La nuit tombait sur l'amphithéâtre du campus. Une ombre quittait les lieux, valise en main. Remontant ses lunettes, il partait de l'amphithéâtre où il venait de faire cours. Calme, l'ombre s'éloignait quand un homme, grand et fort, au teint sombre, s'approcha de lui. Brisant le silence de la nuit par le bruit de ses chaussures de cuir qui toquaient contre le sol, il rattrapa l'ombre
« Bonsoir Mr.Lecter.
-Bonsoir Inspecteur Clockwork.
-Comment allez vous ? Votre cours s'est bien passé ?
-Vous ne venez pas pour ça. En quoi puis-je vous aider ? »L'homme noir poussa un soupir, démasqué. Il sortit alors de sa poche intérieure de veste quelques photos. Il les offrit au professeur qui prit le temps de les analyser. Le corps nu d'une femme, pendu à un plafond par les pieds et dont la tête était manquante. Le sang était au sol, répandu sur une grande surface
« Il manque environ un litre du sang. On pense que le tueur le prélève après la décapitation. Et on présume qu'il accroche ses victimes avant. Je pense qu'on a affaire à un pseudo-vampire ou...
-Combien de victimes de ce genre ?
-On en compte 11 au cours des 6 dernières semaines.
-Il ne boit pas le sang. Si il voulais le conserver, il userait de méthodes plus médicales. Regardez aussi, au cou, les coupures sont trop anormales. Je pense que l'arme doit être un truc coupant avec lequel il a dû taper plusieurs fois. Un hachoir peut-être.
-Vous pensez que le coupable est un boucher ?
-Oui. Et qu'il utilise le sang pour faire un produit qu'il vend.
-Il... Vend de l'humain dans une boucherie !?
-Vous savez vers quoi vous orienter. Monsieur. »L'inspecteur, après des remerciements, partit avec ses nouvelles hypothèses. De son côté, le professeur occasionnel rentra chez lui. Ouvrant la porte de sa demeure, il découvrit dans le grand hall d'entrée ses chiens qui couraient un peu partout, ravi de le voir. Comme chaque soir, il sort vers son jardin et, sur la terrasse, ouvre un kilos de croquettes qu'il vide dans les gamelles de ses compagnons, un sourire affectif au visage. Ses chiens, c'étaient bien ses seuls amis. Il leur parlait, élaborait des plans... Et ils avaient une pièce rien qu'à eux, offrant sur la terrasse dont le terrain était assez fabuleux et apportait à un bout de forêt. Pour le maître, ce serait un tout autre type de repas ce soir.
Le lendemain, l'homme était dans l'amphithéâtre face à un groupe important d'élèves. Il avait prit comme exemple, affiché par un rétroprojecteur, les photos de l'inspecteur qui lui avaient été communiquées par mail. Le cours portait sur l'analyse d'un meurtre, des méthodes d'un sociopathe. Et alors que le cours était proche de la fin, ce fut le retour de Mr.ClockWork. Il s'approcha sans pour autant interférer... Le professeur laissa les élèves partir en pause, il parla avec l'arrivant
« Vous avez du nouveau ?
-Nous avons une nouvelle victime. Découverte ce matin. Décès : Hier soir. Même méthode. »De nouvelles photos. Les prenant, le professeur resta très calme et finit par demander si il pouvait les utiliser aussi pour son cours et faire une démonstration aux élèves. Hochant lentement la tête, l'inspecteur semblait curieux de voir ses méthodes. C'est alors que le professeur afficha les nouvelles photos, en parallèle des anciennes
« Nouvelle victime. Que constatez vous ? Il regardait les photos en même temps que les élèves, calmement
-Hé bien, même mode opératoire ?
-Ouais, c'est le même tueur.
-... Non. Je crois qu'on a affaire à un usurpateur. La salle resta bouche bée devant cette révélation. Il prit la baguette de professeur pour tapoter au tableau
Regardez bien. Les incisions sont multiples ici. Là, sur la dernière victime, on peut voir que la tête a été tranchée nette. Les nœuds aussi. Contrairement aux nœuds grossiers, on voit que ceux-ci sont plus soignés... Qu'en déduisez vous ?
-C'est... Plus propre ?
-Exactement. Quoi d'autre ?
-L'usurpateur souhaite montrer qu'il est meilleur ?
-Très bonne hypothèse. Je pense que cette victime a été faite par un usurpateur qui cherche à marquer son territoire... Ou simplement a montrer qu'il est meilleur que l'autre tueur.
-Mais pourquoi ne fait-il son entrée que maintenant ? Ce n'est pas la première fois qu'on a des psychopathes dans le coin.
-Peut-être qu'il est là depuis longtemps et qu'on ne l'a pas remarqué. Ou... Je ne sais pas. Très bonne hypothèses, vous pouvez y aller. Comme vous le savez, c'était mon dernier cours. Je reviendrai, comme toujours, l'an prochain pour intervenir une semaine. D'ici là, je compte sur vous pour vous perfectionner. Et n'oubliez pas : Pour découvrir un tueur, il faut être capable de se découvrir. Réfléchissez bien... Quel est votre objectif ? »Sur ces paroles, les élèves hochèrent la tête et rangèrent leurs notes. Alors que la salle se vidait, l'inspecteur revint parler au professeur
« Vous êtes sûr de cette hypothèse ?
-Je n'en vois pas d'autres inspecteur. Vous avez appréhendé le tueur ?
-On a une piste très solide. Ôda Tadoshiro. Deux filles. Divorcé, mais s'est remarié depuis quelques mois. Il est...
-Torturé. Je présume qu'il vend un quelconque boudin ou truc du style à partir d'humains je me trompe ?
-C'est ça.
-Je vois... Je suis persuadé que ces meurtres ont commencé très peu avant son remariage. Il a dû divorcé à cause du malaise, du poids de son secret... Et son seul moyen de tenir le coup a été de ''partager'' sa folie en faisant manger aux autres ce qu'il mange. Un cannibale qui n'arrivait pas à endurer le stress.
-Vous êtes surprenant. Comment ce fait-il que les USA ce soient passés de vos services.. ?
-C'est moi qui suit partit. Les conditions étaient assez particulières et j'ai préféré changer d'air que de m'adapter à leurs caprices. Je vais vous laisser, j'ai des patients. »Inclinant respectueusement la tête, il partit pour son cabinet. Cet après-midi, le psychologue avait beaucoup de travail. Il allait voir un homme qu'il avait en thérapie depuis bientôt trois ans. Le kryptonien dont le nom de super-héros était Atome. Son vrai nom : Kynord.
Chemise blanche, jean noir, souliers cirés. Avec son style très propre, Lionel attendait dans son spacieux cabinet son patient. Kynord, kryptonien avec qui, depuis trois ans, il avait noué une certaine amitié. Le grand blond arriva. Serrant la main à son psy, il s'assit sur le canapé juste en face de celui de Lionel qui ne prit même pas de bloc note. Il avait une mémoire surprenante
« Bonjour Lionel.
-Bonjour Atome.
-Oh, non, je ne viens pas en tant qu'Atome aujourd'hui. Je viens... En tant que Kynord.
-Que ce passe-t-il ?
-Je... Je me sens impuissant. Depuis mon échec à sauver cette fille, Luria...
-L'adolescente qui a disparue...
-Oui, depuis ce jour je... Je me sens faible. Ma puissance est de moins en moins grande. Je ne soulève plus de choses aussi lourdes qu'avant, je ne vole plus aussi vite, j'ai des vertiges lorsque je cumule les efforts... J'ai... J'ai même..
-Respirez. Prenez votre temps. Dire quelque chose est extrêmement dur, il faut accepter une idée et les paroles qui y sont liées pour réussir à parler de quelque chose...
-Je... J'ai été hospitalité. Lionel tenta de cacher une surprise certaine. Se penchant un peu, plus attentif, il avait au visage une certaine impression d'inquiétude
-T'es... En train de me dire que tu as subis une blessure !?
-Je n'ai plus ma résistance, ni ma régénération. Je suis aussi faible qu'un humain... Le prend pas mal !
-Je... Non, je suis juste... Surprit. Je ne pensais pas que le stress pouvait autant influer les super-héros. J'avais déjà des hypothèses sur la peur comme bête noire des Green Lantern mais là... Il faut vraiment que j'étudie ton cas avec plus d'attention.
-Je croyais que tu voulais qu'on se vouvoie durant les séances...
-Là, ça devient personnel. »La conversation continua, durant environ cinq longues heures. Atome réservait souvent le maximum de temps afin de bien parler. Il avait besoin de parler avec son psy mais aussi ami. Et en parlant d'ami, lorsqu'ils se levèrent le beau brun remonta ses lunettes en demandant
« Tu manges toujours chez moi ce soir ?
-Pour sûr. J'apporte quelque chose ?
-Ta femme et un sourire. Tiens le coup, on va s'en tirer. »Dans un sourire, ils se serrèrent alors la main et le kryptonien partit. Lionel ferma son cabinet, assez rapidement, partant ensuite pour chez lui. Il avait trois heures pour finir de préparer à manger... Et ce soir ce serait particulier. Il regarda le service à épices dans lequel étaient rangés ses tubes à arômes. Il prit le couvercle du dessus et le souleva, lentement, finissant par sortir un sachet de poudre verte. Juste assez pensa-t-il. Juste assez pour ce soir.
La poêle était en train de chauffer. Une demi-plaque de beurre commençant à progressivement y fondre et à côté, la cuisine n'étant pas inactive. Sur le grand plan de travail américain, une plaque de bois est utilisée comme support pour faire de la panure. Dans le mélange, la viande est enroulée, soigneusement, puis mise dans la poêle chaude. La sauce faite à effort de mixeur vint ensuite. Y ajoutant les épices nécessaires, il remit l'engin à tourner quelques instants. Tout cela bien engrangé, ce fut au tour des figues et des grenades de finir couper en deux. Répartissant les fruits dans des assiettes, ce fut lorsque la viande finit d'être cuite qu'il la répartit à son tour. Un toquement résonne, brisant le rituel. Se passant les mains sous l'eau, Lionel alla ouvrir, découvrant Atome en civil et sa charmante femme Olivia. Il embrassa celle-ci et serra la main de son compagnon
« Bonsoir ! Vous pouvez vous installé à la salle à manger, j'aurai finit d'ici une minute. »Et pendant que le couple prenait place, il continuait son art culinaire. Il saisit la poudre verte dans le compartiment des épices et en versa le reste dans la sauce du mixeur. Pour être sûr d'avoir tout mit, il ajouta un peu d'eau dans le sachet et secoua celui-ci, versant le contenu dans le récipient en plastique. Une minute à tourner et voilà que la sauce est elle aussi prête. Perfectionniste, le cuisinier inspecta la cuisson de ses plats et finit par faire trois assiettes en répartissant dans celle-ci, harmonieusement, les demi-figues, demi-grenades et la viande. Il prit la sauce et, dans les trois assiette, la répartit de façon équitable. Sauf pour une, où il eut apparemment moins de retenue. Il fit le service lui même, souriant
« Oh là là, qu'est-ce que t'as préparé encore ?
-Viande panée et son assortiment de fruit, accompagnée de sa sauce aux fruits rouges. J'ai eus la main un peu lourde pour ton assiette, désolé Kynord.
-Ce n'est rien !... Bon sang, tu cuisines comme un dieu Lionel !
-Vous êtes vraiment plein de surprises monsieur Lecter.
-Merci madame. Bon appétit~ »Le repas se déroula dans une ambiance chaleureuse et sympathique. Malheureusement, ce dîner était le dernier qu'ils allaient partager...
Deux jours plus tard, Lionel était au sommet de l'observatoire de Seikusu. Cigarette entre les doigts, il la laissait se consumer lentement alors qu'il observait la beauté de la ville. Depuis là haut, il voyait la faculté de psychologie où il avait fait ses études. Et où il enseignait aussi, de temps à autre. Il pouvait aussi voir sa maison très loin, cachée par une nature calme et florissante. Il pouvait voir la véranda où il prenait son petit déjeuner en profitant du soleil... La colline était aussi apaisante qu'il était agréable d'y vivre. Et alors que son esprit divaguait sur de nombreuses choses, quelqu'un arriva à le rejoindre. Une femme. Une femme à la beauté simple mais terriblement efficace, laissant n'importe quel homme la désirer. Elle vint vers le psychiatre, appuyant ses fesses sur la rambarde où était accoudé. Un malaise légèrement ambiant se fit sentir..
"Salut...
-Salut Lionel... Comment tu te sens ?
-Je fatalise.
-Comme toujours... Tu t'entendais bien avec lui ?
-Ouais... Mais ça va aller. Je dois juste m'en remettre.
-Les cinq étapes du deuil, c'est pas vraiment ton fort. Dit-elle, sur un ton semi-humoristique
-J'ai refusé d'y croire jusqu'à voir la tête de mes propres yeux, je suis trop fataliste pour négocier et mes glandes lacrymales n'ont plus été active depuis notre rupture. J'ai finit par vite accepter. Un soupir sortit des lèvres de sa camarade qui les lui tendit une seconde plus tard. Restant un instant pensif, il finit par y mettre la cigarette qu'il avait entre les doigts
-Tu fumes encore ?
-Non. Kynord trouvait juste que ça me donnait un style. Un grand soupir sortit des lèvres du psychologue. Calme, il dit
C'est surtout mon intervention que je remets en question... Je n'ai pas réussit à l'aider à se stabiliser. Je crois que j'ai manqué de professionnalisme...
-Hey, Lionel... Je sais que t'es loin d'être idiot. Si il y avait eut une solution, tu l'aurais trouvé. Que tu ais été professionnel ou pas, ça ne change rien... Ce n'est pas ta faute. C'était juste... trop pour lui. Lionel resta silencieux. Finalement, il osa demander
-Pendant que je suis dans la remise en question, j'aimerai savoir... C'est à cause de mes problèmes de "proximité" que tu m'as laissé..? Dylan leva les yeux au ciel et tira machinalement sur la cigarette. Elle finit par expirer ce souffle gris, marquant une pause
-Je pensais que tu avais compris...
-J'ai bien des hypothèses, mais je ne sais laquelle est juste.
-C'était il y a presque 10 ans Lio'... On était jeunes. Et je ne voulais pas d'un homme qui se concentre sur la dilatation de mes pupilles quand je suis nue devant lui."Le psychiatre ne dit pas un seul mot. Restant stoïque en regardant la ville, les bras croisés sur la rambarde de fer, il réfléchissait à ces paroles. Après avoir passé une main dans ses cheveux, il regarda son ex dans les yeux, marquant à son tour une pause
"... Je t'ai payé une clope, je t'offres aussi un café ?"Elle répondit par un sourire en coin, comme si elle retrouvait un très vieil ami. Ce qui était le cas au fond, le retour au Japon de Mr.Lecter était récent. Ils partirent donc de cet observatoire, laissant derrière eux les douleurs du passé pour se tourner vers un nouvel avenir, plus appréciable~
Ce matin, petit-déjeuner protéiné. Sortant un morceau de viande de son frigo, Lionel le coupa en deux dans le sens de la largeur. Ceci fait, il mit les deux épaisses tranche dans sa poêle préchauffée pour les faire cuire. Changeant de front, il prit un saladier dans lequel il mélangea huile d'olive, vinaigre de balsamique et romarin. Il le posa de côté et prit ses champignons portobello pour les couper en carrés. Il les mélangea à cette marinade et les fit cuire, eux aussi à la poêle. Enfin, il cassa deux œufs et commença à préparer une omelette, tout simplement. Il laissa le saladier de verre posé plus loin, sur le plan de travail. Ayant entre temps retournée sa viande, il finit par la sortir de la poêle quand elle fut cuite. Il réduit un peu le feu et finit par couper encore la viande. D'abord en deux, dans le sens de la longueur, puis en carré. Une fois ceci fait, il mit l'omelette dans la poêle et y ajouta la viande ainsi que les champignons. Le cuisinier divisa alors l'omelette en deux pour la replier en deux triangles qu'il se servit dans deux assiettes dissociées, sourire au visage. Un bon matin qui s'annonçait... Jusqu'à l'arrivée de son invitée surprise
« Monsieur Lecter ! L'homme leva la tête. Il était dans sa véranda avec ses deux assiettes et vit, à la fenêtre, une femme. Une amazone probablement, elle ressemblant à ces femmes qui accompagnaient Wonder Woman... Dans un calme surprenant, il ouvrit la véranda pour qu'elle entre
Je suis désolée de vous déranger. Je suis Ludya Wanders, je... Je voudrais vous parler d'Atome.
-Vous vous connaissiez ? Il semblait un peu surprit que son ami ne lui ait jais parlé d'elle. Un détail sûrement. Calmement, il analysa son visage... Elle avait pleuré. Une partie de son maquillage avait coulé même si elle avait tenté de le cacher. Elle avait aussi l'air pâle et épuisée... Lui prenant le poignet, il la fit s'asseoir Vous avez l'air exténuée.
Mangez un peu, respirez...
-Je... Merci. Regardant l'omelette, elle mangea un peu en reprenant doucement son souffle. Elle ne semblait pas avoir eut un tel repas depuis bien longtemps. Même si elle n'engloutissait pas tout comme une goinfre, elle dévorait le plat avec appétit. Très calme, Lionel lui demanda
-Vous semblez en panique... En quoi puis-je vous aider ?
-Je... Mnhm. Kynord ne vous a sûrement pas parlé de moi. J'étais... Son amante. Lionel resta pétrifié. Il se paralysa un instant, se stoppant dans son mouvement qui amenait un morceau d'omelette à sa bouche. Il finit par reprendre son action, calme
-En effet, il ne m'a pas parlé de vous... Mais il aurait dû.
-Vous aviez aussi sa femme en patiente, il avait sûrement peur que vous... Lui disiez.
-Je vois... Je pensais qu'il avait une totale confiance en moi.
-C'était le cas. Et il ne voulait pas ruiner cette si bonne image que vous aviez de lui, c'est pour ça qu'il a préféré vous mentir. Pour...
-C'était mon ami. Une justification qui était vraiment particulière mais que voulez vous. Il se mit à réfléchir et soupira, longuement
Peut-être que c'est votre relation qui créait son stress et sa peur. Le fait qu'il doive gérer sa vie de héros, sa vie privée et sa vie avec vous...
-Je crois que... La cause de sa perte de ses pouvoirs était préméditée. Lionel la regarda, assez surprit
-Vous pensez que quelqu'un l'a empoisonné.. ?
-J'en suis persuadée. Je... Il était heureux avec sa femme, elle prenait soin de lui. Avec moi, c'était surtout... Passionnel.
-Du sexe. Je suppose que vous vous autorisiez certaines fantaisies je me trompe ? La jolie brune rougit et finit par lui avouer
-Vous devez m'aider à trouver le responsable. Je ne... veux pas que son criminel soit impuni ! Le psychiatre poussa un très long soupir avant de dire, calmement
-Vos accusations sont graves mais elles ne doivent pas être infondées je suppose.
-Hé bien, depuis deux semaines, je constatais des faiblesses importantes.. La nuit. Il était plus faible que d'habitude. Il avait du mal à se déplacer, à... Elle renifla. C'était douloureux de parler de ça apparemment... Poussant un soupir, le psychologue la laissa prendre son temps
Le soleil était la seule chose qui lui faisait tenir le coup. Et... Et vous savez, ces deux scientifiques qui ont été tués il y a quelques années ? Ils travaillaient sur des armes anti-supers.
-Cette politique cherchant à se protéger de toute les éventualités, oui. J'en ai entendu parler... Ils bossaient sur des armes anti-supers ?
-Oui. Et je pense qu'ils avaient prit illégalement quelque chose. Et que l'empoisonneur a volé ce quelque chose pour l'utiliser contre Kynord. Finissant son assiette, le beau Lionel finit par boire un verre d'eau, servant la belle au passage
-À quoi pensez vous.. ?
-De la kryptonite. Je ne sais pas encore mais je pense qu'il a été confrontée à une exposition continue... Lionel hocha très lentement la tête, demandant plus de détails
-Vous n'avez aucunes preuves, avec une pareille théorie du complot, c'est du niveau de l'imagination... Ne pensez vous pas que c'était simplement très compliqué pour lui ?
-Non ! Je... Je refuse de le croire ! Je ne suis pas tarée ! C'est... C'est juste que... Je suis sûre que c'est ça ! Dans un long soupir pensif, le psychiatre passa sa main dans ses cheveux le regard un peu égaré dans le vide
-Hé bien... Je veux bien vous aider... Mais je ne peux négliger l'hypothèse de la perte de pouvoirs par saturation émotive. Je voudrai donc vous voir en séance afin que vous me révéliez tout. Absolument tout. Ce que je ne sais pas et quel était votre dessein. À vous deux.
-Mon dessein... This is my design... C'est ça, votre fameuse phrase de la réunion des 'Grand Esprits' à Washington...
-Je vous attends demain dans mon cabinet. »Elle acquiesça et repartit, le remerciant pour tout. Il récupéra la fin du repas de cette femme pour le terminer. Lionel n'appréciait pas réellement cette situation. Ces secrets sortis de nulle part, c'étaient des éléments supplémentaires qui ne l'enjouaient guère... Mais demain déjà, il parlerai avec elle et pourrait comprendre, découvrir, finaliser...
Il est trois heure du matin. Ludya était passé toute la semaine au cabinet, comme convenu. Mais au fur et à mesure qu'elle parlait à cet homme, elle trouvait que quelque chose n'allait pas. Elle ne comprenait pas ce qui fut si ami avec Atome, avec son Kynord qu'elle aimait tant malgré leur relation volatile. Elle voulait voir quelque chose qui liait ces hommes... Et en s'aventurant dans le salon, elle constata une chose : Une photo encadrée. Les deux hommes, souriant gaiement, avec un plat de sushis devant eux. Apparemment, ils avaient cuisiné ça ensemble. Leur premier plat sûrement, un bon souvenir. Calmement, la femme soupira silencieusement et alla dans la cuisine. Quelque chose n'allait pas chez cet homme et elle voulait savoir quoi ! Elle finit par regarder de ci de là et renversa un verre... Immédiatement, elle le rattrapa et le reposa sur le plan de travail. Elle regarda alors l'eau au sol et vit... que le liquide glissait dans les planches pour couler quelque part. Fronçant les sourcils, elle posa ses mains sur les planches et remarqua une trappe, très bien cachée sous le plan de travail américain... Elle la souleva pour descendre dans une cave très curieuse. Son regard se perdit dans l'obscurité mais grâce à sa lampe torche, elle pouvait se guider dans ces lieux sombres.
Des congélateurs, des ateliers... Tout était super propre et nickel ici. C'était surprenant de voir que tout était bien fait chez cet homme. Elle passa lentement les bandes de plastique transparentes qui faisaient penser à une entrée d'usine... Et elle alla au fond de la pièce. C'était une cave en croix et elle vit l'interrupteur qui servait à allumer tout les spots de cette cave. Dans l'axe le plus éloigné, elle pâlit et découvrit la partie la plus horrible de ce lieu
« Oh mon dieu... »Chuchota-t-elle, n'arrivant pas à retenir sa stupeur. Soudain, elle cru sentir quelque chose. Se tournant lentement, elle constata à l'autre bout de la pièce, derrière elle, une présence. Au pied des escaliers, droit, se trouvait Lionel Lecter. Le propriétaire. Un air semi-blasé au visage, il observait la situation sans le moindre mot. Ludya l'observait en retenant ses frissons de terreur. Avalant lentement sa salive, elle allait prendre une position de combat. Il n'était qu'un humain ! Mais l'humain en question plaqua sa main sur un autre interrupteur, plongea la salle dans la pénombre avant de se ruer sur elle. Il connaissait l'endroit par cœur, c'était son terrain. Elle était perdue, désorientée et terrifiée. Il était prédateur. Elle était proie.
« On pense qu'elle est morte hier soir.
-L'usurpateur ?
-Non. La tête a été... arrachée. »Lionel était sur la scène de crime. Il regardait le corps sans vie d'une amazone, à terre, la tête manquante. Dans sa chair était taillé le mot
« PUTE », à effort de coup de surin bien sale sûrement au vue de la mocheté des coupures. Asymétriques, irrégulières, laides. L'inspecteur ClockWork observait les réactions de son collègue qui analysait la scène. Il souffla
« Elle s'appelait...
-Ludya... Je sais. Je reconnais son costume. C'était ma patiente...
-Et vous avez une piste ?
-Elle... M'a confié avoir eut une aventure avec Kynord. Si elle ou Kynord a parlé de leur histoire, son assassin doit être sûrement quelqu'un qui pense qu'elle est la cause de la perte des pouvoirs qui a causé la perte du super-héros Atome...
-Vous pensez que c'est un super-héros qui aurait tué une autre super-héros ?
-Je vois que le cou est abimé. Sa tête lui a été arrachée, sans outil... ça a été fait de manière purement bestiale et barbare. Partez sur ce genre de héros pour votre enquête interne. »Laissa la police à ses suppositions et ses idées, l'homme les abandonna pour tranquillement rentrer chez lui. Il avait prit sa journée. Pas de patients, pas de boulot, rien... Il rentra chez lui avec un air épuisé et alla nourrir ses canidés.
Dans ce grand espace, il emplit les gamelles de ses bêtes... Qui ne mangent pas et le regarde, comme si ils attendaient quelque chose. Dans leurs yeux canins, on lit une certaine tristesse au fond, une inquiétude... Au final, Lionel poussa un grand soupir
« … Vous voulez que je vous raconte ce que je fous depuis trois ans c'est ça ? Pas de problèmes... Mais mangez en même temps, vos gargouillis pourraient me déconcentrer. »Il prit une chaise et s'assit. Les chiens s'installent avec leurs gamelles respectives à divers endroits de la pièce, observant leur maître. Quelle drôle de relation ! Il finit par prendre la parole, calme et froid, racontant cette histoire comme un fait divers
« Il est 21h. Je suis proche de la maison des Kanjï. Je m'avance d'un pas pressé et j'enfonce la porte d'un coup de pied. Mr.Kanjï descend les escaliers en courant. Je sors mon arme et je tire deux fois avec une précision chirurgicale. La première balle lui traverse le cœur et la seconde lui déchire la jugulaire. Il mourra avant même d'avoir finit de tomber des escaliers. Je me tourne vers Mrs.Kanji qui est prêt de l'alarme électronique. Je tire une unique fois. La balle lui traverse le cou et le soin dont j'ai fais preuve épargne toute artère ou veine sensible. Elle est au sol, immobilisée. Elle ne peut rien faire hormis souffrir pendant les 47 secondes qu'il lui reste. Je m'approche de l'alarme, je la coupe. Je reçois sur le dispositif un appel d'un technicien. Il me demande à Mrs.Kanji si son alarme à bien sonné. Je sors de ma poche de veste mon magnétophone. J'ai mis la famille sur écoute il y a un mois et j'utilise la même discussion que la fausse alerte qu'il y eut deux semaines plus tôt. »Il se visualise encore devant cet appareil électronique avec son magnétophone. Chaque phrase du technicien s'en suit d'une phrase enregistrée par son mouchard. Il se souvient mot pour mot de la conversation
« Madame Kanji ? Votre alarme a sonnée ?
-Oui. Désolée. J'ai fais une erreur !
-Je dois vous demander de me donner votre mot de passe.
-Tasse en bois blanc.
-Très bien. Tout va bien ?
-J'ai juste mal réglé le déclenchement, je suis vraiment désolée.
-Vous êtes seule ?
-Non, mon mari est à l'étage.
-Bien. Avez vous besoin de quoi que ce soit ?
-Non, merci beaucoup. Vous êtes vraiment super.
-Bonne soirée Madame Kanji.
-Bonne soirée ! »Il poussa un soupir en frottant ses mains sur son visage. Ses animaux semblent intrigués et curieux, passionnés par son histoire. Le jeune homme eut un sourire en coin. Il reprit son histoire après un long soupir de réflexion
« Je monte vers leur chambre. Ils ont parlé au téléphone de Kryptonite en poudre qu'ils voulaient refourgué à un je-ne-sais-quel-guignol-en-collant. Je trouve leur coffre dans leur armoire derrière les boîtes de chaussures. Le code est leur année de mariage. J'ouvre le coffre, je prends la kryptonite qu'ils ont subtilisé dans leur labo, je pars. L'enquête a aboutit à une vengeance de super-vilain face à leur travail. »Et juste après cela, il raconte ses séances avec Kynord. Il explique comment il s'est rapproché de lui, comment ils sont devenus amis, de quel façon il introduisait un peu de poussière dans chaque repas... Et comment il en finit avec cette amitié intéressée. C'était un soir calme, après que le héros Atome ait fait sa journée. Il est acculée dans une rue par des appels à l'aide d'une voix qu'il connaît : Celle de son ami Lionel ! Quand il arrive dans l'entrepôt, il ne voit personne. Il regarde avec une de ses nombreuses visions... Jusqu'à ce qu'il se sente très faible soudainement. Plus de lumière du soleil, plus de pouvoirs... Lionel se montre enfin. Se baladant avec un grand sabre japonais, un Ôdachi, il regarde Atome
« Lionel ! Krh ! Putain, ça va !? Je t'ai entendu hurlé !
-Je sais... Tu es dans un bien piètre état.
-C'est quoi ce bordel Lionel !? Je... Je sais pas ce qui...
-C'est la kryptonite. Tu en as ingéré une quantité surprenante au cours de ce dernier mois... Et ton organisme les as assimilé. Ces toxines neutralisent tes pouvoirs.
-J'ai été empoisonné !? Mais par- il a un hoquet et il pâlit soudainement. Tremblant de cette faiblesse, il leva la tête vers son ami
… Oh putain Lionel, non... Non. Me dis pas ça.
-Je suis désolé Kynord. T'as été un pote génial.
-Tu fous quoi Lionel !?
-Je vais ta tuer avec ce sabre. Et cette seringue, à ma ceinture, va me servir à faire sortir toutes les toxines de ton corps.
-Mais putain Lio'... Pourquoi !?
-Parce que je fais très attention à ce que je mange. »Immédiatement, il sortit attrape fermement le fourreau de son arme et assomme le kryptonien sans pouvoir. Alors que Kynord comate, il sent l'aiguille dans son cou. Un mélange de composé chimiques qui évacuent les toxines sans laisser de traces. A peine le blond est 'purifié' que le psychiatre finit son boulot. Il sortit sa lame et l'abattit avec une vitesse fulgurante sur la nuque de son ami. La tête du héros valsa, d'un coup. La suite de l'histoire, vous la connaissez.
Aujourd'hui, il attend ses patients dans son cabinet. Héros, héroïnes, repentis, humains, torturés, adolescents, enfants, narcissiques, pyromanes, autistes... Le Dr.Lecter ne cesse de faire des prouesses.