Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Garo

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Garo

Pages: [1] 2 3
1
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: mardi 05 février 2019, 23:43:55 »
Sarah réfléchit un moment avant de répondre à la question du monstre de laboratoire mais cracha finalement le morceau. Néanmoins, ce que Garo entendit renforça sa confusion et il sentit son mal de crâne revenir de plus belle : le Darkness ? Des artefacts qui s’aiment ? Cela dépassait totalement son entendement, et il s’accorda sur le fait que d’en savoir plus ne l’intéressait pas. De toute façon la policière ne semblait pas vouloir davantage s’étendre sur ce sujet mais il restait un point sur lequel Garo ne comptait pas lâcher l’affaire :

"Ok, ok, ce n’est pas mon problème, je ne veux rien savoir de plus, mais il va falloir que tu me dises comment je vais pouvoir rembourser MA dette."

Si Sarah avait croisé le regard du jeune homme à cet instant précis, elle aurait immédiatement vu qu’il était très sérieux et qu’il n’y avait là nul trace de sarcasme ou de moquerie. La jeune femme resta néanmoins silencieuse, peut être surprise par l’attitude de Garo et annonça peu après qu’elle avait besoin de faire une pause. Il n’y trouva rien à redire.

Elle les fit s’arrêter sur une aire déserte, ou quelques tables en bois trônaient sous de larges platanes balançant leurs branches sous l’effet d’une douce brise. Sortant de la voiture, le monstre de laboratoire contempla la scène des larges feuilles virevoltantes dans le vent et attrapa l’une d’elle qui allait venir s’échouer sur son visage : il contempla sa forme ciselée, ses nervures comme autant de vaisseaux sanguins verdoyants, avant de la rendre à la nature. La différence d'atmosphère avec l’ultra-urbanisée mégalopole qu’ils venaient de quitter était saisissante, surtout pour lui qui n’avait jamais quitté le Centre, et ce n’était pas pour lui déplaire.
Mais une vision bien plus saisissante s’offrit à Garo : celle des cheveux bruns de Sarah dansant dans le vent, embellis par les rayons de soleil qui se reflétaient dessus.

« Quels sont vos projets, Garo ? Vous avez eu le temps d’y réfléchir, non ? Il va bien falloir que je trouve un endroit où vous larguer... »[/justify]

Le jeune homme cligna des yeux, émergeant de ses rêveries, et passe une main dans ses cheveux argentés le temps de reprendre contenance, avant de répondre avec un petit sourire ironique en coin :

"Ah ? C’est bon ? Tu me laisses le droit de décider de mon sort ?"

Garo eut un petit rire alors qu’il se dirigeait vers les tables de pique-nique, mais redevint vite sérieux. Il s’assit directement sur une des tables, posant ses pieds sur un des bancs, ses bras appuyés sur ses genoux. Son regard se perdit un instant au loin avant de revenir sur la jeune femme :

"Mes projets n’ont pas changé : je dois m’éloigner de Tekhos le plus vite possible, là où elles ne pourront pas m’atteindre. Du moins pas tout de suite … Qui sait jusqu’à quelles extrémités elles sont prêtes pour récupérer un si beau spécimen ? Je ne vais pas me contenter d’essayer de vivre paisiblement, je vais devenir fort. Beaucoup plus fort ! Jusqu’à ce que même cette peste de Starlight ne fasse plus le poids !

Un sourire carnassier apparut fugacement sur son visage avant qu’il ne continue :

"Je devrais peut être partir à la recherche des Terranides. J’ai eu un avant-goût : j’apprendrai beaucoup d’eux ! Mais je pense que ce ne sont pas les seuls redoutables habitants de Terra, n’est-ce pas ? Reste à savoir dans quelle direction je tente ma chance : les montagnes pour me rendre à Nexus ? Ou le désert pour rejoindre les Terres d’Ashnard ? Ou pourquoi pas chercher une faille et rejoindre ta planète ? Si certains de ses occupants t’arrivent à la cheville, ça vaudrait le déplacement.

2
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: vendredi 14 décembre 2018, 20:55:11 »
Sarah ne laissa pas Garo seul bien longtemps. Elle revint dans la voiture avec des instructions écrites sur un format antédiluvien et annonça, après avoir entré les coordonnées dans l’ordinateur de bord, qu’ils avaient six heures de route devant eux avant d’arriver à la planque qui leur avait été fournie. De quoi avoir le temps de bien discuter précisa la jeune femme, sarcastique.

"Génial ..." laissa échapper Garo sur le même ton

Alors qu’ils sortaient du parking, un frisson remonta dans la nuque du jeune homme qui tourna vivement la tête en direction des gratte-ciels, scrutant l’obscurité de ses yeux jaunes à travers les vitres teintées. Mais il n’y avait rien, rien d’alarmant en tout cas. Pourtant il avait le sentiment que quelqu’un ou quelque chose les observait. Etait-ce la fatigue ? Un syndrome paranoïaque qu’il avait développé ? Ou simplement le fait que dans cette mégalopole tout citoyen était, sans exception, surveillé de près ou de loin ?
Le monstre de laboratoire se laissa retomber dans son siège, mais adressa une remarque assez pertinente à la policière

"Maintenant qu’on sait qu’on va utiliser cette voiture pendant un bon bout de temps, tu pourrais désactiver sa balise de géolocalisation ? ça serait dommage que la police remonte jusqu’à notre petit nid douillet."

*******************************************************

Le début du trajet fut assez pénible. Son statut de passager inactif au côté de Sarah semblait mettre mal à l’aise Garo. Il n’était pas habitué à ce genre de situation. Au Centre, il n’avait été qu’un sujet de laboratoire : enfermé des heures durant, le plus souvent attaché, il n’était sortit de son isolement que pour subir des expériences, des tortures ou tout autre test sadique.
Seul Reann l’avait considéré autrement qu’un objet ou une arme mais avec la froideur d’un légiste qui éprouve de l’empathie pour le cadavre qu’il dissèque. Alors que Sarah, elle, le considérait comme un humain à part entière, ce qui avait pour effet de le déstabiliser et de l’agacer tout à la fois car lui même ne se considérait pas comme humain !

Il ne connaissait d’ailleurs rien des relations sociales entre citoyens lambdas et, son côté sociopathe prédominant largement sur sa personnalité, il n’était pas dans ses priorités de se mettre à la page. Si l’on y ajoutait sa toute récente crise de confiance en lui, cela ne faisait pas du jeune homme un très agréable partenaire de voyage : à chaque fois que Sarah lançait un début de conversation, la réponse était systématiquement mono-syllabique ou inexistante. Leur échange le plus fourni fut sans conteste une dispute au sujet de la sélection musicale de la policière, destinée à meubler le silence, et que Garo jugeait d’un goût douteux. Sarah remporta tout de même l’argument.

Puis, au bout d’un moment, alors que les kilomètres défilaient au compteur,  que le jour laissait place à la nuit et que la métropole disparaissait dans le rétroviseur, Garo commença à se détendre et à accepter à la situation. Il essaya même de lancer une discussion alors qu’il observait le paysage à travers la vitre :

"Qui est cette Yulia pour toi ? Et quel genre de dette as tu contracté en lui demandant ce service ?"

3
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 04 décembre 2018, 22:18:18 »
Oh, merci Milano mais j'ai réussi à m'en sortir pour faire un avatar à peu près exploitable ;) (à voir ci-contre)

22h18

4
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: lundi 03 décembre 2018, 20:34:05 »
Il y a pas à dire, Yusuke Murata a vraiment un style de dessin bad-ass :



Dommage qu'il y ait un peu trop de texte, cette image aurait fait un bel avatar.

5
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: samedi 01 décembre 2018, 22:04:31 »
Garo releva la tête quand il entendit son nom : apparemment Sarah n’avait eu aucune difficulté à traverser le fleuve, contrairement à lui. Il la rejoignit rapidement sur le parking où elle piratait une voiture : ce n’était en rien un challenge pour l’artefact de la jeune femme et, quelques secondes plus tard, les deux fugitifs s’installaient dans l’habitacle du véhicule “emprunté”, faisant peu de cas d’en mouiller l’intérieur après leur petite baignade.  

Sans attendre, la policière démarra, s’engagea sur le réseau routier de la mégalopole tout en composant un numéro, cherchant à joindre son contact mais tomba sur une … assistante ? Sarah fit signe à Garo de garder le silence mais elle aurait pu s’en épargner la peine car le jeune homme, les bras croisés, semblait perdu dans la contemplation des buildings qui défilaient derrière la vitre côté passager et n’écoutait que d’une oreille distraite la conversation qui se passait plus ou moins bien : la policière se fit quelque peu bousculer par son interlocutrice à la répartie cinglante et au ton condescendant.

Le jeune homme ignorait tout de l’identité du contact de Sarah et de ses relations avec elle , mais c’était apparemment une femme assez puissante pour pouvoir offrir une planque à la jeune femme sans se préoccuper de la questionner davantage sur la nature de ses ennuis. Cependant, demander un tel service ne semblait pas ravir Sarah et elle ne le faisait que par contraintes et forces : la jeune femme jeta un long regard appuyé à Garo avant de finalement accepter. Ils allaient pouvoir récupérer la clé de leur planque à la gare centrale de Tekhos Metropolis, mais la dénommé Katherine évoqua une “facture”, signe que la policière allait devoir rembourser ce service dans un futur proche, d’une manière ou d’une autre. Et elle semblait déjà le regretter :

« Au cas où ça vous aurait échappé, je viens de m’endetter pour vous sauver les miches. »

Agacement, hargne, frustration. Sarah cherchait naïvement un signe de reconnaissance de la part de l’ingratitude personnifié, d’un être sans émotion dont seule l’apparence était humaine et qui ne se souciait que de lui. Que croyait-elle pouvoir tirer de ce monstre de laboratoire qui se contentait de l’ignorer ?

"Merci …"

Le mot tomba, inattendu. Pas de trace de sarcasme, ni de cynisme, seulement une sincérité déconcertante. Garo aurait très pu répondre à la jeune femme qu’il n’avait jamais demandé son aide, ou se moquait de ses relations très douteuses pour une flic soi-disant droite et honnête, mais pas cette fois.
Garo n’adressa pas un regard à la jeune femme et elle n’eut droit à aucune autre parole de sa part jusqu’à leur arrivée à la gare centrale. Alors que Sarah se garait, le jeune homme brisa enfin le silence d’une simple remarque, sans trace d’ironie :

"Je suppose que je dois rester dans la voiture ?"

La policière n’eut même pas besoin d’essayer de le convaincre : en tant qu’ennemi public numéro 1, même lui pouvait convenir qu’il ne soit pas très prudent qu’il se montre dans un lieu public alors que son visage était encore diffusé sur tous les écrans de la ville quelques heures auparavant. Alors Sarah descendit de la voiture, laissant Garo seule avec ses pensées, à l’abri derrière les vitres teintées.

Quand la silhouette de la jeune femme disparut dans le hall de la gare, Garo poussa un profond soupir : Il avait repassé des dizaines de fois les évènements de la nuit dans sa tête, étudiant tous les scénarios alternatifs inimaginables, et la conclusion était aussi unique qu’implacable· : sans Sarah, il n’aurait eu aucune chance à échapper à la GeoWeapon Corp, à moins d’accepter que la mort eût été un échappatoire...

Le jeune homme posa sa tête sur son poing fermé, observant, sans vraiment les voir, les tekhannes qui marchaient au dehors. Grâce à la policière, ils allaient avoir accès à une planque pour reprendre des forces et se préparer la suite. Bien entendu il ne comptait pas relâcher son attention car ignorant tout de leur mystérieuse bienfaitrice, mais jamais son évasion n’avait était aussi proche de réussir. Cependant, il subsistait un scénario qu’il ne devait sous aucun prétexte ignorer malgré son apparente invraisemblance : que Sarah fasse partie intégrante de l’expérimentation.

Garo sentit sa poitrine se serrer rien qu’à cette idée. C’était là un sentiment qu’il n’avait jamais connu jusqu’à présent : la crainte d’être trahie par la seule personne de toute son existence à qui il avait donné, malgré les apparences, sa confiance. Le jeune homme serra les dents de frustration devant son impuissance : lui, le monstre de laboratoire qui se croyait supérieur à tout être présent sur Tekhos, n’avait plus d’autre choix que de laisser son destin entre les mains de la porteuse d’un artefact légendaire dont il n’arrivait pas à saisir les motivations. Pire encore, il avait peur de ses motivations… Ah ! Un monstre qui a peur ! …

Garo se laissa retomber sur son siège, la tête basculée en arrière, et murmura pour lui même :

"Je suis pathétique ..."

6
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: mardi 20 novembre 2018, 22:41:43 »
« J’ai des relations pour nous aider à quitter ce merdier. J’aurais préféré ne pas l’appeler, mais, compte tenu des circonstances... Mais, pour l’heure, il faut retourner à l’air libre. »

Sarah ne vit pas le regard sombre que lui jeta Garo. Qu’elle lui dise qu’elle ne savait pas encore ce qu’elle allait faire de lui avait piqué son égo - pour qui se prenait-elle pour croire qu’elle pouvait décider de son destin ? - mais l’évocation de ses puissantes relations le fit mettre carrément sur ses gardes. Si elle connaissait quelqu’un à Tekhos assez puissant pour défier la GeoWeapon Corp, c’était forcément quelqu’un de très dangereux.

Sarah commença à monter une grande échelle et le monstre de laboratoire la suivit mais en mettant inconsciemment de la distance entre elle et lui, et sans la quitter des yeux. Les évènements de la nuit ne cessaient de défiler dans sa tête et il ne pouvait empêcher la pensée qu’il avait été manipulé tout du long de s’insinuer sournoisement dans son esprit : son évasion avait été planifiée, il avait été poussé à massacrer les Red Boobs, son affrontement avec la GEFT n’avait été qu’un test, le docteur Reann avait essayé de lui faire croire qu’il n’était qu’un clone parmi tant d’autres,  le soi-disant Prophète ne l’avait pas débarrassé de ses puces de géolicalisations … Alors comment pouvait-il croire que Sarah ne prenait pas part elle aussi à cette expérience ?

Le jeune homme s’arrêta de monter à l’échelle. Suspendu aux barreaux, il observa la policière qui bouchait des tuyaux crachant des jets de vapeur brûlant grâce à son armure, et l’espace d’un instant une pensée sinistre lui traversa l’esprit :

*Elle aussi se joue de toi ! Débarrasse toi d’elle ! Précipite là en contrebas et ce sera terminé !*

Mais il n’en fit rien. Il posa sa tête contre un barreau et respira profondément avant de reprendre son ascension. Pas maintenant. Peu importe qui était la jeune femme ou ce qu’elle comptait faire, il avisera sur le moment. Mais pas maintenant. Pas maintenant …
Les deux fugitifs arrivèrent dans ce qui semblait être une station de traitement des eaux : enfin, ils avaient rejoint la surface. Ils évitèrent une équipe de maintenance et Sarah les mena à une salle de réunion dont la vue donnait sur le spectacle unique des grattes-ciels de Tekhos Metropolis. Mais ils n’étaient pas encore sorti d’affaires car un fleuve les séparait de leur destination et il n’y avait plus qu’une solution pour traverser …

« Tu sais nager, j’espère ? »

Garo se contenta d’un hochement de tête et ils sortirent de la salle. Il leur fallut encore quelques minutes pour atteindre le fleuve sans se faire repérer et ils se tenaient désormais sur la berge, contemplant les eaux noires et sombres qui s’étendaient devant eux. Le courant était fort et la traversée s’annonçait périlleuse mais le jeune homme n’en avait cure.. La jeune femme ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Garo s’était déjà élancé et plongea sans un mot.

Les ténèbres l’engloutirent un instant avant qu’il ne refasse surface et ne commence à nager en crawl. Il ne savait pas si la policière le suivait mais il était trop occupé à essayer de ne pas se noyer pour pouvoir se retourner. Alors qu’il était à la moitié de la traversée, un hélicoptère surgit soudain en trombe, survolant le fleuve et se dirigeant droit sur lui tous projecteurs allumés : Garo n’eut d’autres choix que de prendre une grande inspiration et de plonger.

Tout ne devint qu’obscurité et le monstre de laboratoire essaya de continuer à nager dans la même direction à deux ou trois mètres de profondeur mais les eaux noires le malmenaient durement. Soudain un cercle de lumière passa au-dessus de lui, sembla s’arrêter un instant avant de s’éloigner. Garo attendit quelques secondes, pour s’assurer que l’hélicoptère soit bien parti, puis entreprit de remonter à la surface.

Soudain, un tourbillon l’aspira vers le fond et il perdit instantanément tous ses repères, ballotté comme une feuille par les éléments déchaînés : où était le haut ? Où était le bas ? Où était la surface ? Où était la délivrance ? Les secondes s’égrenèrent. Depuis combien de temps avait-il plongé ? Une minute ? Deux minutes ? Plus ? Il sentait la brûlure se répandre dans ses poumons à la recherche désespérée d’oxygène alors que les ténèbres l’engloutissaient  …

*Je vais pas crever comme ça après tout ce à quoi j’ai survécu  !*

Dans un sursaut de colère, Garo s’extirpa du tourbillon d’une violente impulsion et creva la surface de l’eau avant d’aspirer de l’air à pleins poumons. Heureusement, il avait presque traversé le fleuve et quelques minutes plus tard il se hissait sur la berge opposée et se laissait rouler sur le dos le temps de reprendre son souffle. Une fois que les battements de son coeur se furent calmés, il se redressa et constata qu’il avait dévié de sa course initiale, mais surtout, il n’y avait pas de trace de la policière. Le jeune homme dégoulinant se releva et la chercha des yeux avant de l’appeler en essayant de ne pas élever trop la voix :

"Sarah ? … Sarah ? ... "

7
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: lundi 12 novembre 2018, 23:56:25 »
« Je… Je ne suis pas sûre de comprendre tout ce qui se passe ici, Garo… Mais il faut partir, et le plus vite sera le mieux. »

Sarah semblait totalement déconcertée par les évènements qui se déroulaient sous ses yeux mais au moins les deux fugitifs s’accordaient sur une chose : il était temps de se barrer de cet endroit et rapidement ! La voix de Reann résonna à nouveau, et cette fois Garo en était certain, la docteur n’était pas présente physiquement, mais elle continuait néanmoins à essayer de le provoquer. Le monstre de laboratoire fit mine de répondre à la provocation, tout en suivant Sarah qui cherchait une issue. Il ricana, et gronda férocement, ses yeux scrutant les ténèbres de la gare souterraine :

"Des complications ?! Laissez moi rire Doc’ ! Le Prophète, le black-out, les émeutes… Vos petites EVA n’ont rien vu venir ! Et Tekhos Metropolis est désormais plongée dans le chaos ! Vous essayez juste de ramasser les morceaux résultant de vos défaillances avant que les têtes ne commencent à tomber … Et certaines vont tomber car vos patronnes vont chercher des responsables ! Tout ce que vous souhaitez c’est sauver votre petite place dans ce soi-disant paradis, mais les Enfers s’ouvrent sous vos pieds !"

Derrière son sourire carnassier, le jeune homme cherchait à gagner du temps, essayant de faire croire aux Tekhannes qu’il souhaitait toujours en découdre ici-même. Gagner quelques secondes, quelques minutes … Du coin l’oeil, il surveillait la policière qui forçait une porte. Lorsqu’elle eut fini, elle lui fit un signe de tête et ils quittèrent enfin ce cimetière des rails par un passage dérobé.

À peine avaient-ils accéder à un couloir sombre et poussiéreux que Sarah fit part de ses inquiétudes :

« Je n’aime pas ça, Garo, cette femme a l’air trop bien renseigné sur nos mouvements… »


Le monstre de laboratoire ne répondit rien. En réalité il n’était pas aussi sûr de lui qu’il ne le laissait paraître. Oh bien sûr, il ne s’était jamais sentit aussi fort, ni aussi déterminé, mais il sentait d’instinct qu’ils n’en avait pas fini avec les tekhannes. Que diable pouvaient-elles encore leur réserver ?

Alors qu’ils traversaient un pont métallique dans une grande salle souterraine dont il ignorait l’utilité, la jeune femme se retourna soudainement vers lui :

« Laisse-toi faire… »

Surpris, Garo fixa la main de la jeune qui s’illuminait. Une nouvelle fois son instinct lui souffla de repousser cette main, et une nouvelle fois son corps ne réagit pas et se laissa faire alors que Sarah apposait sa main sur son torse

Une sensation familière saisit le jeune homme, une chaleur se répandit en lui, une chaleur semblable à celle qu’il avait ressenti dans la salle de bains de cet appartement. C’était agréable, apaisant, réconfortant. La fatigue et la douleur disparurent.  Le temps était suspendu : s’était-il écoulé des heures ou des secondes depuis le début ? Il n’y avait plus qu’une intense lueur blanche d’un blanc immaculé … et Sarah.

« Hmmm... »

La jeune femme avait fermé les yeux et Garo se surprit à observer son visage : ses traits fins, son noeud aquilin, ses sourcils gracieux marquant une détermination sans faille, ses lèvres roses à l’apparence si douce … À nouveau il sentit un trouble en lui. Il était troublé par Sarah, par sa présence, par le contact de sa main sur son torse, par la chaleur de ses doigts et même par son odeur.

Ce n’était pas la première fois de la soirée mais désormais il savait pourquoi : pour la première fois de sa vie, aussi loin qu’il s’en rappelait, quelqu’un était bienveillant envers lui. Jusqu’à présent il n’avait été qu’un cobaye. Il avait subi pendant des années tortures, sévices, manipulations génétiques et autre humiliations, et il s’y était habitué. Qu’on le traite autrement que comme un sujet d’expérience était une nouveauté pour lui, et il ne savait pas trop encore quoi en penser … À regret, il sentit la jeune femme s’écarter de lui, et la chaleur disparue, remplacée par la froideur du lieu, la douleur de ses blessures et la fatigue de ses muscles. Mais ce qu’elle lui annonça fut bien pire encore :

« Voilà… Il y avait d’autres puces en toi, Garo… »

Cette annonce eut l’effet d’un coup de masse. Sonné, le regard de Garo se perdit dans le vide.  Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qu’il s’était trompé sur toute la ligne en pensant pouvoir s’échapper facilement ? Que le prophète faisait également parti du complot ou l’avait manipulé ?

"Tch !"

Le jeune homme se retourna brusquement et frappa de ses deux mains la rambarde du pont sur lequel ils se trouvaient, éclaboussant le métal de quelques gouttes de sang. Pendant un instant, il sembla sur le point d’exploser, son dos remontant et descendant avec violence au rythme de sa respiration rauque. Mais la pression retomba lentement alors qu’il se calmait, la tête baissée. Au bout d’un moment, il siffla entre ses dents, comme se parlant à lui même :

"J’en ai assez qu’elles se jouent de moi !"


Les coudes sur la rambarde, Garo passa les deux mains sur son visage. Pour la première fois, il sentit une profonde lassitude l’envahir. Ses espoirs de liberté n’étaient-ils qu’illusion ? Ce cauchemar avait-il une fin ? Il poussa un profond soupir, se recomposa une expression neutre et s’adressa à la jeune femme sans se retourner :

"Partons avant que les Tekhannes ne convergent vers notre dernière position connue."

La policière et le monstre de laboratoire reprirent leur fuite. Leur objectif désormais était de mettre le plus de distance possible entre l’endroit où avaient été détruites les puces et eux, tout en passant entre les mailles du filet. Leur course éperdue leur fit traverser aussi bien d’interminables couloirs bétonnées, d’immenses installations souterraines abandonnée que de passages étriqués et sombres. Sans aucun moyen de se repérer, ils se fiaient à leur instinct, et jusqu’à présent la chance leur souriait : ni patrouille ni piège ne se mirent en travers de leur route.

Alors qu’ils continuaient à avancer dans ce dédale souterrain, Garo, qui était resté un long moment silencieux,  s’adressa à la policière sans se retourner :

"Que vas-tu faire maintenant Sarah ?"

Attendant une réponse qui ne venait pas, le jeune homme précisa sa pensée d’un ton neutre :

"Tu es aussi une cible des Tekhannes. Mais contrairement à moi, tu as une vie à Tekhos Metropolis, ou du moins tu avais une vie … Que comptes-tu faire désormais ?"

8
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: jeudi 01 novembre 2018, 21:13:33 »
Musique d’ambiance

À quelques dizaines de métres de Sarah aux prises avec ses agresseurs, une rame de métro était dévastée de l’intérieur, théâtre d’un maelström de violence qui résonnait à travers la plateforme souterraine ! Trois silhouettes s’y affrontaient dans un combat à mort, et parmi elles un Garo à l’apparence inhumaine. Il ne ressemblait plus à rien de ce que la policière avait pu connaître de lui : il n’était plus qu’un animal animé d’une rage incandescente, attaquant sans répit et avec une fureur totale, dans le seul but d’annihiler ceux qui se mettaient en travers de son chemin. Sa voix éclata à nouveau dans le tunnel :

"C’est tout ce que vous avez trouvé Reann ! Vous croyez que vos petits cobayes sont capable de me vaincre ?? "

Les attaques du jeune homme étaient surpuissantes: elles éventraient les parois des wagons, faisaient trembler la rame toute entière et auraient fait fuir n’importe quel spectateur de cette scène cauchemardesque. Mais, contre toute attente, c’était lui qui était sur la défensive, prenant bien plus de coups qu’il n’en donnait. L’ombre du doute apparut alors dans son esprit.

*Pourquoi je n’arrive pas à les atteindre ? Ils ne sont rien ! Seulement une ruse inventée par cette saleté de doc pour essayer de m’embrouiller ! Je devrais pouvoir les balayer comme des insectes ! Alors pourquoi ? Pourquoi ??*

Hurlant de rage, Garo lança une succession d’attaques redoutables, mais ses deux adversaires se contentèrent de se défiler habilement, le laissant frapper inutilement dans le vide. Le monstre de laboratoire les poursuivit avec hargne, de wagons en wagons.

"Venez vous battre bande de salopards !"

Les deux hommes en noir se dérobèrent jusqu'à l’avant de la rame. Là, il firent face à Garo qui se jeta sur eux, tel une bête féroce : malgré tout, Ils détournèrent ses coups avec facilité, et contre-attaquèrent de concert, déchaînant une avalanche de coups sur le jeune homme pris par surprise. La douleur explosa dans son corps, irradiant dans son torse, ses bras, ses cuisses, sa tête, ses côtes, son dos… Abasourdi, Garo se défendit tant bien que mal, mais il subit ces assauts plus qu’autre chose : l’ombre du doute s’était désormais transformée en une brèche béante, et les ténèbres se déversaient à travers.

*Pourquoi suis-je si faible ? Comment puis-je être battu aussi facilement ? Qu’est-ce que cela veut dire ?  Je suis un monstre pourtant ! Le Doc a forcément menti, c’est impossible !*

Un violent coup de pied au torse l’envoya s’encastrer dans la paroi avant du dernier wagon. Garo hoqueta de douleur et cracha du sang. Sa poitrine se soulevait violemment, ses poumons à la recherche désespérée d’oxygène, alors que des mèches de cheveux poisseuses de sueur retombaient sur son visage. À travers sa vue embrouillée, le monstre de laboratoire, distingua les jambes des hommes en noir qui s’avançaient pour l’achever ou le capturer. Mais il ne réagit pas et resta appuyé contre la paroi déformée, le regard vide, redressant à peine la tête quand la voix de Reann résonna à nouveau au loin.

"Rentre avec nous Garo. Tu retrouveras ta place au Centre, tu redeviendras le Prototype VI et ton existence aura à nouveau un sens."

En d’autres temps et en d’autres lieu, le monstre de laboratoire aurait ricané de cette affirmation qui se voulait péremptoire et aurait répliqué par un de ces sarcasmes, mais cette fois il n’eut aucune réaction : Garo resta inerte, plongé dans un état de dépersonnalisation, comme si son esprit s’était soudain détaché de son corps, comme s’il n’était plus qu’un spectateur de la scène, sans capacité d’intervenir...

*Alors, c’est ainsi que ça se finit ? Je refuse de redevenir un cobaye mais est-ce que cela sert à quelque chose que je me relève ? Comment puis-je espérer .. me vaincre moi même ?*

L’impensable venait de se passer. Le doute instillé par Reann sur l’identité même de Garo, sur son individualité, avait fait son chemin dans son esprit, brisant ses certitudes, et les faits eux-même avaient parlé : n’était-il pas incapable de gagner un combat contre ces deux reflets de lui même ? Fataliste, le jeune homme semblait attendre que cette interminable soirée se termine enfin ... Quand soudain, les deux individus en noir firent un bond en arrière : la seconde d’après, une onde de choc frappait le wagon où ils se trouvaient, le coupant en deux !

Ce phénomène inattendu qui manqua de faire basculer la rame toute entière eut pour effet de faire sortir Garo de sa torpeur. Tournant la tête en direction de l’origine du tir, il se rappela soudain qu’il n’était pas seul dans ce cauchemar et que Sarah était aussi aux prises avec des ennemis : le tir qui avait frappé le wagon n’était qu’un dommage collatéral de son combat. En s’aidant d’une barre de maintien, le jeune homme se releva et observa ce qui se passait au-dehors, la bouche entrouverte.

La policière venait de projeter un de ses adversaires depuis le toit d’une des rames, mais un tir l’atteignit dans le dos et elle tomba au sol, disparaissant du champ de vision de Garo. Un éclair d’appréhension parcourut l’échine du jeune homme, inquiet pour la jeune femme - un sentiment quasiment inconnu jusqu’alors pour lui - mais une voix dure éclata alors, plus proche, plus réelle que celle de Reann. Et cette voix, qu’il n’arrivait pas à identifier, exprima son mécontentement avant de s’adresser directement à Sarah. Garo ne put s'empêcher de sursauter quand la voix affirma “qu’elles” étaient là pour s’emparer de l’artefact et que leur rencontre, entre le monstre de laboratoire et la policière, n’était pas dû au hasard. Cette affirmation sonna faux aux oreilles du jeune homme, et il en oublia un instant sa propre situation :

*Comment pourraient-elles avoir prévu tout ce qui s’est passé cette nuit ? L’intervention du “Prophète”, les émeutes, ma confrontation avec Sarah, notre alliance peu orthodoxe, notre fuite … Il y a bien trop de variables à prendre en compte, des centaines, des milliers peut être ! Et autant de scénarios ! Même avec les capacités de toutes les EVA de Tekhos réunis, elles n’ont pu obtenir que des probabilités, des estimations … Alors pourquoi vouloir prétendre que tout était prévu, à moins d’essayer de ... *

" … la provoquer ? "

Les yeux de Garo s’écarquillèrent alors que les pièce du puzzle se mettaient enfin en place. Après un instant de silence, un ricanement retentit dans la rame tandis que le monstre de laboratoire se relevait enfin, regardant ses deux adversaires droit dans les yeux comme s’il leur faisait face pour la première fois. Il passa ses mains dans ses cheveux, les plaquant en arrière, et un sourire mauvais s’étira sur ses lèvres alors qu’il soupirait.




"Je suis vraiment un crétin pathétique… Amenez-vous les clowns, qu’on en finisse ! "

Sans attendre, les deux individus se ruèrent sur Garo, dont le regard étincela d’un éclat nouveau.



*******************************************************



La policière avait roulé sous un wagon de tramway dans une tentative de se mettre à l’abri de l’individu aux bras soniques. Ce dernier, n’ayant plus d’angle de tir bondit sur un autre wagon et tendit ses bras vers la dernière position connue de Sarah, la cherchant des yeux. Il vit alors le second tueur, qui ressemblait à Garo se relever de l’autre côté de la rame, et lui fit un signe discret : ils allaient encercler la jeune femme et l’obliger à sortir de sa cachette. Manoeuvrant de concert, les deux individus prirent leur temps, jouant à une version malsaine du jeu du chat et de la souris.

Au bout d’un long moment, ils coincèrent enfin Sarah et le tueur aux bras soniques s’apprêta à lancer une décharge quand un mouvement lui fit tourner la tête : avant qu’il n’ait eut le temps d’esquisser un geste, une masse sombre le percuta et il s’écrasa violemment dans une des rames ! Quand la poussière fut retombée, deux corps encastrés dans l'enchevêtrement de ferraille étaient discernables : le tueur aux bras soniques, et celui que Garo avait démasqué. Le second adversaire de Sarah releva vivement la tête alors que le monstre de laboratoire émergeait de l’obscurité.


Musique d’ambiance

Tuméfié et couvert de sang, Garp arborait malgré tout un large sourire menaçant et marchait avec une assurance renouvelée, comme si ses blessures n’étaient rien. Derrière lui, un corps était allongé au sol, inerte : celui du second tueur qui l’avait attaqué. Le monstre de laboratoire fit craquer son cou et se mit à applaudir lentement avant de s’adresser aux ténèbres qui les entouraient.

"Félicitations Reann ! Utilisez mon propre égo contre moi afin que je m’auto-détruise ! Vous avez failli m’avoir : pendant un instant j’ai presque cru à votre histoire de légion ! Mais en réalité, ces choses ne sont que de pâles imitations."

Le dernier tueur attaqua Garo, utilisant son style de combat comme les deux autres, mais le jeune homme se contenta d’éviter tous ses coups, et ce avec une facilité déconcertante. Il s’autorisa même le luxe de continuer à parler. 

"Je suis curieux docteur : comment les avez vous créé ? Les corps par clonage bien sûr, vous aviez tout le matériel génétique à disposition, mais pour le style de combat, les techniques ? En imprimant mes ondes cérébrales dans leur cortex peut être ? J’admets que j’ai été surpris, déconcerté même. Heureusement que, parfois, il suffit du plus petit des stimulus pour vous sortir d’un mauvais pas..."

Le jeune homme coula un regard en biais en direction de Sarah qui sortait de sa cachette, puis évita un dernier coup de pied avant de faire trois pas rapide en arrière pour prendre de la distance.

"Mes doubles sont vraiment une belle réussite ! Mais ils ont une faille majeure… "

Garo prit une grande inspiration et se mit en garde.




Mais cette garde n’avait rien à voir avec une posture standard des arts martiaux tekhans. À vrai dire c’était même une garde peu orthodoxe : les jambes écartées, le pied droit en avant, il avait les bras croisés au niveau de son sternum, paumes tournées vers la voûte bétonnée au dessus de leur tête. Et son sourire mauvais aux lèvres, il fit signe à son adversaire de venir s’il l’osait.

Le clone ne résista pas à la provocation et lança une série d’attaque violentes dans le plus pure style tekhan, mais Garo les détourna toutes par de grands mouvements circulaires et fluides et lança plusieurs contre rapides du dos de ses mains. Le tueur recula sous les coups et parut déconcerté. Et il n’était certainement pas le seul car Garo avait totalement changé son style de combat en l’espace de quelques instants !

Le clone attaqua à nouveau, encore et encore, mais autant se battre contre le vent ! Il fit alors une erreur et perdit l’équilibre, l’espace d’un instant, mais assez longtemps pour que le monstre de laboratoire s’engouffre dans la brèche et lui assène un fulgurant combo de coups de poings et de pieds, et ce fut au tour du clone de servir de punching ball : les côtes craquèrent, les articulations sautèrent, les os du visage cédèrent, et enfin un violent coup de genou dans les viscères acheva le clone qui perdit connaissance. Avant qu’il ne tombe à terre, Garo le saisit par les cheveux et le tint devant lui, cherchant des yeux leurs mystérieux interlocuteurs, avant de reprendre la phrase qu’il avait laissé en suspens :

" … Ce sont de simples imitations ! Des instantanés de moi même à un instant donné, mais sans rien derrière : ce sont des coquilles vides ! Ils n’ont pas mon génie pour le combat ! Ni mes capacités d’adaptation et d’évolution ! Leur regard est vide, aucune flamme ne brûle dedans… Ont-ils seulement la capacité de parler ? Tch, prétendre être mon double et ne pas être capable de sortir un seul sarcasme, ça m’agace. Mais au moins ils m’ont permis de voir les failles dans mon style de combat et de les combler ! Bravo ! Grâce à vous je suis plus puissant que jamais !"

Garo, dans un état quasi extatique, relâcha le clone qui s’écroula face contre à terre, et sembla soudain se rappeler de quelque chose. Il se dirigea vers Sarah et désigna d’un mouvement les deux corps encastrés, plus précisément l’individu aux bras soniques :

"Au fait c’est quoi ce truc ? Ne me dites pas que c’est un clone de Butterfly ? Vous n’auriez pas osé cloner la GEFT quand même ? Que vont dire les fans ? Mais de toute façon ce n’est pas avec ça que vous m'arrêterez ! Vous avez intérêt à sortir votre joker sinon … c’est moi qui vais venir vous chercher ! "

Garo éclata d’un rire provoquant et semblait prêt à se jeter en direction de l’origine des voix. Mais son bellicisme n’était qu’un leurre, destiné à gagner du temps. À voix basse, il s’adressa à Sarah qui se tenait désormais à côté de lui :

"Ça va la flic ? J’ai été surpris de les entendre parler de ton artefact… Mais j’ai le sentiment qu’elles essaient surtout de gagner du temps : elles ne peuvent pas avoir prédit avec une certitude absolue que nous allions passé par cet endroit. D’autres clones de ce type ont dû être disséminés aux points de sortie les plus probables, avec pour objectif de nous ralentir en misant sur la surprise et la provocation, le temps que leur véritable force d’intervention, peut être la GEFT, arrive sur place. Je pense même que Reann, le docteur en charge de mon programme dont tu as dû entendre la voix, n'est pas présente physiquement.
Si j’ai raison, plus vite on forcera le passage, plus on aura de chances de s’enfuir. Tu es avec moi ?
"

Garo tourna légèrement la tête vers Sarah, un sourire en coin. Les prochaines secondes allaient être décisives.

9
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: samedi 13 octobre 2018, 00:03:59 »
Garo récupéra au vol le morceau de la herse métallique découpée en un temps record par Sarah avant qu’il ne tombe dans un fracas de tonnerre et ne fasse rappliquer la moitié du Ghetto sur leur position. Une fois la jeune femme passée, le monstre de laboratoire s’engouffra à son tour dans la brèche et repositionna la grille en place : la policière avait été si précise dans sa découpe - peut être au micron près  - qu’une fois qu’il eut terminé de la replacer, la grille semblait intacte. Le jeune homme laissa échapper un sifflement admiratif :

"Ça c’est ce que j’appelle de la précision chirurgicale ! Ils n’y verront que du feu !"

Ils s’enfoncèrent ensuite dans le métro, et après avoir parcouru d’interminables couloirs labyrinthiques et poussiéreux, ils débouchèrent enfin dans la station du complexe commercial. Probablement magnifique autrefois, elle ressemblait désormais, plongée ainsi dans la pénombre, à une caverne située dans les entrailles de la terre, cathédrale de rouille et d’acier, et cimetière de rames hors d’usage : comme si ce lieu autrefois ultra-moderne avait mué pour retourner à un état plus sauvage.

Mais Sarah et Garo n’étaient pas là pour faire du tourisme archéologique. La jeune femme indiqua la voie à suivre : ils n’avaient d’autre choix que de suivre une ligne de métro jusqu’à un embranchement un peu plus loin, changer ensuite de voie puis continuer à pieds encore quelques stations…

L’écho de leur pas se réverbérait sur la voûte bétonnée qui les surplomblait. Même avec toutes les précautions du monde, il leur était impossible de ne pas faire de bruit dans ce genre d’endroit plongé dans un silence absolu. Si Garo n’avait pas une aussi bonne vision nocturne que celle d’un chat, ses améliorations génétiques ainsi que ses sens aiguisés par des années d'entraînement lui permettaient de se déplacer dans l’obscurité sans trop de difficulté. Et il ne doutait pas que l’armure de Sarah lui offrait toute sorte de moyens de voir dans le noir.

Après avoir longés des mètres et des mètres de rails, les deux fugitifs arrivèrent à l’intersection qu’ils recherchaient. Ici, trois lignes de métros se croisaient dans un entrelacs sur plusieurs niveaux qui se voulaient impressionnant et artistique, mais ce lieu désormais rempli de rames de métro qui ne bougeront plus jamais n’était plus que des catacombes high-tech.
Garo observa les tunnels qui s’offraient à eux avant de se tourner vers Sarah :

"Et maintenant ? On prend quelle ..."




Le jeune homme s’interrompit brusquement en tournant vivement la tête : le coup de pied arriva de nulle part et il ne le para que par pure réflexe, mais un second suivit immédiatement et le percuta violemment au ventre, l’envoyant voler à travers la vitre d’une des rames de métro. Alors que Garo se relevait en essuyant le filet de sang qui coulait de sa bouche, une voix résonna soudain à l’extérieur :

"C’est terminé Garo ! Il est temps pour toi de rentrer au Centre, de gré ou de force !"

"Que ? … Bordel, apparemment la doc n’en a pas encore eu assez !"

Car oui, la voix était bien celle du Docteur Reaan, la responsable du projet qui avait vu naître Garo. Ce dernier n’eut pas le temps de se poser de question que deux silhouettes surgirent dans la rame : taillées en V, indubitablement masculine, elles étaient vêtues des mêmes combinaisons que les Black Squadrons ainsi que de casques similaires qui masquaient leur visage, mais elles n’étaient étrangement pas armées et avaient une apparence plus gracile que les brutes qu’ils avaient déjà rencontrés dans les rues du Ghetto.

Le regard du monstre de laboratoire passa de l’un à l’autre et un sourire carnassier réapparut sur son visage. Il ne faisait aucun doute que ces deux combattants étaient des experts en arts martiaux : ils étaient forts, rapides et avaient réussit à le prendre par surprise en masquant totalement leur présence dans ce lieu pourtant désert !
Du coin de l’oeil, Garo constata qu’au dehors Sarah était au prise avec au moins deux autres combattants masqués. Bah ! Elle saurait bien s’en occuper, il pouvait se concentrer sur les inconnus silencieux qui l’encadraient de près.

"Alors comme ça vous voulez jouer, hein ? Amenez-vous !"

Musique d’ambiance

Les deux combattants l’engagèrent simultanément au corps à corps dans le plus pure style des arts martiaux tekhans. Les coups fusèrent avec force, rapidité et précision, et Garo les para au mieux avant de contre-attaquer mais à son grand étonnement ses propres attaques ne connectèrent pas, finissant déviées ou parées à leur tour.

Les deux inconnus accentuèrent la pression, forçant le monstre de laboratoire à se dégager puis à reculer dans la rame de métro. Dans cet espace exigu, les combattants devaient composer avec les obstacles qui entravaient leur mouvement : ils sautaient sur les sièges et les strapontins, s’aidaient des barres de maintien pour se propulser ou se mouvoir et bondissaient d’une paroi du wagon à l’autre.

Le combat était féroce. Garo atteignit ses adversaires plusieurs fois, mais sans dommage notable, et reçut à chaque fois des coups en retour. Il en resta incrédule : personne, en dehors de la GEFT et de Sarah, ne l’avait mis en difficulté au corps à corps. Alors qu’il était repoussé dans le quatrième wagon de la rame, il siffla entre ses dents :

"Tch ! Vous êtes qui, bordel ?"

Les deux inconnus ne répondirent pas. À vrai dire, ils n’avaient pas décoché un mot depuis leur apparition, de vrais tombes. En dehors de la rame, la même voix résonna à nouveau sans qu’il ne soit possible d’en déterminer la provenance :

"Tu n’as aucune chance de t’échapper Garo ! Nous te retrouverons toujours, abandonne !"

"Vous croyez encore aux fées, Doc ?"

Le jeune homme ricana et reprit le combat. Ses deux adversaires étaient, comme il l’avait deviné, experts en arts martiaux tekhans. Ils connaissaient toutes les techniques qui lui avaient été enseignées au Centre, et donc tous leurs contres et parades. Mais en sachant cela, il pouvait les piéger !

Garo lança une série d’attaques dans le style tekhan, et les inconnus ripostèrent, comme prévu, par des techniques dans les règles de l’art : ces techniques étaient redoutables contre un adversaire moyen, mais elles en devenaient téléphonées face au monstre de laboratoire ! Et il allait en profiter !

Après une série d'enchaînements, il parvint à repousser un des deux combattants, le temps de s’offrir quelques précieuses secondes pour s’occuper du deuxième. Le jeune homme lança une attaque dont la riposte classique était un contre suivi d’un direct du droit, et cela ne manqua pas : le coup fusa vers son visage. La proie était tombée dans la toile !

S’il avait suivi les règles de l’art, Garo aurait dû parer le coup de la main gauche et contre-attaquer d’un coup du poing droit ou de la jambe droite. Il fit tout le contraire, pour prendre son adversaire à contre pied : il dévia le coup de sa main droite, sortant ainsi de la garde de son adversaire, et sa main gauche jaillit, les doigts joints, pour venir frapper le visage de son adversaire au niveau des yeux en passant par dessus son épaule avancée, pile dans son angle mort. C’était une technique mortelle - même contre un casque - qu’il avait lui même inventé durant sa captivité et qu’il n’avait jamais encore utilisé. Le sourire du monstre de laboratoire s’élargit, il jubilait, il avait gagné !

Son sourire disparu et ses yeux s’écarquillèrent, lorsque sa main ne frappa que le vide : l’inconnu avait disparu ! Le temps sembla se figer. Garo, le bras gauche tendu, emporté dans son mouvement, tout son corps en avant, baissa les yeux et vit l’inconnu qui s’était jeté en avant, dans une roulade aérienne, évitant ainsi son coup mais pas seulement. Ecarquillant encore plus les yeux, le jeune homme eut tout juste le temps de relever son regard, pour voir la jambe tendu de l’homme s’abattre sur lui, talon en avant.

Garo fut frappé en pleine tête. Le choc fut si violent que son corps frappa le sol et rebondit à presque un mètre de hauteur. Sous l’effet de ce contre monstrueux, il perdit même connaissance pendant un dixième de seconde, mais se réveilla à temps pour se protéger en croisant les bras d’un nouveau coup de pied qui le cueilla au vol et l’envoya s’écraser contre une des parois de la rame. Les deux inconnus ne lui laissèrent pas un instant de répit et l’acculèrent dans un coin en enchaînant coups de poings et coups de pieds.

Garo, les bras devant lui, se protégeait tant bien que mal, trop choqué pour pouvoir riposter. Ce n’était pas l’attaque, aussi violente soit-elle, qui l’avait mis en état de choc - ce n’était rien par rapport à ce que Starlight lui avait fait subir - mais la lente réalisation de ce qui venait de se passer, l’énormité de la situation. Assaillis de coups, il murmura entre ses dents serrés :

"Tu n’as pas réagi à mon attaque… Tu savais déjà que j’allais utilisé cette technique ! Tu l’avais prédis ! Comment pouvais-tu savoir ? COMMENT ??"

Dans un hurlement de rage, Garo repoussa ses deux adversaires qui se remirent en garde à quelques mètres de lui, et, alors qu’il les regardait comme si c’était la première fois qu’il les voyait, toutes les pièces se mirent soudainement en place dans son esprit et ses yeux s’écarquillèrent comme jamais : L’inconnu… non, les inconnus connaissaient toutes ses techniques ! Ils avaient le même style de combat que lui ! Mais aussi la même morphologie ! La même façon de se mouvoir ! Sa vitesse ! Sa force !

Des veines palpitantes apparurent sur le visage du monstre de laboratoire alors qu’il serrait les dents à se les briser. La seconde d’après, les trois combattants se ruèrent les uns sur les autres et échangèrent des coups d’une violence inouïe et des éclaboussures de sang aspergèrent bientôt l’intérieur de la rame du métro. Après un combo fulgurant d’attaques, Garo projeta enfin un des combattants en dehors de la rame avant de plaquer le second contre une des parois.

Les deux adversaires luttèrent de longues secondes aux corps à corps, mais finalement Garo parvint enfin à arracher le casque de la tête de l’inconnu. Ce dernier en profita pour asséner au jeune homme un coup de pied dans le ventre qui l’envoya contre la paroi opposée. Garo se releva en s’aidant des barres de maintien mais se figea quand il vit enfin le visage du mystérieux combattant.

Ce fut comme s’il se regardait dans un miroir : les mêmes traits du visage, le même regard, les même cheveux.. C’était impossible et pourtant l’inconnu était lui, et il était l’inconnu. Et l’inconnu qu’il avait projeté dehors était également lui ? Et les deux autres inconnus aux prises avec Sarah aussi ?
Garo sentit un gouffre s’ouvrir sous ses pieds alors que la voix, désormais habituelle, retentit à nouveau :

"Tu te crois unique, mais tu n’es qu’un parmi une légion Garo. Et nous contrôlons cette légion. Sans nous tu n’es rien, tu n’es personne.."

Le monstre de laboratoire sentit un grondement montait du plus profond de son être, comme une déferlante, une vague que rien ne pouvait arrêter. Alors il hurla comme il n’avait jamais hurlé :

"REAAANNNN !!!"

Et son cri retentit longuement dans les couloirs du métro abandonné...

10
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: dimanche 30 septembre 2018, 22:59:40 »
Garo ricana lorsque Sarah le traita de gros bourrin qui tentait de l’impressionner. Il lui lança un regard faussement charmeur et répliqua d’une voix suave :

"Eh ! Ce n’est pas moi qui ai dit, je cite : Tu es tout à fait mon type, toi"

Il conclut sa phrase par un clin d’oeil moqueur avant de se remettre à marcher. Leurs pas les menèrent jusqu’à une chambre qui surplombait le complexe hôtelier, et la policière indiqua la direction de l’entrée du métro en contrebas avant d’interdire explicitement au fugitif de sauter. Le monstre de laboratoire secoua la tête et laissa échapper une exclamation de surprise en désignant d’un geste de la main ce qui s’étendait sous leurs pieds.

"Aaaaah ? Ok, je suis peut-être cinglé, mais pas au point de sauter depuis le quinzième étage. Au mieux je descendrais par … Eh ! Qu’est-ce que tu fous ??"

Garo écarquilla les yeux lorsqu’il vit la jeune femme se laisser tomber du balcon. Mais sa main n’eut pas le temps de se lever dans la direction où Sarah se tenait un instant auparavant, qu’elle réapparut soudainement, s’élançant dans les airs, grâce aux ailes d’argent, d’or et de turquoise, qui étaient apparues dans son dos. Le jeune homme resta ébahi un long moment, avant de marmonner pour lui même :

"Comme si un papillon ne suffisait pas à Tekhos... "

La policière lui proposa alors de le descendre jusqu’en bas, mais il renâcla aussitôt, détournant le regard.

"Tch, je peux très bien me débrouiller seul."

Néanmoins, la jeune femme garda son bras tendu, le dardant de son regard inquisiteur. Garo se frictionna nerveusement les cheveux d’une main : il ne savait plus dire si la jeune femme souhaitait réellement l’aider ou si elle cherchait juste à l’embarasser jusqu’à ce que mort s’ensuive...
Finalement il céda dans un soupir et saisit la main de la jeune femme.

Alors les deux jeunes gens s’élevèrent dans les airs tandis que les lumières des projecteurs et des incendies donnaient un côté irréel à la scène : une fée argentée faisait descendre, en le tenant par la main, un jeune homme à l’allure bestiale. Aucun spectateur aurait trouvé cette scène magnifique de romantisme mais Garo l’imaginait surtout superbement ridicule.

Alors que l’embarras lui montait aux joues, il marmonna entre ses dents serrés, sans regarder Sarah :

"Tâche de rester discrète. Je tuerais quiconque voit ça."

Mais plus que la situation actuelle, c’est surtout la sensation de la main de Sarah dans la sienne qui le troublait : il ne pouvait s’empêcher de la trouver douce et chaude. Que lui arrivait-il ? Comment une simple perception tactile pouvait lui sembler, à l’instant présent, plus importante que toutes les priorités tactiques liées à leur fuite ? Et il réalisa que ce n’était pas la première fois qu’il ressentait cette sensation, comme quand elle avait posé sa main sur son épaule peu de temps auparavant … Ou quand il avait essayé de la provoquer dans la salle de bains lors de leur seconde rencontre et qu’il avait prit sa main pour la poser sur son torse  …
 Il secoua la tête, ce n’était pas le moment de se laisser distraire !

Heureusement, ils n’eurent le droit à aucun spectateur : Sarah les mena jusqu’au niveau de la grande rotonde en verre et les fit passer par un trou béant dans l’assemblage complexe de carreaux, avant de se laisser descendre le long d’un large pilier jusqu’à ce qu’ils atteignent le niveau 0. Garo lâcha alors la main de Sarah puis se réceptionna souplement au sol, et la jeune femme le rejoignit quelques secondes après et rétracta ses ailes, histoire d’être un peu plus discrète.

Avec célérité, les deux jeunes gens se mirent à l’abri des regards, mais les vainqueurs du jour étaient trop occupés pour faire attention à eux : l’ancien supermarché avait été transporté en Rave Party improvisée. Partout, des assaillants pillaient, détroussaient les cadavres, hurlaient leur joie ou dansaient autour de foyers incandescents au rythme de percussions improvisées en brandissant leurs trophées, qu’ils soient matériels ou organiques… Tous les genres de trophées organiques…

Néanmoins, Garo et Sarah ne prirent aucun risque, peu désireux de déclencher un nouvel affrontement, et se faufilèrent en toute discrétion dans la galerie commerciale, jusqu’à enfin atteindre l’entrée du métro…

11
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: mardi 14 août 2018, 22:45:47 »
Garo regarda longuement ses poings. Est-ce que dévier des balles à mains nues était de l’inconscience ? Naaan. Cela aurait été de l’inconscience si, et seulement si, il avait eu un autre choix ! Mais alors qu’il faisait face à la machine de mort, seules deux issues s’étaient offertes à lui : accomplir un exploit surhumain ou finir déchiqueté en tout petits lambeaux de chair sanguinolent ! Et disons que la seconde option ne l’avait pas vraiment tenté.

Sarah estima qu’il était temps de se tirer de cet endroit, qui avait été un couloir assez coquet avant d’être dévasté, mais s’inquiéta de l’état du jeune homme. En guise de réponse ce dernier, dans une grande inspiration, tendit ses bras devant lui et étira au maximum ses doigts entremêlés. Son visage se crispa sous l’effort, des gouttes de sueur dégoulinèrent le long de ses tempes imberbes, jusqu’à ce que, dans un ultime grognement, il fasse craquer l’ensemble de ses longs doigts fins si violemment qu’on aurait pu croire qu’il venait de se les briser.
Enfin, il laissa retomber ses bras en soufflant profondément et relâcha toute la tension accumulée dans son corps. Ses mains avaient arrêté de trembler, et sa respiration était à nouveau régulière. Il releva les yeux vers la policière, un sourire en coin et fanfaronna tout en se massant la nuque d’une main :

"T'inquiète la flic, il en faut beaucoup plus pour m’abattre !"

Difficile à dire s’il était sérieux où s’il mentait sur son véritable état, mais dans tous les cas il tenait encore debout et semblait prêt à continuer le combat

Lorsque la jeune femme suggéra d’utiliser les couloirs latéraux, il acquiesça d’un signe de tête :

"Bonne idée. Ils sont presque à point ! Pas besoin d’en faire trop."

Les assaillants étaient sur le point de remporter la victoire : une fois les combats terminés, les vainqueurs seront bien trop occupés à investir les lieux et à piller pour prêter attention à eux.

Le monstre de laboratoire s'apprêtait à se remettre en route quand il sentit une main se poser sur son épaule. Intrigué, il considéra Sarah, un sourcil levé. Cette dernière le remercia pour son geste mais crut bon de lui préciser qu’il n’avait pas besoin de la protéger ainsi. Un instant interloqué, Garo émit un petit ricanement et ne put s’empêcher de répliquer, railleur :

"Eh ! J’ai bien pensé à t’utiliser comme bouclier humain mais vu la résistance de ton armure face aux fusils à pompe, j’avais peur de me faire quand même trouer la peau par cette sulfateuse !"

Il faisait bien entendu référence aux deux fois où Sarah avait fini inconsciente, l’une dans la ruelle lors de leur rencontre, et l’autre fois dans l’appartement quand leur combat avait été interrompu par le propriétaire mal luné. Le jeune homme n’avait pas abandonné ses moqueries, mais cela rassemblait désormais plus à de la taquinerie qu’à de l’agressivité mal placé. De plus, il ne semblait pas tenir rigueur à la jeune femme du danger mortel auquel elle l’avait involontairement exposé. Peut être parce qu’il était parvenu à le contrecarrer totalement ?

Le duo improbable suivit alors le plan de la policière : ils se faufilèrent par des passages moins fréquentés, évitèrent les affrontements et mirent tout en oeuvre pour ne pas se faire repérer. Leur progression était lente mais régulière, et au loin le bruit des combats se faisait de moins en moins intense.
Soudain, les armes se turent. Il y eut un instant de flottement, puis une annonce - inaudible depuis leur position - et une clameur s’éleva. Cela fit ricaner Garo :

"Ces crétins sont contents alors qu’ils ont perdu un peu plus de la moitié de leurs effectifs ! On est encore loin de l’entrée du métro ? C’est le moment ou jamais pour y accéder : ils vont être trop occupés à célébrer leur victoire pour faire attention à nous."

12
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: vendredi 27 juillet 2018, 21:54:00 »
Musique d’ambiance

"Où crois-tu me ... chercher ?"

La voix, sourde, vibrante, résonna dans le couloir dévasté. Lorsque le nuage de poussière retomba, il laissa apparaître la silhouette de Garo, figé en position de combat dans l'axe de tir de la mitrailleuse.


Non il ne s'était pas évadé. Il n'en avait pas eu le temps ! Ou plutôt, il l'aurait eu s'il n'avait pas projeté la jeune femme loin du danger ! La rafale de tir l'avait repoussé sur plusieurs mètres mais de façon incroyable il était apparemment parvenu à dévier l'ensemble des tirs ! Les impacts de balles sur le mur derrière lui formaient une sorte d'auréole à la durée de vie éphémère : la cloison fortement endommagée s'effondra sur elle même dans un grand fracas.

Le jeune homme resta encore un moment dans cette position de garde, comme s'il attendait une nouvelle menace qui ne venait pas. Il considéra longuement ses bras avant de finalement les ramener vers lui en se redressant, le souffle rauque. Son haut avait été déchiqueté en de nombreux endroits, et son corps était zébré d'éraflures sanglantes, témoignages écarlate de son flirt bien trop sensuelle avec la Mort. Ses mains, encore fumantes et noircies après avoir dévié tant de projectiles, tremblaient légèrement. Malgré tout, après un moment de silence il referma ses poings et ricana, le regard fiévreux, alors qu’un sentiment d’extase s’emparait de lui :

"Ha ha ha ! Admire, la flic ! Moi, le monstre Garo, j’ai réussi à dévier des rafales de balles de calibre .50 ! À mains nues !"


13
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: lundi 23 juillet 2018, 00:47:13 »
Musique d’ambiance

Merde ! Ces salopards sont entrés dans le restaurant !

Comme pour appuyer ces propos, parmi les multiples écrans de la pièce diffusant les images de caméras, l’un montrait des motos déboulant dans les cuisines.

Envoyez Skull et sa bande au 2eme pour couvrir l’entrée du restaurant du côté de la galerie commerciale. Et je veux que Cronos aille aux escalators : aucun de ces tarés ne doit passer !

Ils étaient dans une pièce secrète, sorte de centre stratégique permettant de contrôler tous les systèmes de surveillance du bâtiment : sans indication, et sans porte visible, il était impossible de savoir qu’entre ces quatre murs se trouvait l’un des endroits les plus vitaux de l’édifice.

Ici, Shark, responsable de la sécurité, assisté de deux de ses hommes de main, pouvait coordonner leur défense. C’était la troisième attaque de la nuit, mais également la plus conséquente et la mieux planifiée. Jusqu’à présent, ils parvenaient à contenir les assaillants grâce à leur puissance de feu effroyable, mais les plans de Shark, qu’il faisait pourtant évoluer constamment pour les ajuster aux changements tactiques adverses, se heurtaient à un obstacle aussi intriguant qu’imprévisible.

Où est Black One ?

C’était le nom de code qu’ils utilisaient pour désigner un intrus non identifié, vêtu de noir, qui était passé au travers de leur périmètre défensif et qui en ciblait désormais les points clés. Néanmoins ses actions, pourtant rapides et d’une efficacité redoutable, laissaient à penser que “Black One” ne visait qu’à fragiliser leur défense et non pas à la détruire totalement. Pourquoi ? En était-il simplement pas capable ou visait-il autre chose ? Shark n’avait pas d’explication à ce comportement illogique mais cela importait peu : cet intrus était dangereux.

Ils avaient failli le prendre au piège lorsqu’il s’était arrêté un bref instant dans un réduit situé à l’arrière de l’hôtel, mais “Black One” était parvenu à s’enfuir, tuant plusieurs de ses hommes. Shark devait donc continuer à combattre sur deux fronts en même temps : les vagues incessantes ennemies et cette menace intérieure.

Alors il est où, sac à merde ?!?
- je ... je l'ai perdu. Je ne comprends pas, je devrais .. eh attends ! C'était quoi ça ?

Le signal d'une caméra venait d'être perdu. Rien de très étonnant lors d'une attaque d’une telle ampleur : une balle suffisait à sectionner un câble ou à pulvériser un équipement aussi high-tech soit-il. Mais ils venaient de réaliser à l’instant qu’ils perdaient graduellement leur système de surveillance, comme si quelqu’un le visait spécifiquement : une caméra au 3eme niveau, un capteur infrarouge au 7eme, un détecteur de mouvement au 5eme ...

Shark eut une soudaine illumination et aboya ses ordres :

Affiche moi la perte des capteurs sur le plan !
- Que… Quoi ?
- Affiche moi tous les équipements de surveillance qu’on a perdu sur cette putain de carte ! Et relie-les par ordre de disparition !

L’homme de main s'exécuta et très vite un plan en 3D du lieu s’afficha sur l’écran principal, bientôt complété par un tracé complexe parcourant l’intégralité de l’hôtel.

Merde .. c'est quoi ça ?
- Black One.
- Hein ?
- C'est un pattern de recherche !
- Hein ? Mais il cherche quoi ?

Sur l’écran mis à jour en temps réel, le tracé s’interrompit brusquement au niveau où ils se trouvaient. Shark se raidit, ce qui n’échappa pas à ses hommes :

Quoi ? Qu'est ce qui se passe ?

Leur chef déglutit :

"Il arrive."

Le mur devant lui explosa, projetant des écrans à travers la pièce, et la dernière chose que Shark vit fut les longs doigts fins de la main qui se referma sur son visage.  

************************

Sa blessure au flanc avait déjà pratiquement arrêté de saigner, et même si son orgueil était écorné, l’embuscade lui avait permis d’en déduire l’existence d’au moins un poste de commandement. Le débusquer n’avait pas été une mince affaire, mais en l’anéantissant Garo offrait aux assaillants une bonne chance de remporter la victoire.

Il restait maintenant à surveiller l’évolution de l’assaut et de s’assurer que tout se déroulait comme prévu. Le fugitif ne comptait néanmoins pas prendre le risque de rester trop longtemps au même endroit : il se déplaçait constamment, évitant les affrontements, se faufilant dans les recoins, se cachant dans l’obscurité, tout en continuant à recueillir des informations. Ce n’était plus qu’une question de minutes maintenant avant qu’ils ne puissent accéder au métro…

Alors qu’il courait silencieusement dans un des couloirs de l’hôtel formant un coude, le jeune homme capta un mouvement à la périphérie de son regard, au niveau de l’entrée d’une cage d’escaliers qu’il venait de dépasser. Instantanément, il pivota sur lui même et balança un coup du tranchant de sa main droite, visant la carotide de l’importun, quel qu’il soit : mortel, efficace, sans pitié.

Mais la vision de reflets argentés le firent stopper nets, dans un claquement violent de muscles. La main du fugitif s’arrêta à quelques centimètres du cou de Sarah, alors que ses yeux écarquillés fixaient la jeune femme dont le corps était désormais entièrement recouvert par son armure. Le jeune homme resta un bref instant abasourdi et une foule de questions explosa dans sa tête. Il s’écria alors, animé par un sentiment de colère mêlé d’incompréhension :  


 “Qu’est-ce que tu fous là ?? Pourquoi tu n’as pas attendu la ...

Garo s’interrompit en pleine phrase, et ses yeux s’écarquillèrent encore plus : derrière la jeune femme, dans le couloir par lequel il venait d’arriver, une trappe venait de s’ouvrir et de libérer une tourelle automatique qui les visa aussitôt. Les images explosèrent dans l’esprit du monstre de laboratoire : modèle Gatling T-525, calibre .50, 3000 coups à la minute ! Munitions assez lentes pour être esquivées. Priorité à l’évasion ! Priorité à l’évasion ! Priorité à ...

Son corps en décida autrement. Dans un geste instinctif, il saisit la policière par une épaule et la projeta à travers la porte ouverte d’une chambre ! Alors qu’un fauteuil amortissait l'atterrissage de la jeune femme, un bruit infernal témoigna de la mise en action de la mitrailleuse. Garo disparut dans un déluge de feu aussi bref qu’interminable : en huit secondes, les 400 munitions de la gatling furent épuisées, ne laissant que des canons fumants et une impressionnante pile de douilles.

Les balles avaient traversé cloisons, sols et plafonds comme s’ils n’étaient faits que de papier. Un épais nuage de poussière avait emplit le couloir, témoignant des dégâts subis par les pièces dans l’axe de tir. Là où se trouvait Garo l’instant d’avant, il n’y avait plus rien, excepté quelques traces de sang au sol ..    

14
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: dimanche 15 juillet 2018, 00:36:38 »
Garo était-il venu à bout de la patience de Sarah ? Pour la première fois, elle eut un accès de colère envers lui, lui balançant ses quatre vérités à la figure, ou plutôt à son dos vu que le fugitif était partie en avant. Surpris, il ne lui répondit pas et se contenta d’un sourire ironique invisible pour la jeune femme. Enfin elle réagissait à ses provocations ! Il en aura fallu du temps ! Même si cette dernière provocation avait été involontaire.
Par contre il se demandait bien ce qu’elle voulait dire par “des cheveux pointus façon Dragon Ball Z”. C’était un compliment ? Il ne connaissait pas la référence mais il était bien coiffé ainsi, non ?

Alors que le jeune homme avait levé les yeux et touchait machinalement sa crinière d’une main, la policière passa devant lui bien décidée à prendre les choses en main. Non loin, ils tombèrent sur une des zones de contrôle qu’elle avait évoquée, verrouillée par des lasers et lourdement surveillée. La jeune femme lui jeta un regard noir, voulant s’assurer qu’il avait pris aux sérieux ses avertissements. Garo répondit par un petit sourire insolent mais ne dit rien.

La porteuse de la Witchblade les fit passer par des chemins de traverses, jonchés de corps et de traces d’affrontements, jusqu’à rejoindre une cour. Là, ils repérèrent une bande de malfrats en patrouille, et Sarah lui fit signe de se taire et de rester discret. Cette fois le fugitif ne sourit pas : une portion de lui commençait à s’agacer d’être ainsi sous-estimé, alors qu’il en jouait peu de temps auparavant. Pensées contradictoires d’un esprit ténébreux.

La patrouille quitta le secteur, et le duo arriva enfin en vue de l’hôtel. Des cadavres encore frais indiquaient ici aussi une fusillade récente. Alors que la policière appréciait les défenses du bâtiment depuis l’intérieur d’un appartement, des véhicules surgirent de nulle part et déversèrent une vague d’assaillants. Aussitôt l’enfer se déchaîna dans un tempête de balles et d’explosions ! Sarah se mordit les lèvres. Comment allaient ils pouvoir atteindre le métro souterrain ? La policière jeta un regard en biais à Garo, semblant attendre un nouveau sarcasme de sa part, mais il n’en fit rien.

À vrai dire, le jeune homme, appuyé contre un mur les bras croisés, était inhabituellement sérieux, et même lui ne s’en expliquait pas la raison. S’était il simplement lassé de se moquer de la jeune femme ? Cela paraissait peu probable : même dans les pires situations il provoquait ses adversaires. Mais … Sarah n’était pas un adversaire, non ? Qu’est-ce qu’elle était alors ? Lui, le loup solitaire, n’avait pas de réponse à cette question, cependant il commençait à réaliser quelque chose d’inconcevable encore quelques heures auparavant : ce que la jeune femme pensait de lui ne le laissait pas indifférent.

Tch !

Musique d’ambiance

Le fugitif se décolla soudain du mur contre lequel il se tenait alors qu’un cocktail molotov, atteint par une balle, explosa dans la main d’un des assaillants qui s'apprêtait à le jeter, et embrasa le malheureux ainsi que deux de ses comparses. Le jeune homme désigna la scène de guerre d’un geste brusque de la tête :

Cette attaque frontale est stupide. À moins que ce ne soit une diversion pour masquer l’assaut par des angles d’approche différents d’une ou deux escouades supplémentaires, ces crétins vont se faire massacrer. Or leur victoire serait notre meilleur chance.

Ces yeux jaunes balayaient inlassablement la façade de l’hôtel, notant la position des combattants et leur armement, déterminant les points forts et les points faibles de leur dispositif, calculant les pourcentages de succès des assaillants selon tous les scénarios possibles et imaginables. Son analyse tactique terminée, Garo déplia les bras, fit craquer les muscles de son cou, puis cita un des enseignements qu’il avait reçu au Centre tout en étirant ses bras :

Dans le moment qui suit une attaque victorieuse, l’immense majorité des unités ne vaut qu’un tiers - au mieux - de son potentiel théorique. Même si l’attaque ne lui a pas valu de pertes sensibles.

Mortellement sérieux, il prit une grande inspiration avant de se mettre dans une posture semblable à celle d’un sprinteur attendant le départ d’une course. Sans un regard pour Sarah, il termina sur un ton qui n’admettait aucune réplique :

Reste ici. Je vais faire en sorte que ces idiots prennent l’hôtel. À la seconde où ils crieront victoire, fonce ! ça sera notre meilleure chance d’accéder au métro.

Garo s’élança à l’instant même où une voiture des assaillants explosa dans la rue, frappée par une roquette. Profitant du flash lumineux qui aveugla l’espace d’un instant les combattants, il traversa la rue et atteignit les abords de l’hôtel en un éclair !

Sans ralentir le moins du monde, il sauta vers le panneau de néons qu’arborait le bâtiment, en saisit le bord de la partie inférieure du bout des doigts et se propulsa en hauteur sans un bruit, tel un gymnaste. Forme sombre tournoyante quasiment invisible dans la nuit, il se réceptionna souplement sur le dessus du panneau en position accroupie. En une fraction de seconde, il balaya des yeux les fenêtres de l’hôtel et repéra ce qu’il cherchait !

Sur un balcon, un homme dont une bonne moitié de la face n’était qu’un agglomérat d’implants cybernétiques,  réarmait un lance-roquette, tout en étant encadré par d’autres tireurs armé de fusils d’assauts. Le gangster épaula l’arme, et son oeil électronique rivé sur le viseur, il aligna le réticule sur le fourgon blindé des assaillants, bien décidé à leur donner le coup de grâce. Soudain, une mêche de cheveux lui boucha la vue.

Putain, que .."

Garo venait de se projeter jusqu’à l’extérieur du balcon, surprenant ceux qui se trouvaient dessus, et alors que d’une main il se tenait au rebord, il frappa du plat de son autre main en plein dans le torse de l’homme qui fut projeté à l’intérieur de l’hôtel. Ce dernier ne comprit jamais ce qui venait de lui arriver : lorsqu’il percuta le parquet moisi, il appuya par réflexe sur la gâchette de l’arme et la roquette partit vers le plafond.

L’explosion pulvérisa la pièce, ébranlant l’immeuble tout entier et projetant les défenseurs encore sur le balcon dans le vide à la grande stupeur et à la grande joie des assaillants. Garo, quant à lui, avait déjà sauté sur un autre balcon du 4eme étage : là aussi, les défenseurs furent pris par surprise quand une tornade de coups les neutralisa en l’espace d’un clin d’oeil, mais Garo ne s’arrêta pas là et fonça à l’intérieur du bâtiment, mettant hors d’état de nuire tous ceux qui lui barraient le passage. Profitant de cet instant de flottement dans le dispositif défensif, les assaillants lancèrent l’assaut et parvinrent à atteindre le rez de chaussée.

Plus haut, le monstre de laboratoire traversait les étages en décomptant à haute voix ses victimes :

 “Douze … Onze … Dix !..

Ce n’était pas là du sadisme : il cherchait à faire pencher la balance en faveur des assaillants mais sans trop leur donner non plus l’avantage afin que leurs rangs soient également diminués au maximum pour faciliter leur infiltration dans le métro. Cette tâche était autrement plus difficile que de simplement annihiler un des camps ! Elle pouvait même être qualifiée de titanesque ! Car Garo n’avait qu’une vision partielle de la situation, et il devait continuellement remettre à jour son analyse tactique en fonction des données qu’il récoltait, tout en se battant contre les défenseurs et en subissant les tirs à l’aveugle des assaillants ! C’était un dangereux jeu d’équilibriste dont la récompense était sa liberté.

Le jeune homme fit passer un énième gangster à travers une cloison et disparut dans un faux plafond, faussant compagnie aux camarades du malheureux. Des tirs le poursuivirent mais le manquèrent largement. Profitant d’un instant de répit, Garo se laissa retomber dans une petite pièce vide et reprit son souffle : son entreprise était bien plus épuisante qu’il ne l’avait imaginé au préalable, aussi bien physiquement que mentalement, et sa peau s’était vite recouverte de sueur. De multiples éraflures - dont une profonde à la joue droite - causées par des éclats recouvraient également son corps, témoignant de la violence de l’affrontement dans le bâtiment.

Un mouvement attira le regard du fugitif, et il s’avança vers une petite lucarne qui donnait sur l’arrière de l’hôtel. Pendant une seconde il ne vit rien, puis il constata que des silhouettes sombres s’avançaient furtivement. Il faillit laisser échapper un sifflement admiratif : finalement les attaquants n’étaient pas si bêtes que ça, même si le timing n’était pas terrible. Avec cette nouvelle vague, les chances de victoire des assaillants étaient maintenant de ...

*Clic*

Un bruit familier bien particulier, unique même. Celui d’une grenade qu’on dégoupille. Frisson.

*Clic*

Deux grenades désormais. Et toutes près, juste derrière la porte de la pièce dans laquelle il se trouvait.

Dans un mouvement instinctif, Garo frappa la porte d’un violent coup de pied, la propulsant hors de ses gonds : elle percuta de plein fouet l’homme qui tenait une grenade dans chaque main, et il bascula par dessus la rambarde de l’escalier central de l’hôtel. Mais il n’était pas seul, et alors qu’il tombait dans le vide en poussant un hurlement, deux de ses acolytes, qui avaient déjà leurs armes épaulées, ouvrirent le feu en direction de l’intrus : Le fugitif ne put éviter tous les projectiles cette fois, et une balle traversa son flanc droit dans une éclaboussure de sang. Mais cela ne le ralentit pas et il se jeta dans un cri de rage sur les deux importuns :

 “Tsaaaaa !

Les deux grenades explosèrent quelques étages plus bas alors que leur propriétaire n’avait même pas touché le sol, secouant encore un peu plus le bâtiment, tandis que les assaillants prenaient pieds au rez de chaussée et au premier étage. La fusillade se transformait en un corps à corps ultra-violent : on se battait pour chaque pièce, chaque marche d’escalier, utilisant armes à feux, armes blanches et tout ce qui pouvait tomber sous la main.

L’affrontement atteignait son paroxysme, sa conclusion était proche.

15
Tekhos Metropolis / Re : La Traque [Garo]
« le: samedi 30 juin 2018, 19:15:45 »

La policière ne semblait pas trouver la situation drôle, ce qui amusait d’autant plus Garo ! Elle semblait également penser que le jeune homme était incontrôlable et inconscient des dangers qui les attendaient, craignant ses réactions imprévisibles tout en le patronisant. Elle n’avait pas tout à fait tort, il ne se soumettait à aucune autorité et réglait l’ensemble de ses problèmes par la violence, mais elle le sous-estimait lourdement, car ses sarcasmes et ses moqueries n’étaient qu’une façade, masquant une volonté inébranlable. Dans un sens, tant mieux : être sous-estimé était toujours un avantage même si ce n’était guère plaisant pour l’égo.

En attendant, Garo continuait son petit jeu. Lorsque Sarah lui annonça qu’il devrait se déguiser pour ne pas se faire reconnaître par ses collègues, il émit un petit ricanement :

Ah ? Et tu ne crois pas que tes collègues ont mieux à faire que de chercher un criminel en fuite avec la guerre civile qu’elles ont sur les bras ? Bon d’accord, d’accord, j’avoue, je ne dirais pas non à une veste à capuche mais je pense quand même qu’elles seront un peu trop occupées à défendre leur peau pour faire attention à moi.

Ils quittèrent le restaurant par l’arrière et s’enfoncèrent dans les ruelles désertes et étonnamment silencieuses. Les affrontements avaient cessé dans le secteur, par défaut de combattants : leurs corps, inertes et froids, jonchés la rue et les balcons, illuminés en alternance par les gyrophares encore fonctionnels d’un fourgon de police incendié. Seules les âmes des morts murmuraient dans la nuit.

Garo ne jeta qu’un bref coup d’oeil mais il semblait que les policières s’en étaient sorties, contrairement aux crapules qui les avaient attaquées. Le jeune homme essaya de trouver des vêtements convenables afin de dissimuler son visage, mais les cadavres étaient en bien trop mauvais état, bouillies sanglantes de chair, d’acier et de tissu.

C’est alors que Sarah exposa son plan. Le fugitif se retourna vers elle et la fixa un instant, les sourcils levés, avant de sentir une irrépressible envie d’éclater de rire remonter dans sa gorge. Par un effort de volonté extrême, il réussit à se maîtriser et seul un léger gloussement s’échappa de ses lèvres serrées. Il leva ses mains en direction de la policière comme pour s’excuser, puis se détourna le temps de retrouver son calme. Après une profonde inspiration, il fit à nouveau face à la jeune femme, un petit sourire moqueur aux lèvres, et joignit ses mains :

Donc, si je comprends bien ... On vient de quitter le plus gros repère de gangs du Ghetto qui, en ce moment même, est pris d’assaut par les Black Squadrons … et toi, tu veux aller maintenant dans un hôtel réputée pour ses trafics, au risque qu’il fasse partie lui aussi des cibles de tes patronnes … tout ça pour accéder à un métro abandonné, dont tu n’es certainement pas la seule à connaître l’existence, et qui grouille donc certainement soit de collègues zélées à toi, soit de commandos de la GeoWeapon Corp… C’est bien ça ? Parfait ! Qu’attendons nous ? Ne perdons pas de temps !

Garo ricana pour de bon cette fois, tout en prenant la direction de l’hôtel : il avait trouvé plus taré que lui !

Pages: [1] 2 3