suis peut-être allée un peu trop loin ! En tout cas, Flint veut me le faire payer. C’est bizarre dit comme ça, mais jouer avec sa poitrine m’a… détendue ? Même si je m’attendais à ce qu’elle m’attaque, je me laisse faire. Enfin, je me défends un peu, mais je suis trop occupée à rire. Le choc thermique compresse ma cage thoracique et accélère mon cœur. J’ai du mal à reprendre ma respiration !

Hii ! C’était… supposée être… toi… le modèle !

Je ne l’empêche pas de me toucher là où elle a envie. Ça ne serait pas juste après tout. Je serre quand même les cuisses quand elle passe ses doigts entre mes jambes. Je n’ai pas trop l’habitude d’être touchée comme ça. Ça chatouille ! Je me contracte pour ne pas trop couiner. Je ne vais quand même pas lui laisser croire qu’elle a du pouvoir sur moi !

Tu aurais pu… me demander la permission !

Mes protestations ne sont pas plus efficaces que mes mouvements. Je ne trouve pas ça désagréable, ça m’interroge un peu. Mouvement réflexe, je lance ma tête en arrière quand elle me mordille l’épaule et qu’elle s’attaque à ma poitrine. Je suis hyper souple : je la vois au-dessus de moi en contre-plongée. Je suis quand même un peu vexée par sa remarque. Je lui jette un regard courroucé, toujours à l’envers.

Je suis pas une gamine ! Je m’en fiche si tu me masturbes hein !

Je lâche le mot pour la choquer. Ben oui, j’ai dix-huit ans. Je ne pense pas que ça s’améliorera côté formes. Je suis normale. C’est juste que je ne suis pas un démon avec des seins magiques. Enfin, elle n’a pas l’air de vouloir me lâcher. Moi… je ne sais pas si j’ai envie qu’elle arrête. Je commence même à oublier le froid. Je… bon, on a pas toute la journée pour rendre ce livre.

Ça va ! Ça va ! Rah ! T’as gagné.

Je m’excuse, avec un ton de mauvaise perdante.

Les choses vont un peu plus lentement après ça. Elle sort et je fais ce que je peux pour me laver avec l’eau chaude qu’il reste. Je nettoie mon genou abîmé en tombant tout à l’heure ; la blessure pique un peu mais ça ne m’inquiète pas. Je me sens observée alors je suis plus soigneuse que d’habitude. Tellement que je mets un moment à repérer ce qui se passe de l’autre côté du lac.

Oui, il y a une silhouette qui s’est assise — ou plutôt effondrée — au bord de l’eau. Un homme je pense. Avec mes bons yeux, je remarque deux autres choses : il est nu, et il laisse une traînée rouge derrière lui. J’appelle Flint et je montre la personne du doigt :

Tu as vu ça ! Il a peut-être besoin d’aide ! Je vais voir.

C’est mon moment de bravoure. D’accord je n’aime pas l’eau froide, mais heureusement je n’ai pas à y passer trop de temps. Je retiens ma respiration. Avec adrénaline, je suis suffisamment forte pour nager à toute vitesse. En moins de vingt secondes, me voilà à côté de lui.

D’ailleurs, je le reconnais. C’est l’esclave que j’ai vu être fouetté au marché tout à l’heure. C’est un terranide avec des oreilles de chat ou de loup, je sais pas trop. Il a des fers aux jambes, mais l’un est brisé et l’autre traîne derrière lui. Je n’avais pas remarqué, mais il est très musclé ! Sa peau est couverte de boue, on dirait qu’il s’est roulé dedans… Il a une flèche plantée dans le haut du dos, et je crois, ce n’est pas facile à voir dans son état, des lacérations. En tout cas, il saigne.

Vous allez bien ?

Oh question stupide Coka, qu’est-ce que tu racontes. Bien sûr que c’est pas la grande forme. Je suis plus impressionnée qu'avec Flint. C’est que j’ai du mal à ne pas regarder son entrejambe. Même si elle est pleine de terre, j’ai vu qu’il avait deux énormes…

Vous inquiétez pas, mon amie est magicienne ! Elle va savoir vous soigner ! Ce sont les esclavagistes qui vous on fait ça ?

Il hoche juste la tête en me regardant. Je suis toujours nue. J'avale ma salive. Il est pas très bavard. Peut-être qu’il ne peut pas parler avec la douleur. Il se redresse pour se mettre à genoux. Il tremble un peu. Je me sens mal pour lui mais en même temps je ne sais pas trop quoi faire.

3
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: jeudi 11 juin 2020, 19:52:36 »
Je ne me demande si elle ne se moque pas de moi ! Est-ce que l’eau est vraiment plus chaude là où elle a invoqué une flamme ? Si ça se trouve, c’est qu’une illusion ! Je suis méfiante mine de rien, moi. Après avoir glissé mon pied dans le lac, je perds toute envie.

Bon… euh… finalement c’est pas grave… peut-être je pourrais me laver à l’académie.

Mais ! Elle me menace ! Je ne suis pas effrayée mais quand même j’hésite. Finalement, elle sort aussi. J’avais raison. Elle a bien dû se rendre compte que ça n’était pas tenable. Sauf qu’elle s’approche de moi, j’ai un mouvement de recul… Je ne m’attends pas à ce que…

Aaaah ! Nooon !

Elle m’a attrapée et soulevée de terre. Elle a la peau super froide. Paniquée, je me recroqueville dans ses bras. Je n’ose pas me débattre. J’ai le cœur qui bat très vite, je ne veux surtout pas tomber dans l’eau. Je tremble à cette simple idée.

T’as vraiment pas intérêt à me lâcher !

Je hausse un peu le ton, mais bon j’ai surtout peur je pense que ça se sent. Au bout d’un moment, je me détends un peu. Doucement j’accepte de plonger les pieds, puis les genoux. Enfin en dernier les cuisses. À cet endroit, le lac n’est pas plus profond. C’est pas si terrible que ça en a l’air. Flint a l’eau qui lui monte jusqu’aux hanches. Moi je suis un peu plus grande. Mon sexe touche à peine la surface de l’eau… tant mieux. L’eau n’est pas si chaude que ça et c’est un pallier difficile.

Je grogne un peu.

Non ! On est des gens civilisés, on a l’eau vivante. C’est un enchantement qui permet d’avoir de l’eau chaude qui tombe du plafond. Même de l’eau très chaude si on veut !

C’est sûr que le Donjon, ce n’est pas le même confort que la vie d’aventurier. C’est celle que j’ai choisie, je ne peux m’en prendre qu’à moi. La contraction dans ma poitrine diminue, ma vision s’élargit. Je commence à m’habituer à l’air ambiant, même si tous les poils de mon corps sont encore hérissés.

J’ai été surprise. T’es super forte ! On est un peu pareil. Sauf pour cette partie là.

Je montre du menton sa poitrine. La forme, la texture me rendent curieuse. Ça n’a juste rien à voir avec ce que j’ai. Ça fait un moment que je me suis rendue à la raison. Jamais je n’en aurais une pareille. Je demande tout naturellement :

Je peux toucher dis ? Tu me dois une leçon d’anatomie je te rappelle !

Grand sourire lorsqu’elle accepte ! Tout de suite, j’approche mes mains de ses seins et je les palpe sans gêne. Je les soulève, et puis je les secoue gentiment de haut en bas. J’avoue, c’est la première fois que je fais ça. Ça rebondit plus que je le croyais ! J’éclate de rire.

C’est assez mou ! Ça doit être amusant de jouer avec ! Si j’en avais je ferais tout le temps ça.

Mes doigts montent sur ses mamelons. Ils sont plus gonflés et doux que les miens. Ils craignent moins le froid je pense. J’ai juste très envie d’en pincer un. Pas trop fort ! Ce sera le gauche.

Désolé ! Désolé ! Te venge pas ! C’était pour savoir si les démons ressentaient la douleur.

Je glousse.

4
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: mercredi 10 juin 2020, 18:04:00 »
Bien sûr, je suis arrivée en premier. Jusqu’au dernier moment, je me suis méfiée. C’est quand même un démon ! Elle aurait pu me jouer un sale tour. Toute souriante, les yeux fermées, je balance les hanches de droite à gauche, dans une petite danse de la victoire. Le temps qu’elle se déshabille.

H… hey ! Mais hey ! Arrête !

J’ai relâché ma garde une seconde. Et elle en a profité pour me jeter un sort ! Mon sac et ma ceinture se défaits tout seul. Vu comme mon pantalon est large, il est tombé aussitôt sur mes pieds. Surprise, je plaque une main sur mon entrejambe. Mais ma tunique s’entrouvre aussi ! Ma chemise glisse sur mes épaules. J’attrape un bout du tissu pour éviter qu’il ne descende.

Raah ! M’en fiche ! C’est quand même toi la première à l’eau !

Avec une main entre les jambes et un bras serré contre mon torse, je suis dans une position un peu ridicule. Pas le choix ! Je dois tenir bon car que je sens que le sortilège tire encore sur mes vêtements. Ce n’est pas tant que je suis pudique, mais surtout qu’il fait super froid ! Je sens bien la brise sur mes jambes là. Oui, moi je suis plutôt frileuse.

Comment… comment tu vas chauffer alors ?

J’ai vite ma réponse. Flint entre dans l’eau et fait naître une flamme dans le creux de sa main. Je la regarde avec des yeux émerveillés. Je trouve ça hyper cool !

Woh ! C’est déjà chaud ?

Enthousiaste, je lève un pied pour venir tester l’eau… et tout de suite ma botte glisse de mon pied. Je n’avais pas compris que le sortilège affectait aussi les chausses. Pour la troisième fois de la journée, je manque de tomber. Mais cette fois, je ne chute pas ! J’ai utilisé mes bras pour garder l’équilibre ! Moins une et je tombais à l’eau. Sauf que… du coup, je ne retiens plus mes vêtements qui filent en arrière. J’essaie de rattraper ma chemise in-extremis, mais elle est déjà complètement partie.

Bon ben voilà… contente ?

Tant pis, je suis nue maintenant. Je n’essaie plus de le cacher. Les mains sur les hanches, je contracte un peu mes abdominaux, je frime ! Sans vêtement, je suis plus musclée que ma silhouette le laisse penser ! Je suis une vraie aventurière.

Je me demande ce qu’une démonne bien faite comme Flint peut penser de mon corps. On est plutôt fines toutes les deux, mais sinon je suis tout l’inverse d’elle. Déjà je n’ai vraiment presque pas de poitrine. La différence avec un garçon, c’est surtout que mes mamelons sont plus visibles je pense. En général ils sont roses vif, mais avec le froid ils sont durs et violacés. Puis, elle a la peau douce et uniforme. Moi j'ai des marques de bronzage un peu visibles : ailleurs que sur mes bras et le haut de mon torse, ma peau est toute blanche. Surtout, on a des systèmes pileux assez différents ! Mes aisselles et mon pubis sont tapissés de poils bruns, pas comme mes cheveux, plutôt comme la fourrure de mes oreilles et ma queue.

Mais très vite un coup de vent froid rattrape mes réflexions. Je m'accroupis pour toucher l’eau. Je grimace, déçue.

Ça marche pas ton truc !

5
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: mercredi 10 juin 2020, 13:08:38 »
Libre. Enfin et déjà libre. Il est fier et soulagé. Personne ne peut le garder en cage. Pas très longtemps.

T’es un peu comme moi en fait ! J’en avais marre de Papa et de ses règles. Dis, ça te dirait pas de devenir aventurière avec moi ?

J’évalue moi-même si c’est une bonne idée. Être deux, ça veut dire partager toutes les récompenses. En même temps, c’est rare les aventuriers qui travaillent en solo ! Il doit y avoir une bonne raison. Et puis c’est sympa d’avoir quelqu’un pour discuter plutôt que de marcher seule.

—  J’ai déjà vu des succubes, hein ! Elles sont beaucoup plus perverses. T’es toute timide toi. Si tu veux je t’apprendrais tout ce que tu dois savoir ! J’ai lu tous les livres d’anatomie.

Je rigole. C’est vrai qu’elle est spéciale comme démon. C’est la première que j’entends se plaindre d’être nue, et quand j’ai cherché sa queue elle a fait une drôle de tête. Bon d’accord je connais pas non-plus grand-chose sur le sexe. Mais moi j’ai une excuse, je viens pas des enfers !

Je l’écoute parler des magiciens de bonne humeur, sans m’inquiéter. Mon sourire s’estompe lorsqu’elle évoque mon odeur. Je panique un peu. Je lève légèrement le bras pour sentir mon aisselle. Je plisse le nez.

Bon… je… j’ai pas trop trouvé où faire ma toilette… depuis que je suis partie du Donjon.

Est-ce que ça fait trois semaines, quatre ? J’essaie de me justifier. Je ne pensais pas que ça se remarquait trop. Après tout, dans la ville qu’on vient de quitter, tout sentait assez mauvais. Ma priorité d’abord c’était de manger, et puis…

En venant ici j’ai repéré un lac. Mais l’eau est vraiment fr… oah !

Mon pied accroche une racine qui déborde sur la route. Je perds l’équilibre et rébuche en avant. J’ai juste le réflexe de mettre mes mains en avant pour amortir ma chute.

L’odeur du sang. Pas le sien. Pas celui qui déjà sèche sur ses mains. Un autre. Du sang frais. Sa langue passe sur ses lèvres.

C’est rien !

Je me remets vite debout. Je suis tombée sur les genoux. À part la boue qui couvre tout mon pantalon, je vais bien. J’ai une main qui a heurté une pierre mais je n’ai que des éraflures sur la paume.

Qu’est-ce que je disais… mmh oui. L’eau est trop froide pour se baigner alors bon. Mais hey, tu sais faire de la magie du feu toi ! Tu pourrais arranger ça ?

J’éclate de rire, sûre de mon idée. Je la dépasse et je me mets à courir.

C’est pas très loin ! La dernière arrivée sert de modèle anatomique !

6
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: mardi 09 juin 2020, 21:40:59 »
Tu m’étonnes qu’elle ait froid avec juste son manteau ! J’avais oublié. J’espère juste qu’elle a de l’argent pour se payer des habits, parce que moi pas trop. Heureusement, oui. J’attends qu’elle se change, le dos tourné. J’ai bien vu qu’elle n’aimait pas qu’on la regarde en fait.

Tu aurais dû prendre un pantalon. Surtout que t’as de sous-vêtements. Qu’est-ce que tu vas faire si des insectes te remontent entre les jambes ?

Je pouffe. Finalement c’est pas si mal comme ville. C’est silencieux. Je dis ça et au même moment il y a un claquement sec de l’autre côté de la place. Curieuse, je tourne la tête. Ils ont enlevé les bâches des chariots. Dessous, il y a plein de monde. Surtout des humains et des terranides. Ils sont nus, enchaînés les uns aux autres par la cheville. Ils descendent un par un. Il y en a un qui est tombé sur le sol, ça doit être lui qui a pris le coup de fouet. Il se relève, couvert de boue. Ce sont des esclaves je pense ? Ils vont sûrement être mis en vente bientôt sur une des estrades.

Ça paraît triste comme ça. Mais d’après Papa, c’est la manière dont les choses fonctionnent. Ce sont les forts qui sont libres, comme ça ils peuvent protéger les faibles. En échangent les faibles écoutent les forts. Bon, c’est quand même pas très rassurant. Surtout que je ne suis pas assez bête pour ignorer que moi aussi je ressemble à une terranide. Avec Flint, on s’éloigne.

Sur les démons ? Je sais tout ! Je sais… je sais comment vous transformez les âmes damnées en lémures pour alimenter votre pouvoir ? Je connais par cœur la hiérarchie des neuf cercles principaux. Je connais les grandes catégories de démons : les princes-démons, les cauchemars, les créatures du tourment, les déchus, les horreurs, … et bien sûr les petits diablotins… Vous aimez le désordre, le sexe, la violence et les plaisanteries perverses !

Je souris. On traverse les grilles.

Oh, bah je sais pas, ce sont des mages quoi ? Je sais… je sais pas faire de magie. Je grimace : ça me fait mal de l’avouer. J’ai rencontré un vieux monsieur qui m’a dit qu’ils avaient du travail pour moi. C’est lui qui dirige l’académie. Il m’a payé la dernière fois. Il est réglo !

Je lui montre la bourse de pièces qui pend à ma ceinture. De quoi dormir et manger pendant plusieurs jours.

Autour de la ville, il y a une forêt. Elle n’est pas très dense, mais elle est encore plus humide que la ville qu’on vient de quitter. Le chemin est visible, mais il y a beaucoup de crevasses de roues qui se sont remplies d’eau. À mesure qu’on avance, le ciel s’éclaircit un peu. Il a une jolie couleur bleu pâle.

7
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: mardi 09 juin 2020, 11:30:30 »
Je m’arrête de descendre pour l’écouter. Qu’une démone me donne des leçons de politesse, ça me vexe un peu ! Ce sont pourtant eux les premiers à jurer. Enfin elle n’a pas complètement tort.

T’as raison. Je sais même pas pourquoi il m’a appris ça. Il est un peu parano avec ça tu vois ? Tu vas pas le croire mais, même moi je connais pas son prénom à lui en fait. Le mien c’est Coka ! Comme le dragon oui ! Mais t’inquiète je suis pas un dragon, ahah.

Je me retourne et lui souris. Je ne m’attendais pas à ce qu’un démon ait besoin de moi. Je pensais qu’elle allait retourner toute seule dans les abysses, ou quelque-chose comme ça. Je ne comprends pas trop. Ce n’est pas important au final : si elle a besoin de moi, je ne peux pas la laisser tomber.

Bah, euh, d’accord. T’es peureuse pour un démon toi ! Bon, la base avec les gars en bas c’est qu’ils remarquent pas que t’en es un. T’as de la chance, tu ressembles à une humaine normale… à peu près ? T’as même pas la peau rouge ni rien. Mmh !

Je saisis les pans de son manteau au niveau de son bassin, et je les ouvre en grand. Je me penche, pour regarder entre ses jambes, à la recherche d’une queue. Bien sûr je vois son sexe aussi. Mais ça je sais bien que les démons s'en fichent.

Rien d’autre à cacher ! Même pas de fourrure. Je prends juste ça alors.

J’attrape le serre-tête qui lui sert de fausses cornes. Quelle idée de porter ça ! Elle va s’attirer des ennuis c’est sûr. Je le glisse dans mon sac. C’est tellement gros que ça dépasse un peu, mais c’est pas grave. À demi-sorti comme ça, ça n’est pas facile de savoir ce que c’est. Je place mon nez près de son cou, et je renifle.

J’espère que tu sens pas trop le démon ! Les maraudeurs sont réputés pour leur odorat. Enfin franchement vu que tout sent mauvais ici, ça se remarquera pas ! Moi je sens rien. Allez, suis moi !

Sortir de l’auberge ne pose en fait aucune difficulté. C’est tout juste si les têtes se tournent vers nous. Les regards sont toujours méfiants, mais c’est leur façon d’être je pense ! Quand on est un barbare maudit, on a beaucoup d’ennemis. Je me sens un peu ridicule d’avoir pris autant de précautions, du coup. Mais au moins on est dehors.

Voilà ! Tu vois, tranquille… J’imagine que je peux t’accompagner encore un peu. Par contre je te préviens, je partage pas la récompense de quête ! Enfin, sauf s’il y a un péril sur le chemin du retour, ou quelque-chose comme ça. Mais pas de raison que ça arrive ! Sens le bon air !

Oui j’exagère un peu. Ici ça sent plutôt la tourbe… ou les égouts, c’est selon. La ville entière a été construite sur un marécage. Un marécage froid. Ma théorie c’est que c’est un murloc qui a eu l’idée de mettre des maisons ici. Je ne vois pas qui d’autre aurait pu choisir cet endroit. À côté, le Donjon c’est une carte postale. Tous les bâtiments sont en bois noir — je ne sais pas trop si c’est sa couleur d’origine ou si c’est parce que tout est ultra humide. À y regarder de plus près, il a l’air pourri hein. Bref, l’ambiance est sinistre.

Je fais signe à Flint de me suivre. Pour se protéger des montées d’eau, les bâtiments sont presque tous sur pilotis. Pour aller de l’un à l’autre, il faut marcher dans une boue glaciale. Les pieds s’enfoncent de plusieurs centimètres dedans. Moi j’ai des bottes alors je m’en fiche.

Attention aux flaques ! Elles sont profondes et pleines de sangsues.

On traverse la place principale. Ici au moins, il y a des planches qui font office de chaussée. Elles sont pleines d’eau, mais c’est mieux que rien. Ce n’est même pas encore l’aube, alors il n’y a presque personne. Juste des marchands qui se préparent au marché. Tout autour il y a des chariots bâchés de blanc avec de grandes roues. C’est une ville cité avec un commerce très dense.

V'là, c’est le centre-ville. Je compte pas m’attarder ici ! L’académie est à cinq heures de marche. Tu peux venir si tu veux ? Ils trouveront bien un moyen de te renvoyer chez-toi.

8
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: lundi 08 juin 2020, 15:43:38 »
Je m’apprête à bondir sur ma proie quand elle est happée en arrière. Je me retourne, le démon est à mes pieds. Je mets une petite seconde à comprendre qu’elle a lancé un sort. C’était donc ça sa petite phrase. Hey, je suis bilingue en infernal, hein, c’est la base quand on vit dans un donjon. Mais c’est une langue compliquée l’infernal. Très subtile. J’ai toujours du mal à différencier la malédiction mortelle de la salutation.

Bim ! Bien joué !

Elle se serre contre ma jambe, alors je la dégage doucement. Elle n’a pas l’air en forme. Je ne pensais pas que les démons pouvaient avoir ce type de réaction. J’ai déjà vu Papa en punir quelques uns, mais jamais ils ne se sont comportés comme… comme ça. Elle est nue et elle a des marques de brûlure un peu partout. J’ai tellement pitié d’elle, et en même temps j’ai presque du respect pour le sorcier. Pour être plus effrayant que Papa, il doit vraiment être fort !

Excuse, faut que je euh… ramasse les bouquins là-bas.

Je me baisse pour ramasser les livres un par un. Ils sont encore plus lourds qu’ils en ont l’air. Quand je les ai tous, je me dirige vers la porte. Du bout de ma botte, je retourne le démoniste sur le dos. Il se contorsionne en se tenant la jambe, alors ce n’est pas facile. Quand c’est fait, je lui pose tous les exemplaires sur la poitrine, ce qui le bloque un peu. Il fait ce qui l’attend, puisqu’il tend péniblement les mains devant lui. Ça ne doit pas être la première fois que ça arrive.

Heureusement que tu n’as pas à marcher.
La documentaliste… elle va me tuer.
Tu m'étonnes ! Tu devrais avoir honte ! Un démon doit être corrigé avec mesure, et les livres rendus en temps et en heure ! Allez, zou.

Je sors de mon sac une paire de menottes. On dirait qu’elles sont taillées directement dans de la roche rouge vif. Je les passe à ses poignets. Au moment où je referme les arceaux, son corps commence à trembler… enfin plutôt à clignoter, et de plus en plus vite, si bien qu’on le voit de moins en moins. Je me recule. En dix secondes, il a complètement disparu. Je soupire en voyant qu’un des livres a chuté sur le côté et n’a pas été téléporté avec lui. Je le mets dans mon bagage.

Derrière moi, la démone s’est rhabillée. Je lui adresse de la main un petit signe joyeux.

Désolé, Papa m'a toujours dit de ne jamais révéler mon nom à un démon. Mais t’inquiète pour ça ! C’était rien. Petit imprévu, je dois aller ramener le dernier grimoire moi-même. J’ai plus que 24h pour accomplir la quête alors je vais filer ! Oh, et fais attention aux maraudeurs au rez-de-chaussée. Toute leur tribu a été asservie par des démons avant que Papa ne les chassent. Depuis, ils font une allergie aux cornes ! Salut !

Je bondis vers la rampe d’escalier avec comme idée de glisser dessus pour descendre plus vite. Sauf qu’elle casse… je bascule avec un cri de surprise. J’y suis peut-être allé un peu fort. Je me retrouve un étage plus bas, sur les fesses, avec une douleur qui remonte en bas du dos.

C’est rien, j’ai rien !

Je pouffe et je me relève. Légèrement boiteuse, j’attaque — plus prudemment déjà — le deuxième escalier.

9
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: dimanche 07 juin 2020, 01:18:13 »
Alors papa, c’est vrai que je suis immortelle ? Oui ma fille ! Si tu meurs, ton corps réapparaît. Oh d’accord, mais si je meurs de faim alors ? — Ça, là, c’est un dialogue que je n’ai jamais eu avec Papa. Du coup, je ne sais pas. Je ne m’étais jamais posé la question. Parce que je n’avais jamais eu faim jusqu’ici.1 En tout cas pas comme ça. Je me sentais si faible ! J’ai eu une première idée : si je meurs de faim, peut-être je reviendrais en ayant la sensation d’avoir mangé. Mais je ne comprenais pas que c’était hyper long de mourir de faim… et que surtout, pendant ce temps là, on a faim !

Du coup, j’ai laissé tomber — peut-être je saurais jamais, c’est pas grave. J’ai essayé de trouver une autre solution pour manger. La chasse j’ai pensé. Sauf que je n’avais qu’une grosse épée et même si elle est magique2 c’est sûrement le pire outil du monde pour attraper des bêtes. Mais mon épée, elle n’est pas que lourde et nulle pour chasser, elle est impressionnante aussi ! Je crois que ça, ça m’a servi. Parce que les gens m’ont tout de suite identifiée comme un aventurier.

Exactement ce que je voulais en fait ! Je savais que les aventuriers faisaient souvent ça pour l’argent, mais jusque là je n’avais pas compris qu’ils avaient besoin de cet argent pour manger. Enfin bref, j’ai fait quelques quêtes vraiment intéressantes.3 Tout c’est si bien passé qu’on m’en a donné une nouvelle : combattre un puissant sorcier. J’avais un peu peur au début parce que les puissants sorciers je connais, Papa en est un, et ils sont beaucoup plus forts que moi. Mais finalement on m’a dit qu’il n’était pas si puissant que ça. En fait, c’était plutôt un débutant. Il avait quitté l’école de magie en volant des livres.

J’étais rassurée. J’ai commencé à enquêter et j’ai vite trouvé. Il vit dans une chambre d’une auberge qui s’appelle le Rat Nu. J’ai compris que sa mère l’a mis dehors, ce qui est assez triste, mais bon.

1. Un peu faim oui, comme la fois où je me suis perdue dans le labyrinthe runique du désespoir, pile au moment du repas. Papa avait dû envoyer son serviteur orc me chercher. Sauf qu’il s’était perdu lui aussi.
2. Je ne sais toujours pas quels sont ses pouvoirs, d’ailleurs.
3. Une seule en fait… mais longue, hein. J’ai dû tuer douze anomalies dimensionnelles. Oui, précisément douze, c’est ce qu’on m’a demandé.


*
*   *

Le Rat Nu ! Voilà, je suis entrée. Même si je n’ai pas de point de comparaison, ça me paraît pas terrible comme auberge. Ça sent assez mauvais, mais quand on a vécu dans un donjon on ne se préoccupe pas de ces choses là. La clientèle me rappelle quand Papa avait réuni les maraudeurs de tout le pays pour remplacer ses gobelins qui étaient tous atteints d’une maladie bizarre qui fait tousser. Oh ben d’ailleurs !

Hey ! Otton le sanguinaire ! Coucou !
—  Qui… ?! Ah !

Il chuchote un truc que j’entends pas à un de ses compagnons. C’est un type très grand et gros avec la peau grise et des tatouages. Il est déjà venu parler deux fois avec Papa, donc il est assez important. Il commande un groupe de bandits, quelque-chose comme ça.

Tu es Sa fille ?
Ouii ! Je t’ai croisé dans le couloir des peurs enfouies ! Tu te souviens ? Tu t’étais trompé de porte et…
OUAIS. Ouais je me souviens.
Dis, Otton ! Je cherche un garçon roux qui fait de la magie.
Dernier étage, chambre tout au fond.

C’est le tenancier qui m’a répondu précipitamment. Il a l’air méfiant. Ils ont tous l’air méfiant d’ailleurs. Je pense qu’ils ont peur de s’attirer un souci avec Papa. Peut-être même qu’ils s’imaginent qu’il m’a demandé de leur jeter une malédiction ou de brûler leur auberge, je ne sais pas. Papa n’a pas une très bonne réputation. Je souris et le remercie, avant de monter les escaliers à toute vitesse.

Il n’y a que deux étages, alors la proie, je la sens ! Enfin, je l’entends plutôt. Sitôt au deuxième étage, une incantation parvient à mes oreilles. C’est de l’Ignieux, je reconnais ! Je ne comprends pas tout, mais ça ne peut signifier qu’une chose : un sort de feu se prépare ! Vu comment le sorcier hurle, ça ne doit pas être un petit maléfice ! Je fonce.

Mon épaule heurte le bois de la porte et le fait voler en éclat. Je ne mens pas quand je dis que j’ai la force d’un ogre ! À l’intérieur, c’est le désordre ! Il y a bien le magicien qui semble dépassé par son propre rituel, et aussi une sorte de colonne de feu qui tourbillonne autour d’une silhouette. Je ne sais pas trop quoi faire.

Sans prévenir, la gemme de mon épée (je ne l’ai pas dégainée… j’ai oublié) s’illumine. Des flammes surgissent vers moi. Je me jette au sol pour l’éviter, mais il me suit. Je serre les dents… et puis je comprends qu’elles ne me blesseront pas. Mon arme est en train de boire les flammes. Je n’ai même pas chaud. Comme moi, le magicien regarde sans comprendre son maelstrom de feu être aspiré par ma super épée magique.

Je… ça ne devait…
Sorcier renégat ! Tes retours à la bibliothèque ont plus de deux semaines de retard ! Soumets toi à la justice de l’académie Baudemer pour cette faute… ou meurs !

Je suis toujours à plat ventre. Ça étouffe un peu ma voix. Ça aurait mieux sonné, sinon.

C’est… c’est ce qu’on va voir ! Vous allez crever tous les deux !

Il dit ça en pointant un index rageur devant lui. Il y a ce qui ressemble à une fille en état de choc, mais je comprends tout de suite.

Oh coucou ! Tu es un démon ? J’ai repéré le pentacle.

Je lui fais un clin d’œil complice. Je me relève d’un bond impressionnant et atterris à pieds joints au bord du cercle. De ma botte, je frotte frénétiquement la craie d’une des pointes, de manière à l’effacer.

Voilà, je t’ai arrangé ça ! Retourne dans ta maison petit démon ! … Non ?

Je plisse les yeux en remarquant qu’elle ne disparaît pas. Je me sens nulle. Papa n’a jamais voulu m’apprendre la magie. S’il l’avait fait, j’aurais mieux compris pourquoi elle n’est pas immédiatement révoquée par rupture du cercle.

Bref, avec tout ça j’ai presque oublié le magicien. Il me semble qu’il a plongé vers les livres près de son lit. Peut-être pour y trouver un sort ? Mais il a changé d’avis au milieu, et maintenant ce lâche est en train de se faire la malle !

10
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: samedi 06 juin 2020, 01:11:27 »
Conjurer son propre étau systématique ? Il avait bien appris la formule, oui, mais elle était compliquée. Il aurait dû regarder dans son livre... pas celui qu’il avait entre les mains, et qui ne traitait que d’invocation ; un autre, le manuel des injonctions, au pied de son lit. Pour le chercher il aurait été obligé de sortir de son propre cercle, et ça il ne pouvait pas se le permettre.

Que m’importe si l’étau vient à bout de toi démon femelle. J’en invoquerais un autre ! Tu es remplaçable ! fit-il, goguenard, pour dissimuler son malaise.

En vérité son attention était ailleurs. Il se souvenait à peine, à ce moment, pourquoi il avait entrepris de convoquer un démon dans sa chambre. Une vague histoire de vengeance qui ne lui disait rien. Bien sûr, tous les apprentis magiciens connaissaient l’existence des succubes. Elles alimentaient toutes sortes de fantasmes. Mais c’était un genre de démon puissant et avec un tempérament très dangereux, ce qui demandait l’expérience d’un mage confirmé. En revanche, personne ne lui avait jamais dit qu’un simple diablotin pouvait autant s’en approcher. Et un diablotin, il était capable de le contrôler… du moins le croyait-il.

Avec impatience, il la regarda jeter ses cornes (fausses d’ailleurs, mais il ne releva pas), puis, avide, son manteau en fourrure. Ce ne fut que quand le bâton fondit vers lui qu’il réalisa que quelque-chose n’allait pas. Les objets n’auraient jamais du traverser le cercle. Qu’avait-il raté ? Le gourdin magique le frappa en plein front.

Outch !

Le choc n’avait pas été particulièrement violent. Il ne menaçait d’ailleurs pas l’invocation ; le glyphe de garde qu’il avait inscrit le dispensait de toute concentration. Il aurait pu s’endormir sur place, ou même mourir, que ça n’aurait rien changé pendant des heures. En revanche, incapable d’identifier son erreur en si peu de temps, il commença à sérieusement paniquer. D’autant qu’il en savait, tout son pentacle pouvait être compromis. Peut-être même que cette démone allait pouvoir sauter sur lui pour l’étriper.

Espèce de vermine ! Je vais… je vais t’anéantir !

Apeuré, il dégaina en un instant. C’était un sort réflexe. Il sera le poing et aussitôt les lignes du pentacles prirent une couleur bleu vif. Des arcs électriques jaillirent de chacune des pointes pour venir frapper directement le corps de la démone en des endroits aléatoires.

C’est ma boussole stimulante ! Tu vas… souffrir ! J’en ai marre ! J’en ai marre des gens comme toi ! Vous essayez toujours de me ridiculiser ! Vous ne savez pas à quel point… à quel point je suis puissant !

Son égo avait reçu un coup bien plus brutal que son crâne. En un instant, toute sa terreur s’était transformée en colère. Aveuglé par la rage, les dents serrées, il n’entendait plus rien. Ses deux doigts tendus décrivirent une série de cercles concentriques.

Le rituel d’immolation ! Je vais… je vais détruire jusqu’à ton essence ! Tu vas crever !

Il commença à incanter nerveusement dans une langue qui n'était ni du commun ni du démoniaque. La luminosité de la pièce baissa encore, car toutes les chandelles s’éteignirent d’un coup et les éclairs de la boussole stimulante cessèrent de crépiter. Les cierges se rallumèrent dans un flash. Chacune avait à présent l’éclat d’une torche. L’adolescent éclata d’un rire terrifiant et maladif, alors que les flammes commençaient à tourner autour du pentacle.

11
Les landes dévastées / Re : Les plus maudites des créatures
« le: vendredi 05 juin 2020, 22:01:11 »
Une, une quoi… ?

Le jeune magicien parut avaler de travers sa propre salive et se mit à tousser. Ce type de démon ne figurait même pas dans son grimoire… ou alors dans une sous-partie qu’il n’avait pas lue. Si elle disait vrai, il était complètement incapable de déterminer de quel rang pouvait être l’entité qui se tenait en face de lui. Les yeux exorbités, il baissa le regard sur le pentacle qui entourait la créature. Mais pas pour évaluer la solidité du tracé.

Il avait beau être débutant, ce n’était pas un imbécile. Il connaissait la base, le plus important commandement de la démonologie — la doctrine dont tout maître faisait sa première leçon : ne jamais faire confiance à un démon. « Les démons sont malveillants, dangereux, manipulateurs ; ils ne manquent jamais une occasion de nuire », lors de son court apprentissage, on lui avait fait répéter bien des fois ce mantra.

Le sorcier releva soudainement la tête, le visage soulagé. Il essuya d’un revers de manche son front qui perlait de sueur, mais il avait un sourire aux lèvres.

Je ne dois ni converser, discuter ou parlementer avec toi. Je ne dois ni chercher à résoudre tes énigmes, ni m’engager dans des paris avec toi, ou me livrer à des jeux de hasard que tu me proposerais. Je dois rester pragmatique face à tes menaces explicites ou voilées, et insensible à tes tentatives d’intimidation. Enfin je dois considérer avec méfiance toute information que tu me livres en dehors d’une injonction de vérité et même dans un tel cas prendre garde aux sens pervers que peuvent avoir tes paroles dans la mesure de leur interprétation possible.

La litanie était à l’évidence apprise par cœur, il n’avait aucun autre mérite que de l’avoir retenue. Il la prononçait cependant avec un petit air de supériorité parfaitement désagréable.

Cela t’aura échappé démon femelle, mais tu te trouves dans un étau systématique. Cela… cela signifie qu’à chacune de mes questions à laquelle tu répondras par un mensonge, ou à chacun de mes ordres auquel tu refuseras d’obéir… les pointes du pentacle se resserreront autour de toi. Certains… certaines engeances de ton genre peuvent se métamorphoser mais… aucune ne peut réduire sa forme jusqu’au néant… ce qui fait que l’étau systématique est un moyen de pression sûr pour affirmer son autorité sur tout démon de forme matérielle dont la puissance n’excède pas les capacités de suppression du pentacle lui-même.

Il reprit son souffle, et referma prudemment le grimoire qu’il avait jusqu’ici tenu devant lui sans le lire. Il pointa du doigt les lignes au sol.

Je remarque que l’étau est entré en action ce qui signifie… que tu m’as menti.

En effet, le tracé s’était visiblement contracté. Ou plus précisément, c’étaient les lignes de craie qui s’épaississaient. Elles formaient une large traînée blanche à partir de la ligne initiale vers l’intérieur du cercle. La zone n’étant initialement pas très grande, il n’était déjà plus possible pour la démone d’écarter les bras.

Je te somme donc de nouveau de me révéler ton nom, et ta nature… et… aussi… débarrasse toi de tous tes attributs en les jetant hors du cercle.

Contrairement à l’essence démoniaque elle-même, les objets n’étaient pas brûlés s’ils sortaient de la zone consacrée, car celle-ci était faite uniquement pour réprimer les pouvoirs des démons. Le comportement attendu était qu’ils réapparaissent dans le plan d’origine de la créature invoquée. Toutefois, une erreur subtile s’était glissée dans le tracé de la branche liée au voyage, dite « clé d’Hermès ». Les objets pourraient donc traverser librement la barrière mystique. Une telle faute aurait sans doute été fatale avec un démon qui aurait possédé quelque-chose à lancer comme une épée, pour peu qu’il s’en rende compte… ce qui nécessitait un examen attentif… ou un essai.

12
Les landes dévastées / Les plus maudites des créatures
« le: mercredi 03 juin 2020, 23:40:01 »
Il va regretter de m’avoir humilié devant tout le monde, ce petit merdeux ! Je vais lui donner une leçon.

Le magicien tenait ouvert un vieux grimoire dans une de ses mains. Avec l’index de l’autre, il suivait, légèrement fébrile, une longue ligne de symboles qui y était inscrite. Mentalement, il s’entraînait à prononcer la formule correspondante, la dernière étape de l’invocation. Il avait travaillé toute la nuit à ce projet, et ses yeux cernés en témoignaient. Devant lui, un grand pentacle tracé à la craie blanche sur le sol. Tout autour, des chandelles mauves brûlaient par groupe de trois. Autour de lui, un cercle dessiné, plus petit, supposé servir de protection supplémentaire en cas de problème.

Le tout suintait la magie noire, était assez impressionnant pour un novice. Mais n’importe quel sorcier expérimenté aurait compris que c’était là l’œuvre d’un démoniste débutant, ou du moins qui n’avait absolument pas confiance en ses capacités. En effet, il y avait un contraste absolument hilarant (pour l’initié, toujours) entre le nombre de sceaux de protections et la glyphe de pouvoir au milieu du pentacle. Celle-ci indiquait en effet que le projet n’était que l’invocation d’un démon mineur, rendant les précautions prises complètement démesurées.

Le sorcier amateur prit une grande inspiration, et ferma les yeux.

—  Par les eaux bouillantes du Phlégéthon et par les torrents glacés du Cocyte ! Par les dix crevasses qui partagent les enfers ! Par les pierres damnées des ruines du Maleboge ! Que se déchire l’éther et que pénètre en ce monde les plus maudites des créatures !

La fumée des cierges devint progressivement épaisse et noire, puis se mit à tourbillonner comme si un typhon venait de naître au centre du pentacle. La température chuta de quelques degrés. Il prononça alors la dernière partie de l’incantation, d’une voix un peu cassée.

Par mon verbe souverain, je te convoque et te soumets, démon sans nom !

Sans nom, en effet, car contrairement à des entités plus puissantes, il était tout à fait raisonnable d’appeler un diablotin sans le nommer. Bien sûr, on ne pouvait alors choisir lequel apparaissait, mais ça n’avait en général pas d’importance. Les diablotins étaient un peu tous les mêmes, et n’importe lequel ferait l’affaire. Du moins le magicien en était persuadé. Il ne s’agissait que de foutre la frousse à un sale gamin, après tout.

Progressivement, les brumes de l’invocation perdirent en densité. La pièce qu’elles révèlent est minuscule. Le plafond est en pente et très bas, peut-être deux-mètres au plus haut. Dans un coin de la pièce, un matelas et plusieurs livres empilés. Elle ressemble à une modeste chambre sous les toits. Un environnement pas surprenant, car l’invocateur n’est qu’un adolescent chétif. Il a des grosses lunettes rondes et des cheveux roux un peu gras.

Il a les yeux rivés sur la forme qui se dessine au milieu de la fumée. Une goutte de sueur perle de son front.

Mais, mais… bégaye-t-il, incrédule, alors qu’il entrevoit finalement son « diablotin ». Tu... tu es une femelle ?

Il fronce les sourcils et tourne frénétiquement les pages de son grimoire. Un peu paniqué, il se demande s'il ne s'est pas trompé d'entité. Aurait-il par erreur invoqué un démon d'un tout autre ordre ? Une succube, peut-être ? Il reprend sa respiration : même si tel est le cas, ses glyphes sont sûres. Rien ne saurait s'extraire de son pentacle, au moins jusqu'au démon majeur ! Puis, après vérification, il n'y a rien dans son livre qui n'exclut qu'un diablotin puisse apparaître comme une femme. L'important c'est qu'il ne perde pas le contrôle de la situation.

Je te somme de me révéler ton nom et ta nature, démon !

13
Le coin du chalant / Coka Cola
« le: mercredi 03 juin 2020, 14:20:00 »
Je cherche un RP avec ce personnage qui jusqu'ici n'a pas eu trop de succès.

C'est une dragonne coincée sous la forme d'une terranide. Elle vadrouille avec une grosse épée magique.

Je cherche de l'aventure sur Terra, avec en général du sexe et de la violence.
Coka a la particularité de ne pas pouvoir mourir (elle réapparaît quelques minutes après un décès éventuel), donc les aventures peuvent être aussi brutales que nécessaire.

Envoyez moi un MP si vous avez le moindre intérêt pour le perso, et on pourra voir ensemble.

14
Prélude / Re : Le Chat et l'Épée [Valicidé !]
« le: mardi 19 février 2019, 22:54:11 »
Merci de ta justesse et de ton pragmatisme.

Merci aussi à ceux qui ont voulu me filer un coup de main. :)

Au plaisir de jouer avec vous !

15
Prélude / Re : Le Chat et l'Épée [Alice]
« le: vendredi 15 février 2019, 19:11:58 »
Réponse à ta question dans le message au-dessus.

Pages: [1] 2