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« le: dimanche 29 mars 2015, 23:44:28 »
Identité : Joy.
Âge : 22 ans.
Sexe : Masculin.
Race : riftien, renard (terranide).
Physique :
Pas se plaindre. Pour le père, pas assez baraqué. Lui m'aurait fait soulever de la fonte jusqu'à ce que mes bras ressemblent à des enclumes. Musculature suffisante quand même. Bien pour sauter, courir. Pas de quoi être ralenti, pas de gras, le bon corps, la bonne taille (un mètre quatre-vingt deux) le bon poids (soixante-dix kilos). Des griffes, des crocs, assez robustes pour me défendre ou pour grimper, de quoi renouer avec mon côté animal, pratique. Un côté coquet, vaguement beau garçon, ça plaît bien, je sais en profiter. Parfois utile.
Des défauts, aussi. Fourrure rousse, blanche sous le cou, au bout des pattes, noires entre les deux, épaisse : moins pratique elle me tient trop chaud, trop souvent. Probablement un complot des météorologistes du dôme. On dit que que ce sont toutes des bêtes à sang froid. Grande queue, pratique pour l'équilibre. Motifs caractéristiques partout, impossibles à planquer. Tant pis pour l'anonymat. Pareil pour les fringues. Quand j'ai pas le choix, j'ai un uniforme de flic, les autres fois, plus détendu, plus discret.
Caractère :
Pas facile à dire. J'aime pas l'autorité, mais je me débrouille pour que ça se voit pas trop. Si un collègue devait parler, il dirait : tête brûlée, avant de parier sur les jours qu'il me reste à vivre. Suis audacieux et le revendique. C'est le seul trait que j'ai en commun avec mon père. Même pas l'ambition, juste l'audace. Pas de peur, jamais. Peux prendre des risques, tout casser, tout abandonner, tout recommencer. Ça me fait rien. Je persévère. Je ne m'arrête pas, pour rien au monde. Je vois les choses de haut, et profondément, je scrute, et ce que j’aperçois me fait pas envie. Certains pensent que je me donne un genre. Que je ne suis cynique que d'apparence. Ceux-là ne voient pas ce que je vois, ou ne veulent pas le voir.
Persuadé d'avoir une mission au sein de cette société pourrie, jeune et déjà en putréfaction. Suffirait que je trouve laquelle, exactement. En attendant je fais ce qui me semble bien. Pas grave si pour le faire je dois passer par ce qui me semble mal. Pas de scrupule à briser quelques os, à casser quelques vitres. La brutalité fait gagner du temps, quelques fois. Du temps que je peux consacrer aux rares personnes qui en valent la peine. Tempérament romantique. Une faiblesse, oui. Un risque constant. Mais assez de volonté pour l'éliminer si nécessaire.
Histoire :
Pas fier de venir d'où je viens. Par principe d'abord, mais pas que. Pas besoin de principe pour détester ma famille. J'en parle jamais, à personne. Pourtant, dans le service, tout le monde est au courant. Ça, je peux pas leur en vouloir. Mon nom me colle à la peau comme une tique à la peau pêlée d'un chien malade. Une tique obèse, bouffie de sang. Joy Merley, fils d'Horace Merley, second officier de la garde des aigles gris. Mon père est une teigne : moins exposé, plus sournois que le premier officier, tout aussi enragé. Il leur fait tous peur. Bande de lâches.
Deux frères, plus vieux. Des tarés, des chiens fous, pas meilleurs que leur géniteur. Les repas de famille, j'arriverai pas à les infliger à mon pire ennemi. Des heures de conneries puantes sur la grandeur de Bluerift, de la révolution. Le vieux n'y croit pas, j'en suis sûr. Lui, la révolution, il l'a faite. Ou plutôt il a dû s'asseoir et la regarder faire. Mais ses deux cons de fils gobent tout et en redemandent. Le peuple, la force, l'indépendance, le régime. La loyauté absolue à l'enfoiré en chef, Ajax. Parfaits petits soldats, officiers de sa brigade corrompue. L'un des deux fait un peu de magie. Le vieux a sa dynastie personnelle, il est content.
Moi, arrivé plus tard, moins docile. Un jour il m'a dit que comme les deux premiers étaient bien soumis, bien obéissants, il a relâché la bride. Qu'il aurait pas dû. Peut-être. Mais entre lui et moi, ça n'a jamais été. Tout minot, dans ses bras, je me mettais à chialer. Devais sentir l'odeur de pourriture de son âme rongée. Adolescent, j'ai refusé d'intégrer les jeunesses du régime. Jamais faire comme mes frères. Devenir comme eux me donnais envie de gerber, rien que l'idée. L'ai envoyé se faire foutre. Claquements brûlants du cuir et du métal sur mon dos. Ça, il me l'a jamais pardonné.
Mais mon père est une vieille garce pragmatique. S'il pouvait pas m'avoir dans son service d'ordre personnel, à m'occuper de ses petites affaires purulentes, il allait me placer ailleurs, à surveiller. Espérant pouvoir me tirer les vers du nez s'il en avait besoin. Puis le prestige de la famille. Il aurait pas toléré de me voir nettoyer des cuvettes de chiottes. J'ai accepté. J'ai fait l'école de la police. Baissé la tête, quelques temps. Pragmatique, comme lui. Pas grand-chose qu'on puisse faire avec un balais à chiottes. Préfère avoir les mains libres pour fouiller dans la merde.
Pas longtemps à jouer le larbin, après la révolution, ils étaient en rade d'officiers. J'ai intégré en tant que sous-off. Première affaire, le mange-cœur. Un tueur en série, pour Bluerift, une première qui en inspirera sûrement d'autres. Un cannibale qui portait bien son nom. Encore un taré. Quatre victimes, jamais on n'a pu le serrer. Le seul qui m'ait échappé, en fait.
Un an plus tard, ils me lâchaient presque la grappe. Pour un peu, ils me laissent faire ça à ma manière. Je suis efficace. Mais ils me sentaient pas comme il faut. Ils m'ont collé un adjoint. Un de leurs moutons, avec des habitudes de fouine. Un fardeau. On fait avec.