Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Kaine

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Les alentours de la ville / Re : Frissons [PV]
« le: mardi 13 octobre 2015, 20:40:46 »
- Je peux savoir ce que tu fais ici, pauvre mortel ? Tu espionne une magicienne ? Tu sais que cela peut te coûter très cher...je pourrais m’énerver et te transformer en ce que je veux. Grenouille, voiture ou sextoy pour mec et le filer à tes potes SDF...

Kaine resta là, complètement éberlué, littéralement sur le cul. Les paroles de la sorcière ne lui vinrent pas tout de suite aux oreilles : son cerveau était encore entrain d'analyser la panique véritable qui avait saisi la jeune femme au moment où il avait malencontreusement traversé la porte. Elle avait eu peur, et si ce sentiment avait eu une odeur Kaine était persuadé qu'il empesterait encore l'air des caves empuanti par les relents de pisse et de moisissure. Et puis, la jolie inconnue avait tout bonnement disparu l'espace d'un instant. Incroyable ! Pfiout, la sorcière s'était volatilisée pour revenir d'un coup. Comme si elle avait été invisible le temps de quelques minutes, pour éviter de se faire tomber dessus à l'improviste une nouvelle fois. Une fois rassurée et revenue, la jeune femme tenta de reprendre consistance et proféra donc ses menaces pendant que le clodo se redressait un peu maladroitement en prenant appui contre le mur.

- Bidon, tes menaces, dit-il en restant sur la défensive. Surtout qu'tu t'es quasiment pissé d'ssus.

Elle aurait fait son effet sans avoir chuté comme ça sous la surprise. Niaises et enfantines, ses promesses de sort funeste tombaient un peu à plat. Kaine avait essuyé d'autres situations dangereuses au fil de ses années dans la rue mais n'en restait ici pas moins méfiant. Par nature et parce qu'il ne pouvait pas nier ce qu'il avait vu avant que la situation ne bascule. De quoi était capable cette gonzesse, après tout ? Le clodo la regarda de haut en bas, la trouvant encore plus jolie de près. Bien roulée. Difficile de la trouver dangereuse.

- J'tai vu passer d'vant ma piaule et ça m'a réveillé, c'tout. Ta boule qui fait de la lumière là. Pas top pour la discrétion. J'voulais pas t'mater, juste pioncer.

C'était la vérité la plus nue. C'était bien elle l'intruse, l'élément perturbateur. Kaine ne voulait embêter personne pour ne pas se faire emmerder lui-même et se retrouvait maintenant dans cette situation hors du commun, à discuter avec une fille qui voulait le transformer en crapaud. Et qui était, au demeurant, beaucoup plus suspecte que lui.

- T'cherches quoi ? C'dangereux pour les bonnasses comme toi, dans c'quartier, t'sais. Après un instant passé les yeux dans les yeux, il continua. T'es vraiment une sorcière comme dans les films ? Genre euh... Harry Potter ?

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Les alentours de la ville / Re : Frissons [PV]
« le: dimanche 11 octobre 2015, 11:48:59 »
Les talons sur le sol crasseux l'avaient tiré de son petit sommeil et Kaine s'était instinctivement méfié. Tous les muscles bandés, le clodo avait tout de suite été prêt à bondir pour esquiver une attaquer et s'en défendre vigoureusement, trop habitué aux sales coups en pleine nuit. Les bagarres de territoires entre SDF, les bandes de jeunes enfoirés qui venaient déloger les miséreux pour le plaisir de taper sur quelqu'un, les voleurs de tous poils... Kaine avait depuis longtemps appris à ne dormir que d'un oeil et à réagir vite. L'instinct de conservation, assurément. Guettant l'obscurité et tendant l'oreille, il ne vit toutefois rien arriver sur lui et se déplaça comme un chat jusqu'à la porte déglinguée qu'il avait soigneusement refermée après être entré dans la cave. Ce qu'il vit lui fit ouvrir de grands yeux ronds. Une sorte de... de boule volante et lumineuse, comme un petit OVNI, qui évoluait dans les couloirs insalubres en irradiant d'une douce lumière blanche ! Ce qui suivait était, dans ce cadre, encore plus incongru : une jeune femme (tout à fait charmante en plus, bien foutue et mise en valeur) qui évoluait en dansant dans le sillage de la sphère, suivie d'un livre volant !

- Bordel de merde, souffla Kaine, je deviens complètement taré...

Cette petite nana à la jupe courte ressemblait à une sorcière moderne, trouva t'il. Comme si une lycéenne, après les cours de maths, étudiait la nécromancie avec la même assiduité. Et quelle sorcière ! Kaine ne pouvait détacher son regard de ses belles jambes ou du volume de ses seins, trop peu habitué à voir une belle jeune femme d'aussi près. Les clodos ne sont pas vraiment fréquentés par les lycéennes... Elle cherchait quelque chose, apparemment. Ici ? Dans des caves presque à l'abandon ? Elle aurait de la chance de ne pas être tombée sur une bande de violeurs en chaleur, surtout ! Kaine aurait dû retourner dans sa couverture sale et puante pour se cacher et attendre que la sorcière passe son chemin, mais elle l'intriguait même au-delà de sa méfiance habituelle. Pressé contre la porte de son refuge, le clochard la regarder s'installer non loin, presque face à lui, dans un reste de squat.
Hmm... l'odeur sucrée du chocolat parvint aux narines de Kaine et il inspira pleinement l'effluve, qui lui sembla un instant durant plus érotique que le bout de culotte qu'il avait cru apercevoir chez la sorcière.

Appuyé contre la porte tant pour la voir que pour l'entendre à présent, Kaine comprenait qu'on l'avait envoyer rechercher un objet ici. Franchement, une magicienne pouvait espérer quelque chose de ce trou pourri ? Dubitatif et complètement destabilisé par le chocolat chaud à quelques mètres de lui, le clochard imaginait quelques plans pour le récupérer. Il pourrait faire peur à la demoiselle en espérant qu'elle laisse son thermos ici, par exemple. Après, il n'aurait plus qu'à aller se servir, et...
CRAAAAAC !
La porte vermoulue céda sous son poids, le faisant passer au travers pile en face de l'inconnue à l'orbe. Kaine roula devant elle, les yeux ouverts comme des billes. Preste comme une souris, le clodo n'eut qu'une seconde d'arrêt avant de bondir en arrière, se retrouvant sur le cul et le regard franchement affolé. Sa respiration s'accéléra : qu'allait-il se passer, maintenant qu'il faisait face à une sorcière ?

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Les alentours de la ville / Frissons [PV]
« le: samedi 10 janvier 2015, 19:09:40 »
Il faisait froid, merde. Un putain de froid qui vous glaçait les sangs et semblait vous rétrécir les couilles si fort que vous en peiniez à pisser, pour peu que vous arriviez seulement à trouver le courage de sortir votre queue entre deux murs sensés vous protéger du vent mordant. L'hiver à Seikusu n'était pas spécialement méchant, mais celui qui s'était levé depuis deux semaines maintenant avait fait changer les statistiques. La ville était balayé par un froid cinglant qui figeait toute l'activité. On grattait durement les pare-brises le matin, on augmentait les chauffages la nuit et on espérait en se frottant les mains que le lendemain serait meilleur que la journée passée. Or, si les températures s'étaient maintenues à un petit 7°C pendant la première moitié de la quinzaine, cela avait dramatiquement chuté sur la seconde semaine. Le mercure ne dépassait plus les deux degrés au plus fort de la journée et les nuits... Les nuits, elles, étaient meurtrières. Comme toujours, c'étaient les déshérités qui trinquaient le plus : le taux de mortalité chez les clochards avait fait un bon dramatique en avant et personne ne daignait plus compter les décès. Les foyers sociaux tournaient à plein (c'était rare en temps normal) et tout les clodos ne pouvaient pas être hébergés. Alors, ceux qui restaient se trouvaient des coins plus paumés mais abrités au risque de payer des taxes à des petits voyous, d'autres se couvraient d'épaisseurs de vêtements supplémentaires et tournaient au mauvais vin pour se tenir chaud. Quand bien même, la Mort venait chaque nuit prélever son tribu.

Kaine n'avait pas été du lot jusque là, mais s'inquiétait un peu pour la suite. Il était plus couvert que d'habitude et s'était trouvé des coins presque chauds, jusqu'à ce que des embrouilles l'en délogent. Pour éviter de se faire bastonner, il avait dû courir un bon moment dans Seikusu et avait fini par se retrouver dans un quartier qu'il connaissait mal. Plutôt correct sans être luxueux, on pouvait soupçonner le coin d'être un peu surveillé. Un clodo comme lui n'y passerait pas inaperçu... Seulement, il était déjà 19h ce soir là et Kaine se voyait mal continuer à chercher une planque. Il se gelait déjà fortement, s'étant surpris plus d'une fois à grelotter et à claquer des dents.
Il avait beau être clochard, Kaine avait des principes. Et l'infraction allait contre ces mêmes principes. Seulement ce soir là, de peur d'avoir à affronter la nuit polaire qui se levait, il se faufila comme une ombre à travers les voitures d'un parking privé dont il avait sauté les grilles puis, arrivant au pied d'un immeuble mais du côté le moins exposé de ce dernier, en força l'une des portes. "C'est juste pour cette nuit, demain je me casse, demain je me casse...", voilà ce qu'il se répétait en boucle en arpentant les couloirs des caves.

La numéro 69 fit son bonheur. A l'écart, elle semblait ne pas avoir été ouverte depuis longtemps et faire sauter discrètement le verrou ne fut pas bien compliqué. Une fois dans le petit réduit, Kaine y fit son trou. Un ou deux cartons déchiré pour faire un matelas sur le sol, une vieille couette qui sentait la poussière sur le dos et la porte refermée sur lui l'air de rien, le clochard se retrouva confiné dans un espace qu'il avait certes violé mais qui, pour cette nuit, serait pour lui un havre de paix.
Du moins le croyait-il lorsqu'il commença à s'endormir, persuadé de passer une nuit en paix et au chaud.

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Prélude / Re : La Bête et le Clochard [Validatedé]
« le: vendredi 26 décembre 2014, 17:01:17 »
Merci tout le monde !

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Prélude / La Bête et le Clochard [Validatedé]
« le: vendredi 26 décembre 2014, 10:54:06 »
Le premiers gars s'affala lourdement sur le sol, assommé par le choc sourd de l'arrière de son crâne contre le mur de béton. Le direct du droit l'avait cueuilli à la mâchoire avec une force correcte sans pour autant être extraordinaire, seulement il n'était qu'à un pas de la paroi la plus proche et avait oublié ce détail. Le gosse qui l'avait allongé, lui, n'avait vu que ça lorsqu'il avait cherché lequel de ses trois agresseurs il lui fallait attaquer en premier. D'un bond sur lui, le gamin avait détendu son poing sans sommations et l'autre s'était mangé le mur par ricochet et son KO-éclair avait fait fluctué la motivation de ses potes à continuer l'assaut. Juste ce qu'il avait fallut au gamin des rues pour prendre l'avantage pour de bon. En fouillant rapidement la poche de son jogging aussi sale qu'usé, il en avait tiré un poing américain  qu'il avait enfilé avant de coller la main ainsi armée dans l'estomac du mec à sa droite, qui avait fait l'erreur de glisser d'un mètre pour peut-être tenter de le surprendre. Le coup au ventre avait scié l'homme en deux dans un "Huuuuuuf !" étouffé, qui avait ouvert la brêche pour un superbe crochet au menton. Rectifié par l'enchaînement, le loubard s'était effondré comme un sac et son collègue n'avait pas perdu plus de temps que ça pour déguerpir sans demander de son reste.
Le boxer avait le souffle court de l'effort et le coeur battant. Ces connards l'avaient agressé dans un des couloirs de la vieille station de métro désaffectée pour lui prendre le peu qu'il avait et pour tout dire, il avait eu peur un instant. La surprise de les voir surgir alors qu'il était aussi prudent que d'habitude, sûrement... Heureusement, il était vif et relativement doué à la baston à force de traîner dans les rues. Des râclées, il en avait mangé plus que sa part et cela l'avait forgé, entraîné. Assez pour mater -grâce à sa réactivité, surtout- trois petites frappes à la con.

Après avoir dépouillé les deux gars assommés pour un bien maigre butin sur lequel il ne pouvait toutefois pas faire l'impasse, le môme avait récupéré son sac de sport élimé et crade pour se le jeter sur l'épaule et reprendre sa route de misère à travers les couloirs puant la pisse et l'humidité. Il lui fallait trouver la station 23 et une fois là-bas se dégotter une place pour crécher. D'autres clodos connaissaient le refuge 23 et les places étaient chères. Ce début d'hiver avait quand même balayé les rues et quelques vieux avaient passé l'arme à gauche, ce qui laissait à penser que quelques spots seraient inhabités. Il suffirait de graisser la patte de Quat'sous, qui gérait la station 23, pour se poser et être en sécurité en échange de quelques pièces à la semaine. Bon deal. Et si le Grand venaient à se pointer, il le sentirait venir et plierait bagage pour éviter les dommages collatéraux. En ce moment, ça n'allait pas trop mal de ce côté là et c'était une période de calme dont il fallait profiter.
Deux heures plus tard, Quat'sous était payé avec près de trois cent yens (une semaine de paix pour ce tarif, ainsi qu'un coin pas trop sale, avait-il assuré en empochant la monnaie à la manière d'un prestidigitateur) et le môme posait son cul osseux dans l'angle d'une vieille guérite de contrôle de ticket, sur le vieux sac de couchage qu'il trimballait avec lui depuis des années. A côté de Jiraya (un gentil allumé qui se prenait pour un ninja légendaire) qui était plutôt content de le retrouver, le gosse se déshabillait pour se débarbouiller au mieux qu'il pouvait tout en échangeant avec le pseudo-shinobi de son habituel air distant.




→ Un jeune clochard répondant au pseudonyme de Kaine, âgé d'environ une vingtaine d'années. Hétérosexuel peu expérimenté.

→ 1m77, 56kg. Métissé caucasso-asiatique. Cheveux noirs rasés sur les côtés et longs sur le reste, toujours attachés en un catogan grossier façonné par un vieux lacet fin de basket. Fins et lisses, souvent gras par manque d'hygiène. Quelques mèches retombent sur son visage aux yeux un peu bridés et au nez discret, ce qui lui conférerait presque un peu plus de sex-appeal qu'il ne peut espérer en avoir. Le môme n'est pas spécialement joli garçon; disons juste qu'il aurait été beau dans d'autres circonstances et que son charme est discret et dû à son regard toujours acéré bien que d'une tristesse toujours présente. Kaine aurait put avoir une allure athlétique et séduisante si la malnutrition allant de paire avec sa vie dans les rues ne l'avait pas privé de la couche de graisse nécéssaire au modelage d'un physique plus musculeux. Ainsi, le môme est sec et osseux et cela n'est caché que par ses pauvres fringues heureusement un peu large pour lui. Parlons en, de ses fripes : il s'agit là d'une veste scolaire qui un jour a été d'un élégant gris aujourd'hui noirci et salement tâché. En dessous, un vieux t-shirt de Metallica sur un marcel crasseux. Son pantalon ? Le bas d'un vieil Adidas usé à l'os, troué aux genoux et déchiré aux chevilles. D'anciennes mitaines de cuir sur les mains aux ongles salis achèvent de compléter la tenue qu'il porte invariablement, par la force des choses. Reste le poing américain que Kaine garde toujours en poche comme un trésor -et qui vaut très probablement plus cher que tout le reste de sa panoplie. A ce propos, citons son vieux sac de sport qu'il porte en bandouillière et qui contient ses maigres possessions.

→ Kaine est comme beaucoup de clochards, c'est à dire très solitaire et méfiant. La vie dans la rue lui a apprit à détaler au moindre mouvement suspect et à ne se fier à absolument personne tout en sachant tirer partie des rares gens qui savent présenter un intérêt quelconque. Débrouillard -pas vraiment le choix- il est aussi un bastonneur assez aguerri par la force des choses. Pas vraiment l'archétype du héros, Kaine est un voleur et un menteur qui préféra filer en douce plutôt que d'affronter les problèmes. Pas pourri pour autant mais très disposé à sauver dès que possible son petit cul plat, c'est un rat qui se faufile sur la pointe des pieds. Connaisseur des lois de la rue pour les éprouver chaque jour, Kaine n'est pas sans connaître quelques plans et s'arranger pour se tenir au courant de ce qui se passe d'important dans le monde de l'insalubrité et de la pourriture. Bien que mit au ban social par sa condition, le môme entretient une fierté certaine qui lui interdit de mendier et de s'en prendre à des gens plus démunis que lui (et, mine de rien, les rues en sont pleines). Peu bavard et très seul, Kaine n'a que quelques connaissances régulières qu'il apprécie de retrouver sans trop le montrer.
Toujours en fuite, il est poursuivi par le spectre d'une créature qu'il ne voit que dans des bribes de rêves et qu'il nomme simplement "Le Grand". Cette entité (bien réelle) est la cause de ses accès d'amnésies légères qui le font se réveiller dans des endroits incongrus. Depuis quelques temps, Kaine sait reconnaître les signes physiologiques qui annoncent l'arrivée du Grand et s'en prémunit au mieux, généralement en s'isolant.
Bien qu'il déteste sa vie, Kaine se voit mal en changer : le Grand est à l'origine de très mauvaises choses dont il ne se souvient jamais que par intermittence, actes qui sont limités son mode de vie.

→ Sait un peu boxer. Naturellement habile dans la discrétion et la fuite. Le plus souvent en alerte. Ne possède pas de capacité spéciale. Sait survivre dans la rue et en connait les codes.




Jiraya connaissait Kaine depuis près de deux ans maintenant. Le doux-dingue avait vu le jeune arriver pour l'aider alors qu'un groupe de clodos lui disputait sa place de mendiant devant un coin réputé pour aider à ramasser. Le vieux avait tenté de se défendre en utilisant ses pseudo-techniques de ninja mais avait prit une râclée monumentale, qui aurait très mal terminé si Kaine n'avait pas foncé dans le tas armé de son poing américain. A deux contre cinq, ils avaient tout de même perdu la mise et Jiraya une dent ou deux pendant que Kaine écopait d'un bel oeil au beurre noir. Le drôle de duo avait lié après cela une certaine amitié (le terme ne rentrant pas tout à fait dans le vocabulaire du gosse, la relation qu'il entretenait avec Jiraya était tout de même ce qui s'en rapprochait le plus) qui faisait au moins le bonheur de leurs retrouvailles épisodiques comme aujourd'hui dans la station 23. Jiraya était à la rue depuis une bonne quinzaine d'années et avait trouvé terrible qu'un gamin qui aurait pu être son petit-fils se retrouve ainsi livré à lui-même. Il avait cherché à comprendre et Kaine lui avait livré des bribes de son passé en échange de quelques bons plans et conseils pour ne pas crever la dalle et récupérer quelques yens.

Kaine avait débuté sa vie avec les mêmes chances que tout le monde, issu d'une famille ouvrière qui était originaire de la ville très industrielle d'Aomori, au nord de l'archipel du Soleil-Levant. Lui comme ses parents n'avait absolument rien de spécial, rien d'hors du commun : leur vie était celle de millions de gens et Kaine était un petit garçon joueur à la bonne humeur communicative, qui se faisait souvent gronder pour ses frasques et ses heures de jeu interminables à imiter les héros de ses séries enfantines préférées avec son petit groupe d'amis. Rendu à l'école, le marmot ne fit rien de très transcendant puisqu'il se maintenait à peine au niveau de l'écolier moyen. Quant à ses parents, nulle histoire sordide ne vint entâcher leur couple; la famille de Kaine était parfaitement ordinaire et tout à fait tranquille.
Jusqu'à, du moins, ce qu'arrive les douze ans du turbulent garçonnet.

Kaine se mit de plus en plus à avoir de sérieuses migraines, que ses parents imputèrent d'abord au temps excessif passé sur ses consoles de jeux ou derrière son ordinateur et lui-même se confortait dans cette version simpliste des choses jusqu'à ce que n'arrivent les premiers rêves. De lourds cauchemars qui lui semblaient extrêmement réels et qui le faisaient se réveiller en sursaut la nuit après des heures de cris et de gémissements. Il fut emmené à un médecin, à qui il raconta la teneur de ces frayeurs nocture : quelque part dans la jungle ou sur de drôles de pyramide sans pointe se dressait une grande créature menaçante dont il ne voyait jamais que l'ombre et dont l'apparence glaçait de terreur ceux dont elle venait arracher le coeur battant de la poitrine à la faveur des premières heures de la nuit. Toujours les mêmes songes sanglants et sinistres, sans exception. Le toubib invita les parents de Kaine à envoyer leur gosse vers un psychiatre, ce qu'ils firent. Les résultats furent catastrophique, Kaine se réveillant la nuit après de nouveaux cauchemars encore bien plus intenses qui une fois ou deux lui firent frôler la crise de panique aïgue qui manqua de l'envoyer à l'hôpital.
Les nuits incomplètes et agitées de Kaine eurent bien vite des répercussions qui n'eurent de cesse de se creuser dramatiquement. Puisqu'il dormait peu, il n'était pas assez reposé et portait des cernes de plus en plus sombres. Il en devint irascible et désagréable et préférait s'isoler pour se maintenir éveillé de crainte de rêver trop fort de cette chose qu'il appelait maintenant "Le Grand" et qui avait de plus en plus tendance à s'adresser à lui, allant jusqu'à l'appeler par son nom. Et son ombre, le jour alors qu'il était parfaitement réveillé, ne prenait-elle pas d'étranges formes ?

Qu'il fut une chimère ou pas, le Grand parvint tout de même à faire éclater sa famille. Les séances de psy, aussi onéreuses qu'inutiles car elles ne semblaient parvenir qu'à creuser ses visions et agrandir les poches sous les yeux. Les frais du ménage sacrément entamés (à l'image de la passion que ses parents avaient l'un pour l'autre avant tout ça) ne furent que la première des raisons qui poussa tout ce petit monde à se déchirer. Et quand un soir après une dispute au cours de laquelle son père taxa Kaine d'être la cause de tout ce merdier fabuleux, le gosse ne s'attarda pas. Enfermé dans sa chambre, il réunit tout ce qu'un de ses sacs de sport pouvait contenir de vêtements et s'enfuit. Comme ça, dans la nuit. Kaine se mit à courir le plus loin possible pour échapper à toute cette folie et se retrouva rapidement à errer dans les rues d'Aomori qu'il envisageait de quitter quand une migraine sans précédent vint le prendre. Et si fort qu'elle éteignit son cerveau, sur une ultime vision de son ombre déployant des ailes membraneuses autour de lui.
Quand Kaine se réveilla, près de deux semaines s'étaient écoulées et il était très loin d'Aomori puisque s'était au centre du pays qu'il s'était retrouvé sans savoir comment. D'abord affolé - qui ne l'aurait pas été ?- il prit le parti d'utiliser la situation à son avantage pour disparaître pour de bon. C'est ainsi que le gamin devint d'abord vagabond, faisant son chemin en vivant de petites rapines et de plans foireux qui le menaient un peu partout à travers le Japon. De temps en temps le reprenaient de nouvelles migraines qu'il savait être le fait du Grand, qu'il apprit de plus en plus à reconnaître grâce à certains signes avant coureurs.

Avant qu'il ne s'en rende seulement compte, cinq années s'étaient écoulées. Le vagabond était devenu clochard, le gamin un petit homme solide mais solitaire et famélique. Le Grand était resté là, lui, à raconter des horreurs à Kaine par songes interposés. Les pas de Kaine l'avaient menés à Seikusu après qu'il ait fait un détour de plusieurs mois à Kyoto même ou il ne parvint à s'attirer que des soucis. Présent en ville depuis quelques semaines à présent, Kaine ne cherche qu'à y faire son trou le temps de récupérer un peu de pognon et quelques fringues si possible, avant de se barrer pour continuer sa route. Son rêve à lui ? Rallier l'Europe par ses propres moyens, pour ne plus se qualifier de vagabond-clodo mais de réel voyageur. En attendant, il aura fort à faire dans les rues de cette drôle de ville...
Sans compter que, dans l'ombre, le Grand veille et attend, poursuivant ses propres plans.





"Le Grand" - Ne semble pas avoir d'autres noms. Entité résidant dans l'esprit et le corps de Kaine, bien que celui-çi ne le réalise pas tout à fait. Hétérosexuel dominateur probablement très expérimenté et vivant depuis des temps très anciens.

4m50 pour 138kg. Créature de type chiroptère à l'apparence humanoïde, au pelage gris/noir et à la très large gueule. Possédant de longues et redoutables dents acérés, cette carnation est capable de tuer aisément un homme et de lui arracher plusieurs livres de viande. La face du Grand est plate, menaçante. De très grandes oreilles veinées et membraneuses, un nez épaté et ouvert qui n'a rien de commun avec un appendice humain. Des yeux d'un rouge menaçant et malsain qui peuvent distinguer la circulation sanguine d'un être vivant. Les bras, très allongés, sont aussi le support de large et longues ailes puissantes (assez pour soulever son gabarit et lui permettre d'évoluer avec beaucoup d'aisance dans les cieux) qui peuvent également le protéger des balles de petits et moyens calibre. Le bord de ces ailes est au surplus doté d'un os tranchant pour l'attaque et la jointure s'avère être la main doigtée qui peut être utilisée presque normalement une fois les membranes au repos. Les jambes du Grand sont certes puissantes et dotées de griffes assurant une excellente prise mais assez courtaudes. La créature est puissante, bien plus discrète que son allure et ses mensurations peuvent le laisser penser au premier abords. Inutile de préciser qu'elle est très dangereuse.

Le Grand, comme Kaine l'appelle, est un être doué d'intelligence et perclus de vices. Présent dans les rêves de Kaine qu'il tourmente, il prend sa place quand le garçon se met à dormir profondément et fait muter son corps pour qu'il devienne le sien pour un temps jusque là indéfini (au moins deux semaines, d'après l'histoire du clochard, mais il n'est pas impossible que cela puisse être plus long). Le Grand est doué de parole et capable d'une réflexion poussée et semble poursuivre ses propres buts. Puisqu'il partage le corps de Kaine, il semble qu'il le protège : Kaine l'ignore, mais les pouvoirs du Grand filtrent parfois pour le sortir d'une situation périlleuse. De plus, à la différence du garçon, la créature ne dort jamais : elle veille en attendant son heure...

Peut voler à grande vitesse et jouit d'une force herculéenne. Capable d'évoluer dans le noir grâce au sonar des chiroptères, le Grand peut aussi moduler les fréquences de ce dernier pour l'utiliser en tant qu'arme sonique et créer de redoutables ondes de choc. Ses yeux et ses oreilles repèrent le sang et les battements de coeur dans presque n'importe quel environnement. Le Grand possède aussi de solides connaissances sur la magie noire et le monde infernal, ainsi qu'un contrôle absolu sur les chiroptères en tous genre qu'il peut commander mentalement. Il est possible que l'étendue réelle de ses pouvoirs ne lui soit pas accessible pour l'instant. Il veille sur Kaine dont il est contraint d'attendre la plupart du temps le sommeil profond pour prendre le corps, mais sa capacité à lui créer des migraines pouvant entraîner un mini coma lui permettent de contourner ce problème. De plus, il est capable d'user d'une partie de ses pouvoirs même lorsque Kaine est éveillé, mais dans une mesure très limitée.

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